SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
3 décembre 2024
Economie
VERS UN TROISIEME COMPACT DU MMC
Le Sénégal va bénéficier d’un “troisième compact” du Millenium Challenge Corporation (MCC) du gouvernement américain, destiné à l’économie basée sur les ressources aquatiques
Dakar, 3 juil (APS) – Le Sénégal va bénéficier d’un “troisième compact” du Millenium Challenge Corporation (MCC) du gouvernement américain, destiné à l’économie basée sur les ressources aquatiques, après deux autres ayant permis aux autorités sénégalaises de doter le pays d’importantes infrastructures, a assuré le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, mercredi, à Dakar.
En ce qui concerne le MCC, “un troisième compact est attendu dans le domaine de l’économie bleue (l’économie basée sur les ressources en eau). Ceci témoigne que les États-Unis sont à nos côtés”, a dit M. Sarr.
Il s’exprimait au nom du gouvernement sénégalais, lors d’une cérémonie dédiée au 248e anniversaire de la déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique, à l’ambassade américaine au Sénégal.
Les compacts du MCC, qui s’élèvent à plusieurs centaines de milliards de francs CFA, ont permis au Sénégal de construire d’importantes infrastructures au cours de la dernière décennie.
“Mon propos ne saurait être exhaustif si j’omettais d’évoquer la situation de la forte communauté sénégalaise établie aux États-Unis depuis plusieurs décennies”, a ajouté Abdourahmane Sarr.
Il estime que la “diaspora sénégalaise présente dans toutes les grandes villes du pays, du nord au sud, d’est en ouest [du territoire américain], a parfaitement su s’intégrer et tirer parti de l’american dream (le rêve américain)”.
“Les États-Unis sont une terre d’opportunités, où la liberté économique, bien encadrée, permet à tout un chacun de s’y réaliser. C’est ce que nous ambitionnons de réaliser au Sénégal’’, a ajouté M. Sarr.
Il a assuré les représentants des États-Unis d’Amérique au Sénégal de “la volonté des nouvelles autorités sénégalaises de contribuer pleinement et efficacement […] à la consolidation de nos relations bilatérales”.
L’IGE AUX TROUSSES DE PLUS DE 70 MINISTERES, AGENCES ET FONDS PUBLICS
Sur ordre présidentiel, l'Inspection générale d'État passe au crible plus de 70 structures publiques. Objectif : traquer les auteurs de malversations économiques et rétablir la bonne gouvernance. Premières cibles : la Senter, Air Sénégal, l'Apix...
Sur instruction du président de la République, Bassirou Diomage Faye, l’Inspection générale d’État (Ige) est en train de se déployer progressivement dans plus de 70 ministères, agences et fonds publics. Les équipes de ce plus prestigieux et redoutable corps de contrôle de l’Etat vont mener des missions d’audits financiers approfondis. Au-delà de l’intitulé officiel de ces missions, il faut comprendre que les très redoutés vérificateurs de l’IGE vont traquer les auteurs et complices des nombreux assassinats économiques et crimes financiers perpétrés ces trois dernières années dans ces démembrements de l’Etat. « Le Témoin » a…audité.
A l’image des chiens renifleurs, les redoutables inspecteurs généraux d’Etat (Ige) ont été lâchés sur différents lieux de crimes financiers par le président de la République Bassirou Diomaye Faye. Ils ont pour mission d’auditer de façon approfondie plus de 70 ministères, agences et fonds publics. Autrement dit, de fouiller en détail ces structures dans le but de détecter d’éventuels erreurs, fraudes, vols, irrégularités, surfacturations, détournements et braquages de deniers publics. D’en identifier les auteurs et complices. Et, surtout, de localiser et de retrouver les armes, butins et mobiles de ces crimes. Parmi les structures ciblées figurent la Société d’exploitation du Train express régional (Senter), le Fonds de soutien de l’Energie (Fse), la Commission d’attribution des licences de pêche, les Fonds destinés à la pêche artisanale, Air Sénégal, Aide à la Presse nationale, e Fonds d’appui à l’édition (Fae), l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix), l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd), Handling (2AS), le Fonds d’entretien routier autonome (Fera), La Poste, la Société africaine de raffinage (Sar), le Budget Coupe du Monde (Qatar 2022), la Coupe d’Afrique des Nations (Can 2024), la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) , la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) , l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes(Artp), l’Office des lacs et cours d’eau (Olac), le Conseil exécutif des transports urbains durables (Cetud), l’Agence autonome des travaux et gestion des routes(Ageroute), l’Autoroute Ila Touba, le Building administratif de Dakar… pour ne citer que ces structures et fonds. Il ne s’agit là, d’ailleurs, que de la première vague d’audits financiers de grande ampleur que vont mener les inspecteurs généraux d’Etat (Ige) qui, comme on le sait, sont dotés d’une solide expérience et d’une expertise avérée en matière de vérification administrative et financière des services publics.
On se souvient que, sur instruction du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Spnko avait fait publier une circulaire dans laquelle il invitait fermement les membres de son gouvernement à faire l’état des lieux de leurs départements et directions. Ce aussi bien sur le plan financier qu’administratif (ressources humaines). « Le Témoin » a appris que ces collectes de données et d’informations de base seraient destinées à l’Inspection générale d’Etat (Ige) qui fera le reste ! Le chef du gouvernement avait aussi demandé aux ministres de faire un inventaire de tous les contrats ou conventions signés avec des cabinets d’expertise (juridique, comptable...), l’inventaire de tous les recrutements de personnel sur les trois dernières années 2022, 2023 et 2024 (CDI, CDD...) ainsi que celui des contrats de prestation publicitaires. Et de lui faire parvenir, au plus tard le 1er juillet 2024 c’est-à-dire lundi dernier les documents et informations. Selon la formule administrative consacrée, Ousmane Sonko disait attacher du prix à l’exactitude des informations fournies, histoire de mettre en garde ceux qui s’aventuraient à balancer de faux documents comptables et autres chiffres financiers erronés. Voire à dissimuler des informations capitales !
L’heure de la reddition des comptes a-t-elle sonné ?
A ces audits tous azimuts qu’est en train de faire l’IGE, s’ajoutent les différents rapports de la Cour des comptes et de l’Ofnac déjà sur la table des plus hautes autorités du pays. Lesquelles, nous dit-on, ne va pas tarder à les transmettre à la justice. Encore faudra-t-il attendre la réunion du Conseil supérieur de la Magistrature pour mettre les bons magistrats aux bons postes avant de déclencher les poursuites contre les prédateurs financiers de l’ancien régime. La nomination, en de semaine, d’un nouveau secrétaire général de ce CSM est annonciatrice de la tenue imminente de ce Conseil qui était suspendu à la réception par le président de la République du rapport des Assises nationales de la Justice. Un rapport qu’il doit recevoir aujourd’hui jeudi. Sur la base de tous ces éléments, il n’est pas interdit d’avancer que l’heure de la reddition des comptes devrait bientôt sonner pour les satrapes du régime du président Macky Sall ! Une reddition d’autant plus inévitable que le président Bassirou Diomaye Faye a été élu sur la base de trois promesses électorales clés : la baisse des prix de denrées (ou préservation du pouvoir d’achat des Sénégalais si l’on préfère), justice pour les « martyrs » de l’opposition et reddition des comptes.
D’ailleurs, dès le lendemain de la prestation de serment du président Bassirou Diomaye Faye, des voix s’étaient levées pour lui rappeler ses promesses électorales. Dans ce concert de voix éprises de bonne gouvernance, des hommes de culture ont exigé l’audit du fonds d’appui à l’édition qui s’élève à près d’un milliard CFA annuels. Et de nombreux écrivains et essayistes, livres en mains, avaient soutenu n’avoir jamais pu bénéficier de ces fonds annuellement budgétisés et logés au ministère de la Culture. Il en est de même pour le Fonds d’aide à la presse constitués de milliards distribués chaque année dans la plus grande opacité. Une très grosse part de ces fonds publics est attribuée à des sites d’information inconnus au bataillon, une manière pour certains gestionnaires de ce fonds d’appui de s’en mettre plein les poches. Et pendant que des entreprises de presse ayant pignon sur rue comme « Le Témoin » étaient privés des subsides de ce fonds pendant deux ans, des saltimbanques comme Mame Goor Diazaka étaient servis royalement ! C’est pourquoi, la volonté des nouvelles autorités de faire la lumière sur tous ces fonds (à l’Edition, au Cinéma, à la Presse, aux Cultures urbaines, Biennale etc.) est plus que salutaire. C’est même une œuvre de salubrité publique !
Au milieu de cette clameur populaire, des contribuables-supporters avaient réclamé l’audit de la Coupe du monde (Qatar 2022), un événement auquel nos « Lions » devaient participer. Et, pour cela, un budget de 14 milliards CFA avait été élaboré pour couvrir la participation du Sénégal jusqu’à une éventuelle finale ! A l’arrivée, les « Lions » s’étaient arrêtés en huitième de finale. Et le ministre d’alors s’était empressé de tirer un bilan de rue en indiquant sans convaincre que la Tanière des Lions avait englouti près de 11 milliards cfa de dépenses dans cette expédition foireuse. Une déclaration qui avait laissé perplexes certains fonctionnaires du ministère des Sports et membres de la Fédération sénégalaise de football (Fsf). De même, pour la Coupe d’Afrique des nations (Can 2024) de football tenue en début d’année Côte d’Ivoire, un budget de 9 milliards de francs avait été dégagé. On attend toujours le bilan !
La foire aux « avenants » et « ententes directes »
Toujours est-il que sous le régime de Macky Sall, les marchés publics et grands chantiers de l’Etat ont constitué des roues de la fortune tournées au grand bonheur de quelques privilégiés. Entre les appels d’offres « ouverts » ou fermés, les appels d’offres accélérés, les appels d’offres « restreints », les avenants, les marchés classifiés « secret défense » ou en procédure d’urgence, les ententes directes, les consultations restreintes etc., c’était la valse des centaines de milliards de dollars durant les 12 ans du magistère du Président Macky Sall. Justement, les citoyens dakarois rappellent au président de la République Bassirou Diomaye Faye de ne surtout pas oublier dans ses opérations de désengorgement financier les promoteurs et courtiers « ambulants » du marché Sandaga. Un projet de reconstruction dont le budget prévisionnel était estimé à près de 10 milliards cfa. A l’époque, il fallait démarrer très vite dans les travaux pour éviter que tout soit remis en question par un éventuel futur régime.
Ces audits tous azimuts à la « Diomaye » sonnent comme un cinglant échec du régime de Macky Sall croulant sous le poids des rapports scandaleux publiés par la Cour des comptes, l’Ofnac, le Contrôle financier et l’IGE. Nombre de hauts responsables politiques s’étaient ainsi révélés de très grands voleurs de biens publics sous le régime du président Macky Sall. Mais voilà, ils étaient couverts par l’immunité « Bby ». Si ce n’est le coude de l’ancien président de la République. On a même vu des directeurs généraux de sociétés nationales épinglés par les corps de contrôle promus à des responsabilités ministérielles à la suite de leurs carnages financiers !
Il est tout à fait souhaitable que les nouvelles autorités aillent jusqu’au bout des audits qu’ils ont ordonnés afin que les coupables soient conduits à l’abattoir judiciaire pour y expier leurs assassinats économiques ou crimes financiers. D’où les prémices d’une grande fête de la justice doublée d’un concert de la bonne gouvernance !
DIOMAYE FAYE, AVOCAT DU SECTEUR INFORMEL
Le président de la République veut un accompagnement du secteur informel et une modernisation de l’urbanisme commercial. Il l’a fait savoir hier, mercredi 3 juillet en conseil des ministres
Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye veut un accompagnement du secteur informel et une modernisation de l’urbanisme commercial. Il l’a fait savoir hier, mercredi 3 juillet en conseil des ministres.
« Le Chef de l’Etat a rappelé que le secteur informel occupe une frange importante de la population du Sénégal. Il a demandé au Gouvernement d’accorder une attention particulière à la transformation de ce secteur et à l’appui des acteurs concernés, à travers les différents mécanismes et instruments d’encadrement et de financement de l’Etat et de ses démembrements », rapporte le communiqué.
C’est dans ce sens qu’il a demandé au Premier Ministre « d’accélérer la restructuration du Programme de Modernisation et de Gestion des marchés (PROMOGEM), structure majeure d’accompagnement de la transformation du secteur informel et de l’urbanisme commercial au Sénégal ». « Il a souligné l’impératif de nouer un partenariat solide et permanent entre l’Etat, les collectivités territoriales et le secteur privé, national en particulier, pour assurer une mise en œuvre concertée des programmes d’amélioration du cadre de vie des populations à travers notamment : le respect des règles d’urbanisme, de construction et d’habitat ; l’organisation concertée de la propreté des espaces publics ; l’aménagement adéquat et la sécurisation optimale des marchés et des espaces publics et commerciaux dans les différentes communes, à la satisfaction des populations et des acteurs de la vie économique et sociale », indique le document.
La question de la nouvelle politique ferroviaire du Sénégal devant améliorer la mobilité urbaine et interurbaine ainsi que les systèmes de transport des voyageurs et des marchandises dans la sécurité, a également été au menu en conseil des ministres. « Le Chef de l’Etat a insisté sur le renouveau de la gouvernance des transports terrestres avec la relance et le développement du transport ferroviaire qui demeurent une priorité au regard des défis d’aménagement du territoire et de l’accélération de l’urbanisation du pays notés ces dernières années », lit-on dans le communiqué.
Selon la même source, le Président de la République a invité le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens à veiller, avant tout, à la préservation du domaine ferroviaire et de ses emprises. « Il a également demandé au ministre de préparer, sous la supervision du Premier Ministre, un schéma national de développement ferroviaire avec la planification des investissements relatifs à l’entretien et à la modernisation du réseau par la réalisation de nouvelles voies, infrastructures et gares ferroviaires incluant un mode de financement pertinent du secteur », relève la source.
Toujours dans le cadre du transport ferroviaire, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a souligné « l’urgence d’évaluer les activités, les projets et les financements des Chemins de Fer du Sénégal (CFS), de la Société nationale de Gestion du Patrimoine du Train Express régional (SENTER) et des Grands Trains du Sénégal (GTS-SA) ».
Aussi, dira le communiqué, « le président de la République a mis l’accent sur la nécessité de procéder à un pilotage cohérent et renforcé du Train Express régional (TER) dont la gouvernance intégrée appelle une coordination systématique au niveau interministériel ». « A ce titre, il a demandé au Premier Ministre de veiller avec le Ministre en charge des Transports terrestres, à la consolidation des activités de l’APIX, de la SENTER et de la SETER, compte tenu, d’une part, des enjeux techniques et financiers du TER et, d’autre part, du développement continu de la plateforme de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) », informe-t-on.
Au Premier ministre, le Président de la République lui a demandé de « présider un Comité stratégique du ferroviaire, un cadre institutionnel innovant de supervision, de coordination et de suivi de la mise en œuvre de la nouvelle politique ferroviaire du Sénégal ».
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 3 JUILLET
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du mercredi 3 juillet 2024.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
- Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre de la Présidence :
- Monsieur Lansana Gagny SAKHO, titulaire d’un doctorat en Business
Administration, est nommé Président du Conseil d’Administration de l’Agence de Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX), en remplacement de Monsieur Abdou FALL ;
- Monsieur Fall MBAYE, titulaire d’un doctorat en Génie électronique, est nommé Directeur Général de l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG), en remplacement de Monsieur Aguibou BA.
Au titre de la Primature :
- Le Colonel Amadou Ousmane BA de la Gendarmerie nationale, précédemment Directeur du Contrôle, des Etudes et de la Législation au Ministère des Forces Armées, est nommé Directeur général de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol, en remplacement du Colonel Papa Saboury NDIAYE, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère de l’Intérieur :
- Monsieur Abdoul Wahabou SALL, Contrôleur général de Police, est nommé Directeur général Adjoint de la Police nationale, en remplacement de Monsieur Modou DIAGNE, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère de la Justice :
Monsieur Aliou NDIAYE, titulaire d’un master professionnel en sciences de gestion, matricule de solde n° 602 214/C, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Justice, en remplacement de Monsieur Abdoulaye SY, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens :
- Monsieur Pape Abdourahmane DABO, Ingénieur des Travaux Publics est nommé Président du Conseil d’Administration de la société AIBD SA, en remplacement de Monsieur Abdoulaye TIMBO.
-Monsieur, Atoumane SY, Spécialiste Sécurité Routière et titulaire d’un Diplôme d’Études Approfondies (D.E.A) en Géographie et Aménagement du territoire, est nommé Directeur général de l’Agence nationale de la Sécurité Routière (ANASER), en remplacement de Cheikh Oumar GAYE.
- Monsieur Ibrahima SALL, Ingénieur Géotechnicien – Expert Routier, est nommé Directeur Général de la Société Autoroutes du Sénégal (ADS), en remplacement de Monsieur Aubain SAGNA, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique :
- Le Colonel Ibrahima GUEYE, conservateur des parcs nationaux, est nommé Directeur des Parcs nationaux, en remplacement de Monsieur Bocar Thiam admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
- Monsieur Aliou NDIAYE, professeur assimilé en biotechnologie végétale, est nommé Directeur exécutif de l’autorité nationale de Biosécurité, en remplacement de Monsieur Ousseynou KASSE, appelé à d’autres fonctions ;
- Le Colonel Lamine KANE, conservateur des parcs nationaux, est nommé Secrétaire permanent de l’Autorité nationale de Biosécurité, poste vacant ;
- Monsieur Modou Fall GUEYE, titulaire d’un doctorat en biologie végétale est nommé Directeur du Centre d’Education et de Formation environnementales, en remplacement de monsieur Gora NIANG, appelé à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation :
- Monsieur Serigne Mbacké LO, Ingénieur informaticien est nommé Directeur du Centre Régional des Œuvres universitaires sociales de Thiès, en remplacement de Monsieur Cheikh SALL ;
- Monsieur Jean Birane Gning, maître de conférence titulaire, est nommé Directeur du Centre Régional des Œuvres universitaires sociales du Sine Saloum, en remplacement de Monsieur Ousseynou Diop ;
- Madame Fama Dieng, juriste spécialiste en logistique et management portuaire,est nommée Directeur du Centre Régional des Œuvres universitaires sociales de Diamniadio, en remplacement de Moussa Hamady SARR;
- Monsieur Salif Baldé, titulaire d’un doctorat en sciences de l’Education, est nommé Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires sociales de Ziguinchor, en remplacement de Monsieur Sana MANE.
Au titre du Ministère de l’Industrie et du Commerce :
- Monsieur Momar Talla GUEYE, Directeur de recherches CAMES, précédemment Directeur de la Recherche et du Développement de l’Institut de Technologie Alimentaire, est nommé Directeur de l’Institut de Technologie Alimentaire, en remplacement de Mamadou Amadou SECK, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Au titre du Ministère de la Famille et des Solidarités :
- Madame Assiah DIOP, titulaire d’un Diplôme d’Ingénieur en Industrialisation spécialiste en Financement de l’Entreprenariat, est nommée Directeur général du Développement communautaire et de la Promotion de l’Equité, en remplacement de Monsieur Mousse Bar Faye ;
- Madame Fatoumata Bintou DIEDHIOU, titulaire d’un Master 2 en management de Projets, est nommée Directeur de l’Equité Sociale en remplacement de Madame Fatou DIAGNE ;
- Monsieur Ely Paul BIAGUI, précédemment directeur régional du pôle sud du Développement communautaire, est nommé Directeur du Développement Communautaire, en remplacement de Monsieur Khadim SYLLA ;
- Madame Saye CISSÉ, titulaire d’un Master 2 en Biogéographie, est nommée Directeur de l’Equité Territoriale en remplacement de Monsieur Abiboulaye LO ;
- Madame Fatou BA, titulaire d’un Master 2 en Droit Ingénierie financière et fiscalité, est nommée Directeur de Promotion des droits et de la Protection des Enfants en remplacement de Monsieur Ibrahima GUEYE ;
- Madame Nancy NDOUR titulaire d’un doctorat en Sociologie de l’éducation, est nommée Directeur de l’Autonomisation Économique des Femmes, poste vacant ;
Monsieur Edmond KAMARA, Administrateur civil, matricule de solde n° 624 555/C, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de la Famille et des Solidarités.
Au titre du Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires :
- Monsieur Baye NIASS, Ingénieur de conception en BTP, option Ponts et Chaussées, est nommé Directeur général de l’’Agence de Construction des Bâtiments et Édifices Publics, en remplacement de monsieur Hamady DIENG ;
- Monsieur Serigne Cheikh BAKHOUM, Inspecteur de l’Administration pénitentiaire, matricule de solde n° 659 489/E, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires ;
- Madame Sophie DIONE, expert environnementaliste, est nommée directeur du Projet de Promotion de la Gestion Intégrée et de l’Economie des Déchets Solides (PROMOGED), en remplacement de Monsieur Cheikhou Oumar GAYE ;
Au titre du Ministère de la Santé et de l’Action sociale :
- Monsieur Ousmane CISSE, titulaire d’un doctorat en médecine, est nommé Directeur général de la santé, en remplacement du docteur Barnabé GNING ;
- Monsieur Seydou DIALLO, titulaire d’un doctorat en pharmacie, est nommé Directeur général de la SEN-Pharmacie nationale d’approvisionnement (SENPNA), en remplacement du docteur Fatou Faye Ndiaye DEME ;
- Madame Fatou Bara NDIONE, ingénieure biomédicale, matricule de solde n°613.850/E, est nommée Directeur des infrastructures, des Équipements et de la Maintenance au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, en remplacement de Monsieur Amad DIOUF ;
- Monsieur Malick DIALLO, titulaire d’un doctorat en gestion des ressources humaines, est nommé Directeur des ressources humaines au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, en remplacement de Awa Fall DIAGNE.
Au titre du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage :
- Monsieur Mamadou Lamine DIOUF, Economiste, matricule de solde n° 610 992/C, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
Au titre du Ministère de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire :
- Monsieur Abdou Diaw, titulaire d’un doctorat en finance islamique, est nommé coordonnateur national du Programme de Développement de la Microfinance Islamique, en remplacement de Madame Aminata DIAO."
À COLOBANE, UN MONDE S'EFFONDRE
Derrière les étals et la cohue des vendeurs à la sauvette se cache tout un quartier populaire où se côtoient commerces honnêtes et activités plus troubles. Une plongée dans les ruelles révèle un condensé de Dakar
Le mot Colobane fait le plus souvent penser « marché ». Seulement, Colobane, c’est aussi un quartier. Ou, plutôt, un mix entre les deux. Avec le déguerpissement en cours, un pan de l’histoire de ce marché s’effondre avec la disparition (provisoire ?) du « Market » où se côtoient des vendeurs honnêtes et des « pickpockets », qui vous regardent avec leur sourire de truand.
L’on s’est plusieurs fois plaint de l’occupation anarchique des trottoirs dans la capitale sénégalaise. De la transformation de ces lieux de circulation en marchés. Ailleurs, peut-être la voix de la plainte sera entendue, mais à Colobane, le phénomène fait partie du décor. Entre un jeune homme l’avant-bras exhibant des ceintures, un plus vieux tenant un pantalon et un autre, moins discret, qui propose ses articles aux passants, le trottoir n’a d’existence que la portion que les ambulants daignent lui laisser. La route devient trottoir. Voitures et passants se la disputent. Et, gare à celui qui n’aura pas entendu les klaxons, qui se sera laissé distraire par les produits que les vendeurs lui font miroiter. Ou, tout simplement, celui dont l’oreille aura été charmée par la musique mêlée au brouhaha du marché de Colobane.
Certains le désignent par «Col-ways», d’autres «Market».
Ces deux anglicismes témoignent à suffisance du caractère «capitaliste» des lieux. Dans les nombreux recoins qui le composent, en plus des artères, les vendeurs draguent, littéralement, celles et ceux qui traversent. C’est un petit «cher ami», un regard ou une exposition très colorée de la marchandise qui servent d’appât. Entre autres… El Hadji Bathie Ndiaye aura réussi à résister à la tentation des vendeurs de godasses. Au moins, jusqu’à tomber sur celui avec qui il parlait au téléphone depuis son entrée au «Market». Chez Ibou Yade, il trouve déjà des clients comme lui, venus s’offrir des chaussures de football. Il n’y a pas que le vacarme des haut-parleurs et les klaxons pour entretenir l’esprit Colobane. Le marchandage y participe. De la bouche de l’assistant de Ibou Yade, il ne semble pouvoir sortir que «trente-cinq mille». Il répète cette somme, prix de vente des chaussures, à tout venant. Stratégie de commerçant, les acheteurs auront compris et proposent moins. Lorsqu’il sent que le client a à cœur d’acheter, M. Yade intervient. Ce dernier est le prototype même du «marketman». Il a été de ceux qui élisent boutique sur le trottoir en transformant leurs bras en étagères. C’était à ses débuts, en 2007. Cinq ans plus tard (2012), il obtient cette cantine où on le retrouve. Une toute petite boutique enclavée, dans une ruelle que deux personnes ne peuvent traverser simultanément en sens opposé. Ces bousculades favorisent des vols. M. Yade, la barbe bien taillée, la tête couverte d’un chapeau «Serigne Bara», confirme : «C’est un fait. Dans la foule, il y a souvent des pickpockets. On ne peut malheureusement pas le nier. Mais, force est de reconnaître que les vols ont considérablement diminué.» Et pour cause : «Il fut un temps où Colobane était peuplé d’individus à mauvaise réputation. Et c’est vrai qu’ils n’étaient pas blancs comme neige. Mais maintenant, il y a plus de vendeurs, des gens qui ne sont mus que par le vœu de gagner dignement leur vie. Ça fait alors que les choses ont évolué.»
« Mapend a», « Paladium », « l’alouette » : les mots de l’anarchie d’antan
Le changement tant chanté par M. Yade est aussi en partie dû au sursaut des jeunes du quartier. En effet, Colobane n’est pas que marché. C’est d’abord un lieu d’habitation. Seulement le «Market» ne s’est pas contenté d’étendre ses tentacules jusque dans les rues du quartier. Il les a phagocytées de telle sorte que dans l’imaginaire, Colobane équivaut à marché. Dans la rue 45 angle 46, Baye Diaw gère son atelier de menuiserie métallique. La rue est tranquille… maintenant. L’ambiance était tout autre. M. Diaw indique trois endroits dans cette même rue : «C’étaient des bars. Une fois saouls, ceux qui les fréquentaient se bagarraient et dérangeaient notre quiétude. Il a fallu que nous, jeunes habitants de Colobane, nous mobilisions pour tout faire cesser.» «Mapenda», «Paladium», «l’alouette»…, Baye Diaw énumère les anciens bars qui inondaient la rue autrement appelée «Ndoyène». Cette partie de Colobane est désignée sous le nom de Parc à Mazoute. Nom venant du terrain en face du marché qui, autrefois, faisait office de lieu de stockage du mazoute. Khousse Niang en est le délégué. Le vieillard est à Colobane depuis 1957. Ses mains tremblent, sa vision faible se noie dans un visage lézardé de rides. Mais, sa mémoire reste intacte. Lorsque les jeunes n’ont que des repères relatifs à l’organisation actuelle du marché pour situer une maison, lui donne directement le nom des rues. Une dame, venue acquérir un certificat de résidence, peine à désigner sa rue. Une indication, et le vieux de réciter : «Rue 14, angle Nianghor.» L’ancien officier civil de l’Armée se souvient de l’implantation de «quartier barraque» et décrit les avantages qu’il y a à habiter Colobane. «Nous avons une gare, un garage et un marché», dit-il. Le fameux marché qui étouffe le quartier… ou pas. A en croire le délégué, l’un est bien distinct de l’autre. Du reste, toute la rue Ndoyène est jalonnée de boutiques. A même le sol d’ailleurs, certains gèrent leur commerce. Côté sécurité, on ne se plaint pas. Son petit-fils Baye Diaw tient à rassurer.
A la sortie du marché, en face de la maison du Parti socialiste (Ps), deux groupuscules. Quelques curieux s’arrêtent. Devant eux, des hommes qui expliquent le jeu. On mise, on gagne, on perd. Bien sûr, personne ne joue, personne ne gagne. Tous font semblant, le but étant d’attirer les passants. Les pousser à miser et à perdre… dans la plupart des cas. El Hadji Bathie Ndiaye se rappelle un ami qui a laissé des plumes dans ces mises en scène célèbres même au-delà de Colobane. Il a été dépouillé de soixante-dix mille francs, témoigne M. Ndiaye. Entre les marchands d’illusions, ceux qui vendent sur les trottoirs et les boutiques ou encore les pickpockets, Colobane garde ce mélange d’un peu de tout qui a fait et continue de faire sa renommée.
SÉNÉGAL, LE TAUX D’INCLUSION FINANCIÈRE SUPÉRIEUR À LA MOYENNE DE LA ZONE UEMOA
Le taux d’utilisation des services de monnaie électronique a progressé de 26,40% en 2016 à à 59,86% en 2023, soit une progression de 33,46 %, selon directeur national de la BCEAO.
Dakar, 3 juil (APS) – Le taux d’inclusion financière au Sénégal est passé de 61,90% en 2016 à 83,3% en 2023, soit un taux supérieur à la moyenne de 71,4% de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), a déclaré, mardi, le directeur national de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), François Sène.
‘’Au Sénégal, le taux global d’utilisation des services financiers ou taux d’inclusion financière a enregistré une progression significative pour se situer à 83,3% en 2023 contre 61,90% en 2016, au-dessus de la moyenne dans l’UMOA établie à 71,4%”, a-t-il notamment déclaré.
M. Sène s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de concertation organisé dans le cadre de la révision de la Stratégie régionale d’inclusion financière (SRIF).
L’objectif de la SRIF, qui s’étend sur un horizon de cinq ans (2022/2026), est, selon lui, d’atteindre un taux d’inclusion financière de 65% des adultes (soit au moins 80% selon l’optique offre) et de 90% des PME/PMI.
Le taux global d’utilisation des services financiers ou taux d’inclusion financière évalue le pourcentage de la population adulte détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne, le Trésor et les institutions de microfinance, auquel s’ajoute celui des titulaires de comptes de monnaie électronique.
Cet atelier national de concertation a permis aux participants d’échanger sur les orientations et les priorités stratégiques à imprimer à la stratégie régionale d’inclusion financière pour les années à venir en vue de renforcer l’inclusion financière dans l’UEMOA en général et au Sénégal en particulier.
Le directeur national de la BCEAO a également fait savoir qu’à la fin de l’année 2023, le taux d’utilisation des services de microfinance a atteint 39,24% contre 28,12% en 2016.
Selon M. Sène, le secteur de la monnaie électronique est le principal moteur de l’inclusion financière dans la zone UEMOA.
‘’Le taux d’utilisation des services de monnaie électronique a progressé de 26,40% en 2016 à à 59,86% en 2023, soit une progression de 33,46 %’’, a-t-il souligné.
‘’Cette situation reflète le dynamisme de l’écosystème, à la faveur de la rénovation du cadre réglementaire régissant la monnaie électronique (et intervenue en 2015 dans l’Union) et de l’innovation des acteurs”, a-t-il ajouté.
RENÉGOCIATION DES CONTRATS PÉTROLIERS ET GAZIERS, PIPELINE RISQUÉ POUR DIOMAYE
Le gouvernement pourrait rechercher un compromis pour tenir ostensiblement ses promesses sans perturber les projets, en examinant le recouvrement des coûts ou en renforçant la surveillance et l’application de la loi de 2019 sur le contenu local.
Le Président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé dans son discours du 3 avril à procéder à l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier et à une protection plus soutenue du contenu local au bénéfice du secteur privé national. Un processus qui risque d’être long et compliqué, et qui pourrait compromettre les projets Sangomar, Gta et la croissance économique, selon les analystes de S&P Global commodity Insights. Ils suggèrent au gouvernement de rechercher un compromis pour tenir ses promesses sans perturber les projets.
À l’image de son prédécesseur, Macky Sall, le Président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé à renégocier et éventuellement auditer les contrats d’exploration et de production (E&P) actuels afin de maximiser les revenus. Alors que Woodside s’apprête à exporter son premier baril de pétrole de Sangomar, aucune mesure de renégociation n’est en cours. En attendant l’annonce du calendrier de ces opérations, les analystes pétroliers préviennent déjà le Président Faye que le résultat de ses décisions déterminera les perspectives d’investissement d’exploration et de production du Sénégal. Dans un article basé sur un rapport stratégique sur les risques liés au pétrole et au gaz, publié par S&P Global Commodity Insights, ces experts préviennent que «l’audit proposé pourrait compromettre les nouveaux projets et la croissance économique».
Ils suggèrent aux nouvelles autorités de modérer leurs ambitions au risque de compromettre de nouveaux projets en amont. «Le programme politique de Faye risque de déclencher une crise de confiance parmi les investisseurs étrangers en E&P au moment même où le secteur des hydrocarbures du Sénégal est sur le point de verser ses premiers revenus dans les caisses de l’État», analyse Roderick Bruce, spécialisé dans la prévision et l’analyse comparative des risques hors sol dans le secteur en amont de l’Afrique subsaharienne.
Un processus long et compliqué
La croissance du PIB, prévue par S&P Global Market Intelligence, est de 10 % par an en 2024-25 et à environ 5 % en 2025-28. Elle sera principalement tirée par le démarrage imminent des premières exportations de brut et du Gaz naturel liquéfié (Gnl). Les analystes pensent que les propositions politiques radicales ont des conséquences négatives sur les projets Sangomar de Woodside, dont la production a commencé en juin et le projet de Gnl de Grand Tortue Ahmeyim (Gta) de BP. «En outre, les phases de projets non autorisées à Sangomar, Gta et Yakaar-Teranga, qui représentent un potentiel de production maximal d’environ 380 000 barils équivalent pétrole par jour d’ici 2040 selon S&P Global Vantage, pourraient ne pas se concrétiser si l’incertitude contractuelle et politique persiste», soulignent les analystes, ajoutant que les clauses de stabilisation contenues dans les contrats d’exploration et de production existants créent une garantie juridique pour les investisseurs étrangers, qui ne peuvent pas modifier les conditions sans leur accord. En plus, les contrats offrent également aux Compagnies pétrolières internationales (Cpi) un accès à l’arbitrage international.
Les autorités sénégalaises ont jusqu’à présent indiqué qu’elles ne tenteraient pas de violer ou d’annuler juridiquement ces clauses. Le président Bassirou Diomaye et son homologue de la Mauritanie avaient récemment réaffirmé leur détermination à œuvrer pour la réussite du projet frontalier Gta, à garantir les droits des contractants et à préserver les intérêts de leurs nations. Pour les analystes, même si les investisseurs étrangers comme BP, Kosmos et Woodside sont disposés à s’engager auprès du gouvernement, il est très peu probable qu’ils acceptent des changements budgétaires importants qui détérioreraient sensiblement la rentabilité du projet. D’ailleurs, ils alertent que l’audit est un processus qui risque d’être long et compliqué.
Rechercher un compromis sans perturber les projets
Alors que les premiers projets offshore démarrent leur production, les experts alertent que les perspectives du Sénégal en matière d’exploration et de production sont incertaines et leur trajectoire sera déterminée par la manière dont le nouveau gouvernement décidera de s’engager auprès des investisseurs étrangers. Woodside estime le coût du projet de la phase 1 de développement du champ de Sangomar dans une fourchette de 4,9 à 5,2 milliards de dollars. La société compte analyser les résultats de la première phase avant de déterminer le lancement de la deuxième phase.
Les analystes pensent que le gouvernement pourrait rechercher un compromis pour tenir ostensiblement ses promesses sans perturber les projets, en examinant le recouvrement des coûts ou en renforçant la surveillance et l’application de la loi de 2019 sur le contenu local. Les autorités pourraient également chercher à réviser les conditions de remboursement des contrats de développement partiel que Petrosen a conclus avec Woodside et BP, ou rechercher une augmentation négociée gérable.
LE MAGASIN EXCLUSIF SOUS PRESSION
Le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions, Yankhoba Diémé, a ordonné, mardi, ‘’la fin immédiate’’ des contrats de prestation de services offerts à des employés par le supermarché Exclusif.
Dakar, 2 juil (APS) – Le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions, Yankhoba Diémé, a ordonné, mardi, ‘’la fin immédiate’’ des contrats de prestation de services offerts à des employés par le supermarché Exclusif.
Il a pris cette décision à l’occasion d’une tournée d’inspection effectuée de manière inopinée dans quelques entreprises, dont cette enseigne spécialisée dans le commerce des produits alimentaires, pour voir si elles respectent ou pas le Code du travail et les règles d’hygiène et de sécurité.
S’exprimant en présence des responsables de ce supermarché, M. Diémé a exigé d’eux ‘’la fin immédiate’’ des contrats de prestation de services offerts à des employés. Il juge les contrats en question non conformes à la législation du travail au Sénégal.
Accompagné d’inspecteurs du travail lors de sa visite, Yankhoba Diémé a recommandé aux dirigeants du supermarché de dérouler ‘’un plan de régularisation’’ des contrats de certains employés et de ‘’corriger les impairs’’ signalés.
Yankhoba Diémé (en casquette) s’entretient avec un dirigeant de l’enseigne Exclusif.
Le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions les invite aussi à respect les droits de leurs quelque 300 employés.
Il leur a demandé de lui faire parvenir dans un délai de dix jours les contrats des employés non-sénégalais de l’enseigne. ‘’En vertu de la loi sur le contenu local, je veux recevoir les contrats des expatriés dans un délai de dix jours, pour les étudier et savoir si les postes concernés [sont] facilement trouvables sur le marché national ou pas’’, a dit Yankhoba Diémé.
Il a salué les ‘’efforts’’ fournis par la même entreprise pour le respect de 11 recommandations de l’inspection du travail. Les dirigeants du supermarché Exclusif ‘’ont fait l’effort de régulariser les contrats d’une cinquantaine d’employés sur un total de près de 300’’, a-t-il reconnu.
M. Diémé dit avoir noté que les heures supplémentaires et les primes d’encouragement sont également payées aux travailleurs de cette enseigne.
Des travailleurs au Port autonome de Dakar, où s’est rendu le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions.
La directrice des ressources humaines du magasin Exclusif, Ndèye Fatou Diouf, assure avoir noté les recommandations du ministre et a promis de veiller à leur exécution.
L’enseigne est à jour, concernant le paiement des heures supplémentaires, a-t-elle dit.
‘’On va remédier au manque d’eau et veiller à ce que les travailleurs aient des chaussures de sécurité et de tenues de travail’’, a promis Mme Diouf en parlant des observations faites par Yankhoba Diémé et les inspecteurs du travail, en ce qui concerne les normes d’hygiène et de sécurité.
Les contrats des travailleurs non-sénégalais de l’entreprise seront remis au ministre dans le respect du délai indiqué par ce dernier, selon Ndèye Fatou Diouf.
Yankhoba Diémé a rendu visite aussi aux dirigeants du Syndicat des auxiliaires de transport du Sénégal, au Port autonome de Dakar.
‘’On doit résoudre ces problèmes pour […] être davantage dans la légalité, pour que les travailleurs puissent s’épanouir’’, a dit le ministre.
‘’On peut mieux faire en termes de sécurité et d’hygiène. Beaucoup de choses doivent être améliorées, concernant la sécurité surtout’’, a dit Yankhoba Diémé à la suite de son entretien avec les leaders dudit syndicat.
Des ouvriers membres de ce syndicat ont décrié leurs conditions de travail.
‘’Nous souffrons le calvaire ici […] Nous n’avons même de matériel de protection. Nous déchargeons 42 tonnes en onze jours, une tâche prévue normalement pour une durée deux à trois mois’’, s’est alarmé un docker membre du Syndicat des auxiliaires de transport du Sénégal.
Daouda Guèye, l’un des dockers, a dénoncé ‘’les salaires de misère’’ qui leur sont payés. Ils ne bénéficient pas d’une prise en charge médicale, selon lui.
‘’L’entreprise qui les emploie n’est pas légalement reconnue comme telle’’, a signalé Tène Diouf, l’un des inspecteurs du travail dont était accompagné le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions.
M. Diouf a recommandé à l’employeur des dockers de faire les démarches nécessaires pour faire travailler légalement les ouvriers.
Yankhoba Diémé a promis de rendre visite à d’autres entreprises et syndicats de travailleurs pour savoir si le Code du travail et les normes d’hygiène et de sécurité sont respectés ou pas.
‘’Nous avons entamé des visites auprès des entreprises pour nous assurer de leur conformité avec le Code du travail et les règles d’hygiène et de sécurité’’, a-t-il dit aux journalistes.
par Moustapha Diakhaté
FARINE DE BLÉ : ENTRE ARCHAÏSME ET CUPIDITÉ
Entre chaîne d'importation archaïque et pressions monopolistiques des minoteries, le blé au Sénégal révèle ses failles de régulation. Malgré la baisse des cours, le gouvernement réclame une répercussion sur les prix au consommateur
Bés Bi le Jour |
Moustapha Diakhaté |
Publication 03/07/2024
Le Sénégal importe 800 000 tonnes de blé en moyenne chaque année répartis entre une dizaine de minoteries dont les plus significatives par leurs capacités de transformation du blé – 50% importé de l’ex-URSS - en farine sont les Grands Moulins de Dakar, GMS, FKS, NMA, OLAM, Sedima, MDS. Presque 60% de capitaux et de l’actionnariat du secteur sont étrangers avec le carré d’or autour de GMS, GMD, FKS et OLAM qui ont fini d’imposer une entente assimilable à un oligopole imposant leur prix et quotas aux quelques 3 500 boulangers du pays. Ils osent engager le bras de fer avec l’État régulateur. Portée par une démographie croissante et une urbanisation rapide, la consommation de blé, et en particulier de pain, est en progression constante au Sénégal comme un peu partout en Afrique, ce qui accentue les risques et vulnérabilité de la sécurité alimentaire des populations face aux fluctuations des prix de cette denrée sensible.
Depuis la Covid-19 et surtout la guerre russo-ukrainienne, les cours mondiaux ont drastiquement baissé. En 2022, la tonne de blé, qui était de 280 euros avant le conflit, a atteint un pic en juin, à plus de 500 euros, mais aujourd’hui le cours du blé tendre est coté à 217 Euro /T - référence CEREALIS -. Pour le blé russe, c’est même beaucoup moins tant les stocks russes sont excédentaires et à la recherche de clients avec l’embargo. Les cours et les stocks mondiaux ont retrouvé leurs niveaux d’avant Covid-19 et mieux, les récoltes record des USA exercent une pression sur les cours mondiaux et l’offre des négociants de blé. Malheureusement faute de centrale d’achat des minoteries locales, de cotation centralisée des cours de blé en Afrique de l’Ouest pour cette denrée essentielle pour nos populations ; de terminaux céréaliers adéquats sur nos ports et corridors et d’une régulation inexistante du secteur comme au Sénégal, les pays d’Afrique au Sud du Sahara avec le Sénégal en tête paient toujours un prix très onéreux pour le sac de farine que rien ne peut justifier si ce n’est les archaïsmes dans nos circuits de commerce avec des législations obsolètes et une cupidité du patronat de la farine qui veut maximiser les profits en investissant toujours un peu dans le process et la distribution.
Et pourtant les bénéfices explosent avec les tendances baissières observées sur le marché mondial du blé depuis 2022. Le Sénégal importe pour 200 milliards de blé pour la farine de pain et l’aliment de bétail avec un chiffre d’affaires des meuniers qui approche 800 milliards, ce qui leur assure un niveau de profitabilité record de 35 % ; un retour sur capitaux propres exceptionnel que seul nos économies trop peu régulées peuvent permettre. Il faut augmenter la pression fiscale sur le secteur au profit des céréales locales comme le mil. Il est donc urgent, comme le préconise le gouvernement, de baisser au moins le sac de farine de 20 % permise par la forte baisse sur les cours internationaux et de mettre en place un mécanisme de péréquation pour les fluctuations des cours mondiaux. En attendant, le prix de la baguette et même de l’aliment de bétail doivent beaucoup baisser au moins de 30 %. Il faut faire jouer le déflateur de l’indice des cours mondiaux du blé.
PIPELINE RISQUÉ POUR DIOMAYE
Le président s’est engagé dans son discours du 3 avril à procéder à l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier et à une protection plus soutenue du contenu local au bénéfice du secteur privé national
Le Président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé dans son discours du 3 avril à procéder à l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier et à une protection plus soutenue du contenu local au bénéfice du secteur privé national. Un processus qui risque d’être long et compliqué, et qui pourrait compromettre les projets Sangomar, Gta et la croissance économique, selon les analystes de S&P Global commodity Insights. Ils suggèrent au gouvernement de rechercher un compromis pour tenir ses promesses sans perturber les projets.
A l’image de son prédécesseur, Macky Sall, le Président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé à renégocier et éventuellement auditer les contrats d’exploration et de production (E&P) actuels afin de maximiser les revenus. Alors que Woodside s’apprête à exporter son premier baril de pétrole du Sangomar, aucune mesure de renégociation n’est en cours. En attendant l’annonce du calendrier de ces opérations, les analystes pétroliers préviennent déjà le Président Faye que le résultat de ses décisions déterminera les perspectives d’investissement d’exploration et de production du Sénégal. Dans un article basé sur un rapport stratégique sur les risques liés au pétrole et au gaz, publié par S&P Global Commodity Insights, ces experts préviennent que «l’audit proposé pourrait compromettre les nouveaux projets et la croissance économique». Ils suggèrent aux nouvelles autorités de modérer leurs ambitions au risque de compromettre de nouveaux projets en amont. «Le programme politique de Faye risque de déclencher une crise de confiance parmi les investisseurs étrangers en E&P au moment même où le secteur des hydrocarbures du Sénégal est sur le point de verser ses premiers revenus dans les caisses de l'État», analyse Roderick Bruce, spécialisé dans la prévision et l’analyse comparative des risques hors sol dans le secteur en amont de l’Afrique subsaharienne.
Un processus long et compliqué
La croissance du PIB, prévue par S&P Global Market Intelligence, est de 10 % par an en 2024-25 et à environ 5 % en 2025-28. Elle sera principalement tirée par le démarrage imminent des premières exportations de brut et du Gaz naturel liquéfié (Gnl). Les analystes pensent que les propositions politiques radicales ont des conséquences négatives sur les projets Sangomar de Woodside, dont la production a commencé en juin et le projet de Gnl de Grand Tortue Ahmeyim (Gta) de BP. «En outre, les phases de projets non autorisées à Sangomar, Gta et Yakaar-Teranga, qui représentent un potentiel de production maximal d’environ 380 000 barils équivalent pétrole par jour d’ici 2040 selon S&P Global Vantage, pourraient ne pas se concrétiser si l’incertitude contractuelle et politique persiste», soulignent les analystes, ajoutant que les clauses de stabilisation contenues dans les contrats d’exploration et de production existants créent une garantie juridique pour les investisseurs étrangers, qui ne peuvent pas modifier les conditions sans leur accord. En plus, les contrats offrent également aux Compagnies pétrolières internationales (Cpi) un accès à l’arbitrage international. Les autorités sénégalaises ont jusqu’à présent indiqué qu’elles ne tenteraient pas de violer ou d’annuler juridiquement ces clauses. Le président Bassirou Diomaye et son homologue de la Mauritanie avaient récemment réaffirmé leur détermination à œuvrer pour la réussite du projet frontalier Gta, à garantir les droits des contractants et à préserver les intérêts de leurs nations. Pour les analystes, même si les investisseurs étrangers comme BP, Kosmos et Woodside sont disposés à s’engager auprès du gouvernement, il est très peu probable qu’ils acceptent des changements budgétaires importants qui détérioreraient sensiblement la rentabilité du projet. D’ailleurs, ils alertent que l’audit est un processus qui risque d’être long et compliqué.
Rechercher un compromis sans perturber les projets
Alors que les premiers projets offshore démarrent leur production, les experts alertent que les perspectives du Sénégal en matière d’exploration et de production sont incertaines et leur trajectoire sera déterminée par la manière dont le nouveau gouvernement décidera de s’engager auprès des investisseurs étrangers. Woodside estime le coût du projet de la phase 1 de développement du champ de Sangomar dans une fourchette de 4,9 à 5,2 milliards de dollars. La société compte analyser les résultats de la première phase avant de déterminer le lancement de la deuxième phase. Les analystes pensent que le gouvernement pourrait rechercher un compromis pour tenir ostensiblement ses promesses sans perturber les projets, en examinant le recouvrement des coûts ou en renforçant la surveillance et l’application de la loi de 2019 sur le contenu local. Les autorités pourraient également chercher à réviser les conditions de remboursement des contrats de développement partiel que Petrosen a conclus avec Woodside et BP, ou rechercher une augmentation négociée gérable.