Après avoir échappée à la l'excision et eu la possibilité de continuer ses études, Nice a décidé de rentrer dans son village natal pour sensibiliser sa communauté sur les méfaits de la circoncision.
Le Sénégal a abrité un atelier international de formation sur la base de données africaines en gynécologie-obstétrique. Il s’agissait, au cours de cette rencontre, d’harmoniser les méthodes chirurgicales de césarienne, d’hystérectomie vaginale et d’endoscopie. L’atelier a permis aussi aux spécialistes africains en gynécologie-obstétrique de confronter leurs pratiques chirurgicales et d’améliorer leurs compétences dans le domaine de la césarienne. « C’est pour cela que nous avons fait appel à des experts européens pour nous aider à améliorer nos compétences en gynécologie-obstétrique », a déclaré le Pr Philippe Marc Moreira, gynécologue-obstétricien à l’Ucad.
Les participants viennent des pays qui remplissent les critères des bases de données africaines sur la chirurgie. Il s’agit du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso, de la République centrafricaine et du Sénégal.
La rencontre est co-organisée par la Nouvelle académie européenne de chirurgie, la Société africaine de gynécologie-obstétrique et le Centre d’excellence pour la santé de la mère et de l’enfant de l’Université Cheikh Anta Diop.
GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE
Le taux des césariennes encore faible en Afrique subsaharienne
Pour réduire davantage la mortalité maternelle et infantile, les spécialistes africains en gynécologie-obstétrique sont favorables à la césarienne. Malheureusement, ses taux sont encore faibles en Afrique. L’Organisation mondiale de la santé table sur un minimum de 10% et des pays comme le Sénégal ne dépassent pas 3%.
« A l’échelle mondiale, il y a une inflation des taux de césarienne. Mais, ce n’est pas une réalité au Sénégal et dans beaucoup de pays africains où l’on n’arrive pas encore à atteindre le niveau minimum demandé par l’Oms pour sauver le maximum de vies », a fait savoir le Pr Philippe Marc Moreira, gynécologue-obstétricien à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. D’après lui, au Sénégal, le taux de césarienne tourne autour de 1 à 3%, « alors que l’Oms recommande un taux minimum de 5% à 10% pour espérer réduire significativement la mortalité maternelle et infantile ».
M. Moreira s’exprimait lors de l’atelier international de formation sur la base de données des césariennes et des interventions en gynécologie-obstétrique et en chirurgie vaginale et endoscopique, ouvert le 10 janvier à Dakar. Il a souligné que le faible taux de césarienne s’explique par plusieurs facteurs. Parmi ces derniers, il y a l’insuffisance des ressources humaines, parce que plus de 80% des gynécologues-obstétriciens formés au Sénégal officient à Dakar. « Même si la question financière de l’accès à la césarienne est réglée au Sénégal grâce à la gratuité, il faut cependant augmenter les ressources humaines pour la pratiquer partout, notamment dans les coins les plus reculés du pays », a recommandé l’universitaire.
Le Pr Namoury Keïta, président de la Société africaine de gynécologie-obstétrique, est en phase avec son collègue du Sénégal puisque, selon lui, la situation est identique dans beaucoup de pays africains. Il a soutenu que, pour des questions d’efficacité dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, les décideurs africains doivent mettre des moyens permettant de faire plus de césariennes. Il a justifié cela par le fait que la césarienne a un effet positif sur la qualité de vie de la mère et de l’enfant. « En Afrique, il y a trois situations : lorsque l’on regarde l’ensemble des pays, le taux de césarienne est en-dessous des normes. Il y a des pays qui ont des taux de césarienne de 0,7%, ce qui est insuffisant », a souligné le Pr Keïta, informant que, dans certains Etats comme le Brésil, les taux de césarienne peuvent aller jusqu’à 30%.
Le président de la Commission scientifique de la Société africaine de gynécologie-obstétrique, le Pr Blami Doa, est plutôt préoccupé par la qualité des césariennes et le suivi après l’opération.
Césariennes de qualité
« En Afrique, vous avez la chance de mourir après un acte chirurgical parce que tout simplement, il n’y a pas de suivi après l’opération », a-t-il regretté. A son avis, la surveillance après l’opération est plus importante que l’acte chirurgical. « Il faut donc améliorer la qualité du service de la césarienne en engageant nos gouvernants à recruter davantage de personnel. On ne peut pas opérer une personne sans la surveiller », a-t-il signifié, proposant qu’il y ait, à tous les niveaux, des praticiens chargés de faire le suivi après l’opération de la patiente. « Je suis convaincu que les praticiens africains peuvent faire des césariennes de qualité aux femmes qui en ont besoin », a-t-il fait savoir. M. Doa a ainsi suggéré aux praticiens d’expliquer à la patiente les raisons pour lesquelles elle doit être opérée. « Beaucoup de femmes quittent nos hôpitaux sans savoir pourquoi elles ont été opérées, alors qu’elles doivent donner leurs avis, de manière positive ou négative, avant l’acte chirurgical », a relevé le gynécologue-obstétricien.
Le président de la Fédération africaine de gynécologie-obstétrique, René Xavier Perrin, est du même avis. Il a estimé que l’Afrique doit relever le défi de la formation des praticiens pour permettre aux patientes d’être opérées dans de bonnes conditions. « Il faut arrêter de faire la césarienne mécanique. Nos femmes ont besoin d’une technique rigoureuse pour éviter des accidents en pleine opération », a-t-il conseillé.
LE TRISTE SORT DES FONDATIONS DE PREMIÈRE DAME
Au Sénégal, la situation de l'hôpital Ninéfécha en est un symbole - Financée par la fondation de Viviane Wade, la structure sanitaire faisait la fierté de toute une région - Mais la chute des Wade a signé son arrêt de mort
Il est devenu une habitude chez les Premières dames, une fois au palais présidentiel, de mettre sur pied une fondation. Mais à quelques rares exceptions, celles-ci ne survivent guère à l’alternance.
Ces structures, qui fonctionnent tant que l'époux est au pouvoir, disparaissent, dès qu’il y a une alternance. Au Sénégal, la situation de l'hôpital Ninéfécha en est un symbole. Financée par la fondation « Education, Santé », la fondation de Viviane Wade, la structure sanitaire faisait la fierté de toute une région tant son plateau technique était relevé. Mais la chute des Wade a signé son arrêt de mort.
Les promesses de l’ancienne ministre de la Santé et l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, n’ont pas pu empêcher sa fermeture. «Faute de ressources», Viviane Wade a été contraint de dissoudre sa fondation en 2013. Un an à peine après la perte du pouvoir par son mari.
Douze ans plus tôt, la Fondation «Solidarité partage» d'Elisabeth Diouf a connu le même sort. Créée en 1992, cette fondation, qui se donnait comme objectif d’aider les couches les plus vulnérables, a dû revoir ses ambitions à la baisse avec l’avènement de l’alternance en 2000.
La fondation, à défaut d'être dissoute, se fait si discrète qu'on en oublie son existence. Le même constat est fait dans d’autres pays de la sous-région.
En Côte d’Ivoire, la fondation N’daya Internationale de l’ancienne Première dame, Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, a elle aussi connu son heure de gloire avant de tomber presque dans l’oubli, après la mort de Félix Houphouët-Boigny.
«Améliorer la santé, le bien-être et l’éducation des enfants en Afrique », telle fut la raison d’être de N’daya Internationale, créée en 1987. La mort de Felix Houphouët-Boigny en 1993 et l’arrivée d’Henri Konan Bédié au pouvoir a sonné le glas de N’daya Internationale.
La raison officiellement avancée est que la veuve de Felix Houphouët-Boigny ne voulait pas porter ombrage à la toute nouvelle première dame d’alors, Henriette Bédié, qui venait elle aussi de mettre en place une fondation. Par la suite Mme Houphouët-Boigny s’est départie de N’daya Internationale, avant de s’exiler aux Bahamas.
Colette et Dominique, les exceptions
Par contre, au Mali, Adame Ba Konaré tient bon. L’épouse de l’ancien président Alpha Omar Konaré continue, à travers sa fondation «Partage», d’oeuvrer dans le social, malgré le départ de son mari du pouvoir.
Contrairement à celles qui attendent l’arrivée au pouvoir de leur mari, pour s’investir dans le social, l’actuelle première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara a créé «Children of Africa» à l’époque où son mari était Premier ministre.
Ce qui fait penser que sa fondation ne subira peut-être pas le même sort que les autres.
Alors que son mari a dirigé le Sénégal pendant deux décennies, Colette Senghor est l’une des rares premières dames d’Afrique à n’avoir pas créé de fondation.
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"LES MINES DE LA MORT DU MAROC''
Plusieurs jeunes risquent leurs vies en tentant d'y extraire du charbon