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27 novembre 2024
Femmes
PÔLES EMPLOI ET ENTREPRENEURIAT
Les 46 nouveaux coordonnateurs techniques recrutés pour gérer, avec les préfets, les pôles emploi et entrepreneuriat des jeunes et des femmes démarrent leurs activités lundi, a annoncé le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle
Saly-Portudal (Mbour), 11 sept (APS) - Les 46 nouveaux coordonnateurs techniques recrutés pour gérer, avec les préfets, les pôles emploi et entrepreneuriat des jeunes et des femmes démarrent leurs activités lundi, a annoncé le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’insertion, Dame Diop.
’’Le Sénégal vient encore de franchir un grand pas dans la prise en charge de la question de l’emploi des jeunes’’, a indiqué, vendredi, M. Diop lors de la clôture d’une session de formation au profit des jeunes.
Selon lui, le Sénégal dispose d’une population très jeune avec plus de 75% de sa jeunesse âgés de moins de 35 ans.
’’Les pôles emploi et entrepreneuriat sont une nouvelle création du président de la République, Macky Sall. Il faudra alors faire preuve d’anticipation, de rigueur, d’innovation et d’imagination pour pouvoir accompagner cette nouvelle dynamique que le Sénégal a prisé’’, a fait valoir Dame Diop.
D’après lui, dans le cadre du programme d’urgence, ’’xeuyou ndaw gni’’, d’un coût de 450 milliards de francs CFA dont 150 milliards de francs CFA pour 2021, le président Macky Sall a décidé de créer le pôle emploi et entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes au niveau de chaque département du pays.
Ces structures sont coordonnées par le préfet , secondés par des jeunes qui sont les coordonnateurs techniques, avec l’ensemble des structures qui s’activent dans la question de l’emploi, de l’entrepreneuriat, de l’employabilité et de financement des jeunes.
’’Le chef de l’Etat a voulu répondre à l’invite dès jeunes qui, lors du Conseil présidentiel sur l’emploi des jeunes, avait un ensemble de positions et de disposions pour accompagner, mais avait sollicité les jeunes’’, a-t-il expliqué.
Le ministre a soutenu qu’il est fondamental de comprendre comment se rapprocher davantage des jeunes.
’’Il était donc question pour le ministère de l’emploi, de la Formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’Insertion de recruter 46 jeunes à raison d’une personne par département pour animer ces pôles aux côtés des préfets. Et faire en sorte que ceux-ci soient formés sur comment l’Administration sénégalaise est organisée’’, a expliqué M. Diop.
Pour ces jeunes, le président de la République a décidé qu’ils aient des contrats de travail de deux ans renouvelable sur la base d’une évaluation exhaustive et objective, a souligné le ministre.
’’Pour ceux qui donneront des résultats, nous allions créer une émulation positive dans ce groupe de jeunes. Nous avons décidé d’affecter des quotas en termes de financement, de formation et d’accompagnement’’, a dit le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion.
Selon lui, il faudra alors faire preuve d’anticipation, de rigueur, d’innovation et d’imagination pour pouvoir accompagner cette nouvelle dynamique que le Sénégal a prise.
Pour Dame Diop, ces coordonnateurs techniques ont une ’’responsabilité historique et fondamentale de mener à bien cette mission’’.
Il a rappelé que c’est au nom de l’équité sociale et territoriale que le président Sall a décidé de la territorialisation desdits pôles.
AÏSSATA TALL SALL PRÔNE UNE MEILLEURE GESTION DE LA MIGRATION
Dakar, 11 sept (APS) - La ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Me Aïssata Tall Sall a appelé, samedi à à Dakar, à une meilleure gestion de la question de la migration.
"Je reste cependant convaincue que cette réduction de la migration n’est que temporaire, car tant qu’il y aura des Nations, il y aura des migrations. Qu’on le veuille ou non elles continueront, car elles font partie de la vie. Il ne s’agit pas de les empêcher, mais de mieux les gérer", a-t-elle dit.
La ministre présidait la cérémonie d’ouverture de la 6ème édition du Forum panafricain sur les migrations (PAFOM) ouverte à Dakar.
Elle a souligné que les migrations ne sont pas un jeu à somme nulle, "mais un jeu où il ne devrait y avoir que des gagnants".
Le thème de cette édition qui se tient à Dakar pendant deux jours est : ’’Renforcer la gouvernance de la migration de la main d’oeuvre en Afrique dans un contexte de crise pour accélérer le développement socio-économique et l’intégration continentale’’.
Aïssata Tall Sall appelle les experts de la lutte contre les migrations à réguler ce phénomène pour éviter les raccourcis et la stigmatisation du travailleur migrant considéré surtout en temps de crise comme la source des malheurs des pays d’accueil.
"C’est là tout l’enjeu de travailler à une meilleure gouvernance du travail", a-t-elle déclaré.
La ministre a souligné dans son discours la complexité du terrorisme qui est souvent évoqué dans certaines sphères de la migration.
"En réalité de nombreux migrants ont fait face à cette réalité, d’autres ont été influencés voire instrumentalisés par des mouvements terroristes au cours de leur parcours migratoire. C’est donc dire que ces deux préoccupations sont fondamentalement liées", a soutenu l’avocate.
Cette sixième édition du PAFOM est organisée par la Direction des sénégalais de l’extérieur en partenariat avec l’Organisation internationale de la migration (OIM) et l’Union africaine (UA).
Le Sénégal va présider ce forum pendant un an après l’Égypte.
par Ndeye Khaïra Thiam
L’AVORTEMENT MÉDICALISÉ EN CAS DE VIOL OU D’INCESTE DOIT ÊTRE AUTORISÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - User de discours pseudo-scientifique pour servir des desseins rétrogrades à l’endroit des femmes qui risquent leur vie ou sinon la perdent, pour ne pas avoir à subir une grossesse monstrueuse, est un procédé extrêmement dangereux
L’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste au Sénégal, une réponse sociale, sanitaire, éthique et humanisée dans un cadre juridique clair et sur des bases réellement scientifiques.
En prenant connaissance, une nouvelle fois, d’articles de « religieux » habitués à soutenir l’insoutenable dans les médias sociaux et traditionnels et de l’annonce d’une conférence de presse de diverses organisations islamiques, nous avons été troublés de constater l’usage fallacieux d’une rhétorique pseudo-scientifique, non adossée à un état actuel de la science et spécieuse qui tend à égarer un public non averti. Cela en même temps qu’une volte-face, à peine surprenante, de certains de ces messieurs qui pourtant avaient marqué, à la télévision, leur besoin de reconnaissance, leur désir ardent d’être sollicités dans les instances de réflexion et leur volonté de travailler avec l’Association des Juristes Sénégalaises et la Task force créée par l’État du Sénégal et constituée de diverses organisations féminines. De plus, nous avons été stupéfait.e.s que ces messieurs s’en prennent de manière totalement diffamatoire aux féministes qui n’ont pas grand-chose à voir avec les associations féminines engagées dans la Task force. Nous les mettons au défi de nous citer un nom de féministes sénégalais.e.s connu.e.s, reconnu.e.s et confirmé.e.s par leurs pairs impliqué.e.s dans les instances de la Task force. Sauf à admettre qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent concernant le féminisme et un organisme de l’État. Dans ce cas, le principe de prudence qui préside à toute prise de parole publique de personne ayant un minimum de crédit leur reste impénétrable, comme les voies du Seigneur manifestement. En même temps, comment pourrait-il ne pas l’être pour des personnes ignares se prétendant objecteurs de conscience d’une morale sexuelle préislamique ? Cela nous donne à voir à minima de l’amateurisme et de l’inconscience ou à maxima, une volonté délibérée, de jeter en pâture les féministes et à en faire le point de mire de la haine et de la vindicte populaire. Dans ce cas, ils devront pouvoir aussi répondre de tout ce qu’il adviendra des féministes sénégalais.e.s dans l’espace public, à partir de ce jour.
Pour rappel, Mame Mactar Gueye (MMG), face caméra et sans pressions d’aucune sorte, à partir de la 38e minute d’une émission, publiée le 28 août 2020, par le site seneweb.com et animée par Mme Maria Diop, consacrée à l’avortement médicalisé, a admis la gravité des situations de viols et d’incestes suivis de grossesse chez les jeunes filles mineures. Qu’au surplus, il dit lui-même qu’il était impensable de laisser prospérer des grossesses de petites filles tout juste pubères (9 ans) et victimes d’inceste ou de viol du fait de l’immaturité de leur corps. Le même veut se fendre, aujourd’hui, d’une « synthèse de recherches d’équipe », dont il dit n’avoir aucun mérite personnel, alors que pourtant son laïus bégayé au micro pendant plus 30 interminables minutes, reprend sa rhétorique habituelle et fallacieuse, en conférence de presse, pour nous dire tout à fait le contraire et jouer à manipuler l’esprit des populations en agitant des images d’horreur d’aspiration de fœtus âgés de plus de 3 mois, puisque suffisamment formé pour distinguer une « bouche ». Or, par définition, l’avortement sous quelques formes que ce soit est l’expulsion du fœtus avant qu’il ne soit viable.
En ce qui concerne l’avortement médicalisé demandé par la Task force, donc l’État du Sénégal, il s’agit au mieux d’expulser à l’aide de pilule abortive un amas cellulaire de moins de 5 cm et âgé de moins de 9 semaines au maximum. Au pire, il sera procédé à une aspiration d’un fœtus de 12 à 14 semaines maximum, selon le délai légal qui sera retenu au Sénégal. Dans un cas comme dans l’autre très largement en dessous de la limite de viabilité d’un fœtus fixée par l’OMS à 22 semaines et à un poids de 500g. Par ailleurs dans une volonté d’égarer le public, d’insulter leur intelligence et de jouer avec leurs émotions, ce monsieur fait sciemment l’amalgame entre avortement médicalisé, interruption médicale ou thérapeutique de grossesse, IVG et avortement clandestin.
Par souci de pédagogie, nous allons reprendre ces différents concepts et les éclaircir. Par définition, une « fausse couche » est un avortement spontané d’un fœtus non viable. Une interruption médicale ou thérapeutique de grossesse (IMG) est décidée par le corps médical et les patientes dans le cas où la grossesse menace la vie de la mère, ou parce que l’embryon ou le fœtus est atteint de malformations telles, qu’il n’a aucune chance de survie ou que ce dont il est atteint est incurable. L’IVG repose sur le principe du droit des femmes à disposer de leur corps et se décide, uniquement par celle-ci, dans un cadre légal clairement défini et avec des procédures d’encadrement médical. Il s’agit d’un parcours de soin avec des rendez-vous médicaux et psychologiques dans des délais spécifiques définis par la législation des pays qui l’autorisent. Ce qui n’est ni le cas du Sénégal ni ce qui est demandé par la Task force. Il y a en sus un référencement à des services de planning familial, pour ne pas faire de l’IVG, un mode de contraception ; contrairement à ce qu’affirme MMG qui manque cruellement de renseignements sur ce qui se fait dans ce domaine dans tous les pays qui autorisent l’IVG. Mais comme au Sénégal parler de ce que l’on ne maîtrise pas est un sport national, eh bien voilà le résultat !
L’avortement clandestin est celui qui se fait en dehors du cadre légal prévu. Ce que l’AJS et les autres associations féminines ont porté à la connaissance de tous et spécialement de l’État pour que ces infractions cessent et qu’il n’y ait pas qu’une réponse pénale appliquée sans humanité. L’avortement clandestin peut s’avérer extrêmement dangereux du fait des conditions d’asepsie qui ne sont pas toujours au rendez-vous puisqu’elles ne sont optimales que dans un bloc opératoire. De plus, il n’y a pas d’anesthésie ou de sédatif proposé à ces femmes qui de ce fait endurent des douleurs inhumaines, des chocs émotionnels qui peuvent remettre en cause l’intégrité physique et psychique du sujet avec des manifestations somatiques incontrôlables dont l’acmé est la mort. Le matériel utilisé peut causer de graves dommages au corps de la femme et en particulier à son appareil uro-génital avec un risque de mort par hémorragie. Cela est majoré par les conditions matérielles qui ne permettent pas d’interventions d’urgence. Au surplus, ces avortements ne sont pas correctement suivis en « post-op » puisqu’aucun traitement antibiotique n’est administré pour éviter toutes formes d’infection ni même les immunoglobulines pour les femmes de groupe sanguin Rh négatif. Ce qui accroît le nombre potentiel de suites défavorables aux femmes, dont la mort à distance de l’opération, par septicémie par exemple (CAD empoisonnement du sang par des agents infectieux endommageant tout ou partie des organes et entraînant la défaillance de ceux-ci puis la mort). Pour finir, la surveillance de l’état psycho-affectif de la femme comme l’évaluation de son état mental au cours de l’avortement et par suite ne sont pas effectuées par des spécialistes du psychisme humain (psychiatres ou psychologues cliniciens). C’est aussi pourquoi on ne peut prévenir ni des bouffées délirantes aiguës, ni les psychoses puerpérales, ni les dépressions du post-partum qui peuvent avoir des répercussions médico-légales graves.
MMG cite dans sa diatribe, un court métrage d’un médecin « repenti » dit-il, le Dr Nathenson datant de 1984. Peut-on se repentir d’un crime qu’on n’a pas commis (puisque l’avortement n’en est pas un) ? Par ailleurs en dehors de citer des références datant des années 80 MMG semble oublier d’actualiser ses sources puisque la science est dynamique et évolue sans cesse. À moins que MMG veuille aussi immobiliser la science dans un hors temps, ce qui dénote davantage chez lui, d’une volonté de tuer la vitalité de la recherche scientifique. Mais soit ! À toutes fins utiles, nous rappelons que le journal Libération du 25 octobre 1985 publiait un article dans lequel ce documentaire américain était qualifié comme « un document délirant dans sa pseudo scientificité, sa misogynie, son racisme, l’invraisemblable violence et stupidité qu’il véhicule. Il repose sur le principe classique du chantage affectif, du terrorisme intellectuel et du discours totalitaire. » (R. Braidotti, 1985 « Le cri silencieux ou l’art de la fœtus-graphie », in revue GRIF, n°32, pp147-149). L’article publié par Braidotti traite, en outre, ce film de pornographie médicale avec recours au viol symbolique du corps maternel par un œil pervers et avide de nous dévoiler les tréfonds du corps d’une femme. « Une haine infinie des femmes, une haine sans fond ». De plus ce film, d’extrême droite a permis d’argumenter la thèse du grand remplacement soutenue, de nos jours, par Zemmour en France. C’est être donc tombé bien bas que de récupérer des arguments racistes et rétrogrades d’extrême droite pour tirer à boulets rouges sur des femmes noires, sénégalaises, particulièrement démunies. Puisqu’on le sait, la critique féministe l’ayant démontré, que cette question de l’avortement remet sur la table la lutte des classes. En effet, les féministes relèvent le fait que celles qui sont le plus impactées par ce retard de l’application de la loi sont les femmes démunies financièrement et socialement et non les bourgeoises qui continueront à se faire avorter dans des conditions optimales puisqu’elles ont de quoi se le payer.
C’est en considération de la totalité de ces risques, en vue de préserver une vie humaine par le choix éthique de sauver la femme plutôt qu’un fœtus non encore viable, dans le but de mettre toutes les femmes sur le même pied d’égalité parce que toutes les vies comptent autant celle de la bourgeoise que de la prolétaire, dans le but de se conformer à la loi, y compris le Protocol de Maputo signé et ratifié et qui est supranational (comprenez au-dessus de la loi nationale) que la Task force travaille de concert avec l’État, des associations féminines et des personnalités singulières de la société civile (influenceurs, journalistes, experts, etc.). Ces associations ne demandent pas une avancée du droit avec l’octroi de nouveaux droits, mais un respect de la législation en vigueur dans toute la CEDEAO et une harmonisation des droits qui nous sont d’ores et déjà conférés par le Protocol de Maputo. Donc l’agitation et le pseudo-activisme de ces associations (en retard sur leur temps comme toujours) sont nuls et non avenus. Il ne sert strictement à rien à l’heure actuelle si ce n’est d’encombrer l’espace médiatique, nous saouler de paroles inutiles en diffusant de fausses informations et agiter la haine des femmes qui gangrène notre société. Cela pose, de plus, la question de la sincérité de leurs engagements, de l’intérêt et de la pertinence de leurs propos. Cela décrédibilise l’image et l’autorité des guides religieux érudits, respectables et respectueux de la vie humaine et des textes sacrés qu’ils maîtrisent. Cela questionne encore quant à l’objectif poursuivi par ce monsieur bien versatile qui surfe sur la polémique pour exister sur la scène publique. Lequel n’a bien souvent d’intérêt que pour ce qui tourne qu’autour du sexe ou de la sexualité de jeunes gens, mais plus rarement, voire jamais, ne concerne les faits de harcèlements sexuels de rue, d’agressions sexuelles, de viols d’incestes ou de pédophilie commis au Sénégal et qui y sont légions. Pourtant, ce n’est pas faute d’être tagué sur les réseaux sociaux lors de médiatisation de ces problèmes hautement plus graves qu’un décolleté, qu’une cuisse à l’air ou qu’une vague accolade. Alors à quoi joue ce monsieur et dans quoi entraîne-t-il d’autres personnes qui peuvent sans doute jouir du bénéfice du doute quant à leurs objectifs affichés ? On peut à juste titre s’interroger sur les objectifs poursuivis par cet homme et quels sont les lobbies derrière autant de versatilité. « Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis », nous direz-vous, comme le veut l’adage. Pourtant, aujourd’hui la chose est plus grave. En effet, le recours au discours pseudo scientifique pour servir des desseins rétrogrades et meurtriers à l’endroit des milliers de femmes qui, chaque année, risquent leur vie ou sinon la perdent, pour ne pas avoir à subir une grossesse monstrueuse issue de viol et d’inceste, est un procédé de manipulation extrêmement dangereux, qui devrait mobiliser l’appareil d’État ainsi que nos guides religieux qui font autorité depuis des décennies et qui n’ont aucunement besoin que de basses considérations matérielles dictent leur prise de parole publique.
Ndeye Khaïra Thiam est psychologue clinicienne, criminologue, féministe radicale sénégalaise.
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UNE BEAUTÉ ANGÉLIQUE, UNE FORCE DE LA NATURE
Venue au monde avec des malformations, Houleymatou Dia a pu se mettre sur ses pieds grâces à de multiples opérations. A 28 ans, elle n’a pas la taille de son âge. Mais Houleymatou demeure une force de la nature aux ambitions imparables ou presque.
Venue au monde avec des malformations, Houleymatou Dia a pu se mettre sur ses pieds grâces à de multiples opérations. A 28 ans, elle n’a pas la taille de son âge. Mais Houleymatou demeure une force de la nature aux ambitions imparables ou presque.
Dans cette vidéo, la jeune sénégalaise qui rêve d’être présentatrice télé, actrice, mannequin ou encore modèle photo se raconte sans complexe aucun. Malgré son handicap, elle déborde d’énergie à vous couper le souffle. D’ailleurs Houleymatou ne se sent pas handicapée dès lors que ses facultés intellectuelles sont intactes, voire alerte.
S’il lui est arrivé parfois de s’apitoyer son propre sort au point de verser des larmes, elle a la joie de vivre et est déterminée dans ce qu’elle veut. Houleymatou surtout transmet surtout sa motivation aux autres. Découverte d’une femme
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LE VISAGE DE LA REINE DU POP-CORN POIVRÉ, PIMENTÉ ET PIMENTÉ-POIVRÉ
Les pop-corn habituellement faits soit du sel, soit du sucre Nathalie Manga a eu l’idée d’explorer d’autres saveurs à cette confiserie prisée par les enfants et les grands. Réticents au départ, les consommateurs ont finalement adopté cette innovation
Étudiante, Nathalie Manga a eu l’idée de se lancer dans l’entrepreneuriat, notamment dans le domaine de l’agroalimentaire et de la mode. SEN’Pop, Prod’Access sont ses deux initiatives. Elle entend conduire patiemment ses projets sur fonds propres sans recourir aux banques avec leur taux d’emprunt onéreux. Dans cet entretien avec AfricaGlobe tv, la jeune entrepreneure décline ses projets, l’innovation qu’elle y apporte notamment dans la préparation des Pop-corn.
Traditionnellement, cette friandise est connue avec deux saveurs sucrée ou salée. Mais la jeune diplômée du centre africain d’études supérieures en gestion (CESAG) a exploré d’autres saveurs. Elle en est ainsi parvenue à offrir 9 saveurs différentes à cette confiserie grâce à certaines épices bien connues.
Réticents au départ, les consommateurs ont finalement adopté cette innovation apportée au pop-corn qui agrémente leur cérémonie de baptême, mariages ou tout autres événements de réjouissances. Pour ce qui est de la mode elle s'active dans la production des sacs avec pour leitmotiv la valorisation des tissus africains.
L’OMBRE DES FEMMES LEADERS SUR LES FUTURES LEADERS EN DEVENIR
Sans tambours ni trompettes, l’association Shine to Lead est en train d’apporter une touche qualitative à la promotion des jeunes filles en Sciences au Sénégal. Le programme doit son succès en partie à des femmes dévouées, modèles et inspirantes
Sans tambours ni trompettes, Shine to lead/Jiggen Jang Tekki est en train d’apporter une touche qualitative à la promotion des jeunes filles en Sciences au Sénégal. Le mentorat occupe une place prépondérante dans cette initiative. Sans les femmes dévouées, professionnelles, modèles et inspirantes, l’initiative n’aurait pas pu réussir à mener à bien ses programmes et avoir des résultats escomptés. En effet, ce sont ces figures tutélaires qui assure un autre travail personnalisé en termes de conseils, de coaching à leurs filleuls tandis que l’équipe de management de STL fournit les moyens matériels et financiers. Dans la présente interview, les deux co-responsables du programme de mentorat, Ndèye Fatou Diagne, ingénieure Travaux au Consortium d’Entreprises (CDE) pour le chantier de l’extension de l’usine de la Société Africaine de Raffinerie (SAR) et Mame Khady Diouf, experte dans le domaine de la négociation, de la médiation et du dialogue dans le processus de paix expliquent à AfricaGlobe.net comment fonctionne le programme de mentorat. Elles sont les deux piliers du mentorat à Shine to Lead. Alors qu’au début l’initiative a misé sur les professionnelles basées exclusivement au Sénégal, il est vite apparu que même depuis l’étranger, l’on peut assurer fort bien cette charge en faveur des lycéennes. Sélectionnées sur la base de la performance, les lauréates de Shine to Lead, le temps passant, deviennent quelque part des filles adoptives de leurs mentores.
AfricaGlobe.net : Quel est l’objectif du volet mentorat de Shine To Lead/Jiggen Jang Tekki?
Mame Khady Diouf : Le volet mentorat de Shine to Lead a pour objectif d’accompagner les jeunes filles lauréates sur les plans social et scolaire. Les mentores s’engagent à soutenir les lauréates, à faire le suivi avec elles et à les conseiller sur tous les plans. Les mentores doivent s’engager à rencontrer leurs mentorées pour échanger sur leurs progrès scolaires, être en contact avec leurs mentorées au moins une fois par semaine par téléphone ou message – fixer des objectifs académiques avec les mentorées et prendre des mesures pour les atteindre, agir en tant que ressource et guide, mettre en place un accompagnement personnalisé conduisant à leur réussite académique, personnelle et sociale en leur donnant les outils pour développer, entre autres, une estime de soi et une confiance en soi positive. Par ailleurs, les mentorées doivent participer au programme, aux formations, aux camps de vacances et aux webinaires. Elles doivent aussi être assidues dans leurs cours et s’appuyer sur leurs mentores pour avoir les meilleures chances de réussir tant sur les plans personnel, académique et social.
AfricaGlobe.net : Quels sont les critères sur la base desquels les mentorées sont choisis ?
Fa Diagne : Les mentorées doivent avoir une moyenne au-dessus de 13/20, en classe de Seconde à la Terminale, et doivent être dans des conditions désavantageuses pour leur épanouissement scolaire. Concernant la dernière cohorte de l’année 2020-2021, nous avons choisi les élèves les plus assidues de notre grand programme de cours de vacances et de développement du leadership 2020 première édition, qui ont rejoint la cohorte de l’année 2019-2020.
AfricaGlobe : Pourquoi STL a décidé d’élargir sa liste de mentores au-delà du Sénégal ?
Fa Diagne : Au départ, nous ne recherchions que des mentores résidants au Sénégal, à cause de la proximité demandée pour tisser des liens avec leur mentorée. Mais avec l’arrivée de la COVID-19 et des restrictions imposées par le gouvernement pour lutter contre la propagation, les mentores de la cohorte 2019-2020 n’ont pas pu se voir physiquement, et donc, elles ont été dans l’obligation de s’adapter aux appels vidéo et aux messages textes. Vu que cette méthode a été efficace, nous avons décidé d’élargir les lieux de résidence des mentores à l’international.
AfricaGlobe : Que pensent en général les mentores Shine to Lead et jusqu’où sont-elles prêtes à accompagner l’initiative ?
Fa Diagne : Les mentores saluent l’initiative de Nayé Bathily, et pensent que c’est une initiative très inspirante qui va fortement contribuer à l’évolution de notre pays en coachant les futures leaders. Elles sont toujours prêtes à aider, et pleines de ressources et d’enthousiasme à l’idée de participer au développement du Sénégal. Elles participent aux webinaires de Shine To Lead (les Shine To Lead Talks) en tant que modératrices ou invitées, communiquent leurs idées pour des activités ou encore pour l’amélioration de l’initiative lors des réunions organisées par la coordination.
AfricaGlobe.net : Les mentores sont-elles tenues de parler de temps en temps de leur propre parcours, leurs expériences à leurs mentorées afin de les inspirer, voire les stimuler à en faire autant ou plus ?
Fa Diagne : Effectivement. C’est pour cela que l’on essaie de faire «un matching» basé sur la profession des mentores et l’ambition future des mentorées. Vu l’intérêt commun, cela permet de créer un premier lien entre elles. Dans le cas contraire, l’expérience et le parcours de la mentore dans le monde professionnel et académique sont toujours un plus afin de guider la mentorée dans le choix de sa future carrière.
AfricaGlobe.net : Peut-on dire qu’en fin de compte les mentorées finissent, dans une certaine mesure, par être des filles adoptives de leurs mentores ?
Fa Diagne : Bien sûr, les mentorées deviennent des filles ou encore des petites sœurs. Et c’est le but. Les liens deviennent si forts qu’elles peuvent devenir un membre à part entière de la famille de la mentore. Celles qui habitent à l’étranger auront plus de mal vu qu’elles n’auront pas forcément l’opportunité de voir leur mentorée aussi fréquemment qu’une mentore résidant au Sénégal, mais cela reste une question de volonté.
AfricaGlobe.net : Il y a eu de potentiels mentores approchées qui n’ont pas donné suite à la requête parce que cela implique pour elles des responsabilités ?
Mame Khady Diouf : Nous n’avons pas eu de désistement de potentielles mentores du fait du niveau de responsabilité, mais plutôt des mentors qui étaient déjà engagés, mais à cause de leur emploi du temps, elles n’ont pas pu se consacrer à leur mentorées et ont préféré céder leurs responsabilités à d’autres. Certaines mentores sont parfois incompatibles avec leur mentorées et nous analysons la situation pour voir si elles ne doivent plus faire partie du programme ou si nous devons leur assigner de nouvelles mentores. Il faut comprendre qu’être mentore requiert d’être disponible pour sa mentorée, c’est un engagement assez conséquent.
AfricaGlobe : Quelles sont les ambitions à long termes de Shine to lead/Jiggen jang Tekki pour l’accès et le maintien des jeunes filles à l’école
Mame Khady Diouf : Shine to Lead a pour ambition effectivement l’accès et le maintien des jeunes filles à l’école. A travers nos différents programmes et initiatives, nous encourageons les jeunes filles à persévérer et à continuer dans les filières scientifiques dans lesquelles elles sont. Nous organisons différents webinaires thématiques pour qu’elles puissent avoir confiance en elles, qu’elles sachent qu’elles seront soutenues par leurs mentores pour pouvoir continuer leurs études. Nous envisageons de continuer à vulgariser notre action sur le plan national, d’échanger et de collaborer avec les entités en charge de l’éducation nationale.
AfricaGlobe : Est-ce que Shine to lead a des garde-fous pour préserver ces lauréates des mariages forcés ou même des grossesses précoces dont sont malheureusement victimes parfois des lycéennes et qui freine leur évolution ?
Mame Khady Diouf : Nous n’avons pas de garde fous à proprement dit mais tout passe par la communication. Nous mettons en confiance nos lauréates et leur réaffirmons notre disponibilité à les écouter. Leurs mentores sont également présentes pour les soutenir sur plusieurs plans. Nous avons des webinaires qui abordent plusieurs thématiques dont celles-ci. Nous insistons sur le fait que leurs études sont primordiales. Les mentores sont également appelés à échanger avec les parents de ces jeunes filles et nous sommes convaincus que si ces questions étaient soulevées, les mentors réaffirmeraient notre conviction de voir nos lauréates étudier dans les meilleures conditions possibles.
Propos recueillis par Fred ATAYODI – (AfricaGlobe Dakar)
PROTECTION DES FEMMES CONTRE LES VIOLENCES DOMESTIQUES
Deux experts de la Banque mondiale évaluent les lois nationales
La loi est-elle efficace pour protéger les femmes contre les violences ? C’est à cette interrogation qu’Asif Islam, économiste principal et Augusto Lopez-Claros, Directeur exécutif du Forum sur la gouvernance mondiale, ont essayé de répondre. Ces derniers ont d’ailleurs estimé à environ 4 400 milliards de dollars le coût économique des sévices effectués contre les femmes dans les ménages.
La pandémie de COVID-19 a empiré la situation des femmes victimes de violences domestiques. A en croire deux experts de la Banque mondiale, les appels aux lignes d’assistance téléphonique pour les victimes ont augmenté. Asif Islam, économiste principal et Augusto Lopez-Claros, Directeur exécutif du Forum sur la gouvernance mondiale, estiment ainsi qu’il est difficile de mesurer le coût réel de ces violences conjugales, car elles ont des conséquences physiques et mentales qui peuvent subsister très longtemps. Pour autant, soulignent-ils, du point de vue purement économique, le coût de la violence domestique est estimé à environ 4 400 milliards de dollars, soit 5,2 % du PIB mondial, une somme colossale à tout point de vue. Et la hausse des appels de détresse a ainsi poussé ces experts à se demander si les lois sur la violence domestique peuvent protéger les femmes.
Selon Asif Islam et Augusto Lopez-Claros, il y a une relation entre la présence d’une législation sur les violences conjugales et le taux de mortalité des femmes. « Nos travaux montrent que la législation sur la violence domestique joue un rôle effectif. Selon notre hypothèse la plus prudente, ces lois sont associées à une diminution du ratio de mortalité des femmes par rapport aux hommes d’environ 2,27 % de sa valeur moyenne, ce qui se traduit par des centaines de milliers de vies de femmes sauvées », indiquent-ils dans leur étude publiée sur le site de la Banque mondiale. Non sans faire état de la difficulté à trouver des données sur les violences conjugales.
A les en croire, ces informations sont rarement collectées et lorsqu’elles le sont, elles sont fragilisées par le sous-signalement dont ces faits font l’objet. Par conséquent, disent-ils, dans le cadre de leur approche globale, ils ont opté pour des données sur la mortalité qui sont très largement documentées.
Ainsi, déclarent-ils, après avoir complété leurs résultats en analysant les données de l’OMS sur la violence domestique pour 73 pays, ils confirment la conclusion selon laquelle l’existence d’une législation pénalisant la violence domestique est corrélée à une baisse des violences conjugales. En définitive, ils affirment que les femmes représentent environ la moitié de la population mondiale. Et que les lois et les institutions qui améliorent le bien-être des femmes méritent d’être considérées avec une attention prioritaire. «Nos recherches indiquent que l’existence d’une législation sur les violences conjugales peut avoir sauvé de nombreuses vies, peut-être même des millions sur la période étudiée », renseignent-ils.
Il s’agit là d’un progrès remarquable en soi, et qui s’accompagne probablement de bénéfices économiques, laisse-t-il entendre. Bien entendu, ces experts soutiennent que la législation ne règle pas tout et elle doit être envisagée comme un effort parmi d’autres pour protéger les femmes. Au fil du temps, concluent-ils, les lois qui visent à dissuader les comportements nuisibles ou à renforcer des effets positifs contribuent à faire évoluer les normes sociales et, à ce titre, elles constituent un aspect important d’une stratégie globale pour sauver des vies.
TIMO-TIMO, PLONGÉE DANS LA MYSTIQUE FÊTE DES FILLES
Le « Iyamb » est une fête exclusivement dédiée aux filles célibataires et sans enfant chez les Bediks. Cet héritage culturel a survécu au temps à Iwol, village juché sur une colline, à 485 mètres d’altitude, dans l’arrondissement de Bandafassi
Le « Timo-Timo » ou le « Iyamb » est une fête exclusivement dédiée aux filles célibataires et sans enfant chez les Bediks. Cet héritage culturel a survécu au temps à Iwol, village juché sur une colline, à 485 mètres d’altitude, dans l’arrondissement de Bandafassi. La pratique connaît encore de beaux jours et mobilise, tous les deux ans, dans un intervalle de quatre ans, des centaines de filles. Chants, danses, rites traditionnels, en compagnie des masques « Doukouta », rythment cet évènement qui se tient sur quatre jours.
Début août, sur la route d’Iwol, par un temps pluvieux d’un ciel grisâtre qui a fini d’envelopper Kédougou et environs. Après 22 kilomètres de route parcourus à bord d’une moto, nous voilà au pied de la colline Iwol sur lequel est posé le village bedik du même nom, à 485 mètres d’altitude par où on accède par des sentiers accidentés. Au bout de trois minutes de marche, on transpire déjà à grosses gouttes. Alors que le chemin est encore long. En effet, il faut une demi-heure de marche, entrecoupée de pause d’une à deux minutes, pour enfin arriver au sommet de ce relief. Aller à la découverte du « Timo-Timo », fête réservée aux filles célibataires et sans enfant, demande un effort physique et mental.
À notre arrivée, au petit soir, alors que le soleil se dirigeait vers le couchant, facile à observer à cet endroit, nous retrouvons le groupe de jeunes filles se dirigeant vers l’ultime étape de la cérémonie. Sous un grand arbre, dernière ligne de démarcation entre les filles et la foule, elles dansent et chantent avec des porteurs de masques traditionnels. Des chansons qui disent : « je n’ai qu’à danser puisque l’année prochaine je ne sais pas si je serai encore là ». Nul ne peut aller au-delà de ce point. Ni les femmes, encore moins les hommes, à l’exception des filles et des gens masqués ainsi que le chef coutumier ou son représentant chargé de faire la traduction entre les filles et les masques qui ont un langage différent de la langue locale. Un langage que seuls les initiés sont capables de comprendre et de traduire. La fête concerne uniquement les filles célibataires et sans enfant d’un certain âge. Tout un mystère, un secret tourne autour de cette fête. « C’est une cérémonie qui s’appelle « Iyamb » ou « Timo-Timo » et qui se déroule pendant l’hivernage. Elle se passe pendant deux années successives avant une pause de deux ans. Par exemple, si on la tient cette année et l’année prochaine, il faudra attendre deux ans de plus pour la tenir à nouveau pendant deux ans de suite, et ainsi de suite. Seules les jeunes filles de trois ans à 20 ans environs, célibataires et sans enfant, sont autorisées à y participer. On interdit aux femmes enceintes d’y participer parce qu’on ne sait pas quel enfant elle porte. Imaginez si c’est un garçon qu’elle porte, par exemple, alors que c’est une danse interdite aux hommes et qui concerne uniquement les jeunes filles ! », explique Jean Baptiste Keïta, chargé de l’organisation. En clair, ce sont les hommes qui organisent la fête même s’ils n’y prennent jamais part, si ce n’est y assister à l’image des autres visiteurs et invités.
Au milieu du village, une case érigée sert uniquement à l’occasion de cette fête. N’y entrent que les filles concernées par le rite du « Timo-Timo ». Mais encore, faut-il qu’elles s’habillent ou se voilent en blanc avant d’accéder à la case ou est aussi conservée la bière destinée aux personnes qui désirent boire. L’évènement est un grand moment de retrouvailles et de festivités.
Chants, danses, corvées et pratiques secrètes
« C’est une fête qui commence un lundi à partir d’un endroit secret connu seulement des filles, du chef coutumier et des masques. À leur retour de cet endroit, les filles et les femmes dansent et chantent sous le gros baobab du village. Le mardi, toute la journée, c’est uniquement les jeunes filles qui dansent. Le mercredi, on fait une corvée au champ du chef de village. Le jeudi, c’est la fête « gninguinata » qui signifie la clôture de la fête en Bedik », détaille Jean Baptiste Keïta.
Le jeudi, jour de notre arrivée, coïncidait donc avec la dernière étape du Timo-Timo. L’ambiance est à son maximum. Depuis le matin, les filles dansent sur la place publique avec grande ferveur. Pour la quatrième et dernière étape, seules les filles de plus de 10 ans chantent et dansent. Une tradition bien ancrée chez les Bedik et qu’ils perpétuent depuis toujours. « Ces filles sont issues de différents villages et elles sont des centaines. Ce sont des fêtes de jouissances aussi. Les seuls masques qui sont autorisés à sortir à cette occasion sont appelés ‘’Doukouta’’ », fait comprendre Jean Michel Karfa Keïta, membre du comité d’organisation.
Avec des tresses entrelacées de perles, les filles en mini-pagnes et des perles autour des hanches, dansent et chantent avec les masques. Les femmes quant à elles sont chargées de tresser, d’accompagner et d’orienter les filles. Elles chantent aussi à certaines étapes avec elles. Hélène Camara, habitante du village, a vu sa jeune fille y prendre part. Elle revient sur les préparatifs. « À l’approche de la fête, les femmes cherchent de l’argent de gauche à droite pour payer les accessoires à leurs filles et pour pouvoir les tresser, car ce n’est pas chaque femme qui sait faire les tresses dédiées à la cérémonie. Tous les villages environnants viennent à Iwol pour y assister. Les invités arrivent la veille, le dimanche », confie-t-elle. Et Hélène se réjouit d’avoir vu sa fille participer à cet évènement. « Nous sommes très satisfaits de voir nos filles participer à cette fête. Nous sommes parfois soucieuses de ne pas voir nos filles bien terminer la fête. Nous laissons aussi nos champs pendant cinq jours pour l’organisation de cette fête. Notre rôle, c’est de puiser de l’eau, préparer pour nos familles, faire leur linge et les surveiller », renchérit-elle. Cette fête, Hélène la connait très bien. « Depuis 30 ans, je participe à l’organisation de cette fête. Il y a un peu de changement. Maintenant, avec la modernité, il y a une évolution dans l’habillement par exemple », souligne-t-elle.
Au crépuscule, les jeunes filles, en file indienne, regagnent le village après l’ultime étape où on les avait perdues de vue. De là où elles étaient, elles seules savent ce qui s’y est passé. Pour conclure le « Timo-Timo », elles chantent et dansent à nouveau sur la place publique avant de se disperser, en gardant, chacune, le secret de leur ultime étape en mémoire et pour toujours. C’est la condition pour participer au prochain « Timo-Timo », du moins pour celles qui seront toujours célibataires et sans enfant.
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L'AMOUR À L'ÉPREUVE DES CASTES
Être éperdument amoureux d’une femme, tomber sous les charmes d’un homme sans pouvoir l’épouser pour des questions de classe ou de rang social, fait encore recette dans certaines familles sénégalaises.
Le système des castes a la peau dure au Sénégal du 21è siècle au point d’empêcher, casser les amours les plus folles. Être éperdument amoureux d’une femme, tomber sous les charmes d’un homme sans pouvoir l’épouser pour des questions de classe ou de rang social, fait encore recette dans certaines familles sénégalaises. Mais de plus en plus certaines voix s’élèvent pour rejeter, voire braver ces pratiques d’un autre âge.
La confrérie layenne, par exemple, récuse cette hiérarchisation de la société, mettant l’égalité entre les êtres humains au-dessus de tout. La position des layennes est conforme à la prescription de leur guide qui veut que tous soient mis sur le même piédestal alors que le système des castes fait quelques victimes. Dans ce reportage réalisé en 2016, France 24 fait une immersion dans le monde très particulier du système de caste. Regardez la vidéo !
ELECTIONS LOCALES DE JANVIER PROCHAIN, CECI PORTE LE COMBAT DES FEMMES
Le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) a mis sur pied un important programme de financement, soutien et conseil aux femmes, pour avoir le maximum d’entre elles à la tête des collectivités locales, lors des joutes électorales de janvier
Le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) a mis sur pied un important programme de financement, soutien et conseil aux femmes, pour avoir le maximum d’entre elles à la tête des collectivités locales, lors des joutes électorales de janvier prochain.
Au Sénégal, le pourcentage de femmes maires et présidentes de conseil départemental demeure très faible. Selon les statistiques, il y a 15 femmes maires sur 557, soit un pourcentage de 2,69 % et deux femmes présidentes de conseil départemental sur 45, soit 4,44 %.
Il faut cependant constater qu’il y a eu des avancées, lors des élections locales de juin 2014. Le taux national de présence des femmes dans les collectivités locales a connu une évolution, cette année-là, comparée aux élections de 2009. Le pourcentage est passé de 15,9 % en 2009, à 47 % en 2015, soit 14 000 femmes sur 29 787 élus.
Au vu de cette situation, deux défis majeurs sont à relever. Il s’agit, d’une part, de maintenir croissante cette évolution notée en 2014 ; d’autre part, de travailler à l’effectivité de la loi sur la parité, en agissant sur ses goulots d'étranglement.
Ainsi, le projet Voix et leadership des femmes au Sénégal (VLF-Sénégal) compte apporter sa contribution à l’amélioration de la participation politique des femmes, lors des élections locales prévues en janvier 2022, à travers différents mécanismes dont le fonds rapide et réactif.
Selon la spécialiste en droit des femmes et plaidoyer dans ledit projet piloté par le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), l’objectif recherché est de contribuer à une participation politique massive des femmes, lors des élections locales en janvier 2022, à travers l’appui à des initiatives innovantes, grâce au Fonds rapide et réactif. Le budget, selon Cécile Diatta Senghor, est estimé à 30 millions F CFA et est financé par le Canada.
Le projet intervient sur tout le territoire national. Il est divisé en quatre axes régionaux que sont : l’axe Ouest, qui regroupe les organisations de la région de Dakar ; l’axe Nord-Ouest, qui polarise les régions de Thiès, Saint-Louis, Matam et Louga ; l’axe Centre, qui regroupe les régions de Fatick, Kaolack, Kaffrine et Diourbel ; et l’axe Sud - Sud-Est regroupant les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Tambacounda et Kédougou.
‘’Pour une gestion efficace et efficiente du fonds, un comité de sélection et de gouvernance est mis en place au niveau de chaque axe régional d’intervention du projet. Chaque comité travaille également à l’élaboration ainsi qu’à la validation du mécanisme de gouvernance du fonds. Ce mécanisme comprend le processus de demande de fonds, la sélection des bénéficiaires, celui du transfert des fonds, le suivi de leur utilisation efficace et efficiente, ainsi que le processus de partage de bonnes pratiques et de leçons apprises. Pour cette présente socialisation, le fonds sera orienté vers le financement d’initiatives promouvant la participation politique des femmes aux élections locales prévues en janvier 2022’’, renseigne Mme Senghor.
Elle ajoute : ‘’Les femmes restent largement absentes de la sphère politique, souvent en raison de lois, de pratiques, de comportements et de stéréotypes sexistes discriminatoires, et parce qu’elles ont un faible niveau d’éducation, qu’elles n’ont pas accès aux soins de santé et qu’elles sont beaucoup plus touchées que les hommes par la pauvreté.’’
En plus des contraintes, souligne-t-elle, il y a un changement important dans le Code électoral, à savoir l'élection au suffrage universel direct pour les élus locaux qui, jusqu’ici, étaient élus par les conseillers municipaux. Cette disposition, poursuit-elle, si elle n’est pas prise en compte immédiatement, pourrait réduire considérablement le nombre de femmes maires ou présidentes de conseil départemental, dans la mesure où elles sont rarement en tête des listes électorales.
Le financement n’est pas destiné à l’organisation des meetings
Néanmoins, précise-t-elle, la participation égalitaire des femmes à la vie politique joue un rôle central dans le processus général d’avancement des femmes et d’un développement durable fondé sur l’élimination des inégalités, comme déjà souligné dans les recommandations de la Plateforme d’action de Beijing, à savoir la participation égalitaire des femmes dans la prise de décision n’est pas seulement une exigence de justice ou de démocratie, mais doit être considérée aussi comme condition nécessaire pour que les intérêts des femmes soient pris en compte.
Ainsi, sans la participation active des femmes et l’incorporation de leurs perspectives dans tous les niveaux de prise de décision, les objectifs d’égalité, de développement et de paix durable ne pourront pas être poursuivis. Il ne sera pas question, selon elle, de les financer pour des meetings, mais aussi de les assister sur le plan technique à travers des conseils et autres.