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4 décembre 2024
Economie
L’ASCOSEN RÉCLAME UN ÉLARGISSEMENT DE LA BAISSE DES PRIX
“Nous voulons qu’une nouvelle réunion du Conseil national de la consommation se tienne pour élargir le champ des produits dont il faut revoir les prix à la baisse, les conserves de thon, la pomme de terre, l’oignon, la viande", a déclaré Momar Ndao.
Le président de l’Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN), Momar Ndao, a réclamé, vendredi, à Dakar, l’élargissement de la baisse des prix des produits de consommation courante à plusieurs denrées alimentaires, dont les conserves de thon, la pomme de terre, l’oignon, la viande et le poisson.
“Nous voulons qu’une nouvelle réunion du Conseil national de la consommation se tienne pour élargir le champ des produits dont il faut revoir les prix à la baisse, les conserves de thon, la pomme de terre, l’oignon, la viande, le poisson, les pâtes alimentaires, le café…”, a déclaré M. Ndao.
Il a réclamé une baisse des prix de ces denrées alimentaires, après que le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a annoncé l’entrée en vigueur, à partir de lundi prochain, de la réduction des tarifs de l’huile, du sucre, du pain, du riz et d’autres produits de consommation courante.
C’est important d’annoncer une baisse des tarifs, mais il est préférable d’assurer un bon contrôle des tarifs indiqués, a souligné le président de l’ASCOSEN à l’occasion de la réunion du Conseil national de la consommation (CNC), en présence de M. Diop.
“L’État prend souvent des mesures de réduction des prix, mais le contrôle des prix pose toujours un problème”, a-t-il souligné.
Un comité de suivi des prix avait été créé par les pouvoirs publics, a rappelé Momar Ndao en proposant qu’il soit “remis en selle”.
Le président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS), Amadou Gaye, déclare adhérer à la mesure de réduction des prix.
En ce qui concerne le pain, il signale que la baisse du prix du sac de 50 kilos de farine est insuffisante. “Nous avions suggéré aux autorités de baisser le prix du sac de 50 kilos de farine de 6.500 francs CFA pour pouvoir vendre le pain à 150 francs, le nouveau prix”, a affirmé M. Gaye.
Selon le président de la FNBS, le gouvernement a finalement réduit de 4.000 francs CFA le prix du sac de 50 kilos de farine.
“C’est cela notre principale revendication. Beaucoup de boulangeries auront des problèmes. Il faut impérativement un accompagnement” des boulangers par les pouvoirs publics, a soutenu Amadou Gaye.
À partir de lundi, selon Serigne Guèye Diop, qui a présidé la réunion du CNC, le prix du kilo de sucre cristallisé sera de 600 francs CFA, contre 650, le tarif en vigueur jusque-là.
Le gouvernement a réduit de 40 francs le prix du kilo du riz brisé non parfumé, une denrée fortement consommée par les ménages.
Une baisse de 100 francs CFA du prix du litre d’huile raffinée est également annoncée. Cette huile, “la plus consommée par les ménages”, est souvent vendue dans des bidons de 20 litres.
“En ce qui concerne le pain, il a été retenu d’opérer une baisse de 15 francs CFA en attendant de poursuivre les échanges avec les meuniers”, avait dit Ahmadou Al Aminou Lo, le ministre, secrétaire général du gouvernement, en annonçant la réduction des prix de ces denrées alimentaires, la semaine dernière.
Selon M. Lo, le prix de la baguette de pain de 190 grammes, la plus commercialisée, passe de 175 à 160 francs CFA.
MÉDINA GOUNASS, VILLE MORTE
Fantôme de sa splendeur passée, Médina Gounass erre dans un calme inquiétant. Ses rues vidées, ses boutiques closes et son économie exsangue témoignent des séquelles des violents affrontements survenus le jour de la Tabaski
Médina Gounass donne l’image d’une ville morte. Les habitants sont terrés chez eux. Il y a une paralysie de tous les secteurs d’activités économiques et les menaces sur la sérénité sociale sont toujours latentes. Bref, la cité religieuse est à la croisée des chemins au lendemain des affrontements sanglants de la Tabaski. Dans la ville, il y a les Fds qui font des patrouilles pour prévenir d’éventuels troubles. Le Quotidien s’est rendu hier dans la cité religieuse qui sonne vide.
Il règne un silence absolu dans la cité religieuse. Loin de l’image d’une ville enfiévrée, qui vit à un rythme frénétique où se confondent activités économiques et religieuses. A l’entrée de Médina Gounass, au centre de santé de la ville communément appelé «Régional», le chauffeur du car est catégorique : «Descendez. Je m’arrête là. Pas question que je rentre dans la ville.» Pourtant, il est l’un des rares à avoir accepté de faire la navette entre Manda Douane et Médina Gounass, situé dans département de Vélingara. Il ne veut prendre aucun risque à cause de la volatilité de la situation, avec une tension toujours en latence. Bien que non habitués à être «déchargés» à l’entrée, les passagers semblent comprendre l’inquiétude du conducteur et de son apprenti. Les voyageurs descendent du véhicule. Mais un autre problème se présente : le moyen de transport pour rallier le centre-ville situé à quelques deux kilomètres de là. Car, à l’instar de bon nombre de travailleurs, les conducteurs de tricycles, qui assurent généralement le transport intra-urbain à Gounass, n’ont pas voulu non plus prendre de risque, au vu des évènements de la journée du mercredi où des véhicules et motos ont été pris pour cible par des fauteurs de troubles, des magasins et boutiques de commerce vandalisés. Ne trouvant pas de moyens de transport, les passagers se voient obligés d’emprunter le «train onze». Une ligne que certains d’entre eux ne veulent pas emprunter, du fait notamment du climat d’insécurité qui règne à Médina Gounass. Mais, la situation oblige tout le monde à se réajuster.
Les populations terrées chez elles
Les commerces sont fermés, les services à l’arrêt. Ça prendra le temps que ça prendra, mais Médina Gounass panse ses blessures à huis clos et pense aux jours d’après-crise. Il faut dire que les habitants de la ville de Médina Gounass ont pris avec beaucoup de sérieux les menaces de violences que se livrent les deux camps à la suite des épisodes du jour de la Tabaski. Depuis les évènements malheureux de lundi, mardi et mercredi derniers, à travers la violence exercée sur des personnes et la destruction de biens, la quasi-totalité de la population de cette cité religieuse s’est retranchée dans les habitations afin de se mettre à l’abri d’éventuelles scènes de violences. Sur les rues autrefois bondées, où les échanges commerciaux notamment sont parmi les plus dynamiques de la région de Kolda, le décor donne l’image d’un désert. C’est le calme absolu. Un silence ! La plus grande démographie et plus grande économie du département de Vélingara est devenue une ville fantôme où seules les Forces de défense et de sécurité font des rondes.
Pour le moment, malgré les appels au calme et à la sérénité du gouvernement, à travers son ministère de l’Intérieur, et les deux guides religieux, et les tentatives de médiation, la bombe n’est pas totalement désamorcée à cause de la peur de représailles.
Paralysie de l’activité économique
Médina Gounass, ce n’est pas qu’une cité religieuse. Il existe un écosystème économique, et depuis les affrontements du jour de la fête de Tabaski, toutes les activités économiques sont paralysées. L’économie florissante de la ville risque d’être mise à mal du fait de la fermeture des boutiques, magasins et autres centres de commerce. Une situation qui ne devrait point perdurer au point d’éprouver les ménages. «Certains appellent même au niveau des boutiques pour se faire livrer des provisions. C’est une situation intenable», note un interlocuteur. Pour l’instant, il n’y a que les chants d’oiseaux et le vent pour animer cette ville à l’arrêt depuis les évènements de la Tabaski qui ont fait un mort et plusieurs blessés.
LA BAGUETTE DE PAIN DÉSORMAIS FIXÉE À 150 FRANCS CFA
Après la réunion du Conseil National de la Consommation tenue ce 21 juin, les Sénégalais peuvent désormais acheter les produits subventionnés par l’Etat du Sénégal aux nouveaux prix homologués.
Les Sénégalais peuvent désormais acheter les produits subventionnés par l’Etat du Sénégal aux nouveaux prix homologués.
Après la réunion du Conseil National de la Consommation tenue ce 21 juin avec le ministre de l’Industrie et du Commerce, l’huile raffinée est fixée à 1000 FCFA le litre soit une baisse de 100 Francs CFA. Le bidon de 20 litres est vendu 18750 FCFA en gros.
La baguette de pain est fixée à 150 francs CFA dans les boutiques. Le riz brisé non parfumé est fixé à 410 francs CFA et à 18 950 F CFA le sac acheté en gros.
Le prix du sucre cristallisé reste au prix indiqué par le gouvernement à 600 FCFA le kilo soit une baisse de 50 Franc CFA et le prix en gros du sac est de 28 550 Francs CFA en gros.
La tonne du ciment coûte désormais 65 000 Francs CFA et le sac de 50 Kg est à 3550 Francs CFA.
BAISSE DES PRIX DES PRODUITS DE GRANDE CONSOMMATION À PARTIR DE LUNDI
‘’Le contrôle sur le terrain sera effectif et renforcé et on va d’abord impliquer les volontaires de la consommation et les forces de défense et de sécurité seront aussi mis à contribution’’, a annoncé Serigne Guèye Diop.
La baisse des prix des produits de grande consommation comme le riz brisé ordinaire, l’huile de palme raffinée, le sucre cristallisé, le pain, la farine blé et le ciment sera effective à partir de lundi, a annoncé, vendredi, le ministre de l’Industrie et du Commerce Serigne Guèye Diop.
”Tous les prix seront immédiatement applicables sur l’ensemble du territoire et l’affichage des prix sera obligatoire et reprécisé par l’arrêté du ministère que je vais signer dès aujourd’hui’’, a déclaré M. Diop à l’issue de la réunion du Conseil national de la consommation.
Le prix de la baguette de pain est désormais fixé à 150 francs, celui du litre de l’huile à 1000 francs. Le sucre cristallisé est à 600 francs le kg et le sac de ciment cédé à 3550 francs.
Concernant les mesures d’accompagnement pour l’application des prix, il a promis que son ministère prendra ”toutes les dispositions nécessaires” en relation avec les acteurs, les importateurs, les commerçants, les industriels et les consommateurs pour assurer ‘’le strict respect’’ des prix sur l’ensemble du territoire.
‘’Le contrôle sur le terrain sera effectif et renforcé et on va d’abord impliquer les volontaires de la consommation et les forces de défense et de sécurité seront aussi mis à contribution’’, a annoncé Serigne Guèye Diop.
Il a indiqué que tous les acteurs seront mis à contribution à travers le contrôle ‘’citoyen’’ et l’implication des relais communautaires comme les ‘’badienou gokh’’ et les chefs de quartier.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce a aussi révélé qu’un dispositif ‘’spécial’’ sera discuté et mis en place en collaboration avec le Port autonome de Dakar pour accélérer les déchargements et les dédouanements.
Il a cependant invité tous les acteurs à remonter les difficultés soulignant que la réflexion sera aussi ‘’engagée’’ par le biais d’une concertation avec le Haut conseil de la consommation, le Conseil national de la consommation et tous les acteurs.
‘’Pour les mesures structurelles, on va continuer la politique de souveraineté économique et alimentaire, réorganiser la modernisation de la distribution et la mise en place de magasins de référence comme les SONADIS sur l’ensemble du territoire’’, a signalé M. Diop.
Il a ajouté que les politiques industrielles seront aussi ‘’favorisées’’ de même que la mise en place de ‘’procédures d’appel d’offres’’.
‘’En attendant, nous allons mettre en place une meilleure politique d’approvisionnement sur l’ensemble du territoire”, a fait savoir Serigne Guèye Diop.
FINANCES PUBLIQUES | LES RESSOURCES BUDGÉTAIRES PROJETÉES À 5 677,7 MILLIARDS FCFA POUR 2025
Le ministère des Finances et du Budget a récemment publié le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle pour la période 2025-2027, offrant une vue d’ensemble des projections financières du pays.
Le ministère des Finances et du Budget a récemment publié le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle pour la période 2025-2027, offrant une vue d’ensemble des projections financières du pays.
Selon ce document, les ressources budgétaires globales pour l’année 2025 sont estimées à 5 677,7 milliards FCFA (environ 8,63 millions d’euros), représentant une augmentation de 15,5% par rapport au montant révisé de 2024. Cette progression reflète les efforts du gouvernement pour accroître les recettes fiscales et optimiser les ressources publiques.
Sur la période 2025-2027, les ressources budgétaires devraient suivre une tendance haussière avec un taux moyen de progression de 19%. La pression fiscale est projetée à une moyenne de 21,2%, en hausse par rapport aux 20,1% prévus pour 2024. Les dépenses totales pour 2025 sont programmées à 6 390,2 milliards FCFA, marquant une augmentation de 8,7% par rapport aux prévisions révisées de 2024.
Pour les investissements globaux, ils sont estimés à 1 811,5 milliards FCFA, répartis entre 1 087,1 milliards FCFA provenant de ressources internes et 724,4 milliards FCFA de ressources externes. En ce qui concerne la dette publique, à fin décembre 2023, l’encours de la dette de l’administration centrale est évalué à 13 772,8 milliards FCFA, soit une augmentation de 16,9% par rapport à 2022. La dette en devises étrangères représente 65,3% du total, contre 34,7% pour la dette en FCFA.
L’actuel régime a critiqué l’exercice budgétaire de 2024 pour un manque de sincérité, avec un budget annoncé de 7 003 milliards FCFA. Cependant, selon Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, ce budget se situerait plutôt autour de 5 000 milliards FCFA, soulevant des questions sur la transparence et la gestion budgétaire.
L’encours de la dette à court terme en devises étrangères est de 111,9 milliards FCFA, tandis que celle à moyen et long terme s’élève à 13 660,9 milliards FCFA, représentant 99% du portefeuille de la dette. En termes de résidence, 16,8% du stock de dette est détenu par des résidents sénégalais, soit 2 317,08 milliards FCFA, contre 83,2% détenus par des non-résidents, soit 9 191,3 milliards FCFA.
L’ATTEINTE DE L’AUTOSUFFISANCE, LA SEULE SOLUTION DURABLE
Au Sénégal, les tensions sur le prix et la disponibilité du riz sont récurrentes. La seule solution pour faire face à cette situation serait, selon les experts, l’atteinte de l’autosuffisance en riz en bonne fois pour toutes
Au Sénégal, les tensions sur le prix et la disponibilité du riz sont récurrentes. Quelques jours avant l’annonce de la baisse opérée par le nouveau régime sur certaines denrées de première nécessité, les consommateurs dénonçaient une hausse supposée sur le prix du riz brisé non parfumé. Des allégations que certains importateurs et le Service du commerce régional de Dakar ont démenties. Hausse ou pas, de toutes les façons, ce qui est clair, c’est qu’on note souvent des pressions sur le prix et la disponibilité du riz sur le marché national. La seule solution pour faire face à cette situation serait, selon les experts, l’atteinte de l’autosuffisance en riz en bonne fois pour toutes. D’autant plus que cette option est une anticipation sur les grandes mutations du commerce international.
Ces derniers jours, avant la mesure de baisse des prix de certaines denrées de consommation courante (une mesure qui attend la réunion du Conseil national de la consommation pour être effective), des rumeurs couraient sur une augmentation du prix du riz brisé non parfumé. Du coup, certains détaillants accusaient les grossistes d'avoir augmenté le prix du sac de riz brisé non parfumé. Des allégations qui ont été démenties par les importateurs de riz et commerçants qui précisent qu’une baisse de 20 000 FCFA par tonne a même été constatée. De son côté, le chef du Service régional de Commerce de Dakar Amadou Touba Niane qui a été interpellé sur cette question avait précisé, en ce moment-là, que la tonne coûtait entre 360 000 et 370 000 FCFA contre 380 000 FCFA, un mois auparavant. Donc, selon lui, il n’y pas de hausse de prix. En tout cas, même s’il n’y a pas eu une flambée sur prix du riz, la réalité est que la disponibilité du produit fait souvent défaut. En effet, ces dernières années, plusieurs cas de hausse du prix sur le marché ont été constatés. Ces disfonctionnements notés dans la distribution du produit sont souvent dus à des facteurs exogènes, notamment la conjoncture économique.
Pour contourner toutes ces difficultés auxquelles fait face le Sénégal pour approvisionner correctement le marché en riz, le gouvernement de Macky Sall avait misé sur la production locale. En effet, dès son accession à la magistrature suprême, celui-ci avait proclamé sa volonté de réaliser l’autosuffisance en riz en 2017. Macky Sall avait ainsi estimé urgent de produire suffisamment pour satisfaire les besoins du Sénégal en riz. En 2014, l’Etat du Sénégal avait injecté 74 milliards de FCFA pour l’atteinte de cet objectif. Parallèlement, les autorités ont porté leur slogan « Autosuffisances en riz en 2017» dans toutes les régions du pays. Quelques années après, on apprenait que les productions de riz paddy pour la campagne 2017/2018 étaient d’1 million 15 mille 334 tonnes, soit une augmentation de 7% par rapport à la campagne 2016/2017. Alors que l’objectif des autorités était d’atteindre une production d’1 million 80 mille tonnes de riz blanc, soit 1 million 600 mille tonnes de riz paddy à l’horizon 2017. L’échéance a été donc reportée jusqu’en 2019. Toutefois, cette autosuffisance en riz n’est toujours pas une réalité au Sénégal. Aujourd’hui encore les nouvelles autorités sont contraintes de redoubler d’effort pour l’atteinte de cette autosuffisance en riz au Sénégal. Car, malgré tout, cette option pour l’autosuffisance est une anticipation sur les grandes mutations du commerce international.
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PARIS ET DAKAR À L'ÉQUILIBRE
Le format choisi par Macron et Diomaye pour leur première entrevue soulève de nombreuses interrogations. En déjeunant en tête-à-tête, sans collaborateurs, les deux chefs d'État ont clairement affiché leur volonté de dialogue direct et franc. Décryptage !
Ce jeudi 20 juin 2024, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a effectué sa première visite en France depuis son élection. Cette rencontre avec Emmanuel Macron, scrutée de près par les observateurs internationaux, marque un tournant potentiel dans les relations entre la France et le Sénégal. Tidiane Dioh, consultant international, a livré son analyse sur TV5 Monde.
Un tête-à-tête révélateur
Contrairement aux usages diplomatiques, les deux chefs d'État ont choisi de déjeuner en tête-à-tête, sans collaborateurs. Ce format inédit témoigne d'une volonté de dialogue direct et franc. Selon Dioh, cette approche pourrait permettre de "jauger" mutuellement les intentions et les positions de chacun, dans un contexte politique complexe.
Entre non-dits et messages subliminaux
Le communiqué conjoint publié à l'issue de la rencontre reste étonnamment vague sur des sujets brûlants, notamment la présence militaire française au Sénégal. Cependant, Dioh souligne l'importance des termes employés : "respect mutuel" et "souveraineté" reviennent fréquemment, signalant une prise en compte des préoccupations sénégalaises par la partie française.
Un équilibre délicat à trouver
Le nouveau président sénégalais doit composer avec les attentes de sa coalition politique, favorable à une révision des relations avec l'ancienne puissance coloniale. Parallèlement, la France cherche à adapter sa présence en Afrique face à un sentiment anti-français grandissant. Ce ballet diplomatique s'annonce donc comme un exercice d'équilibriste pour les deux parties.
Le Sénégal, futur médiateur régional ?
Dioh évoque le potentiel du Sénégal à jouer un rôle de médiateur dans la région sahélienne. Le statut de jeune président démocratiquement élu de Faye, combiné à l'émergence du Sénégal comme producteur pétrolier, pourrait renforcer son influence diplomatique. Toutefois, le consultant note que le président semble pour l'instant privilégier les enjeux de politique intérieure.
Cette première rencontre Macron-Faye, bien que prudente dans ses déclarations officielles, semble avoir posé les jalons d'une relation franco-sénégalaise en pleine mutation. L'avenir dira si ce nouveau chapitre sera marqué par une coopération renouvelée ou par une distanciation progressive entre les deux nations.
LANCEMENT DU SYSTEME DE PAIEMENT INSTANTANÉ INTEROPÉRABLE PAR L’UEMOA
L’interopérabilité du système signifie que les transactions pourront être effectuées entre différents types de comptes, sans restriction, favorisant ainsi une plus grande fluidité et efficacité dans les échanges financiers.
Une nouvelle ère s’annonce pour l’écosystème financier de l’Afrique de l’Ouest. Le 22 juillet 2024, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao) lancera la phase pilote de son système de paiement instantané interopérable, une innovation technologique majeure destinée à transformer radicalement les transactions financières au sein de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (Uémoa).
Ce nouveau système, conçu pour être opérationnel 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, permettra de simplifier considérablement les paiements et transferts pour les particuliers et les entreprises. L’interopérabilité du système signifie que les transactions pourront être effectuées entre différents types de comptes, sans restriction, favorisant ainsi une plus grande fluidité et efficacité dans les échanges financiers.
La Bcéao met un accent particulier sur l’inclusion financière avec cette initiative. En rendant les paiements plus accessibles et plus rapides, même dans les zones les plus reculées, ce système vise à intégrer une plus grande partie de la population dans le réseau financier formel. Cela permettra non seulement de faciliter les transactions quotidiennes, mais aussi d’encourager l’épargne et l’investissement à plus grande échelle.
Selon le communiqué officiel de la Bcéao, cette initiative ambitieuse témoigne de l’engagement fort de l’institution à moderniser l’infrastructure financière de la région. Le système de paiement instantané interopérable est conçu pour traiter des transactions de toute nature, quels que soient le type de compte et l’heure de la journée. Cela représente une avancée significative par rapport aux systèmes de paiement traditionnels, souvent limités par des heures de fonctionnement spécifiques et des barrières entre différents types de comptes.
Pour les particuliers, ce nouveau système signifie des transferts d’argent instantanés et sécurisés, une plus grande flexibilité dans la gestion des finances personnelles, et une réduction des coûts associés aux transactions financières. Pour les entreprises, il offre la possibilité de gérer les paiements de manière plus efficace, réduisant ainsi les délais de traitement et améliorant la trésorerie.
FRANCE- SÉNÉGAL, LE PARI D'UNE COOPÉRATION RENFORCÉE
Macron et Diomaye se sont engagés à donner un élan décisif à leur partenariat, en phase avec leurs valeurs démocratiques partagées. Plusieurs secteurs stratégiques ont été identifiés comme prioritaires, à l'image de la transition énergétique, de la santé
(SenePlus) - Dans un contexte mondial de tensions géopolitiques, le président français Emmanuel Macron et son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye ont exprimé ce jeudi 20 juin 2024 leur volonté de renforcer les liens d'amitié et de coopération liant leurs deux pays. C'était lors d'un entretien en marge du Forum mondial pour l'innovation et la souveraineté vaccinales à Paris.
"Les deux chefs d'État ont exprimé leur volonté commune de donner une nouvelle impulsion au partenariat entre le Sénégal et la France, fondé sur un respect mutuel, un partenariat équilibré au service des intérêts réciproques des deux peuples, unis par des valeurs démocratiques partagées, par un lien humain et une relation d'amitié", selon le communiqué officiel.
Cette rencontre au sommet intervient à un moment charnière où les deux nations aspirent à approfondir leurs relations bilatérales. D'après les déclarations, l'objectif est de bâtir "un partenariat équilibré" respectueux des intérêts mutuels, dans un esprit de "respect" et d'"amitié" ancrés dans des "valeurs démocratiques partagées".
Au menu des discussions, plusieurs secteurs clés ont été identifiés pour catalyser une "plus grande souveraineté du Sénégal" à travers des "projets structurants". Parmi les domaines prioritaires figurent la transition énergétique, la santé, la formation professionnelle, la production locale de vaccins et l'agriculture.
"Les deux chefs d'État sont convenus de renforcer les projets structurants dans divers secteurs dont la transition énergétique, la santé, la formation professionnelle, la production locale de vaccins et l'agriculture", peut-on lire.
Cette volonté de coopération renforcée dans des secteurs stratégiques pour l'émergence du Sénégal témoigne d'une nouvelle étape dans le partenariat franco-sénégalais. Un partenariat que les deux présidents souhaitent porter à "un niveau de qualité" supérieur, comme l'affirme la dernière ligne du communiqué.
"Les deux présidents se sont félicités de leur volonté conjointe de renforcer la qualité du partenariat entre la France et le Sénégal."
Par Amath Ndiaye
EST-IL NORMAL DE S’ENDETTER POUR PAYER DES DETTES ?
Les Etats en général s’endettent pour soutenir l’activité économique et financer le déficit budgétaire. Pour éviter une récession économique, ils ont tendance à accumuler les dettes au lieu de se désendetter.
Les Etats en général s’endettent pour soutenir l’activité économique et financer le déficit budgétaire. Pour éviter une récession économique, ils ont tendance à accumuler les dettes au lieu de se désendetter. C’est le cas des Etats-Unis dont la dette a atteint 123% du PIB en 2023 (76% pour le Sénégal). Cet endettement a été un moteur de la croissance américaine. De 2007 à 2023, le taux de croissance par habitant du PIB a atteint 19,2% aux Etats-Unis, contre seulement 7,6% en zone euro. Dans ces conditions, l’écart de niveau de vie entre Américains et Européens se creuse, et on peut considérer non sans raison que la politique budgétaire américaine explique une partie de cet écart de croissance avec l’Europe.
Si un Etat émet une Obligation Assimilable du Trésor (OAT) à 5 ans, il remboursera les intérêts (par exemple 5 % du montant de l’obligation émise) chaque année pendant 5 ans, mais remboursera le capital en une seule fois, à l’échéance. Le montant du capital à amortir est tellement élevé que l’Etat sera obligé de se réendetter.
Mais si, à l’échéance de l’OAT, il faudra se réendetter pour le même montant et si les taux d’intérêt ont fortement augmenté, cela pourrait engendrer des difficultés, pour l’Etat et son budget, à faire face à la charge de la dette (coût des emprunts). C’est une situation à laquelle sont souvent confrontés les Etats africains.
En période d’intérêts très faibles, il est avantageux de s’endetter, puisque cela ne coûte rien et parfois même rapporte (intérêts négatifs). En Fin novembre 2020, le taux d’intérêt moyen à l’émission des emprunts émis par l’Allemagne était de -0,56%, ce qui se traduit par 7,07 milliards d’euros de recettes. A titre de comparaison, en France, le coût de financement à moyen et long terme de l’Etat pour 2020 s’affichait à -0,14% mi-novembre. S’endetter pour payer des dettes, dans ces circonstances, est donc sans coût.
Par ailleurs, il y a deux concepts qui permettent de comprendre pourquoi les Etats s’endettent pour payer des dettes : le refinancement de la dette et le reprofilage de la dette. Ces deux termes sont presque des synonymes. On entend par refinancement, l’octroi, par les créanciers, de nouveaux crédits qui seront utilisés en remboursement anticipé de prêts déjà existants. Les emprunteurs peuvent choisir de refinancer un prêt pour de nombreuses raisons, mais l’une des plus courantes consiste à tenter de réduire le taux d’intérêt du prêt.
Le reprofilage de la dette consiste en la modification du calendrier global des remboursements futurs, par le biais d’un refinancement de la dette. Exemple, le Sénégal a procédé en 2021 à une émission d’Eurobonds, portant sur 775 millions d’euros, soit 508 milliards de FCFA, avec un taux d’intérêt fixe de 5,375 % et pour une maturité de 16 ans. Cet emprunt avait servi à rembourser par anticipation 70% de l’Eurobond de 500 millions dollars (10 ans à 6,25%) qui devait arriver à maturité en 2024. Un tel réendettement fut doublement bénéfique en abaissant le taux d’intérêt de la dette, de 6,25% à 5,375%, et en rallongeant la période de remboursement de 13 ans.
Quel que soit le montant de la dette publique, l’essentiel est de mener une gestion optimale qui en assure la soutenabilité. La soutenabilité de la dette publique dépend de sa trajectoire à long terme. Celle-ci dépend à son tour des politiques budgétaires (c’est-à dire de l’accumulation des soldes primaires annuels), et de l’écart entre le taux d’intérêt (r) et le taux de croissance du PIB nominal (g).Toutes choses égales par ailleurs, tant que l’écart entre le taux de croissance de l’économie et le taux d’intérêt (commissions + intérêts) reste positif le risque d’insoutenabilté est écarté.
L’Eurobond de 750 millions de dollars que le Sénégal vient d’émettre le 3 juin 2024, au taux de 7,75% pour une maturité de 7 ans reste soutenable, au vu des taux de croissance proches de 10% attendus ces prochaines années. L’espoir est fondé sur l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz. Dans ce contexte s’endetter pour payer des dettes n’a rien de scandaleux, si c’est une nécessité pour assurer la croissance de l’économie sénégalaise.