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23 avril 2025
Femmes
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BOUBACAR BORIS DIOP
DE LA NÉGROPHOBIE DES SOCIÉTÉS ARABES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les transitions démocratiques en Afrique… La CPI… Les violences et humiliations subies par les Noirs en Afrique du Nord et ailleurs…
PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIC ATAYODI DE SENEPLUS |
Publication 07/02/2017
La vieille négrophobie des sociétés arabes, jusqu’ici assez sournoise, est en train de se décomplexer au point de devenir de plus en plus meurtrière
Au Ghana, Nana Akufo-Addo vient de mettre un terme à ce que l'on a appelé avec humour "la ‘’tyrannie des John". Nous venons d'avoir une nouvelle alternance avec le vainqueur qui félicite le vaincu. Le scénario semblait se répéter en Gambie avant la volte face de Jammeh. Dans l’ensemble quelle lecture faites-vous de l’état de la transparence et de la bonne gouvernance en Afrique ?
Il faut reconnaitre que nous sommes loin de l’époque des Bokassa et Idi Amin Dada. S’il y a autant de contentieux électoraux, c’est bien parce que le suffrage universel est devenu la seule source de légitimité politique. Beaucoup de choses sont certes à parfaire et je suis persuadé que cela se fera au fil des ans. Je m’en réjouis, naturellement, mais d’un autre côté, cela me laisse de plus en plus perplexe. Pour ne rien vous cacher, cela m’arrache parfois un sourire bien amer. On a l’impression que les mêmes élites se relaient à la tête de l’Etat, la transhumance rendant par ailleurs quasi impossible tout renouvellement en profondeur de la classe dirigeante. Si l’alternance ne permet pas de relever le défi du changement, elle n’est finalement rien d’autre qu’une façon plus élégante et démocratique de se partager le gâteau national.
Une alternative à la démocratie, ça existe ?
Je n’en connais pas. S’il y en avait une, cela se saurait. Il ne viendra à l’idée d’aucune personne réfléchie de dénoncer la démocratie, on n’a encore rien trouvé de mieux pour éviter l’écrasement des faibles par les plus forts. Je pense toutefois qu’il faut lui donner un nouveau sens, veiller à ce qu’elle ne se transforme pas en une sinistre farce. Nous voyons tous que sous nos cieux le président, une fois élu, ne tient plus trop compte de l’opinion de ses concitoyens. En fait, dans un pays comme le nôtre, il est bien conscient de devoir sa nouvelle position à des lobbies dont les plus puissants et redoutables sont étrangers. Ceux-ci financent de même des groupes de pression locaux qui sont une épée de Damoclès au-dessus de la tête de l’heureux élu et plus ce dernier a des choses à cacher plus ils le trouvent génial. Un chef d’Etat facile à faire chanter sera en effet plus enclin à servir leurs intérêts que ceux de son propre pays. Signe des temps, ce débat fait rage aux États-Unis, la controverse a éclaté avant même la prestation de serment de Donald Trump. C’est amusant de voir les Américains si choqués à l’idée que Trump pourrait être un jouet entre les mains de Poutine car pour la plupart des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, c’est une histoire bien connue que celle de ces fantoches tenus en laisse de l’extérieur. Peut-être aussi faudrait-il chercher de ce côté pour percer ce que j’appelais dans notre dernier entretien les mystères de la politique étrangère de Macky Sall ? On ne peut pas tout réduire à cette dimension éthique, fondatrice de la liberté d’action du leader mais je crois qu’elle est essentielle. En fait, si j’ai un tel respect pour Paul Kagamé c’est parce qu’il est d’une intégrité personnelle au-dessus de tout soupçon. Si ces gens, qui le détestent tant par ailleurs, avaient prise sur lui, il lui serait impossible de prendre les bonnes décisions pour son peuple au point d’obtenir les résultats que chacun peut constater. Au final, c’est bien que les droits des citoyens soient préservés, c’est bien qu’ils soient libres à l’égard de leurs dirigeants mais si ces derniers ne le sont pas à l’égard des puissances etrangeres, l’exercice democratique devient dérisoire.
Trois pays, l’Afrique du Sud, le Burundi et la Gambie ont claqué la porte de la CPI dénonçant sa partialité. Un précédent dangereux ?
Ils ne sont pas les seuls. La Russie a également claqué la porte de la CPI et la Namibie et le Kenya sont sur la même voie. Et quand on sait que la Chine, les Usa et l’Inde n’en ont jamais fait partie, on peut fortement douter du caractère international de cette juridiction. Le reproche qui lui est fait de cibler en priorité les dirigeants africains est tout à fait fondé. Sur dix instructions en cours, neuf concernent le continent et on est à peu près dans les mêmes proportions pour les affaires déjà jugées. J’espère, faute d’un retrait massif et concerté sous la bannière de l’Union africaine, que nos pays vont être de plus en plus nombreux à quitter la Cpi. Je n’oublierai jamais le jour où j’ai entendu son Procureur de l’époque, Luis Moreno Ocampo, valider lors d’une conférence de presse à New York la fable obscène d’un Kadhafi aux abois en train de faire distribuer des caisses de Viagra à ses ‘’mercenaires africains’’ pour leur permettre de mieux violer des femmes arabes… Je ne vois franchement pas comment après cela on peut prendre au sérieux une telle institution.
Comment appréciez-vous le déroulement du procès de Laurent Gbagbo ?
Tout le monde est bien conscient de l’embarras du tribunal. Sans avoir jamais été un admirateur de Gbagbo, je suis de ceux qui le considèrent aujourd’hui comme un otage. Rappelons les faits : à la faveur d’un contentieux électoral, des blindés français forcent les grilles de son palais et plus tard, après une arrestation particulièrement humiliante, filmée sous tous les angles, il est conduit à la Haye dans une opération spectaculaire, style Rambo, et depuis au moins cinq ans des témoins supposés à charge défilent à la barre pour se contredire les uns les autres ou à l’occasion avouer avoir menti sur commande. Je me souviens aujourd’hui de tous les intellectuels qui hurlaient contre Gbagbo, allant jusqu’à lui imputer le massacre de Duékoué au cours duquel des centaines de ses propres partisans avaient été sauvagement assassinés sous le regard impuissant des Casques bleus. Accusée de symboliser dans le conflit ivoirien la justice des vainqueurs, la Cpi a parfois comme des remords, on l’entend alors murmurer timidement le nom de Guillaume Soro mais les impératifs de la realpolitik lui font vite perdre la mémoire. Quant à Blaise Compaoré, personnage beaucoup plus intéressant comme chacun sait – même et peut-être surtout par rapport à la guerre civile ivoirienne – aucun de nos champions locaux des droits de l’homme n’a cru jusqu’ici devoir l’importuner. Pour moi, le cas Gbagbo est simple : si on ne trouve rien contre un accusé, il faut lui rendre sa liberté. L’exemple de Slobodan Milosevic devrait nous faire tous réfléchir : surnommé ‘’Le boucher des Balkans’’, traîné dans la boue, il est mort soudainement, dans des conditions mystérieuses, dans cette même prison de la Haye. Son procès a quand même eu lieu par la suite et il a finalement été reconnu innocent de toutes les charges qui pesaient sur lui… Presque personne n’est au courant de cet épisode parce que les medias dit globaux l’ont passé sous silence. Que l’on me comprenne bien, cependant : je ne suis pas en train de présenter Milosevic en innocente victime d’une juridiction aux ordres des Occidentaux. Je connais beaucoup trop mal la situation dans l’ex-Yougoslavie pour me permettre un tel raccourci. J’estime simplement que le fait mérite d’être signalé parce qu’il est un argument de plus en faveur de la libération de Gbagbo.
Vous étiez au Mali il n'y a pas bien longtemps. La menace terroriste y est toujours bien présente.
Aminata Dramane Traoré organise chaque année une manifestation dénommée « Migrances ». De Dakar, Demba Dembele, Taoufick Ben Abdallah et moi-même avons rallié Bamako pour y prendre part avec d’autres amis. Aminata est très respectée dans son pays, même par ceux qui sont en désaccord avec elle. Comme vous le suggérez, on ne peut pas être à l’heure actuelle au Mali sans parler de la menace terroriste mais ces trois journées de réflexion ont surtout été l’occasion de préparer à notre manière le sommet Afrique-France de Bamako. Nous avons clairement réaffirmé dans un texte notre position sur certains grands sujets de l’heure - le franc Cfa, les Ape et la Cpi – avec en toile de fond la question centrale de la migration. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a ouvert les travaux par une déclaration sans ambiguïté sur le refus de son pays de signer les ‘’accords de réadmission des migrants clandestins’’ que l’Union européenne veut lui imposer. Des migrants venus d’Algérie et de Libye ont fait des témoignages bouleversants et l’une d’elles s’est adressée à l’assistance à partir de Syrte, cette ville libyenne devenue un épouvantable enfer pour les Subsahariens.
"VIOLENCES ET HUMILIATIONS NÉGROPHOBES"
Vous semblez beaucoup réfléchir à toutes ces questions liées à la situation des Subsahariens en Afrique du Nord. Qu'est-ce qui le justifie ?
La question est devenue si importante à mes yeux que j’y reviens sans cesse. Je l’ai longuement abordée il y a quelques semaines dans une interview avec un quotidien espagnol et au cours de cette édition de ‘’Migrances’’ j’ai choisi de centrer mon exposé sur ce seul sujet. C’était d’ailleurs d’actualité puisque quelques jours plus tôt avait débuté en Algérie la rafle de 1400 migrants Africains. Brutalisés, spoliés, insultés – un officiel du nom de Farouk Ksentini, chef d’une Commission de Promotion et de Protection des Droits de l’Homme les accusant publiquement de propager le sida – ils ont finalement été conduits dans des camions de sable à Tamanrasset, c’est-à-dire à près de 2000 kilomètres d’Alger. Là, on en a remis quelques centaines aux autorités nigériennes, les autres restant sur place avec interdiction formelle de quitter les lieux. Nos medias, très excités par l’affaire Jammeh, n’en ont pas soufflé mot. Cette indifférence est à mon avis assez révélatrice d’un certain état d’esprit élitiste : quand un journaliste, un avocat ou un diplomate est molesté quelque part, nous sommes tous révoltés et la levée de boucliers est immédiate mais lorsque des centaines de jeunes jugés pour ainsi dire sans importance sociale sont brûlés vifs, jetés aux requins ou abandonnés comme des chiens dans le désert algérien, cela ne nous indigne pas vraiment. Et ces ratonnades en Algérie ne sont rien à côté des violences et humiliations négrophobes subies par les mêmes migrants au Liban, dans les monarchies du Golfe et dans la Libye post-Kadhafi. On ne doit évidemment pas généraliser : à Alger des voix se sont élevées contre ces exactions et en Tunisie les bonnes volontés sont en train de se mobiliser du mieux qu’elles peuvent contre ce fléau. Le problème n’en est pas moins réel et ce n’est pas en s’obstinant à le nier que l’on va se donner une chance de le résoudre : la vieille négrophobie des sociétés arabes, jusqu’ici assez sournoise, est en train de se décomplexer au point de devenir de plus en plus meurtrière. Et c’est justement pour cette raison que nous ne pouvons plus continuer à nous taire. En réalité nous en parlons souvent entre nous, de ce racisme-là, sans toutefois que cela aille plus loin : chaque fois que des jeunes Camerounais et Sénégalais sont assassinés au Maghreb ou quand l’affaire Mbayang Diop en Arabie Saoudite fait la ‘’Une’’ des journaux. Ce serait bien du reste que la situation de Mbayang Diop soit rappelée chaque jour par les radios privées, systématiquement, pour l’aider à rester en vie. En fait, seule une certaine pudeur nous a toujours empêchés de poser publiquement le débat. L’heure est venue de nous y résoudre, sans haine et surtout pour éviter que la situation ne finisse par échapper à tout contrôle.
Dakar, 3 fév (APS) - La ministre de la Fonction publique, de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service public, Viviane Laure Elisabeth Bampassy, a souligné, vendredi à Dakar, la nécessité d'aller vers la dématérialisation et la déconcentration du processus d'évaluation des agents de l'État.
"Nous sommes, aujourd'hui, dans l'air du numérique et il est important que l'administration puisse les [les nouvelles technologies] utiliser pour améliorer ses performances en allant vers la dématérialisation de ce processus d'évaluation", a-t-elle dit.
Elle s'exprimait au terme d'une visite des travaux des commissions administratives paritaires (CAP).
Les CAP sont composées de 686 commissaires et concourent à l'avancement des agents de l'État au cours de leur carrière. Les dernières élections aux CAP et Conseil de discipline remontent à 2004, date depuis laquelle il n'y a eu que des commissions ad hoc.
Mais le 20 avril 2016, des élections ont été organisées pour évaluer les commissions antérieures. Et la date du 21 novembre 2016 avait été arrêtée pour le début des CAP. Le processus qui arrive à terme concerne aussi bien les agents hors enseignement que les agents de l'éducation.
C'est dans ce contexte que la ministre de la Fonction publique est venue s'enquérir des travaux des commission qui, depuis le 23 janvier, évaluent des enseignants (maîtres et professeurs) au nombre de 15.088.
"Nous sommes en train d'y réfléchir et nous avons au niveau du ministère le projet du fichier unifié des agents de l'État. Autre aspect qui me semble important, c'est aussi d'aller vers une déconcentration, mais il faudra, avant, prendre en compte tous les paramètres", a dit Viviane Laure Elisabeth Bampassy.
Selon elle, avec la dématérialisation et la déconcentration, le travail sera plus transparent, plus performant. "Nous allons évaluer la commission pour mettre en perspective ces améliorations", a-t-elle ajouté.
S'adressant aux commissaires, Viviane Bampassy a soutenu qu'ils font un "travail fastidieux, difficile et minutieux", car ils ont la responsabilité de la carrière de leurs collègues. A cet effet, elle les a invités à faire des "évaluations objectives".
"On se rend compte que tous les agents de l'État, lorsqu'ils doivent compétir, ont sur leur fiche 19, 99. Et c'est pour cela que j'appelle les représentants des agents de l'État et les syndicats à ce que nous puissions ensemble, comme nous l'avons fait dans ce processus, porter cette question", a-elle dit.
La ministre de la Fonction publique a aussi insisté pour qu'à l'issue de cette session, une évaluation soit faite pour les CAP et pour les agents qui n'ont pas concouru faute de note.
"Il faut que nous sachions qu'elle est la responsabilité du personnel de l'agent. Des délais ont été donnés, on a suffisamment communiqué. Il y a, certes, une responsabilité de l'Administration, mais aussi de l'agent qui doit savoir qu'il s'agit de sa carrière et qu'il doit suivre tout ce qui est système de notation", a-t-elle dit.
Saly (Mbour), 2 fév (APS) - La pratique de la césarienne, estimée à 4, 8% du nombre total des accouchements dans les structures de santé sénégalaises, est en deçà de la norme requise par l’OMS, a soutenu jeudi à Saly (Mbour) Dr Dembo Guirassy, gynécologue à la Direction de la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant (DSRSE).
‘’La pratique de la césarienne n’est pas abusive comme on le laisse entendre de plus en plus, il n’y a pas d’excès, l’impression est très loin de la réalité’’, a-t-il dit, en présentant une communication sur les accouchements par césarienne lors d’un atelier d’orientation des journalistes sur la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant.
Le gynécologue précise que selon l’Organisation mondiale de la santé, la pratique de la césarienne doit se situer entre 5 et 15% pour régler les vrais problèmes de santé maternelle et infantile.
‘’L’impression des populations ne constitue pas la réalité. Il n’y a pas d’abus. Si on vérifie, le taux au niveau national est inférieur au minimum requis’’, a-t-il relevé.
Selon lui, la césarienne est pratiquée pour ‘’sauver la vie des mères quand l’accouchement normal pose problème avec une difficulté qui survient subitement’’.
‘’C’est bizarre que les gens pensent qu’on veut juste opérer les femmes. On ne peut pas prévoir une césarienne puisque les complications surviennent pendant le travail et il faut agir en urgence’’, a expliqué Dr Guirassy.
Relevant les signes de danger nécessitant une césarienne, il a énuméré les facteurs de morbidité comme l’étroitesse du bassin, le poids du bébé, l’hypertension, la cardiopathie, le diabète, etc. Le gynécologue a ajouté que ces facteurs constituent un état qui signale une probabilité plus élevée de développer des complications pendant l’accouchement ou une mortalité néonatale.
Le Dr Guirassy explique que c’est pour cette raison que ‘’pour certains cas, on ne peut pas prendre le risque de perdre le bébé ou la maman en la laissant accoucher par voie basse’’.
La pratique de la césarienne concerne surtout les femmes en grossesse âgées de moins de 16 ans ou de plus de 40 ans, a-t-il renseigné. Il a précisé qu’en dehors des césariennes d’urgence, il y a des césariennes programmées (prophylactiques) du fait de certains facteurs de risques comme les maladies chroniques. Il a signalé que les césariennes de convenance sollicitées par les femmes pour ne pas ‘’souffrir au cours du travail ne sont pas constantes".
‘’Il y a moins de risques pour l’accouchement normal [...]", selon le gynécologue, relevant ‘’le caractère judicieux du choix du praticien’’. Il ajoute : ‘’Aujourd’hui, 15% des grossesses ont des complications à l’accouchement".
Sur l’incidence financière avancée pour expliquer l’augmentation de la pratique de la césarienne, surtout dans les structures privées, il a précisé qu’il n’y a pas une différence dans la rémunération du gynécologue entre un accouchement normal et une césarienne.
Ainsi pour cette question, ‘’le rôle des médias dans la promotion de la santé est essentiel pour que l’opinion publique et les décideurs soient bien informés’’, a souligné le responsable de la Communication à la DSRE, Massamba Thioro Sall.
L’atelier de renforcement des capacités des professionnels des médias permettra d’accroître leur connaissance sur les questions de la santé reproductive et de la survie de l’enfant, a-t-il souligné.
"C’est un moment propice pour passer en revue les problèmes et défis liés à la SRSE en vue d’un partage d’informations crédibles sur certaines questions essentielles de santé’’, a-t-il ajouté.
Une vingtaine de journalistes en santé et des animateurs de radios communautaires de Dakar, Mbour, Fatick, Kaolack, Louga et Linguère prennent part à l’atelier qui prend fin vendredi.
Une étude de la «charte des femmes rurales africaines» dite déclaration de l’initiative Kilimandjaro a fait l’objet d’un atelier national d’information et de vulgarisation hier, mardi 31 janvier à Dakar. L’objectif est de sensibiliser les leaders et de faire entendre la voix des femmes sur leurs droits d’accès à la terre dont le taux est estimé à 11 %.
Au Sénégal, des études suggèrent que seules 11% des femmes ont accès à la terre contraire aux hommes qui en contrôlent 62%. L’information est livrée hier, mardi 31 janvier à Dakar, à l’occasion d’un atelier national pour vulgariser l’initiative Kilimandjaro. En effet, la campagne de vulgarisation, d’information et de sensibilisation a pour objectifs de renforcer les femmes rurales africaines dans leur revendication et la défense de leurs droits d’accès à la terre et aux ressources naturelles en Afrique. Elle est aussi destinée à susciter l’intérêt politique des gouvernements nationaux, des parlementaires au développement et des institutions régionales pour la mise en œuvre de la charte des femmes africaines.
En outre, l’étude de la FAO indique que les femmes constituent plus de 60% de la main d’œuvre agricole en Afrique subsaharienne. Et seraient à l’origine de 60 à 80% de la production alimentaire du continent. Elles travaillent 12 heures de plus que les hommes. Mais malgré cet apport capital, seules 15% des femmes agricultrices sont propriétaires de leurs champs et accèdent seulement à 10% des crédits en Afrique de l’Ouest.
Le Document de Politique Foncière (DPF) dont le Sénégal vient de se doter reconnait «qu’en dépit d’une absence incontestable de discrimination au niveau des textes juridiques, la pratique a révélé des difficultés d’accès des femmes à la terre du fait des pesanteurs socioculturelles», selon Moustapha Lo Diatta, Secrétaire d’Etat à l’Accompagnement et à la mutualisation des organisations paysannes. Il a tenu à rassurer que l’accès des femmes à la terre est une réalité juridique au Sénégal. «L’homme et la femme ont également le droit d’accéder à la possession et à la propriété de la terre dans les conditions déterminées par la loi», a-t-il rappelé en vertu de l’article 15 de la Constitution.
Toutefois, il a signalé «qu’un ordonnancement juridique favorable ne suffit pas à satisfaire les besoins foncières des jeunes et des femmes». Le DPF esquisse tout de même des pistes pour rétablir l’équité et la justice sociale face au manque d’accès et de contrôle de ces catégories sociaux au foncier. Il faut rappeler que l’initiative Kilimandjaro ou Charte pour la réalisation des droits fonciers des femmes en Afrique a été adoptée en octobre dernier à Dar es Salam en Tanzanie par des organisations féminines des pays du continent.
DES FEMMES DÉNONCENT LA RÉPARTITION DU FINANCEMENT DE L’ETAT
Ourossogui (Matam), 1er fév (APS) - Les femmes militantes de l’Alliance pour la République, APR, au pouvoir) dénoncent la répartition des 20 millions de frs CFA dégagés par l’Etat pour les groupements féminins de la commune a rapporté, mardi, Mali Basse, leur porte-parole.
"Le maire a mal réparti l’enveloppe de 20 millions frs CFA destinée aux différents groupements féminins de la commune, ne servant que les femmes socialistes et ses amis" a soutenu Mme Basse à des journalistes.
Elle a indiqué que même la commission de distribution instaurée par le ministre Moustapha Diop en charge de la Microfinance et de l’Economie solidaire "a mal réparti les postes donnant 4 aux femmes socialistes et 2 aux militantes de l’APR du reste majoritaires".
"C’est pourquoi nous lançons un appel solennel au président de la République, Macky Sall pour qu’il nous octroie des financements" a-t-elle souligné.
Joint au téléphone par l’APS, le maire de la commune de Ourossogui, Me Moussa Bocar Thiam a ramé à contre-courant, expliquant que "toutes les listes qui nous sont parvenues ont reçu des financements".
"Une cinquantaine de groupements féminins a reçu chacun une enveloppe de 350.000 frs CFA. Les femmes qui parlent n’ont en réalité pas déposé de liste de leurs groupements" a conclu l’édile de Ourossogui.
"L’ACCÈS DES FEMMES À LA TERRE, UNE RÉALITÉ JURIDIQUE’’
Dakar, 31 jan (APS) – L’accès des femmes à la terre est une réalité juridique au Sénégal, a soutenu mardi à Dakar, le Secrétaire d’Etat à l’Accompagnement et à la mutualisation des organisations paysannes, Moustapha Lô Diatta, soulignant que les discriminations notées à ce niveau sont d’ordre coutumières et religieuses.
"L’homme et la femme ont également le droit d’accéder à la possession et à la propriété de la terre dans les conditions déterminées par la loi", a-t-il rappelé, mentionnant l’article 15 de la Constitution.
M. Diatta s’exprimait lors d’un atelier d’information sur "les préoccupations de la femme sénégalaise en matière d’accès et de contrôle des ressources foncières", organisé par huit organisations féminines et de la société civile du Sénégal.
La secrétaire nationale des femmes rurales du Sénégal, Ndiouck Mbaye, la directrice de l’équité et de l’égalité de genre de la femme et de l’enfance, Absa Wade Ngom et la représentante du Conseil économique social et environnemental, Fatou Gueye Sarr, ont pris part à la rencontre.
"L’objectif de cet atelier est d’informer et de vulgariser l’Initiative Kilimandjaro" ou la "Charte pour la réalisation des droits fonciers des femmes en Afrique", qui a été adoptée en octobre dernier à Dar es Salam (Tanzanie) par des organisations de femmes de plusieurs pays.
Le Secrétaire d’Etat a par ailleurs précisé que l’article 15 de la Constitution "garantit le droit à la propriété à la terre aux hommes comme aux femmes".
"Mais, a-t-il expliqué, les réclusions coutumières et religieuses à l’accès à la femme à la terre sont donc en principe à l’origine des disparités".
"La femme a le droit de disposer de son patrimoine propre, comme l’homme, de gérer personnellement ses biens, et de saisir toutes les autorités compétentes lorsqu’elles se sentent lésées par les commissions chargées de d’attribution des terres", a renseigné Moustapha Lô Diatta.
D’après lui, "les ressources naturelles appartiennent au peuple, l’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien être de la population en général, et à être écologiquement durable".
Dans cette perspective, "le président Macky Sall a réaffirmé dès son accession à la magistrature suprême, sa volonté et son ambition, de rendre ce droit effectif en instituant une commission nationale de réforme foncière chargée de lui donner une forme politique et législative".
Il a félicité les femmes africaines à l’initiative de cette rencontre, tout en confirmant la volonté de l’Etat du Sénégal, de les accompagner afin d’atteindre les 15 objectifs qu’elles se sont fixées.
L’initiative Kilimandjaro est un projet regroupant les femmes rurales d’Afrique qui cherchent à faire avancer leurs droits face à la discrimination en matière de droits fonciers et à sensibiliser les décideurs sur les impacts négatifs de cette situation sur les femmes et le développement.
Elle a été lancée en Tanzanie en 2012, lorsque 15 femmes rurales venant de quatre pays différents s’étaient réunies à Dar es Salam pour discuter de l’avenir de leurs droits fonciers.
DES OULÉMAS METTENT EN GARDE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Dakar, 30 jan (APS) - L’Assemblée annuelle de la Ligue islamique des oulémas du Sénégal (RABITA)a de nouveau mis en garde, lundi à Dakar, l’Assemblée nationale contre toute tentative de vote d’une loi tendant à légaliser l’avortement médicalisé.
"L’Assemblée met en garde encore une fois l’Assemblée nationale contre toute tentative de vote de loi tendant à légaliser l’avortement médicalisé, car la Charia l’interdit et tous les Oulémas, particulièrement ceux de la voie Malékite, se sont accordés sur cette interdiction et ce, quel que soit le niveau de la grossesse", a-t-elle fait savoir.
Pour ces oulémas, l’avortement ne doit en aucun cas être pratiqué "sauf si pour des raisons de santé, un rapport médical authentique confirme la nécessité d’enlever la grossesse afin de sauver la vie de la mère".
Cette recommandation a été faite au sortir d’une Assemblée annuelle tenue au sein de la Mosquée El Hadj Oumar Al Foutiyou Tall, en présence des membres de la RABITA dont des imams, des prêcheurs et des marabouts, ainsi que des représentants de la diaspora basée en Europe et aux Etats-Unis.
L’Assemblée a été présidée par Thierno Madani Tall, président de la Ligue islamique des Oulémas, par ailleurs Serviteur de la Communauté Omarienne et Khalife de Thierno Mountaga Ahmadou Tall.
La RABITA des Oulémas a manifesté "sa grande préoccupation par rapport à la perte des valeurs, la dépravation des mœurs, ainsi que la violence dans toutes ses formes et dans tout le pays, illustrées à travers les médias qui constitue selon elle, un marché ouvert à toute forme de perversion."
Ainsi, "l’Assemblée recommande fortement à l’Etat du Sénégal, la création d’un Conseil consultatif regroupant l’ensemble des confréries du pays, afin de faciliter la concertation sur tous les problèmes qui concernent notre religion et notre société".
Elle rappelle à l’Etat du Sénégal la proposition de création d’une Université islamique technique et professionnelle Cheikh Oumar Foutiyou Tall au Fouta, recommandation issue de la Conférence Internationale sur "L’Islam et le Savoir", lors de la 36 ème édition de la Ziarra Omarienne.
L’Assemblée a aussi encouragé la politique étrangère du gouvernement du Sénégal, notamment le rôle qu’il a joué au Conseil de Sécurité sur l’arrêt de l’édification des colonies israéliennes en territoire palestinien.
Elle a "félicité et encouragé les efforts" de l’Etat du Sénégal ainsi que de la CEDEAO pour "la gestion avec fermeté, sagesse et courage, de la situation électorale en République sœur de Gambie", qui a connu une issue heureuse, dans la paix et sans effusion de sang.
Un Nigérian, connu pour avoir été obligé de divorcer 82 de ses 86 épouses par un tribunal islamique, est mort samedi à l'âge de 93 ans, a annoncé lundi un représentant de la famille.
"Baba refusait de prendre des médicaments. C'est ainsi qu'il vivait. Sa famille est toujours intacte. Ses 86 femmes étaient près de lui lorsqu'il est mort," a précisé à l'AFP Salahu Bello.
En 2008, un tribunal islamique qui veille à l'application de la charia (instituée dans 12 Etats au Nigeria) l'avait arrêté pour "mépris ostentatoire des lois religieuses" et pour "union illégale avec 86 épouses". Il lui avait été ordonné de n'en garder que quatre, conformément à l'islam. Mais Masaba - de son surnom Baba (Père) - avait refusé, assurant qu'il n'avait violé aucun principe religieux.
Incarcéré, ses 86 épouses et 20 de ses 170 enfants ont manifesté devant la cour traditionnelle de justice de Minna (capitale de l'Etat), pour témoigner leur soutien. L'affaire avait été finalement suspendue.
Muhammadu Bello Masaba "s'est éteint samedi dans sa maison" dans le centre du Nigeria.
Salahu Bello a déclaré que Bello Masaba avait laissé derrière lui un "héritage de confiance, de compassion et de soumission à Allah". "Il est mort à l'âge de 93 ans, et n'importe qui à cet âge doit s'attendre à avoir des problèmes de santé", a-t-il expliqué.
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"JE NE REDOUTE AUCUN CANDIDAT..."
EXCLUSIF SENEPLUS : Pourquoi les chefs d'Etat et de gouvernement devaient-ils élire Abdoulaye Bathily à la commission de l’UA? En quoi se distingue-t-il des autres candidats? Quelles sont ses ambitions pour le continent - Réponses claires et précises
FRED ATAYODI, FODÉ MANGA ET BOUBACAR BADJI |
Publication 29/01/2017
«Je ne redoute aucun candidat Si le choix est fait sur des bases objectives». Ainsi parle le Professeur Abdoulaye Bathily dans cet entretien exclusif avec SenePlus.Com.
Candidat favori pour remplacer la sud-africaine Madame Dlamini Zuma à la tête de la commission de l’Ua, si cet historien, professeur d’université parle ainsi, c’est que l’homme a des raisons suffisantes. Son CV justifie les propos. Il est bien pourvu d’expériences de longue date aussi bien diplomatiques (maintes fois médiateur dans des crises en Afrique) qu’empirique (en termes de recherche sur des problématiques africaines).
Il s’y ajoute sa carrure, sa stature et sa forte personnalité.
En effet si le choix du président de la Commission de l’Union Africaine UA, se résumait au profil : - expérience professionnelle, diplôme, militantisme politique et associatif, vision panafricaniste-, l’élection d’Abdoulaye Bathily ne ferait l’objet d’aucun doute. Il passerait haut les mains.
Mais étant donné les tractations politico-diplomatiques qui s’y attachent et laissées exclusivement au seul soin des chefs d’Etat, il faudra croiser les doigts.
Panafricaniste dans l’âme et dans l'action, l’historien explique ce qui motive sa candidature et comment il veut repositionner l’Union africaine au cœur de ses différentes missions dans la résolution de crise, de développement... "Ma candidature, dit le Pr Bathily, n’est pas une candidature de circonstance".
Suivez cet entretien fort intéressant et rafraichissant.
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NON AUX MUSULMANS, NON AUX ÉMIGRÉS
Au pas de course, Donald Trump met en oeuvre ses promesses de campagne. L'analyste politique René Lake en parle sur le plateau du Washington Forum
Donald Trump a pris ces jours-ci tout une série de décrets pour la mise en oevure de ses principales promesses de campagne. Va-t-il aller jusqu'au bout ? Quel sort réserve-t-il aux musulstamns ? Quel sort réserve-t-il aux émigrés ? Quels vont être ses rapports avec les femmmes ? Que pensesnt les Africains du nouveau président des Etats-Unis
René Lake est à nouveau parmi les invités du Washington Forum, la grande émission télé de la Voix de l'Amérique où toutes ses questions sont posées.