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23 avril 2025
Femmes
FRED ATAYODI, FODÉ MANGA ET BOUBACAR BADJI
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REINE DES GRAINES
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment démarre-t-on une entreprise avec juste 1500F pour faire du chiffre d'affaire en millions après 12 mois ? Les réponses de Carole KABRÉ, Fondatrice de Neere Cosmétique
Beaucoup trop de gens, très souvent, pensent qu’en matière d’entreprenariat, un budget astronomique est nécessaire pour démarrer. Ce n’est pourtant pas toujours le cas comme nous l’assure Carole Kabré dans cet entretien exclusif. (Voir vidéo, ci-dessus), la patronne de Neere Cosmétique, elle est cette semaine, l’invitée de Parole de Jeunes. L'émission des jeunes entrepreneurs africains.
Etudiante au CESAG, Carole est la fondatrice et manager de Neere Cosmétique, une startup spécialisée dans la fabrication de produits cosmétiques bio.
Si pour le moment l’étudiante n’a pas stratégie de communication huilée, c’est que ses propres cheveux assurent la promotion de son entreprise. Une communication sans frais.
Lancée avec juste 1500F, il y a un an, Neere Cosmétique (NC) fait déjà un chiffre d’affaires honorable, avec des perspectives prometteuses, une ambition no limit. En effet, NC, c’est un petit poucet qui, à peine né, a de grandes ambitions. Carole Kabré vise loin. Elle veut challenger les grands et faire une intrusion dans leur cour.
Son ambition étant, les matières premières nécessaires faisant et sa foi en Dieu aidant, Carole veut concurrencer dans quelques années des géants du cosmétique tels L’Oréal. Un vrai combat de David contre Goliath, pourrait-on dire. Et pourquoi pas ? Etant entendu que dans l’histoire de David contre Goliath, l’on connaît la fin. Carole Kabré nous raconte Neere Cosmétique, ses aspirations...
Originaire du Burkina Faso, la jeune étudiante est d’apparence calme et affable. Un regard innocent et sourire bienveillant. Un discours fluide.
Passionnée d’entrepreneuriat, Carole a toujours médité sur ce qu’elle peut faire pour alimenter son portefeuille : un petit commerce dans son environnement immédiat par-ci, achat et revente de petits trucs par-là. Et donc, la voie royale pour un portefeuille toujours fourni de manière continue, c’est l’entrepreneuriat à proprement parler. C’est la petite histoire de NC.
La jeune entrepreneure est présidente de l’Association des étudiants stagiaires et managers africains du CESAG (ASEMA).
Lorsqu'elle est arrivée au Centre de dépistage à Pobè, dans l'est du Bénin, Folahan avait le visage couvert de nodules: un symptôme de la lèpre. On croit la maladie éliminée, et pourtant la jeune femme fait partie des 210.000 patients diagnostiqués chaque année dans le monde.
Cette cultivatrice, qui ne connaît pas son âge, a immédiatement été mise sous traitement. Si elle le prend bien pendant un an, et s'il n'y a pas de réactions, elle sera complètement guérie.
Son enfant de 4 ans devra également être suivi car la maladie est particulièrement infectieuse. Associée au Moyen-Age dans la conscience collective, la lèpre atteint la peau et les nerfs et crée des lésions irréversibles aux mains, aux pieds et aux yeux.
Pour l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la lèpre n'est plus un problème de santé publique depuis 2000, avec, à l'échelle mondiale un taux de prévalence mondial inférieur à 1 cas pour 10.000 personnes.
Pourtant, au Bénin la maladie n'est pas éradiquée et on recense chaque année 150 à 200 nouveaux cas, dont 10% d?enfants. Un chiffre stable depuis 10 ans.
"C'est sûr que la lèpre touche moins de monde que le paludisme. Mais ici, 25% des cas dépistés ont déjà des incapacités graves et invalidantes", explique Dr. Roch Christian Johnson, président de l'Association Mondiale contre la Lèpre, de passage au Bénin dont il est originaire.
Le Centre de dépistage de Pobè a été construit en 2000 autour de l'ancienne léproserie, située en plein centre-ville, par la Fondation Raoul Follereau. Cet organisme caritatif privé français porte le nom de celui qui a créé en 1945 les Journées mondiales des Lépreux. Elles se tiendront cette année du 27 au 29 janvier, pour rappeler que la maladie n'est pas éradiquée.
- 'Les patients arrivent trop tard' -
Pobè se trouve dans une zone endémique frontalière avec le Nigeria, pays le plus peuplé du continent, qui enregistre à lui seul 4.000 cas de lèpre chaque année.
"Les patients arrivent toujours trop tard, quand ils ont des plaies avec gangrène", se désole le Dr. Thierry Gateau, directeur du centre de Pobè.
Car dans cette zone rurale, les lépreux sont surtout des paysans.
Comme Pascal Boton. Cet homme explique avoir été diagnostiqué il y a une vingtaine d?années. "Des infirmiers venaient me donner le médicament, et puis ils ne sont plus venus", raconte-t-il à l'AFP.
Sans suivi régulier, les séquelles se sont aggravées. Un de ses pieds s'est retourné sur lui-même. Il continue à travailler la terre, sa seule ressource, mais lorsqu'il se blesse, il ne ressent aucune sensation. Une infection, et c'est l'amputation.
L'enjeu est de dépister la lèpre assez tôt. Des équipes mobiles vont dans les villages, réalisent des prélèvements qui seront ensuite analysés dans le laboratoire du centre.
- Malédiction -
"C'est sensible. Ici, la lèpre est associée à la malédiction, alors on prétend que l'on vient étudier des maladies de peau", témoigne le Dr. Annick Chauty, une Française qui a passé 15 ans au sein du centre.
Maisons rasées, champs saccagés, femmes répudiées, tout est fait pour chasser les malades, souvent handicapés par les séquelles de la lèpre.
Au Bénin, "on pense que c'est une maladie envoyée" par un mauvais sort, ajoute le Dr. Ambroise Adeye, chirurgien pour la Fondation et l'hôpital public de Pobè. "Les lépreux vont d'abord voir les guérisseurs, et ça s'aggrave. Ensuite, ils attendent d'avoir de l'argent pour consulter" un médecin.
Le traitement, composé de trois antibiotiques, est pourtant gratuit et prescrit dans les dispensaires du pays.
Pour le faire savoir, le Programme national de lutte contre la lèpre du ministère de la Santé diffuse des messages sur les radios communautaires et fait de la prévention.
Oladélé, lui, est guéri depuis trois ans. Seule trace de la lèpre: des doigts légèrement recourbés en griffe. Aujourd'hui, ce jeune homme de 24 ans est barbier dans un salon de coiffure tout neuf à Pobè.
"Je ne voulais pas retourner aux champs. Le centre m'a proposé des formations, j'ai choisi la coiffure", dit-il. Il manie sans problème le rasoir et les ciseaux, grâce aux séances de kinésithérapie.
Les clients sont-il au courant? "Certains savent, d'autres non."
Son patron le soutient, sa famille aussi, elle a d'ailleurs payé son apprentissage. Quand ce n'est pas le cas, la Fondation Raoul Follereau prend en charge la réinsertion.
"Il y a une meilleure acceptation (qu'auparavant) mais il faut accompagner les anciens lépreux", analyse le Dr Gateau.
Pour lui, il est possible d'éradiquer la lèpre, à une condition: "Il faut que le pays se développe. La lèpre reste une maladie de la pauvreté".
Révélé par Jeune Afrique Business+ le 23 janvier, le départ d'Evelyne Tall-Daouda, numéro deux du groupe bancaire panafricain, a été confirmé dans un communiqué de presse du groupe bancaire panafricain. Portrait d'une pionnière.
Dans un communiqué envoyé le 25 janvier, Ecobank a confirmé l’information révélée le 23 janvier par Jeune Afrique Business+, nouveau service d’informations professionnelles : Evelyne Tall-Daouda quittera le groupe bancaire panafricain le 31 janvier 2017, dans le cadre d’une « retraite anticipée ». Nous mettons en ligne à cette occasion son portrait, publié initialement en octobre 2016 dans le Hors-Série Spécial Finance de Jeune Afrique.
Avec dix-huit années passées chez Ecobank, l’histoire professionnelle d’Evelyne Tall-Daouda se confond avec les grandes étapes du développement du groupe. Son ascension a été aussi rapide que le rayonnement de l’institution panafricaine, désormais active dans 36 pays africains, un record. « Ma promotion est due à mon sens de l’éthique, de l’humilité et de l’intégrité. J’ai aussi su saisir les opportunités qu’offrait la banque », confie celle qui, depuis 2012, est directrice générale adjointe d’Ecobank. Véritable numéro deux, elle s’occupe notamment de la gestion des relations du groupe avec les régulateurs afin d’en assurer la stabilité et joue un rôle stratégique sous la direction d’Ade Ayeyemi, son directeur général, recruté en 2015.
Rien ne prédestinait pourtant la Sénégalaise à devenir l’une des banquières les plus puissantes du continent. Et sûrement pas sa formation littéraire à l’université de Dakar. « Mon parcours est atypique, concède cette grande timide, qui se tient à distance des médias. Après ma licence d’anglais, option littérature américaine, j’ai obtenu une bourse pour l’école supérieure d’interprétation et de traduction de Paris. Mais les lenteurs administratives du Sénégal m’ont fait basculer sur l’École des attachés de direction, devenue l’École de management de Paris, pour ne pas perdre ma bourse », explique-t-elle, assise dans ses bureaux du siège d’Ecobank, à Lomé, avec une vue panoramique sur l’océan Atlantique.
Dans ma carrière, j’ai ressenti beaucoup de solitude en tant que femme
De retour au Sénégal, elle effectue un stage à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à Dakar, avant de rejoindre l’américaine Citibank, où elle restera dix-huit ans. En 1998, Ecobank la recrute comme directrice générale adjointe de sa filiale malienne. Un an plus tard, elle en devient la directrice générale. Retour ensuite au Sénégal pour gérer la filiale locale à partir de 2000. La haute direction d’Ecobank lui confie cinq ans plus tard les rênes de la zone de l’UEMOA, couvrant huit pays. Très vite, une nouvelle promotion attend Evelyne Tall-Daouda : elle reçoit pour mission de parachever l’expansion du groupe sur le continent, notamment en Afrique centrale et en Afrique australe.
« Dans ma carrière, j’ai ressenti beaucoup de solitude en tant que femme, dans les conseils d’administration de haut niveau et par rapport à des collègues qui avaient une bonne capacité de réseautage. Pourtant, cela ne m’a pas affaiblie », assure celle qui dit n’avoir eu ni mentor ni modèle.
Son père, l’écrivain sénégalais Chérif Tall, lui a transmis la passion du mot
En près de deux décennies à Ecobank, la Sénégalaise a eu à travailler avec des hommes au fort tempérament, en commençant par le Nigérian Arnold Ekpe, un homme de poigne, puis avec Thierry Tanoh. Durant la crise qu’a traversée l’éphémère directeur général ivoirien du groupe, Evelyne Tall-Daouda est restée, comme à son habitude, discrète. Pourquoi ne pas avoir tenté de prendre le leadership ? Par deux fois au moins, avant le choix de Tanoh et avant celui d’Ayeyemi, elle s’est portée candidate au poste le plus prestigieux du secteur bancaire africain. Sans succès…
Réseau
Evelyne Tall-Daouda, qui se dit proche de Linah Kelebogile Mohohlo, la gouverneur de la Banque centrale du Botswana, ambitionne d’organiser et de regrouper au niveau de la sphère francophone les quelques femmes qui occupent des postes de direction, de façon à créer un réseau solide. Les longues journées de travail et les semaines de voyage – trois sur quatre dans le mois – ne la contrarient pas. « Je n’ai pas vraiment décidé de ma vie, mais je suis une femme complète, une bonne professionnelle, une bonne épouse, une bonne mère de famille, une bonne fille et une bonne citoyenne », confie-t-elle.
Même si Evelyne Tall-Daouda se dit encore loin de la retraite, elle ne perd pas de vue son projet d’écrire un livre pour les générations futures. Fille de l’écrivain sénégalais Chérif Tall, la directrice générale adjointe d’Ecobank dit avoir conservé sa passion pour la littérature malgré un agenda chargé. « Mon père m’a transmis la passion du mot et surtout le goût du partage, qui est une preuve de générosité. Cependant, dans mon livre, je ferai preuve de constance dans mon sens de l’éthique. Il y a des choses dans le milieu de la banque qui ne seront jamais dites », précise cette professionnelle aguerrie.
«LE JOUR OU LA FEMME DECIDERA DE VOTER...»
AÏSSATA CISSE HAÏDARA DITE CHATO, EX-CANDIDATE A LA PRESIDENTIELLE MALIENNE
Denise ZAROUR MEDANG (A Bamako) |
Publication 25/01/2017
Seule femme candidate à l’élection présidentielle du 28 juillet 2013, Mme HaïdaraAïssataCissé dite Chato, député élue à «Bourem» dans le nord du Mali, est un cas atypique dans le champ politique malien. Pour bien de raisons qui ont été d’ailleurs un prétexte pour Sud quotidien de dresser le portrait de cette battante ou icone rencontrée à Bamako, en marge du forum des femmes « Genre et développement » en prélude au sommet Afrique France qui s’y est tenu du 13 au 14 janvier dernier. Zoom sue un député qui ne manque pas l’occasion pour dénoncer la défaillance des femmes dans la politique, tout en arguant que « le jour où la femme décidera de voter pour la femme, les choses vont bouger».
Du syndicalisme à l’engagement politique
La député Aïssata Cissé Haïdara est très connue dans le monde syndical. « J’ai démarré en tant que syndicaliste pour sauver l’entreprise. Cela n’a pas été possible à cause de la volonté politique. Cette situation m’a amenée à m’engager dans la politique, car je me disais, qu’en le faisant, je pourrais aussi changer les choses», a-t-elle fait savoir. Ce fut alors le début d’une longue et épineuse aventure qui l’a amenée en 1997 à se présenter aux élections législatives, hélas sans succès. « Je suis de «Bourem» dans le Nord du Mali. Là encore, la religion ne pouvait pas comprendre qu’une femme cherche à avoir des responsabilités ». L’élue «chato», malgré cette défaite, ne se décourage pas. Elle revient en 2007 avec des arguments plus convaincants et voila qu’elle est nommée député. Très engagée dans la recherche de la paix au Mali, la député « chato » fera ainsi savoir : « les temps forts de mon engagement peuvent être trouvés pendant l’occupation du Mali où j’ai joué un rôle déterminant en bravant les Djiadistes, les membres du Mnla,en leur portant la contradiction. J’étais tout le temps dans les chaines internationales. Et cela a été un moment déterminant dans ma vie, surtout que j’ai subi des menaces de mort qui ne m’ont pas découragé », a-t-elle fait savoir.
CANDIDATE A LA PRESIDENTIELLE DE 2013
Aïssata Cissé Haïdara sera dans la foulée candidate à l’élection présidentielle malienne de 2013. Pour elle, ce fut une grande expérience avec des hauts et des bas. Toutefois, elle a avancé : « je ne le regrette pas, car cela m’a permis de savoir jusqu’où peuvent aller les femmes». Membre du PDES (Parti pour le développement économique et la solidarité), Aïssata Cissé Haïdara ne s’est pas présentée à la présidentielle sous la bannière de son parti politique, mais plutôt d’une coalition. Et d’expliquer : « la crise que traverse la classe politique dans son ensemble n’épargne pas ma propre famille politique ou du moins ses dirigeants et j’en suis consciente. Je l’ai déjà dit, notre pays connait une crise multiple et la plus profonde est celle des politiques qui, à cause de petits calculs et de compromis, ne sont pas en mesure de faire les bons choix, ceux de l’intérêt général du Mali et des Maliens ». c’est la raison pour laquelle, a-t-elle fait comprendre, «…j’ai décidé de poursuivre ma candidature, la grande majorité de la base du PDES m’a soutenue et ils font partie de l’Alliance CHATO 2013. Comme d’autres, ils ont rejoint cette alliance pour soutenir ma candidature indépendante et populaire, c’est-à-dire portée par la base et la société civile ».
LE SENS D’UN COMBAT
Quid de sa vision et du sens de son combat ! Aïssata Cissé Haïdara dira : « J’ai changé de vision et de combat après ma défaite la présidentielle de 2013 ». Aujourd’hui, il est question de faire comprendre aux femmes qu’elles ont tort de ne pas faire confiance à leurs semblables. « Au départ, ce sont les femmes même qui ont payé les 10 millions de caution pour que je me représente. J’avais leur soutien complet. Tous les hommes qui étaient candidats, au nombre de 27, ont fait leur campagne de lancement au Palais de congrès avec 1000 places. Pour ma part, je l’ai fait au Palais de la culture avec 3000 places et c’était plein à quel point que l’on était obligé de mettre des écrans géants pour permettre à la foule qui était dehors de vivre cet instant».
Et de poursuivre : «ce jour même, il y a une femme qui est à l’Union européenne et qui m’a dit qu’on a échoué. Elle avait raison, car mes adversaires ont changé de stratégie et ils ont convaincu les femmes individuellement pour qu’elles les suivent. Le vendredi, on devait clôturer la campagne mais la veille, il y a eu des défections et même des déclarations à la radio pour dire non à ma candidature » a-t-elle fait comprendre. Pour la député «Chato», cette expérience vécue lui a permis de comprendre que les femmes aiment bien accuser les hommes alors que ce sont elles mêmes qui ont des problèmes. «Car autant je peux comprendre que, pour les postes nominatifs, c’est la volonté des politiques, mais pour les postes politiques, ce sont des élections. En général, les femmes font la campagne pour les hommes, pour qu’ils soient élus. Cependant, le jour où la femme décidera de voter pour la femme, les choses vont bouger. Mais on n’est pas solidaire» se désole-elle. Dans la foulée, Aïssata Cissé Haïdara révélera que son combat, aujourd’hui, reste de convaincre les femmes de se soutenir mutuellement pour faire bouger les choses. Et comme elle le dit : « je suis en train de faire un travail de fond chez les femmes pour leur montrer qu’elles peuvent se présenter et qu’elles ont les potentialités de le faire».
EN MARCHE VERS LA PARITE
Autre chose qui fige le volontarisme de Aïssata Cissé Haïdara, la question de la parité. «En parlant de parité, le Mali est à 30%. Ce progrès, je l’apprécie à sa juste valeur et je peux dire en tant que président du Réseau des femmes parlementaires du Mali que j’ai joué un rôle déterminant dans ce combat» déclare la député «Chato».
De son avis, cela a été difficile, car au moins, à cinq reprises, le projet a été présenté à l’Assemblée nationale pour être rejeté. «Il a fallu qu’on fasse des stratégies et j’ai proposé que chaque femme député essaie de convaincre 4 hommes. Puisqu’on était 14 femmes sur 137 députés, on l’a fait et moi seule, j’en ai convaincu 18. Et c’est ainsi qu’on a pu faire passer notre loi», souligne la ressortissante de Gao. Et d’attester pour finir : « on a eu le soutien politique, c’est malhonnête de ne pas le dire, car le président de la République s’est impliqué personnellement ». Seulement pour la donne liée à l’institution de la parité, Aïssata Cissé Haïdara avance que c’est un progrès qu’il ne faut pas quantifier et qu’aujourd’hui, l’urgence est de faire en sorte que dans l’application, cela soit une réalité.
PAR NOTRE REPORTER FODÉ MANGA
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ADAMA BARROW, ON COMPTE SUR VOUS...
EXCLUSIF SENEPLUS - Des transporteurs du garage Bignona de Grand Yoff expriment leur espoir de voir s'améliorer fortement les conditions de traversée de la Gambie
Notre reporter Fodé Manga est allé à la rencontre des transporteurs du garage Bignona de Grand Yoff qui expriment leur espoir de voir s'améliorer fortement les conditions de traversée de la Gambie.
LE "TRIOMPHE DE LA SOLUTION NON-VIOLENTE" EN GAMBIE SALUÉ
Ziguinchor, 22 jan (APS) – Des associations féminines leaders de la Gambie, du Sénégal et de la Guinée Bissau ont salué dimanche à Ziguinchor (sud), le dénouement de la crise postélectorale gambienne et le "triomphe de la solution non-violente".
"Le Forum des femmes de l’espace Sénégal-Gambie-Guinée Bissau exprime toute sa satisfaction suite au triomphe de la solution non-violente dans le dénouement de la crise politique en Gambie", indique cette structure.
Dans une déclaration transmise dimanche à l’APS, le Forum des femmes de l’espace Sénégal-Gambie-Guinée Bissau pour la paix et la sécurité salue "la fermeté, mais surtout l’ouverture au dialogue de la CEDEAO pour la restauration de la démocratie’’ en Gambie.
De même, cette fédération d’organisations féminines de la Sénégambie méridionale souhaite un "retour à la normale dans une démocratie stable et une paix durable".
Le Forum qui fédère plusieurs organisations dont la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (PFPC) adresse des "encouragements et félicitations à l’armée gambienne qui a su écouter son peuple, les médiateurs et toutes les personnes éprises de paix au profit d’une solution pacifique".
Les femmes de la Sénégambie méridionale disent partager le "désarroi et l’inquiétude des populations et surtout les femmes et enfants qui se sont déplacés et réfugiés massivement vers des abris plus sûrs tout en espérant que chacun pourra retourner chez soi sain et sauf".
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DES CENTAINES DE MILLIERS D'AMÉRICAINS DÉFILENT CONTRE TRUMP
Bonnets roses sur la tête, des centaines de milliers de personnes, femmes surtout, ont participé samedi aux Etats-Unis aux "Marches des femmes" organisées pour la défense des droits civiques et contre le président Donald Trump investi la veille.
La manifestation, née d'un simple appel sur Facebook émanant d'une grand-mère, Teresa Shook, et organisée le lendemain de l'investiture du républicain, témoigne à elle seule de la fracture de la société américaine.
Dans la capitale, où avait lieu le plus grand rassemblement, 275.000 voyageurs avaient pris le métro en fin de matinée, soit 50% de plus que pour l'investiture de M. Trump la veille à la même heure, selon l'autorité de transport WMATA.
Les organisateurs ont en outre relevé leur estimation de participation de 200.000 à 500.000 personnes, selon le maire adjoint de Washington, Kevin Donahue.
La foule était particulièrement compacte sur Independence Avenue à Washington où des centaines de milliers de personnes ont marché jusqu'aux abords de la Maison Blanche.
Des milliers de personnes qui n'avaient pas pu y accéder marchaient sur le National Mall voisin, l'esplanade du centre de la capitale, où vendredi une foule de partisans de Donald Trump ont assisté à son investiture comme 45e président des Etats-Unis.
L'ancien secrétaire d'Etat John Kerry, qui a quitté ses fonctions vendredi, figurait parmi les manifestants.
La mobilisation pour M. Trump "était vraiment faible. Ca ne ressemblait pas du tout à l'investiture d'Obama où le pays tout entier était sincèrement heureux", a souligné Kathy Small, une professeur de 67 ans venue d'Arizona.
Donald Trump n'aurait réussi à rassembler qu'environ un tiers de la foule qui avait acclamé Barack Obama en 2009 (1,8 million de personnes), selon un expert cité par le New York Times.
- 'L'espoir, pas la peur' -
Plusieurs autres manifestations avaient également lieu à Boston, New York (nord-est), Denver (ouest) ou Los Angeles (ouest), où 150.000 personnes étaient attendues.
A Chicago (nord), la marche s'est transformée en rassemblement compte tenu de l'affluence et réunissait quelque 250.000 personnes, selon les organisateurs.
Des marches similaires ont réuni des dizaines de milliers de personnes dans les villes d'autres pays, comme Sydney, Londres ou Paris.
"L'espoir, pas la peur", "merci de vous lever, de vous exprimer et de marcher pour nos valeurs @womensmarch. Important comme jamais. Je crois vraiment que nous sommes toujours plus forts ensemble", a tweeté à leur adresse l'ancienne rivale démocrate de M. Trump, Hillary Clinton.
"De toute ma vie, je n'aurais jamais pensé que l'Amérique puisse avoir un président en qui je n'ai pas confiance et que je ne respecte pas. Ses liens avec la Russie me terrifient", a dit à l'AFP Gerri Ingerson, 58 ans, qui dirige une agence de voyage à Baltimore.
Plusieurs personnalités sont venus soutenir la marche de Washington. "Je ne pense pas que (Trump) ait accédé au pouvoir. Le pouvoir est ici", a lancé le cinéaste Michael Moore. "Je (vous) respecte (Donald Trump) mais je demande que vous me souteniez, moi, ma soeur, ma mère", a ajouté l'actrice Scarlett Johansson.
Beaucoup de manifestants portaient des bonnets roses à oreilles de chat ("pussy hats"), devenus le symbole de l'opposition à Donald Trump.
Le terme "pussy" désigne en anglais l'animal domestique, ou le sexe féminin. C'est ce mot que Donald Trump avait utilisé dans une vidéo qui avait fait scandale en octobre, où il se vantait de pouvoir "attraper" les femmes "par la chatte".
- Bowling à la Maison Blanche -
Le nouvel homme le plus puissant du monde n'a pas réagi à cet événement, mais a tweeté qu'il était "honoré de vous servir, le grand peuple d'Amérique, en tant que 45e président des Etats-Unis".
Donald Trump a assisté samedi matin à la cathédrale nationale de Washington à un office oecuménique.
Puis la famille présidentielle a joué au bowling à la Maison Blanche, a indiqué sur Twitter le fils du nouveau président, Donald Jr.
Le président s'est rendu l'après-midi au siège de la CIA, en banlieue de Washington, "impatient de remercier les hommes et les femmes de la communauté du renseignement", selon son porte-parole Sean Spicer. Une visite lourde de symboles après ses critiques contre les agences américaines de renseignement.
Jamais depuis 40 ans un président des Etats-Unis n'a suscité une telle défiance à sa prise de fonctions.
Avant même d'avoir achevé ses premières 24 heures à la Maison Blanche, le nouveau président républicain se retrouve interpellé par de multiples catégories d'Américains d'origines très diverses, mais fédérés par une même inquiétude.
"Je ne peux pas soutenir un programme de haine et d'intolérance", a déclaré à Washington Michele Phillips, 45 ans, venue de Troy, dans l'Etat de New York.?
REPORTAGE DE FODÉ MANGA
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KHALIFA À LA MÉDINA
EXCLUSIF SENPLUS - Le maire de Dakar parle de la mobilisation de ses troupes
La comédienne Marie-Louise Asseau décédée il y a environ un mois a été honoré à titre posthume à la dignité d'Officier de l'Ordre de Mérite culturel de la Côte d'Ivoire par le ministre de la Culture Maurice Bandaman.
Les insignes de cet honneur sont confiés à sa famille. L'annonce a été faite en marge de la cérémonie de la levée du corps en présence des autorités politiques, des artistes et amis.
Parents et famille continuent de verser les larmes pour la perte de cette artiste talentueuse.
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DANS LA PEAU DES TANNEUSES
Visite de la tannerie traditionnelle de Guédiawaye
Héritières d’un savoir-faire ancestral, les femmes maures de Wakhinane Nimzatt pratiquent toujours la tannerie. En plus des problèmes sanitaires, les tanneuses font face à des difficultés de commercialisation de leurs produits. Mais, l’appui récent de l’Etat donne des lueurs d’espoir aux professionnels de la filière.
Vêtue d’un tee-shirt marron assorti d’un pagne beige maculé, les mains nues, une femme écharne des peaux de bêtes avec un long couteau. A quelques mètres de là, équipées de simples gants, d’autres poncent les peaux dans de grandes bassines remplies de produits toxiques.
Un peu plus loin, de jeunes filles empilent des bouts de peaux, destinés à produire du cuir tanné. Une odeur âcre et entêtante dégage des monticules d’immondices et des flaques d’eau souillée.
L’atmosphère est irrespirable. Au milieu de cette cohue, une centaine de femmes s’activent telles des abeilles d’une ruche. On est à la tannerie de Wakhinane Nimzatt en plein cœur de la banlieue dakaroise. Cette activité est pratiquée par la communauté maure.
Dans cette ethnie, l’antique savoir-faire du tannage est avant tout une affaire de famille qui se transmet de génération en génération. «Comme la plupart des gens qui travaillent ici, j’ai appris le métier à bas âge sous l’ombre de mes parents. Aujourd’hui deux de mes enfants m’aident dans le travail», explique Fatou Aïdara présidente de l’association des tanneuses de Guédiawaye.
Les travailleuses utilisent des méthodes traditionnelles pour tanner et traiter des peaux sélectionnées avec le plus grand soin. Avant d’être transformée en cuir, la peau passe par plusieurs étapes. D’abord les peaux achetées sont enduites de sel qui stoppe le processus de putréfaction.
Ensuite, elles sont plongées dans des cuves remplies d’une décoction de nép-nép (acacia andosonii) pendant une semaine. Après ce traitement les peaux sont écharnées, épilées et doivent à nouveau séjourner dans une solution de chaux et d’acide sulfurique.
Au bout du processus, les peaux sont séchées sous le soleil et étirées à l’aide de petits piquets. Les produits finis sont empilés en attendant leur commercialisation. Le travail est long et fastidieux.
La pénibilité de ce travail ajoutée aux mauvaises odeurs et à la manipulation de produits toxiques expose les femmes tanneuses à d’énormes problèmes sanitaires. « Je ressens des douleurs musculaires et des problèmes de dos.
Dans la tannerie plusieurs femmes connaissent des crises d’urticaire», se plaint, Ndèye Aïdara, une tanneuse d’une cinquantaine d’années.
Pollution
Le tannage traditionnel entraîne aussi de sérieux problèmes environnementaux. Chaque jour, ce sont des volumes importants d'eau polluée qui sont vomis dans l’étang qui se trouve à proximité de la tannerie, sans aucun retraitement. Un cours d’eau qui fait la joie des populations riveraines.
Certains enfants se baignent pourtant dans ces eaux putrides. Devant la pollution due à la tannerie, les populations ne savent plus où donner de la tête.
« Les enfants du quartier souffrent souvent de maux de tête, d’irritations de la peau et des problèmes respiratoires. Il est impossible de vivre en bonne santé dans cette atmosphère polluée», peste Ibrahima Faye qui sollicite l’intervention des autorités pour la délocalisation de la tannerie dans un endroit éloigné des habitations.
Difficultés
L’activité de tannage traditionnel constitue le principal moyen de transformation des peaux de bêtes sur le territoire national. Les rares tanneries industrielles exportent l’essentiel des peaux brutes et les Wet Blue.
Du coup les tanneuses traditionnelles se contentent de la portion congrue. Pour trouver de la matière première, les tanneuses se ravitaillent principalement lors de la fête de Tabaski où des milliers de petits ruminants sont sacrifiés.
En dehors de la Tabaski, les tanneuses s’approvisionnent presque exclusivement au niveau de l’abattoir de Dakar. « Ce sont les équarrisseurs de la Sogas qui nous vendent des peaux d’ovins, de bovins et de caprins.
Mais comme nous n’avons pas de moyens, ils nous donnent les peaux trouées et de mauvaise qualité. Les peaux de premier choix, plus cher, sont vendues aux exportateurs », soutient Fatou Aïdara.
Les tanneuses achètent entre 300 et 600 F CFA la pièce. Une fois, les peaux tannées et transformées en cuir, elles sont revendues entre 1000 et 3000 FCFA, en fonction de leur qualité. Malgré le dur labeur pour travailler les peaux, la marge bénéficiaire est trop tenue.
Pis encore, les tanneuses peinent à trouver acquéreurs de leurs produits. « A cause de la concurrence féroce des Chinois qui importent des produits en plastique ou en matières synthétiques moins chers que ceux en cuir, nous avons un problème de débouché», se désole Fatou Aïdara. Les cordonniers qui constituent l’essentiel de la clientèle des tanneuses se rabattent sur les matériaux moins onéreux pour confectionner chaussures, sacs et autres accessoires de vêtements jadis faits en cuir.
Dans l’exercice de leur activité, les tanneuses sont confrontées à d’autres problèmes comme le manque d’eau. « Il n’y a pas d’eau courante dans la tannerie. Nous sommes obligées d’aller puiser de l’eau au niveau de l’étang du quartier», déplore, Ndèye Aïdara.
Face à ces difficultés, les autorités publiques ont pris l’option de soutenir la filière. Actuellement, le ministère de l’Elevage et des Productions animales (MEPA) entreprend des travaux de construction de latrines et un mur de clôture pour sécuriser les lieux.
Après ce travail, l’autorité prévoit de débarrasser la tannerie de ces tas de détritus pour assainir ce lieu de travail. Aussi le ministère soutient les tanneuses à une meilleure organisation par la création du Réseau national des Tanneuses (RENAT).
« Grâce à l’assistance du ministère de l’Elevage, toutes les femmes de notre tannerie ont été formées à de nouvelles techniques de tannage végétal amélioré. De même, le ministère nous fait construire une cinquantaine de bassins améliorés pour tanner », témoigne Fatou Aïdara.
Afin de redynamiser la filière cuirs et peaux, le ministre, Aminata Mbengue Ndiaye s’est attelé au renforcement de la législation et de la réglementation avec notamment la mise en circuit du projet de décret sur les cuirs et peaux pour validation et adoption.
Ces actions institutionnelles constituent une bouffée d’oxygène pour cette filière empêtrée dans de terribles difficultés.
Les exportations de cuirs et peaux en sont à leur niveau le plus bas depuis 2010. Elles se rétrécissent telle une peau de chagrin. En 2015, elles ont atteint un volume de 4772 tonnes réparties selon 58% en peaux d’ovins, 22 % en peaux de bovins et 20% en peaux de caprins. Une baisse de plus de 1237 tonnes par rapport à l’année 2014 avec des disparités par espèces.
Ainsi, les peaux d’ovins ont subi la baisse la plus importante avec 1159 tonnes. Ces statistiques dénotent une diminution du volume des exportations de cuirs et peaux pour la seconde année consécutive (2014- 2015). Ce qui traduit des difficultés auxquelles fait face la filière. Les contraintes de la filière découlent principalement d’un manque de compétitivité lié d’une part à l’inadéquation du cadre institutionnel et juridique des activités de la filière. Et d’autre part à la faible qualité des produits. Autant de contraintes qui limitent les capacités de la filière à se conformer aux exigences réglementaires internationales.
La faible qualité des cuirs et peaux est due à l’incidence sur les peaux du marquage traditionnel et de certaines maladies du bétail. En plus, Il y a, les conditions et techniques d’abattage et d’habillage. La faible qualité est aussi due au sous-équipement des professionnels et des unités de collecte, de conservation et de transformation. Par ailleurs certains flux informels ne font pas l’objet d’une traçabilité précise. Il s’agit notamment du marché d’exportation de peaux dans la sous-région pour la consommation humaine et de l’approvisionnement de certains exportateurs sénégalais en peaux provenant du Mali.
En 2015, la majorité des peaux exportées est type Wet Blue (51%) confirmant ainsi la tendance observée en 2014. Ceci reflète les effets du Projet d’Amélioration des cuirs et peaux, qui oriente les acteurs vers une transformation locale des peaux avant exportation, dans la dynamique d’ajouter plus de valeur aux produits.
Les principales destinations des exportations de cuirs et peaux de l’année ont été l’Italie (31%), le Pakistan (28%) et l’Inde (24%). Toutefois, il est à noter que les peaux brutes et Wet Blue n’ont pas les mêmes destinations. Ainsi, 79% des peaux brutes ont été destinés au Pakistan et à l’Inde, pays moins exigeants en qualité que ceux de l’Europe et 57% du Wet Blue à l’Italie.