SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 novembre 2024
Femmes
LE SÉNÉGAL, PAYS PILOTE DE L'INITIATIVE IYBA
Il s'agit d'un fonds de 4,6 milliards d'euros, soit 3,000 milliards FCFA visant à soutenir les jeunes entrepreneurs, les start-up en croissance et les écosystèmes d'entrepreneuriat locaux et nationaux en Afrique
Le mercredi 9 février 2022, le Consortium Jeunesse Sénégal a eu l'honneur d'accueillir en son siège à Guédiawaye, la présidente de la Commission Européenne Mme Ursula Von der Leyen, accompagnée de la vice-présidente Mme Margrethe Vestager et de 4 Commissaires : Mme Jutta Urpilainen - Partenariats Internationaux, M. Thierry Breton - Marché Intérieur, Mme Ylva Johansson - Affaires intérieures, et Mme Kadri Simson - Énergie.
Les ministres de l'Economie, du Plan et de la Coopération M. Amadou Hott, et de la Jeunesse Mme Néné Fatoumata Tall, le préfet adjoint Mme Coumba Sall Wade, et le maire de la commune M. Racine Talla, étaient aux côtés du président du Consortium Jeunesse Sénégal, M. Sobel Aziz Ngom pour les accueillir.
Cette rencontre a permis à cette délégation européenne en visite officielle au Sénégal de rencontrer une trentaine de jeunes apprenants, militants et entrepreneurs, et de discuter avec franchise de sujets préoccupant pour les jeunes tels que l'inclusion systémique, l'équité dans la mobilité, les investissement verts, l'accès au capital, ou encore l'accès au marché pour les jeunes entrepreneurs sénégalais.
La présidente Von der Leyen y a également lancé l'initiative IYBA (Investing in Young Business in Africa), un fonds de 4,6 milliards d'euros, soit 3,000 milliards FCFA visant à soutenir les jeunes entrepreneurs, les start-up en croissance et les écosystèmes d'entrepreneuriat locaux et nationaux en Afrique. Le Sénégal sera le pays pilote de cette initiative.
Enfin, la Commissaire Urpilainen a procédé à la signature d'un accord de partenariat avec un groupe d'associations des femmes dirigé par Mme Mame Diarra Ndiaye, présidente de Solidarité Active.
La rencontre s'est terminée en fin d'après-midi dans une bonne ambiance par une photo de groupe avec les autorités présentes et les jeunes participants sur le parvis de l'Espace Jeunes Yaakaar.
VIOLATION DE LA LOI SUR LA PARITE A NDINDY, LA COUR D’APPEL DE THIÈS SAISIE
Les conseillers municipaux qui s’opposent au maire de Ndindy ont décidé de déposer un recours auprès de la Cour d’appel de Thiès pour faire respecter la loi sur la parité au niveau de leur bureau municipal.
Des conseillers municipaux de l’opposition ont décidé de saisir la Cour d’appel de Thiès pour non-respect de la parité. Ils accusent le Sous-Préfet de Ndindy Demba Guèye de n’avoir pas empêché la violation des textes par le député-maire Cheikh Seck. Le bureau du conseil municipal de Ndindy est composé de 3 hommes et d’une dame.
Les conseillers municipaux qui s’opposent au maire de Ndindy ont décidé de déposer un recours auprès de la Cour d’appel de Thiès pour faire respecter la loi sur la parité au niveau de leur bureau municipal. Kène Niang, conseiller municipal de Ndindy, leur porte-parole explique : «nous avons eu des problèmes parce que le sous-préfet a clairement lu le texte sur la parité qui stipule que si le maire est un homme dans une collectivité locale, le premier adjoint doit être une femme. Au niveau de la commune de Ndindy, le maire entrant Cheikh Seck par ailleurs maire sortant a catégoriquement refusé cela devant le sous-préfet .Ce dernier a dit qu’il ne peut que constater les dégâts alors qu’il devait superviser les élections des adjoints au maire, c’est-à-dire le droit mais aussi veiller à ce qu’on ne viole pas la loi. Le maire a dit que cette loi, on peut l’interpréter mais il l’a interprétée comme il veut. Celui-ci indique qu’il a été élu au suffrage universel direct et l’élection de ces adjoints ne le concerne. On dirait qu’il ne fait pas partie du bureau alors qu’il est composé du maire et de ses adjoints ». Et il poursuit ; « la loi stipule que dans une commune ou dans un département, si le maire ou le président est homme, son adjoint ou son vice-président doit être une femme. Mais sous avons constaté un forcing au vue et au su du souspréfet qui n’a rien fait que de constater les dégâts .Nous pensons que l’autorité administrative est là pour superviseur et non pour observer. Nous savons que cela ne l’arrange pas parce qu’il est difficile de trouver dans son camp un seul adjoint homme et deux adjointes femmes. Son seul souhait c’est d’avoir deux adjoints hommes et une adjointe au maire sinon il allait y avoir des défaillances dans son propre camp ».
Pour autant, a-t-il dit, « Nous allons saisir qui de droit pour qu’on revienne à Ndindy refaire cette élection des membres du bureau ». L’Association des juristes du Senegal (AJS), le Réseau siggil Jigeen qui sont entrés dans la danse ont décidé avec certains conseillers de déposer un recours auprès de la Cour d’appel de Thiès pour le respect de la parité. Le sous-préfet de l’arrondissement de Ndindy Demba Guèye, joint au téléphone, ne veut pas se prononcer sur la question.
PARITE L’ONP DÉPLORE LE NON-RESPECT DANS CERTAINS BUREAUX DE CONSEILS TERRITORIAUX
L’Observatoire national de la parité (ONP) et ses partenaires de la Société civile, déclarent avoir constaté que la parité Homme-femme alternée ‘’n’a pas été respectée’’ dans les bureaux de certains Conseils départementaux et municipaux, issus des locales du 23 janvier dernier. ‘’Des bureaux ont notamment été installés sans tenir compte de l’alternance des sexes entre le maire et le premier adjoint ou le président du Conseil départemental et le premier vice-président’’, ajoute la source. Elle signale que de telles pratiques constituent une violation manifeste de l’article 2 du décret n° 2011-819 du 16 juin 2011 portant application de la loi sur la Parité qui impose l’alternance des sexes au sein des Conseils territoriaux, leur Bureau et leurs Commissions’’.. L’ONP et ses partenaires rappellent par ailleurs que le non-respect de la parité alternée femme-homme est susceptible de mener à l’annulation devant les juridictions compétentes, conformément aux articles 99 Code Général des Collectivités territoriales, L.261 et L.299 du Code électoral
SCANDALE MISS SENEGAL, J’AI ÉTÉ VIOLÉE DANS MA CHAMBRE D’HÔTEL
L’affaire miss Sénégal refait surface. En effet, ce scandale présumé au cœur du comité d’organisation de Miss Sénégal avait fait les choux gras de la presse il y’a quelques mois.
L’affaire miss Sénégal refait surface. En effet, ce scandale présumé au cœur du comité d’organisation de Miss Sénégal avait fait les choux gras de la presse il y’a quelques mois. Alors qu’on pensait que le dossier a été rangé dans les tiroirs, la miss Sénégal 2020, Fatima Dione, 21 ans, victime présumée de viol, a été entendue à deux reprises par les enquêteurs. Selon le quotidien Libération qui nous donne les détails de l’enquête, la plaignante a révélé avoir été violée dans sa chambre d’hôtel, au Radisson de Diamniadio, lors de la pose de la première pierre du stade du Sénégal, où logeait la délégation turque. A l’en croire, elle était sur les lieux avec Amina Badiane qui aurait tout fait pour la « placer » aux Turcs.
Interrogée sur le viol, elle déclare avoir un « trou noir » après avoir bu quelque chose. Cependant, sa version a été battue en brèche par la Miss Sénégal 2019, Alberta Diatta. Elle a indiqué aux enquêteurs qu’elle dormait avec Fatima Dione et qu’elle était avec elle tout le temps ensemble. Quand les enquêteurs ont demandé à Fatima Dione l’acte de naissance de son bébé, elle dit ne pas l’avoir déclaré. Ils reviennent à la charge et lui demandent de leur communiquer donc le certificat d’accouchement de l’enfant. La Miss Sénégal 2020 leur promet de revenir vers eux avant d’organiser son injoignabilité.
RESPECT DE LA LOI SUR LA PARITE HOMME-FEMME DANS LES CONSEILS DEPARTEMENTAUX ET MUNICIPAUX, L’APPEL DU PIED DES DÉFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME
La RADDHO, la LSDH, Amnesty International Sénégal exhortent les autorités administratives compétentes, les préfets et les sous-préfets en l’occurrence, à veiller au respect scrupuleux de la loi dans la composition des bureaux et commissions des Conseils
Instituée par la loi n°2010-11 du 28 mai 2010 et applicable à toutes les fonctions totalement ou partiellement électives, la parité constitue une préoccupation pour les défenseurs des droits de l’homme dans la composition des bureaux et commissions des Conseils départementaux et municipaux. En ce sens qu’elle favorise l’égalité homme-femme.
Ainsi, dans un communiqué conjoint parvenu hier, mercredi 9 février 2022, à la Rédaction de Sud Quotidien, la RADDHO, la LSDH, Amnesty International/Sénégal appellent les acteurs des partis politiques au respect scrupuleux de la loi.
«La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH) et Amnesty International appellent les partis politiques, les coalitions de partis politiques et toutes les listes de candidatures indépendantes gagnantes aux élections territoriales du 23 janvier 2022 à appliquer la parité absolue homme-femme dans la composition des bureaux et commissions des Conseils départementaux et municipaux, conformément à la loi n°2010- 11, du 28 mai 2010, instituant la parité absolue homme-femme dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives et son décret d’application», lit-on dans un communiqué conjoint des trois organisations de défense des droits humains, parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien hier, mercredi 9 février 2022.
De plus soutiennent les signataires du document, «la Chambre administrative de la Cour suprême, par son arrêt n°2 du 8 janvier 2015, a réaffirmé l’obligation faite aux Conseils départementaux et municipaux de respecter scrupuleusement les dispositions de la loi sur la parité lors de la composition de leurs bureaux et commissions».
Par ailleurs, a-t-on conclu, «la RADDHO, la LSDH, Amnesty International Sénégal exhortent les autorités administratives compétentes, les préfets et les sous-préfets en l’occurrence, à veiller au respect scrupuleux de la loi dans la composition des bureaux et commissions des Conseils départementaux et municipaux».
LE SENEGAL EVALUÉ PAR L’ONU DEMAIN
Le Sénégal sera demain à Genève, face au Comité des droits de la femme de l’Onu. Il va examiner aussi le Gabon, le Panama, l’Ouganda, l’Ouzbé-kistan, le Pérou, le Liban et la République Dominicaine
Le Sénégal sera auditionné demain à Genève, par le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (Cedef). Le comité est composé de 23 experts internationaux sur les droits des femmes, venant du monde entier.
Le Sénégal sera demain à Genève, face au Comité des droits de la femme de l’Onu. Il va examiner aussi le Gabon, le Panama, l’Ouganda, l’Ouzbé-kistan, le Pérou, le Liban et la République Dominicaine. Le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (Cedef) ouvre ainsi sa session par ces pays, qui constituent les 189 Etats parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. «Ils sont tenus de se soumettre à des examens réguliers par le comité composé de 23 experts internationaux indépendants, sur la manière dont ils mettent en œuvre la convention», annonce le Haut-commissariat des Nations unies au droit de l’Homme.
Selon cet organisme onusien, «le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, qui a reçu les rapports nationaux respectifs et les soumissions des organisations non gouvernementales, a commencé depuis lundi ses réunions publiques pour examiner la situation des droits des femmes et de l’égalité des sexes dans ces huit pays». Elles se poursuivront jusqu’au 25 février.
Au Sénégal, le débat sur les violences faites aux femmes est toujours d’actualité. Malgré les efforts des autorités pour améliorer leur sort, comme la criminalisation du viol, il y a encore des défis à relever comme les violences domestiques et aussi l’autorisation de l’avortement médical en cas de viol ou d’inceste.
Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes est un organe composé d’experts indépendants, qui surveille la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Le comité est composé de 23 experts internationaux sur les droits des femmes, venant du monde entier. Les Etats parties à la convention sont tenus de présenter au comité, à intervalles réguliers, des rapports sur la mise en œuvre des droits consacrés par la convention. Lors de ses sessions, le comité examine chaque rapport et fait part de ses préoccupations et recommandations à l’Etat partie, sous la forme d’«observations finales».
En vertu du Protocole facultatif à la convention, le comité est habilité à : examiner des communications émanant de particuliers ou de groupes de particuliers qui se disent victimes d’une violation des droits protégés par la convention, et à mener des enquêtes sur des violations graves ou systématiques des droits de la femme. Ces mécanismes sont facultatifs et ne concernent que les Etats parties au protocole. Le comité émet également des recommandations générales et suggestions. Les recommandations générales s’adressent aux Etats et portent sur des dispositions ou thématiques de la convention.
HAOUA BOCAR LY TALL PRÉCONISE L’ÉDUCATION POUR CHANGER LES MENTALITÉS
Auteur de l’ouvrage : «La pratique des mutilations génitales féminines. Valeurs culturelles ou répression sexuelle ?» Haoua Bocar Ly Tall prône l’éducation des populations pour éradiquer la pratique des Mutilations génitales féminines (MGF)
Auteur de l’ouvrage : «La pratique des mutilations génitales féminines. Valeurs culturelles ou répression sexuelle ?» Haoua Bocar Ly Tall prône l’éducation des populations pour éradiquer la pratique des Mutilations génitales féminines (MGF) au Sénégal et dans les autres pays du monde.
«C’est vrai que la pratique des Mutilations génitales féminines (Mgf) a un peu reculé, mais elle est encore là », a reconnu, Dr Haoua Bocar Ly Tall, militante de la lutte contre les MGF dans le monde. Pour venir à bout de cette pratique, la sociologue préconise l’éducation. «Comme disait Mandela, l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer les mentalités», insiste Mme Tall qui estime que les acteurs, qui ont inscrit dans leurs plans d’action et autres programmes la lutte contre cette pratique ne sont pas dans une synergie d’actions afin de gagner le combat de l’éducation, de la sensibilisation et de la conscientisation des populations cibles. Et ce, même si cette pratique est interdite par la législation sénégalaise.
Instituée par l’Organisation des Nations Unies en 2003, la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des MGF est célébrée 6 février et vise à sensibiliser les États et la société civile sur les MGF, et encourager des mesures pour y mettre fin. Mais, la pratique reste encore répandue. D’ailleurs, la cartographie de la situation montre un tableau sombre.
D’après l’Unicef, une femme sur quatre âgée de 15 à 49 ans a subi une mutilation génitale féminine et/ou une excision (MGF/E) au Sénégal. Et la pratique est répandue dans le sud et le nord du pays, notamment dans les régions de Kédougou (91,0%), Sédhiou (75,6%), Matam (73,3%), Tambacounda (71,8%), Ziguinchor (68,2%) et Kolda (63,6%).
Malgré ces chiffres alarmants, Haoua Bocar Ly Tall reste confiante. «Au moins, le tabou est tombé parce qu’au moins on en parle. Lorsqu’on créait le comité interafricain sur les pratiques traditionnelles, on n’a même pas osé en parler ouvertement, à plus forte raison allé sur des plateaux de télévision en parler. Car, on nous accusait d’être des intellectuels acculturés», indique l’experte sur les questions de genre.
Et d’ajouter : «Certains disent que ce sont des valeurs culturelles et qu’on s’attaque à la culture. D’autres, notamment les féministes, affirment que c’est de la répression sexuelle, c’est pour contrôler le corps de la femme et diminuer sa sensibilité...
Alors, pour répondre à ces questions, j’ai fait des recherches pendant 9 ans à travers le monde et ce que j’ai découvert, c’est que ce n’est pas seulement une pratique africaine. Avant de quitter le Sénégal, je pensais que c’était une pratique des Peuls, mais ça se passe en Jordanie, chez les Turcs, en Russie, et cela s’est fait à une certaine époque en France. Et la pratique continue d’exister en Indonésie, au Pakistan…Donc c’est une pratique quasi mondiale».
LE PROJET « SISTERS CREATE » RELÈVE LA CRÉATIVITÉ DES FILLES DE LA BANLIEUE
Partout dans le monde, les possibilités de participation des filles sont limitées en raison des traditions, des structures et des valeurs.
A travers le projet «Sisters create», les jeunes des «zones laissées pour compte» sont organisés et travaillent activement, par le biais de la musique, des médias et des activités culturelles, pour faire progresser l’égalité des chances entre les filles et les garçons. A cet effet, 250 jeunes sénégalais sont activement impliqués pour promouvoir le respect et la réalisation des droits des enfants et l’égalité des droits en faveur des filles.
Partout dans le monde, les possibilités de participation des filles sont limitées en raison des traditions, des structures et des valeurs.
Le projet «Sisters create» a été créé en raison d’une fusion innovante de la lutte internationale de Plan International pour l’égalité des droits des filles et la façon dont Fryshuset travaille à l’autonomisation des filles. Ce projet vise à donner de l’inspiration, de l’espace et des outils aux filles des «zones laissées pour compte» en Suède et au Sénégal, afin de créer un changement durable pour l’égalité et ainsi contribuer à la réalisation de l’ODD-5. «Le projet “Sisters create” met un accent particulier sur les activités de communication des cultures urbaines basées sur une approche centrée sur les droits afin de s’assurer que les messages des filles atteignent un large public.
Le projet interagit avec des artistes établis qui sont des modèles importants avec des personnalités inspirantes. Au moyen de lieux physiques et numériques, un mouvement commun est créé pour que les filles revendiquent leur espace dans la société et façonnent leur propre avenir», lit-on dans un document de Plan International qui nous est parvenu.
A Pikine, une des banlieues de Dakar où se trouve le Studio Timbuktu, initié par l’artiste Jason “Timbuktu” Diakité, en collaboration avec le rappeur sénégalais Matador, les jeunes apprennent à connaître leurs droits et à développer leurs compétences artistiques et techniques en musique, théâtre, arts et médias (radio, télévision et médias sociaux) et ont la possibilité de diffuser leurs messages. Ainsi 250 jeunes sénégalais sont activement impliqués pour promouvoir le respect et la réalisation des droits des enfants et l’égalité des droits des filles.
AIDA SOPI NIANG, L'ANARCHISTE GAUCHISTE DE LA VILLE DE DAKAR
’EnQuête’’ est parti à la rencontre de cette jeune dame, membre de Bés Dou Niakk et qui candidate pour le poste de première femme adjointe du maire de la ville de Dakar
Derrière des lunettes correctrices, se cachent un visage aux traits tirés et des yeux qui dissimulent mal des nuits d’insomnie. Bientôt deux semaines après les Locales, ce n’est toujours pas le repos pour Aida Sopi Niang, une des ‘’femmes de l’ombre’’ qui ont organisé la campagne de l’actuel maire de la ville de Dakar. ‘’EnQuête’’ est parti à la rencontre de cette jeune dame, membre de Bés Dou Niakk et qui candidate pour le poste de première femme adjointe du maire de la ville de Dakar. Elle serait ainsi la troisième personnalité à la mairie de Dakar et viendrait après le militant du Pastef et directeur de campagne de Barthélemy Dias, Abass Fall.
Son prénom peut immédiatement renvoyer à une formation politique bien connue des Sénégalais. Et ce sera suffisant pour l’identifier au Parti démocratique sénégalais (PDS). Que nenni ! Aida Sopi Niang est membre de Bés Dou Niak de Serigne Mansour Sy Djamil. Mieux, elle indique, avec le sourire, n’avoir jamais milité au parti de Me Wade, qu’elle a même combattu dans le mouvement M23. Alors, d’où vient le sobriquet ‘’Sopi’’ du prénom de cette étudiante en Master en développement territorial ? Elle rétorque : ‘’À ma naissance, mon père m’a appelé Aida Sopi et plus tard, ma maman l’a enlevé de mon extrait de naissance. Malgré cela, les gens de mon entourage qui m’ont vu grandir continuent de m’appeler Aida Sopi.’’
Conseillère municipale à la commune des Sicap-Liberté depuis 2009, Aida Niang à l’état civil fait partie de l’équipe de campagne de l’actuel maire de Dakar. Ce qui fait d’ailleurs que des voix se lèvent pour la placer au poste de première adjointe de la ville, juste après Barthélemy Dias. La jeune dame garde néanmoins la tête sur les épaules et reste réaliste devant les réalités de la politique sénégalaise.
La militante de la cause des femmes rappelle d’emblée que pour les Locales, le suffrage n’est direct que pour le maire et non pour les autres postes d’adjoint. ‘’Nous avons interprété au niveau du bureau municipal comment devrait se passer la composition. Et après concertation, le poste de premier adjoint revient à Abbas Fall, qui était le directeur de campagne et qui représente le parti Pastef. Je postule pour être la première femme adjointe, c’est-à-dire deuxième adjointe du maire de la ville de Dakar. La politique a ses réalités qu’on ne maitrise pas, mais moi, j’ai confiance en la coalition et je pense qu’avec la dynamique qui a été impulsée, ils comprendront qu’en tant que jeunes femmes, il est important que nous puissions être des forces de propositions et faire en sorte que les choses se passent bien’’, dit-elle sur un ton optimiste.
À moins de 35 ans (elle ne veut pas donner son âge exact), cette militante de la cause des femmes a commencé son engagement politique au Parti de l’indépendance et du travail (PIT). On est en 2006 et elle est désignée responsable des jeunes de la formation politique de feu Amath Dansokho. Avec ce parti, elle intègre la coalition politique de l’opposition Benno Siggil Senegaal où Aida Niang fera la rencontre de jeunes comme Barthélemy Dias, Thierno Bocoum… ‘’Nous avons beaucoup milité ensemble et le Bés du Niak a été à l’époque un cadre mis en place où on pouvait être dans son parti politique et y militer. J’ai rencontré Serigne Mansour en 2010, dans le cadre de la réflexion sur la mise en place de Bés Dou Niak qui s’appelait Mouvement pour la refondation nationale. Depuis lors, nous avons continué à travailler ensemble. C’est le Bés Dou niak qui m’a porté aujourd’hui au niveau départemental’’, explique Aida Niang. Par la suite, le temps a fait son œuvre et le Bés Dou Niak s’est mu en parti politique et elle a fait le choix d’y militer au détriment du patrimoine ‘’familial’’, le PIT.
‘’Yewwi Askan Wi a encore beaucoup de choses à proposer au peuple sénégalais’’
Aida Sopi Niang est née et a grandi dans une famille où père et mère militaient au PIT. Elle juge d’ailleurs ce nouveau choix assez compliqué, mais facilité par les idéologies de gauche incarnées par les deux camps. ‘’Sous cet angle, je n’ai jamais eu de divergences avec les camarades du PIT. Je pense que le mot transition n’est pas trop approprié, mais c’est plutôt une transition dans la lutte et chacun s’affirme dans le cadre où il pense que son apport serait le plus bénéfique à la population sénégalaise. À un moment donné de la vie, il faut faire un choix et le mien a été le fait de militer dans le Bés Dou Niak’’.
Cependant, il faut relever que son parti n’a gagné aucune collectivité locale pour ces échéances. Une situation qui s’explique, d’après Aida Niang, par leur entrée tardive dans cette coalition de l’opposition. Elle trouve néanmoins que leur apport a été très important dans la victoire de certains leaders.
En effet souligne-t-elle avec fierté, le Yewwi Askan Wi est un groupe de personnes qui, au-delà des partis politiques, se sont battues ensemble et ont gagné dans beaucoup de collectivités locales.
La coordonnatrice du mouvement des jeunes du M23 fonde aujourd’hui beaucoup d’espoir sur cette entité politique qui a gagné devant la coalition Benno Bokk Yaakaar dans la capitale sénégalaise, même si elle avait beaucoup d’appréhensions au départ. Aida Niang en retient finalement une belle expérience, car l’entité privilégie les dynamiques de groupe au détriment des intérêts partisans. ‘’Il y a la convivialité, les gens sont ensemble et discutent, la campagne a été menée avec le sacrifice de tout un chacun, parce que ce n’était pas un parti au pouvoir. Je pense que si nous continuons sur cette lancée, le Yewwi Askan Wi a encore beaucoup de choses à proposer au peuple sénégalais’’.
La conseillère municipale à la ville de Dakar a foi en ce vent du changement impulsé par les jeunes qui seront, à ses yeux, capables de mener les ruptures attendues. Ce, avec des hommes et des femmes qui mettront en avant la parole donnée et seront au-dessus de ces batailles de positionnement. ‘’C’est vrai qu’il peut y avoir des combines politiques, mais nous, en tant que jeunes, nous devons d’être aux aguets et les dénoncer, en cas de dérive. Il ne peut y avoir une unanimité dans la vision des choses et même dans les perspectives, mais ce qui est important, c’est le fait de pouvoir mettre le nous en avant. Et pour ce faire, il y a des préalables dans le sens du respect de la dignité de chacun, de la prise en compte de chacun et que personne ne puisse penser être plus intelligent et plus fort que l’autre. De ce que j’ai vu jusqu’à présent, j’ai un a priori favorable et je pense que le Yewwi a pu apprendre des autres coalitions et que nous ne ferons pas les mêmes erreurs’’.
La militante de la gauche n’est pas indifférente à la percée des jeunes durant ces Locales. Elle rappelle, à ce propos, que c’est la jeunesse qui avait mené la révolution dans les années 1968. Ces jeunes constituent pour elle, aujourd’hui, cette force de proposition qui manquait au Sénégal. ‘Il est important qu’on puisse continuer cela pour impulser une nouvelle dynamique. Nous allons vers d’autres échéances et aujourd’hui, c’est dans le positionnement que nous ferons de ces jeunes dans les bureaux municipaux les leaders qui pourront convaincre les Sénégalais’’.
La révolution de 2011
En dehors de son militantisme à Bés Dou Niak et à Yewwi Askan Wi, Aida Sopi Niang est l’une des actrices de la ‘’révolution’’ de juin 2011. Elle garde d’ailleurs en souvenir ces moments où avec sa bande, ils pouvaient à la fin de la journée, soit rentrer tranquillement, soit être menottés pour finir à Rebeuss. Cela reste ainsi pour la jeune dame un véritable moment de don de soi où des fils et filles de ce pays se sont levés pour lutter contre l’injustice. ‘’J’ai connu le maire de la ville de Dakar et d’autres sur ce terrain-là. À un moment donné, nous ne pensions plus parti politique, mais peuple sénégalais. La lutte a été âpre, mais nous a permis de savoir que quand le peuple vit une injustice, il faut savoir tout donner et essayer à force d’engagement et de convictions le sortir du trou dans lequel les gens voulaient le mettre’’.
La vie d’Aida Niang n’est cependant pas faite que de politiques. Elle est également au-devant de la scène, quand il s’agit de défendre les femmes. Dans ses combats, la jeune dame a, en 2014, amené la mairie de Sicap–Liberté devant le tribunal, parce que le bureau n’était pas paritaire. Aida précise d’ailleurs qu’elle n’hésitera pas à faire autant pour la mairie de Dakar, s’il y avait un soupçon de non-respect de la loi.
‘’Je pense qu’au-delà de notre appartenance politique, la priorité, c’est la bataille que nous menons pour l’égalité des sexes, pour l’autonomisation des femmes, afin qu’elles puissent être au-devant et qu’on sache que la population sénégalaise est composée des deux sexes. Les jeunes femmes sont les plus lésées, dans le sens où elles sont femmes et jeunes, et c’est les deux catégories les plus vulnérables. Nous avons une association, La Pépinière. Nous nous sommes toujours battues pour faire en sorte que les jeunes femmes soient responsabilisées, qu’elles ne soient pas des suivistes’’.
Après les Locales, la militante de Bés Dou Niak cible les prochaines Législatives, fixées fin juillet 2022 pour, dit-elle, continuer à servir le peuple et faire en sorte que les revendications populaires puissent être entendues.
Pour Aida Sopi Niang, les choses peuvent être difficiles, mais pas impossibles, puisqu’elle ambitionne un jour d’être la locataire du palais de la République et être à la tête de ce pays.
En attendant, il faut prier pour que les Sénégalais se départissent de certaines ‘’visions archaïques qui n’envisagent pas d’élire une présidente de la République’’…
L’ONP INVITE AU RESPECT DE LA PARITÉ DANS LES ORGANES DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
L’Observatoire rappelle que le non-respect de cette obligation «peut entraîner l’annulation de l’élection des membres des organes des conseils territoriaux, en cas de recours devant les juridictions compétentes, conformément à la jurisprudence»
L’Observatoire national de la parité (Onp) invite les partis politiques, coalitions de partis politiques, entités indépendantes, ainsi que les autorités administratives concernées, à veiller au respect de la parité dans les organes des conseils départementaux et municipaux.
«Dans le cadre de la mise en place des organes des conseils départementaux et municipaux issus des élections du 23 janvier 2022», l’Onp invite, dans un communiqué transmis à l’Aps, «les partis politiques, coalitions de partis politiques, entités indépendantes, ainsi que les autorités administratives concernées, à veiller au respect de la loi (…) instituant la parité absolue homme-femme et de son décret d’application (….) qui impose l’alternance des sexes dans la formation des bureaux et commissions».
L’Observatoire rappelle que le non-respect de cette obligation «peut entraîner l’annulation de l’élection des membres des organes des conseils territoriaux, en cas de recours devant les juridictions compétentes, conformément à la jurisprudence». En effet, signale l’Onp, «la Cour suprême, dans ses arrêts n°2 et n°17, respectivement datés des 8 janvier et 26 février 2015, avait annulé l’élection des bureaux des conseils municipaux en cause, mis en place à la suite des élections du 29 juin 2014».
Elle souligne que «dans ces décisions, la Cour suprême a fait valoir que la loi sur la parité et son décret d’application, font obligation d’élire, au sein du Conseil municipal, un bureau alternativement composé de personnes des deux sexes». «Pour le respect effectif de la loi sur la parité», l’Onp dit avoir «mis en place, en partenariat avec la Société civile, le Réseau national de veille et d’alerte (Rnva) sur qui les acteurs (trices) au niveau local peuvent s’appuyer».
LE LEADERSHIP DES FEMMES À L’ASSAUT DES URGENCES STRUCTURELLES
Sédhiou - Dr Annette Seck Ndiaye est élue présidente du conseil département
La coalition Bennoo Bokk Yaakaar est arrivée largement en tête du département de Sédhiou, sous la conduite de Dr Annette Seck Ndiaye, avec plus de 44% des suffrages valablement exprimés. Le défi d’une candidature féminine est bien engagé, selon elle, pour accélérer les mécanismes de l’émergence de ce terroir aux riches potentialités naturelles. Directrice générale de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA), Dr Annette compte s’appuyer sur toutes les forces vives du département et même de la région pour bâtir des cités où il fera bon vivre.
La toute nouvelle dame de fer de Sédhiou, élue première femme à la tête du Conseil départemental de Sédhiou, a analysé ses scores et engagé les communautés, singulièrement les femmes, au travail. «Nous avons remporté ces élections avec 18.751 voix ; soit un taux de 44,92% de score. Je remercie du fond du cœur les populations de Sédhiou et salue l’engagement manifeste des femmes du département de Sédhiou», a déclaré Dr Annette Seck Ndiaye.
La voie bien balisée, dit-elle, et le leadership féminin peut alors s’affirmer au mieux dans une démarche inclusive et stratégique. «Je vous invite à porter ce défi du leadership féminin et vous donne ce message d’espoir que le président de la République, son excellence Macky Sall, et président de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, a voulu, à travers ma personne, transmettre aux femmes de la Casamance, de la région et du département de Sédhiou».
Dans le panier de la collecte des besoins prioritaires exprimés durant la campagne électorale, Dr Annette en relève l’urgence presque partout. «Effectivement, nous avons constaté une priorité dans tous les secteurs. Si nous avons eu des acquis au niveau des infrastructures, il y a encore des chantiers en cours. Il s’agit, à ce jour, de l’accès à l’électricité et à l’eau. L’employabilité des jeunes était aussi un point soulevé par les populations, la formation, les financements et l’autonomisation des femmes», a-t-elle noté.
UNE APPROCHE INCLUSIVE ET PLURISECTORIELLE
La liste est longue, mais elle compte sur le riche potentiel local et l’engagement des communautés pour booster les indicateurs de développement. «Nous avons également recueilli le besoin en infrastructures de transformation et de conservation des produits locaux ainsi que d’équipements de promotion et de valorisation de l’agriculture. Le potentiel est disponible et il suffit de trouver des moyens de les valoriser pour élargir les offres d’opportunités aux populations et réduire, à défaut d’éliminer, les trappes de pauvreté dans cette belle région de Sédhiou. Il en est de même pour le secteur de la pêche», a souligné Dr Annette Seck. Elle poursuit sur l’éducation, non sans relever la création de Daraas modernes (écoles coraniques), l’éradication des abris provisoires dans le département. «Le Conseil en soi n’a pas tous ces moyens-là et nous n’avons pas non plus la prétention de résoudre tous ces problèmes en même temps ; mais nous allons nous appuyer sur l’accompagnement de l’Etat, les partenaires et l’énergie des communautés bénéficiaires. Et nous nous engageons au respect des planifications des priorités», a dit Dr Annette Seck Ndiaye.
Dans le domaine de la santé, Dr Annette Sek Ndiaye, la directrice générale de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA), promet de mettre à contribution son capitale d’expérience. Enfin, elle compte s’appuyer sur tous les leviers pour mettre Sédhiou sur les rampes d’un développement réel et durable.