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4 décembre 2024
Femmes
PROCESSUS DE PAIX EN CASAMANCE
La génération 82 veut apporter sa partition dans les efforts enclenchés par le gouvernement du Sénégal pour le retour d'une paix définitive dans la partie sud du pays
Les jeunes qui sont dans des universités sénégalais veulent une paix durable en Casamance. Ils ont organisé une série d’activités pour consolider le processus de paix.
Les jeunes nés en 1983 s’engagent dans la consolidation du processus de paix en Casamance. Ils se rendent dans des universités pour sensibiliser leurs camarades à s’impliquer. « 35 ans après le début de la crise casamançaise, les jeunes qui ne se sont jamais prononcés sur la question faute d’espace d’expression montent au créneau pour partager avec toute la jeunesse et particulièrement les universitaires », a lancé, Saliou Konté, Dp à la fondation Friedrich Ebert. Après les universités Assane Seck de Ziguinchor, Gaston Berger de Saint-Louis, celle de Thiès a pris le relai en début de semaine.
Selon Henri Ndecky, coordonnateur de la dynamique de paix en Casamance et la sous-région (Banjul, Bissau, Conakry), toute la jeunesse sénégalaise est concernée par la fin de la crise casamançaise et particulièrement les jeunes des universités. « En venant partager avec eux, toutes les potentialités de développement économique dont regorgent les régions sud du Sénégal, nous cherchons à ce que la jeunesse sénégalaise comprenne que nous sommes tous interpellés, en tant que jeunes Sénégalais sur un conflit qui n’a que trop duré », a-t-il confié.
Dans un discours aux relents de plaidoyer, Henry Ndecky affirme que les attentes de cette couche de la population, c’est la fin définitive du conflit. « Nous tendons la main à l’Etat du Sénégal, au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) et à toutes les forces sociales pour qu’ensemble, nous puissions réussir à faire bouger les lignes vers la paix », a-t-il martelé.
Considérant le Plan Sénégal émergent comme une opportunité de développement pour la Casamance, le professeur Nouha Cissé a fait une communication sur les potentialités socioéconomiques de la Casamance naturelle. Devant les étudiants de l’Université de Thiès, il est revenu sur les potentialités agricoles de la région sud qui, selon lui, confèrent à la Casamance le rôle de « grenier » du pays.
Le professeur Nouha Cissé a aussi fait cas de l’exploitation du zircon. Il a rappelé que l’origine de la crise était une insatisfaction de la prise en charge de la demande, économique et sociale des populations et aussi l’enclavement géographique. Pour le conférencier, pour engager dans la direction de pouvoir régler efficacement ces problèmes, Nouha Cissé indique que le Plan Sénégal émergent est un cadre adéquat si toute la jeunesse du Sénégal se mobilise.
PAR NOS REPORTERS MAMADOU LY, ADAMA DIOP ET ALIOUNE SALL
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LE PAGNE DANS TOUS SES ECLATS
EXCLUSIF SENEPLUS - Colliers, sandales, robes, sacs, accessoires, le Sipadak met en valeur le wax
Adama Diop, Mamadou Ly et Alioune Sall |
Publication 05/12/2017
La deuxième édition du salon international du pagne africain organisée à Dakar, SIPADAK, s’est tenue du 04 au 06 novembre à la place du souvenir. Des stylistes, des modélistes, des designers, des commerçants sont venus de différents pays africains pour exposer leurs œuvres.
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ESCLAVAGE DÉGUISÉ
TF1 révèle la triste réalité de l'esclavage que des milliers d'enfants béninois vivent au quotidien dans des maisons et marchés du Bénin - La situation au Sénégal n'est pas bien différente
Une vidéo publiée le 26 novembre 2017 par la chaîne de télévision TF1 révèle la triste réalité de l'esclavage que des milliers d'enfants béninois vivent au quotidien dans des maisons et marchés du Bénin. La situation au Sénégal n'est pas bien différente.
Voir cette vidéo qui expose les assaults permanents sur des droits humains de base.
Dans sa rubrique "Plat du jour", Sophie, nous propose aujourd'hui de découvrir les omelettes tropicales, un plat riche et fait à base de plusieurs ingrédients.
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LUTTE CONTRE L'EXCISION ET LE MARIAGE PRECOCE
Rose Gakouba, représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) plaide pour une harmonisation des lois interdisant ces deux pratiques
La représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) par intérim au Sénégal, Rose Gakouba, a plaidé mardi en faveur de l’harmonisation des lois interdisant la pratique de l’excision et des mariages précoces. ‘’Il y a également un véritable effort à faire pour arriver à les harmoniser, mais aussi à les appliquer dans toutes leur rigueur’’, a-t-elle notamment dit lors d’une conférence de presse à la fin d’un processus de déclaration d’abandon de l’excision à Sédhiou de 87 communautés.
Selon elle, il est nécessaire, une fois la loi harmonisée, de faciliter sa diffusion dans les langues locales et de mener des formations pour renforcer les capacités pour que les populations comprennent que le mariage précoce et l’excision constituent des violations des droits humains. D’après Rose Gakouba, il est important de parvenir à l’abandon de la pratique de l’excision et de voir les communautés se mobiliser pour manifester publiquement leur engagement. Selon elle, il doit en être de même en ce qui concerne les mariages précoces et le mariage des enfants. ‘’Il faut retourner à l’ancrage religieux, culturel et aux stigmates pour retrouver les raisons qui amènent les populations à s’adonner à l’excision’’, a-t-elle suggéré.
Elle estime aussi qu’il faut renforcer l’information, la sensibilisation et la formation qui sont des éléments importants pour enrayer la pratique de l’excision. La représentante adjointe de l’UNFPA par intérim estime que si les acteurs et les communautés sont informés et sensibilisés sur les dangers et méfaits de l’excision ou des mariages des enfants, ils comprendront mieux que ces pratiques n’ont aucun fondement islamique. Pour elle, si les communautés sont informées que ces pratiques sont purement culturelles, qu’elles font mal aux filles et qu’il n’y a pas nécessité à les faire, en sus des renforcements de capacité sur les lois interdisant l’excision, le mariage précoce des enfants et les risques sanitaires, il y a espoir de parvenir à un mouvement de changement au niveau des cultures. Selon elle, le taux d’excision des filles de moins de 15 ans est passé de 18% en 2013 à 13,6% en 2016.
Elle en déduit que "l’espoir est permis’’. ‘’Il y a des progrès, certes, mais il y a des efforts à faire et à l’horizon 2030, il faudra y parvenir dans le cadre de l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD)’’, a exhorté Rose Gakouba. D’après elle, vu la volonté politique, celle des communautés et les changements qui s’opèrent, rien n’empêche le Sénégal de figurer parmi les premiers pays à abandonner totalement l’excision et les mariages précoces des enfants.
PAR ADAMA DIOP DE SENEPLUS
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L'ECHOGRAPHIE DES GROSSESSES PRECOCES
EXCLUSIF SENEPLUS - Seize millions de mineures concernées - Les difficultés lors des accouchements - La responsabilité des parents - Guigni Fall Sy fait le bilan
Le séminaire de formation sur les grossesses précoces organisé par le réseau international des femmes actives tidianes a été l'occasion, pour Madame Guigni Fall Sy sage-femme au district de Guédiawaye, de déplorer le nombre très élevé de mineures qui accouchent, chaque année, dans le monde.
"Au total 16 millions de mineurs accouchent par an", a-t-elle déclaré. La sage-femme est revenue sur les difficultés que rencontrent ces jeunes filles lors de l’accouchement.
Voir la vidéo.
PLAIDOYER POUR UNE APPLICATION EFFECTIVE DE LA PARITE
Un nouveau baromètre fait le point sur l'égalité de genre au sein des entreprises sénégalaises - Plusieurs femmes estiment que des améliorations doivent être apportées en vue d’assurer "des conditions de travail équitables aux hommes et aux femmes"
Un baromètre sur le genre dans les entreprises souligne les efforts à faire par le Sénégal en matière de "traitement équitable", 53% des femmes interrogées jugeant que des améliorations doivent être apportées en vue d’assurer "des conditions de travail équitables aux hommes et aux femmes".
Au total, "53% des femmes interrogées estiment que les entreprises sénégalaises ont des améliorations à apporter pour assurer des conditions de travail équitables aux hommes et aux femmes, 48 % dans l’évolution de carrière et la promotion, 44% dans les conditions de recrutement et 42% dans l’évolution des salaires", rapporte un résumé de cette étude.
Elle démontre, d’une manière générale, que "la question de l’égalité des genres est considérée comme importante au Sénégal dans la mesure où 63% des hommes et 58% des femmes estiment que leur entreprise accorde au sujet une importance supérieure à 8 sur 10", ajoutent les auteurs de cette enquête.
Ils précisent que les répondants au baromètre sont constitués de 63,3 % de femmes et de 36,7 % d’hommes. "Parmi les femmes qui ont répondu, 14,5 % sont des dirigeantes, 61 % sont des femmes managers ou cadres et 24% des employées".
L’étude présentée le week-end dernier à Dakar, a été réalisée par le cabinet "Beautiful Soul", spécialisé dans l’accompagnement au changement des organisations et dans le développement du leadership, en partenariat avec l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique.
Cette enquête menée "auprès de 106 entreprises représentatives" se veut "un tableau de bord pour les entreprises du secteur privé qui leur permet de prendre conscience de l’opportunité que représente la diversité en matière de genre pour l’amélioration de leur performance".
Avec ce baromètre, "nous voulons fournir un outil pratique aux dirigeants pour leur permettre de créer un environnement propice à l’éclosion de talents, notamment féminins", explique Patricia Sennequier, Fondatrice de "Beautiful Soul", citée dans le résumé de l’étude.
"Les entreprises qui ont une plus grande proportion de femmes dans leurs conseils d’administration et comités de direction sont plus performantes financièrement", signale-t-elle, avant d’ajouter que sur le continent africain, "celles qui comptent au moins un quart de femmes dans leurs organes dirigeants ont un bénéfice avant intérêts et impôts (EBIT) en moyenne 20% plus élevé que le bénéfice moyen de leur secteur".
"Or, déplore la fondatrice de Beautiful Soul, les entreprises panafricaines de référence ne comptent que 14,4% de femmes dans leurs conseils d’administration".
Ainsi, le baromètre insiste-t-il sur la nécessité pour les entreprises de "répondre aux besoins d’accompagnement qu’expriment les femmes interrogées", dont "plus de 55 % (...) considèrent l’accès aux formations et l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle indispensables à l’atteinte de leurs objectifs d’évolution".
REPORTAGE D'ADAMA DIOP DE SENEPLUS
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L'ÉDUCATION SEXUELLE NE DOIT PAS ÊTRE UN TABOU
EXCLUSIF SENEPLUS - Lutte contre les grossesses précoces - Sokhna Assiétou Sy souhaite une meilleure implication des hommes
Le réseau international des femmes tidianes actives (RIFAT) en collaboration avec la mairie d’Anvers a organisé ce 14 novembre à la mairie de Guédiawaye un séminaire pour lutter contre les grossesses précoces.
Pour la présidente du réseau Sokhna Assiétou Sy les parents doivent d’avantage s’impliquer dans l’éducation sexuelle de leurs enfants. ‘’Les grossesses précoces constituent un frein pour le développement d’un pays. C’est pourquoi il urge pour les parents de s’impliquer de plus en plus dans l’éducation sexuelle de leurs enfants", estime Mme Sy. "Ce débat ne doit plus être un sujet tabou ni être l’apanage exclusif des femmes. Les hommes doivent aussi jouer leur partition’’.
Avortements clandestins, complications gynécologiques, fistules obstétricales, stigmatisation familiale, infanticides, travail précoce, prostitution clandestine, abandons scolaires, difficultés d’entretien des bébés. Telles sont les conséquences dont sont exposées les filles victimes de grossesses précoces. Une véritable problématique de santé et de société qui a été soulevée hier, mercredi 15 novembre, par le Réseau international des femmes actives tidianes (Rifat) lors d’un séminaire de formation organisé en partenariat avec la mairie d’Angers de Belgique pour la mise en œuvre d’un plan d’action nationale en vue de réduire ce phénomène.
Au Sénégal, les grossesses précoces ne cessent de prendre de l’ampleur et constituent de plus en plus une problématique de santé. Les études effectuées auprès des adolescentes sur plusieurs périodes par l’Agence Nationale de la Statistique et de Démographie (ANSD) dans un contexte de précarité économique ont établi qu’elles sont en hausse de 2012 à 2014, passant de 15,5% à 17,6% et sont plus un phénomène rural. En posant hier, mercredi 15 novembre, la problématique, le Réseau International des Femmes Actives Tidianes (Rifat) a montré sa détermination à réduire amplement ce fléau devenu de plus en plus préoccupant. Selon leur coordonnatrice Sokhna Assy Sy qui introduisait le séminaire de formation à l’intention de ses membres, les grossesses précoces constituent «un fléau gravissime et peuvent avoir des conséquences irréversibles sur la santé de la gente féminine. Et il n’est pas surprenant que les études qui ont été commanditées sur ce phénomène ont révélé la tendance à la hausse.»
Le médecin chef du district de Guédiawaye a abondé dans le même sens en soulevant lors de son discours d’ouverture sur la fréquence des grossesses précoces. Un fléau selon toujours le médecin qui a des conséquences sanitaires et sociales troublantes. A savoir la mortalité et les handicaps dont souffrent les femmes sont nombreuses. D’où le classement de ce fléau parmi l’une des priorités du ministère de la Santé et de l’Action sociale et du district sanitaire de Guédiawaye afin de réduire les grossesses précoces.
D’autres intervenants sont allés beaucoup en profondeur dans l’investigation du thème qui a mobilisé une cinquantaine de participantes responsables de base des sections du Rifat. C’est le cas de Mamadou Mbaye le point focal du Projet (Pegmis) qui a dégagé le tableau des grossesses précoces dans le milieu scolaire. Moussa Ndiaye formateur du centre Ado de Guédiawaye a de son côté cerné le problème au sein de la société. Quant à la représentante du maire et la responsable du service départemental du développement social, elles se sont appesanties sur la nécessité de riposter pour éradiquer le mal qui gangrène de plus en plus la société et l’engagement des pouvoirs publics et de la collectivité de soutenir les initiatives qui en font face.
Deux ateliers ont ensuite été constitués pour diagnostiquer le mal tant dans l’école que dans la famille. Le plan national d’actions élaboré par les séminaristes a conclu les travaux en mettant l’accent sur l’éducation à la vie sexuelle des adolescents en général et surtout une meilleure prise de conscience face à tous les risques exposés. Ainsi, une large campagne de sensibilisation sera menée dans les écoles et un large plaidoyer déroulé auprès des autorités éducatives, parents d’élèves, relais communautaires et surtout envers les jeunes. Une démarche qui n’exclut point les hommes car selon la présidente du Rifat, leur engagement constituerait un appui déterminant à leurs actions. Car, il s’agit d’assurer une vie en bonne santé à toutes les femmes sénégalaises. C’est dans cette dynamique que la présidente du Rifat a soutenu que son organisation s’est résolument engagée à combattre les grossesses précoces en ciblant toutes leurs causes.
PAR NDÈYE FATOU KANE
BALANCE TON SAÏ-SAÏ !*
Les femmes souffrent bien assez au Sénégal avec tout ce qui leur est imposé comme contraintes sociétales - Elles se heurtent au diktat de la phallocratie - Femmes sénégalaises, ne soyez pas en reste, écrivez, parlez, dénoncez et on vous entendra !
cequejaidanslatete.wordpress.com |
Ndèye Fatou Kane |
Publication 14/11/2017
Harvey Weinstein, tout-puissant propriétaire du studio Miramax avec son frère Robert, ayant à son actif une quantité non-négligeable de productions hollywoodiennes, s’est vu au début du mois d’octobre accusé de harcèlement sexuel. Avec force détails, la première victime, suivie immédiatement de plusieurs autres, a expliqué comment H. Weinstein utilisait son pouvoir pour les forcer à entretenir des relations sexuelles avec lui, en échange de l’avancement de leur (s) carrière (s) cinématographique (s). Car quand l’affaire a éclaté, le motif était le même : proposer des contrats mirobolants aux actrices débutantes ou confirmées après avoir abusé d’elles. Les langues se sont déliées, l’omerta a été brisée et ce fut le déluge.
Chaque actrice, d’hier à aujourd’hui, a eu son moment « what the fuck? » avec le producteur.
Les réseaux sociaux, surtout Twitter, amplificateur de phénomène par excellence, s’en sont emparés et la parole fut libérée. Anonymes et personnalités, chaque femme démontrait qu’à un moment ou à un autre de sa vie, elle avait été la victime de harcèlement sexuel, car le « non » qu’elle avait pourtant dit à haute et intelligible voix avait été confondu avec un « oui ».
Le mouvement #BalanceTonPorc était porté sur les fonts baptismaux. Pas un jour ne passe sans qu’un acteur hollywoodien ou même un vulgaire anonyme, ne fasse l’objet de dénonciations de la part de ces femmes qui ont décidé de ne rien lâcher. Ces dénonciations se sont même étendues outre Atlantique et d’autres hommes publics, à l’image du prédicateur Tariq Ramadan, en font les frais.
Avant de donner plus largement mon avis sur le mouvement #BalanceTonPorc, j’aimerai le contextualiser et parler du cas du Sénégal ; c’est la raison pour laquelle j’ai intitulé ce billet #BalanceTonSaïSaï. Mon pays, où les femmes sont devenues étrangement aphones. Une amie avait partagé un visuel sur Facebook qui parlait de cet état de fait, stipulant qu’au Sénégal le harcèlement sexuel ne semblait pas exister, tant l’absence de réactions était flagrante. Dans un pays où le muñ et le sutura sont érigées en valeurs cardinales, pourquoi s’étonner ?
En traduction littérale, le muñ pourrait être assimilé à la propension à endurer stoïquement les épreuves. La capacité des femmes à faire preuve de muñ fait d’elles de « bonnes » femmes, que tout homme rêverait d’avoir sous son toit. Quant au sutura, il vient en complément du muñ et consiste à tout cacher, tout maquiller, feignant que tout va bien avec un large sourire alors qu’au fond de nous, c’est la misère. Il suffit d’écouter les émissions radio ou de parcourir la colonne faits divers des journaux pour se rendre compte de l’ampleur des faits. On viole, on harcèle, on bafoue, on violente impunément les femmes, sœurs, cousines, belles-filles, et même filles, sans aucune représailles.
Les rares fois où il m’arrive d’écouter la radio, je reste bouche bée devant les témoignages des femmes ayant souffert d’attouchements sexuels. Dans la plupart de ces malheureux cas, la victime connaît le bourreau, car c’est un homme évoluant dans sa sphère familiale. Mais pour ne pas briser l’harmonie de la cellule familiale, la plainte initialement déposée va être retirée. Les mères protègent les maris qui violent les enfants, car souvent, le bonhomme est un notable respecté et respectable, donc on camoufle … Ou pire encore, la victime se verra accusée d’être une fille/femme de mœurs légères, et donc tout ce qui lui est arrivé est de sa faute. Le troisième scénario qui peut advenir et qui est le plus effarant, c’est d’ignorer les signaux pourtant perceptibles et annonciateurs d’un viol.
Tout cela est quand même bien alarmant ! Ces femmes qui se heurtent à l’indifférence et au mépris face à la souffrance qu’elles endurent, doublé du diktat de la phallocratie méritent qu’on les entende, qu’on les soutienne et qu’on dénonce leurs agresseurs. En cherchant à les museler, on les viole une seconde fois. Je suis pour la dénonciation au vu et au su de tout le monde, que tout un chacun puisse reconnaître le visage de celui qui a été assez malade pour agresser sexuellement une femme. L’assouvissement de la libido étant le seul motif de ces mâles à la recherche du mal, on ne doit pas les protéger !
Les femmes souffrent bien assez au Sénégal avec tout ce qui leur est imposé comme contraintes sociétales, elles courbent suffisamment l’échine pour satisfaire les désirs de leurs conjoints, alors il ne faut pas en rajouter ! Nous ne sommes plus à l’époque du Allah baaxna* résigné, mais bel et bien du Allah Allah bey sa tool !*
Je trouve aussi réducteur et insultant de lire certaines réactions de femmes niant la réalité des agressions sexuelles, s’enfonçant dans le déni jusqu’au cou et rejetant la faute sur leurs congénères. Je me doutais bien que la solidarité féminine était une chimère, mais le « elles l’ont bien cherché » ou encore, « c’est une aggravation des faits », n’ont pas leur place ici ! Le philosophe allemand Nietzsche le résume parfaitement avec cette phrase : « les femmes elles – mêmes, tout au fond de leur immense vanité personnelle, gardent un mépris impersonnel de la femme ». Tout est dit …
Alors femmes sénégalaises, ne soyez pas en reste, écrivez, parlez, dénoncez et on vous entendra ! Ces actes vils et barbares ne doivent plus être saupoudrés de sutura ! Enough is enough !
Pour revenir sur le mouvement #BalanceTonPorc qui a quand même permis à beaucoup de femmes d’oser parler, je reste quand même mitigée face à l’ampleur qu’il prend maintenant. Entendons-nous bien, je soutiens la prise de parole des femmes et comme je l’ai dit tout au long de cet article, l’impunité doit cesser, mais lire chaque jour que telle actrice ou telle femme connue a subi des attouchements sexuels de tel homme connu pousse à se demander ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Ces allégations supposées - pour attirer le buzz et la contrepartie financière – noient les vraies victimes et transforment leur combat pour la vérité en un scandale people.
J’ai lu de-ci de-là des réactions d’hommes outrés accusant les femmes d’être à la recherche de l’argent. Car quand on accuse un homme d’avoir violé une femme, surtout si celui – ci est connu, le premier réflexe qu’il aura est de sortir le carnet de chèques pour étouffer l’affaire …
Alors sachons choisir nos batailles et surtout balançons ces saï-saï qui tuent silencieusement les femmes sans ressources mentales ! L’impunité doit cesser !
*Saï-sai : pervers
*Allah baaxna : Dieu est grand
*Allah Allah bey sa tool : aide-toi, le ciel t’aidera