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23 avril 2025
Femmes
MARCHE POUR LA FIN DES MARIAGES ET GROSSESSES PRÉCOCE
Une centaine d’enfants ont marché ce dimanche à Kolda, pour réclamer la promotion des droits des enfants par la lutte contre les mariages et grossesses précoces
Kolda, 4 Déc. (APS) - Une centaine d’enfants ont marché ce dimanche à Kolda (Sud), pour réclamer la promotion des droits des enfants par la lutte contre les mariages et grossesses précoces.
Sous l’impulsion de "Sos enfants" qui célèbre ses 40 ans de présence au Sénégal, cette marche a été une occasion pour les différents acteurs impliqués dans la protection de cette catégorie de la population de renouveler son engagement à œuvrer pour la lutte contre toutes les formes de violences faites aux enfants.
A Kolda, "Sos enfants" travaille avec quelque 500 enfants, qu’il appuie et encadre.
Munis de pancartes avec les inscriptions "non aux mariages forcés", "non aux grossesses précoces", ces enfants ont tenu à sensibiliser les parents sur les pratiques néfastes qui sont des freins au respect des droits des enfants.
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FEMMES D'AFRIQUE, UNE BRAVOURE À TOUTE ÉPREUVE
Portraits de 5 femmes ouest-africaines qui se battent pour mieux s'en sortir dans leur vie - Un film d'Idriss Diabaté
Le rôle de la femme dans l’équilibre de la famille en Afrique est d’une importance capitale. Elle est capable de grand sacrifice de dévouement de courage. Que soit le plan économique, de l’entretien de son foyer, on rencontre partout sur le continent a des femmes exceptionnelles, braves, battantes et dignes. Dans cette vidéo, le réalisateur Idriss Diabaté dresse les portraits de 5 femmes d’Afrique de l’Ouest dont les différents parcours forcent l’admiration.
Regarder la vidéo.
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ANGELA DAVIS: "LES ÉTATS-UNIS SONT EN TRAIN DE VIVRE UNE CONTRE-RÉVOLUTION"
Critique à l'égard de la campagne de la démocrate Hillary Clinton, qu'elle considère comme une "féministe de la petite bourgeoisie", Angela Davis reproche à la gauche américaine de n'avoir pas su s'adresser aux électeurs blancs des classes populaires.
"L'universalisme ne doit pas chercher à effacer les différences", rappelle-t-elle, se félicitant de l'émergence du mouvement contre les violences policières Black Lives Matter.
À propos de la France, pays auquel elle est profondément attachée, elle s'inquiète de la manière dont la laïcité a été transformée en "une arme contre les musulmans".
"Cela ne fait aucun sens de rêver d'un monde sans racisme, sans misogynie, sans homophobie, sans exploitation de classe dans le contexte d'une planète moribonde", insiste-t-elle en référence aux mouvements de justice climatique.
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PRESENTATION DE "PASS SANTE MOUSSO"
Ouattara Corine Maurice, directrice du Groupe Maurice Communication
Une solution de E-santé est mise à la disposition du public. Il s'agit de stocker des informations relatives à la santé d'une personne.
C'est un objet connecté comme un bracelet, un porte-clé ou un médaillon qui garde les données sanitaires du propriétaire, notamment le groupe sanguin et l'état physiologique.
Les techniques innovantes d'irrigation sont mises en lumière dans cette vidéo. L'usage des technologies de pointe permet une gestion rationnelle de l'eau en matière d'irrigation.
Les agriculteurs sont appelés à en disposer pour faciliter leurs activités et accroître les surfaces irriguées.
Dakar, 29 nov (APS) - L’équipe nationale de handball féminin a été battue 18-31 par celle de l’Angola, mardi, en match comptant pour la deuxième journée de l’édition 2016 de la CAN féminine de la discipline, démarrée lundi à Luanda, annonce l’agence officielle angolaise (ANGOP).
A la mi-temps de ce match, les Angolaises menaient déjà par 16 à 9.
C’est la deuxième victoire du pays hôte de la compétition, qui avait battu la Côte d’Ivoire par 37 à 18, lors de la première journée
Les Lionnes, quant à elles, avaient dominé pour leur première sortie, la RD Congo sur la marque de 28 à 22.
Elles joueront leur 3-ème rencontre contre la Côte d’Ivoire, jeudi, avant de terminer leur match de poule contre le Cameroun, le lendemain vendredi.
Concernant les autres résultats de la deuxième journée, la Côte d’Ivoire a de nouveau chuté devant le Cameroun 17 à 22.
La poule A compte cinq sélections à savoir l’Angola (pays hôte), le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la RD Congo, contre 4 pour le groupe B, avec la Tunisie, championne en titre, la Guinée, le Congo et l’Algérie.
Les sélections qui termineront aux trois premières places de cette CAN représenteront le continent africain au Championnat du monde de la discipline prévu en 2017 en Allemagne.
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CAMEROUN-GHANA ET NIGERIA-AFRIQUE DU SUD EN DEMI-FINALE
Dakar, 28 nov (APS) - Les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football féminin opposeront mardi le Cameroun au Ghana et le Nigeria à l’Afrique du Sud.
Le Cameroun, pays hôte de la compétition, a réussi le carton plein dans sa poule, gagnant ses trois matchs devant l’Egypte (2-0), l’Afrique du Sud (1-0) et le Zimbabwe (2-0).
Dans la poule B, le Nigeria qui fait figure de favori de la compétition, a remporté ses deux matchs contre le Mali (6-0) et le Kenya (4-0) avant d’être contraint au nul par le Ghana (1-1).
La finale de la compétition aura lieu samedi 3 décembre.
« Le mariage est une plus grande affaire qu'on ne peut croire (…) Il y va d'être heureux ou malheureux toute sa vie (…)», a écrit Molière dans sa comédie intitulée l’Avare. Et Aïssatou, une jeune femme, qui vient de souffler sa 40ème bougie, résidant à Thiaroye-Sur-Mer, dans la banlieue dakaroise, ne dira pas le contraire. Elle a vécu le supplice durant ses 17 années de mariage avec un époux qu’elle pensait être « l’homme de sa vie ».
Aïssatou n’a savouré que quelques mois de bonheur. « Tout a commencé au moment où je suis tombée enceinte de notre premier enfant. Au début de notre mariage, je vivais avec sa famille, notamment ses frères et leurs femmes. Un jour, en allant au marché, j’ai surpris la femme de son frère aîné racontant que son mari était fatigué de donner la dépense quotidienne pour toute la famille. Parce que nos maris, le mien, celui de son autre frère, ne donnaient rien. Elle avait même ajouté qu’il avait décidé de quitter la maison pour trouver un autre appartement afin de soulager ses charges. Et les choses se sont passées comme telles, peu de temps après. C’est ainsi qu’a commencé mon calvaire », raconte-t-elle.
Depuis que le frère aîné a quitté la maison, son mari n’a jamais voulu assurer la dépense quotidienne. Ce fut alors le début des bagarres, des injures, au sein du couple. « Il se levait tôt et se rendait au travail sans me laisser un centime. Donc, je devais me débrouiller pour manger. Je venais juste d’accoucher de ma fille aînée et je restais souvent des jours sans manger. J’étais devenue toute maigre, je n’avais même plus de lait pour allaiter la petite», dit-elle les larmes aux yeux. En plus de la faim et la maladie de son enfant, cette dame était obligée de vaincre sa jalousie. Car l’homme amenait sa maîtresse dans leur chambre, tous les week-ends.
« Il m’a donné des coups de poing, je suis tombée avec mon enfant sur le dos »
« A peine un an de mariage, il amenait sa maîtresse à la maison et dans notre chambre. C’était une étudiante, une fille très belle, dépigmentée avec des formes généreuses. Elle venait régulièrement à la maison et parfois, elle venait avec ses amies. Un jour, j’ai interpellé mon mari à ce propos, il m’a sèchement répondu que c’est la fille qu’il avait toujours rêvé d’épouser. Mais que c’est sa mère qui l’a obligé à m’épouser. » Malgré ces violences et se disant que le mariage, c’était pour le meilleur et pour le pire, elle est restée, espérant des lendemains meilleurs. Les années passèrent mais rien ne changea. Ils eurent quatre autres enfants, durant leurs 17 années de mariage.
‘’On s’est marié en 1999 et on a divorcé cette année, en 2016. On n’a jamais eu un moment de bonheur au foyer. Un jour, je venais d’accoucher de notre deuxième fils, il m’a donné des coups de poing à la tête, jusqu’à ce que je tombe avec mon enfant sur le dos. Ce sont les cris de l’enfant qui ont alerté les voisins qui sont venus à notre secours », raconte-t-elle. A ce moment du récit, elle se met à verser des larmes. Mais elle se reprend vite et poursuit. « A son retour du travail, s’il me trouvait dans la cour, seule ou avec mes voisines, il se mettait à m’injurier et m’invitait à venir me battre avec lui. Tant que je n’étais pas blessée, il ne me laissait pas. J’ai eu plusieurs fractures et entorses. » « Le soir dans notre chambre, il lui arrivait de me réveiller au beau milieu de la nuit pour m’insulter. Il me disait : si tu réponds, je te tue. Je t’étrangle », se confesse Aïssatou.
Le combat d’Aïssatou pour obtenir la garde de ses enfants
La dame raconte que son mari ne mangeait jamais à la maison. Il allait au restaurant. Ce n’est pas tout, il avait instruit le boutiquier de ne pas donner de vivres à sa femme. « Même s’il lui arrivait de charger la bonbonne de gaz, et qu’en rentrant à la maison il me voyait cuisiner avec, il soulevait la marmite et démontait le bec. Sans rien dire, j’allais chercher du charbon de bois pour terminer mon repas. Il me disait sans détour : Je vais te faire souffrir jusqu’à ce que tu prennes la décision de partir de la maison. »
‘’Toute histoire a une fin’’, a-t-on coutume de dire. Le mariage d’Aïssatou a pris fin en mai 2016, lorsqu’après quatre plaintes auprès de la gendarmerie, les deux conjoints se sont rendus au tribunal où le divorce a été prononcé. Aujourd’hui, son seul combat est de récupérer ses enfants qui, selon elle, vivent dans de mauvaises conditions avec leur père qui a obtenu la garde légale.
Considérée comme le « sexe faible », la femme doit être, dans nos sociétés africaines, docile et subir sans broncher, ni protester… Ce faisant, elle fait souvent l’objet de brimades. En cette journée mondiale de l’élimination des violences faites aux femmes, EnQuête fait un focus sur ce phénomène sous-jacent mais actuel, à travers des témoignages et le regard éclairé de la sociologueet enseignante-chercheure, Dr Selly Ba. Dans une période marquée par des meurtres crapuleux qui posent la question sécuritaire.
Il est 11 heures. Nous sommes dans les rues du quartier périphérique de Dieuppeul. L’ambiance est animée. C’est l’heure de la récréation pour les élèves de presque toutes les écoles riveraines. Ils courent dans tous les sens des deux voies de la route à la recherche d’un vendeur de petit-déjeuner ou de friandise. Les voitures roulent au ralenti et certains chauffeurs s’arrêtent pour les laisser traverser. D’autres automobilistes moins patients martyrisent leurs klaxons.
Pour les gérants de boutiques, salons de coiffure, ateliers, les activités commencent à peine. Au siège de l’Association des handicapés moteurs du Sénégal, tout le monde s’affaire au travail. On coiffe, on découpe les tissus déjà teints pour confectionner des pagnes, etc. Du côté de l’atelier de chaussures, c’est le moment de découper les talons.
Interrogée sur la violence faite aux femmes, Astou Ndiaye, la cinquantaine, argumente. « On ne peut pas parler de tous les types de violences que subissent les femmes au Sénégal. Certaines filles depuis le bas-âge, surtout quand elles ne vivent pas avec leurs parents, souffrent. Les femmes n’ont que des devoirs, et personne ne se préoccupe de leurs droits », dit-elle, le regard fixe, tout en se frottant les mains.
Insultes, injures et coups, au cœur de la vie de couple
Pour Astou, la violence verbale fait « plus de mal » que celle physique. Parce qu’elle se transforme en rancune qui pousse les femmes à réagir souvent d’une manière inattendue. « Au Sénégal, les gens qui font souffrir les autres sont généralement ceux qui occupent un rang social très élevé. Personne n’en croira ses oreilles si on lui raconte ce qu’ils font », poursuit-elle. Si pour Astou, ceux qui font souvent subir les violences aux femmes sont ceux qui ont un statut social important, la plupart des femmes interpellées indexent les maris.
« Il y a des hommes qui sont sans pitié. Leurs femmes se sacrifient matin et soir à la recherche de quelque chose à ramener à la maison pour la famille, mais une fois qu’elles posent le plat de riz, ce sont des injures, des coups. Il y a des hommes qui agissent de la sorte sciemment, par indiscipline. Ceux qui le font inconsciemment sont généralement les soulards, les drogués, etc.», martèle Marième Guèye, la quarantaine, vendeuse de concombres au marché Castor, non loin de Dieuppeul.
La dame se fait plus précise en racontant : « J’ai une voisine qui était tout le temps battue par son mari. Or, ce denier n’est ni soulard ni drogué. Il était simplement indiscipliné. C’est la femme qui faisait tout pour la famille mais le soir, il la frappait comme une gamine, l’injuriait. J’ai été témoin des faits à maintes reprises.»
« Nos mères ne se sont jamais rendues chez une juriste »
La violence faite aux femmes est un phénomène social contre lequel personne ne peut rien, estiment ces femmes. « La première forme de violence, c’est le fait de rester à la maison pour cuisiner, s’occuper des enfants, des travaux ménagers. Si on y ajoute la violence corporelle, ça devient invivable. La femme est toujours stressée à cause des difficultés qu’elle vit chez elle », indique Mme Fall, une autre dame rencontrée dans les parages.
Et contre toute attente, elle se met à s’en prendre aux victimes de violences qui contactent les femmes juristes pour rechercher une solution. « Les conseils qu’elles donnent souvent ne font pas partie de notre culture. Elles leur conseillent d’entamer une procédure judiciaire. Or, cela ne doit pas toujours être le cas.
Nous ne sommes pas des toubabs ; nous sommes des Africains, de surcroît des Sénégalais. Nous avons nos réalités », dit-elle. Selon Mme Fall, les violences conjugales ont toujours existé mais, « nos mères ne se sont jamais rendues chez une juriste. Aujourd’hui, Dieu merci, leurs enfants ont grandi, et elles ont peut-être oublié qu’elles ont souffert un jour. Je préfère que tout se règle en famille et ne pas mêler les femmes juristes aux vies de couple. Si je vivais ce genre de pratiques, je n’irais pas vers elles. »
Sur cette question, la gent masculine a également son mot à dire. Djimé Touré, chauffeur de profession et avocat des femmes, de dire qu’il y a des hommes qui « ne méritent même pas de prendre une femme ». « Je vous le jure. Si on est marié à un soulard, il vous insultera quand bon lui semblera. Avant-hier, j’ai été témoin d’une scène qui m’a fait très mal. Le gars insultait sa femme en présence de leur garçon, qui est un adulte. Et l’enfant lui a demandé d’arrêter d’insulter sa mère devant lui », narre-t-il.
Mais Abdou Seydi Keïta, la soixantaine, assis à côté du vieux Touré, sous l’ombre d’un arbre en face du terrain de Derklé, a un tout autre avis. « On parle souvent des violences faites aux femmes, alors qu’il y a des hommes qui subissent le pire avec leurs femmes. Pour moi, c’est quelque chose qui touche les deux genres », déclare-t-il avec le sourire.