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27 novembre 2024
Femmes
KARINE JEAN-PIERRE, UN SYMBOLE DU RÊVE AMÉRICAIN PORTE-PAROLE DE LA MAISON BLANCHE
Karine-Jean Pierre, 44 ans, sera à compter du 13 mai et du départ de Jen Psaki la numéro 1, ainsi désignée par Joe Biden, jeudi 5 mai. Elle est la première femme noire et ouvertement lesbienne à accéder à ce poste
Karine Jean-Pierre a été nommée, jeudi, porte-parole de la Maison Blanche par joe Biden. Elle avait déjà marqué l'histoire en mai 2021, en devenant la première femme ouvertement homosexuelle – et la deuxième femme noire – à prendre place, face aux journalistes, sur l'estrade de la salle de presse officielle de la présidence. Lors d'une interview exclusive accordée à France 24 en octobre 2021, elle est revenue sur son enfance, la crise des migrants haïtiens aux États-Unis et la récente crise diplomatique avec la France.
Les journalistes couvrant la Maison Blanche la connaissent bien. Elle se charge régulièrement de briefer les médias, que ce soit à bord d'Air Force One ou depuis le podium de la salle de presse Maison Blanche, en tant que porte-parole adjointe de l'administration Biden.
Karine-Jean Pierre, 44 ans, sera à compter du 13 mai et du départ de Jen Psaki la numéro 1, ainsi désignée par Joe Biden, jeudi 5 mai. Elle est la première femme noire et ouvertement lesbienne à accéder à ce poste, comme l'a souligné sa prédecesseure. Elle incarne la diversité mise en avant par l'administration Biden.
Elle était déjà la première femme ouvertement homosexuelle – et deuxième femme noire – à prendre place sur l'estrade de la salle de presse "James S. Brady".
En 2016, alors porte-parole nationale de l'organisation MoveOn, elle avait déclaré : "Je suis tout ce que Donald Trump déteste : femme, noire, gay et maman."
Karine Jean-Pierre est née à Fort-de-France, en Martinique, de parents originaires d'Haïti qui ont fui la dictature Duvalier. Elle a passé quelques années à Paris, puis est arrivée avec sa famille aux États-Unis à l'âge de 5 ans. Fille d'un chauffeur de taxi et d'une aide-soignante à domicile, elle a grandi dans le Queens, à New York.
Dans ses Mémoires "Moving Forward : A Story of Hope, Hard Work, and the Promise of America" (2019), elle se confie sur son adolescence difficile. Abusée sexuellement, elle a longtemps souffert de dépression et a fait une tentative de suicide. Elle revient également sur son engagement politique, des élections locales new-yorkaises à la campagne de Barack Obama.
Dans un entretien exclusif accordé à France 24 en octobre 2021, elle revenait sur son parcours, sur la récente crise des migrants haïtiens entre le Mexique et les États-Unis, ainsi que sur la crise diplomatique avec la France.
France 24 : Votre histoire reflète le rêve américain, qu'est-ce que cela vous inspire ?
Karine Jean-Pierre : Je pense que c'est ce que représentent les États-Unis : la possibilité d'arriver ici comme immigrée et de réaliser le rêve américain. Cela fait partie de l'ADN de ce pays. Mes parents sont nés à Haïti, je suis née en Martinique. Ils sont arrivés ici sans rien. Donc, de voir où je suis, trente ans après, de pouvoir se dire "Wow, notre enfant a réussi !", c'est vraiment quelque chose de particulier. C'est quelque chose auquel je pense tous les jours à la Maison Blanche.
Dans "Moving forward", vous parlez de vos problèmes psychologiques, du fait que vous avez été abusée sexuellement dans votre enfance, que vous avez fait une tentative de suicide et vous mentionnez aussi votre homosexualité. Pourquoi était-ce important pour vous d'aborder ces sujets-là ?
J'ai écrit ce livre à un moment où les choses étaient vraiment difficiles, pas seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier. C'était un moment où je me suis dit qu'il était important d'être honnête. Je voulais utiliser ma voix pour aider les gens.
Pourquoi avez-vous décidé de faire de la politique ?
Je voulais changer les choses, faire une différence dans le monde. J'ai étudié au départ pour devenir médecin. Beaucoup de parents et de familles d'immigrés pensent que c'est ce qui permet de réussir, et c'est ce que je pensais aussi. Puis j'ai réalisé que ce n'était pas pour moi. Et quand j'ai été à l'université [Columbia à New York, NDLR], j'ai été entourée de gens merveilleux, de mentors extraordinaires, qui m'ont dit "si tu veux faire une différence, pourquoi ne fais-tu pas de la politique ?" J'ai compris que c'était ce que je voulais faire. C'est aussi à cette même période que je suis allée pour la première fois à Haïti. Beaucoup de choses se sont passées en même temps. C'est pour ça que désormais je dis toujours aux gens : "Suivez votre passion, n'écoutez pas ceux qui essaient de décider à votre place ! Faites ce qui vous rend heureux."
Êtes-vous fière d'être l'une des premières femmes Noires et la première femme ouvertement gay à tenir le point de presse quotidien à la Maison Blanche ?
Pour être honnête, je n'y pense pas tellement. Il y a beaucoup de gens avant moi qui m'ont permis d'être là où je suis aujourd'hui. Je ne serais pas ici sans mes parents, et sans tant d'autres personnes. Il y a eu avant moi Judy Smith, la porte-parole de la Maison Blanche sous George W. Bush [elle a été la première femme Noire à ce poste, NDLR]. Je veux tout faire pour l'honorer.
Mais je dois dire, et je l'ai dit la première fois que je suis montée sur le podium de la salle de presse : la représentation est importante, et c'est quelque chose que le président Biden comprend. Il a très vite agi pour être sûr d'avoir non seulement des personnes intelligentes dans son administration, mais qui représentent aussi le pays.
Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre la campagne de Joe Biden ? Lorsqu'il a annoncé sa candidature, beaucoup de démocrates étaient assez critiques à son égard, notamment en raison de son âge ?
Je n'ai jamais été contre le président Biden. Je l'ai connu en tant que vice-président. Je l'ai rencontré lorsque je travaillais dans l'administration Obama-Biden. J'ai pu me rendre compte de son grand cœur et de son sens moral très fort. Juste avant qu'il annonce sa candidature pour l'élection de 2020, j'ai eu une conversation avec lui et Jill Biden. Il m'a demandé si je pourrais travailler sur sa campagne : à ce moment-là, je ne pouvais pas, car j'avais déjà d'autres engagements. Mais je lui ai dit : "Une fois que vous serez le nominé démocrate, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider." J'ai tenu ma promesse.
Qu'est-ce que ça fait d'être aujourd'hui à la Maison Blanche, après tant d'années sur la route, soit pour faire campagne, soit pour votre activisme ?
J'ai eu, en effet, l'opportunité de vivre dans de nombreuses villes et États différents. L'activisme a été une grande partie de ma vie ces quatre dernières années et maintenant j'ai l'occasion de faire partie de l'histoire d'une autre façon. En parlant notamment du travail que l'on fait ici à la Maison Blanche. Un travail immense, qui va changer la vie des gens, qui va entraîner des changements fondamentaux dans le pays pour les décennies à venir. Il y a peu de temps, je me disais : "Est-ce que je ferais ce travail si j'avais d'autres opportunités ?" et la réponse est oui. C'est ici que je veux être, car je suis l'une des porte-paroles du président des États-Unis. Il fait, selon moi, tout ce qu'il peut pour le peuple américain, et c'est ça qui est important.
Vous faites partie de la première équipe de communication 100 % féminine à la Maison Blanche, qu'est-ce-que cela vous évoque ?
Je pense que ce n'est pas simplement une belle représentation, cela envoie un message dans le pays et dans le monde. C'est important que nos voix soient entendues. Et il y a de la diversité au sein de toutes les positions de leadership. C'est important, car cela envoie un message positif aux jeunes femmes et aux jeunes hommes. Vous pouvez être à la Maison Blanche et être une mère, un immigré, quiconque ! Je pense que ça en dit beaucoup sur le président Biden, il fait en sorte que chaque voix compte.
Vous parlez beaucoup de vos origines haïtiennes dans "Moving Forward". Qu'est-ce que vous avez ressenti lorsqu'il y a eu la récente crise des migrants haïtiens à la frontière ?
Je pense que nous avons tous ressenti beaucoup de peine lorsque nous avons vu ce qu'il s'était passé à la frontière avec certains gardes-frontières. C'était seulement quelques officiers, ils ne les représentent pas tous, et c'était déchirant. Le président en a parlé, la vice-présidente en a parlé, ils ont dénoncé les faits et dit que cela ne représentait pas qui nous étions. Je pense que pour de nombreuses personnes dans ce pays, notamment pour les Africains Américains, les Noirs, cela leur a rappelé une période qui était incroyablement difficile, qui fait partie de notre Histoire. Ça rappelle la période de l'esclavage, les années de la loi Jim Crow.
C'était très dur à voir et le président a été très clair en disant que ce n'était pas acceptable. Les deux personnes pour lesquelles je travaille se sont manifestées dans des termes très forts et ont dit que ce n'est pas de cette façon que nous devrions être représentés, qu'on ne devrait pas traiter les migrants comme ça, qu'on ne devrait pas traiter les gens ainsi. Ce qu'on a vu était extrêmement troublant et nous devons le dénoncer. Joe Biden en a pris la responsabilité, c'est ça le leadership.
L'administration Biden a pris la décision de renvoyer des centaines de migrants dans des avions, ils retournent souvent vivre dans la misère, parfois la violence. Qu'est-ce que cela vous évoque ?
J'aimerais être claire à ce sujet : nous avons utilisé le "Titre 42", cela a été notre politique jusqu'à présent à la frontière. C'est une question de santé publique, ce n'est pas une politique de l'immigration que nous mettons en place. Nous sommes au milieu d'une pandémie qui a déjà coûté la vie à plus de 700 000 personnes dans ce pays et des millions de vies à travers le monde. Nous essayons de faire de notre mieux et le Président essaie de faire de son mieux pour faire face à cela. C'est une question de santé publique, c'est pour protéger les migrants et les citoyens de ce pays. Ce serait arrivé, quel que soit le pays d'origine des migrants. C'est une mesure mise en place depuis l'année dernière. Nous essayons de créer une politique d'asile, nous essayons de réparer un système qui a été mis à mal ces quatre dernières années. L'une des premières choses qu'a fait le président Biden a été de proposer une politique d'immigration et nous allons continuer de travailler avec le Congrès pour l'encourager à passer des réformes, critiques et importantes, sur l'immigration.
Nous voulons être certains que le système d'immigration est juste, décent et qu'il représente qui nous sommes. Nous avons parlé un peu plus tôt de mon rêve américain et c'est ça qui représente qui nous sommes : un pays d'immigrés, de gens qui viennent de tous les coins du monde.
Qu'attend le président Biden de sa rencontre avec Emmanuel Macron prévue lors du G20 à Rome ?
Je pense que la rencontre va bien se passer. Nous les avons vus ensemble au G7, leur rencontre était très amicale, ils ont appris à se connaître et ont déjà eu plusieurs appels téléphoniques. Cette nouvelle rencontre sera l'occasion pour eux d'avoir une conversation honnête et de parler de sujets importants pour leur pays respectif.
L'administration Joe Biden a t-elle été surprise par la réaction de la France pendant la crise des sous-marins ?
Je ne vais pas spéculer sur le sujet. Le Président chérit cette relation. La France est notre plus ancien allié, c'est notre partenaire le plus important. L'administration Biden-Harris veut s'assurer que cette relation soit renforcée, que nous continuions de trouver des moyens de travailler ensemble et de faire face ensemble à des défis globaux.
Certains observateurs à Washington ont assuré que la France avait réagi de manière excessive, était-ce l'impression de la Maison Blanche ?
Nous devons avancer. Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, était à Paris récemment, le secrétaire d'État Blinken aussi. Je pense que la visite de ces hauts officiels montre à quel point la relation avec la France est forte. Et il va bientôt y avoir la rencontre entre les présidents Biden et Macron. Nous voulons avancer et approfondir la relation avec la France.
Cet entretien a initialement été publié le 28 octobre 2021 et mis à jour le 5 mai avec la nomination de Karine Jean-Pierre comme porte-parole de Joe Biden
par Abdou Karim Diop
LES POUVOIRS DE LA FEMME
EXCLUSIF SENEPLUS - Quand le tissu social s’effiloche, la femme raccommode sans relâche. Quand le trône vacille, la femme s’érige en pilier. Si les femmes gouvernaient le monde, le bonheur mondial brut effacerait tous les malheurs
Si les femmes gouvernaient le monde, le bonheur mondial brut effacerait tous les malheurs.
Extrait de mon ouvrage « Le cavalier du verbe »
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«CETTE ANNÉE, JE LANCE MA CARRIÈRE SOLO»
Artiste musicien, philippe Coly est l’une des figures de la musique gospel au Sénégal. A ans 15 ans d’expérience au compteur, il prépare un concert se prépare à lancer sa carrière solo.
Il était l’un des principaux guests de cette grande première d’Armand Koffi, au théâtre national Daniel Sorano, ce samedi 30 avril 2022. En marge de l’événement Philippe Coly nous livre ses impressions. Pour lui, c’était tout simplement glorieux de voir le succès de ce concert voulu par Dieu et accepté par son peuple.
Philippe Coly est l'un des visages du gospel au Sénégal. Après un quart de siècle de parcours dans la mission, il veut passer à une autre étape. Face à AfricaGlobe, ce basse à la puissance vocale frémissante, annonce la mise en orbite de sa carrière solo cette année 2022, avec un album en vue et en concert en cours de préoaration. Le détail dans cette vidéo sur AfricaGlobe Tv.
A KOLDA, LA RUÉE VERS LES SALONS DE BEAUTÉ AVANT LA KORITÉ
Les salons spécialisés dans le henné et autres soins associés sont les plus convoités, surtout que certains de ses établissements proposent les maquillages les plus à la mode
Les préparatifs de la Korité, fête célébrant la fin du jeûne musulman, vont bon train depuis quelques jours à Kolda (sud) où les femmes prennent d’assaut les salons et autres espaces de beauté pour se retaper après un long mois d’abstinence.
Les salons spécialisés dans le henné et autres soins associés sont les plus convoités, surtout que certains de ses établissements proposent les maquillages les plus à la mode.
En même temps que les marchés sont courus pour leurs approvisionnements de fête, les salons de beauté à la mode sont aussi assaillis que les ateliers de couture les plus recherchés, célèbres pour leur savoir-faire dans le dernier habit à la mode.
"J’ai déjà récupéré mes habits chez le tailleur et j’ai effectué mes achats de denrées pour les besoins de la fête, confie Aby Diao, trouvée dans un salon de beauté. Je suis venue pour me faire tatouer avant de rentrer au village".
Comme Aby, de nombreuses femmes et jeunes filles sont prêtes à patienter des heures s’il faut devant les salons de beauté de la capitale du Fouladou, pour se faire tatouer au henné, s’offrir des soins des mains et des pieds.
Binta Sabaly assure que le tatouage au henné offert par son salon de beauté préféré est tout simplement "simple et très joli. Il diffère du tatouage traditionnel réalisé avec la poudre de feuille de baobab", dit-elle.
"Ici, on utilise du matériel plus moderne, des crayons, bics, etc. et c’est plus rapide", déclare cette jeune femme.
De fait, les propriétaires de salons croulent certes sous le travail. Mais au rythme où ces établissements sont fréquentés, leurs tenanciers ne sont peut-être pas les plus à plaindre, compte tenu des recettes à engranger.
"Nous avons beaucoup de clientes comme vous le constatez et chacune choisit son modèle’’, se félicite Mme Diop, en faisant observer que ses services sont toujours très sollicités pendant les périodes de fête comme la Korité ou la Tabaski, la grande fête musulmane également appelée Aïd-el-kébir ou fête du mouton.
Elle dit proposer ses soins entre 1000 et 3000 francs CFA en fonction du type de service voulu par le client, les tarifs devenant plus chers pendant les mariages, anniversaires et baptêmes, des occasion nécessitant un déplacement.
Pour ce genre de sollicitations, elle facture ses services 5000 FCFA pour les clients résidant dans la commune de Kolda, un barème qui peut monter parfois jusqu’à 8000 FCFA en fonction de la distance, indique-t-elle.
Toujours est-il que la demande est telle que les propriétaires de salon de beauté se frottent les mains, la plupart d’entre elles étant installés au centre-ville où elles peuvent profiter d’une bonne exposition.
LA FÉCONDITÉ PASSE SOUS LA BARRE DE CINQ ENFANTS PAR FEMME AU SÉNÉGAL
La fécondité a enregistré une nette baisse en une trentaine d'années au Sénégal, où le nombre moyen d'enfants par femme est désormais inférieur à cinq, selon un rapport de l'ANSD
La fécondité a enregistré une nette baisse en une trentaine d'années au Sénégal, où le nombre moyen d'enfants par femme est désormais inférieur à cinq, selon un rapport de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
L'indice synthétique de fécondité est passé de "6,4 à 4,7 entre 1988 et 2019", selon ce rapport consulté lundi sur le site de l'ANSD. La population, qui était de 13,5 millions en 2013, lors du dernier recensement, a été estimée par l'ANSD à plus de 17 millions d'habitants en 2021 dont 50,2% de femmes et 49,7% d'hommes. "La moitié de la population du Sénégal en 2021 est âgée de moins de 18 ans", preuve "du caractère jeune de la population", ajoute le rapport.
Les statistiques indiquent par ailleurs qu'en dépit d'une hausse continue de la population urbaine sur le temps long, celle-ci reste minoritaire: 52,7% des habitants du pays vivaient hors des villes en 2021.
LES FILLES TITILLENT LES GARÇONS EN MATHEMATIQUES
Rapport annuel sur l’égalité des genres de l’Unesco, Les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons en lecture et en sciences et sont en train de rattraper leur retard en mathématiques
Les filles ont désormais des résultats équivalents à ceux des garçons en mathématiques. C’est ce que révèle le Rapport annuel sur l’égalité des genres de l’UNESCO qui s’est appuyé sur les données de 120 pays dans l’enseignement primaire et secondaire. Ce, à travers des études du Laboratoire latino-américain pour l’évaluation de la qualité de l’éducation (LLECE), du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN, du PASEC et les enquêtes Southeast Asia Primary Learning Metrics (SEA-PLM) et Trends in International Mathematics and Science Study (TIMSS).
«Les résultats montrent qu’au cours des premières années, les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles en mathématiques, mais que ces inégalités de genre disparaissent par la suite », apprend-t-on dans un communiqué de presse qui nous est parvenu hier, mardi 26 avril. Mieux, ajoute la même source : « Ces recherches confirment que les inégalités de genre en matière d’apprentissage se sont réduites, même dans les pays les plus pauvres. Et dans certains pays, l’écart s’est désormais inversé. Par exemple, en quatrième, l’écart en mathématiques est de 7 points de pourcentage en Malaisie, de 3 points au Cambodge, de 1,7 point au Congo et de 1,4 point aux Philippines en faveur des filles ».
Toutefois, des inégalités et des obstacles empêchent encore les filles de réaliser leur potentiel. Selon l’UNESCO, «les préjugés et les stéréotypes sont toujours susceptibles d’affecter les résultats d’apprentissage». «Dans les pays à revenu intermédiaire et élevé, dans le secondaire, les filles obtiennent des résultats nettement supérieurs en sciences. Malgré cet avantage, les filles restent moins nombreuses à opter pour des carrières scientifiques, ce qui indique que les préjugés sexistes pourraient encore constituer des obstacles à la poursuite d’études dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM)», rapporte le document. «Les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons en lecture et en sciences et sont en train de rattraper leur retard en mathématiques.
En revanche, elles ont nettement moins de probabilité d’être parmi les plus performantes en mathématiques, en raison de préjugés et de stéréotypes persistants. Nous devons assurer l’égalité des genres dans l’apprentissage et veiller à ce que chaque apprenant réalise son potentiel», déclare Manos Antoninis, directeur du Rapport mondial de suivi sur l’éducation de l’UNESCO.
En effet, en ce qui concerne la lecture, les filles donc sont meilleures que les garçons. «Si les filles obtiennent de bons résultats en mathématiques et en sciences, elles obtiennent des résultats encore meilleurs en lecture. Les filles sont plus nombreuses que les garçons à atteindre le niveau d’aptitude minimal en lecture.
On constate l’écart le plus important dans l’enseignement primaire en Arabie Saoudite, où, en CM1, 77% des filles mais seulement 51% des garçons atteignent le niveau d’aptitude minimal en lecture», renseigne l’UNESCO. «Les filles démontrent à quel point elles peuvent réussir à l’école lorsqu’elles ont accès à l’éducation. Mais beaucoup, et notamment les plus défavorisées, n’ont pas la moindre possibilité de recevoir un enseignement. Nous ne devons pas craindre ce potentiel. Nous devons le soutenir et veiller à ce qu’il se développe. Par exemple, il est déchirant de constater que la plupart des filles en Afghanistan n’ont pas la possibilité de révéler leurs talents au monde entier», déclare Malala Yousafzai, co-fondatrice du Fonds Malala.
Cependant, il faut noter que la plupart de ces données ont été publiées au cours des 18 derniers mois mais se rapportent à la situation qui prévalait juste avant la pandémie. «On sait que les résultats d’apprentissage ont été gravement affectés dans les pays qui ont fermé les écoles pendant de longues périodes et qui n’ont pas été en mesure d’offrir des possibilités d’apprentissage à distance à la majorité des élèves. Les évaluations comparables de l’apprentissage reflétant la situation post-COVID ne commenceront à être publiées que dans un an et, même alors, principalement pour les pays relativement riches qui ont assuré la continuité de l’apprentissage. Il faudra un certain temps avant que l’on dispose d’un panorama complet à l’échelle mondiale de l’impact à long terme de la pandémie, et notamment de son impact sur les inégalités de genre», a précisé l’UNESCO.
AUX SUBALTERNES TELLES QUE ADJI SARR, L'ON REFUSE LE DROIT DE PARLER
Des schèmes inégalitaires perdure dans notre société. L’organisation sociale et juridique accroît la position de subalternité des femmes. Adji Sarr est doublement discriminée - ENTRETIEN AVEC NDÈYE FATOU KANE
Doctorante en Sciences Humaines & Sociales, romancière et essayiste, Ndèye Fatou Kane est une intellectuelle engagée notamment sur les questions relatives aux droits des femmes. Dans cet entretien accordé à Seneweb l'autrice de “Vous avez dit féministe ?”, analyse la situation des femmes au Sénégal et nous offre un regard éclairé et lucide sur les récentes affaires qui défraient la chronique.
En 2018, vous avez écrit un essai intitulé, “Vous avez dit féministe ?” C’est quoi être féministe en 2022 ? Et quels sont les combats urgents de l’heure en Afrique et notamment au Sénégal ?
La publication de Vous avez dit féministe? en 2018 fait suite à un contexte mondial chargé de revendications, mais c’est aussi le fruit d’un cheminement personnel. En effet, entre 2016 et 2018, la sphère hollywoodienne a été secouée par la déferlante #MeToo, qui est la résultante de l’enquête menée par le New-York Times, et accusant le producteur américain Harvey Weinstein d’agressions sexuelles sur plusieurs actrices. L’affaire Weinstein, point de départ du e-militantisme féministe, se propage en Europe, et particulièrement en France, avec l’émergence de #BalanceTonPorc; qui, comme son nom l’indique, a aussi permis à des femmes, allant de l’actrice hyper bankable et privilégiée, à la femme anonyme, de confronter leurs agresseurs.
“Ce qui réunit les femmes aujourd’hui en Afrique et particulièrement au Sénégal, c’est la lutte contre le patriarcat”
Observant tout cela, j’ai eu envie de contextualiser, décentrer le regard, et faire le chemin inverse du centre à la marge, en posant le débat dans mon pays le Sénégal : #BalanceTonSaïSaï est né. Plusieurs tribunes et prises de paroles publiques plus tard, l’idée d’écrire Vous avez dit féministe? a germé dans mon esprit, pour aussi montrer qu’un renouvellement des générations féministes devait avoir lieu et que nous autres jeunes femmes, devrions être les actrices de ce nouvel élan féministe, en nous plaçant comme sujets et objets de cette idéologie qu’est le féminisme. Je suis heureuse de voir qu’après la parution de Vous avez dit féministe?, plusieurs ouvrages ont suivi et ceci prouve encore une fois que le train est en marche.
Etymologiquement, être féministe revient à prôner une idéologie qui traverse les époques et qui vise à améliorer les conditions de vie, de traitement et de liberté accordées aux femmes. C’est la raison pour laquelle l’on distingue plusieurs courants de pensée féministes, suivant les zones géographiques et les sensibilités.
Mais, ce qui réunit les femmes aujourd’hui en Afrique et particulièrement au Sénégal, c’est la lutte contre le patriarcat. Et par patriarcat, j’entends tout le système sociétal niant aux femmes des droits; et par extension, les essentialisant, les privant de libertés et les considérant comme des êtres corvéables qui sont astreints à une rhétorique de devoirs.
Au Sénégal, une nouvelle génération de féministes a émergé très militante, parfois radicale, qui était d’ailleurs au coeur de la mobilisation pour la criminalisation du viol. Pourtant sur bien des sujets, on reproche à ces féministes de vouloir détruire les “valeurs” sénégalaises et d’être “déconnectées” de nos réalités. Le combat est-il perdu d’avance ?
Peut-on être militante sans une certaine dose de radicalité? Je me le demande. Avant de donner mon avis sur la nouvelle génération de féministes, permettez-moi de revenir sur le vote pour la criminalisation du viol au Sénégal. Le 30 Décembre 2019 est à jamais un jour historique au Sénégal. L’Assemblée Nationale a voté ce jour à l’unanimité la loi criminalisant le viol, jusque-là considéré comme un simple délit. Ce vote est le travail conjugué d’associations telles que l’AJS (Association des Juristes Sénégalaises) qui se bat depuis des décennies pour la prise en charge juridique des femmes.
“Il est rafraîchissant de voir que cette génération de féministes est a contrario très au fait de ce qui se passe dans notre pays, et utilise les moyens dont elle dispose pour se faire entendre”
Pour en revenir à cette jeune génération de féministes (dont je fais partie bien entendu), il est intéressant de savoir de quelle société l’on parle et à quels modèles l’on fait référence. La société sénégalaise de 1830 est-elle la même que celle de 2022? Vous avez la réponse…
Je parlais du patriarcat plus haut. Ce même patriarcat s'illustre par une distribution intangible des devoirs féminins par les représentants du patriarcat, à savoir les hommes. Une femme, une vraie, doit se conformer aux normes édictées, et l’on s’interroge sur la féminité d’une femme lorsqu’une distance apparaît entre son comportement et le comportement qui lui est socialement prescrit. Les femmes peuvent être autonomes, mais sous une forme d’autonomie paternaliste. En étant connectée sur une pluralité de réseaux sociaux dont Twitter, il est rafraîchissant de voir que cette génération de féministes est a contrario très au fait de ce qui se passe dans notre pays, et utilise les moyens dont elle dispose pour se faire entendre.
Comment peut-on parler d’un combat perdu d’avance alors que ce combat a lieu? Comme nous jugeons les progrès de nos aînées féministes aujourd’hui, nos successeuses seront les meilleures juges à l’aune de la société dont elles hériteront.
“La situation des femmes reste encore critique au Sénégal”
Il y a eu récemment à l’université Gaston Berger le viol et le meurtre d’une étudiante, Seynabou Ka Diallo. Est-il pertinent d’après vous d’utiliser le terme féminicide pour qualifier ce genre de meurtres ?
Un féminicide est le meurtre d’une ou plusieurs femmes en raison de leur sexe. Les définitions selon les aires culturelles peuvent différer, mais en parcourant les détails scabreux de la mort de Seynabou Kâ Diallo, nous assistons bel et bien à un féminicide.
Ce genre de crimes - car c’en est un - à chaque fois qu’ils surviennent, montrent que la situation des femmes reste encore critique au Sénégal. Il faudrait que les pouvoirs publics soient plus à l’écoute des complaintes des femmes et déploient plus de moyens pour assurer leur sécurité. Grande a été la mobilisation sur le campus de l’Université Gaston Berger (et même au-delà) pour condamner avec la dernière énergie ce crime odieux.
Ce qui montre que la sororité n’est pas un vain mot.
“L’organisation sociale et juridique, en mettant les clés du pouvoir de décision entre les mains des hommes, accroît la position de subalternité des femmes. Aux subalternes telles que Adji Sarr, l’on refuse le droit de parler et de soulever toute velléité de contestation.”
Une femme cristallise les passions au Sénégal : Adji Sarr, qui accuse de viol l’opposant Ousmane Sonko. Laissons de côté l’aspect purement judiciaire. Qu’est ce que les débats médiatique, intellectuel, et même sociologique, autour cette femme disent de notre société ?
J'espère de tout coeur que la justice fera son travail. Si je devais donner une lecture sociologique de l’affaire opposant Adji Sarr à Ousmane Sonko, je dirais que nous sommes face à une affaire qui est au carrefour du classicisme et du sexisme. Adji Sarr, à travers sa vulnérabilité dûe à sa condition sociale et son genre, est doublement discriminée. Elle a devant elle un homme jouissant de tous les avantages liés à son capital social élevé, acquis notamment grâce à sa position d’homme politique.
Des faits de viol - élucidés ou non - ont eu lieu ces dernières années au Sénégal, mais l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko cristallise les passions. Il suffit, pour s’en rendre compte, de parcourir les réseaux sociaux lorsqu’un nouvel élément est mis en lumière. L’objectification du corps de cette jeune femme est un élément central de cette affaire. Et ceci, à mon sens, vient en renforcement des schèmes inégalitaires qui perduraient déjà dans notre société. Parole mise en doute, double condamnation sociétale et médiatique, tels sont les mécanismes dont peuvent abuser les hommes dans notre pays pour pouvoir affirmer leur place de sujets en transformant les femmes en objets.
L’organisation sociale et juridique, en mettant les clés du pouvoir de décision entre les mains des hommes, accroît la position de subalternité des femmes. Aux subalternes telles que Adji Sarr, l’on refuse le droit de parler et de soulever toute velléité de contestation.
Elle a reproché dans un entretien accordé au journal Le Monde le manque de solidarité des femmes et des mouvements féministes en particulier. Qu’en pensez-vous?
Elle est tout à fait dans son droit d’exprimer son ressenti face au manque de solidarité dont elle pense avoir bénéficié. Ne lui dénions pas cela. Mais comme tout ressenti est le fruit d’une perception, je pense que si elle avait fait un tour sur les réseaux sociaux, elle aurait vu la vague de soutiens qui lui a été apportée et continue de lui être apportée. Le hashtag #AdjiSarrOnTeCroit en est une parfaite illustration. A mon niveau personnel, j’ai écrit un texte dans la revue Riveneuve Continents des Éditions Riveneuve Sénégal (La jeunesse des lettres, L’être de la jeunesse, Editions Riveneuve Continents, Paris, 2022 : Masculinités médiatiques et rapports inégaux de genre, le cas de Adji Sarr et Ousmane Sonko) qui est parue en Février 2022.
“Le manque de moyens ne devrait en aucun cas être une raison pour violenter physiquement ou verbalement des parturientes”
Un mot pour finir sur Astou Sokhna, femme décédée cette semaine à Louga après des négligences médicales avérées. Qu’avez vous pensé de ce drame et de tous les débats autour de l’État des hôpitaux sénégalais ?
La mort de Astou Sokhna en couches est un événement malheureux et choquant. Aucune femme ne devrait avoir à vivre des moments aussi atroces au moment de donner la vie. La vague d’indignation et de témoignages qui s’en est suivie relève de l’inhumanité dont fait preuve parfois le personnel de santé. Le manque de moyens que celui-ci a invoqué pour expliquer les manquements ne devrait en aucun cas être une raison pour violenter physiquement ou verbalement des parturientes. Quiconque prend le parti de travailler à sauver des vies devrait avoir un certain niveau d’éthique et de morale. Que l’Etat et le ministère de tutelle veillent à ce que des manquements pareils ne se reproduisent plus et surtout que les responsabilités soient situées au-delà des indignations éphémères.
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OMBRES ET LUMIÈRE DES CRISES HUMANITAIRES
Les 25 ans de photographie humanitaire de Medicos del Mundo célébrés du 21 avril au 21 mail pour mettre des images sur des maux : les crises sanitaire, environnementale, migratoire ou la crise des réfugiés sont toutes mises en exergue
Diverses crises humanitaires secouent notre monde et la situation des humanitaires dans le monde n'est nullement enviable en raison des risques auxquels ils s'exposent pour porter assistance aux autres, pour rendre de la dignité à ceux qui en ont besoin. C’est pour honorer la mémoire de ses anciens membres assassinés que Medicos del Mundo a institué depuis 25 ans un Prix en photographie à travers une exposition photo en Espagne : le Prix Luis Valtueña dont les images receuillies exposent toutes les atrocités commises en situation de crise partout dans le monde.
Pour la responsable Afrique de Medicos del Mundo, Angela Sevillano interrogé dans cette entrevue, il s’agit de garder la mémoire vive sur ce drame des membres de Médicos del mundo et en même temps alerter toujours l’opinion sur le drame de crises humanitaire. Angela Sevillano s'est spécialement déplacée de Madrid pour le vernissage de cette expo à Dakar.
Cette année, la 25è édition cette exposition a quitté l'Espagne pour et a été délocalisée à Dakar avec l'appui de l'Ambassade d'Espagne à Dakar. L’exposition a été officiellement ouverte à l'Instituto Cervantes de Dakar ce jeudi 21 avril et se poursuivra au 12 mai 2022. Des images montrent différentes thématiques de crise humanitaire sont mise en exergue : de la guerre, la crise migratoire, de la crise environnementale au drame sanitaire, la tragédie des réfugiés.
LES FEMMES DE BBY LANCENT L’INITIATIVE "AND JEGGO AM NDAM"
La 7ème édition de la conférence nationale des femmes de Benno et de la grande majorité présidentielle orientée sur le thème « Femmes et politique en islam » a eu lieu, ce samedi, à Dakar.
La 7ème édition de la conférence nationale des femmes de Benno et de la grande majorité présidentielle orientée sur le thème « Femmes et politique en islam » a eu lieu, ce samedi, à Dakar. Cette rencontre religieuse a été une occasion pour les femmes de lancer l’initiative « And Jeggo Am Ndam ». Selon la présidente nationale des femmes de BBY et de la grande majorité présidentielle, cette initiative vise à assurer une majorité confortable au Président de la coalition BBY aux élections législatives du 31 juillet 2022. Ndèye Marième Badiane a renseigné qu’un séminaire sera organisé à cet effet dans les meilleurs délais. Il a été également prévu une tournée nationale pour une remobilisation des femmes afin d’assurer une majorité qualifiée au soir de ces échéances électorales. Pour finir, les femmes renouvelé leur confiance et leur engagement aux côtés du Président de la République. Lors de cette conférence, les femmes ont rappelé les réalisations du chef de l’Etat, Macky SALL.
Venu pour animer la conférence religieuse, Oustaz Pape Anne est revenu sur la place et le rôle de la femme dans la politique. A l’en croire, la politique si elle est faite normalement n’entrave en rien sur la croyance et la pratique de l’islam. Il a donné comme exemple Sokhna Aïcha qui, pour lui, doit être une référence pour toute femme.
PLAIDOYER POUR UNE PLUS GRANDE PARTICIPATION DES FEMMES DANS LES MÉTIERS DU TRANSPORT
L’approche genre a été conceptualisée sous différentes formes, mais son intérêt réside dans son applicabilité à tous les contextes, et à toutes les situations. C’est une approche transversale qui vise à éliminer toutes les formes d’inégalité
L’approche genre a été conceptualisée sous différentes formes, mais son intérêt réside dans son applicabilité à tous les contextes, et à toutes les situations. C’est une approche transversale qui vise à éliminer toutes les formes d’inégalité et de discrimination. Ce qui est visé, à terme, c’est un développement équitable, harmonieux et construit par tous les hommes et toutes les femmes et qui, en retour, doivent jouir des bénéfices de cette croissance de façon égale.
Le Sénégal a ratifié toutes les conventions internationales relatives aux droits des femmes et des personnes vivant dans des situations de vulnérabilité et a pris des mesures législatives et règlementaires pour l’intégrer dans le dispositif national. En outre, des stratégies ont été élaborées pour intégrer le genre au cœur des politiques et programmes de développement.
Des avancées notoires ont été obtenues en termes de prise en charge des inégalités de genre, mais des contraintes subsistent notamment dans le cadre de l’intégration des femmes et des personnes en situation de handicap dans certains secteurs.
Le secteur des transports fait partie de ce lot. En effet, les études ont révélé que ce secteur reste quasiment un domaine réservé des hommes. Les femmes y occupent encore une position marginale ; à la limite, elles y sont discriminées. Pour pallier cela, l’Etat du Sénégal, avec l’appui de l’Union européenne a, à travers le PAGOTRANS, prévu des actions visant à prendre en charge la problématique de genre. Il s’agit d’activités de sensibilisation visant à faire évoluer les attitudes et comportements d’exclusion de la femme pour une plus grande participation de celles-ci dans les métiers du transport. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’atelier de sensibilisation et de renforcement des capacités des membres et points focaux de la cellule genre du Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement qui s’est tenu le 23 février 2022.
Cette activité a été l’occasion de revisiter l’historique du concept genre et à passer en revue les autres concepts clés qui vont avec. En outre, l’intérêt de l’intégration des femmes dans les métiers du transport a été mis en exergue, mais également les contraintes qui plombent leur évolution dans le secteur. Pour finir, des recommandations ont été formulées pour une meilleure intégration des femmes dans les métiers du transport.
Dans le cadre toujours de ses actions de promotion de l’emploi des femmes dans le secteur du transport, le PAGOTRANS a réalisé un publireportage à l’occasion du 8 mars 2022.
Ce film documentaire a permis de mettre au-devant de la scène des femmes modèles, telles que des conductrices de bus de transport urbain et interurbain, une technicienne responsable dans une société de transport public et de jeunes techniciennes et électromécaniciennes employées par une structure privée. Ces femmes leaders dans les métiers du transport ont, à travers leurs discours, démontré que ceux-ci ne sont pas un domaine réservé uniquement aux hommes et que les femmes peuvent y exceller également. Elles ont, par ailleurs, lancé un appel à l’Etat, afin qu’il mette en place des structures de formation techniques sur les métiers des transports dédiées aux femmes et un cadre d’insertion et d’accompagnement de celles qui sont déjà dans le métier et qui sont intéressées par des formations.