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4 décembre 2024
Femmes
PAR MAMADOU LY ET ADAMA DIOP DE SENEPLUS
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UNE TORODO EN TAILLE PATRONNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Styliste et modéliste, Seynabou Sy s’inspire de la faune et de la flore pour réaliser ses collections, refuse de céder à la tentation et utilise les réseaux pour écouler ses œuvres
Plus connue sous le nom Quenny torodo, Seynabou Sy est Issue d’une famille de grande lignée. Elle a du livrer bataille pour obtenir de ses parents l’autorisation de se lancer dans la mode.
L’invitée du premier numéro de ‘’MODE A’’ sur www.seneplus.com est une Torodo en taille patronne qui refuse de céder à la tentation. Elle est styliste modéliste. Elle s’inspire de la faune et de la flore pour réaliser ses collections.
Et selon elle, les réseaux sociaux sont le moyen le plus efficace pour commercialiser ses oeuvres.
En prélude à l’exposition sur « Awa », le premier magazine féminin francophone d’Afrique, qui se tient du 3 novembre jusqu’au mois de janvier 2018, les organisateurs non moins concepteurs scientifiques, Ruth Bush de l’Université de Bristol et Claire Ducournau de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 ont rencontré la presse hier, lundi 30 octobre, pour expliquer le sens de l’exposition. Selon elles, il s’agit de retracer une « richesse culturelle ». Le vernissage est prévu le 3 novembre au Musée de la femme Henriette Bathily, sur la Place du Souvenir.
Si la première revue de la femme noire intitulée « Awa » (1964-1973), et créée par la première femme journaliste du Sénégal, Annette Mbaye d’Erneville, n’aura duré que neuf ans, elle a marqué l’histoire surtout celle féminine à travers ses 19 numéros. Et pour se remémorer de cette richesse culturelle, une exposition sur cette revue est prévue du 3 novembre prochain jusqu’au mois de janvier 2018.
En prélude à cet évènement, les concepteurs scientifiques, Ruth Bush de l’Université de Bristol et Claire Ducournau de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 ont fait face à la presse hier, lundi 30 octobre au Musée de la Femme Henriette Bathily, pour donner un avant-goût de ce que sera cette exposition. L’exposition sera un ensemble de textes, d’images, de reportages politiques sur la place des femmes, contenus dans « Awa » pour mettre en valeur la revue. Histoire de familiariser le public avec l’histoire.
En effet, l’ouverture de l’exposition sera en ligne avec les contenus des magazines quand on sait que la revue a été numérisée en 2017 par l’Ifan. Selon Claire Ducournau de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, « il s’agit de mettre en lumière un objet qui est aujourd’hui méconnu et difficile à trouver ». L’exposition de « Awa » n’a pas été une mince affaire, selon Claire Ducourneau : « On a du mal à retrouver la collection entière qui est dispersée, avec des numéros qui étaient à l’Ifan, aux archives nationales, des numéros personnels conservés par Annette Mbaye ».
Quant à Ruth Bush, c’est en 2012 lors de ses recherches de thèse à Dakar qu’elle a fait la connaissance de la revue. L’exposition devrait ainsi être une source d’inspiration pour la nouvelle génération. « Pour la génération jeune, il y a le travail de mémoire, de reconnaitre ces aspects de l’histoire des femmes au Sénégal mais aussi pour des jeunes gens créateurs, des écrivains, des artistes, des journalistes, des blogueurs », dit-elle.
D’autres activités accompagneront le vernissage de l’exposition sur « Awa » prévu le 3 novembre prochain. Il s’agit d’une table-ronde sur « Les femmes et la presse au Sénégal » et une projection de trois films sur la vie des femmes à cette époque.
Elle n’a fait qu’une chanson en 2007 et est sortie de suite de l’anonymat. La voix, la musique et l’interprétation de ‘’Def ma ni sa dome’’ avaient touché plus d’un. Un premier single qui a eu beaucoup de succès et qui a propulsé Mariama Ba au-devant de la scène musicale sénégalaise. Après une longue absence, elle signe son retour avec ‘’Ladji love wone’’. Entretien !
On vous a découverte grâce à ‘’Def ma ni ci dome’’. Etait-ce une histoire que vous avez vécue ?
Vous savez, quand on débute une carrière en musique, on veut sortir de l’ordinaire et marquer son entrée. Je ne pouvais certes pas parler de choses dont nul n’a parlé jusque-là, mais il me fallait tout de même quelque chose de spécial qui marque mes débuts. Depuis longtemps, on parle d’inceste au Sénégal, mais jamais, à ma connaissance, un artiste n’avait traité le thème en se faisant passer pour une victime. Je me suis appropriée l’histoire que je raconte dans ce morceau.
Je savais qu’en faisant ainsi, cela allait susciter quelque chose chez le public. Beaucoup de gens vivent l’inceste sans pouvoir le dire. Seul un chanteur peut voir ce genre de situation et en parler en public pour attirer l’attention des uns et des autres. C’est ce qui m’a poussée à faire cette chanson.
Nombreux sont ceux qui ont cru que j’ai vécu cela. D’ailleurs, un jour, j’étais dans un salon de coiffure et une fille était là à dire qu’on habitait le même quartier à Grand-Dakar et que chez moi, il y avait chaque jour des disputes. Les coiffeuses me connaissaient et la regardaient ébahies parce qu’elles savaient toutes que je n’habitais pas Grand-Dakar.
Quand elle s’est rendue compte que j’étais là, elle a pris des photos avec moi en me disant ‘’Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vue.’’ Je ne la connaissais ni d’Adam ni d’Eve. J’ai compris qu’elle était gênée et avait honte. Je n’ai pipé mot sur l’histoire. J’ai pris des photos avec elle avant qu’elle ne parte. Ce n’était qu’une chanson, mais ce n’est pas une histoire que j’ai vécue.
Après la sortie du single, j’ai reçu beaucoup d’appels de filles, de femmes qui me disaient avoir vécu ‘’la même chose que moi’’. Elles également croyaient que c’était mon histoire. Cela m’a poussé à opter pour des chansons à thème. Je n’aime pas sortir des morceaux sans des messages profonds, qui peuvent servir. Je veille beaucoup sur les textes.
Vu le réconfort créé chez certaines filles par cette chanson, n’aviez-vous pas pensé à mettre sur pied une association afin de leur venir en aide ?
Si, j’ai pensé à cela et j’ai d’ailleurs même commencé. Les filles qui travaillent chez moi ou celles que je rencontre dans la rue, quand je les vois avoir certains comportements, je les appelle pour les conseiller. A celles qui travaillent chez moi je leur dis souvent de chercher à avoir un métier.
J’essaie de les aider et de les pousser à se professionnaliser dans un domaine pour prétendre à un avenir meilleur. Au village de ma mère, à Diobass, j’essaie de les soutenir du mieux que je peux, en leur donnant des habits, des médicaments, etc. Donc, je pense à faire dans le social. Je commence par ce que je viens de vous dire et peut-être qu’un jour je pourrais avoir les moyens d’aider et d’assister les filles et femmes victimes d’inceste.
Mais n’est-ce pas cela qui vous a poussé à sortir ‘’Boulma nakh’’ en 2009 ?
Si et c’est pour cela que d’aucuns m’ont dit que ‘’Boulma nakh’’ est de la même veine que ‘’Def ma ni sa dome’’. Certes, je reste toujours sur les problèmes des femmes. Mais, dans le fond, les deux textes ne se ressemblent pas. Dans le 2e single, je parle de la promotion canapé. Les gens ont aimé cette chanson. Après ce single, j’ai eu un producteur, Ibou Thiongane de Domu Jolof. J’avais un manager là-bas et j’ai fait plein de dates en France. C’est pour cela d’ailleurs que je suis restée absente pendant longtemps du Sénégal.
Aujourd’hui, vous êtes rentrée définitivement ?
Après la France en fait, je suis rentrée au Sénégal avant d’aller en Amérique. Je reviens donc des USA. J’y ai fait une tournée. Moi, je suis sénégalaise. C’est ce pays qui m’inspire. Où que je puisse être dans le monde, je pense toujours à mon pays. Je peux être absente pendant de longues périodes, mais je finis toujours par rentrer, j’adore ce pays.
Ces allers-retours ne retardent-ils pas l’évolution de votre carrière ?
Non. Je pense que nul ne peut occuper la place d’autrui. Pour moi, ce que je devais avoir en termes d’image, je l’ai eu à la sortie de mon premier single. J’ai déjà marqué mon empreinte. Maintenant, il est vrai que cela peut freiner les choses parce que le public veut nous voir. Quand je reviens au pays, je ne fais que poursuivre ce que j’avais entamé. Quand je rentre, je leur propose souvent des choses pour leur dire que je suis là.
Qu’est-ce que vous avez apporté au public cette fois-ci ?
J’ai composé un morceau et on en a fait deux versions. La première est en mbalax, la seconde est plus soft. Je parle des divorces dans la chanson. Il y en a maintenant beaucoup. Les Sénégalais pensent que seuls les artistes divorcent et ils nous pointent du doigt la plupart du temps. Je leur dis que non, ce ne sont pas que mes collègues. C’est la société qui vit cela. On parle de ceux des artistes parce qu’ils sont connus. Mais les divorces sont nombreux de manière générale, alors qu’avant ce n’était pas ainsi. Moi, je n’ai jamais été mariée donc jamais divorcée, mais cela m’interpelle. La chanson est intitulée ‘’Ladji love wone’’ (NDLR : Ladji m’aimait et ne m’aime plus). C’est moi qui ai écrit le texte, mais l’air du refrain a une histoire.
J’habitais chez ma tante à Guédiawaye. Elle y a une grande maison. Elle louait, à l’époque où j’y habitais, une partie de la demeure. Il y avait alors parmi les locataires un artiste sérère. Il avait toujours sa guitare. Quand il venait sans m’apporter des biscuits, je boudais. Il prenait alors sa guitare et entonnait ‘’Yama léyé bugateraam, a léyé bugateraam, Yama léyé bugateraam’’ (NDLR : Yama dit qu’elle ne m’aime plus, en langue sérère).
Je n’avais à l’époque que 8 ans. Mais j’ai gardé les airs de cette chanson. Si je connaissais aujourd’hui un seul de ses parents, je lui reverserais tous les droits. Parce que le monsieur en question a été assassiné vers la fin des années 1980, alors qu’il allait acheter son diner au ‘’Tangana’’ du coin. Il s’appelait Cheikhou Ndiaye, l’artiste en question.
Que des singles. A quand le prochain ?
Je n’ai pas de producteur en ce moment. C’est moi-même qui finance mes productions. J’ai un projet d’album tout de même. Si ce single marche bien, on enchainera avec d’autres choses.
A suivre votre évolution, l’on se rend compte que vos chansons les mieux promues traitent de problèmatiques de femmes. Seriez-vous féministe ?
Vous savez, avec moi, il n’est jamais facile de fermer une fenêtre ouverte. Quand je débute un projet, il me faut explorer toutes les voies et pistes avant de le terminer. Il y a beaucoup de choses à dire sur le vécu et le quotidien des femmes. Je n’ai pas encore terminé avec elles. Je parle d’autres choses, c’est vrai. J’ai une chanson sur Diobass, le village natal de ma mère, ‘’Jinné Town’’, ‘’Sida’’, mais je tiens à parler des conditions des femmes. Je suis une femme, si je peux être leur voix, j’en profite.
Quand les gens parlent de Mariama, ils évoquent son côté sexy. Vous faites exprès de vous habiller comme vous le faites ?
Je fais partie de ces femmes qui, avec n’importe quel tissu ou habit, restent sexy. J’ai tout ce dont une femme peut rêver. J’ai une belle plastique, je peux dire. Tout ce qu’il faut pour être sexy, je l’ai naturellement. Je ne cherche pas à l’être. Je suis naturellement sexy et je l’assume. J’essayais de le nier au début, mais maintenant je l’assume.
Qu’attendez-vous alors pour le mariage ?
(Elle rit et fait la timide) Dieu ne m’a peut-être pas encore mise en rapport avec celui qui doit être mon mari. Il est vrai qu’il y a des candidats. Mais peut-être le bon n’est pas encore là, sinon je serais déjà Mme Ndiaye, Seck ou Ba ou toute autre chose. Je ne sais pas moi (elle rit).
Pourquoi avoir choisi d’être chanteuse ?
La musique est quelque chose que j’aime depuis ma tendre enfance. Il n’y a pas de griot dans ma famille et personne avant moi n’a fait cela. J’ai débuté ma carrière en 2003 en assurant les chœurs pour certains chanteurs comme Mbissane Ngom, Abdou Guité Seck, Fallou Dieng, Makhou Lébougui, Daby, etc. Ils sont nombreux les chanteurs avec qui j’ai travaillé. J’ai fait cela jusqu’en 2007, année à laquelle j’ai décidé de faire cavalier seul. J’ai ainsi pu sortir mon premier single ‘’Def ma ni sa dome’’. C’est l’opus qui m’a fait sortir de l’anonymat.
Vos débuts étaient difficiles ?
Oui, comme tout début d’ailleurs, surtout quand on est dans le milieu du showbizz. Dans notre pays, beaucoup pensent que parce qu’on fait de la musique qu’on n’est pas fréquentable. Ils vous voient terminer tard et rentrer, ils commencent à raconter des histoires sur vous, alors qu’ils ne savent même pas des fois ce que vous faites dans la vie encore moins pourquoi vous rentrez à certaines heures. Ces rumeurs compliquent souvent les choses, surtout avec la famille.
Pour moi, au fil du temps, ils ont compris que je ne faisais rien de mal et ils m’ont laissé exercer ce métier. Ils ont compris que c’est une profession comme toutes les autres et qu’on peut être de bonne famille et la pratiquer.
Une plainte pour viol a été déposée jeudi à Paris contre Tariq Ramadan, trois jours après l'ouverture d'une enquête sur des accusations similaires contre l'islamologue et théologien suisse, a-t-on appris vendredi auprès de l'avocat de la plaignante.
"J'ai adressé au parquet de Paris hier soir (jeudi) une plainte accompagnée du récit détaillé de ma cliente", a affirmé à l'AFP son avocat Eric Morain, confirmant une information du journal Le Parisien.
"Elle attend sereinement de répondre aux enquêteurs et ne parlera plus", a-t-il indiqué. Me Morain ajoute qu'il a reçu d'autres témoignages de femmes qui réfléchissent à porter plainte à leur tour contre l'intellectuel pour des faits de harcèlement ou d'agressions sexuelles.
Cette plainte s'ajoute à celle déposée le 20 octobre par une ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque. Ce jour-là, Henda Ayari, 40 ans, avait publié ses accusations sur sa page Facebook, en plein débat autour du harcèlement sexuel dans la société.
Mardi, la présidente de l'association Libératrices a été entendue pendant six heures par la police à Rouen, selon ses avocats, au lendemain de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris pour "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort".
Selon leur cliente, les faits se sont déroulés dans un hôtel parisien au printemps 2012, lors d'une première et unique rencontre entre elle et le théologien. Tous deux sont restés en contact, notamment via messagerie jusqu'à la mi-2013, affirment Me Jonas Haddad et Grégoire Leclerc. "Ce n'était pas une relation mais une emprise sectaire", estiment-ils.
Selon Le Parisien, la nouvelle plaignante est une "femme de 42 ans, convertie à l'islam et souffrant d'un handicap aux jambes" qui dénonce "des scènes de violence sexuelle d'une grande brutalité".
Les faits dénoncés auraient eu lieu dans un grand hôtel "en province, courant automne 2009", selon le quotidien. Ils ne seraient donc pas prescrits.
Le quotidien Le Monde, qui affirme également avoir consulté la plainte, parle d'une femme de 45 ans dont il a vérifié l'identité et situe les faits à l'hôtel Hilton de Lyon en octobre 2009. Selon les deux journaux, la plaignante fournit des certificats médicaux à l'appui de son témoignage.
Au lendemain de la première plainte, Tariq Ramadan a, via son avocat Me Yassine Bouzrou, opposé "un démenti formel à ces allégations" et à son tour déposé plainte lundi pour "dénonciation calomnieuse" contre Mme Ayari.
Contacté vendredi soir, il n'était pas disponible pour réagir.
M. Ramadan, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, âgé de 55 ans, est professeur d'études islamiques contemporaines à l'université d'Oxford (Grande-Bretagne).
Jouissant d'une forte popularité dans les milieux musulmans conservateurs, il est aussi très contesté, notamment dans les sphères laïques, qui voient en lui le tenant d'un islam politique.
«UNE NOMINATION D’UNE FEMME LEADER DOIT ETRE L’ABOUTISSEMENT D’UN TRAVAIL A LA BASE ET NON PARCE QU’UN HOMME EN A DECIDE…»
Les femmes ne doivent pas occuper des postes de responsabilité simplement parce qu’elles ont été choisies, dans leurs partis politiques, par des hommes. Elles doivent accéder aux instances de décisions grâce à leur mérite, dû surtout à un engagement à la base. C’est la conviction de la présidente du Mouvement citoyen, Pr Penda Mbow. Elle s’exprimait hier, jeudi 26 octobre, lors d’un atelier de réflexion axé sur le leadership féminin au Sénégal.
La présidente du Mouvement citoyen, le professeur Penda Mbow, fait le procès de l’accès et des nominations des femmes à des instances de décision. Pour elle, confier un poste de responsabilité à une femme ne doit pas se faire simplement parce qu’un homme politique (en l’occurrence le responsable du parti) a porté son choix sur cette dernière. La nomination doit être le fruit d’un travail à la base et l’engagement certifié de la personne choisie.
«Le leadership des femmes ne doit pas seulement être le choix des hommes. Il doit être l’aboutissement de toutes les luttes que nous avons connues dans ce pays. Lorsqu’un leadership prend en charge une quelconque forme de pouvoir, il doit être non seulement représentatif du rôle des femmes et de leur travail, mais qu’il doit être capable de gérer ce que la société place en lui», a-t-elle dit. Mieux, renchérit Penda Mbow, «une nomination d’une femme leader ne doit pas se faire parce qu’un homme en a décidé dans son parti politique. Une nomination doit être l’aboutissement de tout un travail à la base. La nomination doit contribuer à changer quelque chose dans le pays et à faire avancer les vides».
LES FEMMES ATTENDUES SUR LES QUESTIONS LIEES A LA SECURITE, LE PETROLE ET LE GAZ
Le souhait de Penda Mbow, c’est aussi d’avoir une meilleure implication des femmes dans les grandes questions de l’heure comme les enjeux sécuritaires et l’exploitation des ressources naturelles. «La sécurité n’est plus un élément qui relève des institutions militaires et policières. La sécurité est devenue un enjeu de société. Il faut que non seulement les femmes participent à la réflexion, mais qu’elles puissent prendre en charge cette question. Les femmes doivent aussi maîtriser les questions relatives à l’exploitation du pétrole et du gaz».
Par ailleurs, pour mieux asseoir le leadership féminin, le professeur Penda Mbow et ses collègues se sont engagées à porter davantage le combat. «On n’a l’impression, dans notre pays, que les femmes ont beaucoup évolué et qu’il y a des femmes à tous les niveaux, que ça soit institutionnel, des structures sociales. Mais, cela parait être une illusion dans la mesure où ce leadership ne prend pas en charge toutes les luttes des femmes du Sénégal. Il est temps de réfléchir, dans un contexte de crise de la démocratie dans le monde, comment anticiper sur l’avenir et qu’est-ce que qu’il faut faire pour que le leadership féminin ne soit plus un leadership alibi, mais qu’il soit un véritable leadership capable de prendre en charge les besoins de transformation dans notre société». A signaler que le Mouvement citoyen a profité de la rencontre pour rendre un hommage à Aminata Diaw Cissé, professeur de philosophie décédée cette année.
SOMMET CONTRE LES MARIAGES PRÉCOCES À DAKAR
Des ministres, des chefs religieux et traditionnels ainsi que des agences des Nations Unies et des organisations caritatives vont faire le point sur les avancées enregistrées dans la lutte contre les mariages des enfants en Afrique de l'Ouest
Le sommet de trois jours contre les mariages des enfants en Afrique de l'Ouest et du Centre commence ce lundi à Dakar.
Durant ce sommet, des ministres, des chefs religieux et traditionnels ainsi que des agences des Nations Unies et des organisations caritatives vont faire le point sur les avancées enregistrées pour mettre fin à ce phénomène.
Les mariages des enfants sont courants dans six des dix pays d'Afrique de l'Ouest et centrale. Les taux les plus élevés y sont enregistrés avec au Niger, 76% des filles de moins de 18 ans sont mariées ou forcées au mariage, 68% en République centrafricaine et au Tchad, plus de 50% au Mali et en Guinée.
Une fois mariées, les filles abandonnent généralement l'école. Et pourtant, l'accès des filles à l'éducation est considéré comme le meilleur moyen de combattre cette pratique.
Les parents pauvres donnent tôt en mariage leurs filles pour réduire leur charge financière.
"LA VÉRITÉ SUR LES CIRCONSTANCES DU DÉCÈS ATROCE DE MA FILLE"
Son visage témoignait encore de la douleur qu'elle ressent depuis le décès de sa fille dans des conditions tragiques. Mais, stoïque, Faty Kaba, encore habitée par la tristesse, nous a accueillis dans sa demeure à la cité Comico de Yeumbeul où elle habite. Elle est revenue sur les circonstances du décès de sa fille Aïcha. Pour elle, sa fille qui était en classe de 5ème au Cem Niague, a perdu la vie par négligence, mais pas à cause d'une somme de 200 000 francs.
La raclette lui a perforé le bas ventre
"Les faits se sont passés vers 11 heures ce le jeudi 12 octobre. Ma fille avait fait une chute au moment où elle nettoyait la terrasse. Elle avait glissé et elle est tombée sur le bâton de la raclette qui s'est enfoncé en elle. Elle a poussé un grand cri avant d'extirper le bâton qui est même sorti avec un bout de sa chair. Puis, du sang a commencé à couler. Après quelques instants, l'écoulement s'est estompé. Les premiers soins ont été effectués par mes voisins avant mon arrivé."
"Ce que le médecin m'a dit…"
"Arrivé à l'hôpital, le médecin m'a dit : "puisque l'enfant est fatigué, nous allons procéder à une chirurgie pour voir ce qu'elle a dans son ventre. Il ne faut surtout pas t'inquiéter, c'est une petite ouverture pour soulager votre fille. Il faut qu'on l'opère''. Et je lui ai dit qu'il n'y a pas de problème. Après s'être renseigné, il est revenu me dire que les frais de l'opération s'élevaient à 200.000 francs Cfa. Mais, que le paiement n'était pas urgent. ‘‘Vous pouvez payer après l'opération'' a-t-il dit. Et je lui ai demandé combien de jours allait durer l'hospitalisation, il m'a dit 4 à 5 jours et m'a demandé si je pourrais rassembler la somme avant cette date ? Je lui ai répondu que oui, mais que je devais d'abord en parler avec ma mère".
"La négligence a tué ma fille"
"Ma fille n'a pas été bien accueillie à l'hôpital. J'ai interpellé le docteur pour lui demander s'il n'avait pas de calmant pour arrêter la douleur de mon enfant. Il m'a répondu: "on lui a administré des calmants". Je lui ai répondu que non. Puis, il m'a demandé d'attendre, qu'ils vont envoyer quelqu'un pour le faire. L'attente pour bénéficier des soins a duré environ deux (02) heures de temps ou même plus. Elle a été perfusée trois (03) fois, devant moi. Il n'y avait pas de contrôle . Il arrivait que la bouteille de perfusion soit épuisée et qu'il n'y ait personne pour arrêter le mécanisme. Le sang de Aïcha remontait dans la bouteille vide. C'est aux gardiens que je demandais de l'aide pour y remédier. C'est à cause d'une négligence que ma fille a subi de telles tortures."
"L'argent n'était pas le problème"
"Quand j'ai eu ma mère au téléphone, elle m'a dit : "Faty, ça (l'argent) ce n'est pas un problème. Même si c'était un million, nous sommes prêts pour le payer. Il faut signer l'autorisation pour qu'elle soit opérée. D'ailleurs, j'arrive". C'est ma mère qui a parlé avec le docteur et a signé l'autorisation. Ils ont dit qu'ils vont l'opérer. Puis, Aïcha est amenée au bloc à 23 heures. Le chirurgien nous a dit qu'elle a été opérée à 3 heures du matin. Quand je suis venue pour leur parler, ils m'ont demandé de faire doucement, car la salle d'opération est pleine. Et en plus, on doit faire des analyses sanguines et de sucre à l'enfant car ils ne savaient pas ce dont elle souffrait."
"Je parle pour sauver d'autres personnes"
"Ma fille a perdu la vie à cause de la négligence. Je le dit et je le répète, si c'est ça qui leur fait mal. Je n'ai aucun intérêt à dire des contrevérités. Je fais ça pour sauver d'autres personnes. Beaucoup de gens ont été amenés devant moi. Même les femmes enceintes qu'on y a trouvées on ne leur accordait aucune attention. Ils ne les regardaient même pas."
CES FEMMES "IMAMES" QUI DÉFIENT LES TRADITIONS PATRIARCALES
De Copenhague à Los Angeles, mais aussi à Bradford ou à Berne, des musulmanes prennent le pouvoir et deviennent imames
Sherin Khankan est sous le feu des projecteurs. Cette Danoise de 41 ans, fille d'un Syrien et d'une Finlandaise, a lancé vendredi à Copenhague l'adhan, l'appel à la prière, dans la mosquée Mariam. Sa collègue, l'imam Saliha Marie Fetteh, a prononcé la khutba, le sermon, devant une quarantaine de musulmanes et une vingtaine de consœurs chrétiennes, juives ou autres, venues les soutenir.
Une petite révolution, en guise d'inauguration pour ce lieu de culte ouvert en février dans un appartement du centre-ville, au-dessus d'un fast-food. Depuis, ces locaux ont vécu cinq cérémonies de mariage, parfois interreligieuses. C'est là le dernier épisode d'une «rébellion» féminine qui s'ébauche aux quatre coins de la planète islamique. Des femmes imams, il y en avait certes déjà en Chine au XIXe siècle. Mais c'était une singularité.
Depuis, on en a vu apparaître en 1995 en Afrique du Sud, en 2005 au Canada… La même année, Amina Wadud, professeure d'études islamiques de l'Université du Commonwealth de Virginie, a fait sensation en présidant la prière du vendredi devant une congrégation mixte à New York. Rebelote en 2008 à Oxford, en Angleterre.
En 2012, l'initiative «Inclusive Mosque» est lancée à Londres par deux militantes féministes. L'an dernier, une mosquée réservée aux femmes ouvre à Los Angeles, en Californie. Et en 2018, en Grande-Bretagne, une mosquée gérée par un directoire féminin doit ouvrir à Bradford. L'imam, un homme, devra garantir la mixité des lieux…
Autant de démarches lancées par des musulmanes qui se disent marginalisées, voire exclues des mosquées traditionnelles, dominées par les hommes. Généralement séparées, elles sont placées soit derrière eux, soit sur un balcon, soit dans une pièce séparée, pas toujours accueillante, souvent trop petite. Par ailleurs, s'il n'est pas interdit à une femme de prêcher devant d'autres femmes, il n'est pas admis qu'elle mène la communauté dans la prière.
«Les femmes en ont marre» «J'applaudis tous les pas vers une pleine participation des femmes au cœur de la mosquée», lance à Berne Elham Manea. Suissesse et Yéménite, cette politologue à l'Université de Zurich copréside la branche helvétique de l'initiative Inclusive Mosque avec une professeure de français à Bâle, Jasmina El-Sonbati, fille d'un Egyptien musulman et d'une Autrichienne catholique. Le 27 mai, elles ont organisé une prière du vendredi dans la Maison des religions, à Berne.
Elham Manea a prononcé le sermon devant une toute petite assemblée mixte. L'adhan avait été lancé par une prédicatrice venue de Londres. Le tollé fut immédiat. «J'ai vraiment été surprise par l'ampleur prise par la polémique dans les médias arabes», avoue la Bernoise. «Mais j'ai aussi été étonnée de voir combien de messages de soutien nous avons reçus.
Des femmes nous ont écrit du Yémen en guerre! En Egypte, j'ai moi-même pu constater que beaucoup de musulmanes veulent du changement, mais n'osent pas le dire publiquement.» Dérive salafiste Sans doute. Mais qu'en disent le Coran et les Hadiths? «Les juristes - des hommes! - brandissent une citation prêtée au Prophète: Un peuple qui confie le pouvoir à une femme ne prospérera jamais.
Une citation dont ils jugent pourtant l'authenticité peu fiable», note la Bernoise. «Les féministes avancent d'autres citations ou rappellent que la femme du Prophète prêchait. Par ailleurs, à la grande mosquée de La Mecque, il n'y a pas de séparation entre hommes et femmes!»
Mais Elham Manea juge vains ces débats théologiques. «La réalité, c'est qu'en 1970 la prière était mixte à la mosquée de Berne. Puis sont venus les fonds du Golfe et l'influence salafiste.
Les femmes ont été évincées. On nous impose un ordre social patriarcal, à l'époque des droits humains! Je dis que nous pouvons prier ensemble et qu'une femme peut être imam. Aujourd'hui je suis une marginale, mais demain ce que je dis sera normal. Exactement comme pour les femmes pasteur!»
QUAND LE NOM DES PAGNES CONSTITUE UN MIROIR SOCIAL
Ils ont leur source dans l’actualité, ça peut être des crises, les mutations sociales, les souffrances, des téléfilms et les joies - À Abidjan c'est au moment d'acheter les pagnes à vendre que les commerçantes grossistes donnent le nom aux détaillants
Avec des noms qui varient en fonction des différentes conjectures, le pagne notamment le Wax, tissu en coton imprimé de qualité supérieure et qui a un attrait particulier sur les femmes, constitue un véritable miroir social.
Selon de nombreuses femmes, ces pagnes de par leur nom véhiculent des messages. « Ces noms de pagne ont leur source dans l’actualité, ça peut être des crises, les mutations sociales, les souffrances, des téléfilms et les joies. C’est quand je vais à Abidjan pour prendre mes pagnes à vendre que les commerçantes grossistes me donnent le nom », a affirmé Doumbia Sanata, commerçante depuis plus d’une vingtaine d’années au grand marché de Dimbokro.
Selon elle, les commerçantes, dotées d’une imagination débordante baptisent, à chaque fois, le dernier modèle sorti. « Elles augmentent chez les femmes la convoitise, les poussant à rivaliser d’adresse pour être la première à porter modèle en vogue », a souligné la commerçante.
Elle a fait remarquer que plusieurs noms de pagnes sont sortis et ont fait le bonheur des femmes, citant « Feuille de gombo », « L’œil de ma rivale », « Z’yeux voient, bouche ne parle pas », « Grotto », « Réconciliation », « Balai de Guei »…
Avec le nom, le pagne prend de la valeur et ça couche cher. Ainsi pour avoir « Avenue 16 », « Tu sors, je sors », « Feuilles de piment », « Ton pied mon pied », « Fleur d’hibiscus », « Quand femme passe, les hommes trépassent », les femmes devaient et doivent jusqu’à présent délier la bourse.
« Lorsqu’un nouveau modèle est sur le marché, la publicité se fait de bouche à oreille notamment lors des grandes cérémonies comme les mariages, les baptêmes et les sorties d’associations », a relevé Mme Doumbia.
Elle a souligné qu’en dépit de la montée fulgurante du blue-jean et autres pantalons dans l’habillement chez la jeune génération de femme, il est prédit au pagne notamment le Wax, de beaux jours. Car il continuera de toujours fasciner les Africaines. « Aujourd’hui, les pagnes que vous voyez sont des anciens modèles qui reviennent à la mode », a noté la commerçante.
LES FEMMES LEADERS DU SÉNÉGAL
Elles se sont hissées à la tête de grandes entreprises sénégalaises en tant que numéro un ou deux. Coup de projecteur
Ces femmes se sont hissées à la tête de grandes entreprises sénégalaises en tant que numéro un ou deux. Elles font rayonner l’économie du continent et méritent un coup de projecteur.
→Anta Babacar Ngom Bathily, directrice générale de Sedima
→Aminata Ndiaye Niang, directrice marketing Grand Public Sonatel
→Fatimatou Zahra Diop, ex secrétaire générale de BCEAO et membre de plusieurs conseils d’administration
→Mame Khary Diene, DG des Laboratoires Bioessence.
→Marianne Bathily, directrice régionale Afrique francophone de EXP Momentum
→Ramatoulaye Ndiaye, directrice générale de NSIA Assurances Vie
→Fatou Niang, directrice général adjointe de SOPASEN
→Regina Mbodj, directrice générale de CTIC Dakar
→Amie Ndiaye Sow, directrice générale d’UBA;
→Patricia Sennequier fondatrice et directrice générale de Beautiful Soul; Aissatou Sow, directrice secteur public Afrique francophone Intel Corporation.
Sans oublier Thiaba Camara Sy, ex directrice générale de Deloitte Sénégal; Amy Sarr Fall, consultante, DG d’Intelligences presse et présidente du club Intelligences citoyennes; Aminata Niane, ex directrice générale de l’APIX, membre du conseil d’administration d’Atos; Khady Dior Ndiaye, CEO West and Central Africa de Citibank et Marie Odile Sène Kantoussan, DG CGF Bourse.