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30 novembre 2024
Femmes
DIAGNOSTIQUE DES BLOCAGES A L'AUTONOMISATION DE LA FEMME
Le Directeur du développement du capital humain au ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, a mis en exergue, lundi, les défis qui entravent encore l’autonomisation économique des femmes
Dakar, 21 mars (APS) - Le Directeur du développement du capital humain au ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, a mis en exergue, lundi, les défis qui entravent encore l’autonomisation économique des femmes, citant entre autres, l’accès au foncier et au financement.
’’Ces défis, notamment l’amélioration de l’accès des femmes aux facteurs essentiels de production (le foncier, le financement, les infrastructures), le renforcement des capacités techniques, managériales et organisationnelles des femmes en vue de favoriser le développement de leurs entreprises, doivent être relevés surtout en milieu rural pour réduire de manière drastique les inégalités entre les hommes et les femmes’’, a dit Assane Ndiaye.
Il intervenait au panel sur ’’l’autonomisation des femmes, une réponse efficace pour réduire la violence basée sur le genre et exploiter le dividende démographique dans les pays du Sahel : le cas du Sahel’’ organisé par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et le ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants.
Cette rencontre avait entre objectifs, de renforcer le plaidoyer et le dialogue politique et construire des alliances stratégiques afin d’initier des actions significatives permettant aux femmes et aux filles d’exploiter le dividende démographique au Sénégal.
Elle s’inscrit dans la thématique de la 66ème session de la commission des Nations Unies sur la condition de la femme (SCW66) qui se déroule actuellement à New York sur le thème ’’réaliser l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles dans le contexte des politiques et programmes de réduction des risques liés au changement climatique, à l’environnement et aux catastrophes’’.
En ce concerne l’administration publique, a expliqué M. Ndiaye, ’’la politique d’institutionnalisation du genre s’est généralisée à l’ensemble des ministères avec l’adoption du budget sensible au genre et la proportion de ministères disposant de cellules genre est passée à 91 % en 2020’’.
Aussi, a-t-il affirmé, ’’pour améliorer le niveau de performance, diverses stratégies, programmes et projets (nouvelle convention Etat /employeurs, délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes, projet de renforcement des femmes transformatrices de céréales…) ont été mis en œuvre afin de résorber la demande d’emploi notamment celle des femmes et ainsi accroître leur contribution au processus d’émergence tant souhaité dans le Plan
Sénégal émergent à l’horizon 2030’’.
Dans ce sillage, la représentante-résidente de l’UNFPA au Sénégal, Cécile Compaoré Zougrana, a indiqué que ’’de par leur place centrale dans les ménages, les familles et les communautés, les femmes et les filles participent activement à la production économique et sociale, même si leur contribution économique n’est pas toujours reconnue’’.
Aussi, a-t-elle noté, ’’leur potentiel en tant qu’agent de changement social sera plus pertinent et transformationnel quand elles seront autonomisées, c’est-à-dire éduquées en bonne santé, qu’elles ont accès à un emploi décent, débarrassées des violences y compris celles basées sur le genre’’.
Pour sa part, la Directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest du centre de l’UNFPA, Argentina Matavel, a souligné que ’’le Sénégal s’est engagé à contribuer à la mise en œuvre de la feuille de route continentale sur le dividende démographique, à intensifier les investissements en faveur des femmes et jeunes en vue de l’éradication des causes profondes des inégalités de genre’’.
Il s’agit de ’’développer des partenariats stratégiques en vue de renforcer l’autonomisation des jeunes et des femmes pour une contribution efficace de ces derniers à l’émergence en 2035’’, a-t-elle ajouté.
Le panel qui a regroupé les associations de femmes, de jeunes filles, des membres de la société civile, des victimes de violences basées sur le genre, a été présidée en mode virtuelle par la ministre de la Femme, de la Famille depuis New York où elle se trouve pour les besoins de la 66ème session de la commission des Nations Unies sur la condition de la femme (SCW66).
PARITE, LE RIAL PRECONISE LA HPRESENCE MASSIVE DE FEMMES AUX INSTANCES DE DECISION
Promotion du leadership féminin, la place de la femme dans les instances de décision fut le thème d’une rencontre organisée, hier, par le Réseau International des Amazones Leaders (RIAL).
Promotion du leadership féminin, la place de la femme dans les instances de décision fut le thème d’une rencontre organisée, hier, par le Réseau International des Amazones Leaders (RIAL). Un rendez-vous qui avait pour objectif de matérialiser la participation de l’entité aux élections législatives mais aussi de contribuer à une représentation massive voire paritaire des femmes à l’Assemblée nationale. « On a toujours combattu pour que la femme occupe la place qu’elle mérite dans la société, a déclaré Ndèye Ngoné Fall, Présidente de RIAL. Cela à travers la lutte contre les violences, la discrimination, l’accès aux terres entre autres. Mais, le seul combat qu’il faut gagner pour y parvenir, c’est de faire en sorte qu’un leadership féminin fort émerge dans les instances de décision. C’est seulement de cette manière que nous réussirons à convaincre l’opinion sur les autres causes de la femme .
Dans la même dynamique, Fodé Sakho, de la Conférence des Nations Unies, a soutenu que le fait que les femmes soient plus nombreuses que les hommes doit contribuer à leur garantir une présence massive dans les instances de décision. « Elles doivent élargir leurs ambitions, plaide-t-il. Les hommes ont démontré leur insuffisance dans les postes de gestion. 18 femmes maires sur 558 mairies et 8 ministres sur 37 dans le pays, qui a nommé en premier au poste de premier ministre une femme en l’Afrique de l’ouest, ce n’est pas suffisant ». A l’en croire les femmes peuvent inverser la tendance en changeant leur communication mais aussi en profitant de loi sur la parité pour occuper des postes de responsabilité. Pour y arriver, note-t-il, “il leur faut parvenir à l’autonomisation sur tous les domaines nécessaires pour incarner un leadership et lever les obstacles qui dérangent ».
Par ailleurs, Fatou Sarr Sow, également panéliste, estime que le leadership des femmes a toujours existé au Sénégal, bien avant l’époque coloniale. « Ils ont trouvé des femmes qui dirigeaient des localités, renseigne-t-elle. C’est le colonisateur qui n’a pas donné de la valeur à la femme, même le droit de vote a été durement gagné des années plu tard ». Sur la parité, elle précise que 26% des têtes de listes étaient des femmes soit 146 femmes candidates aux locales. « Pour les élections, il revenait à la population de voter pour elles surtout leurs pairs femmes », conclut-elle.
LES RH AU FÉMININ PRENNENT LE POUVOIR
L’Association sénégalaise des professionnels des ressources humaines (ASPRH) a célébré ses femmes, samedi, leur rendant hommage à l’occasion du mois de mars
L’Association sénégalaise des professionnels des ressources humaines (ASPRH) a célébré ses femmes, samedi, leur rendant hommage à l’occasion du mois de mars, à travers son spécial Café RH sur le thème : ‘’leadership féminin et gestion des ressources humaines dans les entreprises sénégalaises’’. Lequel a offert un cadre d’échanges et de partage d’expériences.
Lors des débats, le constat a été fait que les femmes ont renversé la tendance dans l’occupation des postes stratégiques dans des entreprises sénégalaises. « Nous avons constaté que beaucoup de femmes leaders sont des DRH maintenant », confirme le président de l’ASPRH, Ibrahima Mbaye, interrogé par des journalistes.
Choisies pour leur parcours de vie inspirant, des femmes ont été distinguées. Parmi elles, la responsable des Ressources humaines de la Direction des Eaux et Forêts, Chasse et Conservation des forêts (DEFCCS), Leissa Hariss SY, qui possède onze ans d’expérience au sein d’une structure paramilitaire.
Pourquoi leader ? Son administration « convaincue de (son) engagement et de (ses) performances au fil de nombreuses années de service » l’a honorée pour « (son) leadership développé » comme première dame pionnière des Eaux et forêts, prix décerné par le président de la République, (Macky Sall, en mars 2018.
Après sa nomination, elle a dû faire face aux « réfracteurs au changement », afin de relever les défis, qui l’ont poussée à se « surpasser pour obtenir les meilleurs résultats » : « c’est ainsi que je me suis fixée un objectif principal à savoir d’asseoir ma propre vision de la politique RH avec une adhésion de ma hiérarchie et une appropriation de tous les agents. Cependant, pour y arriver, il fallait partir de l’existant, évaluer les facteurs à améliorer, poser mes jalons à savoir exposer petit à petit ma vision, apporter un plus pour ne pas dire faire la différence et évidemment sans contraintes avec une adhésion maximale. Pour atteindre mes objectifs, j’ai dû adopter le culte du renforcement de la confiance en soi. J’avais mon propre caractère et ma propre personnalité en tant que dame dans un milieu d’hommes en uniforme. Toutefois, dans l’Armée, la rigueur, la discipline et l’audace sont des vertus cardinales qui nous amènent vers la réussite. Fort heureusement, en toute humilité, le Bon Dieu m’en avait doté. Certains me diront que le leadership peut être évident dans un poste de commandement parce que l’autre se sent obligé mais je dirai que ce n’était pas chose aisée et préciser que le leadership n’a rien à voir avec le commandement. »
Mais, « l’écoute, le respect et la franchise » doivent être également de mise, dans le cadre de la communication avec les agents.
Pour occuper ces stations, ces femmes ont dû faire preuve de résilience (refus d’abandon), être utiles, et faire montre de générosité. DRH du Centre hospitalier national universitaire de Fann (CHNUF), Aremata Danfakha Camara a insisté, elle, sur « la maitrise de l’environnement ».
Par ailleurs, la présidente de l’Association sénégalaise des assureurs-conseils (ASAC), par ailleurs présidente de la Commission Genre du Conseil national du patronat (CNP), Raqui Wane les a encouragés « à se former », pour surmonter les obstacles.
« Le leadership féminin est une nécessité aujourd’hui », a tranché Pr Amsatou Sow Sidibé, la première femme sénégalaise agrégée en sciences juridiques et politiques, et première candidate à l’élection présidentielle de son pays en 2012. Dans ce sillage, elle a exhorté ces femmes à investir le champ politique notamment en direction des élections Législatives prévues le 31 juillet prochain, afin de siéger à l’Assemblée nationale. Le but visé est de ne pas laisser le terrain à « d’autres » qui sont en train de s’y « crêper le chignon ».
LÀ OÙ LES HOMMES S'INITIENT AUX TRAVAUX MÉNAGERS
A ses débuts, elle avait suscité beaucoup de curiosité. Aujourd’hui, l’école des maris commence à s’imposer et à susciter l’admiration, en banlieue, notamment à Djeddah-Thiaroye-Kao
A ses débuts, elle avait suscité beaucoup de curiosité. Aujourd’hui, l’école des maris, un concept qui initie des époux aux travaux ménagers, commence à s’imposer et à susciter l’admiration, en banlieue, notamment à Djeddah-Thiaroye-Kao, première commune où elle a été implantée en 2018.
Cela fait bien longtemps qu’El hadji Fallou Sarr se substitue tous les matins à sa femme pour balayer la cour de la maison, puiser de l’eau ou refaire le lit. Taille moyenne, l’air taquin, El Hadji Fallou Sarr ne s’est plus soucié des remarques désobligeantes de ses voisins lorsqu’ils l’ont vu, pour la première fois, sécher le linge. «Ils sont maintenant habitués et certains nous ont même rejoints», s’esclaffe El hadji Fallou Sarr. Qui se souvient encore de l’époque où l’école des maris était à ses balbutiements. «Au début, les populations nous regardaient de haut, d’autres nous méprisaient parce qu’elles n’étaient pas préparées à voir des hommes, de surcroît, chefs de famille, effectuer des travaux ménagers ou accompagner leurs épouses au poste de santé pour des visites prénatales.» Des pratiques entrées dans les habitudes des populations depuis 2018 avec l’implantation de l’école des maris dans la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao. «Une première au Sénégal», se souvient Youssou Bâ, l’un des membres fondateurs qui confie que c’est à l’initiative de l’ONG Plan que l’idée a été présentée à la mairie de la localité, discutée au sein des délégués de quartiers avant d’être adoptée.
Une première cohorte de 20 pensionnaires
Aux premiers jours de classe, ils étaient une vingtaine de chefs de famille, communément appelés «pères-maris» et qui présentent le même profil. Ils sont tous des porteurs de voix écoutés dans leur communauté, afin de pouvoir porter le message aux populations facilement. Ils doivent être également convaincus par «le bien-fondé de la planification familiale», selon Youssou Bâ, l’un des vingt pères-maris, membres de la première cohorte de l’école. Ces membres qui remplissent les critères intègrent l’école dont les cours sont dispensés dans la cour de la maison d’un des leurs du nom d’El hadji Sarr appelé Coach. «Nous n’avons ni professeur ni guide. C’est l’un d’entre nous, acteur communautaire très engagé qui nous accueille dans la cour de sa maison où la leçon du jour porte sur un thème discuté d’avance avec l’infirmier chef du poste (ICP) de santé de Santa Yalla, un quartier de la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao », confie Youssou Bâ. Et à l’occasion, ces thèmes varient de la santé maternelle, néonatale et infantile à l’éducation. De même, le thème peut porter sur comment alléger les travaux des épouses à la maison afin d’améliorer leur santé. Bon nombre de programmes à l’école des maris, déroulés par des hommes, tentent de trouver une réponse à cette question.
Dans la cour de la maison du coach Sarr, les hommes sont répartis selon les tâches que les femmes exécutent. El hadji Fallou Sarr, pensionnaire de l’école des maris explique : « Dans un groupe de trois hommes, l’un mime les gestes liés à la cuisine, le second le linge, alors que le troisième imite la gestuelle d’une nounou. Ainsi ces trois tâches qu’une seule femme exécute à la fois dans sa maison sont réparties entre trois hommes. Pendant le cours, l’un des trois hommes se retrouve à effectuer simultanément les trois tâches. L’objectif est d’évaluer la charge que peuvent représenter ces trois tâches effectuées séparément par trois personnes ou alors effectuées simultanément par une seule personne. Cela saute aux yeux que ces tâches effectuées séparément sont plus faciles à supporter que lorsqu’elles le sont par une seule et même personne. Et c’est exactement ce que vivent nos épouses dans nos maisons où elles s’occupent à la fois du linge, de la cuisine et du ménage. Certaines de ces activités peuvent bien être effectuées par l’époux pour reposer un peu la femme.»
Désapprobation et intransigeance de leurs pairs
Après les leçons dispensées par le coach sous la forme de discussions et de travaux pratiques basés sur des thèmes bien précis, arrive l’étape la plus difficile pour les pères-maris : Celle de diffuser et de transmettre les leçons à la communauté pour susciter des changements de comportement chez les hommes à l’égard de leurs épouses. Le pari était à la fois osé et risqué face à la ténacité des barrières sociales et religieuses. Au cours des quatre années qu’il a transmis les leçons de l’école des maris auprès de sa communauté, El hadji Sarr a eu à se frotter à des réactions parfois très virulentes. «On nous disait qu’il n’est pas dans nos habitudes, au Sénégal, de voir un homme aider son épouse dans l’exécution des tâches ménagères ou de l’accompagner au poste de santé et de l’assister jusque dans le bureau du médecin ou de la sage-femme. L’homme doit juste se limiter dans nos sociétés à donner l’argent nécessaire pour l’entretien de la maison ou les soins. C’était la conviction de la grande majorité des époux à qui nous avons parlé.» Faire passer la pilule ne fut pas une chose ardue pour El Hadj Sarr et ses pairs. Au cours des visites de sensibilisation dans les domiciles appelées « Vad ou visite à domicile », dans les mosquées, dans les grands-places, plus d’une fois les pères-maris se sont heurtés à l’intransigeance des hommes. «Certains refusaient de nous parler, d’autres nous tournaient en bourrique pendant que les plus intolérants se défoulaient carrément sur nous. Heureusement, nous étions préparés à ces réactions. Il y a eu des mots très durs à notre endroit. Préparés à cela, nous sommes allés avec tact, en procédant par étapes, pour ne pas bousculer certaines habitudes», confie El Hadji Fallou Sarr.
Les pères-maris, courroie de transmission
El hadji Fallou Sarr, le coach El hadji Sarr, Mamadou Sow, Youssou Bâ, aujourd’hui portés en triomphe dans la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao ont permis aux populations de se défaire des carcans culturels. A eux quatre et avec les autres pensionnaires de l’Ecole des maris, ils incarnent l’évolution dans la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao où les relations dans les couples sont devenues moins violentes. Au poste de santé de Santa Yalla impliqué dans l’expérience de l’école des maris, on confie que les visites de femmes accompagnées de leurs époux sont devenues plus fréquentes. «Les hommes viennent de plus en plus et cela a considérablement augmenté les visites. Les femmes ne se sentent plus délaissées», assure El hadji Fallou Sarr.
LE RENAFES INSTALLE SON ANTENNE ET FORME SES MEMBRES
Le Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (RENAFES) procède, depuis hier mercredi et ce pour trois jours, à l’installation de son antenne régionale de Sédhiou arrimée à une session de formation de ses membres sur les modules des droits humain
Le Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (RENAFES) procède, depuis hier mercredi et ce pour trois jours, à l’installation de son antenne régionale de Sédhiou arrimée à une session de formation de ses membres sur les modules des droits humains. L’objectif est de les outiller à mieux s’intégrer dans les activités de développement, conformément aux prérogatives que leur offre le droit.
Cet atelier de trois jours qui a démarré hier mercredi se propose de mettre en place l’antenne régionale de Sédhiou du Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (RENAFES). A cette occasion, plusieurs modules de formation seront offerts aux participantes, venues des trois départements de la région, sur les droits de la femme, les Conventions et lois relativement au Code du travail.
Mme Fatoumata Bintou Yaffa, la présidente du RENAFES, explique que «l’objectif principal de cet atelier est de renforcer les capacités des femmes sur les droits humains afin de leur donner des outils à faire face aux enjeux de leur plein épanouissement en termes d’accès aux instances de prise de décision. Une fois en connaissance de leurs droits et devoirs, ces femmes qui sont de véritables actrices de développement, apporteront valablement leurs solides contributions aux mécanismes de développement durable». Elle ajoute qu’«il y a des disfonctionnements qui existent dans le milieu du travail alors que ça doit être à diplôme égal, salaire égal. Ce n’est que par cette approche que nous pouvons vaincre les pratiques discriminatoires à l’égard des femmes. Nous sommes accompagnées par la fondation Friedrich Ebert vraiment disposée à nous soutenir dans nos différentes missions d’implantation et de mise en œuvre. Et nous allons procéder à l’implantation de l’antenne régionale du RENAFES de Sédhiou», a souligné Fatoumata Bintou Yaffa. Les défis sont certes énormes dans cette région de Sédhiou notamment l’articulation savante du droit conventionnel au droit coutumier, pour mieux juguler les pesanteurs socioculturelles.
A ce sujet, Fatoumata Bintou Yaffa, la présidente du Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (RENAFES) détient la clé de la solution. «Ce qui est important, c’est que ces femmes soient bien formées. Nous sommes conscientes de l’existence des pesanteurs socioculturelles ; mais nous voulons que les hommes de Sédhiou sachent que c’est dans le milieu du travail. Si tous le comprennent ainsi, cela nous permet d’être dans un cadre de dialogue et de s’inscrire dans un élan unitaire vers les priorités et le développement inclusif», a-t-elle fait observer.
Les participantes, une trentaine de femmes issues de différents corps socio-professionnels, ont exprimé leur souhait de disposer de plus de connaissances pour non seulement démultiplier à la base mais surtout contribuer de façon efficace au développement local durable.
EMPLOI, EDUCATION, AUTONOMISATION : LES FEMMES SE HATENT LENTEMENT
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a procédé hier à la restitution de ses travaux de recherche portant sur les thématiques de l’éducation, l’emploi et les violences faites aux femmes
Dans son projet intitulé «Women count» (les Femmes comptent), qui a pour but d’accélérer l’atteinte des objectifs de développement durable (Odd) niveau 5 visant l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a procédé hier à la restitution de ses travaux de recherche portant sur les thématiques de l’éducation, l’emploi et les violences faites aux femmes. Et selon le Directeur général de l’Ansd, les statistiques montrent que les filles accèdent de plus en plus à l’éducation. Même s’il y a encore des barrières à franchir.
Dans le but d’informer sur la situation des femmes et des filles, notamment à l’école, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a procédé hier à la restitution de ses travaux de recherche auprès des actrices et acteurs de la politique publi¬que, du développement, de la Société civile et des organisations internationales. Selon Allé Nar Diop, Directeur général de l’Ansd, dans ces trois études, il s’agissait d’identifier les caractéristiques socio-économiques qui guident l’accès à l’éducation des hommes et des femmes, mais également à l’emploi. «Il est montré à travers ces études spécifiquement pour l’éducation, que la taille du ménage est un facteur clé dans l’accès à l’éducation des femmes. Il est constaté également que dans un ménage où le chef est sans niveau d’instruction, les femmes accèdent moins à l’éducation. Pour dire que le profil du ménage a un impact sur l’accès ou non de la femme, des filles à l’éducation», informe le professeur Allé Nar Diop.
Autre chose qui a été démontrée par les travaux de l’Ansd, c’est que ces mêmes caractéristiques guident le degré de l’accès à l’emploi. «Les femmes au niveau rural accèdent moins à l’emploi que les femmes urbaines, de même que les femmes ayant un chef de ménage sans instruction ont un niveau d’emploi plus faible», explique M. Diop qui ajoute que le profil du ménage a un impact sur ces trois variables, à savoir l’éducation, l’emploi et les violences faites aux femmes. Parlant des statistiques sur l’éducation, il estime qu’en Afrique, il existe de grandes disparités d’accès à l’emploi entre les hommes et les femmes et le Sénégal ne serait pas une exception. «Les statistiques montrent que plus de la moitié de la population du Sénégal est féminine», a-t-il fait savoir. Et selon les résultats issus de l’exploitation des données statistiques 2018-2019, le taux d’accès à l’élémentaire des enfants de 6-11 ans est plus élevé chez les filles (57,6 %) que chez les garçons (54,2%). Et 42,6% des filles de 16-24 ans ayant accédé au niveau moyen sont maintenus au niveau secondaire contre 38,5% des garçons.
Pr Allé Nar Diop : «Plus de la moitié de la population du Sénégal est féminine»
Malgré les avancées notées dans l’accélération de la scolarisation des femmes, qui ont contribué à atténuer les disparités au sein de l’accès à l’éducation au niveau élémentaire, l’atteinte des niveaux supérieurs demeurent toujours problématiques chez les filles. Le taux de transition du cycle moyen général au cycle secondaire général reste favorable aux garçons avec 61,9% contre 58,6% chez les filles, d’après le rapport national sur la situation de l’éducation de l’année 2019, informe M. Diop.
Mais pour mieux favoriser l’éducation des femmes, Pr Allé Diop plaide pour une certaine discrimination qui, selon lui, est déjà faite à travers les différentes politiques mises en œuvre, par l’emploi et les financements octroyés aux femmes.
Financés par l’Agence française de développement (Afd) et Onu-Femmes, ces travaux de l’Ansd avaient pour objectif d’une part, d’aider le Système statistique national à retraiter les données existantes relatives à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et d’autre part, à soutenir la collecte de données dans les domaines thématiques de l’entreprenariat féminin et de la position des femmes dans les activités économiques. En travaillant sur ces thématiques, l’Ansd voudrait aussi apporter sa contribution à une meilleure connaissance sur les disparités et inégalités existant dans ces secteurs. Et pour le Directeur général de l’Ansd, Allé Nar Diop, ces recherches serviront à l’information non seulement pour les politiques et programmes sur la lutte contre les discriminations et l’autonomisation de la femme, mais aussi pour le Pse qui prête une attention particulière à l’équité et l’égalité homme-femme à tous les niveaux.
DES FEMMES AFRICAINES FORMÉES À S’OPPOSER À LA VIOLATION DE LEURS DROITS
Des femmes venues de plusieurs pays d’Afrique participent à une session de formation ouverte lundi à Saly-Portudal, dans le but de les amener à être en mesure d’exprimer leur refus en cas de spoliations de leurs biens
Saly-Portudal (Mbour), 14 mars (APS) - Des femmes venues de plusieurs pays d’Afrique participent à une session de formation ouverte lundi à Saly-Portudal, dans le but de les amener à être en mesure d’exprimer leur refus en cas de spoliations de leurs biens, a constaté l’APS.
Les participantes sont originaires de l’Afrique du Sud, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Liberia, du Nigéria, du Sénégal et de la Sierra Leone.
"Les femmes souffrent souvent de l’exploitation de leurs ressources ; leurs terres sont spoliées, alors que ce sont elles qui nourrissent la population et qui donnent à manger à toute la communauté (…)", a fait valoir Georgine Kegne de l’ONG WoMin.
Elle intervenait à l’ouverture de cette session (14-17 mars) organisée à Saly-Portudal (Mbour, ouest) par les ONG Lumière-synergie-développement" (LSD) et WoMin.
"Nous travaillons avec les communautés dont les terres où les sources de subsistance ont été prises par des entreprises multinationales pour laisser place, soit à des barrages, soit à des grandes plantations, en privant ces communautés de leurs droits", a dit Mme Kegne.
"Nous disons non, pour qu’on ne détruise pas les moyens de subsistance des communautés et les moyens de subsistance de l’environnement. Il y a des minerais qui doivent rester sous terre, donc si l’extraction doit causer des dégâts à la communauté, mieux vaut que l’exploitation soit laissée", a-t-elle préconisé.
Elle déplore que "quand des multinationales s’implantent dans certaines localités, on ne dédommage pas les femmes".
De son côté, Odette Napina de l’Organisation pour le renforcement des capacités de développement (ORCADE) estime qu’il est important que de renforcer davantage les capacités des femmes, de manière à leur permettre de "pouvoir mieux défendre la cause des communautés".
LE REFEPAS EN QUETE DE RECONNAISSANCE
Pêche – Femmes transformatrices de produits halieutiques demandent à l’Etat du Sénégal de signer le décret de reconnaissance et de professionnalisation des métiers de la transformation artisanale des produits halieutiques
Elles exercent un métier important au Sénégal, mais qui ne bénéficie d’aucune protection juridique. Les femmes exerçant les métiers de la transformation artisanale des produits halieutiques, regroupées au sein du Refepas, voudraient en finir avec cette situation et interpellent les autorités.
Les femmes du secteur de la pêche artisanale, regroupées au sein du Réseau des femmes de la pêche artisanale du Sénégal (Refepas), demandent à l’Etat du Sénégal de signer le décret de reconnaissance et de professionnalisation des métiers de la transformation artisanale des produits halieutiques, dont le processus est enclenché depuis dix ans. Elles ont saisi l’opportunité de la Journée internationale de la femme tenue à Mballing pour adresser un mémorandum au chef de l’Etat.
Anta Diouf, la Secrétaire générale du Refepas, a listé les revendications de leur organisation, qui viennent se greffer au besoin du décret pour la protection des métiers des femmes transformatrices. Il s’agit, selon elle, «d’une meilleure protection des ressources halieutiques pour la durabilité des métiers de la pêche et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations sénégalaises. Il y a également le gel des autorisations d’implantation d’usines de poisson, mais aussi l’interdiction de l’utilisation du poisson entier, propre à la consommation humaine, par les usines de farine de poisson déjà installées. Nous demandons par ailleurs, le gel de toutes nouvelles licences de pêche industrielle ciblant les petits pélagiques côtiers surexploités. La publication du registre des navires de pêche industrielle autorisés à pêcher au Sénégal afin que les acteurs de la pêche puissent savoir quels sont les bateaux qui ont le droit de pêcher au Sénégal et faciliter ainsi l’identification des bateaux exerçant illégalement».
Sur le plan institutionnel, cette organisation a invité également les autorités à intégrer Refepas dans les organes à caractère consultatif du secteur de la pêche comme le Conseil national consultatif des pêches maritimes (Cncpm) et le Conseil consultatif d’attribution des licences de pêche industrielle (Ccalp). Entre autres doléances, les femmes transformatrices veulent l’accès aux financements du secteur de la pêche aux organisations de femmes sans aucune discrimination, mais également l’allocation d’un quota aux femmes mareyeuses et micro mareyeuses, dans le programme de modernisation du parc des camions frigorifiques.
La présidente du réseau, Mme Diaba Diop, a rappelé que la célébration de cette journée se tient cette année dans un contexte particulier pour le secteur de la pêche, car l’année 2022 est décrétée année internationale de la pêche artisanale africaine par la Fao. Toutefois, elle a peint un tableau sombre de la situation de la pêche, caractérisée par une rareté du poisson, qui pousse les acteurs à aller dans les pays frontaliers pour chercher la ressource. Cela n’est pas sans conséquence sur la durabilité des métiers de la pêche mais également de la sécurité alimentaire des populations sénégalaises.
Par ailleurs, elle n’a pas hésité à jeter une pierre dans le jardin du ministre de la Pêche et de l’économie maritime : «Il y a une discrimination dans le dialogue entre les professionnels de la pêche réclamant une meilleure gouvernance et plus de transparence entre le secteur des pêches, et l’autorité en charge du secteur dans un climat tendu et conflictuel non propice à une bonne gouvernance des pêches», a déploré la présidente du Refepas.
L’Ong Greenpeace Afrique, partenaire du réseau, par le biais de son représentant, Abdoulaye Ndiaye, s’est désolé que cette fête soit célébrée sur fond de désespoir des femmes transformatrices de poisson.
Selon lui, avec les impacts négatifs considérables de la pandémie du Covid-19, l’économie mondiale est atteinte et le secteur de la pêche en Afrique de l’Ouest n’est pas épargné. «La situation est encore plus complexe au Sénégal avec la présence d’usines de fabrication de farine et d’huile de poisson, qui sont en concurrence directe avec la consommation locale et privent les femmes transformatrices de poisson, de leur travail et de leur principale source de revenu. Même si l’activité de ces femmes est cruciale pour la sécurité alimentaire et la stabilité socioéconomique du Sénégal, du point de vue légal, elles sont vulnérables car leur métier n’est pas légalement reconnu par les autorités administratives et elles courent depuis des années après la reconnaissance juridique de leur métier de transformatrices de poisson. En ce jour spécial, nous demandons à l’Etat la reconnaissance juridique du statut des femmes transformatrices de poisson et la fermeture des usines de farine de poisson», a déclaré Abdou¬laye Ndiaye.
LES FEMMES DE PASTEF MENACENT DE S’ÉRIGER EN BOUCLIERS AUTOUR DE SONKO
Les femmes du mouvement Jiguéni Pastef ont brandi la menace de s’ériger en bouclier humain contre la campagne de décrédibilisation de leur leader
En assemblée générale de remobilisation de leurs troupes articulée à la célébration décalée de la journée internationale de la femme à Sédhiou, les femmes du mouvement Jiguéni PASTEF ont brandi la menace de s’ériger en bouclier humain contre « la campagne de dé-crédibilisation du président Ousmane Sonko ». La présidente nationale du MOJIP n’est pas allée par quatre chemins pour réaffirmer son engagement ferme à mener le combat pour baliser la voie à leur mentor toujours sous ennuis judiciaires relatifs à l’affaire de viol l’opposant à la fille Adji Sarr.
D’un ton ferme et au milieu de ses pairs de Sédhiou à l’occasion avant-hier, samedi 12 mars, de leur assemblée générale, la présidente nationale du mouvement des femmes de PASTEF (MOJIP) a tapé du poing sur la table « nous réaffirmons tout notre engagement et notre disponibilité à accompagner cet homme, un homme de valeur et de principes, Ousmane Sonko qui a été maltraité, secoué par une machination machiavélique du pouvoir qui veut faire passer cette histoire comme un fait de société alors que tout le monde a compris. C’est une campagne de décrédibilisation du président Ousmane Sonko » déclare Maïmouna Dièye, par ailleurs maire de la Patte D’Oie à Dakar. Sans vraiment d’hésitation et sous les ovations de l’auditoire essentiellement composé de femmes, la présidente ajoutera : « Nous, femmes, en tout cas, nous sommes déterminées comme l’année dernière et nous toutes, nous avons été emprisonnées et cette année encore, nous réitérons notre ferme engagement à faire pire. Nous avons ponctué notre rencontre par une résolution exigeant que le procès se tienne ». L’exaspération prend place : « on ne peut plus attendre pour que des gens malintentionnés, des peureux, des faibles, se réfugient derrière ce genre de machination que le pouvoir a à sa possession pour détruire un homme politique ».
Et Maïmouna Dièye, la présidente du mouvement des femmes de PASTEF de conclure ; « nous disons Non et nous sommes prêtes à tout. D’habitude c’est le procès qui fait défaut. Dans les cas de viol, souvent on n’a pas tous les interlocuteurs mais c’est tout le contraire ici. Le pouvoir a bâclé le travail en enlevant une immunité au député le plus patriote de ce Sénégal pour après laissé le dossier pendant et en faire une épée de Damoclès sur sa tête. On le refuse et on exige un procès ».
DU FÉMINISME EN AFRIQUE
Quelques figures féministes donnent leur interprétation de ce mouvement chargé parfois de négativité sur le continent et de ce que cela implique
BBC Afrique |
Awa Cheikh Faye |
Publication 10/03/2022
Le féminisme veut dire renverser le patriarcat, qui renvoie à l'idée selon laquelle le pouvoir de déterminer comment marche la société soit détenu par les hommes.
Cette définition est d'Aminata Mbengue, psychologue clinicienne et féministe sénégalaise.
"Être féministe a été une libération pour moi. C'est une thérapie malgré toute la violence que l'on se prend au quotidien", dit-elle.
Elle soutient que le féminisme lui a ouvert les yeux sur "la réalité de la domination masculine, et ses conséquences sur la vie des femmes notamment le contrôle sur leurs corps".
"Cette prise de conscience nous donne envie de changer les choses, ça nous donne des outils pour la combattre", ajoute-t-elle.
Toutefois, le féminisme est un terme qui suscite des débats et qui n'est pas universellement adopté par toutes les femmes.
Fatou Diome a une explication simple : "Le féminisme cesse d'être une question à partir du moment où vous avez le courage de mener la vie que vous avez choisi" dit-elle dans une interview sur le CIRTEF (Conseil International des Radios-Télévisions d'Expression Française) en 2015.
L'écrivaine sénégalaise est connue pour avoir traité de la condition des femmes rurales du Sénégal dans certaines de ses œuvres comme Celles qui attendent, (éd. flammarion, 2018), sans pour autant se définir comme féministe.
Le mot peut également être "chargé de négativité et à connotation péjorative au Sénégal par exemple" selon l'écrivaine féministe sénégalaise Ndeye Fatou Kane qui a publié un essai intitulé Vous avez dit féministe ? (éd. Harmattan Sénégal, 2018).
Mais cela évolue.
Richine Masengo nous raconte qu'il y a dix ans les militantes congolaises étaient vues comme des "déviantes, des femmes sans morale, des personnes qui cherchent à copier les manières de faire de l'Occident et détruire les cultures et traditions qui sont propres au Congo".
Cette activiste des droits humains congolaise est la directrice exécutive l'ONG Si jeunesse savait.
Aujourd'hui en RDC, poursuit-elle, le féminisme est compris comme "ces femmes-là qui luttent pour l'égalité entre l'homme et la femme, mais qui ne détestent pas hommes".
Elle explique qu'à ses débuts elle ne connaissait même pas le mot féminisme. Elle l'entendra la première fois de la bouche d'une de ses cousines qui lui recommandait de s'engager dans une organisation partageant ses idées.
Pour elle, le féminisme est devenu une démarche, une volonté de vouloir revendiquer l'égalité entre les Hommes.
"Je suis née féministe, c'est juste qu'à un moment j'ai pu rallier le concept à ma philosophie et ma façon d'envisager le monde, de concevoir les droits humains, les droits des femmes", dit l'activiste. Elle cite la congolaise Francoise Moukoukou et la nigériane Chimamanda Adichie comme ses modèles absolues.
Meganne Boho, activiste féministe, membre Fondatrice de La Ligue ivoirienne des droits des femmes, s'identifie comme féministe car elle estime faire partie d'une génération "qui porte comme un sacerdoce une lutte qui vient avec son lot d'épines et de victoires face à une société qui peine à aller vers la déconstruction de la mentalité qui place l'homme tout puissant au-dessus d'une femme faible et sans défense".
Boho rappelle que l'article 1 de la déclaration universelle des droits humains stipule que tous les êtres humains sont libres et égaux.
"Lorsqu'on regarde nos sociétés, nous nous rendons que compte que depuis des siècles, un système a été mis en place pour reléguer la femme au second plan la privant des droits cités dans cette même déclaration", dit elle.
Elle donne l'exemple des postes de décisions qui sont majoritairement occupés par des hommes "parce que les femmes sont trop émotives et sensibles pour prendre certaines décisions".
"On sort souvent ce genre de phrases aux femmes : Sur le papier, vous avez l'expérience et les diplômes pour occuper ce poste à responsabilité ; mais je me demande si vous avez assez de poigne pour diriger une équipe d'hommes chevronnés. Si je nomme une femme à ce poste, je veux que ça soit un vrai mec sans états d'âme, en fait" poursuit-elle.
"Notre défi majeur, c'est d'arriver à déconstruire les idées préconçues sur la femme afin de faire changer les mentalités et faire plier le patriarcat pour atteindre un monde plus égalitaire", conclut-elle.
Reyhanath Toure Mamadou explique son engagement féministe par l'impératif de lutter contre de représentations sexistes du corps des femmes entre autres.
"Hier encore on discutait d'une publicité d'une bouteille de champagne qui montrait les fesses d'une femme, et le champagne qui les traversait. C'est assez sexiste comme communication", dit cette féministe togolaise.
Cet engagement implique que dans le quotidien de "chaque acte, activité, initiative doit être vue sous les loupes du genre, du féminisme, avec les yeux de quelqu'un qui veut que les inégalités de sexe puissent disparaître", explique-t-elle.
Quel rôle pour les hommes ?
Dans ses chroniques sur un journal local et sur ses réseaux sociaux, le journaliste et chroniqueur sénégalais Paap Seen n'hésite pas à prendre position sur les questions d'égalité entre les genres et les violences sexuelles et sexistes.
Il dit s'être beaucoup interrogé, ses chroniques, sur les conditions des femmes au Sénégal et en Afrique.
En effet dans un de ses textes intitulé Le chapitre féminin, il se penche sur "le statut social des femmes, ainsi que les représentations féodales qu'elles subissent justifient, en grande partie, notre retard économique et politique. C'est une masculinité nocive".
Il dénonce ce qu'il appelle "un modèle d'hommes hyperpuissants, archaïques de la société sénégalaise qui dessert l'intérêt général".
Influencé par la lecture précoce de Simone de Beauvoir et surtout la défunte prix Nobel de la Paix, la kényane Wangarĩ Maathai, il tente de s'ériger contre "le sexisme, la misogynie et les inégalités sociales de genre qui caractérisent la société sénégalaise".
Pour Paap, c'est cela le féminisme.
Certaines femmes pensent que les hommes ne peuvent pas être féministes. Ils peuvent plutôt être pro-féministes, ou alliés des féminis
Ræve se dit pro-féminisme. Il fut un temps où il se déclarais féministe dit-il, "jusqu'à ce que des féministes que je côtoie m'ont expliqué en quoi c'était impropre de me qualifier ainsi. Elles m'ont aussi expliqué la notion d'alliés du féminisme mais que c'est aux féministes elle-mêmes d'en identifier ou désigner".
Cet enseignant en droit à l'Université de Nantes et musicien d'origine sénégalaise voit le féminisme tel un mouvement portant la quête d'une égalité réelle entre les hommes et les femmes, en droits et en dignité.
"Je dis quête dans le sens d'une recherche parce qu'il ne vous aura pas échappé que cela fait longtemps que ça dure. Malgré les avancées il reste beaucoup à conquérir. Je dis 'égalité réelle' car très souvent les déclarations de principe ont promis beaucoup de choses sans que cela se traduise par des droits concrets", précise-t-il.