AFP - Une jeune mannequin indienne de 19 ans, défigurée à l'acide, a tenu la vedette jeudi 8 septembre lors de la première journée de la semaine de la mode de New York.
QUAND LES FEMMES SE RECREENT DES SOURCILS POUR LA TABASKI
Pour les femmes, la Tabaski rime avec beauté de la tête au pied. En plus du boubou chic et riche, il faut une belle coiffure de beaux accessoires et des sourcils bien dessinés.
Au moment où trouver un mouton est une équation aux pères de familles, les femmes sont pour leur part aux dernières retouches. A cinq jours de la fête de Tabaski, les femmes font le plein. Leurs folies dépensières ne se limitent plus aux cheveux naturels, Getzner, guipure, bazin riche et autres accessoires hyper chers, il faut aussi des rajouts esthétiques. C'est-à-dire les pose ongles, les cils, les sourcils et les tatouages. Les tatouages justement sont leur nouvelle mode pour avoir une beauté nette et féerique le soir de la fête du mouton.
Actuellement, on dirait que tout Dakar converge vers un seul marché : celui des Hlm. Le nombre surabondant de personnes rend la circulation difficile dans les ruelles du marché. Il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin. Au milieu du marché un espace est même réservé aux tatoueurs. Il y a pour tous les goûts et toutes les bourses. Et les femmes viennent de tous les recoins de la capitale pour se redessiner les sourcils. Dès l’entrée du marché, des jeunes abordent les clientes. Mais pas besoin se s’ en arracher, il y en a à gogo. Chez Iso est un des salons de beauté les plus réputés du marché des Hlm. Les femmes sont nombreuses à se faire tatouer pendant que d’autres patientent sur un canapé.
Malgré son volume important de travail Alioune Diop, un des responsables du salon, se prête avec amabilité à nos questions. «Les clientes viennent, mais ce sont nos fidèles clientes qui viennent pour le moment, c’est pour éviter les bousculades de dernière minute. Donc, celles qui ont l’habitude de nous fréquenter ont commencé à venir se faire tatouer ou épiler les sourcils», explique-t-il.
Mais, poursuit le coiffeur: «A trois jours de la Tabaski il y aura un grand rush. L’épilation et le tatouage sont à 1 000 francs Cfa. Si c’est l’épilation, on le fait à 500 francs Cfa seulement. Pour le tatouage, ça dure longtemps, mais ça dépend du lait de corps que la cliente utilise sur le visage. Par exemple, quand elle met un produit contenant de l’hydroquinone, ça s’enlève au bout de quatre jours. Mais quand c’est une crème sans hydroquinone, ça peut durer jusqu’à une semaine», fait-il remarquer.
Sur le choix des clientes, Diop ajoute : «Il y a la couleur noir qui dure plus et la couleur marron. La plupart de mes clientes préfèrent le marron. Parce que, selon elles, c’est plus naturel. Le noir est trop dur».
Ces astuces, il les garde jalousement. «On ne dévoile pas le produit, c’est un secret qu’on ne peut pas révéler. Parce qu’il y a maintenant beaucoup de gens qui font ce métier, mais à notre niveau on utilise de bons produits. Il y a des astuces qu’on ne révèle jamais au risque de se voir copier. Il y a des femmes qui viennent juste se faire épiler, parce qu’elles savent appliquer le crayon sur les sourcils. Pour celles qui veulent faire du make-up, elles s’épilent seulement. On a fait des tatouages discrets», dit-il.
En tout cas, ceux qui s’donnent à ce métier en cette période de Tabaski ne se plaignent pas. Une bonne marche des affaires que Badara confirme. «J’ai trois fois plus de clientes et je me frotte bien les mains actuellement», renchérit-il.
Cette tendance en vogue est selon ces femmes trouvées sur place plus commode. «Quand on se tatoue les sourcils, on ne perd pas de temps en se maquillant. Moi, je le fais parce que je ne suis pas très douée en maquillage», a confié Aïda. Et sa copine Marème enchaîne : «Ça donne un air plus parfait au maquillage, j’aime ça et une femme ne doit rien négliger pour sa beauté».
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ALIOUNE TINE SANS DÉTOUR
EXCLUSIF SENEPLUS - Alioune Tine passe en revue l'actualité nationale et internationale - SANS DÉTOUR - (Version intégrale)
Célèbre défenseur des droits humains, Alioune Tine, Directeur régional d’Amnesty International, en Afrique de l’Ouest et du Centre, décrypte l’actualité nationale sur le plateau de SANS DÉTOUR.
Ancien SG général de la Rencontre Africaine pour la Défenses de Droits de l’Homme (RADDHO), ancien président du Comité sénégalais des droits de l’homme, Alioune Tine est connu pour ses positions courageuses sur diverses questions.
Face à Saphie Ly Sow, directrice générale de Nexus Groupe, entourés d’Amadou Bâ, directeur de publication du quotidien L’AS et de Gnagna Sy, Spécialiste en Marketing et communication, Alioune Tine jette un regard sur l’affaire Sonko, Nafi Ngom, les migrants en souffrance dans les pays du Golfe, entre autre.
MAMADOU LAMINE DIALLO, SON ÉPOUSE ET LE PERMIS DE MADINA
C'est à travers un texte publié dans plusieurs sites internet que le journaliste et homme politique El Malick Seck a lâché l’accusation : ‘’Le député Mamadou Lamine Diallo a cru bon de déclarer sur la Rfm dimanche qu’il faudrait éviter ce qui se passe à Brazzaville où une seule famille gère le pétrole.
En écoutant cette déclaration, ceux qui connaissent l’histoire de Mamadou Lamine Diallo avec l’or du Sénégal ont bien rigolé. Donc, il est bon de lui rappeler et de révéler à l’opinion ce qu’il a fait avec le métal précieux quand il était conseiller technique du Premier ministre et également Président du Conseil général des mines à la fin des années 90’’, avance t-il. Avant d’ajouter qu’à l’époque, Mamadou Lamine Diallo avait usé de sa position pour octroyer un permis de recherche pour or à la société International Mining Company (IMC) qui serait contrôlée par son épouse.
Vrai ou faux ? Libération a tenté d’en savoir plus. Il ressort effectivement de nos investigations qu’à cette époque, par décret n°97-797 du 7 août 1997, un permis de recherche pour or et substances connexes accordé à la société IMC dans la région de Tambacounda (permis Madina).
La Société était logée au 5 rue Victor Hugo avenue Léopold Sédar Senghor (ex Avenue Roume) à Dakar. Mieux, la société Leo Shield Ltd, par l’intermédiaire de la JV Occidental Gold Senegal SARL, a mené les opérations minières. Et la boîte avait comme gérante l’épouse du leader du mouvement Tekki (on ne sait guère si elle détenait ou non des parts - alors que le cabinet Mayoro Wade assurait la gestion des comptes. Comme le soutient El Malick Seck, le permis a été retiré en 2003 pour absence de travaux. Que s’est-il passé exactement ?
Libération a pu d’ailleurs remonter au décret pris à l’époque par Me Abdoulaye Wade et contre signé par un ‘’camarade’’ de Mamadou Lamine Diallo dans l’opposition : Idrissa Seck alors Premier ministre. Le décret signé le 4 juillet 2003 se veut clair : ‘’International Mining Company (IMC) est une société minière de droit sénégalais détentrice d’un permis de recherche pour or et substances connexes dit permis « Madina » octroyé par décret n° 97-797 du 7 août 1997.
La Société est basée au 5 rue Victor Hugo avenue Léopold Sédar Senghor (ex Avenue Roume) à Dakar. Malgré la lettre de mise en demeure en date du 13 mars 2001 par laquelle la société International Mining Company (IMC) était invitée à prendre toutes les dispositions nécessaires pour démarrer les travaux de recherche dans le périmètre du dit permis, aucune activité de terrain n’a été notée jusqu’à ce jour. Par ailleurs, IMC n’a pas sollicité une demande de renouvellement du permis de Madina arrivé à expiration depuis le 6 août 2001’’.
Aussi, ‘’conformément à l’article 23 de la loi portant Code minier, il y a lieu de procéder à l’annulation du décret sus mentionné. Telle est l’économie du présent projet de décret portant annulation du permis de recherche minière dénommé Madina’’, disait le document.
En clair, le permis avait été attribué à une société incapable de respecter ses engagements malgré les relances...
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LA REVUE DE LA PRESSE DE PAPE ALÉ NIANG DE CE MERCREDI
Me Souleymane Ndéné Ndiaye est foncièrement contre l’interdiction du port du burkini sur des plages françaises. Pour l’ancien Premier ministre, ces actes, posés par nombre des maires de la France, violent le droit des musulmanes à se conformer aux préceptes de leur religion.
«La France, qui est le pays de la démocratie et des droits de l'homme, a consacré la laïcité comme fondement même de son système politique. Et cette laïcité signifie que l'Etat reconnaisse tous les cultes et se situe à équidistance d'eux. Mais en l'espèce, voilà que subitement, la France fait un pas en arrière en prenant carrément position contre une religion, l'Islam. Car, le burkini est une tenue que mettent les femmes musulmanes pour éviter d'être en bikini ou en petite tenue sur les plages. Parce que dans l'islam, il est interdit à la femme d'exhiber son corps en public. Dés lors, interdire le port du burkini revient à ne pas reconnaitre aux femmes musulmanes le droit de se conformer aux règles de leur culte», a-t-il déclaré dans un post publié sur son mur Facebook. «Où se trouve alors le respect des droits de l'homme ? En quoi le port du burkini peut-il être porteur de germes de nature à troubler l'ordre public ? Comme le soutiennent à juste titre beaucoup de françaises et de français, l'interdiction du port du burkini est une violation du droit des musulmanes de se conformer aux prescriptions de leur culte », estime-t-il.
«Interdictions très discriminatoires»
De plus, pour Me Souleymane Ndéné Ndiaye, les vagues d’interdiction du burkini à travers la France, ne sont rien d’autre qu’une forme de discrimination. «Ces vagues d'interdictions sont très discriminatoires surtout lorsqu'on sait que d'autres personnes, appartenant à d'autres religions, que leur état oblige à porter une uniforme, peuvent parfaitement arborer leur tenue et se promener tranquillement sur les plages de France, sans risquer d'être inquiétée. Où est l'égalité inscrite au frontispice de la Constitution française?», fustige le Président de l’Union nationale pour le Peuple (Unp). Il souhaite que le Conseil d'Etat français, qui videra sa saisine demain sur la légalité ou non de l'arrêté du maire de Villeneuve-Loubet, vendredi 26/09/2016, remette les pendules à l'heure
QUAND UNE FAUSSE MARIÈME FAYE SALL TENTE D'ARNAQUER LE PETIT-FILS DE SERIGNE FALLOU
Les réseaux sociaux sont certes le cadre idéal pour se faire de bons amis et échanger sur tous les domaines. Et c'est cela tout l'intérêt des Technologies de l'Information et de la Communication (Tics). Cependant, il y a aussi le revers de la médaille, car c'est également le canal le plus aisé pour arnaquer, escroquer et dénigrer n'importe qui. Cela, hélas, le petit-fils de Serigne Fallou Mbacké, Serigne Cheikh Ndindy ibn El Hadj Bara, sixième khalife général des mourides, y a échappé de peu avec une fausse (ou un faux) Marième Faye Sall. Fort heureusement, le guide religieux n'est pas né de la dernière pluie.
Internautes, précisément les utilisateurs du réseau social "Facebook", soyez vigilants et méfiez-vous des noms de ces célébrités que vous trouvez sur la plateforme et qui vous sont suggérés comme "amis" potentiels ou qui sollicitent directement votre amitié. C'est, le plus souvent, l'œuvre d'escrocs de classe internationale qui, au-delà de la seule amitié, pourraient pirater votre compte, utiliser votre nom et votre image pour flouer vos vrais amis.
Les Macky Sall, Marième Faye Sall, Karim Wade, Youssou Ndour, Waly Seck, entre autres célébrités, ne sont, le plus souvent, que des noms d'emprunt utilisés par de vils escrocs pour arnaquer les internautes naïfs et avides de relations avec les "en haut d'en haut", surtout pour leur soutirer de l'argent. Le dernier exemple en date, c'est la demande d'amitié d'une prétendue "Marième Faye Sall" (du nom de la Première Dame du Sénégal) à Serigne Cheikh Ndindy Mbacké, fils du défunt khalife général des mourides, Serigne Bara, et petit-fils de l'illustre héritier de Cheikh Ahmadou Bamba (Serigne Fallou), qui aurait pu tomber dans le piège de ces criminels de l'informatique.
"Plusieurs fois, cette personne dont le profil est présenté comme Marième Faye Sall, m'a demandé de l'ajouter à mes amis. J'ai toujours ignoré l'invitation. Mais, comme elle persistait et, compte tenu du respect que nous devons à la personne qui est supposée en être l'expéditrice, j'ai fini par accepter son invitation", nous a confié le fils d'El Hadji Bara Mbacké que nous avons joint par téléphone.
Après l'acceptation de l'invitation de la prétendue "Première Dame", l'"amie Marième Faye Sall" lui envoie le message qui suit, digne d'un élève de l'école élémentaire :
"Je n'ai pas besoin de me présenter. Si je t'écris c'est par rapport à situation qui me tiens beaucoup à cœur. Il y a une semaine j'ai expédiée une somme de 5.8000 dollars à une amie qui se trouvait sur un lit d'hôpital au Bénin par l'agence Western-Union mais malheureusement elle es décédée avant hier sans avoir retiré cette somme. J'ai éffectué le transfert en ligne avec ma carte de crédit donc je dois me présenter à une agence Western-Union pour le retrait (Ce que je ne ferai pas) donc je me suis dis que le mieux serait qu'une autre personne en bénéficie. J'ai pu avoir le numéro du directeur de l'agence Western-Union où elle récupère ces transferts vu que ce n'es pas le seule transfert que je lui ai fais. Numéro du directeur : 0022995336821 Nom du directeur : Marc TALON Code du transfert: 652-534-1256 Bénéficiaire: Monique BLANCHARD Appelles le directeur et demande lui de te renvoyer le transfert sur tes coordonnées donne lui le code et dis lui que le transfert viens de moi". Même si les noms et numéros de téléphones vous conduisent à des personnes existantes, ce sont le plus souvent ceux des vrais escrocs et de ceux qu'ils sont censés représenter.
Naturellement, cela sent l'arnaque à mille kilomètres à la ronde ! Et comme le petit-fils de Serigne Fallou, très au fait des nouveautés de ce monde, comme son père qui parlait plusieurs langues occidentales, en plus d'une érudition sans pareille, a très tôt découvert la supercherie. D'abord à cause du français plus que bancal utilisé par la prétendue "Marième Faye Sall", mais aussi de l'impertinence de l'argument avancé. Quand le guide s'en est ouvert à nous qui avons déjà connu ce genre d'argumentaires fallacieux, nous lui avons conseillé de ne même pas répondre au message – au risque de voir son compte piraté –, mais aussi de supprimer immédiatement cet "ami" de la liste de ses contacts. Et peut-être même de changer de mot de passe…
S'agissant de "l'amitié" de la supposée Marième Faye Sall et de l'offre des 58.000 dollars US (près de 35 millions Fcfa), Serigne Cheikh Ndindy indique : "C'est par respect pour le nom de cette dame que j'ai accepté de "l'ajouter", parce que", dit-il en paraphrasant un disciple de Serigne Fallou, du temps de la bipolarisation de la vie politique sénégalaise, dans les années 50, "je ne suis ni Senghoriste, ni Laministe. Je suis avec Serigne Touba. J'accepte tout don fait au nom de Serigne Touba, mais pas autre chose". (Senghor u ma, Lamine u ma, mangi ci Fallu. Bu sanni jotee ma sannil kama neex dellu ci Fallu).
Naturellement, d'autres internautes de bonne foi, surtout les célébrités comme Serigne Cheikh Ndindy, resteront les cibles privilégiées de ces arnaqueurs. Ce que nous conseillons, humblement, c'est de ne jamais croire à ces gens qui cherchent à vous appâter en vous proposant des choses alléchantes et qui, au bout du compte, vous demanderont d'envoyer une certaine somme à une certaine adresse, ou simplement de leur communiquer le numéro de votre compte bancaire qu'il pourrait vider sans ménagement.
MACKY SALL : "LE HCCT MARQUE UN AVANCEMENT DÉMOCRATIQUE"
Guangzhou, 30 août (APS) – Le Haut conseil des collectivités territoriale (HCCT) représente "un avancement démocratique même s’il ne fait pas l’unanimité", a affirmé, mardi à Guangzhou, le président de la République, Macky Sall.
‘’Chacun a la liberté de ne pas être d’accord (…) mais nous avons demandé au peuple sénégalais qui l’a validé à 63% au référendum [20 mars 2016]. On se doit donc de mettre sur pied cette entité qui œuvre au nom du Président et de son gouvernement pour la bonne marche de la décentralisation, c’est cela le HCCT’’, a-t-il dit.
Il rencontrait la communauté sénégalaise vivant à Guangzhou, en présence de l’ambassadeur du Sénégal en Chine, le général Abdoulaye Fall, et de plusieurs responsable de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir).
Pour le chef de l’Etat, il s’agira ensuite d’aller vers les législatives en 2017. ‘’ A ce moment précis, nous feront le bilan de tout ce qui a été fait jusque là, et je suis persuadé qu’à l’heure du bilan, nous sortirons la tête haute’’, a-t-il assuré.
Macky Sall s’est toutefois dit prêt à assumer tout manquement à l’heure du bilan, demandant toutefois que les avancées, lesquelles bénéficient d’abord au Sénégalais, soient elles aussi reconnues.
Le président Macky Sall est revenu sur les bonnes relations entre la Chine et l’Afrique et les opportunités d’affaires offertes aux Sénégalais, à travers notamment la langue chinoise.
‘La relation Chine-Afrique est l’avenir de la jeunesse, des femmes, mais surtout de la diaspora’’, a-t-il souligné.
S’adressant au représentant des étudiants sénégalais en République populaire de Chine, il a souligné l’importance de promouvoir les formations dans les domaines scientifiques.
Le président Macky Sall est présent en Chine pour participer au Sommet du G20, prévu les 4 et 5 septembre à Hangzhou
LE CONSEIL D'ETAT FRANÇAIS SUSPEND UN ARRÊTÉ ANTI-BURKINI
DERNIÈRE MINUTE - Il souligne avec insistance que toute interdiction de ces tenues de bain islamiques très couvrantes devait s'appuyer sur des "risques avérés" pour l'ordre public
(AFP) - Le Conseil d'Etat, haute cour administrative, a mis un coup d'arrêt aux interdictions du burkini, à l'origine d'un débat fiévreux en France, en rappelant les maires au "respect des libertés garanties par les lois".
L'institution a en l'espèce suspendu l'arrêté pris par la commune de Villeneuve-Loubet (Côte d'Azur), mais aussi insisté sur les limites des pouvoirs de police des maires, alors qu'une trentaine de communes ont interdit en France le port de ces tenues de bain islamiques très couvrantes.
"Si le maire est chargé (...) du maintien de l’ordre dans la commune, il doit concilier l’accomplissement de sa mission avec le respect des libertés garanties par les lois", écrit le Conseil d'Etat dans cette ordonnance attendue fiévreusement en France et suivie de près à l'étranger.
La plus haute juridiction administrative française a souligné avec insistance qu'une restriction de l'accès aux plages ne pouvait être justifiée qu'en cas de "risques avérés" pour l'ordre public.
"En l'absence de tels risques, l'émotion et les inquiétudes résultant des attentats terroristes, et notamment celui commis à Nice le 14 juillet dernier, ne sauraient suffire à justifier légalement la mesure d'interdiction" décidée à Villeneuve-Loubet, a indiqué le Conseil d'Etat dans son ordonnance, pour qui la municipalité n'a pas apporté la preuve que l'ordre public était menacé sur ses plages.
Dans ces conditions, l'arrêté litigieux porte "une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d'aller et de venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle".
Dans cette décision de dernier recours, le Conseil d'Etat rappelle, cette fois à tous les maires de France, qu'ils ne peuvent se fonder sur "d'autres considérations" que l'ordre public, "le bon accès au rivage, la sécurité de la baignade ainsi que l’hygiène et la décence" pour interdire l'accès aux plages.
la décision doit faire jurisprudence
Là où les arrêtés pris à Villeneuve-Loubet et ailleurs exigeaient des baigneurs et baigneuses des tenues respectant "la laïcité", que le Conseil d'Etat ne retient donc pas.
Cette décision" "aura vocation à faire jurisprudence", s'est félicité Me Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l'homme, qui avait saisi la plus haute juridiction administrative.
Cela signifie que soit les maires devront lever d'eux-mêmes les arrêtés, soit qu'ils seront suspendus par les juridictions locales.
"Oui, il y a une atteinte disproportionnée à la liberté des religions et le maire n'avait pas le pouvoir de restreindre cette liberté", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, a lui salué une "décision de bon sens", une "victoire du droit, de la sagesse".
"La mesure est suspendue donc les policiers ne peuvent plus verbaliser", a réagi à chaud l’avocat niçois de la commune de Villeneuve-Loubet, Me Olivier Suarès, auprès de l'AFP. Les femmes qui ont été verbalisées "pourront si elles le voudront contester leur verbalisation puisque le fondement de cette verbalisation était manifestement contraire aux libertés fondamentales", selon Me Spinosi.
La décision du Conseil d'Etat a conduit de nombreuses voix de droite et d'extrême-droite à réclamer immédiatement un durcissement de la législation française, qui jusqu'ici interdit le voile intégral dans l'espace public, et le foulard islamique à l'école.
"On voit bien que l'état du droit n'est pas adapté aux circonstances. Il faut légiférer", a réclamé sur Twitter Eric Woerth, secrétaire général du parti Les Républicains.
"Face à la faiblesse du Conseil d'Etat, au législateur maintenant d'être responsable et d'interdire ce vêtement d'apartheid", a réclamé, également sur Twitter, Florian Philippot, vice-président du Front national (FN).
La polémique autour du burkini s'était encore envenimée cette semaine avec la publication de photos montrant une femme voilée, sans être porteuse de cette tenue de bain particulière, être contrôlée par quatre policiers sur une plage. Ces clichés ont suscité une vague d'indignation au niveau international.
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LA POLITIQUE SUR LA PLAGE...
Les photos d'une femme en burkini contrôlée par la police de Nice font polémique
(AFP) - Des photos d'un contrôle de police sur une plage de Nice (sud-est), montrant une femme, foulard sur les cheveux, ôtant sa tunique devant des agents, ont suscité l'indignation sur internet mercredi et relancé la polémique autour de l'interdiction du burkini par plusieurs villes de France.
La décision de plusieurs communes de la Côte d'Azur de bannir de leurs plages les tenues ne respectant pas la laïcité, notamment le burkini, qui couvre le corps de la tête aux chevilles, provoque depuis plusieurs jours un débat enflammé en France et à l'étranger. Mardi soir, le tabloïd britannique Daily Mail a mis en ligne une série de photos - non sourcées et non datées - montrant quatre policiers municipaux en train de contrôler une dame assoupie au soleil sur une plage de la célèbre Promenade niçoise, frappée le 14 juillet par un sanglant attentat djihadiste (86 morts).
Cette femme est habillée et porte un foulard turquoise et blanc noué au-dessus de la nuque et une tunique de même couleur à manches longues, qu'elle enlève ensuite sous l'oeil des policiers, sans qu'on sache si elle agit sur ordre de ceux-ci ou de sa propre initiative. La mairie de Nice, contactée par l'AFP, n'était pas en mesure de préciser dans l'immédiat les circonstances de ce contrôle. Mais elle a confirmé qu'une quinzaine de femmes avaient été verbalisées depuis le début de la semaine, en raison de leur tenue de plage. Mardi, une mère de famille verbalisée le 16 août dernier, alors qu'elle était voilée et portait legging et tunique sur une plage de Cannes, a annoncé son intention de contester cette amende.
Les images du contrôle de Nice ont suscité mercredi un déluge de réactions d'internautes dénonçant "une humiliation" et "une chasse au voile" leur faisant "honte" ou leur donnant la "haine". "Ils veulent lui retirer ses vêtements. Mais qu'ils retirent leurs uniformes ! La police de la honte", a réagi Marwan Muhammad, le président du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) qui a attaqué en justice les arrêtés municipaux avec la Ligue des droits de l'homme. "Question du jour: combien de policiers armés faut-il pour forcer une femme à se déshabiller en public?", s'indigne sur Twitter le directeur de la communication Europe de Human Rights Watch, Andrew Stroehlein.
L'actrice américaine Susan Sarandon a elle aussi tweeté les photos assorties du commentaire: "La police française applique l'interdiction du burkini en ordonnant à une mère de famille d'enlever sa tenue musulmane". La justice française a validé à deux reprises ces arrêtés, qui font l'objet d'un recours devant la plus haute instance administrative du pays, le Conseil d'Etat. Celui-ci se penchera jeudi sur la question, avec pour délicate mission de trancher sur la légalité de ces interdictions controversées.