2010 est une année qu’Oumy Cissé n’oubliera jamais. Après avoir donné naissance à l’un de ses jumeaux, elle a traversé toute la Gambie avec l’autre enfant. Ayant contracté une fistule obstétricale, elle n’a bénéficié d’aucun soin médical, pendant six ans, faute de moyens. Abandonnée, isolée, déprimée, son état de santé ne cesse de se dégrader. Heureusement pour elle, le programme de lutte contre la maladie lui a tendu une perche.
Tout chez elle indique la solitude et la misère dans lesquelles elle vit depuis 6 ans maintenant. Son visage pâle et sa peau ridée sont les témoins d’une fatigue pluriannuelle. Un jour de 2010, ce qui devait être un bonheur s’est transformé en enfer pour Oumy Cissé. Cette originaire de Kolda devait donner naissance à des jumeaux.
L’un des deux est sorti sans trop de problème, mais l’autre a été hélas celui qui lui a pourri la vie depuis lors. Agée à l’époque de 34 ans, Oumy Cissé a gardé le second enfant dans son ventre, pendant plusieurs jours. D’abord, elle est restée dans le centre de santé où elle a accouché, pendant deux nuits et une journée. Le personnel soignant n’ayant rien pu faire pour elle, elle a entrepris un long et douloureux périple qu’aucune maman ne devrait avoir à vivre.
‘’J’ai été conduite en Gambie dans une localité qui s’appelle Bouring. De là, j’ai été transférée à Soma. Mais nous n’avons pas trouvé le médecin sur place. J’ai été amenée à Baysa. Je devais subir là-bas une opération, mais il y a eu coupure d’électricité. J’ai été acheminée à Farafenni’’, raconte-t-elle. Une fois dans cette localité frontalière du Sénégal, la dame a cru en finir avec son calvaire.
Mais le destin en avait décidé autrement. ‘’Quand nous sommes arrivés à Farafenni, on nous a fait comprendre que le personnel soignant était en voyage. J’ai été transférée à Banjul. C’est dans la capitale gambienne que j’ai été opérée. L’enfant avait déjà perdu la vie. C’est là que la maladie est apparue’’. Après la césarienne, Oumy Cissé a été opérée à nouveau, pour la fistule. La mauvaise nouvelle n’est tombée sur elle que plus tard, tel un couperet.
Assise sur son lit d’hôpital, elle attend une deuxième opération. Celle-ci devrait réparer ce que la première, six ans plus tôt, n’a pas réussi à faire. En effet, depuis qu’elle est sortie de l’hôpital, après son accouchement, elle n’est plus retournée dans une structure de santé. Pendant plus de cinq ans, elle n’a reçu le moindre soin.
La raison ? ‘’Je n’avais pas assez d’argent. Je n’avais pas de soutien non plus. Ma famille n’a pas de quoi m’aider’’, soupire la dame de teint noir et grande de taille. Habillée d’une taille basse multicolore, un foulard jaune sur la tête, elle confie qu’elle a dû se rapprocher d’une organisation de financement des femmes pour contracter une dette de 35 000 F et payer la première ordonnance faisant suite à l’opération.
La somme empruntée, qui devait normalement servir à une activité génératrice de revenus, a été utilisée comme bouée de sauvetage. En bonne Sénégalaise, elle a utilisé le peu de sou qu’elle avait pour consulter les guérisseurs.
Cela n’a rien donné ! Pire encore, sa santé se dégrade de jour en jour. ‘’J’ai parfois de la fièvre. Des fois, la température baisse. Dans l’autre pied, c’est comme si il y avait une bestiole qui bouge. Parfois, on dirait qu’elle se déplace jusqu’à hauteur des fesses.
Par moments, j’ai l’impression qu’elle me mord. Il y a aussi souvent du vent qui sort de moi. L’un des pieds bouge difficilement, c’est comme s’il était paralysé’’, laisse-t-elle entendre dans un accent gambien.
Solitude
Au-delà du déficit sanitaire, il y a la souffrance physique et morale. Au début de la maladie, son mari l’a un peu aidée, dit-elle. Son conjoint achetait la nourriture pour le nouveau-né confié à sa tante, puisque qu’elle ne pouvait pas le prendre en charge. Aujourd’hui, elle nourrit un sentiment de trahison par rapport à tout ce qui s’est passé.
D’une voix empreinte de tristesse et de mélancolie, elle confie : ‘’Ça fait longtemps qu’il ne m’a pas aidée. Les gens ne réagissent pas de la même manière. Certains savent se souvenir, mais d’autres oublient le passé’’, dit-elle.
Aujourd’hui, elle est certes toujours dans le domicile conjugal, mais tout indique que le cordon la reliant à cette famille a été coupé. Dans une solitude quasi-totale, elle ne parle presque avec personne. ‘’Je passe la plupart de mon temps dans ma chambre. Il m’arrive parfois de sortir et de prendre un peu d’air. Mais quelque temps après, je retourne dans la chambre’’.
Quant à son mari, elle ne fait même pas référence à elle. Il faut toujours lui poser une question directe sur lui pour qu’elle en parle. Cette relation amoureuse se conjugue désormais au passé.
Abandonnée par celui-là qui l’avait amenée là-bas, elle ne compte pas pour autant quitter le domicile, si son mari ne décide pas de la répudier. Et pour ne rien arranger, sa maman étant morte, sa famille qui devait aller la chercher pour une prise en charge correcte lui a conseillé de rester chez son mari, tant que ce dernier ne décide pas de la renvoyer de la maison.
Résultat : elle est à la maison sans être membre de la famille. Tout de même, on consent à venir lui déposer le plat à l’heure de chaque repas. Le seul moment où il y a un contact éloigné entre elle et le reste du foyer.
Lueur d’espoir
Il a fallu qu’une dame la mette en relation avec des acteurs de la santé pour qu’elle bénéficie enfin d’un début de prise en charge. Mais même dans ses moments d’espoir, elle ne peut compter que sur elle-même. Sur son lit de patiente à Hoggy, dans l’attente d’une opération, elle n’a, à ses côtés, qu’une amie résidant à Dakar et venue aux nouvelles, à l’heure des visites. Pour le reste, elle est seule. Absolument seule ! Sans proches !
La prise en charge des fistuleuses étant entièrement gratuite, un véhicule est allée la chercher à Kolda pour la faire venir à Dakar. Quant à ses parents, ils n’ont pas effectué le déplacement, faute de moyens, dit-elle.
‘’Mes frères voulaient venir. Mais pour faire le trajet, il faut payer 15 000 F. ils n’ont pas cette somme pour venir avec moi. Quand ils m’ont appelée, je les ai rassurés en leur disant que ceux avec qui je suis ici prennent bien soin de moi’’.
Le retour de l’enfer est donc possible. A condition qu’il y ait un suivi !
"UNE SI LONGUE PAROLE", CONTRE L'INJUSTICE SOCIALE
NOTE DE LECTURE : Entre fiction et histoire, Fatimata, au gré de sa vie, réinvente le monde et étale les hauts faits d’une féminité en passe d’être le noyau du changement véritable. Ainsi, la promesse d’éthique par la parole, qui s’inspire des épopées
Ouestafnews - Les plus jeunes ou non-initiés pourraient ne rien percevoir dans ce titre qui, dans le petit monde des lettres sénégalaises, en rappelle forcément un autre. Les plus sévères pourraient critiquer le manque de créativité ou le choix d’un titre "cliché", après le succès mondial du roman "Une si longue lettre" de Mariama Ba. Les plus indulgents pourraient toujours lui trouver des excuses.
Toujours est-il qu’en choisissant "Une si longue parole" comme titre du dernier de sa trilogie, publiée aux éditions "Lettres de Renaissance", Amadou Élimane Kane a pris un risque… le même qu’il a pris en faisant des clins d’œil à Cheikh Hamidou Kane et à Ahmadou Kourouma respectivement, dans ses deux autres ouvrages : "L’ami dont l’aventure n’est pas ambiguë" et le "Soleil de nos libertés". Références évidentes à deux classiques de la littérature africaine, "L’aventure ambiguë" de Cheikh Hamidou Kane et "Le Soleil des indépendances" de Kourouma.
Dans "Une si longue parole", on parle peu, cette fois, d’une histoire de famille. Ce dernier de la trilogie d’Amadou Élimane Kane raille le vécu de l’homme nature et proclame les valeurs universelles face aux idéaux engagés au profit de l’humanité.
Passer d’une vie à une autre sans détruire son rêve. Ce fut le pari réussi d’une femme à cheval entre deux mondes. L’héroïne du récit alterne son verbe, tantôt poétique, tantôt réel. Elle conte son impulsion face à un environnement social qui, ayant beaucoup évolué, la voue à un destin inattendu. Une péripétie qu’elle finit, tout de même, par assumer.
"Je suis convaincue qu’il faut revenir à nos valeurs ancestrales, la quête universelle de la loyauté qui s’appuie sur les principes de la démocratie, sur le règne de la justice et de l’équité de l’Almaamiyat…", dixit Fatimata, l’héroïne du roman dans le prologue.
Entre fiction et histoire, Fatimata, au gré de sa vie, réinvente le monde et étale les hauts faits d’une féminité en passe d’être le noyau du changement véritable. Ainsi, la promesse d’éthique par la parole, qui s’inspire des épopées culturelles africaines, est source de conflit mais gage de bonheur pour elle. Ce serment réconforte les principes humains même dans la désillusion, devant l’éternel combat de la vie.
Aussi décrète-t-elle que "le désastre généralisé à la tête de tous nos Etats africains depuis les Indépendances, succession éhontée du legs colonial, s’est perpétué dans les pratiques des gouvernements incapables de contenir leur penchant à posséder un pouvoir absolu, celui de l’assise royale, de l’argent, de la suffisance et de l’arrogance. Il n’est plus acceptable de vivre encore cela dans le monde qui est le nôtre… Je prends la parole pour dénoncer, refuser le destin qu’on veut nous forcer à vivre et offrir l’espérance, la grandeur flamboyante de la renaissance…".
Cette "parole à la jeunesse", un appel de l’auteur, va s'opposer à l’amour au moment où celui qui l'incarne pour l'héroïne (son époux) viole les lois.
Devant le raisonnement de la bien-aimée, devenue avocate et également défenseur des droits humains, l’homme habile tacticien est mis à nu. Le tableau offre l’image pitoyable d’un apostat, naguère en quête de rêves grandioses. Le mari, "politicien" avare, est finalement confronté à la Justice de son pays, devant aussi faire face à l’éloignement de sa compagne.
"Je me sépare de toi avec une immense peine mais je choisis la justice humaine, sans cela je serai prise dans la tourmente…", explique Fatoumata à son époux Bi-Laamdo, fils d’un ex-Chef d’Etat et naguère ministre de la République qui se retrouve traqué par le nouveau régime.
Si le récit révèle le caractère délicat de la passion, l’auteur revient sur l’histoire d’une vie faite de privations et de concessions qui a forgé, chez Fatimata, un premier sentiment de respect profond de la nature humaine.
Les pensées éparses de l’héroïne d’Amadou Élimane Kane trouvent finalement ses repères dans un vécu confronté à plusieurs défis humains et sociaux. Une issue qui lui a semblé nécessaire pour s’adapter au gré des mutations d’une société souvent fallacieuse.
Sans gêne elle affirme avec force : "moi Fatoumata, j’ai quarante-deux ans, je viens d’un univers modeste mais généreux, bâtisseur de valeurs universelles que j’ai toujours eu chevillées au corps et au cœur…".
Et Fatoumata choisit de ne pas défendre son époux qui a fauté sur la société ! Le destin, pour elle, ne doit pas, en définitive, se résumer à l’épisode d’un compagnon de lutte qui a cédé et se retrouve en prison. Oui, par éthique, elle s’éloigne ! Et sa "longue parole" s’élève pour célébrer un choix de vie…
Avec le dernier de sa trilogie, Amadou Élimane Kane, qui se veut un "fils" d’Afrique, tient à rester fidèle aux légendes qui ont fait son peuple. A travers la vie et la voix de son héroïne, il les inscrit dans la postérité en y apportant une nouvelle touche personnelle, tout au long des péripéties d’un monde en pleine mutation.
44 ACCUSATIONS D’ABUS SEXUELS DÉNOMBRÉES PAR L’ONU DEPUIS DÉBUT 2016
Dakar, 18 mai (APS) - L’Organisation des Nations unies a recensé depuis le début de l’année 44 accusations d’abus sexuels qui auraient été commis par ses casques bleus, a appris l’APS.
Le site du journal français Le Monde, qui donne cette information, précise que sur ces 44 cas recensés, 29 concernent sa mission en République centrafricaine (Minusca).
‘’Sept cas ont aussi été recensés en République démocratique du Congo (RDC), deux en Haïti et d’autres en Côte d’Ivoire, au Soudan du Sud et au Mali notamment. La plupart des faits remontent aux années précédentes’’, explique lemonde.fr.
Les soldats ou policiers mis en cause ‘’viennent pour la plupart de RDC et du Congo-Brazzaville, ainsi que du Niger, du Maroc et d’Afrique du Sud’’, ajoute-t-il, en citant des chiffres publiés mardi par l’ONU.
‘’Ce décompte n’inclut pas les accusations révélées début avril qui mettent en cause la force française +Sangaris+ en Centrafrique (RCA) ainsi que les contingents burundais et gabonais de la Minusca.’’
En 2015, l’ONU avait ‘’recensé 69 cas d’abus sexuels présumés’’. Concentrés sur la Centrafrique et la RDC, ils ‘’impliquaient des casques bleus de 21 pays’’.
L’ATTEINTE DES ODD PRESQUE IMPOSSIBLE SANS LES FEMMES
Copenhague, 16 mai (APS) - Il est important pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (ODD), nouvel agenda adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies, de "réussir l’expression totale des potentialités des filles et femmes et la prise en charge de leur santé, de leurs droits et leur bien être", a dit, lundi à Copenhague (Danemark), Ban Ki-Moon.
Dans un message diffusé en direct à l’ouverture de la 4ème conférence axée sur le thème "investir sur les filles et les femmes", le secrétaire général des Nations Unies a soutenu que "ce n’est pas seulement quelque chose qu’il convient de faire mais un impératif pour libérer le potentiel sous-exploité des filles et des femmes pour le plus grand bien de tous".
"Pour chaque fille, chaque adolescente et chaque femme, une meilleure santé nous permettra d’atteindre les Objectifs de Développement Durable", a-t-il souligné dans ce message diffusé devant plus de 5000 délégués présents à la cérémonie d’ouverture de la conférence.
Selon le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), "il faut se concentrer sur les solutions et sur la façon dont les gouvernements, les organisations peuvent atteindre les ODD pour les femmes et les enfants.
Les femmes sont essentielles pour le progrès durable et la paix".
Ban Ki-Moon est également convaincu que "réaliser les Objectifs de développement durable c’est réussir la santé, les droits et le bien-être des jeunes filles et des femmes".
"Le temps est venu d’agir pour les femmes et les enfants", a-t-il lancé.
La 4ème Conférence "Women Deliver" (les femmes qui accouchent) est une plate-forme de 5340 délégués venus de 70 pays favorisant l’engagement des participants à défendre les intérêts des femmes et des filles auprès des dirigeants politiques et des personnes d’influence afin de soutenir les recommandations en matière de politiques et de ressources.
Les caucus régionaux réuniront des acteurs issus d’horizons variés pour discuter des principales priorités et stratégies visant à renforcer les engagements politiques et financiers en faveur de la santé et du bien-être des femmes et des jeunes filles dans leurs régions et pays.
L’accent sera porté sur l’amélioration de la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents ainsi que sur l’égalité des sexes dans le cadre de la mise en oeuvre des ODD et des efforts de responsabilisation, soulignent les organisateurs.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale Dr Awa Marie Coll Seck présente à Copenhague interviendra mercredi à la plénière axée les perspectives régionales pour l’accès aux services de santé des filles et des femmes.
LES FEMMES APPELÉES À AGIR POUR LIBÉRER LEUR POTENTIEL
Copenhague, 16 mai (APS) - Le Premier ministre Danois, Lars Rasmussen a appelé, lundi à Copenhague, les femmes à agir pour libérer leur potentiel et participer au développement économique et social dans leur pays.
"Il y a 50 ans les femmes danoises s’étaient lancées dans le marché du travail, avaient gagné leur indépendance économique par l’action. Elles étaient vulnérables mais elles sont devenues fortes aujourd’hui", a-t-il lancé à l’ouverture de la 4ème Conférence mondiale "Women Deliver" (les femmes qui accouchent).
"C’est incroyable qu’autant de femmes dans le monde soient empêchées de contribuer pleinement au développement économique", a relevé le chef du gouvernement danois en présence de la princesse Mary de Danemark venue présider la cérémonie d’ouverture.
Pour le Premier ministre danois, "bien des pays ont suivi la même voie mais il y a encore du chemin à faire". Le Danemark a été désigné récemment, par un sondage, "meilleur endroit pour les femmes".
"Il est certain, dans tous les cas, que les femmes agissent pour libérer leur potentiel", a soutenu Lars Rasmussen, rappelant que les dirigeants se sont engagé, au sortir de l’Assemblée générale des Nations Unies de septembre 2015 pour l’adoption des ODD, en faveur de l’objectif d’égalité homme-femme.
"Cette égalité, les droits des filles et des femmes ne sont plus seulement un discours, mais c’est indispensable pour assurer la croissance et la prospérité économique", a soutenu l’officiel danois.
Il a souhaité que la conférence débouche sur des "inspirations et des énergies nouvelles en faveur des filles et des femmes" car selon lui, "les droits et les opportunités pour les femmes sont la base de l’avenir de l’humanité".
Pour la Présidente de "Women Deliver", Jill Sheffield, le message est simple parce que "le développement durable est possible seulement quand les filles et les femmes sont en bonne santé".
"Donner aux femmes et aux filles l’accès aux soins de santé, elles vont donner des familles plus résistantes, des économies plus fortes et des solutions de développement plus durable", a-t-elle souligné.
Panéliste à l’ouverture de la conférence, la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Margaret Chan a estimé que les "filles et les femmes comptent pour le développement et il faut coopérer et collaborer avec les hommes pour mettre fin à la discrimination contre elles".
A côté du Directeur Exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population, Babatunde Osotimehin et de la chanteuse Annie Lenox, ambassadrice de la lutte contre le Sida, les panélistes à la table-ronde d’ouverture ont fait part de "l’impératif d’investir sur les femmes et les filles pour un développement durable".
PAR FODÉ MANGA DE SENEPLUS
VIDEO
DOUBLE NATIONALITÉ
VIDÉO SENEPLUS - Y a-t-il plus Sénégalais qu'Abdoul Mbaye ? Il répond sans détour à la question
L'engagement en politique d'Abdoul Mbaye est placé sous le signe de la promotion des valeurs de dignité, d'intégrité, du respect de la parole donnée, de solidarité, de confiance, mais aussi du refus, voire du mépris de tout ce qui est anti-valeur.
L'ancier Premier ministre parle également de sa double nationalité. Il répond à plusieurs questions de journalistes. Visionnez cette vidéo de Fodé Manga de SenePlus.
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Fatma Samoura, fan de Rummenigge et Milla, transférée de l'ONU à la Fifa
Fan de Karl-Heinz Rummenigge et Roger Milla, Fatma Samoura est la nouvelle N.2 du football mondial, où elle va apporter 21 ans d'expérience de gestion des crises au sein de l'ONU, de l'Afghanistan au Nigeria en passant par le Darfour.
Derrière ses yeux verts -"des lentilles de couleur, une coquetterie", explique Francis Kpatindé, un de ses proches, ancien rédacteur en chef de Jeune Afrique-, cette Sénégalaise de 54 ans a une poigne de fer.
Et ce ne sont pas les querelles de pouvoirs au sein des couloirs de la Fifa à Zurich qui devraient beaucoup gêner celle qui a fait l'objet de menaces de mort lors de son mandat à la tête du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) à Madagascar. Où elle a piloté la transition vers la démocratie, de 2010 à 2015.
"Elle a été la femme la plus caricaturée de l'île. C'était +la négresse, l'Africaine qui venait coloniser Madagascar+", se souvient encore M. Kpatindé, auprès de l'AFP samedi. "Elle est d'ailleurs partie avec une belle collection de ses caricatures publiées dans les journaux locaux !".
- 'Entourée de footballeurs' -
Femme de pouvoir, Fatma Samba Diouf Samoura a aussi collectionné les postes exposés lors de sa carrière à l'ONU. Que ce soit pour le PAM, le Programme alimentaire mondial, de Djibouti à la Guinée en passant par le Cameroun ou le Tchad, ou ensuite pour le PNUD, au Niger puis à Madagascar et depuis cette année au Nigeria, à Abuja. Avec des escales en Afghanistan, Thaïlande, Italie ou au Darfour.
Mère de trois enfants, dont deux garçons déjà étudiants et installés au Canada, Mme Samoura aurait pu être la femme d'un footballeur professionnel. Mais une jambe cassée à 20 ans brise les rêves de carrière de son mari et c'est donc elle qui vient d'accéder à la notoriété dans le monde du football.
Camarade de classe de Cheikh Seck, gardien de but des Lions de la Téranga sénégalais dans les années 80, "entourée toute (sa) vie de footballeurs", voisine de Rigobert Song à Yaoundé, fan de foot, au point d'avoir souvent fréquenté les travées de Gerland lors de ses années étudiantes à Lyon, Mme Samoura compte plusieurs joueurs parmi ses proches.
- Rummenigge et Salif Keita -
Dont le légendaire Roger Milla, ancien attaquant des Lions indomptables du Cameroun, un de ses amis depuis son mandat à Yaoundé. "On a même prétendu que je l'avais caché dans ma voiture aux plaques diplomatiques après leur défaite en finale de la CAN 1986", raconte-t-elle à l'AFP samedi, depuis Abuja, au Nigeria, en pleine préparation du sommet sur la sécurité organisé pour tenter de mettre fin à l'insurrection islamiste de Boko Haram.
Admiratrice invétérée de Rummenigge, l'ancien attaquant du Bayern Munich, Fatma Samoura se rappelle aussi avec émotion de Salif Keïta, icône du football malien, passé par Saint-Etienne et Marseille.
Mais pas question de révéler son équipe de cœur, histoire de ne pas froisser certaines susceptibilités. "C'est un club espagnol, je ne vous en dirai pas plus."
Militante de gauche lors de ses années étudiantes, à Lyon puis Strasbourg, "mais pas encartée", précise Francis Kpatindé, cette fille de colonel dans l'armée sénégalaise aura sans doute bien besoin de son sens de la diplomatie pour diriger la planète football, comme bras droit de Gianni Infantino.
Mais ce sera sans traducteur. En plus de son wolof natal, elle maîtrise couramment anglais, espagnol, français et italien.
Une certitude: les pontes du foot mondial trouveront à qui parler ! "Elle a un culot incroyable, c'est une boule d'énergie, elle ne dort jamais", assure Francis Kpatindé. "Et elle ne sera pas un faire-valoir. Elle n'a aucun complexe !"
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Avec comme N.2 une femme venant de l'ONU, la Fifa veut redorer son image
La Fifa, qui a désespérément besoin de redorer son image, a nommé vendredi au poste de secrétaire générale une femme, issue du continent africain et diplomate à l'ONU, pour mener les indispensables réformes, mais celle-ci arrive sans expérience du monde du sport.
Un an après le déclenchement du pire scandale de l'histoire de la Fifa, la tâche de la Sénégalaise Fatma Samba Diouf Samoura, 54 ans dont 21 au sein des Nations Unies, s'annonce difficile avec des tensions qui apparaissent déjà.
Ainsi, dès samedi, Domenico Scala, le président de la commission d'audit et de conformité, a démissionné pour protester contre l'adoption la veille d'une mesure remettant en cause, selon lui, l'indépendance de certains organes de l'institution chargés notamment d'enquêter sur des membres.
Diplômée en langues à Lyon et en relations internationales à Strasbourg, Mme Samoura, première femme secrétaire générale de la Fifa, a occupé divers postes de responsabilité pour le Programme alimentaire des Nations unies au Cameroun, à Madagascar ou à Djibouti.
La nomination d'une femme dans un univers extrêmement masculin et qui n'a encore aucune expérience d'une grande organisation sportive peut surprendre. Mais pour Gianni Infantino, le président de la Fifa élu en février, elle est "la personne la plus compétente pour diriger l'administration de la Fifa".
"Son CV parle pour elle, et en plus elle aime le football, comme son mari", a souligné l'Italo-Suisse.
La Sénégalaise veut "aider le football à retrouver son image, écornée par les scandales", a-t-elle expliqué samedi à l'AFP.
"La Fifa, ce sont les Nations Unies du football et j'apporte mes 21 ans d'expérience dans le privé et à l'ONU en termes de bonne gouvernance et de transparence et d'obligation de rendre compte, aussi bien au niveau des fédérations qu'à celui de la Fifa", a-t-elle poursuivi.
- Chargée de crises humanitaires -
Actuellement en poste à Abuja, au Nigeria, elle succédera à la mi-juin au Français Jérôme Valcke, écarté de ses fonctions en septembre, licencié puis suspendu 12 ans par la Fifa, notamment pour son implication dans un trafic de billets pour le Mondial brésilien.
Presque un an après les arrestations à Zurich (Suisse) de plusieurs hauts responsables du football mondial, à la demande de la justice américaine, prémices du plus gros scandale de l'histoire centenaire de la Fifa, Mme Samoura va devoir mener un chantier compliqué: mettre en application les réformes adoptées en février et qui promettent plus de transparence, d'intégrité ainsi qu'une meilleure gouvernance.
Pour le Sud-Africain Tokyo Sexwale, ancien candidat à la présidence de la Fifa, "la question n'est pas tant que Mme Samoura soit africaine ou une femme, mais surtout qu'elle soit compétente. Elle a travaillé au sein du systèmes des Nations Unies et elle comprend ce qu'on demande à un responsable de ce niveau".
- Déjà une démission -
"De plus, sa nomination envoie un message fort selon lequel la Fifa est sensible à l'égalité hommes-femmes et à la diversité", ajoute-t-il, interrogé par l'AFP.
Pour l'Australienne Moya Dodd, membre du conseil de la Fifa, que la nouvelle N.2 n'ait aucune expérience du monde du football n'est pas un handicap car "la Fifa est une organisation aux nombreuses dimensions et elle apporte des dimensions qui n'existent pas aujourd'hui à la Fifa".
Mais même si Infantino veut croire que "la crise est finie", le chantier est immense. Outre les enquêtes des justices américaine et suisse qui se poursuivent, des tiraillements apparaissent déjà.
Ainsi, le président de la commission d'audit et de conformité, Domenico Scala, a claqué la porte samedi, après l'adoption par le congrès réuni à Mexico d'un amendement qui transfère au gouvernement de la Fifa le pouvoir de nommer ou démettre les membres de plusieurs commissions qui ont joué un rôle essentiel dans la suspension notamment de Sepp Blatter et Michel Platini, "ce qui prive ces organes de leur indépendance" et "détruit l'un des acquis essentiels de la réforme".
Avec cette décision, il est possible pour le conseil, présidé par Gianni Infantino, "d'entraver des enquêtes contre des membres à tout moment, en démettant de leurs fonctions les membres des commissions ou en s'assurant de leur approbation à travers la menace de les renvoyer", dénonce encore M. Scala.
Fifa: Fatma Samoura veut "aider le football à retrouver son image"
Nouvelle secrétaire générale de la Fédération internationale de football (Fifa), la Sénégalaise Fatma Samoura veut "aider le football à retrouver son image, écornée par les scandales", a-t-elle expliqué samedi à l'AFP, dans un entretien téléphonique depuis Abuja, au Nigeria.
"La Fifa, ce sont les Nations Unies du football et j'apporte mes 21 ans d'expérience dans le privé et à l'ONU en termes de bonne gouvernance et de transparence et d'obligation de rendre compte, aussi bien au niveau des fédérations qu'à celui de la Fifa", a poursuivi Mme Samoura, présente à Abuja en tant que représentante du PNUD, le Programme des Nations unies pour le développement.
"Mon but, c'est de soutenir le programme du président Gianni (Infantino, NDLR), que le foot retrouve son image, écornée par les scandales. Et à ceux qui parlent de mon manque d'expérience, je leur dis de me laisser le temps de faire mes preuves", a-t-elle insisté auprès de l'AFP, en pleine préparation du sommet sur la sécurité d'Abuja, organisé pour tenter de mettre fin à l'insurrection islamiste de Boko Haram.
Doivent notamment participer à ce sommet, le président français François Hollande -qui doit rencontrer son homologue nigérian Muhammadu Buhari dans la matinée-, Antony Blinken, le secrétaire d'Etat américain adjoint, ainsi que le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond.
"Il faut faire en sorte que le football redevienne ce qu'il doit être, c'est-à-dire le sport le plus populaire, qui surmonte les clivages sociaux", a plaidé Mme Samoura, en s'interrompant quelques minutes dans sa préparation du discours du représentant du secrétaire général de l'ONU.
"Gianni m'a parlé de diversité, de sa volonté de rassembler tout le football, qui n'est pas uniquement un sport d'hommes. Et je vais notamment essayer d'apporter un plus grand soutien au foot féminin", a-t-elle conclu.
PARITÉ : LES RETOMBÉES BÉNÉFICIERONT AUX GÉNÉRATIONS FUTURES
Dakar, 13 mai (APS) - Les retombées de la parité instituée au Sénégal en 2010 vont bénéficier aux générations futures, a estimé vendredi Marie Delphine Ndiaye, ancienne présidente de l’Association des juristes sénégalaises (AJS).
‘’Je ne déchante pas et ne me décourage pas, car il est certain que la parité, c’est pour les prochaines générations’’, a-t-elle confié dans un entretien exclusif avec l’APS.
Même si l’application de la loi sur la parité est encore très limitée au moment de l’installation des commissions et des bureaux au sein des instances électives et semi-électives, Marie Delphine Ndiaye n’en est pas pour autant pessimiste. Elle reconnaît plutôt qu’un grand pas a été franchi.
A la veille de la date anniversaire du vote de la loi, intervenu le 14 mai 2010, la juriste reste convaincue que les changements de mentalité sont précédés et accompagnés de volonté politique forte et affichée.
‘’Il y a un recul au niveau du Conseil économique, social et environnemental. On était à 42 membres, ce qui était une grande avancée, mais on a enregistré un bon en arrière, du fait d’une mauvaise compréhension et interprétation de la loi’’, a-t-elle analysé.
La juriste recommande un élargissement au sens de la loi qui, dans son décret d’application (2011), cite nommément les commissions et bureaux des collectivités locales, de l’Assemblée nationale, du Conseil économique, social et environnemental (CESE) où la parité s’applique de fait.
‘’Lors des dernières locales, la loi a été violée, et malgré la décision rendue par la Cour suprême en faveur des requérantes, aucune commune n’a repris l’élection des bureaux et des commissions hors la loi’’, s’est-elle désolée.
Elle en appelle à plus de dialogue et de concertation, mais surtout à une meilleure interprétation de la loi par les autorités.