Une responsable de Plan International pour l’Afrique de l’Ouest estime à 35% le nombre de Sénégalaises mariées avant d’atteindre la majorité. Ce chiffre est-il avéré ?
«Au Sénégal, environ 35 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Ce qui est quand même un niveau qui reste assez élevé », a notamment dit la directrice régionale de l’influence et du partenariat de Plan International pour l’Afrique de l’Ouest, Awa Faly Bâ.
Dans un article publié par Seneweb, le 21 octobre 2017, elle se prononçait sur les mariages précoces, au cours d’un atelier à Dakar.
Ce pourcentage correspond-il à la réalité ? Africa Check a cherché les preuves.
Des données vieilles de 7 ans
Africa Check a contacté Awa Faly Bâ qui a indiqué que «48 % des femmes actuellement âgées de 45-49 ans et 33 % de celles âgées de 20-24 ans sont mariées avant l’âge de 18 ans ».
«C’est cela que j’ai partagé avec les médias », a-t-elle indiqué, ajoutant s’être basée sur les données de l’Enquête démographique et de santé à Indicateurs multiples au Sénégal (EDS/MICS) datant de 2011. Elle a souligné que sa déclaration portait surtout sur la disparité selon les générations.
Que disent les données les plus récentes ?
Jointe par Africa Check, Kerry MacQuarrie, auteure principale du rapport du Demographic and Health Surveys (DHS) sur la santé des adolescents en 2015, a fourni des compléments d’information.
D’après les estimations continues et annuelles du DHS, en 2010-2011, le pourcentage de filles mariées avant la majorité au Sénégal s’élevait précisément à 32,9 %. «Depuis lors, le rapport de 2016 a été publié et il indique que cette proportion a légèrement baissé, s’élevant désormais à 31,5 % », a indiqué la chercheuse.
Elle ajoute que ces données se basent sur le calcul de la probabilité des mariages survenant chez les filles âgées de 15 à 24 ans. Les chiffres mentionnés sont disponibles via l’application StatCompiler du DHS.
«L’évolution a ralenti ces derniers temps »
Le rapport 2015 de l’UNICEF intitulé «Mariages d’enfants, grossesses précoces et formation de la famille en Afrique de l’Ouest et du Centre » indique qu’au Sénégal, le pourcentage de femmes âgées de 20 à 24 ans ayant été mariées ou en couple avant l’âge de 18 ans s’élève à 32,89 %.
Notant une grande diversité de cette prévalence dans toute la région Afrique de l’Ouest et du Centre, le rapport affirme que l’évolution de ce phénomène a ralenti ces derniers temps.
En outre, une augmentation de l’âge médian au premier maraige (âge auquel la moitié d’une population donnée a déjà vécu un événement donné, et l’autre non) a été observée au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Libéria et au Nigéria.
«Il est intéressant de noter qu’au Sénégal, le pourcentage de femmes mariées avant l’âge de 18 ans est près de huit fois moins élevé chez les bénéficiaires d’une éducation secondaire ou supérieure que chez les femmes sans instruction (48,4 % contre 6,1 %) », ajoute le rapport.
Conclusion : le chiffre est caduc
La directrice régionale de l’influence et du partenariat dnternational pour l’Afrique de l’Ouest de Plan International a déclaré que 35 % des filles sont mariées avant la majorité au Sénégal.
Awa Faly Bâ a précisé qu’elle a plutôt fait mention de 33 %. Elle a ajouté s’être basée sur une étude de l’EDS/MICS datant de 2011, soit sept ans auparavant.
La chercheuse Kathy MacQuarrie du DHS a confié à Africa Check que selon les données les plus récentes, l’estimation correcte s’élève plutôt à 31,5 %. Il s’agit d’une légère baisse par rapport à l’étude citée par Awa Faly Bâ.
En conséquence, le chiffre est caduc, vu qu’il n’est plus en phase avec la situation actuelle.
PENDA MBOW AU PALAIS DES NATIONS-UNIES, LE 8 MARS
L'éditorialiste de SenePlus, historienne, militante de la société civile et ancienne ministre de la Culture, interviendra à Genève sous le thème "Égalité Homme-Femme sous le regard de militantes"
Un panel sur le thème "Égalité Homme-Femme sous le regard de militantes" aura lieu le 8 mars au Palais des Nations à Genève à l’occasion de la Journée internationale des femmes, en présence de l’historienne Penda Mbow, a appris l’APS.
La rencontre organisée par la diplomatie africaine, à Genève, et l’association Continent Premier s’inscrit "en droite ligne de la thématique générale proposée par les Nations Unies +L’heure est venue : les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes+", selon les organisateurs.
A travers ce panel, ils veulent ainsi "donner en exemples des femmes dont les activités ont transformé ou transforment la vie des femmes au niveau de leurs différentes communautés".
Dans une note d’information, les organisateurs soulignent qu’il "s’agira à travers des témoignages de Femmes de terrain reconnues de voir comment leurs actions ont eu un impact sur l’évolution du statut des femmes dans leur pays".
Le panel sera marqué par les interventions de Anne Emery Torracinta (Suisse)-Conseillère d’Etat (République et Canton de Genève) en charge de l’Instruction publique, du Pr Penda Mbow (Sénégal) Historienne, militante de la société civile, ancienne ministre de la Culture, et du Dre. Caroline Dayer (Suisse), chercheuse et formatrice, experte en prévention des violences et des discriminations pour le Canton de Genève.
Les débats seront modérés par le journaliste sénégalais El Hadji Gorgui Wade Ndoye, Directeur du magazine panafricain ContinentPremier.Com.
CONNAÎTRE SON CORPS POUR MIEUX SE L’APPROPRIER
Codou Bop, co-auteur du livre "Notre corps, notre santé : Santé et sexualité des femmes en Afrique Subsaharienne" invite la gente féminine à s'intéresser davantage à leur organisme pour mieux se l'approprier
La femme doit connaître son corps pour mieux se l’approprier, a estimé la journaliste Codou Bop, co-auteur du livre "Notre corps, notre santé : Santé et sexualité des femmes en Afrique Subsaharienne".
"Les femmes [doivent] accorder de l’importance à leur corps. Elles s’occupent de la santé des tous les membres de la famille et savent qui est malade dans la maison, mais n’accorde pas de l’importance à leur propre santé et à leur corps", a-t-elle dit.
Elle s’exprimait, jeudi, lors d’une conférence au musée de la femme Henriette Bathily sur le thème "La santé des femmes".
La journaliste estime qu’en prenant soin et en veillant "mieux’’ sur la santé de leur corps, les femmes pourront "négocier avec leur époux, leur belle-mère et la communauté pour que leurs problèmes de santé et de sexualité soient pris en charge et qu’elles accèdent à la prise de décision et aux ressources leur permettant de se prendre en charge".
Elle a également a appelé à la numérisation de cet ouvrage édité en 2004 chez Harmattan-Paris", afin de permettre aux femmes d’accéder à l’information sur leur corps.
"L’ouvrage doit être remis à jour et distribué dans les écoles pour être enseigné", a-t-elle plaidé encore.
Il a été édité par des membres du Réseau de recherche en santé de la reproduction en Afrique francophone dans un contexte particulier avec "la pandémie du SIDA et la féminisation de cette maladie" sous la direction de la sociologue Fatou Sow et Codou Bop.
Une équipe pluridisciplinaire des médecins, biologistes et autres agents de la santé, des sociologues, des juristes, des journalistes et autres spécialistes des sciences sociales y a contribué, notamment le professeur Awa Marie Coll Seck, ancienne ministre de la Santé, l’historienne Penda Mbow, etc.
Il avait pour objectif, d’"apporter aux femmes des informations pas évidentes, complètes et fiables pour connaitre leur corps et l’aimer".
Le livre de 28 chapitres est organisé autour du cycle de la vie de la femme, de l’enfance à l’âge adulte.
Toutes les questions concernant la femme y sont posées : "Femmes vivant avec un handicap, santé et environnement", "Notre corps : quelles perceptions sociales ?", "Prendre soin de soi", "Femmes et société", "L’accouchement et les suites de couches", "la sexualité et la fécondité des femmes", etc.
La sexologue Jeanne Diaw qui appuie l’initiative de la diffusion de l’ouvrage, soutient qu’il faut "savoir comment utiliser son corps". "La connaissance du corps est très importante pour la femme et pour l’homme", dit-elle.
Le préfet du département de Kaolack, Mme Ndiaye, a procédé hier au lancement du Projet « Yombal Mbojj », destiné à faciliter le battage du mil. Le projet est financé par l’USAID à hauteur 1 milliard 200 millions de nos francs pour une durée de 4 ans, dans les régions de Kaolack, Kaffrine, Fatick et Kolda. La cérémonie a eu lieu au Conseil départemental de Kaolack.
Le Directeur du projet, Alioune Ndiaye, a souligné que depuis trente-cinq ans, ‘’Technologie compatible International’’ s’est engagé dans la lutte contre la pauvreté en dotant les communautés rurales d’outils innovants pour les opérations post-récoltes et la transformation des produits agricoles. Le préfet de Kaolack a souligné que pour la fabrication et la distribution, «nous avons développé au Sénégal un partenariat avec les artisans locaux pour favoriser la fabrication et la maintenance au niveau local. Nous avons collaboré avec les groupements de producteurs et les services de conseil agricole et rural, pour une large diffusion de la technologie, la formation des producteurs et l’identification d’opportunités pour permettre aux petits producteurs de générer des revenus en mettant sur le marché des grains et des semences de haute qualité ». Mme Ndiaye a salué les actions de Technologie compatible International, une organisation non gouvernementale à but non lucratif.
En ce qui concerne la batteuse (Yombal Mbojj), elle a été inventé pour accompagner les petits producteurs, spécialement les femmes, à améliorer leurs rendements tout en réduisant le temps et de travail. Cet outil opérable manuellement est robuste, simple et produit en quelques minutes des grains propres entiers, de grande qualité.
PROMOTION DE LA GENTE FÉMININE
AllAfrica Global Media organise le 5 mars prochain, à Abidjan, un forum de haut niveau sur ‘’L’autonomisation économique des femmes et l’accès des filles à l’éducation dans le monde rural’’
AllAfrica Global Media organise le 5 mars prochain, à Abidjan, un forum de haut niveau sur ‘’L’autonomisation économique des femmes et l’accès des filles à l’éducation dans le monde rural’’, annonce un communiqué reçu à l’APS.
Cette plateforme d’informations générales sur l’Afrique veut ainsi ‘’réitérer sa forte implication dans le développement communautaire, principalement celui des filles et femmes africaines’’, explique ce communiqué.
De façon exceptionnelle, la manifestation se tiendra trois jours avant la journée du 08 mars, Journée mondiale de la femme, et ‘’verra la participation de hautes personnalités africaines de la vie politique, économique et sociale qui œuvrent pour la cause féminine’’.
La rencontre d’Abidjan vise trois objectifs, dont le premier consiste à ‘’mobiliser les parties prenantes, en particulier les organisations de défense des droits des femmes et les femmes elles-mêmes, au niveau local et accroître la sensibilisation’’.
Elle cherche aussi à ‘’remobiliser les partenaires, générer des promesses d’action et évaluer l’impact de l’éducation des filles et des femmes en milieu rural sur leur autonomisation’’.
‘’Enfin, l’occasion sera donnée à Abidjan de démontrer un leadership et un engagement de haut niveau pour d’une part, fixer des priorités d’action, et d’autre part d’indiquer les voies et moyens idoines pour donner la chance aux filles d’accéder à une éducation de base et une formation de qualité’’, expliquent encore les organisateurs.
Les participants vont ‘’montrer’’ à cette occasion ‘’comment l’Etat, les hommes d’affaires et la société civile peuvent travailler de concert pour atteindre des résultats concrets, quant à l’éducation des filles en particulier [et] leur scolarisation dans la perspective de leur autonomisation à travers des exemples tirés du monde rural’’.
‘’Ils démontreront la nécessité de promouvoir la participation politique, le leadership et l’autonomisation des filles et des femmes africaines mais aussi montrer comment l’autonomisation des femmes peut-elle être vectrice d’émergence.’’