Dakar, 24 déc (APS) - Le rappeur franco-congolais Gandhi Djuna, alias Maître Gims s’est engagé, samedi à Dakar, à porter le combat des jeunes par rapport à la santé de la reproduction et contre les mutilations génitales des femmes.
Maître Gims qui s’est dit "surpris" et concerné par la situation des jeunes s’est engagé à être un des porte-paroles dans la défense de leurs préoccupations.
En effet, au cours d’une rencontre initiée par l’UNFPA, quatre militants d’associations de jeunes sénégalais ont exposé, devant le rappeur, des questions ayant trait à la santé de la reproduction, aux mutilations génitales féminines, etc.
Ils ont mis l’accent lors de leurs interventions sur le déficit d’informations des jeunes sur la sexualité, les mutilations génitales féminines, les mariages précoces entre autres.
Les jeunes sénégalais ont par ailleurs demandé à Maître Gims de soutenir la campagne pour le droit des jeunes, la sensibilisation sur la santé de la reproduction, les mutilations génitales des femmes entre autres.
Sensible aux complaintes de ses interlocuteurs, le compositeur franco-congolais qui s’est dit "surpris" de cet état de fait a dit sa volonté de porter ce combat.
Maître Gims donnera, ce soir, un concert au Monument de la Renaissance de Dakar.
L’INSTITUT CONFUCIUS MISE SUR UNE "APPROCHE PROGRAMMATIQUE"
Dakar, 19 dec (APS) – L’Institut Confucius de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar mise sur une "approche programmatique" de l’apprentissage de la langue et de la culture chinoises pour renforcer les capacités de ses étudiants.
L’annonce a été faite mardi par son directeur exécutif, Professeur Mamadou Fall, à l’occasion de la restitution d’un voyage en Chine d’étudiants de cet institut.
‘’La première étape est de former une force de travail diversifiée des enseignants et des instructeurs à partir d’un recrutement local. Ce programme sera renforcé par des experts, des enseignants et volontaires de Chine et du personnel local’’, a-t-il expliqué
Il ajoute que ‘’ l’Institut Confucius sera également un vivier pour les enfants avec un programme d’apprentissage et de formation spécialement dans le décodage, le développement d’applications et la création de sites web’’.
‘’Ce module, poursuit-il, est conçu pour préparer les enfants à des emplois futurs. Il y aura également l’apprentissage des compétences interpersonnelles avec le wushu, un art millénaire de maîtrise de soi, la résilience et la préparation pour le leadership’’.
Il a déclaré que ‘’ les voyages et séjours en Chine constituent un aspect essentiel pour apprendre à parler et à écrire le mandarin tout en faisant une immersion dans la culture et le savoir-faire chinois’’.
‘’La Chine est devenue la transformation économique la plus remarquable de l’histoire et sa montée en puissance est en train de modifier le cours de l’histoire‘’, a souligné le président de l’Association des alumni de l’Institut Confucius de l’Université Cheikh Anta Diop.
‘’ Un voyage en Chine vous force à être sérieux. C’est un grand pays qui ne cesse de nous émerveiller de par sa générosité dans sa coopération avec le Sénégal’’, a-t-il noté.
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CONCOURS RINGARD ET STÉRÉOTYPÉ
Miss France: 30 prétendantes sous les critiques des féministes
MONTPELLIER (AFP) - Qui sera la nouvelle Miss France? 30 candidates de 18 à 24 ans espèrent succéder samedi soir à Montpellier à Iris Mittenaere pour le titre de reine de beauté 2017, un concours dénoncé par les féministes qui le jugent "ringard" et "stéréotypé".
Après deux années de succès, la région des Hauts-de-France remet son titre en jeu. Si une Nordiste succède à Iris Mittenaere, une Lilloise de 23 ans, la région établira un record historique pour le concours.
L'association Osez le féminisme!, pour qui le concours représente "la ringardise la plus vive", s'est inquiétée auprès de l'AFP du modèle véhiculé par Miss France, dénonçant "des stéréotypes physiques irréels, sans compter le culte de la pureté avec des concurrentes sans petits amis. Cette mise en concurrence à une heure de grande écoute, entraîne beaucoup de souffrance pour d'autres femmes qui ne font pas 1,75 m pour 50 kilos", a commenté Claire Serre-Combe, porte-parole de l'association féministe.
"Il est très curieux qu'en 2016, on éprouve encore le besoin de mettre en concurrence des femmes non pas sur des critères intellectuels ou de mérites, mais sur des critères purement physiques", a-t-elle ajouté.
TF1, qui diffuse le concours en exclusivité, promet un univers "féérique et spectaculaire" pour cette édition. Le jury, présidé par la comédienne Arielle Dombasle, sera composé d'Ingrid Chauvin, Michèle Bernier, de l'ancienne Miss France Malika Ménard, du chanteur Amir, de Christophe Barratier et du boxeur médaillé d'Or aux J0 2016, Tony Yoka.
Toujours présenté par Jean-Pierre Foucault, le show de belles robes, paillettes et petites larmes sera cette année placé sous le signe de Noël.
- 'On va faire péter les paillettes' -
"On va faire péter les paillettes!", a annoncé la productrice de la cérémonie, Caroline Gavignet. L'an dernier, l'élection avait été suivie par 8,1 millions de téléspectateurs, une des meilleures audiences de l'année.
A égalité, le jury et les téléspectateurs désigneront les cinq finalistes parmi 12 candidates sélectionnées par les organisateurs. Les téléspectateurs auront toutefois le dernier mot pour désigner la lauréate et ses deux dauphines, en votant par téléphone et SMS.
Osez le féminisme! a invité TF1 "à programmer un concours basé sur des femmes remarquables qui agissent contre la pauvreté et l'exclusion". Ce à quoi Syvlie Tellier, Miss France 2002 devenue directrice générale de la société organisatrice, a répondu que les candidates "agissent aussi pour améliorer la condition féminine". "En somme, Osez le féminisme ! et la société Miss France partageraient le même combat ? Bien évidemment, non", a répondu l'association féministe.
"Toutes les jeunes femmes qui s?apprêtent à concourir devant les caméras valent beaucoup mieux que l?écharpe et le diadème. Les femmes n?ont pas à se plier à un concours de beauté pour définir leur valeur. Elles seules la définissent", ajoute-t-elle.
Cette année le concours sera sans "guerre des miss": après plus de 60 ans de règne, la "dame au chapeau" Geneviève de Fontenay a annoncé au début de l'année qu'elle "tournait définitivement la page des miss". Celle qui avait soutenu la création du concours dissident Miss Prestige national a décidé de ne plus assister à cette compétition dont la médiatisation ne reposait que sur son parrainage.
Après plusieurs années de conflit sur l'éthique de la cérémonie, la société Miss France et Geneviève de Fontenay ont enterré la hache de guerre en 2013, signant un pacte de non agression, avec abandon des procédures judiciaires qui les opposaient.
Miss France a été créé en 1920 par le journaliste mondain Maurice de Waleffe.
LE SENEGAL SOMBRE, LE MALI BRILLE, L’ENTREPRENARIAT FEMININ RECOMPENSE
BAMAKO: FOIRE DES FEMMES DE LA CEDEAO AU FORUM «GENRE ET DEVELOPPEMENT»
Denise ZAROUR MEDANG (Envoyée Spéciale à Bamako) |
Publication 16/12/2016
La 2ème édition de la foire des femmes de l’espace Cedeao a pris fin hier, jeudi 15 décembre à Bamako au palais de la culture avec le couronnement du Mali qui a remporté le meilleur prix de l’innovation, le Burkina Faso pour le prix de la diversité. Toutefois, force est de faire remarquer que le Sénégal a manqué à l’appel sur les quatre prix mis en jeu par les organisateurs pour encourager les femmes dans l’entreprenariat. Présidée par la ministre de la promotion de la femme, de la famille et de l’enfant, Oumou Ba Sangaré, elle a souligné que la foire est une occasion pour les exposantes de nouer des partenariats et faire la promotion de leurs produits. A cet effet, elle a appelé les décideurs à valoriser les entreprises locales.
«Favoriser les Entreprises locales». C’est le message de la ministre malienne de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Oumou Ba Sangaré qui a appelé les décideurs et tous les africains à soutenir la promotion des entreprises locales. Un appel lancé hier, jeudi 15 décembre pendant la cérémonie de clôture de la foire du réseau des femmes opératrices économiques de l’espace Cedeao.
Coïncidant avec le Forum : «femme et développement» à Bamako, la ministre, Mme Sangaré a trouvé que c’est une grande opportunité pour les femmes de faire la promotion de leurs produits, nouer des relations mais aussi partager des expériences. « J’exprime ma satisfaction pour la tenue de cette foire. Elle se tient dans un contexte où la femme est au cœur des préoccupations de l’Afrique. Comment faire pour la donner une bonne place dans le développement du continent ? C’est une opportunité pour ces dernières de valoriser ce cadre de concertation qui leur est offert et aux décideurs et partenaires de faire la promotion des entreprises féminines et de leurs produits» a-t-elle soutenu.
Et de poursuivre: «la foire du Mali a montré que la femme est débout et la coopération Sud-Sud, une réalité. » Christophe Joseph Marie Dabiré, commissaire chargé du département du marché régional, du commerce, de la concurrence et de la coopération dans l’espace (Cedeao) a fait remarquer que la foire est un moment pour célébrer le talent, la créativité des femmes qui ne demandent qu’à être plus encadrées. A cet effet, il les a encouragé à la persévérance tout en renouvelant son engagement à les accompagner dans la recherche de financement, l’accès aux technologies. La présidente du réseau des femmes opératrices économiques dudit espace Aissata Touré Coulibaly promeut l’ouverture de cette foire pour permettre aux femmes de partager des expériences.
«Toutes les femmes de l’Afrique ont les mêmes préoccupations. C’est pareil un peu partout. Certes, nous avons ce cadre d’échange dans l’espace Cedeao, mais il serait bien que des femmes regroupées dans des réseaux telles que nous, dans d’autres parties de l’Afrique, puissent se rencontrer, échanger et trouver de part et d’autre des marchés pour développer leurs entreprises» a-t-elle évoqué.
Mme Coulibaly revenant sur le sommet Afrique-France prévu pour janvier à Bamako, avance : « c’est un honneur pour notre pays. Nous avons vécu une crise, cela veut dire qu’avec l’organisation de ce forum, le Mali se relève. Il est important que tous ensemble, nous nous unissons autour d’un même objectif qu’est la paix, la sécurité.»
L’ABSENCE DE PUBLICITE DE LA FOIRE DECRIEE
Le Sénégal, venu prendre part à la foire des femmes de l’espace Cedeao s’est timidement illustrée dans cette 2ème édition qui entre dans le cadre du «forum femmes et développement» ouvert depuis mardi et qui a pris fin hier, jeudi 15 décembre à Bamako.
Parmi les quatre prix mis en compétition par les organisateurs pour encourager les femmes à investir le marché mondial, le Sénégal a brillé par son absence. Cependant, les produits présentés qui tournaient autour de l’habillement et l’agro-alimentaire ont été bien appréciés par les visiteurs. Le prix de la meilleure vente est revenu au Togo qui s’est illustré avec ces pagnes. Le Mali, pays organisateur, a remporté le prix de l’innovation avec sa beurre de Karité et ses ‘’thioub’’. Le prix de la diversité est revenu au Burkina Faso et celui de la mobilisation à la Guinée-Bissau.
Durant cinq jours (du 11 au 15 décembre), ces femmes venues de l’espace Cedeao ont travaillé sur des échanges d’expériences tout en posant leurs problèmes sur la table dont l’accès au financement et au marché national dans certains appels d’offre. Pour cette 2ème édition, les femmes n’ont pas manqué de relever quelques difficultés sur place liées à l’écoulement de leurs produits.
A l’unanimité, elles ont déploré le manque de publicité de l’événement. «La foire n’est pas bien médiatisée. Le travail qui devait être fait en amont n’a pas suivi. Il n’y a pas assez de visiteurs» s’empresse de dire une femme de la délégation sénégalaise et celle de la Cote d’Ivoire de «Absaccessoires» de renchérir : « la publicité a fait défaut pour ladite foire, la population malienne n’est pas sortie. On baisse le tarif pour pouvoir écouler nos produits et rentrer mais malgré tout, on a du mal à vendre».
BAMAKO : «FORUM GENRE ET DEVELOPPEMENT» : Les recommandations des femmes pour l’émergence de l’Afrique
Au sortir du forum «genre et développement» sur le thème : «l’entreprenariat féminin dans l’agrobusiness, clé de l’émergence de l’Afrique» à Bamako, les femmes d’Afrique ont émis leur souhait d’institutionnaliser ledit forum comme mécanisme de concertation entre acteurs de l’agro-business en Afrique en prélude du sommet Afrique France.
Pour la cérémonie de clôture qui a eu lieu hier, jeudi 15 décembre à Bamako, les femmes leaders en prenant en compte toutes les préoccupations de leurs sœurs, ont émis beaucoup de recommandations allant dans le sens de leur implication active dans le développement de l’Afrique. Pour les recommandations issues des conclusions des travaux durant les trois jours (13 au 15 décembre) aux chefs d’Etat d’Afrique et de France, il s’agit de lever les barrières faites aux femmes pour avoir accès aux marchés publics, d’établir des indicateurs clairs pour mesurer les objectifs que les Etats se sont assignés. De créer un fond d’appui au développement des activités des femmes productrices et des femmes entrepreneures pour répondre aux besoins de mise à l’échelle de leurs produits. De faciliter l’accès des femmes rurales et des femmes entrepreneures à la propriété foncière partout où le problème se pose en Afrique ; de doter les services statistiques de ressources humaines et financières adéquates leur permettant de mieux appréhender les données relatives aux activités des femmes productrices et des femmes entrepreneures ; de promouvoir la transformation industrielle des produits jouissant d’un avantage comparatif sur les marchés africains et internationaux selon les potentialités des différents pays africains pour une plus grande valeur ajoutée. Mais aussi promouvoir la création d’une institution financière dédiée à la promotion de l’entreprenariat féminin ; appliquer les textes relatifs à la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux en vue du renforcement du processus d’intégration africaine ; de faciliter les échanges entre les femmes du Nord et du Sud, dans le cadre du centre féminin des affaires Afrique Europe avec l’octroi de visa aux femmes productrices et entrepreneures en Afrique, en France et en Europe.
Renforcer la résilience des femmes productrices et entrepreneures face aux aléas des changements climatiques. Promouvoir l’innovation dans le secteur, l’usage des technologies de l’information et de la communication comme catalyseur de l’autonomisation des femmes, de transformation économique et de soutenabilité. Promouvoir la recherche technique et technologique à travers une collaboration avec les centres de recherches et les universités africaines et françaises pour soutenir l’entreprenariat dans le domaine de l’agro-alimentaire et l’agro-business. Accélérer l’atteinte du dividende démographique en investissant massivement dans l’autonomisation des femmes et des jeunes filles.
Impliquer davantage les femmes dans la médiation et la gestion des conflits suivant l’esprit des résolutions des nations Unies (1325 1820). Elles ont en outre demandé aux gouvernants d’accorder une attention particulière aux femmes vivant avec un handicap entrepreneur.
PARITÉ À L'ONU
Antonio Guterres, a désigné jeudi comme vice-secrétaire générale la ministre nigériane de l'Environnement Amina Mohammed et a nommé deux autres femmes à des postes clés de l'organisation
Nations unies (Etats-Unis), 15 déc 2016 (AFP) - Le prochain patron de l'ONU, le Portugais Antonio Guterres, a désigné jeudi comme vice-secrétaire générale la ministre nigériane de l'Environnement Amina Mohammed et a nommé deux autres femmes à des postes clés de l'organisation.
La diplomate brésilienne Maria Luiza Ribeiro Viotti devient ainsi sa cheffe de cabinet.
Et M. Guterres a créé un poste de conseiller politique spécial, attribué à la sud-coréenne Kyung-wha Kang, ancienne responsable des opérations humanitaires de l'ONU.
Depuis qu'il s'était lancé dans la course pour succéder à Ban Ki-moon en janvier, M. Guterres avait présenté la parité hommes-femmes dans la hiérarchie de l'ONU comme une de ses priorités. La proportion de femmes dans les hautes sphères de l'organisation ne dépasse pas 25%.
Mme Mohammed, 55 ans, mariée et mère de six enfants, succédera comme numéro deux de l'ONU au Suédois Jan Eliasson.
Elle était donnée favorite pour ce poste après avoir conseillé l'actuel secrétaire général Ban Ki-moon pour la mise en oeuvre des Objectifs de développement durable, un vaste programme de lutte contre la pauvreté et le dérèglement climatique.
Mme Ribeiro Viotti, diplomate de carrière de 62 ans, est chargée de l'Asie-Pacifique au ministère brésilien des Affaires étrangères. Elle a été ambassadrice en Allemagne de 2013 à 2016 et représentante permanente du Brésil à l'ONU de 2007 à 2011.
Mme Kang, 61 ans, dirige actuellement l'équipe de transition de M. Guterres. Elle a été Haut-Commissaire adjointe aux droits de l'homme de l'ONU de janvier 2007 à mars 2013 avant de devenir numéro deux du département des opérations humanitaires.
En annonçant ces nominations, le prochain patron de l'ONU a rendu hommage à "trois femmes hautement qualifiées", soulignant leurs compétences "dans le développement, la diplomatie, les droits de l'homme et l'action humanitaire".
Il a promis de "continuer à construire son équipe en respectant ses engagements de parité hommes-femmes et de diversité géographique".
ADDIS ABEBA (AFP) - Entre les piles de papiers et les tasses de café froid à moitié vides qui garnissent son bureau à Addis Abeba, la photographe Aida Muluneh enchaîne cigarette sur cigarette et peste contre ses collègues étrangers, auxquels elle reproche de faire la part trop belle aux maux de l'Afrique.
Éthiopienne de la diaspora rentrée au pays il y a neuf ans, cette photographe accomplie de 42 ans, récompensée par plusieurs prix, s'est fixé pour but de promouvoir un regard africain sur l'Afrique. Elle a fondé à cet effet le festival Addis Foto Fest, dont la quatrième édition s'ouvrait jeudi dans la capitale éthiopienne.
Jetant un regard sur le quartier animé de Sidist Kilo par la fenêtre de son bureau, au troisième étage d'un immeuble, elle raconte comment elle tente de développer une culture photographique dans son pays, et dit rêver d'une Ethiopie où sortir un appareil photo ne serait plus considéré comme une atteinte à la sécurité nationale.
Lors de son enfance passée au Yémen et au Canada, Aida Muluneh a cultivé la nostalgie d'une Ethiopie quittée à l'âge de cinq ans.
Elle apprend la photographie aux États-Unis, aux côtés de photographes noirs américains, et entre ensuite au Washington Post "obsédée", dit-elle, par l'Afrique, et agacée de voir l?Éthiopie toujours ramenée à la famine des années 80.
Quand elle rentre en Éthiopie, après 28 ans d?absence, elle trouve un pays en pleine mutation, "coincé entre le passé, le présent et l'avenir", entre les nombreuses crises alimentaires et le tramway flambant neuf, le seul d'Afrique subsaharienne, qui serpente entre les luxueux immeubles en construction et les taudis où s'entassent encore la plus grande partie des habitants d'Addis Abeba.
"L?Éthiopie offre tout l'éventail de l'humanité, la misère absolue comme la joie absolue, et vous pouvez voir tous ces éléments en l'espace d?une seule journée", dit-elle.
"L'Afrique est traitée de manière injuste", martèle Aida Muluneh, traçant une comparaison avec les Noirs américains. "Les images venant des États-Unis quand il s'agit des Noirs sont toujours celles de trafiquants de drogue, de proxénètes, de meurtriers". "De la même façon, l'Afrique est toujours présentée par des images négatives, d'Africains affamés et de conflits".
- "Painted Faces" -
Le festival Addis Foto Fest est né de cette volonté de rapprocher les photographes noirs américains et africains, et d'inciter les photographes éthiopiens à s'approprier le récit de leur pays.
"Nous n'avons pas besoin que des photographes étrangers viennent nous raconter notre histoire", s'emporte-t-elle en feuilletant quelques images de son travail à Lalibela, site touristique emblématique de l'Éthiopie avec ses églises taillées dans la roche.
Ses photos en noir et blanc mettent en exergue des détails de la vie quotidienne. Des intérieurs, des visages, des gestes pris sur le vif.
Un de ses travaux les plus populaires, la série de portraits hors-sol "Painted Faces", met en scène de jeunes femmes africaines, visages peints en bleu, blanc ou rouge vif. Les modèles deviennent des sujets artistiques, plutôt que d'être réduits à leur "africanité".
"Une grande partie de mon travail consiste à effacer le temps et l'espace. Je regarde l'universalité. Je veux penser le continent de manière différente", explique t-elle.
- Autorisations pour tout -
Mais en Ethiopie, Aida Muluneh se heurte à l'absence de culture photographique, largement réduite aux photos de mariage. D'autant que dans un pays autocratique et bureaucratique, les photographes sont souvent traités avec hostilité. "La photo est vue avec suspicion", explique-t-elle. "Je peux photographier un simple mur et quelqu?un viendra me demander pourquoi je prends ce mur en photo".
Lorsqu'elle envoie ses étudiants à Mercato, le plus grand marché à ciel ouvert d'Afrique, les jeunes photographes se font rudoyer par des commerçants ou harceler par la police. "Il faut des autorisations pour tout. Et celle donnée par le ministère de la Communication n'est pas reconnue par la police. Cela n'a pas de sens".
Cette année, l'organisation du festival est compliquée par l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis deux mois. Certains lieux ont refusé d'accueillir des expositions par crainte d'être associés à des activités politiques. Les partenaires financiers sont rares et les tirages photos doivent être imprimés à Nairobi.
Il n'empêche. Les photographes éthiopiens sont de plus en plus nombreux: en 2010, ils n?étaient que quatre à participer à Addis Foto Fest, contre une trentaine cette année.
"La visibilité internationale s'accroît", assure Aida Muluneh. "Je vois les talents se développer. On a bien avancé, pas seulement en Ethiopie, mais sur tout le continent."
Mariée et sans enfant, Aicha Macky se retrouve dans une situation ‘’hors norme’’ dans son pays, le Niger. L’histoire qu’elle raconte dans son moyen-métrage ‘’L’arbre sans fruits’’ est son vécu personnel. Le quotidien des femmes ‘’infertiles’’ et de leur lot de souffrances avec délicatesse. Un film de 52 minutes projeté, lors de 3ème édition du festival film documentaire de Saint-Louis.
‘’L’arbre sans fruits’’. Un titre incitatif. Celui du film documentaire d’Aïcha Macky qui a remporté le premier prix moyen-métrage de la 3e édition du festival du film documentaire de Saint-Louis. Si la signification de la métaphore du titre a intrigué, la projection a été bouleversante. La réalisatrice raconte l’histoire d’une femme mariée pendant 5 années sans avoir d’enfants. Personne ne se demande si le problème ne vient pas du mari.
C’est comme si dans certaines sociétés l’infertilité doit toujours être conjuguée au féminin. On ne pointe du doigt que la femme. Ce qu’elle raconte dans le documentaire de 52 minutes n’est pas une supposition et est plus qu’un constat, c’est son vécu personnel.
‘’L’arbre sans fruits est mon histoire personnelle. C’est juste un parallélisme que je fais dans le film en relatant l’histoire de ma mère et mon histoire ; celle d’une femme qui s’est mariée pendant 5 ans sans pour autant avoir d’enfants. C’est mon carnet de vie que j’ai filmé et à travers lequel j’ai sondé la situation d’autres femmes présumées infécondes’’, relate Aïcha.
Paradoxalement, sa maman et sa meilleure amie ont perdu la vie en donnant la vie. Mais, cela n’empêche pas Aïcha Macky de remuer ciel et terre pour donner un héritier à son époux, malgré les risques de mortalité maternelle. Sa vie se résume à deux choses : la tristesse et l’angoisse. Car elle se considère comme ‘’un arbre sans fruit ‘’.
Toutefois, elle essaie toujours de forcer le sourire à chaque fois qu’une personne lui reproche de ne toujours pas avoir d’enfant ou si une autre, en la taquinant, lui demande : qu’est ce que tu attends pour faire un enfant ? ‘’Comme si j’avais la réponse’’, dit-elle, avec amertume. Elle pleure toujours dans son for intérieur.
La douleur de n’avoir pas enfanté, d’avoir perdu une maman en couche, à l’âge de 5 ans, la détruit de jour en jour. Car, elle a fini par divorcer, à cause de la pression de la belle famille. Elle a pris la décision de quitter le domicile conjugal pour libérer son époux de cette pression familiale. ‘’J’étais obligée de l’aider à me dire de m’en aller pour pouvoir le libérer et ne pas l’amener à faire le choix entre une mère et une épouse’’, confie-t-elle.
Elle ne condamne pas pour autant son mari car, selon elle, ‘’les hommes sont parfois victimes du cercle de la belle famille qui leur met la pression et ils finissent par lâcher’’. ‘’Beaucoup de personnes de ton entourage et même tes amis voient mal qu’un homme reste avec une femme qui n’a pas pu lui donner un enfant’’, constate-t-elle.
‘’J’ai divorcé le dernier jour du tournage du film’’
D’après la réalisatrice, le film a été projeté une dizaine de fois au Niger en privé comme en public avec un bon retour. Cela, dit-elle, a amorcé un changement de mentalité par rapport à cette question d’infertilité, car c’est un documentaire qui retrace le parcours d’une femme à la recherche de solutions. Il a permis de soulever des questions, d’ouvrir le débat sur ‘’l’infertilité’’ qui est toujours conjuguée au féminin.
‘’Je n’ai pas regardé le film avec mon mari, parce que j’ai divorcé le dernier jour du tournage du film. Peut-être qu’il l’a vu sur les télévisions qui l’on diffusé. Sa famille, j’en suis sûre, a suivi le film’’, assure-t-elle.
Le critique de Cinéma, Baba Diop a bien ‘’apprécié’’ le moyen-métrage de son ancienne étudiante, Aïcha Macky. ‘’C’est un sujet douloureux. Pour certains hommes, l’infertilité est assimilée à l’absence d’érection, alors que ce n’est pas cela. Dans la mentalité de beaucoup de personnes, c’est la femme qui doit faire l’enfant et c’était important de souligner cette partie’’, dit-il, d’emblée.
Selon M. Diop, ce film d’Aïcha a permis à beaucoup de se libérer pour pouvoir partager leurs souffrances. ‘’C’est bien filmé, bien rythmé. Il n’y a pas de pathos, de peur. On sent la douleur et la souffrance et à la fin, soit on l’accepte soit on est dans l’espérance’’, conclut-il.
Pour la réalisatrice le chemin est encore long. Certes elle a divorcé, mais pour elle, ‘’tant qu’il y a la vie il y a de l’espoir’’. ‘’Je n’ai pas encore dépassé l’âge de faire des enfants. Je souhaite me remarier et continuer mon chemin’’, conclut-elle.
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NADIA MURAD ET LAMIA HAJI, LAURÉATES
PRIX SAKHAROV 2016 : Enlevées et faites esclaves sexuelles par le groupe Etat islamique, les deux jeunes irakiennes qui ont trouvé refuge en Allemangne; s'engagent pour la protection des droits des femmes -
Nadia Murad Basee et Lamia Haji Bachar, victimes puis rescapées du groupe Etat islamique ont reçu le Prix Sakharov 2016 pour la liberté, ce mardi 13 décembre. Enlevées puis faites esclaves sexuelles par les djihadistes, elles ont échappé à leurs bourreaux et ont trouvé refuge en Allemagne. Elles sont devenues des femmes engagées pour défenses d’autres femmes
MATAR BA INVITE À TIRER L’AFFAIRE DE LA DISQUALIFICATION AU CLAIR
Dakar, 7 déc (APS) – Le ministre des Sports, Matar Ba a appelé, mercredi à Dakar, tirer au clair l’affaire de la "disqualification" de l’équipe nationale féminine pour avoir aligné illégalement la joueuse Doungou Camara.
"Tout doit être tiré au clair parce que jusqu’à ce matin, toutes les demandes de la Tunisie avaient été rejetées par la Commission d’homologation et même la CAHB (la Confédération africaine de handball)", a rappelé le ministre aux députés et ensuite à la presse.
Les députés ont voté à l’unanimité le projet de budget du ministère des Sports arrêté à la somme de 17.596.318.640 francs.
Parlant "de décision dure à avaler", le ministre des Sports a expliqué le Sénégal va faire valoir tous ses droits et intérêts dans cette affaire.
"Nous allons tout faire pour défendre nos intérêts et si nous sommes en faute, nous accepterons sportivement la décision", a-t-il dit, soulignant toutefois que sur un autre plan, "on doit voir comment une telle erreur ait pu être commise".
"Un championnat d’Afrique des nations, c’est quand même quelque de chose de très important, on doit en maîtriser tous les rouages", a-t-il insisté, rappelant que le président de la Fédération, Seydou Diouf est sur place.
"Il s’occupera de tout et va donner toutes les informations et on avisera ensuite", a-t-il par ailleurs ajouté.
L’équipe féminine du Sénégal qui a battu celle de la Tunisie sur la marque de 26 à 20 en demi-finale de la CAN qui se joue actuellement à Luanda (Angola), a été disqualifiée de la compétition pour avoir fait jouer "irrégulièrement" une joueuse ayant déjà porté les couleurs françaises.
Dakar, 5 dec (APS) - L’équipe nationale féminine de handball s’est qualifiée, ce lundi, en finale de la CAN de handball après sa victoire 26 à 20 contre la Tunisie et valide par la même occasion sa participation à la prochaine Coupe du monde de la discipline, rapporte l’Agence officielle angolaise (ANGOP).
Les Lionnes ont battu les championnes en titre, la Tunisie (26-20) qui avait jusque-là fait un sans faute dans cette 22-ème édition de la CAN féminine qui se déroule à Luanda, en Angola.
Déjà à la mi-temps, les Sénégalaises avaient devancé leurs homologues (17-11).
Avec sa place de finaliste, l’équipe du Sénégal composte son billet pour la phase finale de la Coupe du monde de handball féminin prévue en Allemagne en 2017.
C’est la première fois dans l’histoire du handball que le Sénégal prendra part à une phase finale de Coupe du monde. Toutefois, les Lionnes avaient été finalistes de l’édition de 1974 et avaient perdu la finale contre la Tunisie.
En 2015, aux derniers Jeux africains, le Sénégal avait obtenu la médaille de bronze à Brazzaville (Congo).
Le Sénégal rencontre en finale le vainqueur de l’autre demi-finale qui oppose actuellement l’Angola au Cameroun. La finale aura lieu ce mercredi à Luanda où a débuté la CAN le 28 novembre dernier.