Crâne rasé, «leel» spectaculaire (calvitie), vielles tresses qui collent à la chevelure, cheveux courts pleins de pédicules et cassants. Voilà ce qu’on retrouve sous les perruques de nos belles femmes. Une belle arnaque pour ne pas dire un beau maquillage de nos dames à l’imagination hyper fertile en termes d’astuces de beauté et d’artifices.
Aux hommes qui recherchent la nymphe naturelle dans les rues de Dakar faites bien attention ! Nombreuses sont, en effet, les femmes qui sont en mode «pièces détachées». Car, pour nombre d’entre elles, c’est un teint fortement dépigmenté, des sourcils tatoués, des hanches, des fesses, ou des seins démontables, sans compter les faux ongles et cils.
Maîtresse dans l’art des astuces de beauté, les femmes vouent un amour fou aux perruques. Quelles soient en mèches appelées «cheveux naturels» ou synthétiques, presque toutes les femmes en ont une dans leur arsenal d’artifices de beauté. Commode, pratique et surtout efficace, les perruques font l’affaire des femmes en mal d’inspiration pour trouver une belle coiffure. Autre chose qui fait que la gent féminine opte pour la perruque, c’est qu’on peut plus facilement prendre soins des mèches qui la composent. Ce qui leur donne une durée de vie plus longue, alors que quand elles sont directement tissées sur la tête, c’est difficile à laver.
La perruque est aussi et surtout la copine des musulmanes qui pratiquent leur religion. C'est-à-dire que ces dernières peuvent faire leurs ablutions en mouillant bien la tête. Ce qui n’est pas chose aisée quand on fait un tissage, sachant que les mèches prennent du temps pour sécher.
Encore une arnaque de femmes ?
Mais ce sur quoi il y a lieu de s’intéresser davantage, c’est le dessus des perruques des femmes. Et il faut dire que la tête «brute» de nombre d’entre elles est simplement à mourir de rire. Encore une arnaque des dames. Une chose qu’on peut facilement vérifier si on se rend au marché Sandaga, le cœur commercial de Dakar adoré des filles et des dames chic et fashion de la capitale. C’est sans doute l’endroit favori des férues de shoping. Car on y trouve tout ce que les femmes aiment.
Ainsi, hier, au moment où la fraîcheur matinale se faisait encore sentir et que le marché se réveillait, les premières clientes se pointaient déjà. L’une d’entre elles, Aïda de son nom, fait penser aux stars américaines de par ses déhanchements. Notre sujet du jour la fait sourire lorsque nous l’avons interpellée. Et pour cause, elle est l’une des nombreuses jeunes filles sénégalaises a être tombée sous le charme des perruques.
«Je porte une perruque en cheveux brésiliens. J’ai fais des ‘tibbeu’ tresses africaines dessus. Parce que mes cheveux ont chuté gravement, pour ne pas dire que je suis presque chauve. J’ai confectionné différentes sortes de perruques et quand je sors j’en porte une et je mets des épingles pour que ça tienne bien et pour ne pas être trahie en pleine rue», confie cette jeune dame qui révèle s’être mariée récemment.
Disant n’avoir aucun complexe par rapport à la nature de ses cheveux, elle renseigne : «C’est vrai que mon mari se moque de moi quand j’enlève ma perruque à la maison. Mais je sais que c’est juste pour me taquiner. Parce que ce n’est pas par peur de dévoiler ma beauté naturelle sans artifices ni rien. Mais quand on sort, en tant que femme, on se doit quand même de se faire belle».
La perruque, un artifice plus pratique et plus hygiénique
Aïda tient particulièrement à l’hygiène de ses perruques et elle ne manque pas de le dire. «Mes perruques, j’en prends très bien soin. Je les amène de temps en temps chez ma coiffeuse qui y applique du champoing, avant de faire le brushing. Je porte des perruques, car je les trouve beaucoup plus pratiques et beaucoup plus hygiéniques que les tresses, surtout pour des femmes comme moi qui sont quasiment dépourvues de cheveux», lance-t-elle.
Ce qui se cache sous la perruque de Ndèye Adame Ndiaye, mariée et mère de famille, est juste incroyable. Ce sont, en effet, des «Djodeu» (Ndlr : tresses faites aux petites filles pour faire pousser les cheveux». La chic lady a les cheveux très courts et ces tresses c’est pour les traiter, dit-elle. «Mes cheveux étaient secs et cassants, presque toutes mortes. Je les ai donc rasés pour pouvoir bien les traiter. Et la solution que j’ai trouvée, c’est de mettre des perruques. Une fois, je suis allée à un mariage et j’ai dansé jusqu’à faire tomber ma perruque. Et je vous assure que ce jour-là, les gens se sont bien marrés», révèle la dame.
«Mais, s’empresse-t-elle d’ajouter, je n’ai pas de complexe à enlever ma perruque devant mon mari. Parce que je sais que ça ne le dérange pas. Et les perruques permettent de prendre convenable ses ébullitions, même si on sait que la religion nous impose de porter des voiles et autres, on peut commencer par ça, c’est déjà un bon pas. Car, dans la vie, c’est au fur et à mesure qu’on change de look pour respecter les préceptes de l’islam».
Vanessa à de fins cheveux gras elle porte dessus une belle perruque en mèches raides très tendance en ce moment. Interrogée, elle déclare : «Je n’utilise que les perruques. J’ai de très mauvais cheveux que je ne peux pas coiffer. Donc, c’est les perruques qui, à la limite, me sauvent. Et à la maison, je les laisse à l’air libre pour en jouir du mieux que je peux».
LES CLUBS EVF ET LE GEEP CAPACITES POUR INVERSER LES 30%
Prévalence des violences faites aux filles à Sédhiou et Kolda
Une récente étude menée par le Groupe d’étude et de l’enseignement de la population (GEEP) a montré que la région de Sédhiou occupe la première place des grossesses et mariages précoces en milieu scolaire, avec une prévalence de 30%. Sa voisine de Kolda se pointe au troisième rang avec 9%. Autant d’indicateurs qui forcent une synergie dans l’action pour inverser la tendance. C’est tout le sens de l’atelier de formation qui implique les acteurs des clubs EVF des régions de Sédhiou et de Kolda, avec une approche pédagogique axée sur l’enseignement des sciences et la santé de la reproduction.
«C’est un atelier de deux jours que nous organisons à Sédhiou dans le cadre du plan de travail annuel que nous déroulons avec un partenaire stratégique qui est l’UNFPA. Cet atelier regroupe 40 professeurs venant des trois départements de la région de Kolda et autant de la région de Sédhiou. L’objectif est de renforcer les capacités des partenaires techniques qui encadrent les clubs EVF pour leur permettre, à leur tour, d’encadrer et sensibiliser les jeunes enfants sur les questions de santé de la reproduction», a déclaré Mademba Ndoye, le coordonnateur du Réseau national des clubs Education à la vie familiale du GEEP.
Une fois les cibles outillés, la démultiplication à la base peut être déterminante comme impact, selon le médecin chef du District sanitaire de Sédhiou, le Dr Ababacar Mbaye. «En analysant, de par les statistiques (30%) pour Sédhiou sur les estimations nationales, on se rencontre qu’il y a un problème de santé de la reproduction ici. Et si les professeurs encadreurs sont capacités, ils vont davantage sensibiliser pour une inversion de la tendance».
LES ACTEURS S’ENGAGENT !
Les participants promettent de restituer et de s’y mettre pour modifier positivement les comportements. Mame Fatou Sidibé, professeur de Maths/SVT (Mathématique et Sciences de la vie et de la terre) au collège de Dioulakolong, dans la périphérie sud de Kolda, note que «le phénomène des grossesses et mariages précoces sont intrinsèquement liés. Car, avec les mariages précoces, naturellement les grossesses précoces vont suivre. Une fois dans ma zone, qui vit difficilement cette situation, nous allons nous y atteler pour un changement de comportements au profit de nos jeunes filles».
Bathie Gaye, inspecteur à l’Académie de Sédhiou y voit un intrant de qualité pour arriver à bout de ce phénomène. «Le phénomène est vraiment en hausse dans la région. Or, les filles ne sont pas envoyées à l’école pour cela, mais bien pour leur réussite et leur leadership, au même titre que les hommes, pour contribuer à l’émergence tous azimuts du pays».
Enfin Mademba Ndoye, le coordonnateur du Réseau national des clubs Education à la vie familiale du GEEP rassure des bonnes dispositions de suivi pour une meilleure appropriation de ces outils, en rapport avec M. Manghal du collège Amadou Mapathé Diagne, dans le cadre de la croisade contre toutes formes de violences contre les filles dans un contexte de leadership des femmes à l’échelle de la planète.
LA QUINQUAGENAIRE ROKHAYA NIANG TRAINEE A LA BARRE PAR SON PREMIER MARI ASSANE LOUM
C’est un mari désespéré par le comportement de sa femme qui s’est présenté, hier, devant la barre du tribunal départemental de Dakar pour demander un arbitrage dans leur couple.
Agé d’une cinquantaine d’années Assane Loum a déclaré à la barre que la mise en cause Rokhaya Niang et lui se sont mariés à la mosquée le 22 décembre 2011. Un mariage traditionnel qui n’a malheurement pas été suivi par un mariage civil. Il indique à ce propos qu’il vit depuis lors en Espagne et qu’il ne vient au Sénégal que pour voir sa femme et son unique enfant. En réalité, le plaignant est le frère du défunt mari de la dame. Et c’est par l’entremise de sa famille, qu’il a accepté d'épouser la dame. Plusieurs années durant, l’émigré venait au Sénégal pour entretenir la dame et savourer les délices du mariage jusqu’au moment où les choses ont commencé à s’emballer.
Assane ne venant plus au Sénégal, il avait également coupé les ponts en ne prenant plus la peine de téléphoner. Attitude que la dame n’a pas appréciée. Ce qui l’a plus tard incité à en informer toute la famille, avant de demander le divorce. Ne l’ayant obtenu de ci-tôt, elle s’empressera de contracter un autre mariage. Un second mariage qui a motivé la plainte de son ex-mari, pour bigamie.
Devant le juge, la dame a expliqué les moyens par lesquels, Assane est passé pour arriver à ses fins. Selon elle, ce dernier a fait des pieds et des mains pour qu’elle accepte ce mariage. Mais plus tard, poursuit-elle, lorsque ses parents ont enfin compris qu’elle ne pouvait plus accepter cette distance, et qu’elle était à bout des nerfs, ils ont finalement cassé le mariage. Elle déclare que si Assane en est arrivé là, c’est tout simplement parce qu’il est pris par la jalousie.
L’avocat de la partie civile qui a réprimé le comportement de la dame qui, dit-il, devait au moins respecter la morale qui ne permet pas une telle attitude, a réclamé une réparation de 10 millions.
Le ministère public a, en dépit de toute considération, demandé l’application de la loi.
Quant à la défense, elle s’est basée sur le droit et a rejeté les motifs du mariage qui ne tiennent pas la route. Il dira que si Assane était un gentleman, l’affaire n’en serait pas là aujourd’hui. Elle a par ailleurs noté que la preuve du second mariage n’a pas été rapportée, ainsi que l’infraction qui fonde cette action n’est pas constituée. Pour autant, la défense a demandé l’indulgence de la cour.
L’affaire est mise en délibéré pour le 12 avril 2016.
VIDEO
PRIME À LA VIRGINITÉ
Afrique du Sud - Des bourses d’études pour les filles qui s’abstiennent de relations sexuelles
AFP - Thubelihle Dlodlo, Sud-Africaine de 18 ans, n'avait pas les moyens d'aller à l'université, mais sa virginité vient de changer la donne, contre toute attente : tant qu'elle sera vierge, ses frais de scolarité seront pris en charge dans le cadre d'un programme municipal controversé.
Thubelihle a obtenu une bourse d'études qui couvre ses frais de logement et de scolarité jusqu'à sa licence en sciences de l'éducation, à l'université de Pretoria.
Cette aide réservée aux jeunes filles vierges, est une initiative du district d'Uthukela, en pays zoulou, à environ 200 km au nord de la ville de Durban (est). Elle est destinée à réduire les grossesses précoces et la propagation du sida.
Son montant varie selon les cas, mais peut atteindre plusieurs milliers d'euros par an.
"Cette bourse d'études est capitale parce qu'elle va changer mon avenir. Je vais pouvoir conquérir le monde", s'enthousiasme Thubelihle, vêtue d'une mini-jupe jaune et verte et d'un tee-shirt relevé d'un collier de perles multicolores.
La bénéficiaire la plus âgée du programme, Bongiwe Sithole, a pu reprendre le chemin de la faculté grâce à cette bourse réservée aux vierges. A 32 ans, elle n'a jamais eu de relations sexuelles. "On obtient cette bourse, qu'on réussisse avec mention ou pas", souligne-t-elle.
Chaque année, les 16 jeunes femmes de ce programme qui vient d'être lancé, baptisé "Bourse d'études pour les vierges", seront soumises à des tests, conduits par des femmes plus âgées qui examineront visuellement le vagin des étudiantes. Une technique qui n'est pas scientifiquement prouvée.
S'il s'est avéré qu'elles ont eu des relations sexuelles, la bourse leur sera supprimée.
Cette initiative créé une vive controverse, notamment parmi les militants des droits de l'Homme. Mais les autorités d'Uthukela le défendent bec et ongles.
"La principale raison pour laquelle la bourse d'études a été créée est que (...) dans notre district, nous avons un taux élevé de grossesses précoces chez les adolescentes, et de nombreux jeunes ont le sida", explique à l'AFP la maire Dudu Mazibuko.
Dans le district d'Uthukela qui compte 800.000 habitants, près de la moitié des 15-49 ans sont infectés par le sida, selon les statistiques de la municipalité.
Le nombre de grossesses précoces est aussi très élevé en Afrique du Sud, avec environ 25% des jeunes filles enceintes à l'âge de 19 ans, selon Africa Check, un site internet africain de vérification des faits.
Pour Dudu Mazibuko, l'idée de cette bourse d'études singulière vient des "vierges" elles-mêmes, qui se plaignaient de ne pas être reconnues alors que les jeunes femmes enceintes se voyaient "récompensées" par le gouvernement avec des allocations familiales.
Des bourses discriminatoires ?
Mais pour les défenseurs des droits des femmes, ce programme est discriminatoire et intrusif.
La présidente de la Ligue des femmes du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) et ministre du Développement social, Bathabile Dlamini, qualifie les tests de virginité de "pratique manifestement dangereuse imprégnée de pratiques patriarcales destinées à opprimer les femmes".
Pour le commissaire chargé de l'Egalité entre les sexes, Mfanozelwe Shozi, le programme "semble très discriminatoire" et viole la Constitution dans la mesure où il fixe comme "condition" d'attribution la virginité des jeunes filles.
Des groupes de défense des droits de l'Homme s'inquiètent également que les tests conduits soient intrusifs. Des arguments que les intéressés réfutent.
"Les tests de virginité ne constituent pas une atteinte à l'intimité. J'aime qui je suis et cela me donne plus de dignité", affirme Thubelihle, qui se voit en "modèle" pour les autres jeunes filles.
"Cela se fait sur une base volontaire. Ce n'est pas douloureux, il n'y a aucune humiliation", poursuit la maire Mazibuko.
C'est une ancienne employée du ministère de la Santé, Dudu Zwane, âgée de 58 ans, qui conduit les tests. "Je réintroduis notre culture. Notre bayethe (roi zoulou traditionnel) dit de garder sa virginité", affirme-t-elle, en rappelant le taux de prévalence du sida.
La maire nie que les tests soient "sexistes" et précise qu'un programme comparable est à l'étude pour les garçons - sans expliquer comment leur virginité serait testée.
Elle met au défi ses détracteurs de "trouver de meilleures solutions" pour "combattre le sida" et "mettre fin aux grossesses précoces".
"On a pensé que ce système marcherait pour nous", affirme-t-elle.
MULTIPLE PHOTOS
ANNA SÉMOU FAYE ÉLEVÉE AU GRADE DE COMMANDEUR PAR MADRID
Dakar, 9 mars (APS) – L’ex-directrice générale de la Police Anna Sémou Faye a été élevée, mardi, au grade de Commandeur par l’Ambassadeur du Royaume d’Espagne au Sénégal, selon le service des relations publiques de la Police.
La cérémonie a eu pour cadre la résidence de l’Ambassadeur, indique t-on dans le communiqué reçu à l’APS.
Mme Faye, nommée récemment Ambassadrice du Sénégal en Guinée a été décorée pour ’’ses efforts inlassables, déployés dans la lutte et la prévention contre l’immigration clandestine depuis qu’elle était directrice de la Police de l’Air et des frontières (…)’’.
LES FEMMES SYNDICALISTES PRENNENT LEUR DESTIN EN MAIN
Les femmes travailleuses ont profité de la Journée internationale de la femme pour présenter le nouveau Réseau national des femmes syndicalistes du Sénégal (Renafess). Ne manquant pas d’exprimer leurs nouvelles revendications, les intervenants (es) croient en cette coalition naissante pour augmenter leur visibilité et celle de leurs réclamations.
C’est devant un parterre essentiellement composé de femmes que les figures du syndicalisme féminin ont célébré la Journée internationale de la femme, profitant de l’occasion pour lancer le Réseau national des femmes syndicalistes du Sénégal (Renafess). La naissance de cette nouvelle entité, qui sera effective en avril, s’inscrit dans le cadre du programme ayant pour horizon 2030 : «Planète 50-50, franchissons le pas pour l’égalité des sexes.»
La coalition réunira cinq syndicats, à savoir la Cnts, l’Unsas, la Csa, la Cnts/Fc et l’Udts. Selon sa future présidente de cette organisation, Mme Fatou Bintou Yaffa, «il s’agit ici de dépasser le cadre idéologique et conceptuel pour cheminer sûrement et allègrement vers le concret. Ce ne sont plus des mots. Nous voulons du concret».
«On va être un réseau pour prendre en compte toutes les préoccupations des femmes travailleuses», ajoute-t-elle. Le Renafess devrait offrir une légitimité et une efficience supplémentaires à la cause des femmes travailleuses sénégalaises.
Les acteurs de cette conférence ont profité de ce lancement pour appeler les femmes à rejoindre les rangs de la lutte syndicale. Car comme l’a affirmé Cheikh Diop, secrétaire général de la Cnts/Fc, «le combat pour l’égalité des genres n’est pas un combat de femmes. Pour le mouvement syndical, c’est le combat du mouvement syndical dans son entièreté».
Par ailleurs, il a assuré que «le seul problème que nous avons dans le mouvement syndical, c’est la syndicalisation des femmes. Nous devons tous nous battre pour qu’il y ait une bonne syndicalisation des femmes afin de remonter les déficits qu’il y a. [...] Nous devons opérer une discrimination positive pour faire de la place aux femmes dans les instances de décisions».
Ce dernier point fait partie des revendications énoncées par Fatou Bintou Yaffa. Elle appelle à une parité 50-50 au niveau politique, mais aussi au niveau des entreprises, regrettant que les lois dans ce domaine ne soient pas toujours respectées. Elle a avancé l’exemple de la Caisse de sécurité sociale ou du Conseil économique, social et environnemental dans lesquels on ne trouve pas de représentante féminine.
42% de représentation féminine....
Pour rappel, selon les chiffres d’Onu Femmes, les 42,3% de femmes au Parlement sénégalais dépassent la moyenne mondiale. De même, au niveau local, la représentation féminine est de 47,2%. Cependant, seulement 13 femmes occupent les sièges de maire sur 557 et elles ne possèdent que 16% de postes ministériels.
L’opportunité offerte par cette journée du 8 mars était trop belle pour ne pas faire un bilan de la situation et énoncer des nouvelles réclamations. Réclamations que le Renafess devrait aider à porter devant le gouvernement. Outre la question de la parité, Fatou Bintou Yaffa a voulu mettre l’accent sur l’économie de la santé, choix qui se justifie tant au niveau économique que de la politique sociale de l’égalité homme-femme.
Selon elle, le problème se pose surtout avec le secteur informel où les femmes sont abandonnées. «Nous demandons une prise en charge plus accrue de l’économie des soins dans nos pouvoirs publics par la création de mutuelles de santé qui doivent impérativement passer un système de planification de la cartographie du secteur informel», a-telle proclamé.
Selon l’Onu Femmes, le secteur informel au Sénégal touche «plus de 80% de femmes». Le ministre du Travail, Mansour Sy, présent sur place, a tenu à rappeler que le gouvernement avait déjà mené des actions avec par exemple la ratification de la Convention 183, protégeant la maternité. Chose qui a été saluée par la future présidente du Renafess.
Les représentantes des mouvements syndicaux ont bruyamment exprimé leur joie lorsque le ministre Mansour Sy a laissé entendre que le nouveau réseau pourrait toucher des subventions de l’Etat. En effet, il a affirmé savoir «que le gouvernement va l’étudier favorablement [la requête de subvention] parce que le président de la République a décidé d’accorder aux centrales syndicales une subvention annuelle de 600 millions. La répartition de la subvention devra prendre en compte les revendications des femmes».
C’est maintenant aux mouvements des femmes travailleuses de continuer à porter ces revendications afin d’être représentées au niveau politique entrepreneurial et de bénéficier de meilleures conditions de vie en matière de santé. Le nouveau réseau de Renafess devrait leur faciliter la tâche.
Après tout comme l’affirme Mariéme Ba Konaté, secrétaire général de l’Udts : «On a réussi ce que personne n’a réussi ici au Sénégal avec la coalition Renafess.»
Ame bien née au service du développement, Binta Sarr fait partie des femmes qui comptent à Saint-Louis et particulièrement à Guet-Ndar. Cette reconnaissance est le fruit d’un travail de longue haleine d’une femme transformatrice de poisson depuis l’âge de 8 ans. Un métier qu’elle a appris auprès de sa défunte mère, Adja Sokhna Teuw, l’une des précurseurs de la transformation du poisson à Guet-Ndar, le célèbre quartier des pêcheurs de la capitale du nord.
1,75 environ, de teint noir, Binta Sarr ne passe jamais inaperçue à Guet-Ndar. Vous n’avez pas besoin de demander à deux ou trois personnes pour la retrouver parmi les milliers d’âmes vivant dans ce quartier présenté comme la cinquième concentration mondiale en termes de densité.
Elle est, en effet, connue de tous, même des petits enfants qui traînent dans la rue. Cela, Binta Sarr le doit à son dynamisme et à son amour pour le travail. Comme la plupart des femmes de son quartier, elle n’est pas allée à l’école. Mais malgré tout, elle fait partie aujourd’hui des femmes qui comptent à Saint-Louis et particulièrement à Guet-Ndar.
Cette reconnaissance est, en effet, le fruit d’un travail de longue haleine. Femme transformatrice, depuis l’âge de 8 ans, elle a appris ce métier auprès de sa défunte mère, Adja Sokhna Teuw, l’une des précurseurs de la transformation du poisson à Geut-Ndar.
As de la transformation
Agée aujourd’hui de 56 ans, elle a fait plus et même mieux que sa défunte mère pour avoir révolutionné le secteur grâce surtout à son génie créateur. Avec l’expérience capitalisée au cours de ses 49 ans d’exercice du métier, elle finit par devenir un véritable as de la transformation.
L’ambition d’aller loin et l’amour pour le travail bien fait en bandoulière, elle pousse l’audace au point de faire le tour du Sénégal pour des stages de formation qui lui permettront d’approfondir ses connaissances pour ensuite les partager avec ses sœurs de Guet-Ndar. «J’ai participé à de nombreuses rencontres notamment des stages à Mpal, Rao, Gandiol, Matam, Kayar, Lompoul, Fass Boye, Dakar, Kahone, Bignona, Ziguinchor, entre autres, pour apprendre de nouvelles techniques que j’ai partagées à mon retour à Saint-Louis avec mes camarades», fait-elle savoir.
Grande battante, Binta Sarr a été témoin de toutes les péripéties vécues par les femmes transformatrices, mais en véritable leader elle a su par des démarches obtenir auprès de l’administration et des Ongs des sessions de formations pour les nombreuses femmes évoluant dans le secteur, mais aussi leur faire bénéficier de financements dans le cadre de la modernisation des infrastructures de transformation du poisson frais en poison fumé, séché ou autres produits dérivés permettant ainsi de récupérer les milliers de tonnes de poissons, surtout de sardinelles invendues et qui n’eût été ces femmes seraient tout simplement jetées à l’eau.
Investir le marché étranger
Partie presque de rien, Binta Sarr a aujourd’hui mis en place une véritable industrie de transformation qui alimente tout l’intérieur du pays. Un marché qui, selon elle, ne permet pas de réaliser ses véritables ambitions. La Guet-Ndarienne, qui n’hésite pas à prendre la parole pour défendre son activité devant les autorités, veut en effet investir le marché étranger. Pour cela, elle dit compter sur l’aide des autorités au plus haut niveau à qui elle a lancé un appel pour qu’elles mettent en place des mécanismes leur permettant d’exporter leurs produits vendus à un bien meilleur prix sur le marché international.
Chef d’entreprise, Binta Sarr n’en est pas moins femme leader, ses interventions répétées en faveur de la promotion des femmes transformatrices et ses nombreuses initiatives lui ont valu la confiance de ses autres sœurs, qui l’ont portée à la tête de l’Association des femmes transformatrices de Guet-Ndar, une structure regroupant officiellement plus de mille femmes qui se sont fixées pour objectif, selon Binta Sarr, de travailler pour l’émergence du Sénégal au-delà de leur vœu de faire de leur quartier un pôle économique incontournable et aller du coup au-delà des ambitions de leurs parents.
«Nous voulons faire mieux que nos parents qui nous ont légué ce savoir», martèle Binta comme l’appellent affectueusement ses camarades. Mais pour cela, ajoute-t-elle, il leur faut certes du cran ce qui ne fait pas défaut, mais surtout un appui plus conséquent des autorités. Car pour elle, l’activité de transformation du poisson et des produits halieutiques, en général, constitue une alternative permettant d’éviter les pertes, mais aussi de mieux gérer les ressources en évitant le gaspillage.
PAR AMINATA TOURÉ
LA DEMOCRATIE EST LA MEILLEURE AMIE DES FEMMES
La récente application de la règle paritaire au bureau de l’Assemblée nationale fait de cette institution la première institution du pays à avoir déjà atteint l’objectif 50/50 fixé par les Nations Unies pour 2030
Mme AMINATA TOURE ancien premier ministre |
Publication 09/03/2016
Chaque année, la célébration de la fête internationale de la femme offre l’opportunité de passer en revue les progrès réalisés dans l’avancement des droits des femmes et des filles. C’est aussi l’occasion de réfléchir sur les défis et les obstacles qui se dressent encore nombreux sur le chemin de l’égalité de droits et de chance entre hommes et femmes. Faut-il rappeler que la journée internationale de la femme honorait au départ la lutte des femmes ouvrières au début du XXème siècle pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote.
En 1910, la Société des Nations, ancêtre des Nations Unies, décrétera le 08 Mars Journée Internationale des femmes. Cependant, ce n’est qu’en 1985 , avec l’adoption des Stratégies Prospectives de Nairobi pour la Promotion des Femmes, que l’Organisation des Nations Unies a commencé à commémorer effectivement la Journée Internationale des Femmes le 08 Mars .
Depuis lors, cette journée a pris une dimension mondiale pour les femmes de tous les pays du monde qui, quel que soit le niveau de développement économique et social de leur pays respectif, continuent à vivre des discriminations et injustices par leur seul fait d’être nées femmes. Les conférences mondiales des Nations Unies sur les femmes, ont contribué à faire de cette commémoration un point de ralliement pour mobiliser tous les acteurs en faveur des droits des femmes et de leur participation à la vie politique et économique. Cette année, les Nations Unies ont choisi comme thème de l’édition 2016 : “Planète 50- 50 d’ici 2030: Franchissons le pas pour l’égalité des sexes ”.
Ce thème fait suite à la décision des Nations Unies lors de la 59ème session de la Commission du Statut de la Femme de proclamer l’autonomisation des femmes et l’égalité de genre d’ici 2030. Cet objectif intervient dans la foulée de l’adoption par les chefs d’Etat et de gouvernements du monde de l’Agenda 2030 sur « les Objectifs de Développement Durable (ODD) ». Ainsi, la communauté internationale prend des engagements forts visant à mettre fin à toutes formes de discrimination faites aux femmes et aux filles à travers des mesures concrètes et bien ciblées pouvant apporter des changements majeurs dans la vie des femmes et des filles.
Ici chez nous au Sénégal, des actes significatifs ont été posés depuis 2012 allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et des droits des femmes sénégalaises. Dès son arrivée au pouvoir, le Président Macky Sall, nouvellement élu a pris la décision de mettre en application immédiate la loi sur la parité alors que de nombreuses voix y compris dans son propre camp s’élevaient contre une loi qui remettait profondément en cause la prédominance masculine au niveau de l’hémicycle.
Près de quatre ans après l‘installation de l’Assemblée nationale paritaire, l’évaluation faite par le Réseau des Femmes Parlementaires, en collaboration avec le Onufemme, (l’organisme des Nations Unies en charge de la question de l’égalité de genre) montre que les femmes assument honorablement leurs charges de représentation, elles sont beaucoup plus assidues et impliquées dans le travail parlementaire et elles s’intéressent beaucoup plus que leurs collègues-hommes aux problématiques de développement social qui impactent les familles et les communautés.
La récente application de la règle paritaire au bureau de l’Assemblée nationale fait de cette institution la première institution du pays à avoir déjà atteint l’objectif 50/50 fixé par les Nations Unies pour 2030. Après la parité exigée par la loi pour tous les postes à caractère électif, Il reste à en faire de même pour tous les postes nominatifs et à cette fin, il existe pour sûr suffisamment de femmes qualifiées pour assumer les responsabilités requises.
Au-delà de la représentation politique, il faut relever, pour la saluer, la politique sociale mise œuvre depuis l’avènement de la seconde alternance, il s’agit d’une véritable révolution silencieuse qui cible essentiellement les femmes les plus vulnérables et leurs enfants. Les bourses familiales et l’assurance-maladie universelle, concepts inconnus dans nos politiques de développement jusqu’en 2012, contribuent à donner une dignité économique et sociale à 300.000 femmes et à leurs familles.
Le Programme d’Urgence de Développement Communautaire lancé en 2015 qui se fixe pour objectif de doter tous les villages du paquet minimum de développement par la construction sur l’ensemble du territoire de centres de santé, de pistes et de forages, profite essentiellement aux femmes rurales. Il en est de même pour la distribution massive de matériels d’allègement des tâches domestiques et le financement important aux activités génératrices de revenus.
Dans le domaine des droits civils, il est important de relever également une avancée importante pour les femmes: la loi sur la nationalité adoptée en juillet 2013 efface une injustice vieille de plusieurs décennies. Désormais, les femmes sénégalaises à l’instar des hommes sénégalais peuvent désormais transmettre la nationalité à leurs enfants. Ceci pour dire qu’en quatre années du régime Macky Sall, le bilan est largement positif pour les femmes.
La célébration de la Journée Internationale de la Femme de cette année se déroule dans un contexte particulier de l’ évolution institutionnelle et démocratique de notre pays, celui du référendum du 20 mars. En effet, notre pays a déjà fait des pas de géant dans la ratification des conventions et instruments internationaux tels que la CEDEF, le protocole de Maputo et autres engagements et recommandations issus des sommets sur l’égalité entre les hommes et des femmes ( Beijing+20,Rio +20, CEDEAO, UA,etc.).
Le Sénégal a ainsi entamé sa mutation vers plus d’égalité entre les hommes et les femmes avec la volonté de domestiquer tout l’arsenal international en termes de lois, mesures et règlements favorables à la promotion des droits humains, à l’autonomisation des femmes et à l’égalité des sexes. C’est dans ce contexte que le Président de la République, Macky Sall a décidé de convoquer la nation pour un referendum proposant des réformes constitutionnelles consolidantes de notre démocratie et de l’Etat de droit.
Ainsi, à l’instar de toutes les franges de la communauté, les femmes se doivent de saisir ce moment historique dans la perspective de participer au renforcement des acquis démocratiques, mais aussi pour lancer une nouvelle ère pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, conformément aux Objectifs de Développement Durable (ODD). Car les femmes l’ont bien compris : la démocratie est leur meilleure amie
PAR IDIATOU DIALLO ET FODÉ MANGA DE SENEPLUS
VIDEO
AU-DELÀ D'UNE CÉLÉBRATION
VIDÉO SENEPLUS - La journée de la femme vue par les Sénégalais
Idiatou Diallo et Fodé Manga |
Publication 08/03/2016
(SenePlus.Com, Dakar) - Les opinions sont presque unanimes. La femme mérite célébration au-delà même d’une journée. Depuis la consécration de la journée internationale de la femme, en 1977, par les Nations-Unies, plusieurs défis ont été relevés. Il reste tout de même quelques-uns notamment la reconnaissance de certains droits aux femmes. Les personnes rencontrées ont appelé à une amélioration de la condition de la femme aussi bien en milieu urbain que dans les campagnes.
PAR BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS
MULTIPLE PHOTOS
WAAW COUMBA !
REPORTAGE-PHOTOS - Journée internationale de la femme
(SenePlus.Com, Dakar) - En ce 8 mars 2016 www.SenePlus.Com vous propose un reportage-photos de femmes en activités. Dans l'armée, au champ, dans les rues, au marché de poisson, sur la plage... À toutes nous souhaitons une bonne journée de la femme. Reportage.