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27 novembre 2024
Femmes
par Awa Ngom Diop Telfort
UNE SI LONGUE LETTRE
On constate bien tard et avec tristesse que la lettre de Falla Paye n'est que la suite fatale de celle de Mariama Bâ. Car les profondes mutations génèrent toujours de terribles conséquences. Et au virage des changements de dynamique, ça passe ou ça casse
À l'entame, je m'incline solennellement devant les corps de ces trois merveilleux bouts de chou, assassinés par un géniteur indigne, démentiel, suicidaire. Pour le repos de leur âme je prie, et présente mes condoléances à toutes celles et à tous ceux qui les ont connus et aimés.
Le drame est absolument chargé et insoutenable. Mais tandis que des plumes furieuses se déchaînent à juste raison, et déversent leur bile sur l'acte et son coupable, je voudrais, pour un instant, me détacher du tumulte émotionnel et des prises de parti « basées sur le genre ».
Me concentrer plutôt sur le fait de société. Pour mettre les pieds dans la marmite. Et replacer les dés sur l'échiquier. En m'intéressant froidement à l'outil. Qui n’est autre qu’une correspondance. Pour le parallèle peu banal qu’il évoque. Et analyser son empreinte sociologique. Car tout est là.
Indispensable dès lors de remonter à la source. Pour interroger l'histoire. Et servir la postérité. En revisitant une graine semée antan, sous la plume immense de Mariama Ba, dans son roman épistolaire. Intemporel dilemme de la femme africaine contemporaine.
Ainsi, en 1979, dans "Une si longue lettre", Mariama Bâ écrivait : « Nous étions tous d’accord qu’il fallait bien des craquements pour asseoir la modernité dans les traditions. Écartelés entre le passé et le présent, nous déplorions les « suintements » qui ne manqueraient pas… Nous dénombrions les pertes possibles. Mais nous sentions que plus rien ne serait comme avant. Nous étions pleins de nostalgie, mais résolument progressistes. »
Comme une prémonition, Mariama avait tout consigné dans sa correspondance à Aïssatou. Où elle esquissait les contours d’une société qui réajustait ses atours. Évoquant déjà les signes précurseurs. Qu’aucun patriarche n’avait pris le temps de décoder, ni aucun sociologue la peine de modéliser.
Pourtant quelque part, cette graine allait germer. Car le texte avait fait écho. Dans les têtes et dans les cœurs de ces mères qui, à pas de velours, avaient décidé de changer le sens du vent. Elles se mirent alors à chuchoter aux oreilles de leurs filles. Plaçant en elles le défi de la relève. Leur disant que le premier mari était le diplôme. Guidant leurs pas vers la lumière. Avec comme unique pouvoir leur espérance, et leur foi. Nouées de crainte et d’incertitude. Priant pour qu’un jour, leurs filles puissent faire face. Qu’un jour, ces filles n’aient pas à subir les fils de ceux, qui ne les avaient pas laissé, elles, exprimer leur potentiel. Qu’un jour, comme Aïssatou, elles puissent allègrement tourner le dos, déployer des ailes et prendre l’envol. Exhiber leurs diplômes et leurs fiches de salaire. Loger à leurs propres frais. Endosser les charges familiales, scolaires et domestiques. Conduire des voitures payées à leur solde. Dépenser des sonnantes et des trébuchantes sans affecter la DQ. Un jour, assumer, « prendre leurs responsabilités ».
A l’aune de la réussite, elles se tiendront comme des ananas : droites et la tête haute, ornée d’une couronne. Celle de l’accomplissement. Car elles savent désormais que cela prend autant de mains pour nouer un pantalon que pour attacher un pagne.
Et si tout se passe comme prévu, le mari sera nécessaire, mais pas indispensable. Un accessoire. Pour compléter le tableau et se conformer, parce que « dieukeur sakk leu ». Par contre et surtout, il leur fallait faire des enfants. Pour connaître l’amour. En dépit de celui du bonhomme. Pour avoir la chance d’en donner et d’en recevoir. Comme elles-mêmes en avaient donné et reçu de leur progéniture.
Acté !
La si longue lettre de Mariama devenait ainsi un outil de référence. Même pour celles qui ne savaient pas lire. Pour que l’angoisse et l’incertitude changent enfin de camp. Pour faire de leurs filles des boucliers. Et défier les coups qu’elles n’avaient pas pu esquiver, et ceux qu’elles avaient dû ravaler. Faire de leurs filles des roseaux, une espèce résiliente. De cette trempe déterminée qui plie, mais ne rompt pas, même quand les coups sont épouvantables.
Une si longue lettre pour finalement « oser l'avenir ».
Et tout s'éclaire en lisant la trop longue lettre de Falla Paye. Mince. Ça saute aux yeux, quand on prend conscience. De leur impréparation à la rupture volcanique qui s’opérait sous leur nez. Hélas !
Car personne n’avait pris le temps de les mettre à niveau. Eux. Confortablement installés dans une domination mâle qui filait tout droit à l'obsolescence. Hélas ! Vautrés sur leurs lauriers, ils ne les ont pas vu venir. Celles qui, avec assiduité, apprenaient à leur arriver à la cheville et à l’épaule. Pensant d’elles qu’elles étaient juste le sexe faible. Car on ne leur avait jamais avoué que le sexe fort n’existe pas. On ne leur avait pas non plus enseigné que la complémentarité est le socle viable du tissu social et des questions conjugales. Qu’elle seule [la complémentarité] donne le pouvoir d'enjamber les obstacles, de résister aux secousses, et à l’usure.
On constate alors bien tard et avec tristesse que la lettre de Falla Paye n'est que la suite fatale de celle de Mariama Bâ. Car les profondes mutations génèrent toujours de terribles conséquences. Et au virage des changements de dynamique, ça passe ou ça casse.
Espérons qu'en décryptant ces deux si longues lettres, ils comprendront. Et qu'en s'y attelant avec assiduité, ils réaliseront, qu’ils accepteront. Que désormais les dés ont tourné. Que les « craquements » ont commencé. Et que les « suintements » ne manqueront pas.
Pourvu seulement que cela ne se fasse PLUS JAMAIS au détriment de la vie de nos enfants !
Par Fama Diagne Sene
«POURQUOI J’AI ECRIT SUR AIDA MBODJI»*
En écrivant, cet ouvrage j’ai pensé du fonds du cœur à toutes les femmes du monde, qui ont su marquer l’histoire par leur prise de position courageuse pour faire entendre leurs voix
En écrivant, cet ouvrage j’ai pensé du fonds du cœur à toutes les femmes du monde, qui ont su marquer l’histoire par leur prise de position courageuse pour faire entendre leurs voix, face à l’oppression politique.
Elle se nomme Aïssatou Mbodj, plus connue sous le nom d’Aida Mbodj, la lionne du Baol ! Quel beau surnom, pour une grande dame, de cœur et d’esprit, dont le franc parler, le courage et l’énergie ont marqué plus d’un sénégalais ! Elle nous a fait rêver, applaudir et scander le nom de « Abdoo Woor », « Ma carte ma caution » ou encore « And Saxal Ligey », avec la force électrique qui a drainé sur son courant, des centaines de milliers de voix pour plébisciter son candidat.
Pour Bambey, d’où lui vient son nom de guerre « la lionne du Baol », l’amour des populations envers Aida est indescriptible. Elle est plébiscitée, estimée et adulée par toute la population, y compris ses opposants politiques. Même les petits enfants portent son nom et son image au plus profond de leurs cœurs, comme la représentation d’une belle personne, agréable à voir, souvent assise dans un superbe véhicule qu’elle n’hésite pas à garer devant les domiciles des plus démunis pour apporter à la famille, son soutien et son réconfort, lors d’événements heureux ou malheureux. Moi-même, plus d’une fois, lorsque habillée en grand boubou de valeur, et au volant de mon véhicule en route vers l’université, j’ai été prise pour cible à Bambey, par des groupes d’enfants, âgés entre six et huit ans, qui criaient en me voyant: - « Ah, c’est Aida Mbodj ! Voici Aida Mbodj ! Aida ! Aida ! »
Pour eux, toute personne bien habillée et circulant dans un véhicule, ne pouvait être que la lionne du Baol ! A Bambey, certaines personnes, surprises par l’ampleur de la sympathie qui lie Aida Mbodj et la population, disent que la lionne du Baol, a mis une potion magique dans les eaux du grand puits qui alimente la ville et qui a fait naître dans le cœur de chacun, une solide amitié que rien ni personne ne pouvait éteindre.
Le puits est tari depuis plusieurs décennies mais cette amitié résiste à tout comme si en vérité, il ne s’agissait que d’un attachement profond, d’une population qui sait rendre à son dirigeant, le retour de son affection indéfectible. Aida Mbodj est donc l’idole des Bambeyois. Elle leur a donné tout ce qu’elle possède et même ce qu’elle n’a pas en vérité, demandant autour d’elle, des appuis çà et là pour faire de Bambey et environ, Ngoye, Ndondol, Ndangalma, etc., un miroir éclatant qui reflétait sa vision pure de la politique, qui n’est en réalité que la gestion des affaires publiques, nécessitant une tactique, une stratégie et une diplomatie. Elle a su faire parler de la ville, comme ses prédécesseurs, du nom de Pierre Senghor, le grand frère du président Léopold Sédar Senghor ou Djibril Sène, du parti socialiste, une terre de conciliation et de bien-être.
Aida a été ministre, puis ministre d’état sous le Président Abdoulaye Wade, chargée de la femme, de l’enfance et des organisations féminines et la première femme, présidente du groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais, à l’assemblée nationale. Pour chaque mandat, elle a su puiser dans ses ressources profondes, une force nouvelle pour impulser les choses, lustrer et magnifier le poste qu’on lui confiait, comme si elle était, la première personne à occuper cette station politique. Aida a été présidente du Conseil départemental de Bambey en 2014, mettant à terre tous ses antagonistes qui géraient des budgets ministériels et des fonds de campagne colossaux. Elle est présidente du mouvement politique Alliance Nationale pour la Démocratie And Saxal Ligey et députée de ce même groupe pour la 13e législature, élue le 30 juillet 2017. Lorsqu’elle a accepté de se confier dans cet ouvrage, premier livre autobiographique sur elle et son parcours politique, j’ai été honorée. Parce que j’ai toujours suivi Aida Mbodj dans ses moindres mouvements politiques.
Elle est une femme de conviction, connue pour sa liberté de pensée et ses prises de positions courageuses aux moments les plus incertains de notre histoire politique. Elle est née dans la pure tradition walo walo, éduquée par des parents conservateurs qui ont su lui inculquée très tôt, les qualités africaines portées hautement par les bracks du walo, à savoir : le Mugn, le Ngor, le fit et le kersa. Elle porte en elle la fierté et l’ambition d’agir au nom de ceux qui n’ont pas droit à la parole, ceux qui n’en n’ont pas accès, exclus de fait par un système de sélection et de rebuffade. En étant choisie par Aida, pour écrire sa biographie, je n’ai que des mots de bonheur pour réaliser ce beau projet, d’abord pour la femme qu’elle est, ensuite pour toutes les causes justes qu’elle défend nuit et jour. Ce livre est un tribut de valeurs et de vertus, de douleurs et de joies à léguer aux générations d’ici et d’ailleurs, aux femmes politiques ou épouses au foyer et aux Hommes, tout court. Aida est une héroïne qui a su marquer l’Histoire de notre pays.
Au-delà de la grande amitié qui nous lie toutes les deux et mon admiration pour sa beauté rayonnante de Walo walo, je lui porte une chaleureuse sympathie pour tout ce qu’elle représente pour les femmes sénégalaises, en particulier ; et pour tous les hommes politiques en général. C’est un ouvrage qui retrace sa vie son enfance, ses convictions sociales et politiques. J’espère vivement qu’elle sera mieux connue et appréciée à travers cette biographie.
*Fama Diagne Sene, Aida Mbodji, la lionne du Baol, biographie,
L'AFRIQUE A AUSSI EU SES FÉMINISMES ET ELLE NE LE DOIT PAS À L'OCCIDENT
Dans Féminismes africains, une histoire décoloniale (éd. Présence Africaine), l’universitaire sénégalaise Rama Salla Dieng questionne des militantes sur leurs combats - ENTRETIEN
Le Monde Afrique |
Coumba Kane |
Publication 07/11/2021
Qu’est-ce qu’être féministe aujourd’hui en Afrique ? Comment les militantes s’organisent-elles face au recul des libertés et à la montée des fondamentalismes ? Dans Féminismes africains, une histoire décoloniale (éd. Présence Africaine), la Sénégalaise Rama Salla Dieng, maîtresse de conférences à l’université d’Edimbourg (Ecosse, Royaume-Uni), fait témoigner une quinzaine de féministes influentes issues des diasporas et du continent, Maghreb inclus.
Votre essai esquisse une mosaïque de féminismes à travers l’Afrique et ses diasporas. Quels combats ont-ils en commun ?
Rama Salla Dieng La lutte contre le patriarcat est évidemment au cœur de leurs luttes, mais nombre d’interviewées s’attaquent également aux pouvoirs politiques en place accusés de perpétuer une violence politique héritée du colonialisme. Ce combat s’incarne par exemple dans la figure de Stella Nyanzi, une anthropologue et féministe ougandaise, incarcérée plusieurs mois en 2017 pour avoir publié un poème fustigeant le président Museveni au pouvoir depuis trente-cinq ans.
Cependant, cette approche décoloniale ne résume pas leur engagement. Celles que j’ai interrogées ne cherchent pas seulement à s’ériger contre ceux qui détiennent le pouvoir, mais plutôt à trouver des formes de créativité pour incarner leurs combats et réaliser leurs aspirations féministes. Elles n’en sont plus à tenter de convaincre de leur humanité. D’où l’importance qu’elles accordent à l’art, à la solidarité, à l’amour révolutionnaire et au droit au plaisir.
J’ai aussi constaté l’accent mis sur la santé mentale. C’est une notion centrale pour ces militantes. Contrairement à leurs aînées, elles politisent la question du repos, à l’image de l’Egyptienne Yara Sellam.
Des fractures existent également au sein des mouvements féministes africains. Où se situent-elles ?
Tout d’abord, il faut noter la forte dimension panafricaine des organisations féministes du continent. En 2006, une centaine de militantes réunies à Accra au Ghana a élaboré une Charte des principes féministes pour les féministes d’Afrique dans le but de faire converger leur lutte contre le patriarcat. Il existe par ailleurs des alliances transnationales qui fédèrent les différentes organisations, comme le Réseau de développement et de communication des femmes africaines (FEMNET) et le Fonds africain pour le développement de la femme (AWDF) basé au Ghana.
Mais force est de constater qu’aujourd’hui tous les courants féministes ne se situent pas au même point et, parfois, des controverses éclatent entre eux. Il y a quelques années, une féministe kényane a raillé, en ligne, les militantes d’Afrique francophone au motif qu’elles ne limiteraient leurs combats qu’à la sphère domestique et aux rapports hommes-femmes. Cela avait suscité une vive polémique.
Au Sénégal par exemple, les mouvements féministes traditionnels se battent pour la révision du Code de la famille et la reconnaissance des droits égaux entre les hommes et les femmes, conformément à la Constitution. Leur lutte se focalise aussi sur l’application de la parité et le droit à disposer de leur corps, dont l’avortement médicalisé.
Sous la direction artistique de Papa Diouf, Adam Sene rend un vibrant hommage à sa mère dans un tube dédié à tous les mamans
À L'HORIZON DES LOCALES, LES FEMMES À L'ASSAUT DES MAIRIES
Sur les 557 communes du Sénégal, seules 15 sont actuellement dirigées par des maires femmes. Un nombre dérisoire déplore la sociologue Fatou Sow Sarr, présidente du Caucus des femmes leaders
Dernière ligne droite avant la date limite de dépôt des candidatures pour les élections locales du 23 janvier 2022 : ce sera ce jeudi 4 novembre. Aujourd’hui, 98% des mairies du pays sont dirigées par des hommes, selon le Caucus des femmes leaders. Un déséquilibre, malgré l’adoption d’une loi sur la parité en 2010. La structure a lancé une mobilisation baptisée « les femmes à l’assaut des mairies », pour qu’il y ait davantage de femmes sur les listes.
Sur les 557 communes du Sénégal, seules 15 sont actuellement dirigées par des maires femmes. Un nombre dérisoire déplore la sociologue Fatou Sow Sarr, présidente du Caucus des femmes leaders.
« Sur la liste du ministère de l’Intérieur, il y avait 322 partis politiques et 18 partis dirigés par des femmes. Comme les coalitions ou les partis sont dirigés par les hommes et que les négociations se font pour servir les partis, ce sont les chefs de partis qui sont servis. »
LOCALES 2022, NAFISSATOU VEUT CONQUERIR LA MARIE DE RUFISQUE EST
C’est officiel. Journaliste-écrivaine, enseignante-chercheure et militante des droits des femmes, Dr Nafissatou Diouf se lance à la conquête de la mairie de la commune de Rufisque Est.
C’est officiel. Journaliste-écrivaine, enseignante-chercheure et militante des droits des femmes, Dr Nafissatou Diouf se lance à la conquête de la mairie de la commune de Rufisque Est.
Son mouvement ’’Nafi pour Rufisque" procédera à son investiture demain lundi, 1 octobre, en vue des locales du 23 janvier 2022.
"Notre vision est bâtie sur la conviction qu’il faut restaurer la dignité des Rufisquoises et des Rufisquois", prônent ses partisans.
L’ACCÈS DES FEMMES AUX RESSOURCES ÉCONOMIQUES AU SÉNÉGAL EN DÉBAT
Le Think Tank Wathi organise jeudi 28 octobre une séance d'échange virtuelle sur la question en collaboration avec l'AECID - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Think Tank citoyen Wathi, annonçant l’organisation jeudi 28 octobre d’un webinaire sur l’accès des femmes aux ressources économiques au Sénégal.
« Webinaire : L’accès des femmes aux ressources économiques au Sénégal
Organisé par le Think Tank citoyen pour l’Afrique de l’Ouest, WATHI avec le soutien l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID), avec la présence de Son Excellence madame Olga Cabarga, ambassadrice d’Espagne au Sénégal.
Jeudi 28 Octobre 2021 / 10H30 – 12H30
Contexte
L’année 2020 a marqué les 25 ans du Programme d’action de Beijing qui a établi la façon d’éliminer les obstacles systémiques qui empêchent les femmes de participer de manière égale dans tous les domaines de la vie, que ce soit dans la sphère publique ou privée.
En 2019, le Sénégal a préparé et soumis son rapport national sur la mise en œuvre de la déclaration et du programme d’action de Beijing. Le rapport a montré les progrès considérables réalisés dans la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes depuis le dernier examen de la mise en œuvre en 2014. Il s’agit notamment de la mise à jour de la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité entre les sexes (SNEEG) qui constitue le cadre de référence national pour les politiques sectorielles en matière de genre.
Toutefois, le rapport a montré que des obstacles continuent encore à ralentir la progression des droits des femmes et que plusieurs défis doivent être surmontés.
Dans le domaine de l’emploi, pour les hommes, le taux est à 58,2% contre 33,9% pour les femmes.
Le besoin d’emploi dans le secteur informel non agricole concerne davantage les femmes que les hommes avec des taux respectifs de 37,4% et 19,5%.
Dans le secteur de l’agriculture, les femmes sont chargées des productions destinées à la consommation familiale (principalement l’horticulture) ne générant pas de ressources et avec des superficies moyennes ne dépassant pas 0,4h (face au 1,3 ha pour les hommes) et contrôlent seulement 6,4% de la superficie cultivée.
Les femmes au Sénégal sont toujours confrontées à des contraintes telles que : l'accès à la terre et la sécurité́ du régime foncier ; l’accès aux mécanismes de financement ; l'accès aux facteurs de production et aux services de vulgarisation, mais aussi aux effets du changement climatique.
La question de l'accès des femmes à la terre et à leur contrôle sur les ressources a toujours été l'un des défis majeurs du pays, en dépit du fait que la Constitution consacre le principe de l'égalité́ d'accès à la terre. La question n’est donc pas liée à l’aspect juridique mais plutôt à des raisons éminemment sociales, culturelles et politiques.
Cette situation globale de vulnérabilité́ dans laquelle sont les femmes est exacerbée par les impacts économiques de la pandémie du Covid-19.
La pandémie du Covid-19 a relevé́ les fragilités du secteur dit informel. Beaucoup de femmes ont vu leurs activités s'arrêter ou ralentir avec les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le virus. L’interdiction des regroupements, la fermeture des marchés, l’interdiction des déplacements interrégionaux, la mise en place d’un couvre-feu qui débutait à 20h, puis 21h et ensuite à 23h, ont eu un impact sur des activités telles que le commerce ou la restauration.
Ces différentes raisons font qu’il est important de promouvoir un débat de haut niveau afin que la société civile et le gouvernement prennent conscience des enjeux et de l’importance de mettre en œuvre des politiques publiques favorables à l’accès des femmes aux ressources économiques et à l’emploi. La perception sociale de la place des femmes dans la société sénégalaise pourra changer seulement si on contribue à son autonomisation économique.
C’est ce dont nous allons discuter, avec des experts, durant cette session qui s’insère dans le cadre de « Débats citoyens sur la participation des femmes dans la vie politique, économique et sociale au Sénégal », qui ont lieu tout au long de cette année 2021.
Objectif
Dans les objectifs cités dans le Cadre d’Association Pays (CAP) 2019-2023 de la Coopération espagnole, les femmes sont au cœur. La Coopération Espagnole contribue á l’atteinte de l’Objectif de développement durable 5 relative à l’égalité́ entre les sexes, notamment en ce qui concerne deux lignes d’action qui sont aussi prioritaires pour le gouvernement du Sénégal dans son Plan Sénégal Émergent : Participation et accès aux postes de direction - Droit et accès aux ressources.
Les points issus de cette session pourront orienter les actions de la Coopération Espagnole et joindre des efforts du gouvernement et la société́ civile pour favoriser la participation politique et citoyenne des femmes au niveau local et leur autonomisation économique. Ceci est étroitement lié á une valorisation du rôle de la femme dans la société́, comme citoyenne et actrice du développement.
L’objectif étant de faire ressortir des connaissances, des idées, des options de changement politique, des pistes d'actions collectives et individuelles, les décideurs politiques, les acteurs de la société́ civile et les organisations de femmes actives dans les domaines et de l’agriculture auront des propositions de nouvelles pistes d’actions à mettre en œuvre pour atteindre leurs objectifs conformément aux engagements internationaux du Sénégal de réduire considérablement les inégalités hommes femmes.
Participants
Parce que la prise en charge de cette question concerne l’ensemble de la société, ce webinaire s’adresse à tous les citoyens et citoyennes du Sénégal. Le format en ligne nous permettra donc, de cibler un public plus large intéressé par la thématique qui pourra suivre les discussions.
Des spécialistes et observateurs de la thématique feront des présentations pour mieux poser les discussions.
Ensuite, les femmes, des milieux urbains et ruraux, de toutes catégories socioprofessionnelles confondues, principales concernées par les inégalités de genre à tous les niveaux de la société́ sénégalaise ; particulièrement les femmes actives dans le domaine de l’agriculture, entrepreneures et à la quête d’emplois stables pour sortir de la précarité́ économique.
Nous aurons également des membres de la société civile et des représentants des institutions étatiques en charge de ces questions, des leaders des mouvements de femmes et des représentants des médias qui vont relayer les points issus des discussions dans leurs différents programmes.
Les différents acteurs de la Coopération Internationale qui intègrent le « Groupe Thématique Genre et Femme », qui existe au sein du groupe de coordination des donateurs au Sénégal, ainsi que les ONGs espagnoles particulièrement intéressées par les questions de genre, seront invités à suivre et participer aux discussions.
Modération
Gilles Yabi, Directeur exécutif de WATHI
Marième Cissé, chargée de recherche et de projet WATHI »
CASAMANCE, LA PFPC PLAIDE POUR LE RETOUR A LA PAIX
"Cet évènement malheureux encore un de trop, nous interpelle une fois de plus sur l’imminence d’une résolution définitive du conflit en Casamance et la poursuite des opérations de déminage humanitaire".
"Cet évènement malheureux encore un de trop, nous interpelle une fois de plus sur l’imminence d’une résolution définitive du conflit en Casamance et la poursuite des opérations de déminage humanitaire". C’est l’appel de la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance (PFPC), réagissant suite à l’explosion mortelle d’une mine anti-char vendredi dernier, à Kandiadiou, dans la commune d’Oulampane.
D’autant plus que relèvent Ndeye Marie Diédhiou Thiam, la présidente du Conseil d’administration de la PFPC, et ses camarades, pour le regretter, "dans beaucoup de zone de la Casamance, les populations font face aux menaces des engins explosifs improvisés, des mines artisanales ou encore des restes explosifs issus du conflit armé opposant l’Etat du Sénégal au MFDC. Les dégâts humains et matériels causés par ces engins restent encore considérables dans la mesure où ils continuent de tuer, mutiler de manière indistincte les porteurs d’armes (militaires et combattants) et les populations civiles qui constituent les victimes majoritaires."
Dans leur communiqué reçu à Emedia, elles rappellent que c’est "le constat de l’impérieuse nécessité" de la dépollution des zones minées qui avait motivé leur plaidoyer, à l’occasion de la Journée Internationale de la Paix le 21 septembre dernier, pour la poursuite du déminage en Casamance.
"Un mois après, nous constatons pour le déplorer que nous avions fait un bon choix, car le déminage est et reste plus que jamais une des priorités pour le retour de la paix en Casamance et la sécurité des populations. Dans un contexte d’accalmie où l’ensemble des acteurs œuvre pour le retour des populations déplacées et où la dépollution des terres affectées par les mines s’impose, il est vraiment triste et regrettable de voir que la pose d’engins explosifs est encore utilisée. La Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance interpelle les auteurs à plus de responsabilité afin de stopper le minage dont les principales victimes restent majoritairement les populations civiles. Nous exhortons l’ensemble des acteurs (État du Sénégal, MDFC, Partenaires financiers, Société civile) à œuvrer pour la poursuite du déminage des zones touchées, à renforcer l’assistance aux victimes".
FRONT COMMUN POUR LA DEFENSE DES DROITS DES JEUNES FILLES
Lancement officiel de la campagne de vulgarisation de l’agenda national de la fille 2021-2025
Instituée par l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 19 décembre 2011, la Journée internationale de la fille est consacrée à protéger les droits des filles, lutter contre la discrimination et favoriser leur épanouissement. Célébré, au Sénégal, au Théâtre National Daniel Sorano avant-hier, samedi 23 octobre 2021, cette journée a été marquée par le lancement officiel de la campagne de vulgarisation de l’Agenda national de la fille, avec comme slogan «Les filles prennent les commandes».
Pour la 10ème année consécutive, l’humanité a célébré la journée internationale de la fille, institué le 19 décembre 2011, par l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU), afin de protéger davantage les droits des filles et de lutter contre une discrimination et favoriser (consacrer) leur épanouissement. Elle vise aussi à favoriser la participation effective des filles aux décisions les concernant et à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD). L’édition de cette année est axée sur le thème : «Le pouvoir des filles à l’honneur sur les réseaux sociaux, ma voix, l’égalité pour l’avenir».
Au Sénégal, le ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants a présidé les activités marquant cette journée, célébrée avant-hier, samedi 23 octobre 2021, au Théâtre National Daniel Sorano. «Nous sommes à l’heure ou l’opportunité de faire le bilan en faveur des jeunes filles et aussi et surtout d’analyser ensemble les possibilités énormes et des menaces réelles liées à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication et les réseaux sociaux par les jeunes filles», a déclaré Madame le ministre Ndeye Sali Diop Dieng, lors de la rencontre consacrant le lancement officiel de la campagne de vulgarisation de l’Agenda national de la fille 2021-2025. «En cette perspective, a-t-elle poursuivi, il est heureux de noter que notre pays, le Sénégal, dispose d’un cadre juridique institutionnel et programmatique favorable à la protection des jeunes, qui représentent aujourd’hui 65% de la population dont plus de la moitié constituent des filles».
En effet, «outre les instruments pertinents relatifs aux droits de l’homme, notamment sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Protocole additionnel des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes, le Protocole de Maputo, la Constitution du Sénégal consacre la protection de la jeunesse. Ce dispositif est renforcé à la modification du Code pénal par la loi 99-05 du 29 janvier 1999 interdisant l’excision et récemment la loi 2020-05 du 10 janvier 2020 criminalisant le viol et la pédophilie» a rappelé Madame le ministre.
Et Ndeye Sali Diop Dieng de citer également que dans le domaine du numérique, «les lois N°2008-11 sur la cybercriminalité et la loi N° 2008-12 sur la protection des données à caractère personnel adoptées le 25 janvier 2008 garantissant la liberté et la sécurité en ligne ainsi que la promotion de l’éducation numérique. Sur le plan socio-économique, sur la vision du chef de l’Etat, Macky Sall, déclinée à travers le Plan Sénégal émergent (PSE), d’importantes politiques sectorielles sont également développées pour réaliser les droits des filles», a ajouté le ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants.
LES HUIT AXES PRIORITAIRES DE L’AGENDA NATIONAL DE LA JEUNE FILLE 2021-2025
Dès lors «je vous invite, mes chères filles, à vous approprier de ces instruments destinés à lutter contre les violences et autres discriminations exercées à votre égard, à liguer votre potentiel et accompagner votre autonomisation», a-t-elle insisté. Avant de les conseiller la vigilance et la responsabilité. «Il faut juste alors faire preuve de vigilance et de responsabilité pour un bon usage des techniques de l’information et des communications, en général, et des réseaux sociaux ; en particulier. C’est-à-dire un usage éducatif, un usage éthique, civique et économique».
Et de conclure : «l’Agenda national de la jeune fille 2021- 2025, élaboré par mon département avec l’implication des différents acteurs, vise à éliminer toutes les sortes de discriminations à l’égard des filles et à contribuer à leur plein épanouissement. Il est structuré en huit priorités axées sur l’égalité et les droits, l’éducation, la santé reproductive, la formation professionnelle et technique, l’élimination des violences faites aux filles, l’autonomisation du leadership féminin et l’implication des hommes pour relever tous ces défis», a précisé Ndeye Sali Diop Dieng.
PARUTION DU LIVRE MARIÈME FAYE SALL, LA COURONNE DU SACRIFICE
L’essayiste et écrivain sénégalais Alain Sambou a présenté samedi son livre ‘’Marième Faye Sall, la couronne du sacrifice’’, destiné à ‘’vanter le mérite des activités sociales et humaines de la Première Dame du Sénégal’’.
Dakar, 24 oct (APS) – Dakar, 24 oct (APS) – L’essayiste et écrivain sénégalais Alain Sambou a présenté samedi son livre ‘’Marième Faye Sall, la couronne du sacrifice’’, destiné à ‘’vanter le mérite des activités sociales et humaines de la Première Dame du Sénégal’’.
La cérémonie s’est déroulée devant un parterre de personnalités, dont la marraine de la séance de dédicace Thérèse Faye Diouf, administratrice générale du FONGIP.
Le livre, préfacé par l’historien Massamba Guèye, a été postfacé par le directeur de l’horticulture, Dr Macoumba Diouf.
‘’Le Sénégal est réputé pour être un pays très social avec sa particularité pour la téranga, et la première Dame est connue pour ses bonnes actions en faveur des populations les plus démunies’’, a expliqué Alain Sambou à la presse, à l’issue de la cérémonie de présentation de l’ouvrage.
‘’Le fait de voir la première dame s’adonner à ses activités de mère et d’épouse auprès de son mari chef de l’Etat m’a également beaucoup inspiré’’, a-t-il soutenu.
Il a expliqué que c’est en essayant de se documenter sur les anciennes premières dames du Sénégal, sur lesquelles elle n’a du reste pu trouver aucun ouvrage, qu’il a eu l’"inspiration de faire ce livre.
La rédaction de l’ouvrage de 144 pages a pris 18 mois, l’auteur ayant, pour parfaire ses écrits, fait des recoupements en utilisant des sources journalistiques, des témoignages de proches, d’amis et/ou de citoyens.
Outre ‘’Marième Faye Sall, la couronne du sacrifice’’, Alain Sambou est l’auteur d’un premier roman intitulé ‘’L’ombre blanche’’ et centré sur le divorce, la violence et l’excision