SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
2 avril 2025
Femmes
UNE FEMME A LA TÊTE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Les femmes réclament la présidence de l’Assemblée nationale. Après les élections locales du 23 janvier dernier qui ont élu 18 femmes maires, la présidente de Women in mining, Aida Diop Ndiaye, les invite à ses mobiliser en vue des Législatives
Les femmes réclament la présidence de l’Assemblée nationale. Après les élections locales du 23 janvier dernier qui ont élu 18 femmes maires, la présidente de Women in mining, Aida Diop Ndiaye, les invite à ses mobiliser en vue des Législatives du 31 juillet prochain. « Même si le chiffre (18 maires) est encore faible, il faudrait quand même saluer cet engagement politique des femmes qui font face, dès fois aussi, à des contraintes socioculturelles, traditionnelles et cultuelles et surtout par rapport à l’avènement des réseaux sociaux, les dénigrements et autres, ça peut les bloquer », a-t-elle plaidé pour la promotion du leadership féminin.
Mais, elle ajoutera « qu’il faudrait qu’on puisse encourager davantage les femmes à aller à l’assaut du Parlement. Parce que c’est au niveau de l’Assemblée nationale qu’on vote les lois et qu’on fait le suivi de l’action gouvernementale. Il faudrait qu’on puisse avoir pourquoi pas une femme à la tête de l’Assemblée nationale parce que depuis les indépendances c’est devenu quelque chose d’urgent… On a la loi sur la Parité, c’est un acquis mais il faudrait qu’on ait plus de jeunes femmes à l’Assemblée (de la trempe de) Marème Soda Ndiaye, (la plus jeune députée de l’hémicycle). »
Il faudrait aussi, selon la géologue de formation, « que ces femmes puissent savoir que ces postes qu’elles occupent ne sont pas des sinécures mais vraiment du sacerdoce qu’il faudrait savoir développer ».
VIDEO
STL OU LA BELLE REVANCHE DES FILLES EN SCIENCES
Plus de filles scientifiques, de femmes leaders, de femmes en politique... dans les prochaines années ; les solides bases d'une société plus inclusive, plus juste, sont en train d’être posées efficacement et sans grand bruit par Shine to lead
Dans cet entretien, la vice-présidente de Shine to lead (STL) , Rokhaya Solange Mbengue Ndir, rappelle la mission et les objectifs de cette association qui trace progressivement sa toile dans l’autonomisation des femmes au Sénégal.
Depuis plus de 4 ans, Shine to lead recrute et accompagne des jeunes lycéennes des séries scientifique dans leur formation et leur épanouissement émotionnelle en vue de faire d’elles des leaders dignes de ce nom demain. De ce fait, ces lauértes de l'association Shine to lead sont les fleurs de l’espérance pour le Sénégal et l’Afrique dont elles seront des futures légataires.
Les dirigeantes de l’association sont déterminées à aller plus loin en recrutant de plus en plus de filles pour peu que les partenaires suivent et continuent leur appui pour cette belle cause. Les détails avec Rokhaya Solange Mbengue Ndir.
LA POLICE REVISITE SON HISTOIRE
La cérémonie de célébration des 40 ans de présence des femmes dans la police a été lancée jeudi matin à l’Ecole nationale de police
La cérémonie de célébration des 40 ans de présence des femmes dans la police a été lancée jeudi matin à l’Ecole nationale de police. Les festivités vont durer 48 heures sous le thème : «Les 40 ans des femmes dans la police, bilan et perspectives.» Plusieurs autorités politiques, militaires et policières, en service ou à la retraite, ont pris part à cette rencontre aux allures de reconnaissance et d’hommage aux pionnières dans la police.
Dans son discours, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a magnifié «l’engagement» des femmes dans la police «au service de la Nation». Il a décrit un «bilan positif» de l’entrée des femmes dans ce corps à la faveur du décret n° 81-63 du 24 novembre 1981, ouvrant les portes des Forces de l’ordre aux femmes.
Antoine Diome a salué «un bilan fort élogieux de la présence des femmes dans la Police nationale». «A ce jour, dit-il, les femmes représentent 9,18% des effectifs. Au regard de l’importance du rôle que vous jouez dans la police, on est tenté de croire que ce taux est largement dépassé.» Soulignant «la pertinence» et «l’efficacité» des femmes dans tous les postes qu’elles ont occupés, le ministre de l’Intérieur a salué sa conseillère technique, qui «s’acquitte avec courage et intelligence, de ses missions».
Les pionnières dans cette institution sont, a-t-il dit, «les porte-drapeaux qui ont balisé cette voie, qui aujourd’hui permet de noter avec satisfaction tout ce qui a été fait depuis lors». Parlant des opérations de maintien de la paix, M. Diome a relevé que «le Sénégal est classé parmi les cinq premiers pays contributeurs de femmes» dans ce domaine.
La présidente de l’Asso¬ciation des femmes pionnières de la police, Codou Camara, Commissaire de police de classe exceptionnelle à la retraite, est revenue sur le bilan de cette présence des femmes au sein de la Police nationale. Elle a rappelé le recrutement des neuf premières femmes dont cinq officiers et quatre inspecteurs en 1981.
«Cette initiative salutaire, selon elle, a été renouvelée en 1982 avec le recrutement des deux premières femmes commissaires, deux officiers de police et quatre inspecteurs.» Depuis leur entrée dans cette institution, les femmes y ont occupé presque tous les postes nominatifs et sélectifs, du commissaire aux directions les plus élevées dont celui de Directeur général.
DANS L'ENFER DU VEUVAGE
Déchirés par la douleur de la perte, certains veufs ou veuves vivent l’enfer à cause de cette douleur. A côté des crises d’insomnies, certains ont sombré dans l’alcoolisme, là où d’autres refusent de se remarier
Déchirés par la douleur de la perte, certains veufs ou veuves vivent l’enfer à cause de cette douleur. A côté des crises d’insomnies, certains ont sombré dans l’alcoolisme, là où d’autres refusent de se remarier. Incursion dans l’enfer des veufs/veuves.
Il se dégage de la chambre de Sophie* un sentiment de malaise qui vous oblige à rester en alerte sur vos mots, vos mouvements, vos regards. Le problème n’est pas le vaste lit en bois où une pile de linge attend d’être pliée. Ce n’est pas la grande armoire qui occupe tout un mur. Le problème, c’est que tous ces meubles semblent trop volumineux et nombreux pour une si petite chambre d’à peine 15m². Sophie qui vient juste de perdre son époux, se remet avec peine de sa douleur et de son nouveau statut de veuve. Une période de sa vie qu’elle pense avoir bien vécue. Pourtant, on sent encore le traumatisme dans la façon dont son esprit ne joue plus son rôle de filtre. Lorsqu’on lui pose la question sur les particularités de son veuvage, Sophie, la soixantaine, n’en finit plus de commenter et de se noyer dans son flot de paroles. La fonctionnaire à la retraite a besoin de se vider, de se soigner de son trauma. Après plus de 40 ans de vie commune, son mari l’a quittée pour son Créateur, au mois de décembre dernier. «C’était un moment très délicat à gérer. Il n’était pas malade et est parti subitement suite à un malaise», démarre Sophie. Chez la dame, la perte de cet être cher a entraîné l’effondrement des «allant de soi» de la vie quotidienne, fait vaciller le sentiment de sécurité et conduit à une insignifiance de l’existence, mais surtout à une grande solitude lors des repas, des prières et parfois devant le poste de télévision. «C’étaient là des moments forts de la vie conjugale.»
Sophie vit recluse dans sa petite chambre à coucher qui semble si grande pour elle depuis la mort de son époux. Dans sa concession sise au quartier Keur Serigne Louga, sa tâche, comme presque tous les matins, consiste à s’occuper de sa chambre et de ses petits-enfants. Elle replace un mobilier, plie quelques habits, jette de temps en temps un coup d’œil à la télé accrochée au mur, tout en restant alerte sur le moindre bruit. «Depuis la mort de mon mari, chaque bruit me fait sursauter. A chaque fois que j’entends un bruit ou le cri des enfants, je rue dehors pensant qu’ils accueillent leur grand-père. Il avaient cette habitude.» C’est son quotidien. La nuit est une autre réalité. Ses nuits, rythmées par une insomnie chronique, sont devenues blanches et tellement longues. «J’ai du mal à oublier son visage souriant toujours dissimulé dans des lunettes. Il m’arrive très souvent de rester une nuit entière sans fermer l’œil. Dès que je commence à dormir, j’entends sa voix ou j’ai l’impression qu’il est dans la pièce, assis au coin du lit, sa main posée sur ma tête. J’ai vécu plus de 40 ans avec mon mari. 40 années où les seules fois où il couchait hors de la maison, c’était pour une mission. Nous étions très fusionnels. C’est pourquoi, j’ai encore du mal à me faire à son départ.» Sur recommandation de son aîné pourtant, l’aide d’un psychologue avait été sollicitée, mais soucieuse de garder ses souvenirs intacts, Sophie a décliné son appui, «par peur qu’il lui donne des médicaments qui lui fassent oublier son cher époux».
«Dès que je commence à dormir, j’ai l’impression qu’il est dans la pièce, assis au coin du lit, sa main posée sur ma tête»
Astou G* vit une situation quasi similaire. Cette jeune veuve d’une quarantaine d’années reste traumatisée par la mort de son mari, emporté par accident en 2019 sur la route de Saint-Louis. Trois longues années après cette perte cruelle qui a fait basculer sa vie, la jeune dame est toujours inconsolable. Dès qu’elle entend le nom de son défunt époux, elle entre dans un état second. «Je comprends pourquoi certaines femmes refusent de se remarier après la perte de leur mari. Pour dire vrai, je suis certes musulmane, mais si cela ne dépendait que de moi, je ne me marierai plus. Cependant, la religion a ses obligations. Des prétendants continuent de taper à ma porte, mais je les éconduis tous. Après mûre réflexion, j’ai décidé d’attendre la ménopause pour me remarier. Je ne veux pas d’un autre père pour mes enfants. Ma fille aînée me taquine souvent en me conseillant de refaire à nouveau ma vie. Je veux bien, mais il m’est impossible d’oublier mon mari. La nuit, il m’arrive de tapoter sa place dans le lit et de me rendre à l’évidence. Il est bien parti, je le réalise chaque jour un peu plus. Je suis en train de me battre. Pour le moment, je vis avec philosophie ma situation de veuve.»
«Dépressif, il s’est attaqué à une femme qu’il a confondue avec son épouse décédée»
Astou vit son veuvage comme une épreuve à surmonter, une situation nouvelle qu’il lui faut accepter et par rapport à laquelle, elle affirme sa volonté de reprendre le dessus. B. Cissé, lui s’est laissé aller à sa peine, incapable de relever ce double défi : trouver quoi faire de ses journées déstructurées par la disparition de sa femme et essayer de donner une nouvelle signification à son existence. Un désespoir qui l’a poussé à se consoler dans l’alcool et les bras d’une fille de joie qu’il a fini par violenter. Cette dernière l’a attrait à la barre pour vol et violence et voie de fait, parce qu’après avoir satisfait sa libido, B. Cissé lui aurait arraché ses 15 000 Fcfa, avant de la battre copieusement. Invité à s’expliquer, à la barre, sur les faits à lui reprochés, B. Cissé, visiblement dans ses petits souliers, a reconnu les faits. «Effectivement, je reconnais les faits qui me sont reprochés. C’est moi qui ai exercé une violence sur elle avant de prendre son argent. Seulement, je tiens à préciser que j’ai agi sous l’emprise de l’alcool. Cette nuit-là, j’avais beaucoup bu. Je n’étais pas maître des actes que je posais. J’ai sombré dans l’alcoolisme depuis le décès de ma femme. Depuis sa disparition, ma vie a commencé à basculer. J’ai presque tout perdu. J’ai même bradé ma maison à vil prix. Pourtant, je gagnais bien ma vie parce que j’étais entrepreneur de bâtiment. Je suis aujourd’hui devenu un vulgaire ivrogne sans domicile fixe et qui squatte les milieux interlopes des villes de Kébémer et Louga. D’ailleurs, mes enfants ont été récupérés par leur oncle. Je suis perdu sans elle.» Même si le tribunal est resté insensible face aux déclarations du prévenu qui n’avaient rien à voir avec le délit visé, une partie du public compatissait au sort du malheureux veuf. Cette pathétique histoire, confirmée par les proches de B. Cissé, est identique à celle d’un ressortissant guinéen qui vivait à Louga avec sa petite famille. Celui-ci, supportant mal le décès de sa femme était devenu presque dépressif. Il a commencé à poser des actes irréfléchis. Un jour, il est entré dans une maison et a violenté une dame qu’il avait confondue avec sa femme décédée et voulait à tout prix la contraindre à le suivre à la maison : «Je t’ai cherchée partout. Rentrons à la maison ou bien tu auras affaire à moi», menaçait-il. Maîtrisé par quelques gros bras, il a été livré à la police. Attrait devant la barre, il levait sans cesse sa main vers le ciel tout en criant sans cesse le nom de sa femme.
«Je suis devenu un autre homme …»
Ces deux jeunes hommes susnommés ne sont pas les seuls veufs traumatisés par la mort de leur épouse. M.G. un quingénaire domicilié à Guéoul dans le département de Kébémer, a lui aussi perdu le goût de la vie depuis le décès de sa femme en 2019. Trouvé dans un atelier de menuiserie, ce père de quatre enfants peine toujours à faire le deuil de sa défunte épouse. Il confie : «J’ai perdu un être cher. Rien n’est plus dur que la perte d’une épouse, surtout quand elle laisse derrière elle des enfants. On n’est jamais préparé à vivre un tel drame. C’est la raison pour laquelle je suis devenu un autre homme. On dirait que ma vie n’a plus de sens. Vraiment, n’eut été mes enfants, qui me tiennent compagnie, même la nuit, je serais devenu fou. Je pense toujours à ma défunte femme. Nous étions très liés, c’est pourquoi, je vis l’enfer. Il m’arrive souvent de me réveiller au milieu de la nuit pour prier pour elle. Mes frères me conseillent de me remarier afin de mener une nouvelle vie, mais je sais que ce sera très difficile pour moi. J’ai vraiment des scrupules à épouser à nouveau une femme. Ce serait une sorte de trahison à sa mémoire.»
«Je ne songe pas à me remarier»
Président de l’Association des militaires libérés du Sénégal, Cheikh Konaté, par ailleurs président du Club «Les Amazones de Louga» et conseiller municipal à la mairie de Sakal, continue lui aussi de pleurer la mort de sa femme survenue en 2020. Joint au téléphone ce veuf, qui a blanchi sous le harnais, se souvient toujours de sa défunte femme. Il raconte, la voix empreinte de chagrin : «J’avais une épouse modèle. Ses qualités faisaient l’unanimité au sein de ma famille. D’ailleurs, mon père l’a remerciée sur son lit d’hôpital avant de mourir. Sa mort m’a beaucoup affecté. Elle a laissé derrière elle un enfant malade, âgé de quatre ans. Pour le moment, seule l’éducation de notre garçon me préoccupe. C’est pourquoi je ne songe pas à me remarier. Je suis un musulman et j’accepte cette volonté de Dieu, mais je veux prendre du temps avant de nouer une quelconque relation avec une autre. Avant de mourir, elle m’avait confié ses dernières volontés. Je ne la trahirai jamais. Nous formions une seule et même personne. Je suis encore traumatisé par sa mort. Elle a tellement imprimé sa marque sur moi.» A tel point que la défunte continue par-delà la mort, à jouer un rôle de confirmation identitaire sur le survivant.
PAR Hamidou Anne
LE VISAGE DE LEURS LUTTES
Adji Sarr a mis à nu nos lâchetés, nos défaites morales et nos reculs face à l’exigence de la vérité et de la Justice. Elle a éventé le rabougrissement intellectuel de la société et la corruption morale des élites
On sert aux hommes, même au premier benêt venu, du «Monsieur», de l’«Honorable» ou du «président», afin de les élever pour mieux écraser l’autre. Pour elle, l’interpellation est directe : un prénom, un nom et un vocabulaire de l’écrasement voire du dénigrement en référence à sa catégorie sociale et à son genre. Comme pour, par les mots, confirmer une hiérarchie et catégoriser la vulgaire soubrette. Une année que les consciences de la société ignorent l’interpellation d’une jeune femme réduite à la vie en marge ; une vie dans son propre pays sous la protection d’hommes armés afin d’éviter que l’irréparable ne se produise. Cette jeune femme a raison de vouloir quitter son pays et de rallonger la longue liste de gens qui sont partis pour échapper au cercueil de leur société. Ce pays pour elle n’est que violence.
Le propos de madame Adji Sarr, dans une interview avec les médias internationaux, est implacable : «Je ne crois pas en la Justice de mon pays.» Phrase répétée à l’envi par des politiciens et des membres de la Société civile depuis des décennies. Mais quand elle sort de la bouche de cette jeune femme, une frange de la société se bouche les oreilles et érige une chape de plomb sur une liberté pourtant à sacraliser : celle de haïr l’injustice et la tyrannie.
Cette jeune femme est depuis un an la cible d’insultes, de calomnies, de médisances de la part d’adultes et de jeunes surexcités qui, dans leur entreprise, ne convoquent plus la raison. Des responsables publics ont nié son propos et l’ont sommée de se taire, car son discours dérange un récit savamment construit. Un vacarme, dénué de distance et de recul, nourri par la manipulation, le mensonge voire l’ignorance, tente d’enlever à une femme de vingt ans sa dignité.
Notre société patriarcale banalise et encourage la culture du viol.
Madame Adji Sarr n’est pas la seule victime de la violence sociale, mais elle en incarne le visage. Des animateurs l’ont, en direct à la radio, traitée de femme aux mœurs légères. Hommes politiques, journalistes, religieux, hommes d’affaires ont, dès les premières heures, accusé cette jeune femme sans preuve, dans le but de la salir. Un mouvement féministe aussi puissant que le Réseau Siggil Jigeen a publié un communiqué pour la bannir du cercle des femmes qui méritent d’être défendues. Des syndicalistes et des activistes soucieux, disent-ils, de défendre les pauvres et les précaires et l’exercice des libertés, l’ont forcée au silence. Les récits médiatiques de cette affaire furent le dernier acte d’un effondrement du journalisme sénégalais. La haine qu’inspire cette jeune femme se dessine sur des visages de pères et mères de famille qui ne s’attachent plus à la vérité, mais exigent l’expression d’opinions qui renforcent leur conviction déjà faite. Ils ont fait passer une jeune orpheline venue de son village, exploitée par une patronne indélicate et payée une misère, pour une bourrelle. Quand les détracteurs de cette jeune femme en ont fini avec toutes les théories possibles, ils l’ont accusée de comploter avec les médias étrangers pour rajouter de l’eau au moulin de leur pseudo anti-impérialisme. Des journalistes, en pensant «analyser» le mobile du «crime», rivalisant d’ardeur dans le mensonge et la manipulation, étalent devant des millions de gens, leur incompétence et les preuves de l’ignorance des règles de base régissant leur métier. Le ridicule n’écorche même plus sous nos cieux.
Tout un pays a décrété la mort sociale d’une jeune femme à peine sortie de l’adolescence. Où est le courage dans le fait de s’en prendre à une enfant, orpheline, pauvre et sans défense, dont l’ordre moral a décrété le suicide social ?
La défense de cette jeune femme, voire le doute sur une théorie du complot, provoque pour son auteur, un torrent de menaces d’une extrême violence. La peur a été instaurée, et la liberté d’expression censurée par des hystériques aux discours aussi guerriers que superficiels. Face à cette tyrannie verbale se voulant pertinente mais qui hélas n’est que vulgarité, ils ont été rares à la défendre ; peu ont fait preuve de lucidité quand tout un pays est devenu fou. Ils font l’honneur de notre pays.
Quelle que soit la configuration, cette jeune femme est une victime oppressée ; victime, car le corps des femmes reste un terrain des luttes masculines pour le pouvoir, sans préjudice de la vérité et de la Justice.
Mais entre-temps, Madame Adji Sarr a mis à nu nos lâchetés, nos défaites morales et nos reculs face à l’exigence de la vérité et de la Justice. Elle a éventé le rabougrissement intellectuel de la société et la corruption morale des élites. Elle incarne le visage de luttes futures de pans entiers du mouvement progressiste pour la liberté, la dignité et l’égalité.
DIAGNOSTIQUE DES BLOCAGES A L'AUTONOMISATION DE LA FEMME
Le Directeur du développement du capital humain au ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, a mis en exergue, lundi, les défis qui entravent encore l’autonomisation économique des femmes
Dakar, 21 mars (APS) - Le Directeur du développement du capital humain au ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, a mis en exergue, lundi, les défis qui entravent encore l’autonomisation économique des femmes, citant entre autres, l’accès au foncier et au financement.
’’Ces défis, notamment l’amélioration de l’accès des femmes aux facteurs essentiels de production (le foncier, le financement, les infrastructures), le renforcement des capacités techniques, managériales et organisationnelles des femmes en vue de favoriser le développement de leurs entreprises, doivent être relevés surtout en milieu rural pour réduire de manière drastique les inégalités entre les hommes et les femmes’’, a dit Assane Ndiaye.
Il intervenait au panel sur ’’l’autonomisation des femmes, une réponse efficace pour réduire la violence basée sur le genre et exploiter le dividende démographique dans les pays du Sahel : le cas du Sahel’’ organisé par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et le ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants.
Cette rencontre avait entre objectifs, de renforcer le plaidoyer et le dialogue politique et construire des alliances stratégiques afin d’initier des actions significatives permettant aux femmes et aux filles d’exploiter le dividende démographique au Sénégal.
Elle s’inscrit dans la thématique de la 66ème session de la commission des Nations Unies sur la condition de la femme (SCW66) qui se déroule actuellement à New York sur le thème ’’réaliser l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles dans le contexte des politiques et programmes de réduction des risques liés au changement climatique, à l’environnement et aux catastrophes’’.
En ce concerne l’administration publique, a expliqué M. Ndiaye, ’’la politique d’institutionnalisation du genre s’est généralisée à l’ensemble des ministères avec l’adoption du budget sensible au genre et la proportion de ministères disposant de cellules genre est passée à 91 % en 2020’’.
Aussi, a-t-il affirmé, ’’pour améliorer le niveau de performance, diverses stratégies, programmes et projets (nouvelle convention Etat /employeurs, délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes, projet de renforcement des femmes transformatrices de céréales…) ont été mis en œuvre afin de résorber la demande d’emploi notamment celle des femmes et ainsi accroître leur contribution au processus d’émergence tant souhaité dans le Plan
Sénégal émergent à l’horizon 2030’’.
Dans ce sillage, la représentante-résidente de l’UNFPA au Sénégal, Cécile Compaoré Zougrana, a indiqué que ’’de par leur place centrale dans les ménages, les familles et les communautés, les femmes et les filles participent activement à la production économique et sociale, même si leur contribution économique n’est pas toujours reconnue’’.
Aussi, a-t-elle noté, ’’leur potentiel en tant qu’agent de changement social sera plus pertinent et transformationnel quand elles seront autonomisées, c’est-à-dire éduquées en bonne santé, qu’elles ont accès à un emploi décent, débarrassées des violences y compris celles basées sur le genre’’.
Pour sa part, la Directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest du centre de l’UNFPA, Argentina Matavel, a souligné que ’’le Sénégal s’est engagé à contribuer à la mise en œuvre de la feuille de route continentale sur le dividende démographique, à intensifier les investissements en faveur des femmes et jeunes en vue de l’éradication des causes profondes des inégalités de genre’’.
Il s’agit de ’’développer des partenariats stratégiques en vue de renforcer l’autonomisation des jeunes et des femmes pour une contribution efficace de ces derniers à l’émergence en 2035’’, a-t-elle ajouté.
Le panel qui a regroupé les associations de femmes, de jeunes filles, des membres de la société civile, des victimes de violences basées sur le genre, a été présidée en mode virtuelle par la ministre de la Femme, de la Famille depuis New York où elle se trouve pour les besoins de la 66ème session de la commission des Nations Unies sur la condition de la femme (SCW66).
PARITE, LE RIAL PRECONISE LA HPRESENCE MASSIVE DE FEMMES AUX INSTANCES DE DECISION
Promotion du leadership féminin, la place de la femme dans les instances de décision fut le thème d’une rencontre organisée, hier, par le Réseau International des Amazones Leaders (RIAL).
Promotion du leadership féminin, la place de la femme dans les instances de décision fut le thème d’une rencontre organisée, hier, par le Réseau International des Amazones Leaders (RIAL). Un rendez-vous qui avait pour objectif de matérialiser la participation de l’entité aux élections législatives mais aussi de contribuer à une représentation massive voire paritaire des femmes à l’Assemblée nationale. « On a toujours combattu pour que la femme occupe la place qu’elle mérite dans la société, a déclaré Ndèye Ngoné Fall, Présidente de RIAL. Cela à travers la lutte contre les violences, la discrimination, l’accès aux terres entre autres. Mais, le seul combat qu’il faut gagner pour y parvenir, c’est de faire en sorte qu’un leadership féminin fort émerge dans les instances de décision. C’est seulement de cette manière que nous réussirons à convaincre l’opinion sur les autres causes de la femme .
Dans la même dynamique, Fodé Sakho, de la Conférence des Nations Unies, a soutenu que le fait que les femmes soient plus nombreuses que les hommes doit contribuer à leur garantir une présence massive dans les instances de décision. « Elles doivent élargir leurs ambitions, plaide-t-il. Les hommes ont démontré leur insuffisance dans les postes de gestion. 18 femmes maires sur 558 mairies et 8 ministres sur 37 dans le pays, qui a nommé en premier au poste de premier ministre une femme en l’Afrique de l’ouest, ce n’est pas suffisant ». A l’en croire les femmes peuvent inverser la tendance en changeant leur communication mais aussi en profitant de loi sur la parité pour occuper des postes de responsabilité. Pour y arriver, note-t-il, “il leur faut parvenir à l’autonomisation sur tous les domaines nécessaires pour incarner un leadership et lever les obstacles qui dérangent ».
Par ailleurs, Fatou Sarr Sow, également panéliste, estime que le leadership des femmes a toujours existé au Sénégal, bien avant l’époque coloniale. « Ils ont trouvé des femmes qui dirigeaient des localités, renseigne-t-elle. C’est le colonisateur qui n’a pas donné de la valeur à la femme, même le droit de vote a été durement gagné des années plu tard ». Sur la parité, elle précise que 26% des têtes de listes étaient des femmes soit 146 femmes candidates aux locales. « Pour les élections, il revenait à la population de voter pour elles surtout leurs pairs femmes », conclut-elle.
LES RH AU FÉMININ PRENNENT LE POUVOIR
L’Association sénégalaise des professionnels des ressources humaines (ASPRH) a célébré ses femmes, samedi, leur rendant hommage à l’occasion du mois de mars
L’Association sénégalaise des professionnels des ressources humaines (ASPRH) a célébré ses femmes, samedi, leur rendant hommage à l’occasion du mois de mars, à travers son spécial Café RH sur le thème : ‘’leadership féminin et gestion des ressources humaines dans les entreprises sénégalaises’’. Lequel a offert un cadre d’échanges et de partage d’expériences.
Lors des débats, le constat a été fait que les femmes ont renversé la tendance dans l’occupation des postes stratégiques dans des entreprises sénégalaises. « Nous avons constaté que beaucoup de femmes leaders sont des DRH maintenant », confirme le président de l’ASPRH, Ibrahima Mbaye, interrogé par des journalistes.
Choisies pour leur parcours de vie inspirant, des femmes ont été distinguées. Parmi elles, la responsable des Ressources humaines de la Direction des Eaux et Forêts, Chasse et Conservation des forêts (DEFCCS), Leissa Hariss SY, qui possède onze ans d’expérience au sein d’une structure paramilitaire.
Pourquoi leader ? Son administration « convaincue de (son) engagement et de (ses) performances au fil de nombreuses années de service » l’a honorée pour « (son) leadership développé » comme première dame pionnière des Eaux et forêts, prix décerné par le président de la République, (Macky Sall, en mars 2018.
Après sa nomination, elle a dû faire face aux « réfracteurs au changement », afin de relever les défis, qui l’ont poussée à se « surpasser pour obtenir les meilleurs résultats » : « c’est ainsi que je me suis fixée un objectif principal à savoir d’asseoir ma propre vision de la politique RH avec une adhésion de ma hiérarchie et une appropriation de tous les agents. Cependant, pour y arriver, il fallait partir de l’existant, évaluer les facteurs à améliorer, poser mes jalons à savoir exposer petit à petit ma vision, apporter un plus pour ne pas dire faire la différence et évidemment sans contraintes avec une adhésion maximale. Pour atteindre mes objectifs, j’ai dû adopter le culte du renforcement de la confiance en soi. J’avais mon propre caractère et ma propre personnalité en tant que dame dans un milieu d’hommes en uniforme. Toutefois, dans l’Armée, la rigueur, la discipline et l’audace sont des vertus cardinales qui nous amènent vers la réussite. Fort heureusement, en toute humilité, le Bon Dieu m’en avait doté. Certains me diront que le leadership peut être évident dans un poste de commandement parce que l’autre se sent obligé mais je dirai que ce n’était pas chose aisée et préciser que le leadership n’a rien à voir avec le commandement. »
Mais, « l’écoute, le respect et la franchise » doivent être également de mise, dans le cadre de la communication avec les agents.
Pour occuper ces stations, ces femmes ont dû faire preuve de résilience (refus d’abandon), être utiles, et faire montre de générosité. DRH du Centre hospitalier national universitaire de Fann (CHNUF), Aremata Danfakha Camara a insisté, elle, sur « la maitrise de l’environnement ».
Par ailleurs, la présidente de l’Association sénégalaise des assureurs-conseils (ASAC), par ailleurs présidente de la Commission Genre du Conseil national du patronat (CNP), Raqui Wane les a encouragés « à se former », pour surmonter les obstacles.
« Le leadership féminin est une nécessité aujourd’hui », a tranché Pr Amsatou Sow Sidibé, la première femme sénégalaise agrégée en sciences juridiques et politiques, et première candidate à l’élection présidentielle de son pays en 2012. Dans ce sillage, elle a exhorté ces femmes à investir le champ politique notamment en direction des élections Législatives prévues le 31 juillet prochain, afin de siéger à l’Assemblée nationale. Le but visé est de ne pas laisser le terrain à « d’autres » qui sont en train de s’y « crêper le chignon ».
LÀ OÙ LES HOMMES S'INITIENT AUX TRAVAUX MÉNAGERS
A ses débuts, elle avait suscité beaucoup de curiosité. Aujourd’hui, l’école des maris commence à s’imposer et à susciter l’admiration, en banlieue, notamment à Djeddah-Thiaroye-Kao
A ses débuts, elle avait suscité beaucoup de curiosité. Aujourd’hui, l’école des maris, un concept qui initie des époux aux travaux ménagers, commence à s’imposer et à susciter l’admiration, en banlieue, notamment à Djeddah-Thiaroye-Kao, première commune où elle a été implantée en 2018.
Cela fait bien longtemps qu’El hadji Fallou Sarr se substitue tous les matins à sa femme pour balayer la cour de la maison, puiser de l’eau ou refaire le lit. Taille moyenne, l’air taquin, El Hadji Fallou Sarr ne s’est plus soucié des remarques désobligeantes de ses voisins lorsqu’ils l’ont vu, pour la première fois, sécher le linge. «Ils sont maintenant habitués et certains nous ont même rejoints», s’esclaffe El hadji Fallou Sarr. Qui se souvient encore de l’époque où l’école des maris était à ses balbutiements. «Au début, les populations nous regardaient de haut, d’autres nous méprisaient parce qu’elles n’étaient pas préparées à voir des hommes, de surcroît, chefs de famille, effectuer des travaux ménagers ou accompagner leurs épouses au poste de santé pour des visites prénatales.» Des pratiques entrées dans les habitudes des populations depuis 2018 avec l’implantation de l’école des maris dans la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao. «Une première au Sénégal», se souvient Youssou Bâ, l’un des membres fondateurs qui confie que c’est à l’initiative de l’ONG Plan que l’idée a été présentée à la mairie de la localité, discutée au sein des délégués de quartiers avant d’être adoptée.
Une première cohorte de 20 pensionnaires
Aux premiers jours de classe, ils étaient une vingtaine de chefs de famille, communément appelés «pères-maris» et qui présentent le même profil. Ils sont tous des porteurs de voix écoutés dans leur communauté, afin de pouvoir porter le message aux populations facilement. Ils doivent être également convaincus par «le bien-fondé de la planification familiale», selon Youssou Bâ, l’un des vingt pères-maris, membres de la première cohorte de l’école. Ces membres qui remplissent les critères intègrent l’école dont les cours sont dispensés dans la cour de la maison d’un des leurs du nom d’El hadji Sarr appelé Coach. «Nous n’avons ni professeur ni guide. C’est l’un d’entre nous, acteur communautaire très engagé qui nous accueille dans la cour de sa maison où la leçon du jour porte sur un thème discuté d’avance avec l’infirmier chef du poste (ICP) de santé de Santa Yalla, un quartier de la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao », confie Youssou Bâ. Et à l’occasion, ces thèmes varient de la santé maternelle, néonatale et infantile à l’éducation. De même, le thème peut porter sur comment alléger les travaux des épouses à la maison afin d’améliorer leur santé. Bon nombre de programmes à l’école des maris, déroulés par des hommes, tentent de trouver une réponse à cette question.
Dans la cour de la maison du coach Sarr, les hommes sont répartis selon les tâches que les femmes exécutent. El hadji Fallou Sarr, pensionnaire de l’école des maris explique : « Dans un groupe de trois hommes, l’un mime les gestes liés à la cuisine, le second le linge, alors que le troisième imite la gestuelle d’une nounou. Ainsi ces trois tâches qu’une seule femme exécute à la fois dans sa maison sont réparties entre trois hommes. Pendant le cours, l’un des trois hommes se retrouve à effectuer simultanément les trois tâches. L’objectif est d’évaluer la charge que peuvent représenter ces trois tâches effectuées séparément par trois personnes ou alors effectuées simultanément par une seule personne. Cela saute aux yeux que ces tâches effectuées séparément sont plus faciles à supporter que lorsqu’elles le sont par une seule et même personne. Et c’est exactement ce que vivent nos épouses dans nos maisons où elles s’occupent à la fois du linge, de la cuisine et du ménage. Certaines de ces activités peuvent bien être effectuées par l’époux pour reposer un peu la femme.»
Désapprobation et intransigeance de leurs pairs
Après les leçons dispensées par le coach sous la forme de discussions et de travaux pratiques basés sur des thèmes bien précis, arrive l’étape la plus difficile pour les pères-maris : Celle de diffuser et de transmettre les leçons à la communauté pour susciter des changements de comportement chez les hommes à l’égard de leurs épouses. Le pari était à la fois osé et risqué face à la ténacité des barrières sociales et religieuses. Au cours des quatre années qu’il a transmis les leçons de l’école des maris auprès de sa communauté, El hadji Sarr a eu à se frotter à des réactions parfois très virulentes. «On nous disait qu’il n’est pas dans nos habitudes, au Sénégal, de voir un homme aider son épouse dans l’exécution des tâches ménagères ou de l’accompagner au poste de santé et de l’assister jusque dans le bureau du médecin ou de la sage-femme. L’homme doit juste se limiter dans nos sociétés à donner l’argent nécessaire pour l’entretien de la maison ou les soins. C’était la conviction de la grande majorité des époux à qui nous avons parlé.» Faire passer la pilule ne fut pas une chose ardue pour El Hadj Sarr et ses pairs. Au cours des visites de sensibilisation dans les domiciles appelées « Vad ou visite à domicile », dans les mosquées, dans les grands-places, plus d’une fois les pères-maris se sont heurtés à l’intransigeance des hommes. «Certains refusaient de nous parler, d’autres nous tournaient en bourrique pendant que les plus intolérants se défoulaient carrément sur nous. Heureusement, nous étions préparés à ces réactions. Il y a eu des mots très durs à notre endroit. Préparés à cela, nous sommes allés avec tact, en procédant par étapes, pour ne pas bousculer certaines habitudes», confie El Hadji Fallou Sarr.
Les pères-maris, courroie de transmission
El hadji Fallou Sarr, le coach El hadji Sarr, Mamadou Sow, Youssou Bâ, aujourd’hui portés en triomphe dans la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao ont permis aux populations de se défaire des carcans culturels. A eux quatre et avec les autres pensionnaires de l’Ecole des maris, ils incarnent l’évolution dans la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao où les relations dans les couples sont devenues moins violentes. Au poste de santé de Santa Yalla impliqué dans l’expérience de l’école des maris, on confie que les visites de femmes accompagnées de leurs époux sont devenues plus fréquentes. «Les hommes viennent de plus en plus et cela a considérablement augmenté les visites. Les femmes ne se sentent plus délaissées», assure El hadji Fallou Sarr.
LE RENAFES INSTALLE SON ANTENNE ET FORME SES MEMBRES
Le Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (RENAFES) procède, depuis hier mercredi et ce pour trois jours, à l’installation de son antenne régionale de Sédhiou arrimée à une session de formation de ses membres sur les modules des droits humain
Le Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (RENAFES) procède, depuis hier mercredi et ce pour trois jours, à l’installation de son antenne régionale de Sédhiou arrimée à une session de formation de ses membres sur les modules des droits humains. L’objectif est de les outiller à mieux s’intégrer dans les activités de développement, conformément aux prérogatives que leur offre le droit.
Cet atelier de trois jours qui a démarré hier mercredi se propose de mettre en place l’antenne régionale de Sédhiou du Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (RENAFES). A cette occasion, plusieurs modules de formation seront offerts aux participantes, venues des trois départements de la région, sur les droits de la femme, les Conventions et lois relativement au Code du travail.
Mme Fatoumata Bintou Yaffa, la présidente du RENAFES, explique que «l’objectif principal de cet atelier est de renforcer les capacités des femmes sur les droits humains afin de leur donner des outils à faire face aux enjeux de leur plein épanouissement en termes d’accès aux instances de prise de décision. Une fois en connaissance de leurs droits et devoirs, ces femmes qui sont de véritables actrices de développement, apporteront valablement leurs solides contributions aux mécanismes de développement durable». Elle ajoute qu’«il y a des disfonctionnements qui existent dans le milieu du travail alors que ça doit être à diplôme égal, salaire égal. Ce n’est que par cette approche que nous pouvons vaincre les pratiques discriminatoires à l’égard des femmes. Nous sommes accompagnées par la fondation Friedrich Ebert vraiment disposée à nous soutenir dans nos différentes missions d’implantation et de mise en œuvre. Et nous allons procéder à l’implantation de l’antenne régionale du RENAFES de Sédhiou», a souligné Fatoumata Bintou Yaffa. Les défis sont certes énormes dans cette région de Sédhiou notamment l’articulation savante du droit conventionnel au droit coutumier, pour mieux juguler les pesanteurs socioculturelles.
A ce sujet, Fatoumata Bintou Yaffa, la présidente du Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (RENAFES) détient la clé de la solution. «Ce qui est important, c’est que ces femmes soient bien formées. Nous sommes conscientes de l’existence des pesanteurs socioculturelles ; mais nous voulons que les hommes de Sédhiou sachent que c’est dans le milieu du travail. Si tous le comprennent ainsi, cela nous permet d’être dans un cadre de dialogue et de s’inscrire dans un élan unitaire vers les priorités et le développement inclusif», a-t-elle fait observer.
Les participantes, une trentaine de femmes issues de différents corps socio-professionnels, ont exprimé leur souhait de disposer de plus de connaissances pour non seulement démultiplier à la base mais surtout contribuer de façon efficace au développement local durable.