Pour réduire davantage la mortalité maternelle et infantile, les spécialistes africains en gynécologie-obstétrique sont favorables à la césarienne. Malheureusement, ses taux sont encore faibles en Afrique. L’Organisation mondiale de la santé table sur un minimum de 10% et des pays comme le Sénégal ne dépassent pas 3%.
« A l’échelle mondiale, il y a une inflation des taux de césarienne. Mais, ce n’est pas une réalité au Sénégal et dans beaucoup de pays africains où l’on n’arrive pas encore à atteindre le niveau minimum demandé par l’Oms pour sauver le maximum de vies », a fait savoir le Pr Philippe Marc Moreira, gynécologue-obstétricien à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. D’après lui, au Sénégal, le taux de césarienne tourne autour de 1 à 3%, « alors que l’Oms recommande un taux minimum de 5% à 10% pour espérer réduire significativement la mortalité maternelle et infantile ».
M. Moreira s’exprimait lors de l’atelier international de formation sur la base de données des césariennes et des interventions en gynécologie-obstétrique et en chirurgie vaginale et endoscopique, ouvert le 10 janvier à Dakar. Il a souligné que le faible taux de césarienne s’explique par plusieurs facteurs. Parmi ces derniers, il y a l’insuffisance des ressources humaines, parce que plus de 80% des gynécologues-obstétriciens formés au Sénégal officient à Dakar. « Même si la question financière de l’accès à la césarienne est réglée au Sénégal grâce à la gratuité, il faut cependant augmenter les ressources humaines pour la pratiquer partout, notamment dans les coins les plus reculés du pays », a recommandé l’universitaire.
Le Pr Namoury Keïta, président de la Société africaine de gynécologie-obstétrique, est en phase avec son collègue du Sénégal puisque, selon lui, la situation est identique dans beaucoup de pays africains. Il a soutenu que, pour des questions d’efficacité dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, les décideurs africains doivent mettre des moyens permettant de faire plus de césariennes. Il a justifié cela par le fait que la césarienne a un effet positif sur la qualité de vie de la mère et de l’enfant. « En Afrique, il y a trois situations : lorsque l’on regarde l’ensemble des pays, le taux de césarienne est en-dessous des normes. Il y a des pays qui ont des taux de césarienne de 0,7%, ce qui est insuffisant », a souligné le Pr Keïta, informant que, dans certains Etats comme le Brésil, les taux de césarienne peuvent aller jusqu’à 30%.
Le président de la Commission scientifique de la Société africaine de gynécologie-obstétrique, le Pr Blami Doa, est plutôt préoccupé par la qualité des césariennes et le suivi après l’opération.
Césariennes de qualité
« En Afrique, vous avez la chance de mourir après un acte chirurgical parce que tout simplement, il n’y a pas de suivi après l’opération », a-t-il regretté. A son avis, la surveillance après l’opération est plus importante que l’acte chirurgical. « Il faut donc améliorer la qualité du service de la césarienne en engageant nos gouvernants à recruter davantage de personnel. On ne peut pas opérer une personne sans la surveiller », a-t-il signifié, proposant qu’il y ait, à tous les niveaux, des praticiens chargés de faire le suivi après l’opération de la patiente. « Je suis convaincu que les praticiens africains peuvent faire des césariennes de qualité aux femmes qui en ont besoin », a-t-il fait savoir. M. Doa a ainsi suggéré aux praticiens d’expliquer à la patiente les raisons pour lesquelles elle doit être opérée. « Beaucoup de femmes quittent nos hôpitaux sans savoir pourquoi elles ont été opérées, alors qu’elles doivent donner leurs avis, de manière positive ou négative, avant l’acte chirurgical », a relevé le gynécologue-obstétricien.
Le président de la Fédération africaine de gynécologie-obstétrique, René Xavier Perrin, est du même avis. Il a estimé que l’Afrique doit relever le défi de la formation des praticiens pour permettre aux patientes d’être opérées dans de bonnes conditions. « Il faut arrêter de faire la césarienne mécanique. Nos femmes ont besoin d’une technique rigoureuse pour éviter des accidents en pleine opération », a-t-il conseillé.
LE TRISTE SORT DES FONDATIONS DE PREMIÈRE DAME
Au Sénégal, la situation de l'hôpital Ninéfécha en est un symbole - Financée par la fondation de Viviane Wade, la structure sanitaire faisait la fierté de toute une région - Mais la chute des Wade a signé son arrêt de mort
Il est devenu une habitude chez les Premières dames, une fois au palais présidentiel, de mettre sur pied une fondation. Mais à quelques rares exceptions, celles-ci ne survivent guère à l’alternance.
Ces structures, qui fonctionnent tant que l'époux est au pouvoir, disparaissent, dès qu’il y a une alternance. Au Sénégal, la situation de l'hôpital Ninéfécha en est un symbole. Financée par la fondation « Education, Santé », la fondation de Viviane Wade, la structure sanitaire faisait la fierté de toute une région tant son plateau technique était relevé. Mais la chute des Wade a signé son arrêt de mort.
Les promesses de l’ancienne ministre de la Santé et l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, n’ont pas pu empêcher sa fermeture. «Faute de ressources», Viviane Wade a été contraint de dissoudre sa fondation en 2013. Un an à peine après la perte du pouvoir par son mari.
Douze ans plus tôt, la Fondation «Solidarité partage» d'Elisabeth Diouf a connu le même sort. Créée en 1992, cette fondation, qui se donnait comme objectif d’aider les couches les plus vulnérables, a dû revoir ses ambitions à la baisse avec l’avènement de l’alternance en 2000.
La fondation, à défaut d'être dissoute, se fait si discrète qu'on en oublie son existence. Le même constat est fait dans d’autres pays de la sous-région.
En Côte d’Ivoire, la fondation N’daya Internationale de l’ancienne Première dame, Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, a elle aussi connu son heure de gloire avant de tomber presque dans l’oubli, après la mort de Félix Houphouët-Boigny.
«Améliorer la santé, le bien-être et l’éducation des enfants en Afrique », telle fut la raison d’être de N’daya Internationale, créée en 1987. La mort de Felix Houphouët-Boigny en 1993 et l’arrivée d’Henri Konan Bédié au pouvoir a sonné le glas de N’daya Internationale.
La raison officiellement avancée est que la veuve de Felix Houphouët-Boigny ne voulait pas porter ombrage à la toute nouvelle première dame d’alors, Henriette Bédié, qui venait elle aussi de mettre en place une fondation. Par la suite Mme Houphouët-Boigny s’est départie de N’daya Internationale, avant de s’exiler aux Bahamas.
Colette et Dominique, les exceptions
Par contre, au Mali, Adame Ba Konaré tient bon. L’épouse de l’ancien président Alpha Omar Konaré continue, à travers sa fondation «Partage», d’oeuvrer dans le social, malgré le départ de son mari du pouvoir.
Contrairement à celles qui attendent l’arrivée au pouvoir de leur mari, pour s’investir dans le social, l’actuelle première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara a créé «Children of Africa» à l’époque où son mari était Premier ministre.
Ce qui fait penser que sa fondation ne subira peut-être pas le même sort que les autres.
Alors que son mari a dirigé le Sénégal pendant deux décennies, Colette Senghor est l’une des rares premières dames d’Afrique à n’avoir pas créé de fondation.
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"LES MINES DE LA MORT DU MAROC''
Plusieurs jeunes risquent leurs vies en tentant d'y extraire du charbon
Les conducteurs de motos « Jakarta » abordent le virage de la prudence suite à la formation qu’ils ont reçue grâce à l’appui de l’Unfpa. Ils cultivent les comportements à moindres risques avec à la clé leur faible implication dans la fréquence des grossesses des jeunes filles. Ils ne sont plus au banc des accusés.
Le point de regroupement des conducteurs de motos « Jakarta » est une gare sous un arbre dans le quartier Sikolo. Le jeudi 16 mars 2017, vers 18 heures, ce n’est pas l’heure de pointe à Kolda. Certains conducteurs se prélassent sous « leur » arbre. Ils discutent de tout et de rien, y compris de leur sexualité. Le tabou est brisé depuis qu’une cinquantaine d’entre eux a bénéficié d’une formation offerte par le Centre conseil pour les adolescents (Cca) de Kolda avec le concours de l’Unfpa.
« Nous avons changé de comportements. Nous prenons toutes les précautions pour ne pas être les auteurs des grossesses indésirées », affirme Moustapha Kébé. Il est dans ce métier depuis le 8 janvier 2011. Les sujets sur leur vie sexuelle s’invitent maintenant dans leur débat. Dans ce groupe, désormais, certaines voix s’élèvent pour rappeler les messages reçus lors de la formation. Les conducteurs ont pris le virage pour emprunter la voie de la prudence. « Les «Jakartamen» sont de moins en moins impliqués dans les grossesses précoces. Nous sommes bien informés », confirme Wally Diallo, un conducteur de motos Jakarta qui a eu aussi à travailler comme relais à la Croix-Rouge. « Je ne peux pas dire que les «Jakartamen» ne sont plus les auteurs des grossesses précoces, mais je peux confirmer que leur part de responsabilité est négligeable maintenant », renchérit Babacar Guèye, un autre conducteur qui a vu le jour à Kolda en 1986.
Dans ce coin de la rue, quelques-uns s’érigent souvent en donneurs de leçons. Certains se chargent, de temps en temps, de faciliter l’accès aux préservatifs aux membres du groupe. « Lorsque vous êtes l’auteur d’une grossesse, vous fragilisez votre pourvoir économique, car vous êtes obligés de prendre en charge les consultations prénatales, l’accouchement, sans compter le suivi médical de l’enfant », a évoqué Wally Diallo.
Tous ne veulent pas que l’expérience s’arrête en si bon chemin. Bassirou Baldé a salué le ciblage des conducteurs de motos « Jakarta » avant d’inviter le Cca à organiser d’autres formations pour capitaliser les acquis. « Les conducteurs n’ont plus le complexe de demander des préservatifs à leurs camarades ou d’aller les chercher au Cca. Le changement de comportements est une réalité. Mais nous souhaitons bénéficier d’autres sessions de formation », a formulé M. Baldé.
Cette afro-américaine avait été violée à l'âge de 24 ans par six hommes dans cette amérique raciste des années 40. Ces bourreaux n'ont jamais été punis.
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LE BLANCHIMENT DE LA PEAU EN VOGUE EN THAÏLANDE
Plusieurs stéréotypes entoure cet acte de dépigmentation
La dépigmentation tente de plus en plus de femmes en Thaïlande. Elle serait synonyme de succès selon certaines publicités diffusées à la télévision.
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DES FEMMES DEVENUES AUTONOMES GRÂCE À L'AGRICULTURE
De plus en plus de Sénégalaises, jusque dans les campagnes reculées, deviennent des piliers d’un système de production agricole largement dominé par les hommes
Le Fonds international de développement agricole (FIDA) en collaboration avec l’Etat sénégalais exécute depuis 2012 un programme au bénéfice des femmes rurales. Engrais, semences, financements, …. Des atouts qui ont permis aux bénéficiaires de devenir autonomes. Reportage.
“Manger local” : avec un concept locavore à la mode chez les urbains occidentaux, la Sénégalaise Aissatou Tissé a lancé un restaurant qui l’a propulsée au rang de notable à Nganda, commune rurale proche de la Gambie, à cinq heures de route de Dakar.
A une centaine de kilomètres de là, Daba Dione, femme et handicapée, nourrit quant à elle sa famille grâce à un élevage de poules et à une formation avicole qui l’a transformée en référence vétérinaire pour ses voisins de la petite localité de Niakhar, au sud-est de la capitale sénégalaise.
Comme Aissatou et Daba, de plus en plus de Sénégalaises, jusque dans les campagnes reculées, deviennent des piliers d’un système de production agricole largement dominé par les hommes, qui ne parvient pas encore à assurer la sécurité alimentaire de ce pays d’environ 15 millions d’habitants.
Un phénomène encouragé par le Fonds international de développement agricole (FIDA), une agence de l’ONU basée à Rome, qui accorde une place croissante aux femmes (et aux jeunes) dans les dizaines de programmes qu’il soutient en Afrique et en Asie, généralement pour une durée de cinq à sept ans.
Les femmes “doivent accéder, au même titre que les hommes, aux capacités financières et aux instances de décision “, car elles “jouent un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire en Afrique”, explique Khadija Doucoure, responsable technique pour l’Afrique de l’Ouest du FIDA.
Si les femmes représentent 43% des travailleurs agricoles dans le monde, ce chiffre grimpe dans certains endroits d’Afrique et d’Asie à plus de 50%, selon un rapport publié par le FIDA en 2014. Et les études montrent qu’en fournissant aux agricultrices le même accès aux ressources productives que les hommes, on pourrait sortir de la pauvreté 150 millions de personnes, souligne le FIDA.
Sur la période 2010-2015, les aides de ce fonds onusien ont touché 139 millions de personnes dans le monde, dont 11,6 millions de femmes qui ont bénéficié d’initiatives d’autonomisation.
Moutons, chevaux, semences
“Je trouve cela très bien si cela contribue à accélérer le développement de l’agriculture en Afrique, où les femmes ont plus de difficultés à accéder aux financements, aux semences et aux engrais”, commente Jean-Christophe Debar, président de la fondation FARM, un think tank spécialiste de l’agriculture internationale.
Attention toutefois à ne pas “donner l’impression qu’il suffirait de tout focaliser sur les femmes pour que tout aille bien”, ajoute-t-il, alors que “les deux principaux problèmes de l’agriculture en Afrique” sont bien plus vastes : “l’accès aux moyens de production (terres, semences, engrais) et l’accès au marché, avec la possibilité de vendre les récoltes à un prix rémunérateur”.
À Nganda, où certaines familles ne mangeaient pas à leur faim, le FIDA finance depuis 2012 avec l’Etat sénégalais la dotation aux villageois de semences adaptées à la sécheresse ainsi que des formations agronomiques de base.
Dans son petit restaurant, Aissatou Tissé ne propose que des produits locaux, explique-t-elle, en servant un bissap, un jus de fleur d’hibiscus frais couleur rubis. “Nous avons pu acheter nos moutons, nos chevaux et nous nous sommes lancés dans la production d’huile d’arachide, se réjouit la jeune femme, qui a arrêté le lycée après la mort de ses parents.
Elle raconte comment, jusqu’il y a peu, les hommes partaient à Dakar, pour ne plus revenir. “Les femmes aussi, comme employées de maison.
” Mame Birame Sène, président de l’association culturelle et sportive de Nganda, devenue une coopérative agricole, confirme : “dans cette zone sèche dont les sols n’avaient pas été amendés depuis plusieurs générations, la plupart des jeunes partaient vers Dakar ou plus loin”.
Des prêts entre elles
Avant le lancement de ces aides agricoles, “nous avions des problèmes pour subvenir à nos besoins, maintenant nous cultivons 200 hectares et nous sommes autonomes”, souligne Aissatou Tissé, qui ne s’est entourée que de femmes. “Avec les hommes, nous n’aurions pas pu nous engager dans la transformation alimentaire, ni dans la restauration”, affirme-t-elle. “Et je rémunère tout le monde”, dit-elle.
Devenue notable, sa plus grande fierté est d’avoir été désignée “marraine” du club de football local. C’est pour la première fois qu’une femme jouit d’un tel honneur dans le coin.
Et Aissatou Tissé n’entend pas en rester là, tant elle déborde de projets : ouvrir une boutique de produits locaux, et surtout un restaurant sur le même concept à Dakar. “On a déjà repéré le lieu, il reste à finaliser.”
À Niakhar, avec l’augmentation des rendements du mil, les agricultrices transforment aussi désormais les excédents de récolte, en conditionnant des sachets de sankhal (mil brisé) pour les desserts, de thiéré (couscous de mil) ou d’arraw (farine en grains) pour les bouillies.
Grâce aux revenus mutualisés de leurs ventes, elles peuvent désormais se prêter de l’argent entre elles, au taux de 10% d’intérêts, pour financer leurs projets personnels.
Et le foncier ?
Tenning Ngom, 27 ans, en a profité. “Mon travail collectif, c’est de tamiser le mil après la récolte. Je travaille de novembre à février”. Le reste du temps, elle a une activité de traiteur de rue, grâce à l’association des femmes qui lui a avancé les fonds pour démarrer. “Mon premier emprunt date de 2015, j’ai tout remboursé.”
Mais, mise à part les résultats encourageants de ce projet du FIDA et de l’Etat sénégalais, les problèmes des femmes agricultrices semblent demeurer entiers. Notamment l‘épineuse question foncière. D’après une étude de 2016 de l’ONG Wildaf/Sénégal, les Sénégalaises ne détiennent que 13% des terres agricoles. Un chiffre pas trop différent de celui de la FAO, car l’an dernier, l’institution indiquait que moins de 20% de femmes sénégalaises ont accès aux terres agricoles. « L’accès des femmes à la terre pose un problème. Plus de 80 % des terres sont contrôlées par les hommes, ce qui signifie que les femmes ont moins de 20% des terres et ce sont généralement des terres marginales, des parcelles peu fertiles et assez éloignées des villages », expliquait en février 2017, le Dr Malick Faye, expert élevage au bureau de la FAO à Dakar.
Un problème réel non seulement dans les régions de Louga, Matam, Saint-Louis et Tambacounda où l‘étude avait été menée, mais, partout au Sénégal. Et même en Afrique et dans le monde !
RECY TAYLOR, ICÔNE DE L'EMANCIPATION DES NOIRS
Militante de la première heure des droits civiques aux Etats-Unis, Recy Taylor a reçu l'hommage d'Oprah Winfrey lors des Golden Globes 2018
De la tontine des « mamans » et autres « tatas » à la « tontine numérique » des sœurs et nièces. C’est le vœu pieux de Mariam Kamara, Directrice de « Inter’Actes MadameDigital », une structure qui cultive des espaces d’échanges et de réseautage.
En Afrique, on évoque des taux de croissances à deux chiffres. Dans ce grand bond en avant, le rôle de la femme entrepreneure dans le digital n’est pas toujours connu. « L’Afrique subsaharienne a un des plus fort taux d’activité entrepreneuriale (TAE) selon plusieurs sources fiables. Mais la femme entrepreneure, telle que nous la connaissons, demeure presque invisible quand on parle de la révolution numérique », regrette Mariam Kamara, Directrice de « Inter’Actes MadameDigital ». Et pourtant, elles sont présentes mais restent invisibles. C’est un paradoxe difficilement acceptable. « Ont-elles besoin d’avoir accès a plus de ressources techniques, matérielles ou autres ?, questionne Mme Kamara.
Notre projet tente de répondre à ces questions en proposant une plateforme de dialogues, de réseautage et de formation. Nous avons lancé le Elles’Coaching-She’Coaching, un programme de formation sur 6 semaines 100 % dédié à la femme entrepreneure dès le 6 novembre dernier. Et nous avons eu plus d’une vingtaine de femmes inscrites dans cette cohorte inaugurale ».
Mariam Kamara est consciente qu’il faut apporter quelque chose de différent « au vu de la réelle segmentation dans le secteur des technologies, de l’innovation et du numérique qui laissait pour compte les femmes, et surtout celles non formées ou bien d’une génération plus âgée ». C’est opportun pour FemmeDigital de poser la question d’exclusion. Car quand vous êtes dans une capitale ou dans un centre urbain, on pense que la couverture réseau et l’accès à l’internet est une norme. « Il se trouve que non, affirme avec véhémence Mme Kamara. Les perceptions sont alimentées par les types de communications que nous recevons dans la sphère publique. Et on sait bien qu’en réalité, il y a une majorité d’individus, et en particulier les femmes, en zones non urbaines ou dans des classes démographiques diverses qui n’ont ni accès à l’internet ou même à un portable mobile du type Smartphone. Ceci doit changer impérativement. C’est plus de 50 % de la force de travail qui est concernée ! ».