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21 avril 2025
Femmes
LES FEMMES, GRANDES OUBLIÉES DE L'HISTOIRE AFRICAINE
Personne n’a jamais expliqué aux Sénégalais que les femmes qui étaient au RDA, se sont battues pour l’indépendance du Sénégal - Ces femmes, personne ne les connaît - Et pourtant, elles étaient relativement contemporaines
La prédominance du patriarcat a entraîné un oubli de la contribution des femmes à la mémoire du continent africain, a relevé, samedi à Gorée, la sociologue sénégalaise Fatou Sow Dembel.
"Les femmes sont oubliées parce que le monde contemporain est patriarcal", a dit Mme Dembel lors d’une cérémonie de présentation, au musée Henriette-Bathily, du livre "Femmes de l’ombre et grandes royales dans la mémoire du continent africain".
"Personne n’a jamais expliqué aux Sénégalais que les femmes qui étaient au RDA (…) se sont battues pour l’indépendance du Sénégal. Ces femmes, personne ne les connaît. Et pourtant, elles étaient relativement contemporaines", a souligné Fatou Sow Dembel.
Elle a signé la préface du livre "Femmes de l’ombre et grandes royales dans la mémoire du continent africain", un ouvrage (Présence africaine, 2004) écrit par d’anciennes journalistes de Radio France Internationale, la Française Jacqueline Sorel et Simone Gomis-Pierron, qui est d’origine sénégalaise.
"L’histoire est écrite de façon tout à fait masculine. La plupart des personnages sont des hommes", a dit Mme Dembel, en déplorant la prépondérance masculine "dans l’histoire orale, comme dans l’histoire écrite".
Le professeur de lettres Massamba Guèye ne partage pas le point de vue de Mme Dembel lorsqu’il affirme que "dans la littérature orale, la femme est bien présente". Le hic, c’est qu’"il y a une certaine pensée qui nie à la femme la primauté de la gestion de la société", a ajouté M. Guèye.
Fatou Sow Dembel estime par ailleurs que le livre de Jacqueline Sorel et Simone Gomis-Pierron "montre comment les femmes participent à la fabrique de l’histoire".
Dans cet ouvrage sont publiés les portraits d’une vingtaine de femmes du continent africain, "qui ont joué un rôle dans l’histoire générale de l’Afrique", de Lucy, "la gracile des origines", à la princesse Yennenga, "l’amazone des Mossis" du Burkina Faso, en passant par Anne Pépin, "l’accueillante du chevalier de Boufflers", au Sénégal.
Fatou Sow Dembel et Massamba Guèye ont réclamé une large diffusion de ce livre et son introduction dans les programmes scolaires africains.
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VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE
Le Fnuap renforce les capacités des coordonnateurs nationaux pour mieux apporter une assistance psychologique aux personnes victimes
Violences basées sur le genre : Le Fnuap renforce les capacités des coordonnateurs nationaux
Les coordonnateurs nationaux sur les violences basées sur le genre (Vbg) sont en conclave à Dakar depuis hier. Le Fonds de Nations unies pour la population (Fnuap), initiateur de cette réunion, veut renforcer les capacités de ces acteurs locaux pour mieux apporter une assistance psychologique aux personnes victimes de violences basées sur le genre.
La région du Lac Tchad (Nigéria, Cameroun, Niger, Tchad) est en proie à des conflits de toutes sortes. Cette situation conflictuelle avec la menace Boko Haram a fini par exacerber les violences basées sur le genre (Vbg). Dans cette région, « 17 millions de personnes à risque » ont été dénombrées, a informé Catherine Andela, conseillère régionale du système des Nations unies sur les violences basées sur le genre (Vbg) en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Parmi ces millions, des milliers de filles ont subi des violences sexuelles. Au Nigéria, elles sont des milliers de filles à être kidnappées par des gangs de malfaiteurs. Cette crise d’urgence touche notamment la région du Sahel avec le Nord Mali. « Le problème est assez sérieux. Il faut éradiquer le fléau le plus rapidement possible », a averti Mme Andela. Cette violence basée sur le genre est plus notée dans les camps de réfugiés. Les populations qui ont fui les zones de conflits se sont retrouvées dans des campings. Dans ces sites, les enfants, les femmes sont victimes d’abus et de violences sexuels. Toutefois, les violences basées sur le genre ne se limitent pas seulement aux viols et autres abus sexuels.
D’après la conseillère régionale du système des Nations unies sur les violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest et du Centre, les mutilations génitales féminines (Mgf), les mariages précoces sont aussi des violences basées sur le genre. Ces mariages précoces, c’est-à-dire avant l’âge de 18 ans, sont plus récurrents au Niger (75 % de femmes âgées entre 20 et 24 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans), au Tchad (72 % mariées avant l’âge de 18 ans), en Guinée (63 %) ou au Mali (55 %).
Cependant, le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) s’implique dans le combat contre les violences basées sur le genre. Il a organisé, hier, à Dakar, une réunion régionale pour les coordonnateurs nationaux de violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ils sont surtout venus des pays en crise : Mali, Niger, Nigéria, Centrafrique, Cameroun. Cette rencontre de deux jours (24 et 25 janvier) va permettre aux différents acteurs de réfléchir sur les stratégies à adopter pour lutter contre les violences basées sur le genre et les violences sexuelles dans ces deux régions du continent africain.
« Compte tenu des indicateurs alarmants dans la région et de l’impact, les participants et les facilitateurs ont souligné l’importance de tenir une telle consultation afin d’informer et d’influencer sur le développement de la stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre », a expliqué Catherine Andela. Ainsi, ces coordonnateurs seront mieux outillés pour pouvoir apporter une assistance psychologique aux personnes victimes de violences basées sur le genre dans toutes les zones en crise en Afrique de l’Ouest et du Centre.
SANTE DE LA MERE ET DE L'ENFANT
9 ambulances sont offertes à l'Etat Sénégalais dans le cadre projet du SHOW et financé par «Affaires Mondiales Canada» - Elles visent à raffermir la Santé maternelle et infantile
Le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a réceptionné, hier, jeudi 25 janvier, neuf ambulances d’un coût global de 221 millions de F CFA. Elles sont offertes dans le cadre du projet SHOW et financé par «Affaires Mondiales Canada». Il s’agit du renforcement de la santé maternelle et infantile. Neuf districts sanitaires ont bénéficié de ces secours, sous la présence d’Abdoulaye Diouf Sarr, en compagnie de l’Ambassadrice du Canada au Sénégal et de la Directrice Régionale de Plan International.
Le ministre de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a réceptionné, hier, après-midi, neuf ambulances pour le renforcement de la santé de la mère et de l’enfant. Financé par «Affaires Mondiales Canada» d’un coût global de 221 millions de F CFA, «ce don est intervenu au profit des districts sanitaires de Pikine, Kébémer, Kaolack, Nioro, Tambacounda, Kédougou, Bignona, et Sédhiou», a fait savoir Abdoulaye Diouf Sarr. Selon lui, dans ces zones «beaucoup de femmes meurent en donnant la vie, à cause de l’état des routes et des moyens de transport utilisés pour les évacuations d’urgence, mais aussi à cause d’un manque d’informations et d’assistance». Dans le même sens, le docteur Babacar Mbaye, médecin chef du district sanitaire de Kébémer soutient que ce sont «des ambulances qui vont servir à améliorer les conditions d’évacuation sanitaire ».
En plus cette dotation est la bienvenue dans la mesure où «la mortalité maternelle et néonatale au Sénégal est assez élevée surtout dans des zones du sud et sud-est où on peut relever le double de la moyenne nationale qui est de 315 décès de femmes pour 5000 naissantes vivantes et de 21 décès néonatales pour 1000 naissances vivantes», a expliqué le docteur Mbaye. Les neuf ambulances, offertes dans le cadre du projet SHOW financé par le gouvernement «met en œuvre le projet de renforcement de la santé de la mère et de l’enfant», atteste le ministre Diouf Sarr.
A ce niveau, Madame l’Ambassadrice du Canada au Sénégal, témoigne que «la santé est considérée par le Canada comme un levier important pour améliorer les conditions socio-économiques des populations, particulièrement celles des femmes et des enfants». La directrice nationale du Plan International Sénégal a elle ajouté que le «projet show est financé par Affaire Mondiale Canada pour une durée de 4 ans et demi ».
Pour conclure, le ministre, s’adressant aux bénéficiaires, les exhorte «à faire le meilleur usage de ces ambulances».
CÉLÉBRATION DES NOCES D’AMBRE DE L’UDAFCD,
La Paroisse Sainte Jeanne d’Arc de Fatick accueille, ce dimanche, une messe solennelle pour magnifier l'événement
La Paroisse Sainte Jeanne d’Arc de Fatick accueille, dimanche, une messe solennelle célébrant les 34 ans d’existence de l’Union diocésaine des associations féminines catholiques de l’Archidiocèse de Dakar (UDAFCD), annonce un communiqué reçu à l’APS.
La messe solennelle de ce jubilé sera présidée, à partir de 10h, par Monseigneur Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar, renseigne la source.
Les noces d’ambre des femmes catholiques de Dakar sont axées sur le thème : "Femme, source d’amour et de vie", lit-on dans le communiqué. Le texte rappelle que l’UDAFCD est née de la volonté de feu Monseigneur Hyacinthe Cardinal Thiandoum, qui en a confié la mise en place au Directeur des Œuvres de l’époque, Monseigneur Jacques Sarr et au Père Roger De Benoist.
"Et c’est seulement au bout d’un cheminement de deux ans que les 9 associations membres fondateurs ont créé le 20 novembre 1984 l’Union diocésaine qui a pour ambition de faire marcher les femmes main dans la main pour faire avancer l’Eglise et le Sénégal", apprend t-on.
L’UDAFCD qui compte aujourd’hui 56 associations membres dont 47 dans des paroisses, quasi-paroisses et fondations s’emploie à "confirmer les femmes dans leur foi en Christ, à canaliser toutes les énergies féminines qui travaillent dans l’Eglise par la mobilisation de toutes les femmes des paroisses dans les zones urbaine et rurale et à s’intégrer dans les programmes mis en place par l’Etat du Sénégal pour participer à l’émergence de notre pays".
L'ART POUR LES FEMMES
Au Sénégal, la graffreuse Zeinixx, expose son art - Sur les murs, dans la rue, elle mène son combat pour l’égalité des sexes
Street artiste reconnue, Dieynaba Sidibé, alias Zeinixx, met son art au service de la cause des femmes sénégalaises. Portrait de la première graffeuse du Sénégal.
Son "blaze" couvre les murs de Dakar, de la Corniche jusqu’au stade Pikine, en passant par la façade de l'ambassade des États-Unis. Dieynaba Sidibé, plus connue sous le nom de Zeinixx est la première femme graffeuse à vivre de son art au Sénégal. Aujourd’hui, sa renommée dépasse les frontières du continent africain. Elle sera fin février en Australie au festival Art Sanaa, où elle est invitée à collaborer avec l’artiste local Seb Humphreys, alias Order 55.
Le dessin mural occupe une place de choix au Sénégal, pays où le taux d’alphabétisation est faible – 57,3 % des hommes savent lire et écrire, et seulement 37,7 % des femmes, selon l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). C’est forte de ce constat que Dieynaba, 27 ans, a choisi de mettre son art au service des droits des femmes. Sur les murs, dans la rue, elle mène son combat pour l’égalité des sexes armée de bombes de peinture.
"Quand j’étais petite, je me rêvais en Léonard de Vinci"
Le milieu du street art est très masculin et le Sénégal n’échappe pas à la règle. Mais les graffeurs y jouissent d’une certaine liberté : "en Europe, il faut graffer la nuit. Ici, c'est toléré le jour. Je vais voir les autorités, et on me laisse un espace pour m’exprimer". C’est la chance de Zeinixx dont la vocation pour la représentation picturale est née très tôt. "Quand j'étais petite, je me rêvais en Léonard de Vinci, s'amuse-t-elle. Et plus tard, je ne dépensais pas mon argent de poche dans du maquillage, comme mes amies. Je l’utilisais pour acheter de la peinture et du tissu pour fabriquer mes toiles.
" Lorsque sa mère apprend que Dieynaba, qui a troqué ses pinceaux pour les bombes de graffiti, a arrêté ses études de management pour peindre dans la rue, elle "fait blocus". Mais la jeune fille tient tête : "Elle a longtemps pensé que c'était une lubie d'ado. Jusqu'au jour où j'ai été invitée à un festival international de graffiti. C'était du sérieux. J'avais enfin son feu vert", se souvient-elle dans un mélange de fierté et d’émotion.
Depuis ses débuts auprès de l’artiste Graffixx, son mentor, il y a dix ans, Zeinixx a pris de l’assurance. Désormais, elle graffe en militant, et milite en graffant. Elle participe chaque année au projet "Women life", une session de graffiti organisée en marge de la Journée mondiale des femmes, le 8 mars. L'une de ses œuvres rehausse ainsi depuis 2015 le mur du centre culturel Blaise Senghor, en plein cœur de la capitale.
"Je casse le code des mecs"
La jeune femme s’investit également dans le domaine de la santé pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, souvent diagnostiqué trop tardivement chez les Sénégalaises. Sur une bâche de 9,5 mètres de largeur et de 2,5 m. de hauteur, elle a conçu une fresque pour la campagne "Octobre Rose 2017", exposée devant le siège de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), à Dakar. Ses coups de bombe esquissent le visage souffrant d’une femme, bâillonné d'un long foulard rouge, accompagné d'une phrase en wolof, la langue la plus répandue au Sénégal : "Seet Sa Yaram, Aar sa bopp" (faire le dépistage, c'est protéger son corps). "Je voyais beaucoup de témoignages de femmes victimes du cancer sur Facebook. J'ai eu envie de servir cette cause", dit-elle.
Dieynaba assume cette féminité, le côté très "girly" de ses créations. "J’aime mettre du rose et des fleurs. Je casse les codes des mecs", confie-telle dans un sourire qui masque mal sa détermination. "Au début, quand je graffais, des passants me faisaient comprendre que je n'étais pas à ma place. C'était très frustrant, car au fond de moi, enfin, je me sentais bien. Alors je mettais mes écouteurs pour ne pas me faire déconcentrer." Mais ces réactions machistes ne suffisent pas à la décourager. "Ils ne s'y habitueront jamais. C'est à moi de m'habituer à eux", ajoute cette battante, lucide.
Celle que ses "confrères" surnomment "la sista" a d'autres cordes à son arc. Désormais chargée de communication de l’association qui lui a mis le pied à l’étrier, Africulturban, elle poursuit aussi une carrière en duo comme slameuse aux côtés de Sall Ngary. Cette fois, c'est avec les mots, en wolof et en français, qu’elle tente d’éveiller les consciences