Dans une étude intitulée ‘’Les violences basées sur le genre dans les ménages : représentations, connaissances, prévalences et prise en charge’’, parue en avril 2015, le Groupe d’études et de recherche genre et société (Gestes) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a interrogé 1200 individus (600 hommes et 600 femmes) choisis selon un échantillonnage aléatoire stratifié qui a permis la couverture de toutes les régions du Sénégal. Les données analysées dans ce rapport proviennent de deux outils de collecte : des guides d’entretiens et un questionnaire. Les guides ont été administrés à des personnes ressources travaillant sur les VBG (violence basée sur le genre) et des victimes.
L’étude révèle ainsi que les types de violences fréquemment observés au sein des ménages sont d’ordre verbal (46,5%), physique (27,6%) et psychologique (12,5%). ‘’La répartition selon le sexe montre quatre catégories de formes de violences dont souffrent plus les femmes que les hommes : violence verbale (49,5%), physique (28,4%), sociale (5%) et sexuelle (2,4%). Il arrive que les hommes subissent ces formes de violence mais avec un pourcentage largement inférieur à celui des femmes’’.
‘’La violence physique est le type de violence conjugale le plus répandu dans les couples sénégalais. L’atteinte à l’intégrité physique du partenaire ou de la partenaire au sein des ménages est une réalité reconnue par les enquêtés. (…) Même si la majorité des deux sexes reconnaissent cette réalité, elle est plus fréquente chez les femmes avec une différence de 5%’’.
‘’Cette perception, même si elle ne peut être liée de manière catégorique au fait que les hommes sont souvent les auteurs de VBG, la construction sociale des rapports sociaux de sexe dans la société sénégalaise met souvent la femme dans une position de victime. En plus, certaines pratiques, qui peuvent être considérées par les femmes comme des actes portant atteinte à leur intégrité physique, renvoient pour les hommes à des pratiques qui s’inscrivent dans la norme des rapports au sein des couples’’, analysent les rédacteurs.
Selon qui ‘’cette représentation analysée sous l’angle de l’approche structurelle explique la prolifération du phénomène. Pour rompre avec celle-ci, une déconstruction sociale est nécessaire autant auprès des femmes que des hommes’’.
En effet, les données de l’enquête révèlent que les ménages sénégalais sont encore très majoritairement sous le contrôle des hommes qui représentent 85,4% des chefs de ménage, alors que seules 12,3% des femmes occupent ce statut. ‘’Le contrôle des ménages par les hommes participe à maintenir les rapports de pouvoir au sein des ménages et limite l’autonomisation des femmes pour revendiquer certains droits nécessaires à la prévention et la lutte contre les VBG’’, renseignent les chercheurs. Qui font remarquer que, pour 58,8% des hommes et 54,3% des femmes, les VBG qui se produisent au sein du couple ne doivent pas être exposées dans l’espace public.
Autre enseignement, en cas de VBG au sein des ménages, seuls 48% des femmes et 44,7% des hommes affirment que la femme doit porter plainte quand elle est victime de violence , alors que 52% des femmes et 55,3% des hommes pensent le contraire.
Il ressort aussi de l’étude que les VBG sont confinées dans la plupart des cas dans la sphère domestique. L’enquête auprès des ménages a montré que 52,1% des cas de VBG se sont produits dans l’espace domestique et 42,3% à l’extérieur du domicile.
VIOLENCES CONTRE LE GENRE: « LES CHIFFRES SONT ALARMANTS»
Selon une étude de l’agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) sur les violences basées sur le genre, la région de Diourbel a le plus grand taux et Saint-Louis le plus petit pourcentage.
Selon Alpha Bâ docteur et chercheur à l’Université de Saint-Louis, «le Sénégal doit mettre en œuvre ses méthodes pour lutter contre ce fléau. Car les chiffres parlent d’eux-mêmes. La région de Diourbel est plus touchée avec plus de 72%, la région de Saint-Louis par contre est moins touchée avec plus de 41%» d’après une étude menée depuis deux ans puis réactualisée il n’y a que quatre mois.
C’est en marge de la campagne des 16 jours d’activisme (25 nov. au 10 déc) contre les violences basées sur le genre qui avait pour thème : «Changer le monde et mobiliser les ressources pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles» que l’universitaire a donné ces chiffres.
«Le taux de prévalence des violences dans les ménages sénégalais est de 60%. Les hommes sont plus de 60% auteurs des violences. Toutes les catégories et tranches d’âges sont touchées. Mais les femmes de 25 à 40 ans sont les plus touchées», signale Alpha Bâ.
Vulnérables que sont les femmes et les filles, «elles subissent des attouchements, harcèlement dans le milieu professionnel au Sénégal» informe l’universitaire.
C’est la violence sexuelle qui prend la plus grande palme. Elle est estimée à 72%. Elle se manifeste par des coups et blessures, agressions par armes, défiguration de visages et gifles des femmes. 67% des femmes violées ont des grossesses non désirées. 98% des violences conjugales ne sont pas déclarées à la justice de peur d’être stigmatisées» dit le chercheur.
Le genre est désormais intégré dans le Système statistique national (Ssn). Cela grâce à l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, qui a partagé hier son rapport sur les Statistiques nationales de genre pour combler le manque de données et appuyer la prise en charge du genre dans le Ssn.
Les statistiques différenciées par sexe sont indispensables pour évaluer la situation des hommes et des femmes vers l’objectif de développement. Ainsi, l’étude secondaire sur la statistique nationale de genre, présentée hier par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), dévoile les inégalités qui persistent entre les hommes et les femmes malgré la parité et l’émancipation dite des femmes dans différents secteurs.
En effet, le texte fait un état des lieux sur le rapport entre homme et femme dans six thématiques : la démographie, la santé, l’éducation, la migration, l’économie, la nuptialité, les violences basées sur le genre et l’agriculture. Dans le secteur de l’éducation, le rapport montre que la lutte pour le maintien des filles à l’école est plus que d’actualité, car le taux brut de scolarisation montre qu’au primaire et dans le moyen, il y a plus de filles, soit 98% et 59% contre 53% pour les garçons. Alors qu’au secondaire c’est l’inverse, il y a plus de garçons, soit 31%, que de filles, soit 25,9%.
Le directeur de l’Ansd pense qu’il faut trouver les raisons de cette situation et les corriger s’il y a lieu. «Ces données disponibles vont permettre aux décideurs et aux planificateurs de disposer d’informations nécessaires pour l’analyse comparative entre les sexes afin de pouvoir élaborer des stratégies d’intégrations efficaces», a ajouté Aboubacar Bèye.
Sur la relation genre et emploi, l’étude montre que les hommes participent plus à l’activité économique que les femmes. Car, le taux d’occupation est de 57,8% chez les hommes contre 32,3% chez les femmes. Pour ce qui est de l’activité agricole, 68% du cheptel sont détenus par les hommes contre 32% pour les femmes. A en croire M. Bèye, face à ces inégalités démontrées par des données statistiques, l’Ansd donne aux décideurs les outils nécessaires qui participent à l’intégration sociale, politique et économique des femmes pour le développement du pays.
Pour aller de l’avant, selon Aboubacar Bèye, il faut mettre en exergue déjà dans la conception des enquêtes, les questions de genres qui ne sont pas seulement des questions de désagrégation par sexe mais dans la formulation des questions et dans la formation.
Par ailleurs, M. Bèye informe qu’une unité de statistiques du genre sera installée à l’Ansd pour booster la participation des femmes dans l’activité économique. D’autant plus que, selon le directeur de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), il est important d’avoir un regard profond sur les statistiques de genre compte tenu de la place de la femme dans la société et de sa contribution dans le développement économique et social.
A cet effet, l’Ansd a partagé hier le Rapport d’études statistiques nationales sur le genre, qui donne la réalité de la situation socio-économique des femmes et des hommes dans toutes les sphères de la société et dans tous les domaines politiques. Parce que, en l’absence de statistiques différenciées par sexe permettant de mesurer la situation des deux sexes et leurs rôles dans la vie sociale, économique, sanitaire et politique, il y aura toujours, selon Seydou Guèye, Sg du ministère de la Femme, de la famille et de l’enfance, «une capacité limitée d’évaluer les progrès accomplis vers la réalisation de l’égalité des genres». C’est dans ce sens que le rapport dévoile les fossés en matière de données manquantes et favorise la prise en compte du genre dans le système statistique national. Cela en réunissant les données nécessaires pour rendre visibles «les actions de promotion de l’équité et de l’égalité de genre» pour chacun des domaines et secteurs concernés et d’autre part, «de favoriser la constitution d’une base de données complète sur la situation des hommes et des femmes».
BAN KI MOON RELÈVE L’IMPORTANCE DU RÔLE DES FEMME DANS LA GESTION DE L’EAU
New York (Etats Unis), 23 nov (APS) - Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Ban Ki-Moon a salué, mardi à New York, le "rôle clé" que jouent les femmes dans la gestion locale de l’eau.
"Les décisions en matière de répartition de l’eau peuvent avoir une incidence significative sur leur bien-être, leur sécurité et celle de leurs enfants et familles", a retenu Ban Ki-Moon qui intervenait au débat sur :"Eau, paix et sécurité" initié au Conseil de sécurité par le Sénégal.
Cet organe de l’Organisation des Nations Unies est présidé durant ce mois de novembre par le Sénégal.
Pour Ban Ki-Moon, "c’est pour cette raison que bien souvent les femmes, à juste titre, souhaitent que les questions relatives à la question de l’eau soient directement traitées dans les accords de paix comme dans le processus de paix au Darfour".
"Pour mobiliser une action diplomatique concertée, le président du Groupe de la Banque mondiale et moi même avons lancé le groupe de Haut niveau sur l’eau. cette initiative promeut une mise en valeur et une gestion globale et coopérative des ressources en eau", a-t-il rappelé.
Le secrétaire général de l’ONU qui a qualifié de "capitale" la contribution apportée par le Sénégal a encouragé le Conseil à trouver les moyens d’appuyer l’application du plan d’action du Groupe qui a été récemment adopté.
Dakar, 22 nov (APS) - Un panel de haut niveau sur l’autonomisation économique de la femme, aura lieu, vendredi, à Antananarivo, à l’occasion du 16ème sommet international de la francophonie, annonce un communiqué transmis à l’APS.
Cette consultation, placée sous la présidente de la première dame malgache, cible divers services de l’Etat, le secteur privé, la société civile.
La rencontre a pour objectifs de ’’créer un espace pour un dialogue actif avec les pays membres de l’OIF en vue de catalyser l’action, les partenariats susceptibles d’appuyer l’autonomisation économique des femmes par les Etats, les entreprises et les organisations de la société civile’’.
Il s’agit également de discuter sur des questions liées à l’autonomisation économiques des femmes ainsi qu’à la mise en œuvre des stratégies nécessaires pour opérer un changement.
Le communiqué relève que cette activité vise non seulement à identifier pour les pays membres de l’OIF, des domaines concrets de suivi qui peuvent susciter des engagements, d’actions, des effets, des résultats spécifiques.
Il s’agit aussi de voir comment établir des partenariats avec les Etats, les entreprises et la société civile pour ’’réaliser le programme d’autonomisation économique des femmes’’.
Ces assises d’Antananarivo s’inscrivent, selon la même source, dans la série de consultations initiées depuis la mise en place du Panel de Haut Niveau (PHN) en janvier 2016.
5 ANS DE TRAVAUX FORCÉS PRONONCÉE CONTRE UNE FEMME POUR INFANTICIDE
Saint-Louis, 21 nov (APS) - La Chambre criminelle d’appel de Saint-Louis (nord) a confirmé lundi la condamnation à cinq ans de travaux de travaux forcés d’une femme d’une trentaine d’années reconnue coupable d’infanticide, a constaté l’APS.
Yacine Wade, en prison depuis près de deux ans, avait été jugée et condamnée à cette peine en première instance par la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Saint-Louis.
L’audience de la première session de la Chambre criminelle d’appel ouverte lundi dans les locaux de la Cour d’appel de la capitale du nord, n’a vraisemblablement pas permis à la défense d’apporter des éléments nouveaux pouvant tirer d’affaire la prévenue.
Les faits pour lesquels la jeune femme comparaissait remontent au 9 janvier 2015, de à laquelle les éléments de la brigade de gendarmerie de Richard-Toll, ont été alertés de la présence dans le poste de santé de la commune de Gaya (département de Dagana), d’une femme présentant des signes d’une personne qui venait de mettre au monde un enfant qu’elle n’avait pas avec elle.
Les gendarmes de Richard-Toll mettent aussitôt au parfum leurs collègues du poste de gendarmerie de Ross-Béthio, qui ouvrent une enquête et interrogent la jeune femme qui finit par avouer avoir mis au monde un enfant mort-né avant de s’en débarrasser dans une fosse septique.
Les enquêteurs, accompagnés de sapeurs-pompiers, se rendent dans le village de Kheune (Dagana) d’où est originaire la jeune femme célibataire. Dans sa demeure familiale et sur ses indications, les sapeurs-pompiers repêchent le corps d’un nouveau-né de sexe féminin.
La défense a fait valoir que la présumée meurtrière a tout le long de la procédure admis avoir jeté le bébé dans la fosse pour éviter qu’il soit dévoré par des chiens errants qui avaient déjà flairé l’odeur du sang.
Une constance relevée par la défense dont l’argument reposait uniquement sur la crédibilité du certificat de genre de mort qui ne permet pas de lever les doutes tout doute sur les déclarations de l’accusée.
A la question du juge, "le bébé était-il vivant à sa naissance ?", l’accusée a répondu : "Je l’ai vu remuer un pied un moment avant de rester inerte. J’ai alors compris qu’il était décédé".
"La résolution de mettre un terme à la vie du bébé a été prise dès le début par l’accusée. Elle a caché la grossesse à son amant et à ses proches. Elle n’a pas fait de visites prénatales, ni demandé une assistance au terme des neuf mois de grossesse", a soutenu l’avocat général.
"Pourquoi a-t-elle eu besoin de jeter l’enfant dans la fosse si ce n’est pour s’en débarrasser ? C’est un cas classique d’infanticide et les juges de la Chambre criminelle ont dit le droit", a-t-il souligné.
Au terme d’une heure de délibération, les juges de la Chambre criminelle d’appel de la Cour d’appel de Saint-Louis ont confirmé la sentence prononcée en premier ressort, à savoir cinq ans de travaux de forcés contre l’accusée qui dispose de six jours pour se pourvoir en cassation.
USA: menace de grève de l'équipe féminine pour l'égalité avec les hommes
Les joueuses de l'équipe des Etats-Unis de football ont relancé dimanche le scénario d'une grève si elles n'obtenaient pas les mêmes conditions, notamment financières, que leurs homologues de l'équipe masculine.
"Nous sommes prêtes à faire tout ce qu'il faut pour obtenir ce que nous voulons", a indiqué la buteuse-vedette de "Team USA", Carli Lloyd, dans un entretien à la chaîne de télévision CBS.
Lloyd et ses coéquipières Becky Sauerbrunn, Morgan Brian et Christen Press ont rappelé que leur indemnisation journalière était moins importante que celle des joueurs de l'équipe des Etats-Unis et notamment qu'elles voyageaient en classe économie, alors que l'équipe masculine se déplace en classe business.
"Ce que nous faisons a une dimension historique, cela ne concerne pas seulement cette équipe, mais aussi les générations à venir et la société en général", a expliqué Lloyd, qui avait marqué trois buts lors de la finale de la dernière Coupe du monde (5-2 face au Japon), au Canada.
"Nous sommes les meilleures au monde, nous devons être traitées comme les messieurs", a souligné Morgan Brian, l'une des internationales, qui a lancé, courant 2016, une procédure en justice contre sa fédération pour inégalités salariales.
"On veut aller de l'avant et nous savons, les propres projections de la Fédération le montrent, que nous leur rapportons de l'argent. C'est donc injuste d'être payées moins", a regretté la capitaine Becky Sauerbrunn.
Selon les joueuses, les recettes de billeterie des matchs de l'équipe féminine se sont élevées à cinq millions de dollars en 2016, alors que la fédération américaine a enregistré un manque à gagner d'un million pour les matchs de l'équipe masculine.
L'accord qui régit les relations entre les internationales et US Soccer, la fédération américaine, expire le 31 décembre.
Les Etats-Unis sont l'une des équipes de référence du football féminin avec trois titres de championnes du monde, dont le dernier, et quatre sacres olympiques.
LE MEURTRE DE LA VICE-PRÉSIDENTE DU CESE EN EXERGUE
Dakar, 21 nov (APS) – Les quotidiens reçus lundi à l’APS ont largement rendu compte de l’indignation suscitée par le meurtre de la vice-présidente du Conseil économique social et environnemental (CESE), Fatoumata Moctar Ndiaye.
Mme Ndiaye, par ailleurs coordonnatrice départementale des femmes de l’Alliance pour la République (APR, pouvoir) de Pikine, a été retrouvée égorgée chez elle à Kourounar, un quartier de Pikine, dans la banlieue de Dakar.
Serigne Bassirou Guèye a tenu, dimanche, une conférence de presse pour revenir sur l’état des procédures relatives aux crimes de sang perpétrés contre la vice-présidente du Conseil économique social et environnemental, Fatoumata Moctar Ndiaye et le taximan, Ibrahima Samb, etc.
D’emblée, le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye s’est félicité des "avancées rapides" dans le dossier de l’assassinant de la vice-présidente du CESE, renseigne Le Soleil.
"La personne soupçonnée, en l’occurrence son chauffeur, entendu, a reconnu les faits et indiqué le motif du crime qui, sans entrer dans les détails, est financier", souligne le procureur de la République dans des propos repris par la même publication.
Selon lui, des témoins ont également été entendus, des prélèvements et constations effectués et l’arme du crime saisie. Le magistrat a ajouté que ceci a été rendu possible grâce à la promptitude et au professionnalisme de la déléguée du procureur de Pikine et des enquêteurs sur les lieux du crime, relève Le Soleil.
Il ajoute toujours dans le quotidien national, que "le présumé meurtrier sera déféré et présenté au juge d’instruction pour assassinat" et que le fils de la défunte, témoin de l’horreur se trouve dans un "état très sérieux".
Le Soleil relate aussi comment le forfait a été commis, soulignant : "un crime d’autant plus odieux que la victime était en période de veuvage, son mari est décédé le mois dernier".
"Chauffeur de la victime, Samba Sékou Dia Sow a tenté de justifier le crime par l’interdiction que sa patronne lui avait faite de se rendre au magal de Touba. Il a expliqué qu’ils se sont vus la veille et la patronne lui a donné l’ordre de revenir le lendemain pour conduire le véhicule dans un hôtel de la place afin qu’il soit lavé", écrit-il.
"Révoltant !", écrit Enquête dans sa manchette qui a aussi tenter d’expliquer "les circonstances tragiques" dans lesquelles la vice-présidente du CESE a rendu l’âme.
Cette dernière qui avait demandé à une de ses petites filles d’aller chercher du pain pour le petit déjeuner, a été égorgée dans sa chambre, écrit-il.
"L’auteur de ce crime voulait de l’argent, parce qu’il avait programmé son mariage ce 25 novembre", explique le frère de la défunte, Dakha Ndiaye dans Enquête selon qui le présumé meurtrier a planifié et attendu qu’il soit parti au magal de Touba pour commettre l’irréparable.
L’As quotidien qui fait des révélations sur cette "boucherie", écrit que "le chauffeur de la défunte vice-présidente du CESE, voulait mettre la main sur le +Jaxal+". En effet, mentionne le journal qui cite certains proches de la victime, "c’est un vol qui a mal tourné".
"Le chauffeur qui devait se marier samedi prochain était tenaillé par le souci de rassembler la dot avant le jour J. Connaissant l’endroit où se trouvent les nombreuses enveloppes de +Jaxal+, dont celles du président Macky Sall que la dame a obtenues, il a voulu en voler", souligne le journal.
Il ajoute "malheureusement, il a été surpris par Fatoumata Moctar Ndiaye. Armé de couteau, il n’a pas hésité à en faire usage en tuant du coup sa patronne et en blessant grièvement le fils de cette dernière".
"Il égorge la vice-présidente du CESE. Samba Sow, chauffeur de l’horreur", écrit à sa Une Le Quotidien. "La 5-e vice-présidente du CESE, Fatoumata Moctar Ndiaye égorgée par son chauffeur. C’est horrible", ajoute La Tribune, tandis que Walfquotidien mentionne : "Assassinat de Fatoumata Moctar Ndiaye, un meurtre si proche d’un crime politique".
Pour le reste la presse quotidienne est revenue sur la 116é édition du magal de Touba, commémorant le départ en exil de cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, une des principales confréries musulmanes du Sénégal.
A ce propos, Le Témoin quotidien souligne que dans son message rapporté par son porte-parole, Serigne Bassirou Mbacké, le khalife général des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, n’a pas manqué de se prononcer sur les nombreux crimes perpétrés ces derniers jours dans notre pays, notamment celui commis sur la personne de la vice-présidente du CESE.
Le Soleil écrit que Serigne Sidy Moctar Mbacké exhorte les jeunes à se former, ajoutant qu’il se dit inquiet par la spirale de la violence.
Sud quotidien ajoute que dans son message délivré dimanche, le khalife général des mourides recommande à la jeunesse sénégalaise de s’orienter vers la recherche du savoir.
Aussi, exhorte-t-il, les guides religieux à éduquer les jeunes selon la voie tracée par les saints, invitant les autorités étatiques à se rapprocher davantage des populations afin de mieux connaître leurs besoins.
LE MEURTIRER PRÉSUMÉ DE FATOU MATAR NDIAYE A RECONNU LES FAITS
Dakar, 20 nov (APS) - Le chauffeur et présumé meurtrier de Fatou Matar Ndiaye, 5e vice-présidente du Conseil économique, social et environnementale (CESE) a reconnu les faits et sera déféré pour être présenté au juge d’instruction dans les meilleurs délais, a annoncé, dimanche, à Dakar, le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye.
’’La personne soupçonnée, le chauffeur de la victime, a été entendu. Il a reconnu les faits et a indiqué le mobile du crime. Il sera déféré et présenté au juge d’instruction pour assassinat", a-t-il dit lors d’un point de presse.
Fatou Matar Ndiaye a été retrouvée morte égorgée dans sa chambre, samedi matin, à son domicile de Pikine, dans la grande banlieue dakaroise.
Le procureur de la République, entouré de son délégué de Pikine, du commissaire central de Dakar, de ceux de la Sûreté urbaine et de Pikine, est longuement revenu sur les faits intervenus la veille "vers 8 heures", a-t-il précisé.
"Dès qu’elle a été informée", la déléguée du procureur de Pikine "s’est présentée sur le lieu du crime avec les enquêteurs, en compagnie du commissaire de Pikine, du commissaire central de Dakar, et du commissaire de la Sûreté urbaine", a indiqué Serigne Bassirou Guèye.
"L’enquête a connu des avancées très rapides, les témoins ont été entendus, des constats et prélèvements ont été effectués, l’arme du crime a été saisi (couteau)", a signalé le procureur de la République.
Selon lui, dans ces cas et dans d’autres, le ministère public s’emploiera à faire appliquer la loi "dans toute sa rigueur".
"Il s’agit de faits d’une gravité extrême, que le Code pénal punit à son article 287 de la peine des travaux forcés à perpétuité", a souligné le magistrat.
Il a réaffirmé "la ferme détermination" des autorités judiciaires et politiques de "ne ménager aucun effort pour réprimer ces comportements ignobles’’, en vue de "perpétuer l’image de notre pays connu et reconnu comme une terre où règne la sécurité".
"C’est un dossier qui ira à l’information (instruction), on ne peut pas entrer dans les détails. A l’état actuel, il semble que le mobile soit financier et pas politique (...). Nous n’avons aucune incrimination vers un mobile politique", a-t-il fait savoir.
Médiation en Sierra Leone de la secrétaire générale de la Fifa entre les autorités et la fédération
La secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura, a pressé à Freetown les autorités sierra-léonaises de régler leur différend avec la présidente de la fédération de football, accusée de corruption, sous peine de compromettre le soutien financier de son organisation.
La présidente de la fédération sierra-léonaise (SLFA), Isha Johansen, le vice-président Brima Kamara, et le secrétaire général Chris Kamara ont été brièvement détenus en septembre dans le cadre d'une enquête sur l'utilisation par la SLFA de fonds alloués par la Fifa et le gouvernement.
"Dans mes entretiens avec les parties prenantes du football, j'ai insisté sur l'objectif de la Fifa de préserver l'intégrité de ce sport avec une tolérance zéro pour les matchs truqués, le dopage et la corruption", a indiqué Mme Samoura après avoir rencontré le chef de l'Etat Ernest Bai Koroma et les autorités sportives.
Mme Samoura a regretté de n'avoir pu rencontrer pendant sa visite les responsables de la Commission anti-corruption (ACC) et souhaité que leur enquête sur la SLFA aboutisse rapidement.
"La Fifa n'enverra plus d'argent à la Sierra Leone tant que ces enquêtes pour corruption ne seront pas terminées", a-t-elle prévenu, précisant que ce montant s'élevait annuellement à 1,2 million de dollars.
- Accusations d'ingérence -
Les dirigeants de la SLFA ont régulièrement réfuté les accusations de l'ACC à leur encontre, soupçonnant la commission anti-corruption d'"ingérence politique".
Le ministre des Sports Ahmed Kanu a assuré que le gouvernement ne se livrait à aucune ingérence dans les affaires du football mais avait dû intervenir en raison des accusations d'irrégularités financières.
Dans une lettre en septembre à Mme Johansen, dont l'AFP a eu copie, la secrétaire générale de la Fifa indiquait n'avoir relevé aucune irrégularité, s'inquiétant en revanche "d'activités au cours des trois dernières années de tierces parties qui pourraient être considérées comme des ingérences dans la gestion de la fédération".
Mme Samoura y exhortait les autorités, en particulier le ministère des Sports et l'ACC, à "permettre à la SLFA de conduire ses affaires sans obstruction inutile", annonçant sa prochaine visite.
Elle a néanmoins conclu cette visite par une bonne nouvelle, celle du choix de la Sierra Leone pour accueillir la prochaine Coupe du monde féminine des moins de 17 ans.
Isha Johansen, 51 ans, possède son propre club de football, le FC Johansen (D1). Première femme à diriger la SLFA, elle siège également au sein d'un comité de la Fifa.