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29 novembre 2024
International
LE TOURISME PAYE LE PRIX DE LA CRISE ÉLECTORALE
Annulations en cascade, fermetures de chantiers, emplois menacés... C'est tout un pan de l'économie sénégalaise qui vacille. De Kédougou à Saly, plongée au coeur des destinations désertées malgré les atouts intactes du terroir
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 10/03/2024
D'après un reportage du quotidien français Le Monde, la crise politique née du report de l'élection présidentielle en février a durement impacté le secteur touristique, deuxième pourvoyeur de devises du pays.
"Il faut sauver la saison touristique avant qu'il ne soit trop tard !", alerte Moussa Yero Dansokho, gérant de trois hôtels trois étoiles à Kédougou, dans l'article. Depuis l'annonce du report, son activité s'est effondrée, avec une perte sèche de 70 millions de francs CFA (106 714 euros). D'ordinaire, sa clientèle internationale et familiale afflue pour profiter du parc national du Niokolo-Koba. "Quand ils ont vu les images des manifestations, les clients étrangers ont annulé", déplore-t-il.
Le secteur de la chasse, manne importante pour l'hôtelier de janvier à avril, a également été durement touché. Sur 47 réservations en février, seule une dizaine a été maintenue. "Quand un amateur de chasse annule un séjour de quinze nuitées, c'est l'équivalent de 2 300 euros qui s'envolent", explique M. Dansokho dont l'établissement emploie 50 personnes.
Sur la Petite Côte aussi, les professionnels du tourisme tirent la sonnette d'alarme. À Saly, station balnéaire prisée des Français et Dakarois, Boubacar Sabaly gère un hôtel quatre étoiles qui a perdu sa clientèle internationale en février. "Même s'il n'y a pas eu de violences à Saly, le climat de tension effraie les étrangers", déplore-t-il.
Au niveau national, le président de l'Association des professionnels de l'hôtellerie et de la restauration estime à 30% le taux d'annulation des réservations d'hôtels en février. L'hôtellerie d'affaires de Dakar a aussi connu une baisse drastique de son taux de remplissage, autour de 15% contre 85-90% habituellement selon le directeur du Terrou Bi.
Le secteur touristique, qui doit déjà se relever de la pandémie de Covid-19 et des émeutes de 2021 et 2023, craint des faillites si la crise politique persiste. "Combien de temps pourrons-nous tenir ?" s'inquiète le directeur du Terrou Bi, qui emploie 700 personnes.
Au-delà du tourisme, ce sont les perspectives de croissance du pays, estimées à plus de 8%, et les projets d'exploitation du pétrole et du gaz qui pourraient être compromis si les incertitudes politiques perdurent, analyse le journal.
LE CALENDRIER ÉLECTORAL EST LANCÉ
Avec la publication du calendrier des opérations, c'est un décompte méticuleux qui s'engage, où chaque jour compte. Des formalités administratives aux résultats validés, retour sur les principales lignes directrices fixant le cadre du vote
Le Sénégal prépare activement les élections présidentielles du 24 mars 2024. Le calendrier détaillé des opérations électorales a été publié afin d'organiser au mieux chaque étape du processus.
"Quinze jours avant le scrutin, le 8 mars 2024, les candidats devront notifier leur identité et celle de leur suppléant à la CNRV et à la CDRV", stipule l'article L.O 142 du Code électoral.
Autre date clé, le 13 mars, soit 10 jours avant le vote: "Notification, au préfet ou au sous-préfet, de l'identité des mandataires dans les lieux de vote (07 mandataires/par candidat et par lieu de vote)", comme le précise l'article L.71 du Code électoral.
La campagne prendra fin officiellement le 23 mars à minuit, conformément à l'article L.O 129.
Le jour J, le 24 mars, les sénégalais seront conviés aux urnes sous la supervision des autorités territoriales, selon le décret n°2024-700.
Les résultats provisoires au niveau départemental seront publiés "au plus tard le 26 mars à minuit" par la CDVD, d'après l'article L.99.
La CNRV procèdera ensuite à "la proclamation provisoire des résultats au niveau national le 29 mars à minuit", ajoute ce même article.
Les éventuels recours pourront alors être déposés "dans les soixante-douze heures suivant" cette annonce, comme le prévoit l'article 15 de la Constitution.
Le Conseil constitutionnel sera chargé de statuer sur les réclamations et de valider les résultats définitifs, conformément à l'article 35. Enfin, le président du Conseil procèdera à leur publication au Journal officiel, en application de l'article L.O 143 du Code électoral.
LES GRANDES RÉFORMES DE DIOMAYE PRÉSIDENT
Suppression du poste de Premier ministre, élection du vice-président, création d'une monnaie nationale: tour d'horizon des propositions de la coalition pour moderniser les structures étatiques et dynamiser l'économie
La coalition Diomaye président a décliné, samedi, son offre programmatique en perspective de l’élection présidentielle du 24 mars prochain, lequel est essentiellement axé sur le renouveau institutionnel avec en toile de fond l’élection d’un vice-président devant entrainer la suppression du poste de Premier ministre et la création d’une monnaie nationale.
Dans cet optique d’engager une réforme profonde des institutions, “nous mettrons fin à la concentration des pouvoirs entre les mains du président en instituant sa responsabilité, sa révocabilité, son obligation de rendre des comptes“, a par exemple expliqué, le président du mouvement des cadres patriotes en procédant à la présentation du programme politique qui tient sur 55 pages.
Daouda Ngom a évoqué dans cette perspective, leur engagement à instaurer le poste de vice-président élu en tandem avec le président de la République et la suppression du poste de premier ministre“.
Selon l’universitaire, le projet politique de la coalition Diomaye président qui a été présenté devant des leaders de l’opposition comme l’ancienne Premier ministre Aminata Touré, vise essentiellement “le renouveau institutionnel et l’engagement africain, l’économie endogène et la souveraineté alimentaire”.
Il a aussi parlé d’un volet consacré au “capital humain et à la qualité de vie”, “le développement des sciences et des infrastructures durables”, “la sécurité nationale et le rayonnement international”.
Outre la transformation du Conseil constitutionnel en Cours constitutionnelle, Daouda Ngom s’est aussi attardé sur la question de la transparence dans les affaires publiques en parlant de la réforme de l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption, “qui ne sera plus rattaché à la présidence de la République”.
A ce titre, il a déclaré que “le mode de désignation du président de l’OFNAC se fera par appel à candidatures”.
Sur les questions économiques, le président du mouvement des cadres patriotes insiste sur leur engagement à créer “une seule et unique banque publique d’investissement du Sénégal pour rationaliser les dispositifs et mécanismes d’investissements qui existent dans le pays”.
“Nous généraliserons l’utilisation des langues nationales dans le système d’éducation et de formation, comme recommandée par les assises sur l’éducation et la formation, en capitalisant les expérimentations probantes afin d’en faire des langues objet et medium d’enseignement”, a-t-il poursuivi en parlant du programme éducation de leur coalition.
Concernant la santé, il a proposé la création d’une couverture sanitaire universelle (CSU) au de la couverture médicale universelle (CMU), qui va permettre de généraliser “l’assurance maladie à toutes les personnes handicapées titulaires de la carte d’égalité des chances”.
La création d’une monnaie nationale
Sur les questions de politique étrangères du Sénégal avec ses voisins, la coalition “Diomaye président” a proposé la création de lignes maritimes régionales et sous régionales : Dakar-Mauritanie – Dakar Gambie – Ziguinchor – Guinée, Dakar – Cap Vert, a dit Daouda Ngom.
Selon lui, ce programme qui prévoit également le renforcement de la liaison maritime Dakar- Ziguinchor et la création d’une flotte Dakar-Saint-Louis, sera porté par la mise en place d’un lycée d’enseignement maritime technique dans une zone navigable.
La réalisation de ce programme politique se fera avec “la réforme fiscale et douanière, la renégociation des contrats et des conventions miniers, hydrauliques, le transfert de la diaspora et le partenariat public-privé”, informe M. Ngom
Il a aussi parlé de la création d’un “fond de développement spécifique géré par la banque publique, la création d’une monnaie nationale, la mobilisation des ressources naturelles et les investissements directs étrangers”, comme modes de financement de l’économie sénégalaise.
L'AFRIQUE ENTRAVÉE DANS SES AIRS
Entre politiques restrictives des Etats, taxes dissuasives et coûts exorbitants des billets, prendre l'avion sur le continent relève du parcours du combattant. Pire, ces entraves pénalisent aussi le commerce et les échanges économiques
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/03/2024
Alors que le transport aérien est un moyen crucial pour le développement économique et les échanges sur le continent africain, de nombreuses barrières limitent encore son essor. C'est ce que révèle une enquête du journal Le Monde et de l'AFP sur les politiques protectionnistes et les taxes qui rendent les voyages aériens en Afrique particulièrement onéreux.
Les "droits de trafic" restreints sont l'une des principales entraves selon les experts. Ces droits, accordés par les Etats de manière parcimonieuse, déterminent le nombre de liaisons directes et la fréquence des vols entre les pays. Or, selon une étude de l'Association du transport aérien international (IATA) menée en 2021 à la demande de l'Union africaine, seuls 19% des 1.431 liaisons possibles entre les 54 pays de l'UA bénéficiaient d'un vol direct hebdomadaire minimum. "Ces restrictions limitent considérablement le maillage du réseau aérien africain", déplore Linden Birns, consultant dans le secteur cité par Le Monde et l'AFP.
Les "mécanismes protectionnistes" mis en place par certains pays pour favoriser leurs compagnies nationales sont également pointés du doigt. "Ils entravent la concurrence et font grimper les prix", selon M. Birns. Résultat, comme le déplore l'analyste aéronautique Guy Leitch dans les colonnes du journal, "le trafic aérien est tellement cher en Afrique qu'il ne se développe pas et que les lignes restent mal desservies".
Pour s'en convaincre, il suffit de comparer le coût d'un trajet en Afrique avec son équivalent européen. Comme le relatait en mars 2024 le consultant Moses Munga, rencontré à l'aéroport de Nairobi alors qu'il attendait son vol pour le Ghana : "Les déplacements en Afrique sont très difficiles (...) Le coût d'un voyage est très élevé". Entre Libreville et Bangui, sur une distance similaire à Paris-Madrid, il faut compter 9 heures de vol et 1.000 dollars, contre 2 heures et cinq fois moins cher en Europe.
Outre ces restrictions, les "taxes très élevées" sur le transport aérien en Afrique et le coût du kérosène, souvent 30% plus cher du fait des capacités de raffinage limitées sur le continent, contribuent à la cherté des billets, souligne Robert Lisinge, de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique. Pourtant, nombre de projets de libéralisation du secteur ont été lancés, à l'image du Marché unique des transports aériens africain (SAATM) en 2018, mais "il reste beaucoup de restrictions", note M. Lisinge.
Cette situation pénalise également le commerce intra-africain selon les experts. Comme le témoignait dans les colonnes du Monde Moses Munga, consultant au BTP, "quand on a trouvé un client et qu’on établit son devis, on doit inclure le coût élevé du voyage. (...) Tout le monde n’est pas en mesure de l’assumer et on doit [parfois] abandonner certains contrats". Or le désenclavement du continent et les échanges économiques nécessitent le développement des liaisons aériennes, dans une Afrique où "les liaisons routières sont relativement mauvaises" et les réseaux ferroviaires peu développés, comme le résume Robert Lisinge.
Une étude de l'IATA de 2014 citée par l'enquête montrait ainsi qu'une libéralisation du transport aérien dans douze pays génèrerait 1,3 milliard de dollars d'activité économique supplémentaire et 155 000 nouveaux emplois. Autant de bénéfices que les entraves actuelles freinent encore.
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LE RÊVE DÉÇU DES 100 000 LOGEMENTS
Face à l'urgence, Macky Sall avait lancé en 2019 en grande pompe son plan d'infrastructures sociales. Mais sur le terrain, le bilan est désastreux : prix trop élevés, objectifs non tenus, désenchantent les ménages
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/03/2024
Cinq après son lancement en grande pompe par le président Macky Sall, le programme "100 000 logements" apparaît comme un échec. Destiné à répondre à la crise du logement qui frappe de plein fouet le Sénégal, avec un déficit estimé à 350 000 logements au niveau national dont 150 000 pour l'agglomération de Dakar seule, ce plan n'a toujours pas tenu ses promesses.
C'est ce que révèle une enquête menée par le journal Le Monde dans la commune de Bambilor, l'une des principales zones devant bénéficier du programme. "L'objectif était d'offrir des logements à partir de 10 millions de francs CFA (environ 15 200 euros) aux faibles revenus, et notamment aux travailleurs de l’informel", rappelle le quotidien. Pourtant, sur place, le constat est sans appel : "Cinq ans après le lancement, moins de 2 000 logements ont été construits, selon la Société immobilière du Cap-Vert (Sicap) et souvent vendus plus chers que ce qui était promis".
L'enquête du Monde révèle ainsi les failles d'un projet phare de Macky Sall, qui devait répondre à l'urgence sociale mais peine encore à tenir ses engagements cinq ans après son lancement en grande pompe. Une désillusion supplémentaire pour les centaines de milliers de Sénégalais dans l'attente d'un toit.
ALIOU CISSÉ RECONDUIT À LA TÊTE DES LIONS
"Le comité exécutif renouvelle au sélectionneur national de football sa confiance et l'engage à poursuivre sa mission en vue de l'atteinte des objectifs à venir, à savoir la qualification pour la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2026"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/03/2024
La Fédération sénégalaise de football (FSF) a annoncé ce vendredi le renouvellement du mandat d'Aliou Cissé à la tête de l'équipe nationale du Sénégal, selon une information rapportée par l'AFP. Le sélectionneur âgé de 47 ans a été reconduit "jusqu'à la Coupe du Monde 2026", a fait savoir le comité exécutif de la FSF dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux.
"Le comité exécutif renouvelle au sélectionneur Aliou Cissé sa confiance et l'engage à poursuivre sa mission en vue de l'atteinte des objectifs à venir, à savoir la qualification pour la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2026", a déclaré le vice-président de l'instance, Seydou Sané, cité dans le communiqué. Une marque de confiance accordée à Aliou Cissé malgré l'élimination prématurée du Sénégal dès les 8e de finale de la récente CAN 2023, battu par la Côte d'Ivoire.
Présent à la tête des Lions de la Teranga depuis 2015, Aliou Cissé a marqué l'histoire du football sénégalais en remportant la CAN 2021 au Cameroun, offrant au pays sa première étoile africaine. Il avait auparavant mené le Sénégal en finale de l'édition 2019, perdue face à l'Algérie. Sous sa direction, les champions d'Afrique pointent actuellement à la 17e place du classement FIFA, leur deuxième meilleur classement derrière le Maroc (12e).
Par Yoro DIA
BREVES CONSIDERATIONS SUR L’EXCEPTION SENEGALAISE
Après la présidentielle, il faudra chasser les juristes du temple et laisser la place aux économistes, aux financiers, à la Fintech, pour voir comment faire de notre pays le prochain Dubaï
Commençons par des constats de bon sens. Au moment où la mode en Afrique est au coup d’Etat et à la «suspension» de la Constitution, notre démocratie ridiculise encore une fois les théoriciens du coup d’Etat inéluctable et épate le monde par sa vitalité, avec un Président qui se soumet humblement aux décisions du Conseil constitutionnel. Deuxième constat, dans un pays où l’Etat et le président de la République se soumettent aux décisions du Conseil constitutionnel, où des juges annulent des décisions de l’Etat ou le condamnent souvent, si l’opposant Sonko ne s’était pas cru audessus des lois et avait eu la sagesse de déférer aux convocations des juges pour des affaires strictement privées, on aurait pu éviter des dizaines de morts. On ne peut que le constater pour le regretter, même si l’air du temps est à l’apaisement et l’amnistie qui est avant tout une magnanimité du président, parce que l’insurrection a été définitivement vaincue. Sonko est en prison depuis des mois et nos frères égarés de l’ex-parti Pastef se réapproprient les vertus de l’opposition légale, à l’image du Pds dont c’est la principale arme depuis sa création.
La magnanimité présidentielle est un investissement pour l’avenir parce que comme on dit chez nous, Sénégal ben bopla ken manouko khar niar. Le Président investit dans l’avenir parce qu’il estime qu’il est de son devoir de poser les jalons de la réconciliation, parce que l’émergence, qui est à portée de vue et de main, ne peut être atteinte que dans la stabilité. Le président de la République n’a rien à gagner dans l’amnistie à titre personnel. L’amnistie ne peut être donc pour lui, encore moins pour les Forces de l’ordre comme le présentent les partisans de la négation du Sénégal, dont la manipulation est l’essence du projet. Ceux qui commencent à s’agiter pour présenter l’amnistie comme un projet pour protéger le Président, visent en réalité nos Forces de défense et de sécurité, qu’ils cherchent depuis toujours à discréditer, s’ils ne les poussent pas insidieusement à la désobéissance
La tentative, pour ne pas dire la fanfaronnade de Branco à la Cpi fut vaine. La presse devrait d’ailleurs s’intéresser à la suite que la Cpi a réservée à cette douce plaisanterie de Branco. Ceux qui veulent discréditer, s’attaquer à l’honneur de nos Fds qui ont vaillamment combattu et vaincu l’insurrection, continuent par d’autres moyens le travail de ceux qui s’attaquaient à l’Armée quand elle menait le combat vital contre la partition et la sécession du pays. Quand la Police et la Gendarmerie françaises répriment des émeutes en banlieue, ou la Police américaine un assaut sur le capitole, c’est un classique maintien de l’ordre. Chez nous, quand des émeutiers calcinent des bus remplis de monde avec des cocktails Molotov, incendient l’université, attaquent des postes de gendarmerie ou des centrales électriques, leur faire face est un crime qui doit aller à la Cpi. En matière de maintien de l’ordre, c’est aussi vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. N’eussent été le courage et le professionnalisme des Forces de l’ordre, le Sénégal aurait sombré et notre pays aurait perdu ce qu’il a de plus précieux : son statut d’exception.
Pas de rupture anticonstitutionnelle, un Etat qui, comme le roseau, peut plier mais ne rompt pas. Les rentiers de la tension et le «parti de l’étranger» qui s’empressent de jeter en pâture à l’international, nos officiers et commissaires de police, sont très cohérents dans leur logique de négation du Sénégal. Après avoir perdu la bataille de l’insurrection sur le terrain, ils veulent prendre une revanche à l’international en dénigrant nos Fds qui interviennent dans des missions de l’Onu et qui font notre fierté, à l’image du Capitaine Mbaye Diagne au Rwanda. De tels hommes, si dévoués à notre pays et à ses valeurs, méritent notre respect. Aucun Sénégalais ne doit accepter qu’on déshonore ceux qui ont sauvé, parfois au prix de leur vie, le pays de la partition et récemment de la plus grande insurrection de notre histoire. Bien que l’heure soit à l’apaisement, les rentiers de la tension et le «parti de l’étranger» doivent comprendre que mettre les Fds hors de portée des querelles politiciennes est une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir. Le projet de négation du Sénégal n’est rien d’autre qu’un vaste complot qui vise à détruire les fondements de l’exception sénégalaise comme une Armée républicaine, îlot de démocratie et de stabilité, d’où cette campagne de presse internationale qui donne au Sénégal une couverture inversement proportionnelle à son poids sur l’échiquier mondial, avec un Sénégal qui concurrence la guerre à Gaza par sa couverture médiatique. Le complot est voué à l’échec. Nos institutions sont solides et notre système démocratique robuste, parce que reposant sur des traditions démocratiques plus que centenaires. L’Assemblée vote une loi, le Président prend un décret, le Conseil constitutionnel tranche, et le Président se soumet humblement, alors que la mode est à la suspension de la Constitution en Afrique.
Quoi de plus banal dans une démocratie, au-delà d’être une preuve de vitalité de la démocratie dont le plus grand ennemi est l’apathie, selon Tocqueville. Le parti de l’étranger et ses bailleurs qui veulent punir le Sénégal pour son refus des injonctions civilisationnelles (intransigeance sur la question Lgbt) et politiques (refus de s’aligner sur les questions géopolitiques), n’auront pas gain de cause parce que ce projet de négation du Sénégal est à la marge et compense sa faiblesse politique et sociologique par une campagne de presse internationale et une manipulation devenue l’essence d’un «Projet». Le président de la République et le Conseil constitutionnel ont dégonflé la bulle de la tension. Ce n’est point un miracle et donc n’a surpris que ceux qui, depuis l’étranger, projettent des idées reçues sur l’Afrique, où ils pensent que chaque fois qu’il y a une crise politique, la solution est soit dans le coup d’Etat ou la «révolution», et oublient que le Sénégal est une exception parce qu’il a des institutions solides et que nous n’avons pas attendu le discours de Obama à Accra pour le comprendre, ni le discours de la Baule pour nous ouvrir à la démocratie.
Si la finalité de la Grande Révolution américaine était la liberté et la démocratie, celle de leur Constitution était le bon gouvernement dont le moteur est la séparation et la collaboration des pouvoirs. Dans son livre, Servir l’Etat en France, en Grande Bretagne et aux Etats-Unis, Florence Dreyfus, commentant le célèbre arrêt Marbury vs Madison de 1805, écrit : «Au nom de la démocratie et de l’équilibre des pouvoirs, les présidents Jefferson et Madison refusaient en définitive de voir en la Cour suprême, organe non responsable politiquement, le gardien unique de la Charte fondamentale, ouvrant un débat sur la légitimité et le rôle du juge constitutionnel, qui se poursuit encore de nos jours…» Le Sénégal, où le juge constitutionnel se veut maintenant «régulateur», vient d’écrire un nouveau chapitre dans la longue histoire du Droit constitutionnel né du conflit entre le Président Jefferson et le juge Marshall, donnant ainsi naissance à la Justice constitutionnelle. Deux siècles après l’arrêt Marbury vs Madison, on peut légitimement se poser la question de savoir si on est encore en démocratie, dans un système politique où un juge non élu et irresponsable politiquement, décide arbitrairement à la place des élus. Ce débat, qui secoue Israël depuis des années, vient d’être ouvert au Sénégal avec un Conseil constitutionnel qui s’auto-proclame régulateur en s’appropriant les pouvoirs de la Cour Suprême, de la Cena et du président de la République en convoquant le collège électoral. En surmontant la crise par la séparation et le dialogue des institutions, le Sénégal tient son rang de grande démocratie qui réglait déjà ses contradictions politiques dans les urnes, alors que les Etats-Unis les réglaient par la guerre de sécession. Donc, en matière de démocratie, nous n’avons de leçons à recevoir de personne, car dans la résolution de notre dernière crise, la solution a été plus endogène (dialogue des institutions) qu’exogène (pression internationale), parce que le Sénégal est un Etat souverain.
Cependant, la souveraineté, au-delà de son aspect politique, doit aussi être économique. La résolution de la dernière crise montre que le Sénégal n’a aucun problème institutionnel. Jésus voulait chasser les marchands du Temple, au Sénégal, après la présidentielle, il faudra chasser les juristes du temple et laisser la place aux économistes, aux financiers, à la Fintech, pour voir comment faire de notre pays le prochain Dubaï. C’est pourquoi la question économique doit être au centre de cette campagne qui sera aussi un référendum : pour ou contre l’émergence. Sur ce plan, l’impact historique de Macky Sall sera considérable car Senghor, c’est la Nation, Diouf l’Etat, Wade l’alternance. Pour Macky Sall ce sera l’émergence qui est une nouvelle perspective historique, faisant ainsi de Wade, le dernier des anciens (Senghor, Diouf, Wade), et de Macky Sall, le premier des modernes, car l’émergence, et audelà l’économie, est aussi une forme de modernité politique parce qu’elle incarne l’ambition d’un pays.
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PENDA MBOW, L'ÉRUDITE SÉNÉGALAISE QUI BOUSCULE LES STÉRÉOTYPES
Universitaire brillante, l'ancienne ministre de la Culture a bâti sa réputation en explorant des territoires longtemps délaissés : le Moyen-Âge musulman et la condition féminine dans l'islam médiéval. Ses travaux rigoureux font autorité
Son parcours défie les conventions. Penda Mbow, professeure d'histoire émérite, n'a eu de cesse de bousculer les idées reçues sur la place des femmes et la culture africaine. Spécialiste du Moyen Âge musulman et occidental, cette pionnière sénégalaise a consacré sa vie à réhabiliter l'héritage riche et trop souvent minimisé de l'Afrique.
Dès son plus jeune âge, Penda Mbow s'est révoltée contre le prisme déformant de l'histoire enseignée, essentiellement occidentalo-centrée. Étudiante studieuse, elle décroche très vite des responsabilités au sein du ministère de la Culture. Loin de se cantonner à la théorie, elle s'engage dans la société civile via le Mouvement citoyen pour porter la voix des sans-voix.
Ses travaux de recherche, d'une rigueur académique applaudie, remettent en cause les stéréotypes tenaces sur la prétendue infériorité de la civilisation africaine. Sa thèse pionnière sur la condition féminine dans l'islam médiéval, d'abord polémique, finit par convaincre de son bien-fondé.
Ministre de la Culture en 2001, Penda Mbow ne ménage pas ses efforts pour revaloriser le rôle des femmes et la culture africaine, à contre-courant des discours dominants. Ses nombreuses distinctions internationales, dont le Prix Jean-Paul II pour la Paix, couronnent ses réalisations.
MANKEUR NDIAYE DE RETOUR AUX AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Ce haut fonctionnaire connaît parfaitement les rouages de la diplomatie sénégalaise pour avoir déjà dirigé ce département stratégique par le passé. Plongée dans le parcours atypique de cet ambassadeur polyglotte
Le diplomate Mankeur Ndiaye a été nommé vendredi soir ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, un poste qu’il a déjà occupé de 2012 à 2017.
Diplômé en 1991 de l’École nationale d’administration (Section diplomatique), Mankeur Ndiaye compte plus de 27 années d’expérience dans le domaine de la diplomatie et des affaires internationales.
Au début de sa carrière, il a été conseiller technique au cabinet du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, chargé de la coopération économique, technique et financière.
Il a aussi occupé les postes de chef de cabinet du ministre de l’Intégration économique africaine et de ministre de l’Économie, des Finances et du Plan. Au ministère des Affaires étrangères, il a été chef de la Division du personnel et des Affaires sociales et Directeur adjoint de l’administration et de l’équipement.
Mankeur Ndiaye a été Ambassadeur du Sénégal en France (2012) et au Mali (2010-2012). Il a également occupé le poste de chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères de 2003 à 2009. De 1997 à 2003, il a travaillé à la Mission permanente du Sénégal auprès des Nations Unies à New York.
M. Ndiaye a été président du Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
Il a été également Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la République centrafricaine (RCA) et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
L’ancien conseiller spécial du chef de l’Etat, a publié récemment deux ouvrages qui permettent aux lecteurs de comprendre les origines du conflit russo-ukrainien et de mieux s’imprégner des orientations de la diplomatie sénégalaise.
Le premier de ces deux ouvrages, intitulé “De l’influence de la Pérestroïka sur les relations internationales” (Panafrika, Silex, Nouvelles du Sud), est le mémoire de fin d’études présenté par l’auteur dans le cadre de sa formation à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM), promotion de 1991.
Le deuxième ouvrage est intitulé “Recueil de discours à l’ONU”. Il a également été publié par les éditions Panafrika, Silex et Nouvelles du Sud), avec Moustapha Niasse comme préfacier, lui-même ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal.
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34 MINISTRES AU NOUVEAU GOUVERNEMENT
Quels sont les grands changements opérés ? Quels visages connus font leur retour ? Qui sont les nouveaux entrants ? Réponses avec la composition de cette équipe conduite par Sidiki Kaba
Voici la composition du nouveau gouvernement composé de 34 ministres. L’équipe est dirigée par Sidiki Kaba est marquée par le retour aux affaires de trois ministres et le départ de six autres.
Aissata Tall Sall, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargée de la Bonne gouvernance et de la Promotion des droits humains
Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre de l’Intérieur
Me Oumar Youm, ministre des Forces armées
Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères
Mamadou Moustapha Ba, ministre de l‘Économie, des Finances et du Plan
Antoine Felix Abdoulaye Diome, ministre du Pétrole et des Énergies
Amadou Mansour Faye, ministre des Infrastructures et des Transports terrestres
Mame Mbaye Niang, ministre des Sports et du Tourisme
Moussa Baldé, ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’Assainissement
Mariama Sarr, ministre de la Formation professionnelle de l’Apprentissage et de l’Insertion
Oumar Sarr, ministre des Mines et de la Géologie
Samba Ndiobène Kâ, ministre de l’Agriculture de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire
Thérèse Faye Diouf, ministre de la Femme, de la Famille, de l’Equité et du Développement communautaire
Anette Seck, ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions
Marie Khemess Ngom, ministre de la Santé et de l’Action sociale
Abdoulaye Saydou Sow, ministre de l’Urbanisme du Logement et de l’Hygiène publique
Alioune Ndoye, ministre de l’Environnement du développement durable et de la transition écologique
Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises, porte-parole du gouvernement
Modou Diagne Fada, ministre des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des territoires
Aliou Sow, ministre de la Culture, des Industries créatives
Moustapha Diop, ministre du Développement industriel et des PMI
Birame Faye, ministre l’Artisanat
Pape malick Ndour, ministre de la Jeunesse de l’Entreprenariat et de l’Emploi.
Pape Sagna Mbaye, ministre des Pêches
Antoine Mbengue, ministre des Transports aériens et du Développement des Infrastructures aéroportuaires
Victorine Anquediche Ndeye, ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire
Daouda Dia, ministre de l’Elevage et des Productions animales
Moussa Bocar Thiam, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique
Gallo Bâ, ministre de la Fonction publique et de la Transformation du secteur public
Ministres délégués :
Pape Amadou Ndiaye, ministre auprès du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres, chargé du Développement des chemins de fer
Mamadou Saliou Sow, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité de proximité et de la Protection civile
Issakha Diop, ministre auprès du ministre de l’Eau et de l’Assainissement, chargé de la Prévention et de la Gestion des inondations
Aminata Angélique Manga, ministre auprès du ministre des Affaires étrangères chargée des Sénégalais de l’extérieur.