(SenePlus.Com, Dakar) - Les opinions sont presque unanimes. La femme mérite célébration au-delà même d’une journée. Depuis la consécration de la journée internationale de la femme, en 1977, par les Nations-Unies, plusieurs défis ont été relevés. Il reste tout de même quelques-uns notamment la reconnaissance de certains droits aux femmes. Les personnes rencontrées ont appelé à une amélioration de la condition de la femme aussi bien en milieu urbain que dans les campagnes.
PAR BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS
MULTIPLE PHOTOS
WAAW COUMBA !
REPORTAGE-PHOTOS - Journée internationale de la femme
(SenePlus.Com, Dakar) - En ce 8 mars 2016 www.SenePlus.Com vous propose un reportage-photos de femmes en activités. Dans l'armée, au champ, dans les rues, au marché de poisson, sur la plage... À toutes nous souhaitons une bonne journée de la femme. Reportage.
Nouakchott, 8 mars (APS) – La représentante du Conseil interprofessionnel de la pêche artisanale du Sénégal (CONIPAS), Awa Djigal a estimé, lundi à Nouakchott (Mauritanie), que l’ignorance et le manque de maîtrise des textes par les femmes est "un facteur d’exclusion".
"Si tu n’as pas assez d’arguments, ta représentation est nécessairement vouée à l’échec. Et souvent, dans les réunions internationales, le choix des représentations sont politiques, au détriment des couches défavorisées qui, du coup, n’ont pas la possibilité de défendre leurs droits", a relevé Mme Djigal.
Elle intervenait dans un atelier organisé sur "les droits des femmes et les réformes de la pêche artisanale", organisé par la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) et le bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (BIRA-UA).
Au cours de cette rencontre organisée en prélude à la journée internationale des femmes de la pêche artisanale, elle a soutenu qu’il se pose pour les femmes, entre autres défis, celui de la participation.
"Pour que les droits des femmes ne soient pas bafoués, il est nécessaire qu’elles soient présentes dans les sphères de prise de décisions où se décide leur sort", a souligné Mme Djigal, femme transformatrice et membre du CONIPAS.
Selon elle, "il faut aller vers une véritable gouvernance, unique chose qui peut permettre l’implication de tout le monde, sans distinction de sexe".
Awa Djigal a rappelé que la célébration de la journée du 8 mars marque l’anniversaire d’un dur combat des femmes pour acquérir leurs droits de vote, de travail et bien d’autres droits visant leur émancipation.
"Malheureusement, jusqu’ici, même si des acquis ont été notés, beaucoup reste encore à faire. C’est pourquoi la commémoration de cette journée doit être un moment de faire le bilan et de tirer les conséquences afin de poursuivre le combat", a indiqué la responsable du CONIPAS.
Elle a souligné pour le déplorer que "le grand fossé qui existe très souvent entre la promulgation des lois, leur application et la pratique".
Citant l’exemple de son pays, Awa Djigal a relevé qu’"ici la loi sur la parité a été votée, mais beaucoup d’autres choses restent à faire, notamment dans l’accès des femmes au foncier, dans les domaines de la santé, de l’éducation, dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles (...)".
Mme Djigal a toutefois reconnu qu’il y a "nécessité de renforcement des capacités politiques, techniques, managériales, etc. qui constituent +une entrave+ pour les femmes"
LE SENEGAL CLASSE 118e SUR 155 PAYS
EGALITE DES SEXES ET EGAL EXERCICE DES DROITS DE LA FEMME
En matière d’égalité des sexes et d’égal exercice des droits de la femme, le Sénégal n’est pas bien loti au classement de Onu-Femme. Il occupe ainsi la 118e place sur 155 pays classés pour l’agence onusienne.
La célébration de la Journée mondiale de la femme, pour l’année 2016, s’inscrit dans un contexte mondial favorable à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. A cet effet, Onu-Femme, l’agence des Nations unies pour la femme, et ses partenaires, en collaboration avec le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, ont fait face à la presse, hier, pour partager sur les objectifs de cette journée du 8 mars et sur l’amélioration de la situation de la femme au Sénégal. Le thème choisi pour cette édition porte sur : «La planète 50-50 d’ici 2020 : Motiver les femmes à franchir le pas qui mène vers l’égalité des sexes afin de favoriser le développement durable».
S’exprimant à l’occasion de cette rencontre, Marie Pierre Racky Chaupin, Coordonnatrice du programme Onu-Femme a confié : «La célébration de cette journée revêt une importance capitale. Elle trouve son origine dans la lutte des ouvrières au début du XXème siècle qui revendiquaient de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Donc, pour commémorer cette date, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution proclamant la célébration de cette Journée pour les droits de la femme et la paix internationale».
Poursuivant, elle dira : «A cette occasion, nous manifesterons, à l’instar du monde entier, notre volonté de faire aboutir les revendications des femmes, d’améliorer les conditions féminines, fêter les victoires et avancées de la gent féminine. Mais également, faire le bilan sur la situation de la femme dans sa société».
Mais, selon la responsable de Onu-Femme, «en matière d’égalité des sexes, le Sénégal se trouve face à d’énormes défis». «Cela, que ce soit au niveau de l’harmonisation des lois nationales, avec les engagements internationaux, de la scolarisation des filles et leur maintien à l’école, de l’implication des femme dans les programmes, de la création de richesse et autres activités liées à l’égalité de genre. Aussi, de l’alphabétisation des femmes, de l’institutionnalisation de la budgétisation sensible au genre, de l’inégalité des sexes au niveau des postes de responsabilités, etc. Il reste un long chemin à parcourir à ce niveau», a indiqué Mme Chaupin.
Les chiffres de l’égalité des sexes au Sénégal
En se basant sur le rapport de l’étude sur le progrès des femmes dans le monde et l’égalité des sexes, Mme Chaupin renseigner :«L’indice d’inégalité des sexes a classé le Sénégal à la 118e place sur les 155 pays indexés dans l’inégalité des sexes. Soit une valeur absolue de 0.53%. Aussi, 70% des femmes sont exposées à la force de travail. Et malgré l’importance de leur taux d’activités, le chômage touche 40,4%, de la population féminine, contre 18% au niveau masculin. Ce qui peut expliquer leur absence massive dans les postes de responsabilités».
«En effet, d’après elle, le taux d’occupation des femmes à l’activité économique s’élève à 19.9%, contre 56.6% pour les hommes. Même si leur taux d’occupation demeure faible dans l’économie, les femmes occupent une place essentielle dans la sphère domestique qui ne génère pas de revenus économiques, mais se réduit juste à la seule famille nucléaire. Sans compter certaines croyances culturelles, comme les mariages forcés, l’excision ou même les durs travaux destinés aux femmes dans le monde rural, comme les travaux champêtres et l’utilisation des énergies naturelles, accentuant la pauvreté énergétique des femmes provocantes de la pollution qui tue, chaque année, plus de 6300 femmes».
«Et pourtant, leur infime part dans les propriétaires foncières, seulement 4% des femmes contre 89% des hommes, l’écart de participation des femmes à la main d’œuvre se resserre légèrement et accentue considérable l’inégalité entre les sexes. Ce qui est vraiment un handicap pour l’amélioration des conditions de la femme et son autonomisation dans la société», a-t-elle souligné.
DANS L’UNIVERS DES BRAVES TECHNICIENNES DES MEDIAS
CAMERA WOMEN, MONTEUSES, DESIGNERS, PHOTOJOURNALISTES…
Au Sénégal, les femmes se sont mises, au fil des années, au premier plan dans la vie social, politique et économique. Si au niveau des instances dirigeantes, elles n’on plus rien à démontrer, les femmes se distinguent de plus en plus dans les métiers liés aux Technologies de l’information et de la communication (TICs). Dans ce domaine, elles bousculent désormais «l’ordre» en embrassant des métiers qui sont jusque-là une chasse gardée des hommes: elles sont caméra women, techniciennes télés et radios, monteuses de journaux et photo journalistes… En ce jour dédié spécialement a la femme, Sud Quotidien jette un regard et, par ricochet, rend hommage à ses dames qui exercent des métiers des médias encore dominés par les hommes.
S’il y a une dame qui attire bien l’attention, partout où elle passe, c’est bien Ndèye Seyni Samb. Reporter-photographe au quotidien national Le Soleil, depuis plus d’une décennie, Ndèye Seyni Samb, a embrassé ce métier depuis 1990, après une formation au Centre municipalité de Bopp. Son boulot, Seyni l’assume pleinement. Car, comme elle aime si bien à le dire, «c’est un métier qu’on a choisit, on est obligé de se battre ou bien de faire le maximum pour réussir».
Abordant la question de la socialisation, Seyni souligne qu’il n’est pas facile d’allier la vie de couple et le travail de photographe-reporter. Surtout si «l’homme avec lequel vous partagez la vie, ne vous comprend pas», à cause, sans doute, des nombreuses contraintes liées aux heures de travail. Malgré, toutes ces difficultés, la jeune dame reste toujours debout et n’a rien à envier à ses confrères photographes. Car, «je fait le même travail qu’eux».
A l’image de Ndèye Seyni Samb, elles sont nombreuses maintenant, dans les métiers surtout de l’audiovisuel, à s’activer dans domaines domptés par les hommes. Née en 1993, Mame Binta Zahra Cissé, est une monteuse, designer du Groupe Afrique Médias. Malgré les nombreux obstacles, notées ci et là, la jeune fille de 23 ans s’assume pleinement dans son métier.
LA PRECARITE ET TRAVAILLER A DES HEURES
Zahra Cissé, après l’obtention du BFEM, a décidé de faire une formation vidéo au Centre médias de Dakar. Elle effectua, 2 ans consécutifs de stages, d’abord à La Chaine Sénégalaise (Lcs), ensuite à Afrique Multi Médias. Benja, comme la surnomme ses amis et proches, mise sur l’originalité, la rigueur, le perfectionnement pour se faire un sillon dans ce métier encore dominé par les hommes. Même si au delà de tout, la passion y est, la jeune stagiaire ne s’épanouit pas pleinement dans son domaine. Et, la précarité des sources de revenues et les heures parfois indues de travail également ne sont pas pour la stimuler. Au contraire, la monteuse ne se décourage pas pour autant. «C’est mon choix et je l’assume pleinement», lance-t-elle, tout en espérant des lendemains meilleurs.
Autre dame, même particularité. Actrice, réalisatrice, caméra woman, en même temps, Germaine est une fille qui attire et passionne à la fois. Très dégourdi et dynamique, comme en témoignent ses pairs, la jeune fille, de part son engagement, brave des situations que certains hommes n’oseraient affronter, même en temps de paix. Confiante, en elle-même, Germaine, à peine la trentaine, a été révélé au grand public par le film «Teranga blues» du cinéaste sénégalais, Moussa Sène Absa. S’en suivent les séries télévisés comme «Ismaïl Ndiakhoum» de Mamadou Ndiaye de la RTS.
ETRE CAMERA WOMAN, C’EST… PASSIONNANT
Apres, ce bref passage dans le monde cinématographique, elle débarque dans celui du mannequinat. Mais Delphine, fera vite d’abandonner cette vocation à cause des difficultés qu’elle préfère taire, pour se consacrer à la prise de vue, la caméra. Curieuse, la réalisatrice des émissions d’Iran Ndao (prêcheur à SenTv), décide de faire une formation au Centre Medias de Dakar comme réalisatrice, monteuse de son, plus la caméra. «Tout au début, je me suis dit que ma particularité sera d’être devant et derrière la caméra», a-t-elle laissé entendre.
Avant d’atterrir au groupe D-Média, Germaine a fait un stage dans une maison de production, ensuite à la Télévision futures médias (Tfm), puis la Sen Tv où elle officie comme caméra woman, réalisatrice. «Le métier de caméra woman requiert surtout de la force physique et mentale. Rester des heures debout, n’est pas tâche aisée», surtout quand, il s’agit d’une femme, souligne-t-elle. D’ailleurs, la caméra woman de la Sen Tv, se définit comme une femme qui a une mentalité homme. Car elle, n’hésite pas instant à braver les risques sur le terrain. Son seul souci, c’est de ne pas rentrer bredouille, c'est-à-dire sans image et ce, quel qu’en soit la gravité de la situation.
Cette situation ne semble guère gêner la jeune dame, sa féminité non plus. Et, malgré les risques, Germaine ne se plaint: «j’ai de la chance, les hommes que je côtoie sur le terrain sont mes amis. Je m’entends très bien avec eux». Aussi, Germaine s’estime heureuse d’avoir une famille qui la comprenne et la soutienne. Même si, en exerçant ce métier, note-t-elle, on n’a pratiquement pas de vie de famille, ont est constamment sur le terrain. Bref, toutes ces femmes rencontrées ont en commun l’amour, la passion pour leur métier.
LE SUCCES AU BOUT DES VILIPENDES
PORTRAIT D’AMY NDIAYE, JEUNE PRODUCTRICE AGRICOLE A GNIBI :
Théodora SY SAMBOU & JEAN MICHEL DIATTA |
Publication 08/03/2016
Très dynamique et pleines d’énergies à revendre, Amy Ndiaye, cette jeune femme mariée et mère de 4 enfants, est devenue une grande productrice agricole grâce aux informations climatiques. Un net succès obtenu, selon elle, après avoir entendu et défié toutes sortes de ragots sur sa personne, dans son village natal de Gnibi, situé à 45 km de Kaffrine.
Qui disait que la culture de la terre est strictement une affaire d’hommes, et que les femmes pouvaient se contenter de petits espaces pour le maraichage? En tout cas, de nos jours, au Sénégal, cette assertion est à mettre aux oubliettes. La confirmation par Amy Ndiaye, une grande productrice agricole au village de Gnibi, situé à 45 km (du département) de Kaffrine. Jeune maman de 34 ans, elle est mariée et mère de 4 enfants. Comme par hasard, le destin lui a permis de faire une parité naturelle en ayant 2 garçons et 2 filles.
Pour décrire Amy Ndiaye, il suffit simplement de retenir que c’est le dynamisme et l’énergie personnifiés. Amy Ndiaye fait parti des premières à bénéficier de l’encadrement de l’Anacim dans la zone de Kaffrine depuis le début (en 2011), pour expérimenter les champs tests de la météo. Mieux, elle a participé à la mission d’échange entre le Sénégal et la Colombie en juin 2014, et fait partie des relais de la météo au niveau du département de Kaffrine. C’est d’ailleurs son amour pour l’agriculture, sa disponibilité à partager les informations météo autour d’elle, tout comme sa maitrise des informations climatiques, qui lui ont valu le sobriquet de ‘’Mme Météo’’, qui fait office de prénom dans tout le secteur.
Constatant une nette différence de rendements entre les champs tests de la météo et ceux cultivés avec les connaissances paysannes, elle a décidé d’utiliser les informations de prévision venant de la météo dans ses activités agricoles. A l’en croire, «tout au début, avant de disposer des informations météo, je ne pouvais emblaver que 1,5 ha. Mais, maintenant, avec les informations météo, j’ai osé emblaver 38 ha». Pour disposer d’autant de surfaces, Mme Ndiaye a bénéficié des largesses de son père, Sérigne Sidy Khalife de Sérigne Abdou Lakhad.
COMMENT METTRE EN VALEUR AUTANT DE CHAMPS POUR UNE FILLE ?
Pour y arriver, «j’ai sept (7) employés permanent, sans compter moi. Je loue les services des gens qui ont des chevaux pour cultiver», informe-t-elle. Dans ses champs, elle y cultive du mil, de l’arachide, du sésame, de l’haricot et de la pastèque. Mieux, «je cultive de la pré-base d’arachide, à savoir de l’arachide de bonne qualité pour les semences», dit-elle. Cependant, c’est tout un tabou de parler de ses revenus, même si elle affirme ne pas se plaindre et rendre grâce à Dieu.
En effet, Amy Ndiaye a du faire du chemin et avaler beaucoup de couleuvres dans son village. A l’en croire, «au début, les gens ne croyaient pas trop à la météo et disaient que seul le Bon Dieu était à mesure de connaitre le temps qu’il fera après». Pis, elle confie que «lorsque je me rendais à Kaffrine ou à Dakar pour les séminaires et formations, au village, on racontait du n’importe quoi sur ma personne. On disait que j’étais une fille de mœurs légers».
Un discours qui a radicalement changé, selon elle, grâce aux résultats probants de ses cultures, avec l’aide de l’information climatique. D’ailleurs, se glorifie-t-elle, «presque tout le monde se rapproche de moi pour avoir les informations utiles pour l’agriculture». Un cas de réussite qui a impulsé un certain engouement des populations à l’information climatique au service de l’agriculture.
FEMMES ET DEMOCRATIE : Fabriquer autre chose que des béni-oui-oui
JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME
Théodora SY SAMBOU et Jean Michel DIATTA |
Publication 08/03/2016
Ce spécial 8 mars, que vous propose la rédaction de Sud Quotidien, il aurait suffi de trois fois rien pour lui trouver un titre : «Portraits de femmes», signés pour ne pas dire assumés par des femmes, ou presque… Les héroïnes de ces récits, appelons-les comme cela, ont oublié d’être classiques, conventionnelles ou prévisibles. Si vous êtes du genre à douter, sans doute parce que ce n’est ni acquis ni banal, elles vous montreront que c’est possible : de dompter un taxi quand on est une femme, de s’amuser derrière la caméra quand on est une dame, de faire du hip hop, même avec une robe… Au-delà d’y trouver de quoi secouer vos préjugés et autres réticences, Sud Quotidien vous propose aussi, dans ce spécial 8 mars, d’accorder quelques minutes de votre temps à ces braves dames, lavandières ou teinturières, qui nous semblent parfois si transparentes, dans le train-train de nos vies. Et près de six ans après la loi sur la parité, qu’en est-il vraiment et n’en a-t-on pas fait quelque chose de mécanique ou d’arithmétique ? Qui sont nos élues et à quoi ressemblent-elles ?
S’il faut se réjouir de cette loi sur la parité, votée en 2010, c’est sans doute pour son côté progressiste. Mais encore faudrait-il que celle-ci ne se limite pas à nos institutions, ou que les femmes n’aient pas à se contenter de quelque rôle accessoire, faute d’avoir été formées. Autrement dit pas de femmes béni-oui-oui ou suiveuses, à l’Hémicycle ou ailleurs.
En mai 2010, autrement dit sous le régime du président Abdoulaye Wade, le Sénégal passait par le Sénat, qui existait encore à l’époque, et par l’Assemblée nationale, pour adopter ce qui n’était encore que le projet de loi sur la parité absolue homme-femme, qui devait s’appliquer, disait le texte, à «toutes les institutions totalement ou partiellement électives», sur la base de «listes de candidatures (…) alternativement composées de personnes des deux sexes».
Une loi pas banale, et même une très bonne chose, disent à la fois la sociologue et féministe Marie-Angélique Savané et la députée socialiste Aminata Diallo Thior, ne serait-ce que parce qu’elle permet aux femmes d’accéder à des «instances de décision», même dominées par des hommes. Mais il y a un «mais»…sinon plusieurs. Marie-Angélique Savané vous dira par exemple que cette loi est «restreinte», plus ou moins cantonnée à des «institutions où il faut passer par des élections», ce qui explique sans doute qu’elle ne touche pas vraiment «la majorité du pays». Ensuite, il y a la façon dont Wade l’a plus ou moins «imposée» comme elle dit, entre la mesure «cosmétique» et «l’instrument électoraliste», et sans avoir vraiment pris le temps ou le soin de préparer les gens ou le terrain…jusqu’au «consensus».
Dans la configuration des partis politiques, dit aussi Aminata Diallo Thior, on se retrouve avec très peu de femmes, pour ne pas dire qu’elles sont «minoritaires», et le hic c’est qu’elles ne sont pas toujours très bien formées, en plus d’un «niveau politique pas très élevé», se contentant souvent de «suivre le mot d’ordre du secrétaire général», quand elles n’ont tout simplement rien à dire à l’Assemblée nationale. Marie-Angélique Savané dit d’ailleurs qu’on ne les entend pas vraiment, ou à peine, que ce soit pour parler politique ou économie, cantonnées qu’elles sont à des tâches qui consisteraient par exemple à mobiliser d’autres femmes, ou à des questions «féminines», et peut-être pas préparées à assumer quelque fonction «d’élue locale ou d’élue au niveau national». De quoi expliquer la frilosité de certains hommes, sceptiques à l’idée de ramener des femmes dans leurs rangs, parce que la loi aurait dit que…
Et dans ce qu’en dit Aminata Diallo Thior, la plupart d’entre eux sont plutôt contre cette loi, parce que les femmes seraient le maillon faible de l’Hémicycle. «Les hommes nous critiquent tous les jours, et ça m’écœure» dit-elle.
Qu’on choisisse les femmes, disent nos deux interlocutrices, mais pas au hasard, autrement dit pas n’importe lesquelles, pas de façon mécanique ou arithmétique, ou pour respecter quelque quota. Il fallait déjà les former du temps de Wade, fait remarquer Marie-Angélique Savané, dans le contexte de l’époque où l’on a un peu fait les choses à la va-vite, et c’est encore le cas avec l’actuel régime, qui ne fait pas grand-chose à ce sujet.
Pour Aminata Diallo Thior, les partis politiques doivent aussi jouer le jeu, en insistant notamment sur la «formation à la base», histoire de ne pas fabriquer des «béni oui-oui», qui auraient peur de «bousculer les hommes».
Elles sont 25 femmes transformatrices de noix de cajou à avoir reçu, samedi dernier 20 février, leur diplôme à l’issue d’une formation tenue depuis le 16 février sur les techniques de transformation, de conditionnement et de conservation (de la noix de cajou). Ce projet «Anacarde» de l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO), financé par le CORAF, a permis de renforcer les capacités de 55 femmes de Thiénaba-Gare sur les techniques modernes de transformation de la noix de cajou et de les équiper en matériels de modernisation de leurs activités.
Les femmes transformatrices des noix de cajou, membres du Gie «Fass Diom», de la localité de Thiénaba-Gare, située dans le département de Thiès, ont reçu, samedi dernier 20 février, dans la matinée, leur parchemin à l’issu d’une formation de cinq jours offerte par l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO). Présidant la cérémonie de clôture de cette activité, Mme Mariane Fall Djigo, responsable de l’AFAO à Gorome, a signalé l’importance de la formation pour les femmes tout en saluant leur détermination.
«Vous avez tourné le dos à vos foyers pendant cinq jours pour vous consacrer entièrement à cette formation. Ce qui démontre votre engagement et votre volonté. C’est sûr que vous n’allez pas le regretter car la formation est importante. Il faut se former même si on a des préalables. On apprend toujours dans la vie», a noté la représentante de Mme Khady Fall Tall, présidente de l’AFAO.
Mme Djigo n’a toutefois pas manqué de donner un conseil les femmes bénéficiaires de la formation. «Il faut surtout s’armer de patience aussi, c’est très important. Pour exemple, je peux vous citer ce projet que nous avions soumis au CORAF depuis 2011. C’est cinq ans après qu’il a été financé. Nous aurions pu nous décourager si nous ne nous étions pas armées de patience», souligne-t-elle.
Et la présidente du Gie des récipiendaires d’inviter ces sœurs à renoncer définitivement à la méthode de grillade qui tue toute les vitamines que renferme la noix de cajou. «On vous a données une nouvelle technique de transformation de la noix de cajou. Désormais, vous serez capables de former d’autres femmes et de leur faire comprendre que la grillade n’est pas bien car elle détruit les vitamines contenues dans la noix. Le système de cuisson à vapeur est le meilleur. La méthode ancienne est révolue, vous êtes maintenant outillée pour la modernité», a laissé entendre Louty Sow, présidente du Gie «Fass Diom».
Les femmes du Gie «Fass Diom» ont dit toutes leur satisfaction et leur fierté d’avoir bénéficié de cette formation de l’AFAO. S’exprimant au nom des femmes formées, Kiné Thiongane a dit: «nous sommes très contentes et remercions l’AFAO pour tout ce soutien qu’elle nous a apportées. C’est une aubaine pour nous car il nous permet de quitter l’ancien système qui mettait en danger notre santé avec la fumée», a-t-elle déclaré.
Pour sa part, la formatrice, Mme Amy Fall Dieng, a salué l’engagement de toutes les participantes qui ont fait montre d’une réelle volonté d’apprendre et de se moderniser. El Hadj Diop, président de l’association islamique «Sope Naby», par ailleurs coordonnateur du gamou de Thiénaba-Seck, a témoigné l’engagement des femmes de Thiénaba. «Ces femmes sont très engagées malgré leurs maigres moyens. Si on les soutient un peu plus, elles pourront élargir leurs activités à l’international», a-t-il soutenu.
Le projet «Anacarde», démarré en 2015, a permis de former 55 femmes à Gorome, 55 autres à Thiénaba et 30 femmes à Ziguinchor. Les femmes de Thiénaba ont reçu un soutien matériel notamment un four à vapeur et une décortiqueuse. L’objectif principal est de moderniser mais aussi d’augmenter la productivité de ces femmes dans la filière.
HILLARY CLINTON REMPORTE LA PRIMAIRE DU NEVADA
DERNIÈRE MINUTE - "A tous ceux qui ont participé dans chaque coin du Nevada avec détermination et coeur: c'est votre victoire. Merci", s'est immédiatement félicitée l'ex-secrétaire d'Etat sur Twitter.
Las Vegas (Etats-Unis) (AFP) - Hillary Clinton a remporté samedi de peu les consultations démocrates du Nevada contre Bernie Sanders, troisième étape des primaires pour la Maison Blanche, selon les projections de plusieurs médias américains.
"A tous ceux qui ont participé dans chaque coin du Nevada avec détermination et coeur: c'est votre victoire. Merci", s'est immédiatement félicitée l'ex-secrétaire d'Etat sur Twitter.
Elle devrait terminer quelques points devant le sénateur du Vermont aux "caucus" organisés par le parti démocrate, selon les chaînes Fox News, NBC et CNN. Ce sont des rassemblements d'électeurs, sans bulletin de vote.
Mais le faible écart attendu entre les deux candidats -à 68% du dépouillement, Hillary Clinton obtenait 52,2% des délégués, contre 47,7% pour Bernie Sanders- montre que la popularité de Bernie Sanders dépasse le seul électorat blanc ou l'Etat du New Hampshire, où il avait engrangé une grande victoire au début du mois. Dans l'Iowa, il n'avait perdu que d'un cheveu face à Hillary Clinton.
Les sondages réalisés à l'entrée des "caucus" du Nevada montrent que 54% des électeurs hispaniques ont choisi Bernie Sanders, contre 43% pour Hillary Clinton. Celle-ci avait mené une campagne intense auprès des hispaniques, qui représentent plus du quart de la population.
PAR NDIORO NDIAYE
HOMMAGE À BOUTROS GHALY
Le Réseau francophone pour l’égalité femme/homme dans lequel il compte de nombreuses amies et anciennes collaboratrices prient que la terre de son Égypte natal lui soit légère !
Boutros Boutros Ghaly, un grand diplomate, orfèvre dans les relations entre Palestiniens et Israéliens, s’en est allé…
Nous saluons en lui un grand ami francophone, un militant de la cause de la femme et un soutien infaillible de l’égalité femme/homme.
Attentif à nos débats lors de la Conférence africaine de Dakar, préparatoire à celle de Pékin sur « Femme, paix et développement», il nous disait alors : «À l’entrée du Forum des ONG à Huairou, une inscription nous engage à ‘regarder le monde avec les yeux des femmes’… Je veillerai à ce que les recommandations qui me sont adressées soient appliquées rapidement et efficacement. J’entends que l’Organisation tienne compte des sexospécificités dans tous les aspects de ses travaux. Je m’emploierai avec mes collègues, les chefs de secrétariat des institutions spécialisées et des programmes et fonds des Nations Unies, à mener une action coordonnée à l’échelle du système, qui intègre le suivi de cette Conférence à celui d’autres conférences mondiales. Je tiendrai en outre les États membres régulièrement informés des progrès réalisés… Je demande à tous les gouvernements qui ne l’ont pas encore fait d’adhérer aux instruments des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme ainsi qu’aux conventions collectives, en particulier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention sur les droits de l’enfant ou de les ratifier…»
Il a été à nos côtes à d’autres moments aussi difficiles de la cause palestinienne dans les années 2000 en nous recevant au Caire avec Mme Suzanne Moubarak, en nous accompagnant en Jordanie et en nous aidant à préparer une visite mémorable à Ramallah au pied de la tombe toute fraiche de Yasser Arafat, et une rencontre avec la nouvelle autorité palestinienne Mahmoud Abbas, nouvellement élu.
Le Réseau francophone pour l’égalité femme/homme (RF-EFH) dans lequel il compte de nombreuses amies et anciennes collaboratrices prient que la terre de son Égypte natal lui soit légère !