Annoncée vendredi au Sénégal, la chanteuse n'est pas la bienvenue aux yeux d'une trentaine d'organisations religieuses réunies au sein du collectif « Non à la franc-maçonnerie et à l'homosexualité ». Certains de ses membres la soupçonnent en effet d'appartenance maçonnique…
Rihanna persona non grata au Sénégal ? C’est en tout cas la revendication du Collectif « Non à la franc-maçonnerie et à l’homosexualité », qui a appelé les autorités à annuler la visite de la star. La chanteuse originaire des Barbade est attendue vendredi dans la capitale sénégalaise pour la conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation (PME), selon les médias locaux. Une conférence qui sera coprésidée par le président Macky Sall et son homologue français Emmanuel Macron.
Nous manifesterons dès sa sortie de l’avion. Et s’il le faut, nous irons devant l’Assemblée, le ministère de l’Intérieur ou la présidence
Cet événement, auquel Rihanna est associée en tant qu’ambassadrice mondiale du PME, doit permettre de réunir des fonds en vue d’investir dans l’éducation dans les pays en développement. A priori consensuelle, l’arrivée de la star a toutefois fait bondir la trentaine d’associations religieuses, essentiellement islamiques, réunies au sein du collectif « Non à la franc-maçonnerie et à l’homosexualité ». Dans son communiqué diffusé dimanche, le collectif a estimé que Rihanna était « porteuse de plusieurs dangers socio-culturels ».
Rihanna, une Illuminati ?
Comment Rihanna s’est-elle ainsi retrouvée sous le feu des critiques, dans le supposé très tolérant pays de la Teranga ? Diffusée depuis quelques jours sur la Toile, une vidéo promet de dévoiler le « complot » autour de sa visite au Sénégal. Celle-ci prétend expliquer comment « son voyage a été orchestré en complicité avec le gouvernement pour dérouler un programme éducatif qui vise à faire des futures générations de fidèles disciples de Satan ».
L’accusation pourrait prêter à sourire si elle ne trouvait un certain écho auprès d’organisations religieuses dont certaines, comme Jamra, se livrent régulièrement à un lobbying efficace auprès des autorités. »
« Rihanna ne s’en cache pas : elle fait partie des Illuminati, qui est une branche de la franc-maçonnerie, estime Cheikh Oumar Diagne, en charge de la communication du collectif. D’ailleurs, sa venue coïncide étrangement avec la date initialement prévue des Rencontres humanistes et franc-maçonniques africaines et malgaches (Rehfram) [qui devaient se tenir à Dakar]. À nos yeux, il s’agissait d’une tentative de diversion destinée à cacher à l’opinion publique la tenue de cette rencontre de francs-maçons. »
« Le hub de la perversion universelle »
La 26e édition des Rehfram était effectivement prévue les 2 et 3 février dans un grand hôtel la capitale sénégalaise. Mais l’événement a finalement été annulé, mi-janvier, sous la pression du collectif. La direction du King Fahd Palace, qui devait accueillir le grand raout annuel de la franc-maçonnerie africaine, n’avait eu d’autre choix que de jeter l’éponge, « en raison des menaces de troubles à l’ordre public ».
Loin de se contenter de cette victoire, le collectif a organisé le 28 janvier une réunion publique à la mosquée de l’aéroport de Dakar-Yoff. Objectif : « Échanger sur les voies et moyens à mettre en œuvre en vue de faire face aux agressions terroristes que les francs-maçons et leurs acolytes homosexuels ont déclenchée depuis un certain temps contre le Sénégal, dans le but inique et sournois de faire de notre cher pays un hub de la perversion universelle. »
Une surenchère verbale à laquelle s’est associée Serigne Mame Doudou Sy, le propre fils du khalife général des Tidianes, l’une des deux principales confréries religieuses au Sénégal. Dans une interview filmée par le collectif d’associations religieuses anti-maçonniques, il déclare : « Si j’en avais le pouvoir, je financerais des jeunes pour traquer les homosexuels, les découper et les enterrer. » Idem pour les francs-maçons.
Le silence prudent des organisateurs
Du côté de la Conférence des puissances maçonniques africaines et malgaches (CPMAM), qui organise les Rehfram, on observe un silence prudent. « Nous nous exprimerons bientôt », assure une source interne qui préfère conserver l’anonymat. Pour l’instant, seul le Grand Orient de France a choisi de réagir, dénonçant, le 26 janvier, les « menaces proférées par des groupes extrémistes ».
« Des forces obscurantistes, dévoyant les principes mêmes qui sont au cœur de toute démarche spirituelle et prétendant parler au nom de la majorité du peuple sénégalais, ont empêché la tenue à Dakar des Rehfram 2018 », indique le communiqué. « Nous ne céderons ni à l’intimidation, ni aux mensonges, ni aux menaces. »
"Il est temps que les agitateurs et « néo-croisés », qui se veulent cavaliers sur les sentiers d’une foi à protéger de tout vice, se terrent
Les agitateurs et « néo-croisés »
Au Sénégal, peu de voix se sont élevées face à la déferlante hostile qui vise depuis quelques jours francs-maçons et homosexuels de manière indiscriminée. Parmi les rares à s’y être risqué, le journaliste Madiambal Diagne, directeur général du groupe Avenir Communication (Le Quotidien) et président de l’Union internationale de la presse francophone. Dans un éditorial énergique, publié le 22 janvier, celui-ci s’en est pris « aux dictateurs de la bonne conscience et censeurs d’un ordre puritain ».
« Le Sénégal est une République laïque, garantissant les libertés de culte et de conscience, écrivait-il. Des groupes n’ayant montré aucune velléité hostile à l’intégrité nationale ont tout droit de se rassembler. Il est temps que les agitateurs et “néo-croisés”, qui se veulent cavaliers sur les sentiers d’une foi à protéger de tout vice, se terrent. »
Une recommandation qui risque de rester lettre morte, ce vendredi, lors de la venue à Dakar de Rihanna. « Nous manifesterons dès sa sortie de l’avion, avertit Cheikh Oumar Diagne. Et s’il le faut, nous irons devant l’Assemblée, le ministère de l’Intérieur ou la présidence. »
Contacté par Jeune Afrique, le ministère sénégalais de l’Intérieur promet « d’assurer la sécurité de toutes les personnes invitées lors de la conférence ».
AFFAIRE IMAM ALIOUNE NDAO
Son épouse a adressé une lettre à la première dame Marième Faye Sall
Son mari emprisonné depuis trois ans et jugé en ce moment pour terrorisme présumé avec une trentaine d’autres personnes, l’épouse de l’imam Alioune Ndao a pris sa plume pour dire sa peine. Aïssatou Ndao, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a adressé une lettre à la première dame, Marième Faye. Pour sensibiliser la «sœur, épouse et mère de famille» sur l’«amertume et (la) désolation d’une femme privée de son époux et d’une mère de famille qui passe la nuit à la belle étoile avec sa petite progéniture orpheline de pape depuis 2015».
Aussi, Aïssatou Ndao, qui habite à Kaolack où l’imam Ndao a été arrêté, a tenu à disculper son mari, qui «n’est pas un terroriste et (qui) ne le sera jamais». «Imam Ndao est un musulman exemplaire dont l’unique mission est de vulgariser les enseignements du Prophète PSL, décrit-il. Nous militons pour un islam de paix, de cohésion et d’entente sociale et c’est par ces valeurs que l’islam restera la religion universelle.»
«Votre mari a mis mon mari en prison…»
La lettre commence, selon Dakar Times qui l’a épluchée dans son édition de ce jeudi, par des prières pour la famille présidentielle et se conclut par des prières pour le Sénégal et toute la communauté musulmane.
Elle signale à la Première dame que les enfants de l’imam Ndao, «bien qu’inconscients de la situation que traverse leur père et des accusations calomnieuses portées contre lui, ne cessent de s’interroger sur son absence inhabituelle».
Une «absence inhabituelle» qu’Aïssatou Ndao impute au chef de l’État : «Marième Faye Sall, votre époux a mis en prison mon mari, le papa de mes enfants abandonnés à eux-mêmes.»
Au passage, l’auteur de la correspondance met en garde la Première dame : «Une personne en pleine mer ne doit pas se moquer de quelqu’un qui se noie. Et la vie est pleine de surprises qui peuvent jaillir de nulle part.»
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LE DRAME DES ROHINGYAS
Nur fait partie des 655 000 personnes qui ont fuit la répression du pouvoir birman - Elle raconte le calvaire que vit sa communauté
Nur est une rohingya qui vit au Bangladesh dans le plus grand camp de réfugiés au monde. A moins qu'il n'y ait une paix définitive, cette femme de 45 ans ne compte pas rentrer dans son pays malgré les conditions de vie très difficiles dans le pays d'accueil.
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COMMENT LE MONDE S'OCCUPE DES VIEUX?
En fonction des cultures et des localités, les personnes du troisième âge sont traitées différemment
La prise en charge des personnes du troisième âge varie en fonction des localités et des cultures. Au moment où certaines sont entretenues par leurs familles, d'autres sont placées dans des maisons de retraite.
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PROBLÉMATIQUE DE LA CRISE MIGRATOIRE
Dans ce numéro de ''Décryptage'' d'Africa 24, Mountaga Diop, président de l'association "Kirikou Mineurs'' revient sur le rôle que joue sa structure dans l'accompagnement des migrants
Créée en 2013, l'association "Kirikou Mineurs'' vient en aide aux migrants qui séjournent au Maroc. Grâce au concours de plusieurs bonnes volontés, ils arrivent à les maintenir sur place en les formant pour ensuite leur donner un boulot.
Une cérémonie d’enrôlement des populations de la commune de Ngohé (région de Diourbel) dans les mutuelles de santé s’est récemment tenue.
C’est à l’initiative de Malick Fall, directeur du Fonds de solidarité nationale et originaire de cette localité. A l’occasion, 600 personnes ont été inscrites dans les mutuelles de santé. Parce qu’en dépit « des efforts de l’Etat pour enrôler les bénéficiaires de la Bourse de sécurité familiale, de la Carte d’égalité des chances, nous jugeons que c’est encore insuffisant dans la région de Diourbel », a déclaré Baka Madior Fall, chef du Service régional de l’Agence de la Couverture maladie universelle (Cmu). Mais, il a indiqué qu’ils sont « en train de faire un excellent travail de communication à travers des émissions, des campagnes de sensibilisation, même au niveau des marchés hebdomadaires ou « loumas ». Toujours est-il que « le taux de pénétration demeure encore faible et plusieurs raisons l’expliquent », a-soutenu M. Fall selon qui les populations sont au courant et sont intéressées par la Cmu, mais il y a le contexte de pauvreté.
Evoquant le taux de pénétration de la Cmu dans la région de Diourbel, Baka Madior Fall, a indiqué qu’il était de 32% en fin 2017. « Nous voulons atteindre 45% en 2018 », a-t-il projeté, saluant le geste de Malick Fall qui contribue à booster ledit taux et à venir en aide aux populations qui veulent se soigner et ne disposent pas de suffisamment d’argent.
RECIFE-DAKAR À LA NEIGE
C’est un défi immense que personne n’a encore réussi à faire, nous voulons démontrer que c’est possible quand on a une ambition
La Canadienne Heidi Levasseur a annoncé ce lundi sa volonté de joindre Dakar à la nage en décembre prochain à partir de la ville de Recife (Brésil).
"C’est un défi immense que personne n’a encore réussi à faire, nous voulons démontrer que c’est possible quand on a une ambition", a expliqué la nageuse canadienne à l’APS.
"Je me suis préparée à ce défi depuis 2016 et j’ai pris la décision de m’y lancer en décembre prochain", a-t-elle rappelé, soulignant que le trajet Sénégal-Brésil (Dakar-Recife) est très propice.
La Canadienne, qui dit avoir envisagé la possibilité de joindre deux continents par la nage, juge que "le trajet Dakar-Recife est le mieux indiqué au mois de décembre au vu des courants et des températures". L’objectif est de 8h de nage par jour, selon elle.
"Nous serons accompagné dans cette aventure par un équipage avec un catamaran composé de sept membres d’équipage", a-t-elle précisé, estimant que c’est un défi personnel.
"En plus du sport, nous voulons montrer par l’exemple à nos sœurs qu’une femme peut se fixer des ambitions et les atteindre avec de la volonté", a souligné la Canadienne qui rappelle avoir été une athlète ayant fait des compétitions de natation sur les longues distances.
En dehors de son pays natal où elle a fait à plusieurs reprises le parcours Montréal-Québec sur le Saint-Laurent, Heidi Levasseur rappelle avoir concouru également en France. "Nous allons toutefois nous préparer pour relever ce défi immense", a-t-elle par ailleurs ajouté.
Son chargé de la presse, le Camerounais Ferdinand Mayega a indiqué que "cette aventure a pour objectif de nouer les relations entre la diaspora africaine vivant en Amérique Latine et le continent".
"Quand on parle de diaspora, on évoque plutôt l’Europe et l’Amérique mais en Amérique latine et principalement au Brésil, il y a une forte diaspora qui peut beaucoup apporter à notre continent", a-t-il dit. "En termes de ressources humaines, le Brésil est pourvu et peut aider nos pays dans leur volonté d’aller de l’avant", a-t-il insisté.
A la fin de la course, un document sera produit, a ajouté la nageuse canadienne.
LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
L'association "Les Sénégalaises" lance une campagne dénommée "Touche pas à mon corps" à partir d'aujourd'hui
L’association "Les Sénégalaises" procède ce lundi au lancement d’un mouvement dénommé "Touche pas à mon corps", pour soutenir les femmes victimes de violences sexuelles, annonce un communiqué transmis à l’APS.
"A partir du lundi 29 janvier, nous demanderons à toutes les femmes de poster une photo sur les réseaux sociaux accompagné du #touchepasamoncorps de la façon suivante (X dessiné sur la paume)", peut-on lire dans ce communiqué.
Selon le texte, l’objectif de cette campagne de sensibilisation est de "faire passer un message de soutien universel aux filles et femmes victimes de ces pratiques, mieux informer la population sur les conséquences de la pratique de l’excision et, sur le long terme, éliminer la pratique de l’excision".
"Les mutilations génitales féminines sont considérées comme une violation des droits des filles et des femmes. Elles reflètent une profonde inégalité entre les sexes et constituent une forme extrême de discrimination à l’égard des femmes. Étant donné qu’elles sont souvent pratiquées sur des mineurs d’âge, elles constituent aussi une violation des droits de l’enfant", font valoir les responsables de cette association.
Ils ajoutent que ces pratiques "violent également les droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique, le droit d’être à l’abri de la torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que le droit à la vie lorsqu’elles ont des conséquences mortelles".
ABY NDOUR SE JETTE DANS LA MARRE
Elle crée son mouvement politique dénommé "J'aime Dakar"
L’artiste Aby Ndour a fait un pas en avant dans sa carrière politique. Le samedi dernier, elle a annoncé la création d’un mouvement politique dénommé «J’aime Dakar» qui sera lancé le 6 mars au Théâtre national Daniel Sorano.
Au delà de la musique, Aby Ndour veut embrasser une carrière politique. Elle a créé un mouvement dénommé «J’aime Dakar». C’est au cours de l’ouverture de sa nouvelle boutique de vêtements traditionnels, sise à l’avenue Bourguiba, en présence de ses proches et des membres de sa famille, dont Youssou Ndour, Pca du Groupe Futurs médias, qu’elle a procédé à l’annonce dudit mouvement. «Quand je choisis le nom de ‘’J’aime Dakar’’ pour mon mouvement, ça ne veut pas dire qu’il intéresse uniquement la région de Dakar. Par contre, il est élargi et ouvert à toutes les régions du Sénégal et la diaspora», a dit Aby Ndour. A travers «J’aime Dakar», elle veut créer 1 000 emplois entre 2018 et 2020. «Avec ma moindre notoriété dans ce pays, je me suis dit qu’il est normal de rassembler les femmes et les jeunes pour faire de l’émergence une réalité. Je suis Sénégalaise et je pense que chaque citoyen doit jouer sa partition pour le développement du pays», a-t-elle ajouté. Ce mouvement cible, pour la plupart, les femmes et les jeunes. Parce que, selon l’initiatrice, le chômage est un fléau qui frappe les femmes et jeunes. Pour vulgariser la mission et les objectifs de son le mouvement, elle effectuera son lancement le 6 mars 2018 au Théâtre national Dianel Sorano. «A l’instant, ce mouvement n’appartient à aucun parti politique. Mais, nous n’écartons pas de collaborer avec quiconque voudra travailler avec nous, à condition qu’on ait la même vision, les mêmes intérêts et les mêmes ambitions politiques», a précisé Aby Ndour.