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7 mars 2025
Femmes
LUTTE CONTRE LES VIOLENCES A L'EGARD DES FEMMES, SEDHIOU DANS LA DANCE
Des femmes ont remis vendredi au gouverneur de la région de Sédhiou (Sud) un mémorandum pour dénoncer la recrudescence des violences faites aux femmes et solliciter des pouvoirs publics l’accès aux services de santé et une autonomie décisionnelle.
Sédhiou, 26 nov (APS) - Des femmes ont remis vendredi au gouverneur de la région de Sédhiou (Sud) un mémorandum pour dénoncer la recrudescence des violences faites aux femmes et solliciter des pouvoirs publics l’accès aux services de santé et une autonomie décisionnelle.
Elle ont produit leur mémorandum, dans le cadre de la célébration de la semaine internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Dans le cadre du le projet ’’être femme’’, ces femmes ont mené une caravane de sensibilisation pour un changement de comportement face à ces pratiques et la santé sexuelle et reproductive.
Au terme de leur caravane, elles ont remis un cahier de doléances au gouverneur Papa Demba Diallo. Parmi ces revendications figurent des points phares, notamment l’accès aux soins de santé, le renforcement des équipements des structures sanitaires (lits d’hospitalisation, échographie et radio).
De plus, elles ont sollicité une ambulance pour chaque poste de santé des différents départements, la séparation des toilettes entre filles et garçons dans les établissements scolaires et l’implication des femmes dans la prise de décision.
PAR Maimouna Astou Yade
LA SOCIÉTÉ SÉNÉGALAISE RESTE TRÈS CONSERVATRICE
Derrière le débat en cours sur l’avortement médicalisé, c’est tout le conservatisme de la société sénégalaise qui se trouve questionné. Un immobilisme hérité de la période coloniale et qu’il appartient à tous les citoyens de bousculer enfin
Jeune Afrique |
Maimouna Astou Yade |
Publication 26/11/2021
Au Sénégal, la question des droits des femmes a traversé toutes les générations militantes, de 1960 à nos jours.
Les premières militantes féministes ont vécu à une époque où déconstruire l’idéologie patriarcale était considéré comme un aveu d’opposition aux religions et aux cultures locales. Les défis pour les femmes de cette époque étaient énormes, car les sociétés africaines venaient de sortir d’un colonialisme qui avait affecté lourdement les attitudes et les comportements des hommes et des femmes.
En tant que jeunes féministes et africaines, nous pensons que l’impact de la colonisation sur les hommes africains fait partie des champs d’études encore peu explorés, mais qui, bien référencés, pourraient servir à renforcer le plaidoyer en faveur des droits fondamentaux des femmes et des filles. Car il y a un paradoxe : beaucoup, en Afrique, ont tendance à estimer que les revendications féministes sont inspirées par l’Occident, mais au temps de la colonisation, le modèle imposé par les colons occidentaux était patriarcal.
Des chercheuses, poètes, journalistes, sociologues, pionnières du féminisme sénégalais telles que Fatou Sow, Awa Thiam, Marie-Angélique Savané ou Mariama Bâ sont revenues sur le modèle social africain qui a été matrilinéaire. Une forme d’organisation sociale qui n’opprimait pas les femmes, ni les hommes d’ailleurs, un modèle social équilibré et propre aux peuples africains.
Les femmes sénégalaises militantes ont capitalisé plus de soixante ans de lutte pour l’élimination des violences dont les femmes et les filles sont victimes. Notre pays a persévéré et évolué de revendication en revendication, et ce dans tous les domaines de la vie. Bien que le code sénégalais de la famille reste encore très discriminatoire, il faut reconnaître aux militantes pionnières le mérite d’avoir porté, en 1972, la voix des femmes dans le processus d’adoption du nouveau code, une dynamique qui avait opposé plusieurs groupes sociaux et religieux à cette époque.
QUEL RÔLE POUR LES MÉDIAS DANS LA PERCEPTION DE LA PLACE DES FEMMES DANS LA SOCIÉTÉ SENEGALAISE ?
Le Think tank Wathi et l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) posent le débat à travers une table ronde virtuelle prévue ce 25 novembre
Le Think tank Wathi et l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) posent le débat à travers une table ronde virtuelle prévue ce 25 novembre, coïncidant avec le démarrage de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.
Autour de Mme Eugénie Rokhaya Ndiaye Aw, ancienne directrice du CESTI, les panélistes évoqueront le rôle des médias sur l’égalité des sexes et les droits des femmes au Sénégal. Dans un communiqué parvenu à SenePlus, Wathi rappelle que les femmes ont toujours occupé une place importante dans la société sénégalaise mais qu’une certaine perception de cette place est souvent est à l’origine de plusieurs inégalités. Pour les combattre, le Think tank estime nécessaire d’aller vers une revalorisation du rôle de la femme dans la société́, comme citoyenne et actrice du développement. Les médias, dans ce sens, sont des acteurs incontournables.
En tant que « quatrième pouvoir », quel rôle (les médias) doivent-ils jouer dans cette perception et revalorisation de la place des femmes dans notre société ? Cette table ronde virtuelle, sur le thème : « Égalité des sexes et droits des femmes au Sénégal : rôle des médias », s’insère dans le cadre du projet dénommé « Débats citoyens sur la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale au Sénégal ». Elle a pour objectif de faire ressortir des connaissances, des idées, des options de changement politique, des pistes d'actions collectives et individuelles ; de donner aux journalistes, acteurs des médias et organisations de femmes l’occasion de proposer de nouvelles pistes d’actions à mettre en œuvre pour réduire considérablement les inégalités hommes femmes; de sensibiliser les médias sur la perception de la place des femmes dans la société pour donner une place particulière dans leurs programmes et interventions aux questions d’inégalités entre hommes et femmes et au dialogue pour améliorer le bien-être des filles et des femmes.
Pour rappel, le Think tank citoyen Wathi offre un cadre de réflexion et d’action collective pour changer les trajectoires nationales ouest-africaines, en mettant à la disposition de tous un cadre permanent permettant de participer à la production et l’échange de connaissances et d’idées, et de contribuer à la consolidation des États, des institutions et des sociétés d’Afrique de l’Ouest, et à ceux du continent africain. Le projet “Débats citoyens sur la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale au Sénégal” est mis en œuvre donc dans l’optique de participer au positionnement du genre dans la dimension politique, sociale et économique au Sénégal à travers des débats citoyens. L’objectif est de faire entendre la voix des femmes sur la question des inégalités en promouvant activement l’inclusion des femmes dans les débats sur les inégalités à travers une série d’entretiens et une communication digitale ciblée et dans les médias locaux.
COVID-19, LA VACCINATION, UN CASSE-TETE POUR LES FEMMES ENCEINTES
Désormais recommandée dès le premier trimestre de la grossesse, la vaccination protège les femmes enceintes, plus exposées aux risques que les autres, ainsi que leur futur enfant, à la Covid-19
Désormais recommandée dès le premier trimestre de la grossesse, la vaccination protège les femmes enceintes, plus exposées aux risques que les autres, ainsi que leur futur enfant, à la Covid-19. Si plusieurs futures mamans acceptent, beaucoup se posent des questions et certaines refusent de se faire vacciner. Reportage.
La vaccination contre la Covid-19 reste un choix difficile pour de nombreuses femmes enceintes. Beaucoup s’interrogent, dès l’annonce de leur grossesse. Vais-je bien supporter le vaccin ? Y aurait-il des effets secondaires pour moi ou le bébé ? C’étaient les principales craintes de Denise Samba, avant de, finalement, se faire vacciner. Teint clair, mise bien soignée, Mme Samba est secrétaire. Pour sa première grossesse, elle a été confrontée à un véritable dilemme, d’autant que ses documentations sur Internet ne la rassuraient guère.
Certains parlent de fausses couches, de morts in utero ou de malformations. Après son mariage, elle est restée, quelques années, sans recevoir la grâce de la conception. De ce fait, elle ne voulait pas prendre le risque de perdre sa grossesse, à cause d’un vaccin. ‘’Il y a des rumeurs de thrombose et de fièvre qui obligent à l’hospitalisation. Finalement, quand on lit ça, on se dit que ce que peut provoquer le vaccin, c’est la même chose que la Covid-19. J’avais vraiment peur de perdre ma grossesse, à cause d’un mauvais choix. La nuit, avant de dormir, j’ai fait une prière en demandant à Dieu de me guider dans mon choix, de me montrer la bonne voie. Au réveil, le lendemain matin, je suis partie directement prendre le vaccin’’, confie Mme Samba.
Suzanne Ndiaye, comptable dans une société à Dakar, s’est aussi fait vacciner. Elle n’a pas eu une once de doute sur l’efficacité des vaccins. Au marché Sandaga, où nous l’avons rencontrée sous un soleil ardent, elle traine un sachet. La dame, en plus d’être enceinte, est diabétique. Depuis le début de la pandémie, elle se protège comme elle peut contre la Covid. Elle a pris la décision ferme de se vacciner, malgré les réserves de son gynécologue. Ce dernier, explique Mme Ndiaye, ne voulait pas qu’elle se vaccine, tant qu’il n’a pas suffisamment d’éléments sur les vaccins.
De l’autre côté, son médecin diabétologue lui mettait la pression pour qu’elle se vaccine. ‘’J’ai lu tout ce qui se dit sur les risques des femmes enceintes non-vaccinées. En plus, je suis diabétique. Je préfère me protéger et sauver mon enfant que de me retrouver dans un lit d’hôpital ou à la morgue’’, explique-t-elle.
‘’On fait tout ce qu'il faut pour le bien-être de notre enfant à naître’’
Sira Thiam milite aussi pour la vaccination. Soutenant que lors d'une grossesse, les femmes suivent les recommandations de ne plus fumer, de ne pas s'auto-médicamenter, d’adapter leur alimentation, leurs activités sportives, etc. ‘’On fait tout ce qu'il faut pour le bien-être de notre enfant à naître. Il en va de même pour les recommandations liées à la vaccination. Il s'agit d'une recommandation de médecins, de gynécologues. N'étant pas spécialiste du sujet et étant soucieuse de faire les choses convenablement, je suis l'avis des experts en la matière’’, souligne-t-elle.
Nicole Garron est une jeune Martiniquaise vivant au Sénégal. Elle pense que si elle n'avait pas eu le projet d'avoir un enfant, elle se serait faite vacciner, dès lors que cela a été ouvert à sa tranche d'âge. ‘’J'ai profité de ma consultation préconceptionelle pour mettre mes vaccins à jour, n'ayant aucune méfiance vis-à-vis de cela. Concernant le cas particulier de la Covid-19, il semble que le vaccin soit la seule issue. Alors, je pense qu'il est important de participer à cet effort collectif’’, souligne Mme Garron.
Néanmoins, elle précise, dans le cadre d'une grossesse, ‘’qu'il est nécessaire de laisser chaque couple, de concert avec le gynécologue ou le médecin traitant, décider de ce qu'il veut faire concernant le vaccin anti-Covid-19. Même si les premières études sont rassurantes, le recul est encore mince. Je comprends les couples réticents au vaccin. Mais aujourd'hui, ils ne peuvent plus vraiment décider. Même si la vaccination n'est pas obligatoire, une femme enceinte a le choix suivant : se faire vacciner contre son gré, ne pas se faire vacciner et ne pas avoir accès aux lieux publics sans passe sanitaire. Car c'est de ça qu’il s'agit’’, argumente-t-elle.
“Je suis soucieuse que les vaccins ne sont pas étudiés à long terme sur le corps des femmes enceintes’’
Les médecins et les scientifiques recommandent la vaccination des femmes enceintes. Car non seulement c’est sans risque, mais elles font même partie du public prioritaire. Toutefois, de nombreuses mamans ou futures mamans ont peur et pensent que les gynécologues manquent encore de recul sur les vaccins pour franchir le cap.
Parmi elles, certaines refusent d’ailleurs totalement de se faire vacciner. C’est le cas de Yassine Diop, 29 ans et enceinte de 6 mois. Elle a décidé de ne pas se faire vacciner durant sa grossesse. Car, au moment de la conception, soutient-elle, beaucoup de médecins lui ont déconseillé de le faire. ‘’Je fais partie de plusieurs communautés en ligne éco-féministes et plusieurs personnes vaccinées évoquent un dérèglement de leur cycle menstruel. Je suis soucieuse que les vaccins ne sont pas étudiés à long terme sur le corps des femmes enceintes et des femmes en général’’, expose la jeune femme.
Yassine s’inquiète, particulièrement, de ce que le vaccin peut entraîner d’un point de vue gynécologique. “Les témoignages partagés citent des dérèglements des cycles menstruels d’habitude très réguliers, un flux menstruel anormalement abondant, ainsi que du spotting chez des femmes ménopausées. Cela m’a pris des mois pour me reconnecter et guérir les blessures liées à cette partie de mon corps. Les effets indésirables que le vaccin pourrait avoir sur l’appareil génital féminin me préoccupent, à court et long terme“, déclare Mme Diop.
Edwige Ntap précise que, d’une manière générale, la future maman se méfie des vaccins en tout genre. “J’y vais toujours à reculons avec la médecine allopathique, hormis pour certaines chirurgies. Je suis tout de même à jour sur mes vaccins et j’ai fait certains rappels récemment. Mon scepticisme concerne particulièrement les vaccins contre la Covid-19. Je suis encore hésitante à le faire après l'accouchement. J’ai beaucoup de doutes et d’incertitudes pour le moment’’, justifie-t-elle.
Le 9 août 2021, le ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal a recommandé la vaccination des femmes enceintes contre la Covid-19. Dans une note d’information adressée aux médecins-chefs de région, il a été annoncé que les précautions qui étaient préconisées dans la vaccination contre la Covid-19 chez les femmes enceintes sont levées. Aussi, les anciens malades guéris du Covid-19 et les femmes allaitantes font partie de la cible à vacciner.
5% DE FEMMES VICTIMES DE VBG ET 17,32% DE VIOLENCES PHYSIQUES
Les violences basées sur le genre, connues sous le sigle VBG, sont une réalité «persistante», dans notre pays et concerne toutes les catégories sociales, à l’image du reste du monde.
Les violences basées sur le genre, connues sous le sigle VBG, sont une réalité «persistante», dans notre pays et concerne toutes les catégories sociales, à l’image du reste du monde. «Au Sénégal, les Enquêtes démocratiques de santé (EDS) de 2018 et 2019 sur les Violences basées sur le genre (VBG), réalisées par l’ANSD (Agence nationale de statistique et de la démographie, ndlr), font ressortir que plus de 5% des femmes enquêtées ont été confrontés aux VBG et 17,32% aux violences physiques», a relevé Mme Djenaba Wane Ndiaye, Directrice Programme Sénégal ONU Femmes.
Elle s’exprimait avant-hier, mardi 23 novembre, lors d’un petit-déjeuner de presse en prélude au lancement, à partir de ce jeudi 25 novembre et ce jusqu’au 10 décembre 2021, des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. La campagne de cette année est placée sous le thème : «Orangez le monde : mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes !»/«Orange the World : end violence against women now !», organisé par ONU Femmes à Dakar.
DANS LE MONDE : 35% DE FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES PHYSIQUES ET/OU SEXUELLES, ENVIRON 137 TUÉES PAR JOUR, 200 ÂGÉES DE 15 À 49 EXCISÉES DANS 31 PAYS
Déjà en 2020, les dirigeants mondiaux avaient pris l’engagement, lors de la 64e Session de la Commission de la condition de la femme, d’identifier leurs efforts pour mettre en œuvre la Déclaration et le programme d’actions de Beijing. Cependant, a révélé Mme Oulimata Sarr, Directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, en Afrique et plus particulièrement au Sénégal, les violences faites aux femmes persistent et touchent toutes les couches sociales. Au niveau mondiale, selon les études d’ONU Femmes, 35% des femmes ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ou bien des violences sexuelles de la part d’une autre personne. A en croire toujours la même source onusienne, les estimations montrent que chaque jour, environ 137 femmes sont tuées dans le monde par un membre de leurs familles. Et, s’agissant des mutilations génitales féminines (MGF), au moins 200 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans ont été excisées dans les 31 pays où se concentrent cette pratique qui est d’ailleurs plus fréquente dans les pays de l’Afrique de l’Ouest.
CAMPAGNE MONDIALE POUR DECONSTRUIRE LES STEREOTYPES SEXISTES, NEFASTES ET DE GENRE
Lancement des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles
MATAR CISSÉ (STAGIAIRE) ET I.DIALLO |
Publication 25/11/2021
La campagne «UNITÉ» du Secrétaire général des Nations unies (ONU) pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles d’ici 2030, a été pré-lancée avant-hier, mardi 23 novembre 2021, au King Fahd Palace à Dakar. Pour cette année, ONU Femmes, en partenariat avec le ministère de Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants (MFFGPE), compte, du 25 novembre au 10 décembre, dérouler une campagne de sensibilisation et d’échanges sous le thème mondial : «Oranger le monde : mettre fin des maintenant à la violence à l’égard des femmes !». Donc, c’est parti pour 16 jours d’activisme pour déconstruire les stéréotypes sexistes, culturels néfastes et de genre qui sont récurrents afin d’inverser la tendance.
16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre ! Le ton est donné et la campagne de sensibilisation et d’actions de communication, qui va débuter à partir de ce jeudi 25 novembre et ce jusqu’au vendredi 10 décembre 2021, est placée sous le thème «Orangez le monde : mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes !»/«Orange the World : end violence against women now !». Et, pour mieux préparer l’événement, l’organe des Nations unies (ONU) chargé de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, ONU Femmes, a organisé avant-hier, mardi 23 novembre, un petit-déjeuner de presse à Dakar pour dévoiler le calendrier et les programmes établis pour ce plan d’actions de communication. L’objectif pour cette campagne mondiale est, selon la Directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mme Oulimata Sarr, de servir de cadre stratégique aux personnes et organisations du monde entier qui œuvrent à prévenir et éliminer la violence à la l’égard des femmes et filles. «La violence à l’égard des femmes fait obstacle à la réalisation de l’égalité des chances entre les sexes, de l’autonomisation des femmes, du développement et de la paix. La sensibilisation des femmes, des filles, des hommes et des garçons sur les stéréotypes de genre et sur les pratiques néfastes est essentielle pour l’élimination de la violence faites aux femmes et pour le renforcement de relations respectueuses entre sexes», a-telle soulignée. Mme Oulimata Sarr est d’avis que la violence basée sur le genre reste une conséquence primordiale des stéréotypes sexistes, de pratiques et certaines traditions culturelles néfastes et d’attitudes patriarcales qui continuent à définir les rôles, les responsabilités et l’identité des femmes et des hommes.
CAMPAGNE DIGITALE, PHOTOGRAPHIE, TÉMOIGNAGES DE PROFESSIONNELLES VICTIMES DE SEXISME, AU MENU
L’Union européenne (UE), la Coopération italienne (AICS-Dakar), le Canada, UNICEF et ONU Femmes, vont prendre activement part à ces 16 jours d’activisme, par le biais d’une campagne digitale sur les stéréotypes de genre, dans le but de contribuer à un changement de points de vue et rendre les questions de genre plus compréhensibles. Sur ce, Team Europe, dirigée par Mme Eugenia Pisani, se porte volontaire durant ces 16 jours de campagne, pour publier un portrait par jour à travers des sites et plateformes web. Une façon de véhiculer les activités par le biais d’un «langage de la photographie», a expliqué la chargée de programmes Genre et Droits humain/Coopération italienne. A ce propos, la cheffe de la section politique de la Délégation de l’UE, Mme Harmonie Koutsivistis, a assuré que «16 femmes raconteront les stéréotypes sexistes qui, normalement, leurs sont attribués en raison de leur profession ou leur chemin de vie. A travers leurs expériences inspirantes, cette campagne vise à déconstruire certains des plus récurrents stéréotypes de genre».
ACTIONS CLÉES CONTRE LES VBG AU SÉNÉGAL : Ndèye Saly Diop Dieng, à l’épreuve de l’application des textes
Comme chaque année et à l’image de tous les pays, sous la coordination d’ONU Femmes, la campagne 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles est organisée au Sénégal, sous le leadership du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants (MFFGPE), en collaboration avec tous les partenaires impliqués. Pour cette année, le gouvernement du Sénégal s’est engagé, selon le MFFGPE, sur «trois coalitions d’actions» notamment la violence basée sur le genre (VBG), la justice économique et les droits économiques et les technologies et l’innovation au service de l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans un communiqué transmis aux journalistes, la ministre Ndèye Saly Diop Dieng annonce la couleur, tout en insistant sur les lois et textes règlementaires en vigueur. «Nous sommes déterminés à intensifier la sensibilisation sur les droits fondamentaux de la femme et de la fille, afin d’aboutir à l’élimination des actes de violences perpétrés à leur endroit, en particulier le viol. Notre pays a adopté, dans le cadre de de la lutte contre les VBG, un ensemble de dispositions législatives et réglementaires qui vont dans ce sens», a-t-elle déclaré. Mieux, a ajouté Dr Fatou Faye Ndiaye, la Directrice de la Famille au MFFGPE, la volonté est de mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles à travers ces politiques et programmes et l’amélioration du cadre juridique. «Le Sénégal va se lancer, à partir du 25 novembre, pour produire des données, les prises en charge sociales», a-t-elle révélé. Et pour mieux centrer leurs activités au niveau national, selon la Directrice de ONU Femmes Sénégal, durant ces 16 jours, tous les secteurs d’activités seront ciblés. Egalement des campagnes seront organisées dans les régions de Thiès et de Dakar. «Pour cette occasion, nous invitons toutes les personnes importantes qui ont des décisions ou des audiences à suivre et défendre les causes des femmes. Nous tendons les mains aux journalistes, musiciens, sportifs etc.», a indiqué Dr Fatou Faye Ndiaye
par Makkane
AUX VIOLEURS
J’invite tout humain de cœur. À témoigner contre l’horreur des plus voraces prédateurs. Pour elles, je réclame Justice !
Pendant 16 jours, le monde sera coloré en orange, pour la Campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. L’évènement intervient au moment où le Sénégal enregistre plusieurs cas de violences envers des femmes et filles. Mais au-delà de ces cas bien médiatisés, il s’agit d’un problème endémique qui sévit très fortement dans des régions comme Diourbel, qui présente un pourcentage de 72%.
Comme chaque année, pendant 16 jours, les femmes vont «oranger le monde». Mais, la campagne contre les violences faites aux femmes prend, cette année, une dimension urgente. Le slogan en est l’illustration : «Mettre fin, dès maintenant, à la violence à l’égard des femmes !» L’actualité sénégalaise est malheureusement venue opportunément rappeler l’urgence qu’il y avait à mettre un terme aux violences que subissent les femmes. L’affaire du viol suivi de grossesse subi par la Miss Sénégal 2020, l’affaire du triple infanticide du Dr Paye, l’affaire de cette jeune fille de 13 ans violée par un lutteur et dont les images circulent sur la toile sont autant d’évènements violents qui frappent des femmes. Mais ces cas ne sont que les plus médiatisés. Dans les foyers, les quartiers et les communautés les plus reculées, les violences faites aux femmes sont une réalité. En atteste la cartographie faite par la directrice de la Famille.
Selon Fatou Faye Dème, une étude menée par le Groupe d’études et de recherches sur les sociétés et le genre (Geste) de l’université Gaston Berger de Saint Louis en 2014, a permis de mesurer la prévalence des violences domestiques, avec un taux moyen de 55,3%. Mais ce pourcentage cache des disparités, puisque la région de Diourbel comptabilise les chiffres les plus élevés, avec 72%, contre 41,8% pour Saint Louis, le chiffre le plus bas. Et ces chiffres montrent surtout qu’à 62%, ce sont des hommes qui sont responsables de ces violences. Et le défi dans ces situations reste de vaincre les codes sociaux qui poussent généralement les victimes à ne pas dénoncer leurs bourreaux. Des familles choisissent également le silence pour éviter d’être exposées. Et la récente affaire de Miss Sénégal en est une parfaite illustration. C’est alors que l’enfant issu de son viol va sur ses 5 mois que Fama Dione, Miss Sénégal 2020, et sa maman ont trouvé les ressources nécessaires pour dénoncer le calvaire vécu par la jeune fille. Et plusieurs jours après la dénonciation, difficile de dire si une plainte a été introduite par la famille dont, selon les dires de Fama Dione, le père ne voudrait pas d’une action en justice.
La campagne des 16 jours d’activisme démarre tous les ans le 25 novembre, qui marque la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Selon les chiffres de Onu Femmes, en 2020, 35% des femmes ont subi, au moins une fois, des violences physiques et ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ou d’une autre personne. La même source indique que chaque année, 137 femmes sont tuées par un membre de leur famille. «Des chiffres alarmants», selon la directrice Afrique de l’Ouest et du Centre d’Onu Femmes, Mme Oulimata Sarr. Au Sénégal, les enquêtes montrent que 24% des femmes de 15 à 49 ans sont excisés avant 15 ans et que le 1/3 des filles est marié avant 15 ans, avec des zones de fortes prévalences atteignant 60% à Kolda, Tamba et Matam. Outre les violences sexuelles et pratiques culturelles néfastes, les femmes subissent des violences économiques, notamment des refus de payer la pension ou refus de prise en charge. La pauvreté et une structure sociale patriarcale qui favorise la domination des hommes sur les femmes, l’analphabétisme et la méconnaissance de leurs droits et l’absence de la culture de la dénonciation, sont quelques-unes des raisons à cette forte prévalence. Et souligne Mme Sarr, «les 16 jours d’activisme sont un moment de mobilisation, qui permet de mettre le sujet en avant, même si le travail se fait au quotidien pour changer les normes sociales».
Plusieurs activités sont prévues durant ces journées de mobilisation, à travers tout le pays. Le Groupe Daara J Family, qui soutient la mobilisation, a présenté une nouvelle production Women, qui dénonce les violences faites aux femmes. Le clip a été diffusé hier, à l’occasion du petit déjeuner de presse organisé par Onu Femmes
DIANE LE GOFF : EMANCIPER PAR L’ELECTRICITE
Transition énergétique au travers de l'insertion professionnelle de la jeunesse et des femmes
SenePlus : Quel est le lien entre transition énergétique et insertion professionnelle des femmes ?
Diane Le Goff : Le monde de l’énergie présente de nombreux défis et opportunités notamment dans les pays africains qui font fassent à plusieurs niveaux de transformations.
Les villes grandissantes nécessitent des compétences à tous les niveaux de la chaîne de valeur énergétique (activités liées à la production, distribution, consommation) où les femmes sont peu représentées. De manière générale, les métiers de l’énergie sont une opportunité pour acquérir des compétences de long terme et accéder à l’emploi.
Dans les zones rurales du continent où l’accès à l’énergie est un enjeu, la précarité énergétique touche les femmes en premier lieu car elles sont les premières utilisatrices dans les foyers. Majoritairement responsables des tâches domestiques, le déficit énergétique rend leur travail pénible, long et coûteux. Elles contribuent par ailleurs largement aux activités économiques mais souvent de façon informelle et peu reconnue. Or, l’accès à l‘énergie et le bon écosystème d’accompagnement soutiennent l’autonomisation économique et sociale des femmes, à travers l’accès à de nouvelles compétences et la création d’activités génératrices de revenus. Par exemple, via le déploiement de sources d’énergies solaires, elles peuvent entreprendre dans la vente de produits ou de services énergétiques (lampes solaires, solar home system etc.) ou encore travailler sur l’installation des mini réseaux. Lorsque l’accès à l’énergie permet l’électrification de nouveaux moyens de production (moulin, décortiqueuse, séchage des aliments etc.) elles peuvent aussi développer de nouvelles activités économiques dans leurs villages.
Pouvez-vous nous donner des exemples de projets concrets initiés en Afrique ?
Schneider Electric est largement présent en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Nigeria, Ghana etc.) et sur le reste du continent. Le groupe suit avec attention le développement des pays, afin d’y déployer ses solutions de gestion et d’efficacité énergétique. Comme partout dans le monde le groupe porte aussi une attention particulière aux réalités économiques et sociales locales, et nous pensons que l’Education est un vecteur essentiel pour prendre part aux enjeux de la transition énergétique.
Par exemple, avec l’ONG Plan International nous collaborons sur un projet ambitieux autour de la formation et de l’entrepreneuriat des femmes dans les énergies renouvelables. Le Mali, le Sénégal et le Niger sont les trois pays cibles, deux centres de formation ont été appuyés par pays pour accompagner techniquement des femmes entrepreneurs principalement dans le domaine de l’énergie solaire. L’objectif sur 5 ans dans les 3 pays, est de former 7 000 femmes dans les métiers de l’énergie et de faciliter la création de 4 650 petites et moyennes entreprises. Plusieurs activités sont menées en parallèle : sensibilisation pour créer un contexte favorable, accès au crédit ou encore renforcement des capacités générales et techniques.
En Côte d’Ivoire, nous travaillons sur un projet similaire avec International Rescue Committee. Nous avons renforcé 4 centres de formation dans le pays dont deux spécialisés dans la formation professionnelle et l’accompagnement des femmes vers l’accès à l’emploi. Ici, les bénéficiaires, 750 femmes sur 5 ans, sont formées pendant 6 mois à l’électricité puis peuvent bénéficier d’un accompagnement vers l’auto-emploi si elles le souhaitent.
Aujourd’hui, le groupe déploie ce programme de soutien à la formation et à l’entrepreneuriat dans 27 pays du continent Africain, avec une soixantaine de partenaires et a déjà impacté plus de 20 000 bénéficiaires.
Vous êtes Young Leader de la French-African Foundation : quelle plus-value en retirez-vous dans votre action en faveur du développement ?
La French African Foundation porte dans son ADN originel le développement inclusif et durable. Elle vise à offrir une vraie résilience des pays africains confrontés aux effets du changement climatique. Or, accompagner l’insertion professionnelle des femmes, via les énergies renouvelables, comme je le fais chez Schneider Electric, et encourager leur représentation dans les discussions liées à la transition énergétique est à 100% dans cette dynamique.
D’un point de vue opérationnel, les séminaires des Young Leaders sont l’occasion de nous réunir entre des dizaines de profils aux parcours variés. Stimulés par les ateliers et conférences, nous nous nourrissons de nos expériences respectives. C’est en faisant cette expérience de la richesse et de la diversité du continent que nous allons parvenir à amplifier notre impact.
PECHE ARTISANALE, LES FEMMES FORMÉES AUX TECHNIQUES DE PLAIDOYER
Une session de formation aux techniques de plaidoyer d’une durée de deux jours se tient depuis mardi matin à Saly Portudal (ouest), à l’intention des membres du Réseau des femmes de la pêche artisanale du Sénégal (REFEPAS).
Saly-Portudal, 23 nov (APS) – Une session de formation aux techniques de plaidoyer d’une durée de deux jours se tient depuis mardi matin à Saly Portudal (ouest), à l’intention des membres du Réseau des femmes de la pêche artisanale du Sénégal (REFEPAS).
Elle est organisée par le projet ‘’Feed the future’’-‘’Dekkal Geej’’, une initiative des Etats-Unis d’Amérique, mise en œuvre par l’ONG Winrock.
Le but de la session de formation est de contribuer au ‘’renforcement de la demande et de l’engagement des intervenants pour la gestion d’une pêche plus durable, responsable et équitable’’.
Selon Mamadou Dabo, du projet ‘’Dekkal Geej’’, il s’agit d’‘’accroître’’ les capacités d’influence des acteurs de la pêche sur les politiques publiques au Sénégal, grâce au renforcement de celles des acteurs locaux en matière de plaidoyer.
En renforçant les compétences des femmes, ‘’nous voulons leur permettre d’avoir tous les outils nécessaires pour être en mesure de discuter avec les autorités et les autres décideurs politiques, pour une meilleure prise en charge de la pêche artisanale et une gestion durable de la ressource halieutique’’, a expliqué M. Dabo.
La présidente du REFEPAS, Diaba Diop, a salué la tenue de cette session de formation qui, selon elle, est venue à son heure.
‘’Nous estimons que cette session de formation aux techniques de plaidoyer est venue à son heure, dans un contexte d’implantation massive d’usines de production de farine de poisson qui, pour la plupart, utilisent les petits pélagiques. Pour un kilogramme de farine, il faut cinq kilogrammes de poisson, ce qui pose problème’’, a-t-elle souligné.