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4 décembre 2024
Economie
LA TUTELLE DONNE DES GAGES
Les conditions de travail et d’emploi des marins ont attiré l’attention des autorités. le ministre de la Pêche, des Infrastructures maritimes et portuaires a signé deux conventions avec les acteurs pour rendre plus attractif et plus viable le secteur
Les conditions de travail et d’emploi des marins ont attiré l’attention des autorités. Pour sécuriser ces citoyens en leur permettant d’obtenir un travail décent, le ministre de la Pêche, des Infrastructures maritimes et portuaires a signé deux conventions avec les acteurs pour rendre plus attractif et plus viable le secteur. Après la rencontre de deux jours à la Somone avec les acteurs, le ministre des Pêches, Fatou Diouf, a signé la convention collective pour sécuriser les travailleurs du secteur maritime.
La ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, Fatou Diouf, veut une amélioration du secteur maritime en le rendant plus attractif. Pour atteindre un tel objectif, un atelier sur l’étude, la validation et la signature du projet de convention collective de la marine marchande fixant les conditions d’emploi des gens de mer employés à bord de navires/unités offshore qui opèrent dans les activités pétrolières et gazières offshore au Sénégal, s’est tenu à la Somone. Pour Fatou Diouf, depuis son accession à la magistrature suprême du pays, le Chef de l’Etat a fédéré les énergies pour permettre de réaliser des bonds qualitatifs dans la prise en charge des besoins des acteurs du secteur maritime notamment. «La convention collective offshore est d’une importance certaine, puisqu’elle répond à une exigence de conformité aux dispositions de la Convention du Travail maritime 2006 de l’OIT, qui a été ratifiée par notre pays. Ainsi, c’est un vide juridique qui se comble dans un secteur pétro gazier nouveau. Cela contribue à l’attractivité maritime du Sénégal qui se dote d’un instrument de conformité juridique. De même, au-delà de la finalité de l’apaisement du climat social pour les gens de mer en activité, la présente convention constitue un outil de plaidoyer pour susciter des vocations chez les jeunes», a soutenu la ministre de la Pêche qui poursuit en soutenant que c’est pourquoi son département a été réactif à la dénonciation par les syndicats regroupés autour de la plateforme des marins, de 24 articles sur les 70 qu’elle comporte.
Durant cette rencontre, certains points ont fait l’objet d’un consensus comme le préavis qui est passé de 8 jours à 1 mois pour les marins, à 2 mois pour les agents de maîtrise et à 3 mois pour les officiers ; le paiement d’une nouvelle prime forfaitaire fixe de pêche de 65 000 FCFA pour les marins sénégalais embarqués à bord des navires étrangers ; le relèvement des primes et celui de chaque emploi à la catégorie immédiatement supérieure.
UNE CONVENTION POUR SOULAGER LES TRAVAILLEURS
Cette convention collective signée contribuera, sans aucun doute, à la promotion du travail décent, estime Fatou Diouf. Mieux, poursuit-elle, c’est à ce prix que nous arriverons à la valorisation de la formation et de la promotion de l’employabilité des jeunes. C’est également le cap qui mènera notre pays à se maintenir sur la liste blanche de l’Organisation maritime internationale (OMI).
Pour sa part, Massamba Achille Edouard Guèye, directeur général de l’agence nationale des affaires maritimes (ANAM), se réjouit du fait que cette rencontre constitue l’aboutissement d’un travail collectif considérable entrepris depuis quelque temps, dans la Phase I, par les acteurs du secteur maritime, eu égard à la découverte de ressources pétrolières et gazières offshore et à la nécessité de mise en place d’une réglementation sociale spécifiquement applicable dans ce secteur d’activités offshore. «Il est apparu nécessaire d’engager de larges concertations avec tous les acteurs, pour qu’ensemble nous puissions acter l’harmonisation de la position de l’Etat sur la question de la réglementation sociale applicable dans l’offshore et permettre un démarrage sans heurts de l’exploitation des ressources escomptée cette année. Cette rencontre constitue, sans aucun doute, une nouvelle et excellente occasion d’échanger des informations et des points de vue sur la manière de rendre les mécanismes et les procédures de la convention collective offshore plus efficaces. Elle fournit aussi l’occasion d’identifier et de résoudre tout problème qui pourrait empêcher son application effective» a souligné le DG de l’Anam.
Toutefois, il faut souligner qu’il reste des points à améliorer dans le cadre d’une approche stratégique de mise en œuvre d’un dispositif complémentaire de formations conduisant à « identifier les besoins en emplois et qualifications ; créer ou adapter les référentiels des métiers, des formations et des certifications; concevoir des programmes et supports de cours ; identifier, former et accompagner les formateurs ; créer des infrastructures déconcentrées de formation aux métiers de la mer», ont listé les acteurs.
MACKY-MACRON, UNE LIAISON DANGEREUSE SELON MIMI
Dans une interview sur France 24, Aminata Touré qualifie ouvertement de "collusion" la nomination de Macky Sall comme émissaire d'Emmanuel Macron, soulevant notamment des questions de sécurité nationale
Dans une interview accordée à France 24 ce jeudi 27 juin 2024, Aminata Touré, ancienne Première ministre devenue opposante à Macky Sall, a lancé une charge virulente contre son ancien mentor, l'accusant de « collusion » avec la France.
En cause, la récente nomination de Macky Sall comme envoyée spécial du pacte de Paris pour les peuples et la planète par le président français Emmanuel Macron. Mme Touré n'a pas mâché ses mots : "Je ne l'insinue pas, je le dis ouvertement. C'est quand même assez particulier."
L'ancienne Première ministre soulève des questions cruciales de sécurité nationale et d'éthique : "Nos présidents doivent avoir un droit de réserve parce qu'ils ont été commandant en chef de nos armées. Donc ils sont détenteurs de nos secrets militaires, ils connaissent la cartographie de nos ressources naturelles." Elle ajoute : "Je ne pense pas que dans beaucoup de pays occidental ou dans aucun pays occidental cela n'aurait été acceptable."
Aminata Touré plaide pour une réévaluation complète des liens entre le Sénégal et son ancienne puissance coloniale. Elle évoque notamment la présence militaire française au Sénégal et la question du franc CFA, affirmant : « Ce sont des questions effectivement qu'il faut vider et envisager une coopération dynamique gagnant-gagnante où chacun y trouverait un intérêt. »
Malgré ces critiques acerbes, Mme Touré a tenu à souligner la force de la démocratie sénégalaise, mise à rude épreuve lors des récentes élections. "La démocratie sénégalaise est beaucoup plus solide que les vœux de l'ancien président Macky Sall", a-t-elle déclaré, faisant référence aux tentatives de l'ex-président de se maintenir au pouvoir. Elle rappelle les événements tragiques qui ont précédé l'élection : « Il y a eu quand même 60 morts en estimation de suite aux manifestations soit contre le troisième mandat qui était bien entendu illégal ou contre le report de l'élection présidentielle. »
L'interview a également abordé la question épineuse de la justice pour les victimes des violences pré-électorales. Mme Touré, se positionnant comme "militante des droits de l'homme", insiste : "Il ne peut pas y avoir de paix durable sans justice". Elle critique la loi d'amnistie votée avant le départ de Macky Sall, tout en reconnaissant son rôle dans l'apaisement du climat politique.
Bien qu'ayant participé activement à la campagne du nouveau président Sall, Aminata Touré reste vigilante quant aux actions du nouveau gouvernement. Elle salue certaines mesures, comme la baisse des prix du carburant et les réformes concernant les scandales fonciers, tout en appelant à la responsabilité, notamment en matière de liberté de la presse.
LE RAPPORT QUI ACCABE LA GESTION DU PRODAC
Analysant la gestion du Programme, la Cour des comptes a relevé que son ancrage institutionnel successif dans plusieurs départements ministériels n'était pas adéquat au vu du caractère multisectoriel de ses activités centrées sur l'agriculture
Dans son Rapport définitif du contrôle de la gestion du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC), gestion 2018-2021, la Cour des comptes a décelé plusieurs manquements. Il s’agit, par exemple, de l’inadéquation de l’ancrage institutionnel, des insuffisances dans le cadre de gouvernance, des défaillances du système d’information, entre autres.
La Cour des comptes a souligné «l’inadéquation de l’ancrage institutionnel». «Au moment de sa création, le PRODAC était logé au sein du ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des Valeurs Civiques, tel que cela ressort des dispositions de l’article premier du décret n°2014-498 du 10 avril 2014 portant sa création et fixant ses règles d’organisation et de fonctionnement. Par la suite, le PRODAC sera rattaché au ministère de l’Emploi, de l’Insertion Professionnelle et de l’Intensification de la Main d’œuvre, à la faveur du décret n°2017- 1546 du 08 septembre 2017 portant répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères. Le PRODAC sera ensuite transféré au niveau du ministère de la Jeunesse par les décrets n°2019- 769 du 08 avril 2019 et n°2019-910 du 15 mai 2019 portant répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique entre la Présidence de la République, le Secrétariat général du Gouvernement et les ministères», lit-on dans le rapport.
Selon la Cour des comptes, «il convient de souligner que l’essentiel des activités du PRODAC tourne autour de l’agriculture, et que le contrat liant Green 2000 à l’Etat du Sénégal porte principalement sur l’aménagement d’infrastructures hydroagricoles et l’ensemble du matériel est dédié à l’activité agricole (pivots, tracteurs, moissonneuses batteuses, etc.). Au regard du caractère multisectoriel de son activité, il est important que le PRODAC soit doté d’un ancrage institutionnel adéquat».
La Cour des comptes a aussi noté des «insuffisances dans le cadre de gouvernance». «La gouvernance du PRODAC est caractérisée par l’inactivité du Conseil interministériel de pilotage et la nomination d’un président de Conseil d’orientation non prévu par les textes juridiques régissant son organisation et son fonctionnement», lit-on dans le rapport.
Il a également été noté «un organe de pilotage inactif». «La revue a relevé que le Comité interministériel prévu par l’article 3 du décret n°2014-498 du 10 avril 2014 susvisé, et dont les missions sont déclinées à l’article 5 dudit décret, n’est pas opérationnel ; aucun acte de nomination de ses membres n’a été produit. De même, aucun procès-verbal de réunion n’a été fourni pour attester du fonctionnement du comité qui doit tenir au moins une séance par trimestre. Le défaut de fonctionnement du Comité interministériel de pilotage constitue une défaillance majeure du dispositif de contrôle interne dans la mesure où cet organe de gouvernance, de par ses missions, devrait veiller au bon fonctionnement du programme à travers un suivi rapproché de ses activités ainsi qu’à l’évaluation de sa mise en œuvre», nous dit-on.
Prévu pour 08 mois et prolonge de six mois, la realisation des dac de la premiere phase du Prodac n’a pas ete achevée, sept ans apres
En outre, des «défaillances du système d’information» sont relevées. «Le PRODAC dispose d’un Directeur du système d’information (DSI) dont les missions portent notamment, sur la mise en œuvre des orientations stratégiques du PRODAC en matière de système d’information et de télécommunications. Plusieurs logiciels existent et sont fonctionnels. Il s’agit, entre autres, du GESDAC, qui gère le courrier entrant et sortant et du logiciel FinPro Net qui est dédié à la gestion de la Paie. Il a été constaté que le GESDAC n’est pas utilisé par l’ensemble du personnel, de sorte que toutes les potentialités du logiciel ne sont pas exploitées. De même, un seul agent, le chef du bureau courrier, dispose d’un code d’accès et détient la possibilité d’enregistrer des données, ce qui occasionne des lenteurs et des blocages en cas d’indisponibilité. Concernant le logiciel de traitement de la Paie, celui-ci n’est pas mis à jour et ne permet pas de générer des informations actualisées», rapporte le document.
Parmi les manquements du PRODAC, il y a «le défaut d’élaboration de projets et rapports annuels de performance», «le non-respect des délais de mise en place des Domaines agricoles communautaires (DAC)». «Prévu pour une durée de huit (08) mois et prolongé de six (06) mois, la mise en œuvre du contrat liant l’État du Sénégal à Green 2000 pour la réalisation des DAC de la première phase du PRODAC n’a toujours pas été achevée, sept (07) ans après sa conclusion. S’agissant des DAC de la deuxième phase, aucun d’entre eux n’a été réalisé, six (06) ans après la conclusion de l’accord de financement les concernant», souligne le document.
La Cour des comptes signe aussi des retards dans la réalisation des DAC de la première phase et des problèmes fonciers persistants au niveau du DAC de Sangalkam. «Par avenant souscrit le 07 janvier 2020 et approuvé le 06 février 2020, le DAC d’Itato a été délocalisé à Sangalkam. Cependant, il a été noté que l’avancement des travaux au niveau de ce DAC a été fortement perturbé par des litiges fonciers. En effet, le PRODAC a été installé sur un site constituant un titre foncier de l’ISRA et qui faisait déjà l’objet d’occupation par des particuliers y ayant développé des activités agricoles ou y ayant réalisé des aménagements», mentionne la Cour des comptes.
Aussi, a-t-il ajouté : «A cet égard, par arrêté n°000420 du 10 janvier 2019, l’ensemble des baux d’occupation consentis par l’Etat ont été annulés. Cependant, les occupations ont persisté, devenant ainsi irrégulières. En vue de préserver l’assiette foncière du DAC de Sangalkam contre les occupations et constructions irrégulières, le PRODAC a, le 11 juin 2020, conclu une convention d’un montant de 60 000 000 F CFA avec la DSCOS pour une mutualisation des moyens. La DSCOS s’engageait, entre autres, à faire arrêter toute activité, intervention ou occupation irrégulière ou non autorisée sur les emprises du DAC de Sangalkam, et à procéder à la démolition de toute construction».
DIOMAYE ENGAGÉ POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Souhaitant assurer l'indépendance économique du pays, le chef de l'Etat a appelé à accélérer la transformation des produits agricoles par l'industrie, à développer le consommer local et à réhabiliter le tissu industriel national
Pour atteindre la souveraineté économique et alimentaire au Sénégal, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a donné un certain nombre de directives à son gouvernement hier, mercredi 26 juin 2024, lors de la réunion du Conseil des ministres.
En Conseil des ministres qu’il a présidé hier, mercredi 26 juin 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a demandé au Premier ministre de travailler à l’élaboration d’une «loi sur la souveraineté économique» afin de mieux protégerles entreprises des secteurs stratégiques et de donner au Gouvernement un droit de regard plus soutenu sur les modifications pouvant intervenir dans le capital. Le chef de l’Etat a indiqué au Premier ministre la nécessité d’accélérer la transformation locale des produits agricoles parl’industrialisation, la promotion du consommer local et la modernisation du commerce de proximité avec les boutiques et magasins de référence. Il s’agit aussi, selon lui, de mettre en branle une politique cohérente de maîtrise des prix des produits de grande consommation avec le recours, à court terme, à l’option des appels d’offres en ce qui concerne les approvisionnements du pays en produits alimentaires essentiels et hydrocarbures principalement.
Pour le chef de l’Etat, la souveraineté alimentaire du Sénégal passe parla relance de l’industrie nationale qui demeure une priorité de l’action gouvernementale. Pour lui, la souveraineté économique du Sénégal devra reposer sur la valorisation du potentiel industriel national et la densification du tissu industriel en Grandes, Petites et Moyennes industries. Dès lors, il a demandé au Premier ministre et aux ministres en charge de l’Industrie et de l’Economie, de mettre en œuvre un programme national de restructuration et de réhabilitation du tissu industriel.
Le président de la République, sous ce rapport, a demandé au Premier ministre de superviser la montée en puissance rapide des agropoles et des Zones économiques spéciales (ZES). Ces entités d’impulsion, doivent concourir, dans la complémentarité, à l’accélération de l’industrialisation du Sénégal. Il a appelé le Premier ministre à préparer avec les ministres concernés et les acteurs du secteur privé, une stratégie consensuelle d’accompagnement et d’incitations fiscales et foncières, pour améliorer la compétitivité des industries locales et leur potentiel effectif d’exportation et de création d’emplois.
Le président de la République a indiqué l’urgence de maîtriser le répertoire des entreprises industrielles du Sénégal avec les emplois réels annoncés et les bilans sociaux révélés. Cet exercice de recensement exhaustif et de transparence permettra à l’Etat de mieux cibler ses interventions pour la promotion d’un secteur privé national fort, encadré et soutenu. D’ailleurs, le Chef de l’Etat a demandé au Premier ministre de préparer, d’ici la fin de l’année, avec l’ensemble des acteurs impliqués, un projet de loi de transformation du secteur industriel intégrant notamment le principe directeur de territorialisation de la politique industrielle et la création d’un dispositif concerté, efficient et viable de financement de l’accélération du développement industriel du Sénégal.
Asseoir une politique budgétaire crédible
LecChef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a fait part de son ambition d’asseoir une politique budgétaire crédible qui renforce les ressources de l’Etat et rationnalise, en permanence, les dépenses publiques. En réunion hebdomadaire du Conseil des ministres qu’il a présidé hier, mercredi 26 juin 2024, au Palais de la République, il a demandé, à ce titre, au Premier ministre d’intensifier l’exécution d’un Plan spécial de rationalisation des dépenses de fonctionnement dans les secteurs public et parapublic et de veiller, avec le ministre en charge des Finances et du Budget, à la qualité des dépenses publiques. Il a indiqué que les ressources publiques doivent impérativement être orientées vers le financement de l’investissement productif et les interventions sociales prioritaires. Le président de la République a, en outre, souligné l’urgence de mettre en œuvre une stratégie innovante d’amélioration de la mobilisation des recettes fiscales et non fiscales. Il a aussi appelé à la mise en œuvre d’une politique de subvention juste et transparente et à l’application rigoureuse d’un programme de rationalisation des exonérations avec, notamment, l’actualisation du Code des investissements et de la législation fiscale au besoin. Il a, à cet égard, rappelé l’impérieuse nécessité d’une digitalisation intégrale et d’une interopérabilité des systèmes d’information des régies financières, ainsi que la généralisation intensive du paiement dématérialisé des impôts et taxes, source de transparence, d’efficacité, d’efficience et de qualité du service public.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a invité le Premier ministre à veiller au suivi interne et interministériel des programmes budgétaires validés et à l’opérationnalisation intégrale du contrôle de gestion dans les ministères, en vue de faciliter, d’une part, la présentation, à temps, des rapports annuels de performance et du projet de loi de règlement de l’année n-1 et, d’autre part, l’évaluation des politiques publiques, prérogative constitutionnelle de l’Assemblée nationale depuis2016. Il a également appelé à l’apurement de la dette intérieure objective et à la bonne maitrise de l’endettement du Sénégal
par Yoro Dia
ET SI ON SE PRÉPARAIT À LA COHABITATION
Le refus de Sonko de se soumettre à la DPG qu’il a pourtant abordée plusieurs fois en Conseil des ministres confirme le Projet Nakhebaye de Pastef. Le bilan des 100 jours se résument à deux mots : « excès » et « insignifiance »
Le refus du Premier ministre de se soumettre à une déclaration de politique générale qu’il a pourtant abordée plusieurs fois en conseil des ministres confirme le Projet Nakhebaye de Pastef.
Comme son nom l’indique la DPG exige une vision, une ambition et des orientations claires que notre Premier Ministre n’a jamais eues. Sonko joue la montre en attendant que les hauts fonctionnaires qu’il appelle, par ignorance ou mauvaise foi, le Système, rédigent le projet. Un projet que Pastef , par indigence intellectuelle, a mis dix ans pour lui trouver un nom. Comme pour le PSE, ce seront nos brillants hauts fonctionnaires qui vont rédiger le Projet qui s’appelle Vision 2050 et va s’inscrire inévitablement dans la continuité du PSE. Si le Premier ministre, comme le disent ses proches attend la nouvelle assemblée qui sera installée après les élections issues de la dissolution, il est de bon aloi de lui rappeler deux choses.
Premièrement, il n’appartient au Premier ministre de choisir son « Assemblée » parce que même s’il en a les instincts et les réflexes, Monsieur Sonko n’est pas Caligula qui méprisait tellement le Senat qu’il y avait nommé son cheval ou François 1er dont le bon plaisir devenait la loi.
Secundo, qu’est ce qui fait croire à Monsieur Sonko qu’il sera encore en poste après les législatives anticipées ? Le charme de la démocratie réside dans l’incertitude des élections et l’exercice du pouvoir est le plus grand ennemi du populisme.
C’est pourquoi le bilan des 100 jours de Pastef se résument à deux mots chers à Talleyrand : « excès » et « insignifiance ». Excès quand Sonko menace la presse et les juges et qualifie nommément et publiquement le président du Conseil constitutionnel de corrompu…Insignifiance quand il rabaisse sa fonction et la réduit au petit privilège du tapis rouge confirmant Talleyrand qui disait « Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite. »
De quoi a peur le Premier ministre ? D’une motion de censure ?
Aucun Premier du Sénégal n’a jamais été renversé par une motion de censure lors d’une DPG même si la motion de censure reste un moyen de créer un débat devant l’opinion sur la vision et les orientations. La révolte, si elle n’est pas parlementaire, sera populaire et démocratique.
La révolte démocratique viendra des législatives. Pastef n’a pu prospérer que dans la tension permanente ; l’accalmie et la clarté brutale de l’exercice du pouvoir ont montré que le fameux projet n’était qu’un deep fake et donc, en réalité, Pastef n’a pas de vision, encore moins une ambition pour le pays. La meilleure façon de sanctionner de ce deep fake qu’incarne Sonko est de sanctionner démocratiquement Pastef aux législatives en imposant au président de la République une cohabitation en l’aidant démocratiquement à se débarrasser de son encombrant et incompétent Premier ministre. De toute façon en cas de cohabitation, rien va changer pour le président de la République car comme aujourd’hui à l’image du Roi d’Angleterre, il va continuer à régner mais ne pas gouverner. Aujourd’hui avec Sonko, il est plus le « Résident de la République » que Président de la République. Avec la cohabitation, il le sera moins et sera plus Président de la République.
Naturellement, on nous dira que notre constitution et nos institutions ne prévoient pas la cohabitation. La constitution et les institutions de la Ve République en France n’ont jamais prévu la cohabitation parce que De Gaule a toujours pensé qu’un Président désavoué devait s’en aller comme il le fit quand le Non l’emporta au referendum de 1969. En 1986, malgré le désaveu aux législatives Mitterrand qui n’était pas De Gaule choisit de rester et les institutions s’adaptèrent à la cohabitation. Et la France n’a jamais été aussi bien gouvernée que pendant la cohabitation Chirac- Jospin (1997-2002).
Nos institutions qui ont fait la preuve de leur solidité et notre Etat qui, comme le roseau, plie mais ne rompt pas, sont prêts à gérer cette cohabitation. Comme l’alternance devenue la respiration de notre démocratie, la cohabitation qui s’annonce sera soluble dans nos institutions comme l’alternance.
SÉNÉGAL, OPPORTUNITÉS ET IMPÉRATIFS DANS LES RELATIONS AVEC L'OCCIDENT
La volonté de Diomaye de renégocier des partenariats et de redéfinir le leadership régional laissent entrevoir une inflexion majeure. Les Occidentaux sont face à un double défi : répondre aux aspirations des Sénégalais et rétablir la confiance ébranlée
Le nouveau paysage politique au Sénégal ouvre des perspectives inédites pour les relations avec les pays occidentaux. La nette victoire du président Faye face à l’ancien Premier ministre Amadou Ba a été saluée par des partenaires internationaux, dont la France, les États-Unis et le Royaume-Uni. Emmanuel Macron s’est même distingué en adressant ses félicitations en wolof, un geste interprété comme une volonté active de rapprochement avec la nouvelle administration.
En effet, une frange importante du Pastef, parti panafricaniste de gauche, avait fortement préconisé une rupture avec la France durant la campagne présidentielle. Le président Faye, de son côté, avait promis de renégocier les contrats pétroliers et gaziers pour obtenir des conditions plus avantageuses, suscitant des inquiétudes dans certaines chancelleries occidentales.
Cependant, les premières décisions du nouveau chef d’Etat suggèrent que les craintes d’une rupture radicale étaient infondées. Celui-ci a préféré plutôt insister sur l'importance de maintenir des relations solides avec les partenaires étrangers tout en priorisant les intérêts nationaux.
Lors de l'une de ses premières déclarations publiques en tant que président élu, Bassirou Diomaye Faye a exhorté le Niger, le Mali et le Burkina Faso, qui ont annoncé leur intention de quitter la CEDEAO en début d'année, à réintégrer l'union économique régionale. Dans son discours d’investiture, le président Faye a réaffirmé encore une fois que le Sénégal, sous son magistère, privilégierait la coopération avec la communauté internationale plutôt que la confrontation.
Cette nouvelle réalité offre aux pays occidentaux une courte fenêtre d'opportunité pour redéfinir durablement leurs relations avec le Sénégal et la région, relations qui ont été fragilisées par les tensions persistantes avec l’ensemble des pays du Sahel.
Pour saisir cette chance, il est impératif que l'Occident revoie sa posture et propose des partenariats véritablement équitables. Ces partenariats doivent être conçus dans la perspective de soutenir le co-développement et renforcer la stabilité régionale, répondant ainsi aux besoins locaux tout en respectant la souveraineté des nations impliquées.
En adoptant une approche collaborative et respectueuse, les pays occidentaux peuvent non seulement réparer les liens endommagés mais aussi bâtir une base solide pour une coopération fructueuse et durable avec le Sénégal et ses voisins.
Une nouvelle ère pour les relations entre le Sénégal et l'Occident
La victoire du président Faye incarne donc la profonde frustration de la jeunesse sénégalaise face à un taux de chômage élevé. Une problématique persistante. En 2023, le chômage des jeunes au Sénégal atteignait 4,2 % selon les chiffres officiels. Toutefois, avec 84 % de l'emploi concentré dans le secteur informel, une grande majorité des moins de trente-cinq ans vivent dans une situation de précarité absolue, ayant un accès limité à l'éducation, à l'emploi formel et aux besoins de base.
C'est pourquoi les promesses de réforme économique, de lutte contre la corruption et de promotion de la préférence nationale du président Faye résonnent fortement auprès des jeunes des grands centres urbains, des populations marginalisées et de certains intellectuels frustrés par la complaisance traditionnelle du Sénégal envers les pays occidentaux.
Ces engagements de campagne de la Coalition Diomaye 2024 répondent aux attentes des citoyens en quête d'un système plus juste et transparent, capable de leur offrir de meilleures perspectives de stabilité économique et de gouvernance fondée sur le mérite, la responsabilité et l'intégrité.
En s'attaquant à la corruption endémique et en favorisant les entreprises nationales, le président Faye pourrait redonner aux Sénégalais un plus grand contrôle sur leurs ressources et leur avenir. De telles réformes ambitieuses sont de nature à susciter l'espoir et l'enthousiasme chez les citoyens en quête de changement.
Les enjeux de développement au Sénégal sont considérables, offrant une opportunité précieuse aux pays occidentaux de revoir leur posture et de redéfinir leur approche de coopération. En soutenant les ambitions de la nouvelle équipe gouvernementale, qui vise à créer des emplois pour la jeunesse et à promouvoir la croissance d'un secteur privé national solide, les pays occidentaux peuvent jouer un rôle clé dans la transformation économique du Sénégal.
Cette coopération technique et financière ciblée, ainsi que les investissements favorisant le transfert de compétences et de technologies, permettent non seulement de soutenir le développement durable du Sénégal mais également de démontrer l'engagement en faveur d'un partenariat gagnant-gagnant, bénéfique pour les deux parties.
Aussi, les récentes découvertes de réserves de pétrole et de gaz au Sénégal sont sur le point de transformer radicalement les perspectives économiques et sociales du pays. En engageant un dialogue constructif sur des questions cruciales telles que la gestion durable des ressources naturelles, les pays occidentaux ont l'occasion de soutenir activement un partenariat mutuellement bénéfique avec le Sénégal. En apportant leur expertise et leur soutien, ils peuvent contribuer à une gestion responsable de ces nouvelles richesses, tout en renforçant les liens économiques et diplomatiques entre les deux parties.
L'exploitation minière dans la région de Kédougou, par exemple, offre un aperçu des conséquences néfastes que peut engendrer le décalage entre les intérêts économiques des entreprises étrangères et les réalités des populations locales. Dans cette région, les activités minières ont parfois entraîné des expulsions forcées et porté atteinte aux moyens de subsistance des habitants, suscitant un profond ressentiment anti-occidental. Les communautés locales ont ainsi organisé de nombreuses manifestations, parfois violentes, pour protester contre les pratiques abusives des entreprises.
Seule une approche soucieuse des populations et de leur développement durable peut donc créer un climat propice à une coopération mutuellement bénéfique. À défaut, le risque est grand de voir se multiplier les conflits et les mouvements de rejet, au détriment des bonnes relations entre le Sénégal et ses partenaires occidentaux.
Une opportunité de repenser les alliances dans le Sahel
La posture anti-establishment de la coalition Diomaye 2024 avait suscité des inquiétudes au sein de la communauté internationale durant la campagne, alimentant des craintes quant à la stabilité et à la direction future du Sénégal.
Cependant, les premières annonces du Président Faye ont rapidement rétabli la confiance. Son engagement à promouvoir la transparence dans la gouvernance, à maintenir une équidistance dans les relations internationales et à mettre en œuvre des mesures fortes contre la corruption a démontré sa détermination à améliorer la gestion des affaires publiques.
Preuve supplémentaire de ce regain de confiance, le prix des obligations du Sénégal sur les marchés internationaux a connu une croissance spectaculaire le jour suivant l'élection, passant de 1,4 cent à 75,88 cents sur le dollar, réalisant ainsi la meilleure performance de la journée parmi les émetteurs de dette souveraine sur les marchés émergents. Ce rebond post-électoral suggère un optimisme prudent de la part des investisseurs quant aux perspectives économiques du Sénégal sous le leadership du Président Faye.
Afin que cet élan positif se concrétise durablement, il est désormais essentiel que la communauté internationale apporte son soutien inconditionnel à la nouvelle diplomatie régionale du Sénégal.
En effet, le président Faye a clairement affiché sa détermination à défendre une idéologie souverainiste, en appelant notamment le Niger, le Burkina Faso et le Mali à réintégrer la CEDEAO. De plus, le Chef de l’Etat s'est engagé à promouvoir une intégration africaine plus forte, en prenant le leadership en faveur d'une réforme profonde du franc CFA. Ces initiatives ambitieuses visent à redonner au Sénégal un rôle de leader dans la définition des orientations stratégiques de l'Afrique de l'Ouest.
Cette position tranche nettement avec l'approche de son prédécesseur, Macky Sall, qui privilégiait la recherche d'un consensus au sein de l'organisation régionale avant de définir la position du Sénégal sur les questions régionales.
Le changement de cap stratégique annoncé par Bassirou Diomaye Faye offre une opportunité pour les pays occidentaux de s'appuyer sur le leadership régional du Sénégal pour réinitialiser leurs relations, devenues exécrables, avec un certain nombre de pays du Sahel par exemple. Ce partenariat permettrait ainsi d'envisager une coopération plus fructueuse dans une région rongée par l'instabilité, devenue le théâtre de conflits entre grandes puissances et où le sentiment anti-occidental est répandu.
Le panafricanisme de gauche prôné par le président Faye ne se limite pas à une vision de souveraineté nationale et d'autonomisation économique du Sénégal. Il représente également une occasion pour les pays occidentaux de repenser leur approche de coopération, en adoptant une logique d'équité et de co-développement avec le Sénégal et, plus largement, avec la région du Sahel. Le nouveau contexte politique au Sénégal constitue une opportunité unique pour la communauté internationale de démontrer son sérieux dans l'établissement de relations avec les pays africains basées sur le respect mutuel et une coopération gagnant-gagnant.
En changeant de paradigme, les pays occidentaux peuvent inaugurer une nouvelle ère de coopération et de prospérité partagée dans la région. Cependant, s'ils tardent à adopter cette nouvelle approche, le sentiment anti-occidental croissant dans la région risque de s'ancrer durablement.
Mayecor Sar conseille les gouvernements africains dans la conception de politiques publiques, le développement de stratégies et la mise en œuvre de leurs priorités (Delivery/Delivery Units) en Afrique. Il est également le fondateur et Directeur de l’Initiative pour un développement endogène de l'Afrique (IDEA), un Think Tank Panafricain travaillant sur les thématiques géopolitique et relations internationales, gouvernance et finances publiques et développement du capital humain.
Depuis le lancement de ce réseau révolutionnaire, les habitants de la capitale sénégalaise ont enfin accès à un transport rapide, confortable et respectueux de l'environnement. Un progrès salué par tous après des années d'embouteillages monstres
(SenePlus) - Dakar, la capitale a récemment lancé un tout nouveau système de transport public révolutionnaire : un réseau de bus rapides 100% électriques, baptisé Bus Rapid Transit (BRT). Cette initiative audacieuse, une première en Afrique selon RFI, vise à réduire les embouteillages monstres et la pollution atmosphérique qui sévissent dans cette ville ultra-congestionnée.
Comme le rapporte Léa-Lisa Westerhoff pour RFI, les nouveaux bus électriques offrent un confort et une rapidité inédits aux usagers. Cheikh, un jeune conseiller commercial, se réjouit : "Moi, d'habitude je faisais plus de deux heures pour arriver ici à destination à Sacré-Cœur. Maintenant, je le fais en 30 minutes. C'est une aubaine, pour nous. C'est bien, il est confortable, climatisé. On se sent bien, là."
Avec 55 places assises, 150 debout, la climatisation et une voie dédiée de 14 arrêts entre la banlieue et le centre-ville, ces bus électriques permettent des trajets fluides sans bouchons. "La rapidité, lance un passager enthousiasmé. En un temps record, je suis arrivé au travail. En 7 ou 8 minutes de trajet, c'est très rapide."
Pour une ingénieure civile, "c'est super efficace". "J'ai laissé ma voiture à la maison [...] Et ça nous aide avec les bouchons à Dakar qui sont monstrueux. Il était temps qu'on ait une meilleure mobilité au Sénégal."
Malick Ndiaye, le ministre des Transports, promet une extension majeure: "Plus de 1000" bus électriques et à gaz sont prévus, avec "des bus de rabattement pour permettre aux usagers de rejoindre le BRT et d'aller en ville".
La société concessionnaire Dakar Mobilité vise 300 000 voyageurs par jour à terme, avec un temps de trajet réduit de moitié.
Au-delà de fluidifier la circulation, cette révolution verte des transports vise à lutter contre la pollution meurtrière. Selon Thierno Birahim du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar, "avec ce mode de transport non-polluant, nous faisons des économies de 59 000 tonnes de CO2 par an."
Toutefois, il souligne que "le BRT à côté du TER [train régional], ça ne suffit pas" face à l'explosion démographique et l'essor de la motorisation privée. "On est juste au début" d'une nécessaire transition vers des transports urbains durables.
En somme, ce réseau de bus électriques marque "un saut qualitatif énorme" selon M. Birahim, à la fois pour la mobilité et l'environnement des Dakarois, tout en appelant à poursuivre les efforts.
CES MAUX QUI FREINENT LE DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES DU BTP
Difficulté d'accès à la commande publique, prolifération d’organisations, entreprises non qualifiées... le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) demeure jusque-là le parent pauvre de l’entrepreneuriat économique
Le syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics (SNBTP) a tenu son assemblée générale hier, sous le thème «Partenariat public privé, la préférence nationale en action». une occasion saisie par le secrétaire général dudit syndicat, Abdel Kader Ndiaye, pour lister les maux qui freinent le développement des entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) et d’inviter l’État à privilégier la préférence nationale.
Occupant une part importante dans l’économie nationale, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) demeure jusque-là le parent pauvre de l’entrepreneuriat économique. En effet, cette locomotive de l’économie sénégalaise dont le développement reste fortement arrimé à la croissance globale de notre économie contribue, rien que par la branche construction, à hauteur de 3% du PIB en 2018 et 12,3% de la valeur ajoutée du secteur secondaire. Ce qui en fait un secteur incontournable au vu des nombreux liens avec d’autres secteurs économiques connexes à qui il offre de fortes consommations, particulièrement l’industrie. Toutefois, il faut reconnaître que cette embellie ne profite pas aux entreprises sénégalaises, et surtout aux PME / BTP, même si l’Etat, avec l’aide de ses partenaires au développement, constitue son plus gros client à travers ses grands donneurs d’ordre (agences) et acheteurs publics qui absorbent plus de 50% de la commande publique. Une situation que déplore le Syndicat National des Entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics (SNBTP).
Tenant hier leur assemblée générale, son président indique que la part moyenne cumulée de marchés des entreprises étrangères, dans les marchés immatriculés entre 2019 et 2021, équivaut ou dépasse le budget national en valeur.
De l’avis d’Abdel Kader Ndiaye, l’un des freins au développement des entreprises sénégalaises du secteur et surtout de la Pme reste lié aux conditions d’éligibilité et au système d’allotissement de la commande publique, surtout en matière de grands travaux. Pour lui, il s’agit là des raisons qui expliquent l’affaissement de nos entreprises et les difficultés de développement du secteur privé malgré l’affichage des taux de croissance moyenne de 6,6% publiés sur la période 2014-2018 et des taux de croissance respectifs du PIB réel estimés à 5,1% en 2020 et 6,1% en 2021.
De plus, il précise que le volume d’investissement cumulé de 9 685,7 milliards dans cette période a peu profité à l’entreprise sénégalaise. Occasionnant ainsi des difficultés de développement du secteur face en partie à des politiques qui ont généré une croissance extravertie. Revenant en outre sur les faiblesses de la filière BTP, M. Ndiaye indique qu’ils ont comme nom un cadre institutionnel désorganisé avec l’absence de dispositif de qualification et de classification des entreprises, la prolifération d’organisations professionnelles, la diversité des corps de métiers (bâtiments et travaux publics), une pléthore d’entreprises non qualifiées et de faibles capacités, caractérisées par des insuffisances en matière de formation. A cela s’ajoute un déficit de financement de l’activité remarquable par les difficultés d’accès au crédit et sa cherté, les créances non recouvrées et les longs délais de paiement soulevés par les acteurs de tous les sous-secteurs confondus etc. Une plainte qui, dira-t-il, reste en contradiction avec les statistiques officielles publiées qui affichent le respect des délais contractuels de paiement par les autorités contractantes.
LA PREFERENCE NATIONALE COMME MOTEUR DE RELANCE DU SECTEUR BTP
Sur le choix du thème «partenariat public-privé, la préférence nationale en action», Abdel Kader Ndiaye révèle que c’est un prétexte pour prendre part activement aux débats de l’heure, à travers une démarche participative et un esprit de concertation, de dialogue serein et constructif. En outre, il offre également l’opportunité aux acteurs de contribuer positivement à la réflexion sur les grands défis de notre développement, par la pertinence de leur force de proposition.
Revenant sur le partenariat entre l’Etat et les acteurs du BTP, il invite les nouvelles autorités à définir le statut de l’entreprise nationale qui demeure la première grande orientation, surtout de son contexte de promotion du contenu local. Mais aussi à relancer l’économie post covid en investissant dans le «produire local, construire local et consommer local» afin de promouvoir un véritable développement endogène.
Sans oublier de donner la priorité à la formation, à l’emploi des jeunes et des femmes, orienter l’économie vers la diversification et éviter l’emprise d’une économie de rente malgré notre nouveau statut de pays pétrolier et gazier, relancer le BTP avec le programme des 100 000 logements en facilitant l’accès au foncier aux constructeurs et aux promoteurs. Sur ce point, il salue l’acte du gouvernement d’affecter le site de Mbour 4 aux promoteurs.
Entre autres mesures, il invite l’Etat à engager et valider en urgence les réformes foncières, d’une part en réservant exclusivement la terre aux nationaux, comme le font bon nombre de pays, et d’autre part en résolvant les difficultés réels d’accès au foncier économique, proposer un pacte national sur l’utilisation de nos ressources qui va garantir que les richesses de notre pays profitent effectivement à nos entreprises et à nos ménages
Dans les domaines d’intervention où la compétence nationale est avérée, il est demandé aux autorités de ne pas recourir à une compétence extérieure. Mais aussi de rétablir le déséquilibre qu’il y a en matière de parts de marché en mettant en avant la préférence nationale et en réservant les ressources budgétaires aux entreprises communautaires, surtout à la Pme, véritable moteur de la croissance endogène. Par ailleurs, le SNBTP invite l’Etat à mettre en œuvre son engagement affiché d’inscrire le développement du secteur privé national en priorité absolue dans les nouvelles politiques publiques. Car la souveraineté politique repose sur le socle de la souveraineté économique, qui ne saurait être sans un secteur privé national fort et soutenu dans son rôle fondamental de moteur et de fer de lance de notre développement économique et social.
AUTOROUTE MBOUR-KAOLACK-FATICK, L’OUVRAGE LIVRÉ EN MAI 2025 AU LIEU DE JANVIER 2026
"Les travaux avancent et nous allons livrer avant le délai de janvier 2026, ce qui est formidable pour un ouvrage qui dessert plusieurs régions. Nous examinons également la possibilité de poursuivre vers Tamba", a dit le ministre des Transports.
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens a visité hier le chantier de l’autoroute Mbour-Kaolack-Fatick. La livraison de l’ouvrage est prévue pour mai 2025, au lieu de janvier 2026, avec tous les équipements.
Sur l’axe Fatick-Kaolack, qui s’étend sur 100 kilomètres, 40 kilomètres sont déjà goudronnés et les différentes voies sont séparées.
Malick Ndiaye s’est réjoui de la construction de cette autoroute qui, selon lui, va impacter positivement l’économie du pays et les populations.
« Les travaux avancent et nous allons livrer avant le délai de janvier 2026, ce qui est formidable pour un ouvrage qui dessert plusieurs régions. Nous examinons également la possibilité de poursuivre vers Tamba afin de réduire les accidents et d’améliorer la mobilité », a-t-il souligné.
Il a ajouté que le développement du transport ferroviaire est une autre option afin d’accompagner davantage les populations et de favoriser des activités génératrices de revenus.
« Cela va contribuer à la réduction des accidents. Cette zone est accidentogène. De plus, des projets seront initiés dans le cadre de notre programme », a-t-il ajouté.
Le projet intègre également la construction de routes de connexion, notamment le contournement nord de Kaolack sur sept kilomètres. Les résultats attendus incluent l’augmentation de la capacité d’écoulement du trafic, l’amélioration des conditions de circulation et de sécurité des zones traversées, la desserte de l’aéroport à partir de la zone centre, ainsi que l’amélioration du cadre de vie des populations.
Ce projet devrait permettre la création de 2 000 emplois locaux directs sur l’ensemble des trois sections de l’autoroute : 868 à Mbour, 688 à Fatick et 450 à Kaolack.
Le système de péage sera de type fermé avec la construction de trois gares de péage comprenant des voies de péage manuel et des voies de télépéage (automatique).
Cependant, l’axe Mbour-Thia-diaye sera complètement ouvert à la circulation avant la fin de l’année 2024.
« Nous avons mis en œuvre les mêmes procédés que sur l’autoroute la Touba; ce qui nous avait permis de gagner 10 mois. Donc, nous espérons finir bien avant », explique Souleymane Diouf, coordonnateur du projet.
Au terme de sa visite, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye, s’est réjoui de la construction de cette autoroute qui, selon lui, va impacter positivement l’économie du pays et les populations.
LE PROJET ARRIVE AVEC DES LENDEMAINS QUI CHANTENT
Le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2025-2027, le 12ème depuis son institutionnalisation au Sénégal rendu public jeudi dernier, a été réactualisé pour prendre en charge la vision du Projet incarné par Diomaye-Sonko
Le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2025-2027, le 12ème depuis son institutionnalisation au Sénégal rendu public jeudi dernier, a été réactualisé pour prendre en charge la vision du Projet incarné par le duo Diomaye et Sonko.
Selon les rédacteurs du document, celui-ci est élaboré dans un contexte national marqué par l’installation de nouvelles autorités politiques à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024, sur la base d’un projet de rupture systémique. Il s’adosse en conséquence aux priorités d’action retenues lors du Conseil des Ministres du 09 avril 2024 qui, tenant compte d’un état des lieux actuel, des performances passées et des ambitions déclinées, vise à lutter contre la cherté de la vie ; à renforcer l’unité et la solidarité nationale, la bonne gouvernance, dans tous ses aspects(politique et démocratique, judiciaire, de gestion des finances publiques), à valoriser le capital humain en relation avec la promotion de l’emploi, notamment des jeunes et à renforcer la défense et la sécurité. Ainsi, conformément aux orientations retenues par le Gouvernement en vue de faire face aux défis économiques et sociaux, la nouvelle politique économique et sociale reflétée à travers le (PROJET) s’articule autour des cinq (5) principaux axes suivants : le renouveau institutionnel et l’engagement africain, l’économie endogène et la souveraineté alimentaire, le capital humain et la qualité de vie, la science, la technologie, l’innovation et les infrastructures durables et la sécurité nationale et le rayonnement international. « L’objectif visé à travers cette nouvelle politique de développement économique et social est de faire du Sénégal une nation juste, prospère et souveraine ; une nation ancrée dans de fortes valeurs cardinales sous-tendues par le patriotisme, le travail, l’éthique et la fraternité. Cette option des nouvelles autorités en faveur d’un changement systémique vise, entre autres, un changement de paradigme en ce qui concerne la gouvernance publique. Celle-ci devrait passer par une redéfinition de la politique extérieure (meilleure prise en compte de la souveraineté nationale), la modernisation de l’administration et une réforme profonde du fonctionnement de la Justice avec en ligne de mire le strict respect de la séparation des pouvoirs, la consolidation de l’Etat et la protection des droits et libertés » lit-on dans le document.
Pour une réforme profonde des institutions et un engagement patriotique au service de l’Afrique…
Selon toujours les rédacteurs du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, les changements significatifs intervenus sur le plan politique témoignent une fois de plus de la maturité du peuple sénégalais, de la vitalité de sa démocratie et du professionnalisme des agents publics malgré les crises institutionnelles. Dans sa quête d’un Sénégal meilleur au bénéfice de tous, le Gouvernement entend instaurer une gouvernance vertueuse, fondée sur l’éthique, la responsabilité et l’obligation de rendre compte. En outre, une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière sera engagée par la lutte, sans répit, contre la corruption et la concussion, à travers, notamment, la répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites, la protection des lanceurs d’alertes, la lutte contre le détournement de deniers publics et le blanchiment de capitaux, l’amnistie des prête-noms et leur intéressement sous condition d’autodénonciation, etc. De même, les compétences des corps de contrôle seront renforcées. Il s’en suivra une systématisation de la publication des rapports de l’Inspection générale d’Etat (IGE), de la Cour des comptes (CC) et de l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), dans un souci de transparence, d’équité et de justice.
Une croissance en progression de 6,4% sur la période 2025-2027
Au plan interne, les retards enregistrés dans le démarrage de la production du pétrole et du gaz, durant ces deux dernières années, ont pesé à la fois sur les prévisions de croissance et sur les recettes de l’Etat. Les prévisions de croissance sont estimées à 4,5% en 2023, 7,3% en 2024 et 9,7% en 2025. Néanmoins ces taux demeurent supérieurs à ceux attendus pour la zone CFA (4,2% en 2023, 5,5% en 2024 et 5,4% en 2025) et pour l’Afrique subsaharienne. Globalement, la croissance de l’économie nationale est attendue en progression de 6,4% sur la période de 2025-2027 avec un pic de 9,7% en 2025 coïncidant avec la deuxième année de l’exploitation du pétrole et du gaz. Cette bonne orientation de l’économie nationale devrait être soutenue en moyenne sur la période sous-revue par les performances du secteur secondaire (+10,3%), du secteur tertiaire (+5,1%) et du secteur primaire (+5,2%). Pour les années à venir, les prévisions du Sénégal, qui sont tributaires de l’exploitation effective des ressources pétrolières et gazières, viennent d’être confortées par l’annonce faite par la compagnie Woodside, ce 11 juin 2024, de la première extraction de pétrole du champ de Sangomar, au moment où l’avancement des travaux du champ gazier GTA préfigure un démarrage proche. A cela devraient s’ajouter les résultats attendus de la relance de certains secteurs qui font l’objet d’attention et de mesures de soutien de la part des nouvelles autorités. C’est le cas du secteur de l’agriculture qui avait largement contribué aux performances obtenues par le Sénégal en 2020 dans un contexte de récession mondiale et qui fait l’objet d’attention et de mesures de soutien soutenu des nouvelles autorités, pour optimiser ses performances.