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27 novembre 2024
Femmes
320 MILLIONS DEJA INJECTES DES PROJETS DES FEMMES A KAFFRINE
La ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Ndèye Saly Diop Dieng, a déclaré, samedi, à Kaffrine (centre), avoir alloué un financement de 320 millions de francs CFA à des projets mis en œuvre par les femmes
Kaffrine, 21 nov (APS) - La ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Ndèye Saly Diop Dieng, a déclaré, samedi, à Kaffrine (centre), avoir alloué un financement de 320 millions de francs CFA à des projets mis en œuvre par les femmes de cette région.
‘’Pour la région de Kaffrine, 320 millions de francs CFA ont été mobilisés pour financer les projets des femmes’’, a-t-elle dit à la fin d’une tournée économique de trois jours dans les quatre départements de la région.
Elle ajoute qu’‘’un lot important d’équipements’’ (moulins à mil, machines à coudre, etc.) a été mis à la disposition des femmes de la même région par son ministère.
La tournée de Ndèye Saly Diop Dieng fait partie des activités du ‘’programme d’animation socioéconomique’’ exécuté par son département ministériel pour ‘’promouvoir l’inclusion et l’autonomisation des femmes et des filles’’.
‘’Mon ambition est d’accélérer et d’amplifier les transformations qualitatives favorables à une (…) participation des femmes et des filles (…) au développement de la nation’’, a-t-elle dit à Malem Hodar, l’une des étapes de sa tournée.
Dans cette commune, Mme Dieng a visité les stands d’une exposition de produits alimentaires, une initiative des femmes locales.
Elle a lancé les travaux de deux cases des tout-petits, dans les départements de Birkelane et Kaffrine, deux infrastructures qui vont coûter chacune 50 millions de francs CFA, selon la ministre.
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MISS SÉNÉGAL DANS UN DÉFILÉ DE POLÉMIQUES
Fatima Dione, la lauréate du concours de beauté en 2020, accuse, le comité d’avoir détourné l’argent dû à son couronnement. Elle reproche aussi aux organisateurs d’avoir joué un rôle dans le viol qu’elle aurait subi
C’est une affaire dont se serait volontiers passé le comité d’organisation de Miss Sénégal. Fatima Dione, la lauréate du concours de beauté en 2020, accuse, en effet, le comité d’avoir détourné l’argent que Matar Bâ, le ministre des Sports, lui aurait offert, suite à son couronnement. La Miss Sénégal 2020 reproche aussi au comité d’avoir sacrifié ses études, et surtout d’avoir joué un rôle dans le viol qu’elle aurait subi. Le comité a apporté sa part de vérité.
A peine la nouvelle miss Sénégal intronisée, le comité d’organisation retrousse ses manches et se jette dans une opération de communication, pour se laver à grande eau des accusations de l’ancienne détentrice du titre. En conférence de presse hier, l’équipe dirigée par Amina Badiane a voulu rétablir la vérité des faits. Accusés par Fatima Dione, la miss Sénégal 2020, d’avoir sacrifié ses études, détourné ses gains, mais surtout d’avoir joué un rôle dans le viol qu’elle aurait subi, Amina Badiane et le coordonnateur du comité, Seydina Camara, se sont lavés à grande eau. «Je dois rappeler qu’on signe un contrat avec toutes les miss. Les termes sont clairs. Il n’a jamais été dit que la miss va gagner une voiture. Le contrat est là. On avait dit qu’on va mettre à sa disposition une voiture, pour permettre à la lauréate de se rendre dans les cérémonies où elle a l’obligation de se présenter», dit-elle, pour camper le décor de la conférence de presse hier au Grand Théâtre.
La présidente du comité d’organisation est venue avec toute sa paperasse pour prouver ses dires. Concernant les études de Fatima Dione, Amina Badiane explique que la miss est restée longtemps sans répondre aux appels téléphoniques du comité. «On a essayé, par tous les moyens, d’entrer en contact avec elle. On nous a expliqué qu’elle est malade et que d’ailleurs, elle était au village de son grand père pour des bains mystiques. En réalité, elle était enceinte, c’est pourquoi elle ne s’est pas rendue à l’école. C’est faux de dire qu’on a sacrifié ses études», a informé la présidente du comité d’organisation de Miss Sénégal. Amina Badiane a même affirmé que Fatima Dione a perdu la bourse d’études supérieures promise, car ses moyennes, depuis la classe de seconde, «sont catastrophiques». «Elle n’a pas rempli les critères pour l’obtenir. Elle n’a jamais eu la moyenne.»
Revenant sur l’argent que le comité d’organisation aurait détourné, le coordonnateur, Seydina Camara, a expliqué ceci : «Toute Miss a un parrain. Souvent, les autorités accompagnent financièrement les candidates de leurs localités. Elle a reçu de l’argent de la part de Matar Bâ. Le ministre des Sports nous a remis aussi 1 million de francs Cfa avant la compétition. Je ne vois pas comment le comité pourrait détourner son argent, sachant que nous avons été reçus à des dates séparées.»
En guise d’éclaircissements, Amina Badiane est revenue sur le viol que Fatima Dione aurait subi. «Elle a dit qu’on avait arrangé une rencontre avec des partenaires. C’est faux. Miss Sénégal est toujours accompagnée par le comité. Elle dit qu’on l’aurait droguée et que c’est à son réveil qu’elle s’est rendu compte qu’on l’avait violée. Il faut préciser que quand les filles sont au vert, aucune visite, même des proches, n’est autorisée. En plus, on met deux candidates par chambre, pour éviter ce genre de situation. Je dois aussi préciser que les miss sont toujours dans des hôtels. Jamais, on n’a amené quelqu’un dans une maison. Pourquoi ne porte-t-elle pas plainte dans ce cas ? Elle ne dit pas la vérité. Pourquoi, quand elle s’est rendu compte du viol, elle ne nous a pas saisis ?», s’est-elle interrogée.
CES FREINS... AUX DROITS DES FEMMES «DROIT-DE-L’HOMMISTES» !
Contraintes économiques, extrémismes religieux et pesanteurs socio-culturelles
Hier, jeudi 18 novembre, Amnesty International/Sénégal et le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH), ont organisé une conférence de presse conjointe dans le but de présenter une étude réalisée sur la situation des femmes défenseurs et autres défenseurs des droits humains les plus vulnérables (FDDH et DDHV). Les deux entités non gouvernementales, ont également listés des recommandations afin de lutter contre les contraintes économique et socioculturelle qui freinent le respect des droits fondamentaux de ces femmes.
Les femmes défenseurs des droits de l’homme sont souvent confrontées à la pression des djihadistes, des extrémistes religieux et des pesanteurs socio-culturelles dans la sous-région ouest africaine. En effet, à l’exception du Sénégal et de la Sierra Leone, tous les autres pays de l’Afrique de l’Ouest connaissent plus ou moins une poussée du terrorisme «qui accroît les menaces auxquelles font face ces défenseurs de droits humains». C’est ce que révèle le chargé des projets à Amnesty International Sénégal, Oumy Sya Sadio, citant une étude sur la situation des femmes défenseurs et autres défenseurs des droits humains les plus vulnérables (FDDH et DDHV).
Déjà en 2014, dans un rapport publié sur la situation des femmes défenseurs des droits de l’homme en Afrique, la Commission Africaine des Droits de l’- Homme et des Peuples avait documenté, pour la première fois, les multiples violations dont sont victimes les femmes défenseurs de droits humains dans la sous-région ouest africaine. Ce rapport recommande, entre autres, que la société civile soit en charges de sa vulgarisation et initie des programmes visant sa mise en œuvre.
C’est dans ce contexte et pour faire face à cette situation que Amnesty International/Sénégal et le Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH), dont le siège est à Lomé (Togo), ont tenu à Dakar hier, jeudi 18 novembre 2021, une conférence de presse conjointe dans le but de renforcer les droits des femmes défenseurs des droits de l’homme. «L’objectif de l’étude est d’identifier les obstacles juridiques et sociaux empêchant les femmes des défenseurs humains en Afrique de l’Ouest de jouir de leurs droits en tant que défenseurs, afin de contribuer à l’amélioration des conditions de vie et de travail», a déclaré le chargé des projets à Amnesty International Sénégal.
Selon le document transmis à la presse, seuls 6 pays sur les 16 que compte l’Afrique de l’Ouest ont été choisis pour l’étude. Il s’agit du Togo, de la Sierra Leone, de la Mauritanie, du Mali, du Sénégal et du Niger. «Ce choix se justifie par les ressources limitées dont disposés le ROADDH pour couvrir les 16 pays, mais aussi par la particularité des menaces qui pèsent sur les FDDH et DDHV dans ces pays», a expliqué Oumy Sya Sadio.
CONTRAINTES ECONOMIQUES LIEES AUX RESSOURCES FINANCIERES
A en croire le chargé des programmes Promotion et Levée de fonds au Secrétariat du ROADDH, Pierre Clavet Dek, il existe également d’autres contraintes qui limitent et empêchent ces femmes à accéder à certaines ressources ou opportunités du fait de leur sexe. Il ajoute, à ce titre, des contraintes économiques liées aux ressources financières des associations de femmes défenseurs des droits humains.
Pour faire face à cette situation que les deux entités jugent de «non droit» sur la situation des femmes défenseurs, il serait nécessaire, de l’avis de Pierre Clavet Dek, d’orienter et renforcer les efforts dans les autres zones plus vulnérables face aux menaces. «L’objectif était de s’enquérir de leur situation et des cas de violations. Les conclusions de ces différentes sessions ont permis de relever les défis afin d’identifier les obstacles juridiques et socioculturels empêchant les femmes de jouir de leurs droits fondamentaux mais également pour contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Notre mission est la promotion et la protection des droits humains dans l’espace de la CEDEAO et en Mauritanie», ajoute-t-il.
LES RECOMMANDATIONS POUR REPONDRE AUX DEFIS
Par ailleurs, l’étude réalisée par le ROADDH et Amnesty Internationale, à travers les six pays choisis dans la zone ouest africaine, dresse un état des lieux sur les défis auxquels sont confrontés par les femmes défenseurs des droits humains. La liste des recommandations pour surmonter ces défis est longue. Mais l’on peut retenir essentiellement «l’instauration de la paix, de la dignité et du développement durable des femmes défenseurs des droits humains en passant par une promotion de la justice, de la liberté et de l’égalité pour tous les êtres humains».
A ce propos, la chargée des projets à Amnesty International liste, par exemple, des stratégies permettant à : «élaborer, renforcer et mettre en œuvre les lois de promotion et de protection des DDH ; mettre en place un système de plainte adapté aux FDDH ; renforcer la loi sur l’accès et l’utilisation d’Internet ; mettre en place des programmes de promotion auprès des autorités gouvernementales et judiciaires pour une large diffusion des informations sur la protection et la promotion des droits humains ; créer un cadre de dialogue et de concertation, entre autres».
Et Pierre Clavet d’inviter les gouvernements et mouvements citoyens à se joindre au combat et surtout en matière de lobbying et plaidoyer afin que cette promotion et la protection puissent être effective. «Il s’agira de faire en quelques sorte qu’on suive les choses afin que ces recommandations soient pleinement mises en œuvre surtout dans les pays où rien n’a été fait. Et dans ces pays, nous encourageons l’Etat et les partenaires pour que des appuis soient donnés et que ces recommandations soient mises en œuvre», a-t-il conclu.
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DIARY SOW SUSCITE LE TOLLÉ
L'étudiante et autrice dont la disparition a tenu le Sénégal en haleine début 2021, a cette fois provoqué l'indignation en expliquant en termes crus le sens de son roman tout juste publié autour du thème du départ
L'étudiante et autrice sénégalaise Diary Sow, dont la disparition a tenu son pays en haleine début 2021, a cette fois causé un tollé en expliquant en termes crus le sens de son roman tout juste publié autour du thème du départ.
L'étudiante de 20 ans inscrite dans un prestigieux établissement français vient de publier "Je pars", un roman inspiré de son histoire. Dans un entretien accordé à l'AFP, elle a expliqué avoir "écrit ce bouquin pour régler quelques comptes", avec ceux qui lui avaient reproché sa disparition et l'avaient, pour certains, durement attaquée, lui déniant selon elle le droit de vivre sa vie.
"Le livre au complet est une façon de dire: +je vous emmerde+", a-t-elle dit.
Ces propos ont déclenché un torrent de réactions défavorables. Le mot-dièse Diary Sow est devenu viral au Sénégal, la vidéo a été abondamment partagée sur les réseaux sociaux en français et en ouolof, et ses mots ont fait la une de certains journaux.
Les mots choisis passent très mal au Sénégal, où de telles paroles sont considérées comme beaucoup plus offensantes qu'en France et susceptibles de dégénérer en violences. Ils y sont encore plus difficiles à accepter de la part d'une jeune femme.
Mais c'est aussi la teneur du message qui a choqué, valant à Diary Sow les reproches d'ingratitude et d'insolence.
"Quel culot!", s'est étranglée Aminata Banel sur Twitter, "dans quelle société est-il normal de disparaître sans prévenir et laisser les gens te chercher des jours durant, ensuite revenir au pays sans les remercier de leurs efforts, et pour finir sortir un livre pour leur dire: +je vous emmerde+?".
"Les gens se sont mobilisés, se sont inquiétés, ont cru au pire, ont prié pour un +je vous emmerde+", s'est indigné Yang, un autre internaute.
Alioune Tine, ancien professeur de français à l'Université de Dakar et éminent défenseur des droits, a été l'un des rares à prendre le parti de la jeune femme.
"Elle a un sacré culot, cette femme qui s'affirme et s'émancipe en toute tranquillité", a-t-il réagi sur Twitter. Il a noté sa "précocité intellectuelle dans une société très conservatrice et patriarcale où l'on infantilise la femme".
Diary Sow a assuré dimanche sur Twitter que ses mots s'adressaient à "tous ceux qui m'ont injuriée dans la lâcheté de l'anonymat, allant jusqu'à me traiter de +pute+", et qu'aux autres elle vouait "remerciements et reconnaissance".
Etudiante en classe préparatoire au lycée parisien Louis-le-Grand, Diary Sow, connue dans son pays pour y avoir été distinguée deux fois meilleure élève, avait provoqué un vif émoi en ne se présentant pas à la reprise des cours en janvier. Une enquête ouverte pour "disparition inquiétante" avait finalement été refermée quand la jeune femme était réapparue au Sénégal en février, après plus d'un mois de mystère et de spéculations.
CHALLENGE AND INNOVATION FORUM, NDÈYE FATOU MBOUP MÉDAILLÉE DE BRONZE AU QATAR
"Chaleureuses félicitations à notre jeune compatriote Ndèye Fatou Mboup, de Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), pour sa médaille de bronze au Challenge Innovation Forum du Qatar.
"Chaleureuses félicitations à notre jeune compatriote Ndèye Fatou Mboup, de Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), pour sa médaille de bronze au Challenge Innovation Forum du Qatar. Je félicite aussi l’Institut supérieur de Management (ISM) dont la lauréate est une diplômée", exulte le chef de l’État, Macky Sall, sur twitter.
Diplômée en Big Data au Digital Campus de ISM, Ndeye Fatou Mboup, qui représentait le Sénégal, s’est d’abord classée dans le Top 5, dans la catégorie Smart Agriculture, avant de remporter, au finish, la médaille de bronze, 3ème prix du concours, derrière la Malaisie et la Suède.
À 23 ans, Ndèye Fatou Mboup est chef de projet/programme - Responsable innovation et TiC à l’IPAR. Elle est également une entrepreneure en série spécialisée dans la création de solutions numériques pour la résolution de problèmes mondiaux (basés sur les ODD).
Elle a déjà été lauréate du Challenge des 1000 entrepreneurs d’Afrique, lors du sommet Afrique-France / Ville Durable en 2020. Elle a aussi remporté le concours national pour le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), organisé par le ministère des télécommunications et de l’économie numérique - finaliste SMSI mondiale organisé par l’IUT (WSIS Prizes)
Le Challenge and Innovation Forum (CIF) Qatar 2021 a réuni, du 7 au 11 novembre 2021, les 100 meilleures inventions sélectionnées sur plus de 6 mille candidatures venues des quatre coins du globe. Parmi les participants figuraient seulement deux africains.
LES SIGNARES OU LA MÉMOIRE MALMENÉE DES MÉTISSES QUI ONT RÉUSSI
Rencontre avec Aminata Sall qui, grâce à son musée, lutte pour que ces illustres femmes ne soient pas réduites à des élégantes tropicales dont de lointaines et séduisantes doublures agrémenteraient les visites de ministre
Aminata Sall ne s'en cache pas: elle demande "pour quoi faire" à quiconque approche son musée dans le nord du Sénégal pour piocher dans la spectaculaire collection de robes traditionnelles qu'il recèle.
Un professeur lui avait répondu que ces tenues renvoyant à l'histoire unique des femmes métisses de Saint-Louis serviraient lors d'une remise de diplômes.Elle lui a dit: "Si c'est juste pour le décor, je ne vous les loue pas", relate-t-elle dans son bureau aux fenêtres ouvrant sur le fleuve Sénégal, non loin des réserves sombres dans lesquelles une centaine de toilettes théâtrales or, grenat ou vert d'eau attendent l'occasion de sortir de leurs cartons.
Aminata Sall est la conservatrice d'un musée dédié à l'histoire et aux traditions.Elle fait aussi partie d'une association qui préserve la mémoire de Saint-Louis et de certaines de ses filles illustres, les signares.
Elles sont un certain nombre comme elle à faire en sorte que, malgré les siècles, les signares soient reconnues comme des femmes entreprenantes et souvent puissantes, et non pas réduites à des élégantes tropicales dont de lointaines et séduisantes doublures agrémenteraient les visites de ministre.
Il y a une "perte de sens", déplore la conservatrice.
L'ascension des signares épouse l'histoire de Saint-Louis, poste créé par des Français au XVIIème siècle, devenu un important comptoir du commerce de la gomme arabique, de l'or, de l'ivoire et des esclaves, et la capitale de l'ensemble colonial français en Afrique de l'Ouest.
A Saint-Louis ou plus au sud, sur l'île de Gorée, émerge alors un groupe à la croisée des cultures européennes et africaines, métissage longtemps distinctif de Saint-Louis, "laboratoire d'une nouvelle société différentielle" selon l'Unesco qui a inscrit la ville au patrimoine mondial.
A l'époque, les arrivants européens se mettent en ménage avec des autochtones.Certaines sont des esclaves que leur maître affranchit.Ils ont des enfants métis.Le "mariage à la mode du pays" s'institutionnalise, bien que réprouvé par l'Eglise, et sert d'ascenseur social.
- Un rituel sorti de l'oubli -
Des fortunes métisses se constituent, par le truchement de l'héritage, et grâce à l'opportunisme de ces femmes que les maris avaient associées à leurs affaires.
Apparaît un "nouveau mode de vie qui n'a rien à voir avec la tradition sénégalaise", selon les mots de la chercheuse Aissata Kane Lo.Les témoignages locaux et les récits de voyageurs dépeignent une bourgeoisie féminine agissante.A heures fixes, les signares sortent faire étalage d'un raffinement synthétisant traits européens et africains.
A partir du milieu du XIXème, l'empreinte des signares s'estompe sous l'effet de l'abolition de la traite, de la colonisation qui défavorise le commerce local, et des transformations sociales.
Marie-Madeleine Valfroy Diallo, 73 ans, journaliste, actrice, entretient la flamme.A la tête d'une société de production, elle a tiré de l'oubli en 1999 le fanal, fête populaire saint-louisienne qui aurait pour origine la procession des signares à la lumière des lanternes.
Depuis, "tout le monde vient et nous dit: +ah!on a une grande fête, on a des hôtes de marque, est-ce que Marie-Madeleine peut nous envoyer des signares+", revendique-t-elle.
Lors du fanal, les signares chatoient parmi les figurants en costume, robes cintrées au-dessus de la taille, bouffantes en dessous, parées de fronces, de voiles et de dentelles, avec la coiffe et le châle assortis.
Cet engouement fait travailler les artisans de la place.
Ndéye Diop Guissé, 42 ans, deux fois vainqueure du concours national des couturiers, confectionne des robes de signares sur commande, en plus de ses activités de styliste.Elle recrute comme mannequins les jeunes femmes qu'elle forme par ailleurs à la couture dans son modeste atelier d'un quartier populaire.
- "Un patrimoine" -
"Nous sommes vraiment fières de mettre ces tenues", dit l'une d'elles, Awa Marie Sy, après avoir consacré beaucoup de minutie et d'excitation à s'apprêter pour une démonstration sur les anciens quais de Saint-Louis.
"Ces tenues étaient portées par nos aïeules, qui étaient comme des reines, aimables, accueillantes, toujours le sourire au visage", dit-elle.
Des mots propres à piquer la conservatrice Aminata Sall."Les gens oublient ou font semblant d'oublier.Il faut qu'ils comprennent qu'elles ont joué un grand rôle, comme les colonisateurs.On ne peut pas l'effacer, c'est l'histoire", s'enflamme-t-elle.
Les signares ont inspiré Léopold Sédar Senghor, le musicien Youssou Ndour et des stylistes contemporaines.
Mais "seuls quelques notables s’en réclament encore.A Saint-Louis, mis à part le costume folklorisé à l’occasion d’événements culturels ou politiques, la mémoire des signares a disparu", dit l'universitaire Aissata Kane Lo.
"Il reste quelques noms (de signares), d'autres ont disparu parce qu'il y avait beaucoup de filles", relate Ariane Réaux, une hôtelière qui propose des conférences sur les signares et des mariages à la mode du pays dans son établissement au bout d'une étroite langue de sable entre océan et fleuve.
"Il y a beaucoup de choses que les gens ne comprennent pas trop", concède-t-elle.Mais elle rapporte une fascination répandue pour la rencontre impossible de deux mondes il y a des siècles de cela.
"C'est pas du spectacle, c'est un patrimoine, les signares.Cela fait partie d'une histoire entre la France et le Sénégal.Rien de tel ne s'est produit ailleurs", dit-elle.
KOLDA-SÉDHIOU, PLUS DE 68 % DES FILLES MARIEES TROP TOT
Le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants est en tournée de sensibilisation dans les régions de Sédhiou et de Kolda
Le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants est en tournée de sensibilisation dans les régions de Sédhiou et de Kolda. Ses membres comptent sur les leaders coutumiers, culturels, etc., pour que l’âge de mariage des filles soit revu.
A travers son programme de sensibilisation pour la santé et droits des femmes, adolescents et enfants : ‘’saam xalei -yi, dolell ji guen-yi’’, le Réseau des jeunes pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d’enfants (RJPA-MGF/ME) organise, depuis avant-hier, des rencontres de plaidoyer avec les parlementaires, les leaders politiques, religieux et coutumiers, des régions de Kolda et Sédhiou pour le relèvement de l’âge du mariage. L’objectif est de les informer des dispositions des conventions et textes réglementaires sur les mariages d’enfants, le cadre légal et réglementaire. Les organisateurs souhaitent également échanger avec les participants sur l’importance de promouvoir l’abandon des mariages d’enfants dans ces deux régions.
Dans ce sens, il est important que les leaders politiques de ces deux régions soutiennent leurs actions pour mettre fin aux mariages d’enfants.
Lors de cette activité, la coordinatrice de la boutique de droit de Sédhiou a rappelé qu’au Sénégal, les avancées notées dans le cadre de la protection des femmes et des filles contre toutes formes de violence, l’abandon des violences basées sur le genre (VBG) demeure une question importante dans les politiques de l’Etat et des collectivités locales. Les mariages d’enfants, selon Joséphine Ndao, constituent une forme de VBG très répandue au sein des communautés. En effet, selon elle, l'enquête démographique sénégalaise (EDS) de 2017 a révélé que les mariages d'enfants continuent de menacer l'avenir de cette couche, avec une prévalence nationale de 33 %. Il est démontré que plus de 8,5 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans et 26,4 % de filles moins de 18 ans ont contracté des grossesses.
Par ailleurs, il est également noté que la prévalence du phénomène des mariages d’enfants varie selon les localités. Les régions les plus touchées sont Kolda (68 %), Tambacounda (57 %), Diourbel (46 %) et Kaolack (39 %). L’enquête révèle, en outre, que le phénomène est plus accentué en milieu rural (49,3 %) qu’en milieu urbain (16,9 %) et est plus courant dans les ménages pauvres, renseigne Mme Ndao.
‘’Il faut aussi souligner qu’au Sénégal, ce sont les filles qui sont plus affectées que les garçons par ce fléau. Ce dernier provoque des effets néfastes sur la santé reproductive et psychologique des victimes. Bien que le Sénégal ait ratifié le protocole de la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique, communément appelée le Protocole de Maputo qui stipule que l’âge du mariage pour les filles est de 18 ans, la loi nationale ne l’a pas encore prise en compte. Au vu de tout cela, il est essentiel de mettre en œuvre des stratégies de lutte afin de protéger les femmes et les filles contre ces faits qui freinent leur développement. Ainsi, pour amener les parlementaires et les leaders politiques à booster le processus visant à abandonner les mariages d’enfants, il est nécessaire, voire primordial de s’appuyer sur le plaidoyer qui est une forme de communication d’influence. En effet, faire des activités de plaidoyer auprès de ces décideurs constitue une stratégie pour apporter un changement durable pour l’élimination des mariages d’enfants’’, a soutenu la juriste.
‘’Pour les défis, il faut s’assurer que le gouvernement…’’
‘’La Constitution qui garantit l’égalité et la liberté de tous les hommes dit que les hommes et femmes sont égaux en droit. La Loi 99-05 du 29 janvier 1999 portant modification de certaines dispositions du Code pénal, réprime l’excision, le harcèlement sexuel et les violences conjugales. La loi n°2005-18 du 5 août 2005, relative à la santé de la reproduction, stipule que la santé de la reproduction est définie comme le bien-être général, tant physique, mental que social de la personne humaine, pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement. Une réforme de la législation est en cours, l’AJS (Association des juristes sénégalaises) a été associée à la réflexion au cours d’un récent atelier sur la question, organisé par l’Etat du Sénégal qui envisage d’accorder aux associations le droit de se porter partie civile. Une association qui correspond aux critères qui seront retenus pourra déclencher une procédure en justice en cas de violation des droits des femmes, ou des enfants (droit à l’intégrité physique, à la santé…)’’, a indiqué la juriste.
Elle est d’avis qu’il faut contraindre la communauté à se mobiliser pour empêcher des pratiques condamnées par la loi et favoriser leur répression. C’est ainsi seulement, selon elle, que ‘’le silence ou l’indifférence n’aura plus droit de cité’’, car la loi ne suffit pas. ‘’Il faut que les populations comprennent les enjeux, pour adhérer à la justesse des arguments et abandonner l’excision par exemple. Pour les défis, il faut s’assurer que le gouvernement (ministères de la Justice, de l’Education, de la Famille et de la Santé) maintienne sa volonté de lutter contre l’excision, que les parlementaires comprennent les enjeux et fassent le plaidoyer pour l’abandon de l’excision auprès des habitants de leur circonscription ou base électorale. Il sera aussi question de veiller au maintien des acquis des lois de 1999 et de 2005, de vulgariser les lois et en utilisant l’approche droits humains’’, a souhaité Joséphine Ndao, hier à Sédhiou.
REPRESENTATIVITE DES FEMMES, ONUFEMME SATISFAIT DE L'AUDIT DU MINISTERE DE L'INTERIEUR
Le Sénégal est une bonne école en Afrique dans le domaine de l’institutionnalisation du genre dans les politiques publiques. C’est ce qu’assure la Directrice régionale d’ONUFEMMES en Afrique de l’Ouest et du centre, Oulimata Sarr
Le Sénégal est une bonne école en Afrique dans le domaine de l’institutionnalisation du genre dans les politiques publiques. C’est ce qu’assure la Directrice régionale d’ONUFEMMES en Afrique de l’Ouest et du centre, Oulimata Sarr, qui a assisté à l’atelier de restitution de l’audit genre du ministère de l’Intérieur. Elle a magnifié la représentativité des femmes dans ce département que dirige, Antoine Félix Diome. « Le Sénégal a réussi le pari d’avoir une représentativité des femmes dans les sphères de décision dont l’Assemblée nationale », a-t-elle souligné ce vendredi.
Au niveau du ministère de l’Intérieur, la DAGE est dirigée par une femme. Dans cette direction également, 25% des membres de l’équipe sont des femmes. Elles sont, par ailleurs, majoritaires dans les postes de coordination et d’assistance. Au niveau du Secrétariat général, il y a 4 femmes chefs de service, soit 55%.
Cette représentativité des femmes est également visible dans l’administration territoriale. L’audit genre initié par l’ONU Femmes a souligné la présence d’une femme gouverneur, qui officie dans la région de Fatick, mais aussi de 9 femmes adjointes gouverneur contre 19 hommes.
Dans les départements, on enregistre 4 femmes préfets contre 41 hommes. « Il me plaît de rappeler que la prise en charge des besoins spécifiques des femmes et des filles est d’une importance capitale dans les réponses de l’Etat pour améliorer les conditions de vie des populations, mais également assurer la sécurité des personnes et des biens. En effet, les femmes et les filles représentent plus de 50% de la population et en constituent donc la majorité. S’inscrire ainsi dans une trajectoire d’émergence signifie prendre en compte les besoins spécifiques de chaque groupe social dans la mise en œuvre des politiques publiques », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, qui a présidé la cérémonie de restitution.
Il a également rappelé « l’augmentation du nombre des femmes dans les corps traditionnellement dédiés aux hommes, notamment la police, les sapeurs-pompiers, l’administration territoriale. Ce qui constitue une avancée notable à saluer ».
JE ME SUIS SENTIE EMPRISONNÉE
Sa disparition volontaire en janvier en France, où elle étudie, a provoqué un tsunami médiatique au Sénégal. Dix mois plus tard, Diary Sow publie un roman sur une jeune femme prenant la fuite, afin de répondre aux critiques et se réapproprier son histoire
"Je pars" raconte celle de Coura, Française d'origine sénégalaise qui décide d'échapper à sa vie.Elle quitte Paris sans prévenir personne, puis revient des semaines plus tard, changée à jamais.
"Disparaître, certains en rêvent.Elle l'a fait", souligne Robert-Laffont, un important éditeur français, qui publie le livre, faisant de la confusion entre le réel et l'inventé un croustillant argument de vente.Une courte vidéo de promotion montre l'autrice faisant sa valise, avant de s'éclipser dans la nuit.
Car Diary Sow a connu une expérience similaire en janvier dernier.Un demi-mois de "pause", selon son expression, ayant mis aux aguets les autorités sénégalaises, jusqu'au président Macky Sall, qui donna des instructions pour qu'on la retrouve.
"Mon expérience m'a beaucoup inspirée" pour donner du corps au personnage principal, "mon alter ego", explique-t-elle à l'AFP, refusant toutefois de raconter sa longue fugue, un moment "strictement personnel"."Je ne suis pas Coura et elle n'est pas moi", insiste-t-elle.
Si Coura a grandi riche, Diary Sow a connu une enfance humble, sur la petite côte sénégalaise, où elle est née il y a 21 ans.Contrairement à son héroïne, l'écrivaine put toutefois compter sur un père aimant, décédé l'an dernier, "qui me disait d'élever la voix au lieu de la brimer", se souvient-elle.
- "Butin de guerre" -
"S'il était resté vivant, je ne pense pas que tout ceci serait arrivé", observe la longiligne jeune femme au regard intense, dont le parler ciselé, toujours précédé de courts instants de réflexion, dénote une grande maturité.
Brillante, Diary Sow est couronnée deux fois meilleure élève du Sénégal, en 2018 et 2019, une distinction aussi prestigieuse que commentée dans ce pays pauvre ouest-africain.
Le bac en poche, cette boursière d'excellence part étudier dans une prestigieuse classe préparatoire scientifique parisienne.Elle publie en 2020 un premier roman, renforçant sa notoriété nationale.
Mais en janvier dernier, Diary Sow s'éclipse, ne donne plus de nouvelles à quiconque.Une enquête pour disparition "inquiétante" est ouverte en France.Le Sénégal craint le pire, jusqu'au sommet de l'Etat.
"On a eu l’impression d’avoir perdu un butin de guerre, un trophée", se souvient Zoubida Fall, autrice de nouvelles sénégalaise."Au milieu de Paris, on voyait des gens la chercher avec des pancartes : +On cherche la meilleure élève du Sénégal+.Il n'y avait même pas son nom."
Lorsque l'étudiante réapparaît, les commentaires affluent, souvent "vils", poursuit Mme Fall : "Quand dans notre société on prend quelqu’un en exemple et ce quelqu’un sort des clous, nous avons des réactions qui peuvent être extrêmement violentes."
- Se "réinventer" -
Le poète sénégalais Amadou Lamine Sall se veut moins clément.Diary Sow "a pris du plaisir à être connue, à être photographiée.Elle se prêtait à ce jeu, donc elle en paie le prix", tranche-t-il, quand d'autres lycéens primés au Sénégal "n'ont pas connu ces aventures".
Et de citer Mohamed Mbougar Sarr, meilleur élève de terminale du pays en 2009, qui après "beaucoup de travail", s'est vu décerner début novembre le prestigieux Prix Goncourt français : "Si elle prend le temps de travailler, peut-être pourra-t-elle aussi devenir dans vingt ans un grand écrivain."
Mais la Sénégalaise, qui dit être parfois arrêtée dans la rue par des compatriotes lui affirmant qu'elle "ne vaut rien", ne veut pas attendre.
"Je pars" est en ce sens une réponse romancée aux critiques."J'ai écrit ce bouquin pour régler quelques comptes", reconnaît la jeune femme "emprisonnée par l'opinion des autres", dont l'identité a selon elle "tellement été déformée qu'(elle) n’arrive plus à coller à ce personnage".
Alors Diary Sow veut "choquer".Elle fait découvrir à Coura sa sensualité, quand l'on discourt rarement sur l'intimité féminine au Sénégal."J'ai voulu provoquer de la répulsion, de l’incompréhension, du dégoût, peu m’importe tant que ce n’est pas de l’indifférence."
Elle espère ainsi, au rythme des frasques de Coura, "réinventer" sa vie.Et d'oser : "Peut-être qu’un jour je parviendrai à être celle qui définit ma propre image."
AWA CHEIKH MBENGUE VEUT UNE REFORME DE L’ARTICLE 277 DU CODE DE LA FAMILLE
Pour éviter d’autres drames comme celui impliquant le Dr Palla PAYE
L’article 277 du code de la famille sénégalais qui stipule que «durant le mariage, l’autorité parentale est exercée par le père en qualité de chef de famille» doit être réformé. C’est l’avis de Awa Cheikh Mbengue, membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) et représentante de la Diaspora d’Espagne. Pour gagner ce combat, elle demande à toutes les associations féminines de se joindre à elle.
Awa Cheikh Mbengue reprend sa croisade contre l’article 277 du code de la famille sénégalais qui prévoit que «durant le mariage, l’autorité parentale est exercée par le père en qualité de chef de famille. En conséquence, l’autorisation parentale doit être signée par ce dernier».
C’est l’affaire du Dr Palla Paye, le médecin qui a tué ses trois enfants avant de se suicider, qui a poussé le membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) et représentante de la diaspora d’Espagne à reprendre ce combat. Selon elle, cet article enlève pratiquement à la mère toute responsabilité sur son enfant.
Réclamant ainsi la réforme de l’article 277 du Code de la famille sénégalais, elle précise que «cette disposition, qui donne le droit exclusif à l’homme est à l’origine de tragédies au sein des familles, notamment celles établies à l’étranger».
La troisième secrétaire élue des membres du bureau du Cese pense que l’article 277 du Code de la famille est en porte-à-faux avec la Charte fondamentale notamment sur le principe de l’égalité des citoyens devant la loi. «Je mène un combat depuis des années visant à modifier les dispositions sur l’autorisation parentale. La Constitution autorise toute femme sénégalaise à donner la nationalité à son fils, mais l’article 277 du Code de la famille, interdit à la femme de donner l’autorisation parentale à ce dernier», se désole-t-elle, rappelant qu’aujourd’hui, beaucoup de femmes abandonnées ou en instance de divorce butent souvent sur l’autorisation parentale quand elles souhaitent faire un passeport à leurs enfants ou simplement voyager avec eux. «Trois mères de familles sénégalaises tuées en Espagne»
Pour Awa Cheikh Mbengue, le drame survenu à Sacré-Cœur avec la mort de Dr Falla Paye et de ses enfants doit pousser les autorités à accélérer la réforme. «Ici, en Espagne que je connais pour y avoir passé plus de trois décennies, et dans pratiquement partout dans le monde, les femmes sénégalaises en souffrent beaucoup. Par exemple, après le divorce, l’homme prend l’autorisation parentale comme arme. En général, ce sont les enfants qui sont les principales victimes. Si la femme peut donner une nationalité à son fils, elle doit pouvoir exercer l’autorisation parentale sur ce dernier», indique la représentante de la diaspora d’Espagne. Pour que le combat réussisse, Awa Cheikh Mbengue lance un appel à toutes les associations féminines du pays et de la diaspora à adhérer à ce combat afin de «mieux protéger le sexe faible».
D’après elle, « pas moins de trois femmes sénégalaises ont été tuées en Espagne, dont le dernier cas remonte au mois de novembre 2019».