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29 novembre 2024
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LE FLOU DEMEURE SUR LA PARTICIPATION DE CERTAINS CANDIDATS
Selon Sidiki Kaba, la commission a décidé de maintenir les 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel, par respect pour leurs droits acquis. Il a néanmoins indiqué que le dialogue a suggéré un réexamen des dossiers des candidats recalés
Les participants au dialogue national ont proposé la date du 2 juin pour la tenue du premier tour de l’élection présidentielle à la suite d’un examen de plusieurs hypothèses et contraintes, a expliqué jeudi à Dakar, Sidiki Kaba, ministre de l’Intérieur et président de la commission ayant planché sur le sujet.
“Après avoir examiné toutes les contraintes, nous avons retenu la date du 2 juin, celle-ci ne rencontre aucun inconvénient, la date du deuxième tour tombant vers le 23 juin. On ne pouvait donc pas évoquer des contrainte religieuses et culturelles”’, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse.
Le ministre de l’Intérieur s’entretenait avec des journalistes deux jours après la clôture du dialogue national qui avait été initié par le président Macky Sall, préalablement au choix d’une date pour la tenue de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février.
“C’est pourquoi la date du 2 juin n’est pas un choix tiré du chapeau. Il a fallu examiner les différentes hypothèses et lever les différents obstacles avant de la retenir par acclamation”, a raconté Me Sidiki Kaba.
La commission dirigée par Me Sidiki Kaba était aussi chargée de réfléchir sur la participation des candidats à l’élection présidentielle.
”Sur ce point, nous avons retenu que les 19 candidats dont les dossiers ont été validés par le Conseil constitutionnel soient maintenus au nom des droits acquis”, a laissé entendre le ministre de l’Intérieur
Il a par contre fait savoir que les participants ont suggéré un réexamen des dossiers de candidats recalés.
S’agissant de la gestion de l’Etat après le 2 avril, Sidiki Kaba a déclaré que la deuxième commission du dialogue présidée par le ministre Ismaila Madior Fall a proposé que le président sortant reste en place jusqu’à l’installation de son successeur.
“Sur cette situation, je dois vous dire que nous sommes dans une situation inédite car la Constitution avait prévu trois cas de figure : l’empêchement, la démission et le décès’’, a analysé M. Kaba.
Le chef de l’Etat s’est engagé mercredi lors d’une réunion du Conseil des ministres à soumettre les conclusions et recommandations des travaux du dialogue national organisé lundi et mardi au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio.
Des acteurs politiques, chefs religieux, représentants de syndicats et d’organisations de la société civile et des candidats recalés à l’élection présidentielle ont répondu à l’appel du président de la République à dialoguer afin de permettre au pays de trouver les moyens de résoudre la crise politique qu’il traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel n’ont pas participé à cette rencontre, de même que plusieurs franges d’acteurs se réclamant de la société civile.
Cette décision est une des matérialisations de la crise politique que le pays traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle qui devait déboucher sur le choix d’un successeur au président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
La convocation de cette concertation est le procédé choisi par Macky Sall préalablement à la détermination d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
Il s’était notamment engagé le 16 février à “pleinement exécuter” une décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités compétentes à fixer une date pour l’élection présidentielle, après que la juridiction a constaté l’impossibilité de l’organiser le 25 février, comme initialement prévue.
Dans cette même décision, le Conseil constitutionnel a jugé “contraire à la Constitution”, l’adoption par l’Assemblée nationale, d’une loi repoussant au 15 décembre prochain la tenue du scrutin.
Cette loi parlementaire a été votée le 5 février, deux jours après que le président de la République a annoncé, lors d’un discours à la nation, l’abrogation du décret par lequel il avait convoqué les électeurs aux urnes le 25 février.
Vague de libération d’activistes et de militants politiques
En prenant cette décision, le 3 février, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
S’adressant à la nation, le chef de l’État a souhaité l’organisation d’un “dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé”.
Selon la loi électorale, il faut être de nationalité exclusivement sénégalaise pour briguer la magistrature suprême au Sénégal.
Les membres du groupe parlementaire Liberté et démocratie avaient demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les allégations de corruption et de “connexions douteuses”.
L’ouverture d’une information judiciaire a mis fin aux travaux de cette commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les accusations portées par le PDS contre des juges du Conseil constitutionnel.
Quatre personnes ont perdu la vie dans les violences qui ont émaillé les manifestations de protestation contre le report de l’élection présidentielle.
Ces victimes ont été enregistrées à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor lors de heurts ayant opposé des protestataires aux forces de l’ordre.
Ces évènements ont été suivis, quelques jours plus tard, par une vague de libérations d’activistes et de militants arrêtés dans le cadre d’activités en lien avec leur engagement politique.
par Alymana Bathily de SenePlus
MAKYAVÉLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Les membres du Conseil constitutionnel objet d’accusations de corruption - sans aucune preuve à ce jour - pourraient être acculés à la démission grâce à la nouvelle loi sur l'Ofnac
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 29/02/2024
Nous le savions déjà après cette interview spectacle du 7 Février : le président Macky Sall n’avait aucune intention d’obéir à l’injonction du Conseil constitutionnel d’organiser l’élection présidentielle dans les « meilleurs délais ».
Dès le premier jour du « dialogue » de Diamniadio, son intention de ne pas organiser l’élection avant le terme de son mandat le 2 avril 2024, puis d’assurer lui-même son intérim après s’être amnistié ainsi que ses alliés est apparue très clairement.
Un plan makyavélique prémédité et annoncé
Le « dialogue » de Diamniadio procède en fait d’un plan prémédité : il suffit pour s’en convaincre de se référer à un article de Jeune Afrique, cette plateforme de communication et d’influence de la France Afrique dont les directeurs, de père en fils, murmurent à l’oreille des chefs d’État françafricains et enregistrent leurs confidences.
L’article publié le 20 février dernier et intitulé : « au Sénégal, le dernier choix de Macky Sall », annonçait que le président de la République entend « mener des concertations politiques ….organiser l’élection la plus inclusive possible en conservant les vingt candidats validés par le Conseil mais en y ajoutant d’autres… revoir le système de parrainages …promulguer une loi d’amnistie…ce qui revient à libérer Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye…dépasser de quelques semaines cette limite (du mandat présidentiel établi par la Constitution) afin d’organiser l’élection courant mai ou juin…Une alliance pour le second tour serait scellé entre le PDS de Wade, Rewmi d’Idrissa Seck, voire Taxawu Sénégal de Khalifa Sall dans une sorte de front Républicain face à Pastef ».
C’est exactement ce que M. Macky Sall vient de nous annoncer sans fard dès le premier jour de son « dialogue » boycotté par 16 des 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel ainsi que par toutes les organisations significatives de la société civile.
C’est ce qui vient d’être confirmé en conclusion du « dialogue » : l’élection aura lieu le 2 juin, nous dit-on. Le président restera en exercice pendant trois mois après le terme de son mandat et une loi d’amnistie générale portant « amnistie générale sur des faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024 » aura au préalable été adoptée par l’Assemblée nationale.
Un plan makyavélique
Le « dialogue » a donc pleinement livré la commande de M. Macky Sall.
En outre, on lui passe la reprise complète du processus électoral pour y inclure M. Karim Wade.
Il assurera lui-même son intérim pour reprendre complétement le processus électoral en y incluant bien entendu M. Karim Wade, le candidat de l’indispensable allié qu’est devenu le PDS pour lui, tout faisant croire pour le discréditer et provoquer la scission du Pastef entre pro-Sonko et pro-Diomaye Faye qu’Ousmane Sonko souscrit à la manouvre.
Le calcul électoral non-dit est en tout cas que le Pastef ne pourra pas gagner dès le premier tour et serait battu au deuxième tour par les voix coalisées d’Amadou Ba + Karim Wade + Boun Abdallah + Idrissa Seck + Aly Ngouille Ndiaye + Mame Boye Diao et autres).
Ainsi le « système » serait sauvé.
L’autre partie du plan « makyavélique » annoncé à Diamniadio concerne la loi « d’amnistie générale » dont le président de la République a ordonné l’examen à l’Assemblée nationale dès ce jour mercredi 28 février.
Il s’agit bien entendu, sous le couvert de réhabiliter Ousmane Sonko et les militants de Pastef qui n’ont du reste jamais été jugés et condamnés pour « crimes », de blanchir ceux qui ont organisé les « nervis » et milices et armé les forces de défense et de sécurité d’armes létales et qui sont responsables de la mort d’une soixantaine de jeunes gens, de la torture et de la mutilation de plusieurs autres ainsi que de plusieurs disparitions.
Il s’agit d’une assurance-vie pour Macky Sall et pour certains de ses proches qui pourraient faire l’objet de poursuites pour crimes contre la personne du fait de leur responsabilité voire leur implication personnelle dans ces crimes perpétrés contre des Sénégalais, hommes, femmes et enfants même, au cours de ces dernières années.
Autre volet du plan « makyavélique » qui n’a cependant bien entendu pas été annoncé lors du « dialogue », c’est la « neutralisation » voire la destruction du Conseil constitutionnel s’il lui résistait.
La nouvelle loi sur l’OFNAC (Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption) dont le président dispose désormais de pouvoirs de procureur pourrait servir dans ce sens.
Les deux membres du Conseil constitutionnel qui font l’objet d’accusations de corruption (sans aucune preuve à ce jour), qui ne peuvent pas être destitués, pourraient ainsi par contre du jour au lendemain faire l’objet de harcèlements et acculés à la démission ce qui servirait de prétexte à la liquidation de l’organe juge et régulateur des élections.
Un plan qui met le Sénégal en danger
Le plan de M. Macky Sall a déjà provoqué de graves divisions au sein des institutions de la République, des partis politiques et de l’opinion publique.
L’Assemblée nationale est désormais divisée non pas strictement sur des lignes partisanes et idéologiques, mais entre partisans et adversaires de M. Macky Sall, M. Amadou Ba et de M. Karim Wade qui font face au groupe parlementaire Yewwi Wa Askan Yi qui constitue seul l’opposition.
Quant au Conseil constitutionnel, on sait comment l’accusation sans preuve de corruption de deux des sept Sages, a amené l’un des deux à porter plainte et à se mettre à l’écart de la décision d’abrogation de décret du président de la République annulant la convocation du corps électoral.
Ce qui fait que le Conseil constitutionnel est de fait relativement affaibli. D’autant que la menace de l’OFNAC plane maintenant sur lui.
Pour ce qui est du gouvernement de la République, il est de notoriété publique que la confiance n’est plus au beau fixe entre le président et son Premier ministre-candidat dont l’échine particulièrement souple a permis d’éviter jusqu’à présent un esclandre.
Des ministres du gouvernement et des proches du président de la République s’en prennent ouvertement et en public au Premier ministre dont ils raillent « le manque de charisme » et qu’on accuse même de corruption des magistrats du Conseil constitutionnel.
Les pouvoirs législatifs, judiciaires et exécutifs ont sciemment été affaiblis au moment où la défiance des populations à l’endroit du président de la République est extrême, ainsi que le montre les mobilisations populaires quasi quotidienne à travers le territoire national.
Sortir de la crise par le haut
Au sortir du « dialogue », le coup d’État de Macky Sall étant consommé, le Sénégal se retrouve dans une situation qui n’est pas sans rappeler celle prévalant en Algérie à la suite du coup d’État militaire de janvier 1992 visant à empêcher la poursuite de l’élection législative et la victoire annoncée du Front Islamique de Salut (FIS).
On pense également à la Côte d’Ivoire après le ravalement du Code électoral par le président Henri Konan Bédie pour y introduire l’ivoirité et ouvrir ainsi la porte aux démons qui vont ravager la Côte d’Ivoire pendant plus de dix ans : coup d’État militaire, crise « politico-militaire » et intervention militaire étrangère.
Notre pays doit et peut éviter les tragédies que l’Algérie et la Côte d’Ivoire ont connu tour à tour. Le Sénégal en a les moyens. Il possède une société civile structurée avec plusieurs plateformes d’information et d’initiatives politiques, des syndicats de travailleurs et des structures organisées d’intellectuels qui canalisent l’ensemble des forces vives du pays.
Cette société civile doit continuer à mobiliser les forces vives de la nation et engager avec elle des luttes pacifiques et non violentes afin d’imposer la tenue de l’élection avant le 2 avril, de s’opposer à la reprise du processus électoral et à l’inclusion de candidats déjà exclus et contraindre M. Macky Sall à quitter le pouvoir dès le 2 avril au terme de son mandat.
Elle saura s’opposer aussi à la loi d’amnistie annoncée.
Le Conseil constitutionnel qui a invalidé le décret du président de la République annulant la convocation du corps électoral pour le scrutin présidentiel du 25 février 2024 a démontré sa sagacité et son indépendance.
Nul doute qu’il dira et imposera encore une fois le droit.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
DE QUOI MACKY SALL EST-IL LE NOM ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Il n’y a rien de plus dangereux qu’un président sans foi ni loi devenu un paria de la communauté internationale. Il ne doit pas cependant échapper à la perspective de rendre des comptes
(Titre en référence - clin d’œil - au livre d’Alain Badiou "De quoi Sarkozy est-il le nom?L’homme et son programme")
Le président Macky Sall ne saurait nous surprendre que si nous attendions de lui des postures d’un président de la République. Donc, on ne peut pas le juger à l’aune d’ambitions “glorieuses”qu’il n’arbore pas. Il n’est ni Senghor, ni Diouf, ni Wade.
Au président Macky Sall, on ne peut donc pas demander ce qu’il ne peut pas donner, tels que :
- imprimer son nom sur une page de l’histoire du Sénégal ?
- sortir par la grande porte en surfant sur la reconnaissance des Sénégalais ?
- s’inspirer de l’éthique constitutionnelle et la renforcer pour ses successeurs ?
Perte de temps. Ce n’est pas un langage qu’il comprend.
Même s’il nous grommelle à l’occasion des mots allant dans ce sens, ça ne fait tout simplement pas partie de son logiciel mental et moral. Ce n’est ni son registre ni son éthique politique.
Il n’est pas Senghor ni Diouf ni même Wade. Senghor était malgré tout pétri d’humanisme socialiste. Diouf en administrateur aguerri était imprégné de la culture de l’État. Wade, avocat international et consultant de grandes organisations, a toujours été un porte flambeau de la démocratie.
Macky Sall quant à lui est resté un chef de parti à l’horizon étriqué et qui n’a jamais su se glisser dans les habits de président de la République. Il sait qu’il n’est pas à la hauteur de ses prédécesseurs, à qui il est tout le temps comparé, et il en garde de la rancoeur tel le “cancre” de la classe envers les meilleurs. Je l’ai toujours considéré comme un usurpateur.
Il faut lui parler un langage qu’il comprend : pouvoir, positionnement, pièges, putsch, police, parjure, prisons, pognon.
Commençons par son titre de gloire programmatique dont il s’est frauduleusement attribué la paternité. Je veux parler du “Plan Sénégal émergent” (PSE) acquis sur les rayonnages de la Banque mondiale au même titre que Togo émergent, Côte d’Ivoire émergent ou Gabon émergent. Unique rédacteur du plan ? McKinsey, consultant de la Banque mondiale. Un plan de plus de la Banque dont aucun des plans n’a jamais réussi en Afrique, et pourtant on continue.
Il s’agit partout d’Infrastructures non productives confiées à des entreprises étrangères, d’endettement effréné, de filet social alibi et d’enrichissement personnel sans limites par le biais de rétro-commissions. Éducation, santé, bien-être social, industrialisation sont bien sûr les angles morts de tout agenda néolibéral en Afrique. Tel est le cas pour le PSE sénégalais.
Macky Sall n’a pas de vision (long terme), ni de convictions. Un plan s’emprunte où s’achète mais la vision est une production personnelle qui doit précéder le plan et l’imprégner. Et refléter un ensemble de valeurs qui bâtisse la cohérence dans l’action politique.
Macky lui est dans l’improvisation à tous les niveaux au jour le jour. Il fait des coups, gère les contre-feux et complote les coups d’après. Comme nos vaillants "gorgorlou" qui s’échinent à assurer la dépense quotidienne tout en flirtant avec l’illégalité.
QuanT a la finance internationale : pour les investisseurs étrangers, y compris du Qatar, ou pour la Francafrique, il est le prototype du parfait président africain. Avec son jumeau plus âgé, l’Ivoirien Ouattara. Ils ont été félicités pour leurs efforts émérites à travers “Doing business” dont l’objectif est de rendre les pays plus attrayants pour le capital étranger. Ils sont adoubés par la Françafrique pour la stabilité politique (entendez par là immobilisme et le tout sauf Sonko et Gbagbo) et les contrats juteux bien entendu. Sans compter leur défense “fougeuse”du franc CFA.
Mais pour eux financiers venus d’ailleurs, nul n’est indispensable. Macky Sall ou Karim Wade qu’importe ! Et les problèmes liés à la démocratie et au bien-être des populations les intéressent peu tant que les affaires marchent.
Ensuite, ne parlez pas de valeurs à Macky Sall. Pour lui, c’est juste un élément de langage à utiliser en fonction des circonstances.
- C’est pourquoi il n’a aucun scrupule à mentir et à revenir sur ses promesses. La vérité dépend des circonstances et de l’auditoire. Raison pour laquelle il est devenu la personnalité la plus suivie de la VAR.
- Il n’a aucune hésitation à embastiller des opposants politiques pour s’assurer une victoire électorale. Il est maintenant connu pour ça dans toute l’Afrique et commence à faire des émules. Quelle honte pour le Sénégal !
- Il n’a aucun problème de conscience à envoyer nos soldats à la mort dans un pays frère pour « rétablir l’ordre constitutionnel » (Niger)…sur injonction de la France.
C’est pourquoi un dialogue avec lui est toujours un marché de dupes. Quand vous pensez avoir conclu un deal, il a toujours un coup d’avance parce que le deal s’inscrit dans une entourloupe que vous ne maîtrisez pas. Il n’est pas intelligent et sincère. Il est malin et “méchant” (dit-on).
Le manque de principes rend impossible la cohérence dans sa démarche. C’est la cohérence qui construit la personnalité et la réputation. Mais prêcher la paix en Russie et demeurer aphone sur le dossier palestinien alors que le Sénégal préside depuis 1975 le Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Ça n’est pas cohérent. Il décrète l’embargo contre nos voisins sahéliens pour cause de coup d’État et perpétue lui-même un coup d’État constitutionnel au Sénégal. Où est la cohérence ?
Il paraît qu’il nous gouverne selon son « code d’honneur » alors qu’on l’a élu pour nous gouverner selon la Constitution. « Code d’honneur » ? Ne faudrait-il pas qu’il le rende public d’abord ? Ne serait-ce que pour vérifier que son code et le nôtre sont compatibles ? Ne nous a-t-il pas dit que c’est son code d’honneur et non la Constitution qui lui a fait “renoncer à son troisième mandat “?
Un « code d’honneur » que n’a pas terni la déclaration mensongère sur l’honneur de son nouveau complice Karim Wade ? Ahaa l’honneur entre complices ! D’ailleurs, a-t-il renoncé dans la foulée à sa déclaration de patrimoine ? Enfin en tant qu’être humain, et c’est le plus révoltant pour moi personnellement, c’est son manque de compassion et d’empathie.
- Près de 60 jeunes abattus lors des émeutes de 2021 et 2023. Pas un mot de condoléances aux familles sénégalaises endeuillées de la part du président de la République du Sénégal.
Aucune parole de réconfort.
- Des milliers de jeunes sénégalais morts dans leurs tentatives désespérées de fuir le pays. Pas une seule fois un deuil national déclaré ou une minute de silence observée lors d’une manifestation publique. Effacés de sa mémoire. Et pourtant ils ne méritaient pas de mourir. Ils exerçaient leur droit inaliénable à la mobilité. C’est la fermeture qui tue.
Que n’a-t-il pas pris la peine d’y réfléchir, de chercher, d’innover, de négocier et de trouver des solutions ? Ces vies perdues livrées aux fonds des océans, comptent-elles ? Ce sont les ONGs qui nous informent. L’État, son état, ne sait pas, ne peut pas donner d’information aux familles ni délivrer des certificats de décès aux veuves en attente.
- Macky Sall s’est-il vraiment occupé du sort de ses compatriotes durant son magistère ? La pauvreté a augmenté, la vie est chère, il n’y a pas de boulot, il sabote l’éducation. La santé est en crise, la souffrance s’incruste. Il n’en n’a cure.
- Et tous ces jeunes innocents relâchés des prisons sordides du pays ayant occasionné tant de souffrances dans les familles sénégalaises. Pas une parole d’excuse alors qu’ils étaient innocents. Innocents!
Privés de leur liberté fondamentale d’aller et de venir comme par caprice.
Mais reconnaissons qu’il y a eu des moments où il a eu des pulsions compassionnelles. Il y a eu bien sûr le deuil français de Charlie où il a défilé solennellement mais je le mets au défi de citer le nom d’un seul des journalistes tués. C’était une simple opération de marketing politique en Françafrique. C’est ce manque de compassion que nul artifice ne saurait dissimuler. Ce manque d’empathie qui éloigne le peuple de lui.
Pour finir, va-t-il organiser les élections tel qu’instruit par le Conseil constitutionnel ? Va-t-il partir le 2 avril comme exigé par la Constitution ? Va-t-il démissionner pour forcer une reprise totale du processus électoral par le président de l’Assemblee nationale et la participation de Karim Wade, un parjuré impuni ? Il nous a crée une crise non méritée et pour régler le problème, il met le pays en emoi.
Que prépare-t-il contre le peuple sénégalais ? Il n’y a rien de plus dangereux qu’un président sans foi ni loi devenu un paria de la communauté internationale. Il n’a plus rien à perdre si ce n’est son poste, ses privilèges et sa fortune. Quant à sa réputation et sa crédibilité, elles sont anéanties. Vous avez dit ”Code d’honneur”?
Mais, et il y a un grand mais qui le terrorise littéralement, c’est la perspective de rendre des comptes. Et il ne doit pas y échapper. Le combat actuel pour les élections et la démocratie ne saurait être clos sans sa traduction devant la justice internationale, étrangère ou nationale. ”Plus jamais ça”se construit devant les cours et tribunaux. Quant à l’amnistie, elle ne peut pas imposer l’amnésie et tant que la mémoire est vivante, la justice sera en attente.
Après le procès de Hissen Habre, il siérait de clore ce magistère par un procès ..de Macky Sall son persécuteur obligé.
Pour l’Afrique.
Oui, un tel rideau de fin trouverait de la place dans les livres d’histoire d’Afrique.
A luta continua !
UN PROJET DE LOI D'AMNISTIE TRÈS POLÉMIQUE
Le projet de loi d'amnistie défendu par Macky Sall fait des vagues au Sénégal. Sa propre majorité lui fait front, dénonçant un "déni de justice". L'opposition crie également à l'"impunité". Dans ce climat explosif, l'avenir du texte interroge
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/02/2024
Le projet de loi d'amnistie sur les faits liés aux manifestations politiques entre 2021 et 2024 présenté par le président sénégalais Macky Sall fait l'objet de vives controverses, révèle une enquête du journal Le Monde.
Porté par le chef de l'Etat comme un geste en faveur de "la cohésion nationale" dans le contexte de crise politique née du report de l'élection présidentielle, ce texte vise selon lui à "surmonter ces moments difficiles" à travers "l'amnistie et le pardon". Il prévoirait d'amnistier les personnes poursuivies dans le cadre des manifestations qui ont fait une soixantaine de morts ces dernières années.
Cette mesure permettrait notamment à l'opposant Ousmane Sonko, en détention depuis sept mois, de recouvrer la liberté. "Je souhaite, au-delà du souci légitime de justice et de redevabilité, que l’amnistie et le pardon, par leurs vertus salutaires pour la nation, nous aident à surmonter ces moments difficiles", a déclaré Macky Sall lors de l'ouverture d'un dialogue national boycotté par la majorité des candidats à la présidentielle.
Cependant, ce projet suscite d'importantes réticences au sein même de la majorité présidentielle, rapporte Le Monde. "Certains ministres l'ont durement désapprouvé", affirme une source proche du chef de l'État. Lors de la présentation du texte, le ministre du Travail Samba Sy, membre d'un parti allié, a ainsi "vertement dénoncé ce projet", selon ses termes: "Notre parti ne peut accepter que l’université ait été brûlée en chantant, que deux jeunes filles aient été consumées dans un bus".
De nombreuses voix s'élèvent également dans l'opposition pour dénoncer un "déni de justice". "Cette loi n’a pas pour but de pacifier le pays (...) Le président veut en fait protéger les membres des forces de sécurité, des responsables politiques et les nervis qui ont participé aux sanglantes répressions", affirme le directeur d'Amnesty International Sénégal.
Alors que le pays traverse l'une de ses plus graves crises, les débats sur ce projet de loi s'annoncent âpres. Le texte devra être adopté par une Assemblée divisée, la majorité présidentielle ne disposant que de 80 députés sur 165. Au sein même du camp de Sonko, certains dénoncent une "légalisation de l'impunité", plaçant les députés de l'opposition face à un dilemme.
LA POLICE DE L'UE DÉPLOYÉE CONTRE LES MANIFESTATIONS
Une enquête conjointe d'Al Jazeera et de la fondation porCausa révèle que le gouvernement de Macky Sall a fait appel à une unité spéciale de contre-terrorisme équipée et formée avec le financement de l'Union européenne, pour réprimer l'opposition
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/02/2024
Une unité d'élite sénégalaise formée, équipée et financée par l'Union européenne, devait initialement lutter contre la criminalité transfrontalière. Pourtant, selon une enquête d'Al Jazeera, elle a été utilisée pour réprimer un mouvement populaire.
Depuis 2021, le procès du leader d'opposition populaire et controversé Ousmane Sonko a mené à des manifestations à travers le Sénégal, pays d'Afrique de l'Ouest, lors desquelles des dizaines de personnes ont été tuées. L'enquête menée conjointement par Al Jazeera et la fondation porCausa révèle que le gouvernement sénégalais a fait appel à une unité spéciale de contre-terrorisme, le Groupe d'Action Rapide de Surveillance et d'Intervention (GAR-SI), créé, équipé et formé avec le financement de l'Union européenne, pour réprimer violemment ces manifestations pro-démocratie.
Dans une vidéo décrite par Al Jazeera, on voit des membres des forces de sécurité dans le même type de véhicules blindés que l'UE a acheté pour le GAR-SI Sénégal tirer du gaz lacrymogène sur une caravane de manifestation organisée par Sonko en mai dernier. L'incident s'est produit dans le village de Mampatim, à environ 50 km de Kolda, dans la région de Casamance.
"Ces unités semblent être utilisées pour réprimer les droits humains plutôt que de lutter contre le terrorisme ou de surveiller la frontière", déclare Ousmane Diallo, chercheur à la division Afrique de l'Ouest et Centrale d'Amnesty International. "C'est une allégation grave alors que la gendarmerie sénégalaise est impliquée dans la répression des droits humains et du droit de manifester pacifiquement depuis 2021".
Financé à hauteur de 75 millions d'euros par le Fonds Fiduciaire d'Urgence de l'Union européenne pour l'Afrique, le projet régional GAR-SI Sahel, mis en œuvre entre 2016 et 2023, visait à créer des unités GAR-SI dans plusieurs pays de la région dont le Sénégal, "condition préalable à leur développement socio-économique durable".
L'unité sénégalaise de 300 hommes, créée en 2017 et coûtant plus de 7 millions d'euros, devait initialement lutter contre les incursions de groupes armés et la criminalité transfrontalière depuis la ville de Kidira, à la frontière malienne. Pourtant, selon un ancien responsable policier sénégalais cité par Al Jazeera, elle a bien été déployée lors des manifestations pro-démocratie au Sénégal.
Des sources espagnoles et sénégalaises familières du projet confirment qu'une seconde phase de 4,5 millions d'euros a ensuite été mise en place, créant une seconde unité GAR-SI Sénégal. Les ressources initialement allouées à la lutte contre la criminalité ont ainsi été de facto intégrées aux commandements territoriaux sénégalais et utilisées pour réprimer les manifestations.
CONTRE L'USURPATION DU POUVOIR
Selon le collectif Aar Sunu Election, Macky Sall a choisi de plonger la nation dans une crise constitutionnelle. Il crie à une trahison nationale et prévient les partenaires techniques, financiers de toute collaboration avec un "régime illégitime"
SenePlus publie ci-desous, la déclaration du collectif citoyen Aar Sunu Election datée du 29 février 2024, promettant de tout mettre en oeuvre pour faire échec à la tentative de Macky Sall de conserver le pouvoir au-delà du terme de son mandat.
"Ce dimanche 25 février 2024, privant les sénégalais de leur droit constitutionnel à élire leur prochain président, Monsieur Macky Sall a rompu avec la tradition républicaine de près 60 ans orchestrant ainsi un affront sans précédent à notre démocratie.
En annulant délibérément l'élection présidentielle, il a non seulement violé notre Constitution mais aussi défié ouvertement l'autorité du Conseil constitutionnel. Malgré la décision irrévocable du 15 février 2024 d'organiser dans les meilleurs délais le scrutin, avant la fin de son mandat prévu le 2 avril 2024, le président persiste dans son refus, révélant ainsi une intention claire de déstabiliser et de manipuler le processus électoral à son avantage.
En choisissant de s'écarter de la tradition sénégalaise de transfert pacifique du pouvoir avant la fête de l'indépendance, Monsieur Macky Sall a volontairement choisi de plonger notre nation dans une crise constitutionnelle, avec pour dessein évident de conserver le pouvoir par des voies illégitimes. Cette violation de la Constitution, masquée sous un simulacre de dialogue, vise à prolonger indûment son mandat, créant un vide juridique dangereux et une gouvernance illégitime.
Nous sommes face à une trahison nationale, une attaque frontale contre les principes mêmes de notre République. Le peuple sénégalais, se dresse contre cette usurpation. Nous ne pouvons pas accepter cette entrave à notre démocratie ni aucune manœuvre visant à dérober notre droit souverain à l'autodétermination. La plateforme AAR SUNU ELECTION, forte de plus de deux cents entités engagées, se mobilise pour un front populaire massif, prêt à défendre avec vigueur notre Constitution et à garantir l'intégrité de notre processus électoral.
Nous lançons solennellement un avertissement à tous les partenaires techniques, financiers et aux acteurs économiques nationaux et internationaux : toute collaboration avec le régime illégitime de Macky Sall après le 2 avril 2024 sera considérée comme une complicité dans la déstabilisation de notre pays. Les contrats signés sous cette gouvernance illégitime seront sujets à révision, voire à annulation, dans le respect de la volonté populaire.
Exhortant Monsieur Macky Sall et son administration à revenir à la raison, nous leur demandons instamment de cesser toute tentative de conclusion de contrats qui engageaient l'avenir du Sénégal et de ses ressources. Toute initiative législative visant à établir l'impunité sous couvert d'amnistie sera combattue avec la plus grande fermeté.
Nous, citoyens sénégalais, réitérons notre engagement indéfectible envers notre constitution, la démocratie et l'État de droit. Face à cette épreuve, notre détermination est totale : nous ferons échec à toute tentative de violation de notre Constitution et assureront la préservation de notre souveraineté nationale."
MACKY SALL S'EN VA COMME PRÉVU LE 2 AVRIL
Le dialogue national a suggéré le 2 juin pour l'organisation de la présidentielle, mais le président sortant écarte tout allongement de son mandat. Il devrait saisir le Conseil constitutionnel incessamment
Selon les informations rapportées aujourd'hui par le journal Le Quotidien, le président sénégalais Macky Sall a affirmé qu'il ira jusqu'au terme de son mandat en quittant ses fonctions le 2 avril prochain.
Dans un tweet publié ce matin, le chef d'État a précisé sa position : "Le Dialogue national a proposé le 2 juin 2024 comme nouvelle date des élections présidentielles au Sénégal. Je remercie les forces vives pour ces assises. Toutefois je tiens à préciser que je quitterai mes fonctions au terme de mon mandat le 2 avril, comme je l'ai déjà indiqué. La date de mon départ reste absolument ferme."
Le Quotidien indique par ailleurs que va saisir le Conseil constitutionnel dès aujourd’hui afin de déterminer les contours de la transition en attendant l'organisation de la présidentielle à une date encore à déterminer indépendamment de la suggestion du dialogue national.
Le scrutin iniatialement prévu pour le 25 février avait été reporté moins de quelques heures seulement avant l'ouverture de la campagne électorale. Une décison entérinée par l'Assemblée nationale à travers le vote d'une loi. Mais le Conseil constitutionnel saisi par l'opposition a depuis déclaré ces deux actes contraires à la Constitution, demandant notamment l'organisation de la présidentielle dans les meilleurs délais.
LE NOUVEAU PREMIER MINISTRE GUINÉEN PROMET DE RAMENER LES POPULATIONS AUTOUR DE L’ESSENTIEL
Le nouveau Premier ministre, Bah Oury a officiellement prêté serment ce mercredi 28 février 2024 devant le Général Mamadi Doumbouya. Dans son discours d’investiture, le nouveau chef du gouvernement a promis de s’attaquer aux crises qui frappent le pays.
Le nouveau Premier ministre, Bah Oury a officiellement prêté serment ce mercredi 28 février 2024 devant le Général Mamadi Doumbouya. Dans son discours d’investiture, le nouveau chef du gouvernement a promis de s’attaquer aux multiples crises qui frappent le pays, notamment la crise sociale, économique et politique. «Mon gouvernement s’efforcera de ramener les Guinéens autour de l’essentiel et favorisera la paix dans le pays», a-t-il déclaré. Pour ce faire, Bah Oury a appelé à « a sérénité et à la responsabilité » de la part de tous ses compatriotes pour aider la Guinée à «sortir la tête de l’eau.»
«Si tout le monde se donne la main dans un calme responsable, on peut avancer, et la Guinée a la capacité d’aller de l’avant », a-t-il soutenu.
Le nouveau Premier ministre a également promis de se conformer «scrupuleusement aux dispositions de la charte de la Transition, aux principes de l’honneur, de la probité et de la dignité sans préjudice sur l’équilibre social, politique et culturelle de la nation guinéenne.»
La transition guinéenne est sensée prendre fin en décembre de cette année. Il faut donc aller vite et Bah Oury ne compte pas traîner. «C’est aujourd’hui que commence le vrai travail, et je pense que cela va permettre d’éclaircir les grandes lignes qui nous aideront à communiquer de manière beaucoup plus explicite avec la population guinéenne sur les grands axes que nous devrons suivre, avec l’assentiment du président de la République, le général Mamadi Doumbouya», a-t-il affirmé.
Bah Oury, ancien premier vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, et ex ministre de la réconciliation nationale sous la transition de 2010, a une longue expérience de la politique guinéenne.
PAR Farid Bathily
LES SMARTPHONES ENTRE ÉVOLUTION ET RÉVOLUTION
Frappés par un manque d’innovation, les smartphones voient de nouveaux concepts d'appareils connectés fleurir, grâce notamment à l’intelligence artificielle
Le temps de grâce des téléphones dits intelligents est-il déjà terminé ? Ces appareils aujourd’hui indispensables dans la vie quotidienne et dont les premiers modèles sont apparus il y a plus de deux décennies pourraient bientôt connaître une nouvelle révolution.
Lentement mais sûrement, de nouveaux outils émergent avec la promesse de détrôner les smartphones voire de les remplacer à l’avenir. Avec l’explosion de l’intelligence artificielle (IA) et ses promesses, la rupture technologique semble plus que jamais à portée de main.
Des bracelets, anneaux, lunettes et autres montres intelligentes de plus en plus autonomes concurrencent déjà, depuis quelques années, les smartphones pour certaines tâches. Mieux, une nouvelle entreprise californienne nommée Human Inc. propose de changer le rapport de l’humain à l’écran.
Des projets futuristes
Son secret ? Un petit accessoire à porter sur soi tel un badge et qui concentre toutes les capacités d'un smartphone dans un format ultra-compact. Émissions d’appels, messageries, navigation sur internet... Tout y est possible à partir de la reconnaissance vocale et sans besoin de toucher le téléphone.
Le produit baptisé "Ai Pin" permet par ailleurs d’afficher certaines informations sur la paume de sa main grâce notamment à un système de projection laser. Des lentilles connectées et des puces cérébrales prendront peut-être prochainement le relais, offrant des interfaces encore plus naturelles.
À l’image de Neuralink, la start-up du milliardaire américain Elon Musk, qui travaille à rendre le contrôle des machines et technologies aussi simple et intuitif que la pensée, en connectant directement le cerveau aux appareils via une puce électronique.
Une industrie terne
Derrière ces projets dignes des films de science-fiction se cache le besoin de dépasser le stade du smartphone traditionnel. Car ce segment semble désormais avoir atteint ses limites en matière d’innovation.
Certes, les constructeurs continuent d'améliorer les performances de leurs appareils photo, les capacités des batteries ou la résolution des écrans. Mais ces évolutions sont bien ternes comparées aux avancées des premières années concernant les smartphones.
De quoi conduire à la mort de ces appareils ? "Le smartphone tel que nous le connaissons aujourd'hui ne sera définitivement plus l'interface la plus commune d’ici 2023", prédisait Pekka Lundmark, PDG de l’ex-numéro 1 des téléphones portables Nokia devenu obsolète avec l’arrivée des téléphones intelligents, en mai 2022 en marge d’un panel au Forum de Davos.
Samsung, Apple et les autres entreprises sauront-elles répondre à ces bouleversements annoncés ?
MACKY SALL SOUS PRESSION POUR TRANCHER RAPIDEMENT
Le président doit se prononcer sur une nouvelle date de l'élection. Mais ses adversaires le soupçonnent de vouloir gagner du temps. Le Conseil constitutionnel lui a rappelé les limites de son mandat. La décision à venir promet de nouvelles secousses
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/02/2024
Le président Macky Sall doit bientôt annoncer sa décision concernant la date de l'élection présidentielle au Sénégal, initialement prévue le 24 février mais reportée à une date ultérieure. Selon des sources proches du dossier citées par l'Agence France Presse (AFP), le chef de l'État sénégalais pourrait se prononcer rapidement sur le sujet, fort des recommandations issues d'un "dialogue national" tenu lundi et mardi.
Ce dialogue réunissant quelques centaines de responsables politiques, religieux et de la société civile a abouti à un "large consensus" sur plusieurs points, notamment la tenue du scrutin après le 2 avril, date de la fin théorique du mandat présidentiel de Macky Sall. Certains participants ont évoqué le 2 juin comme date possible pour le premier tour, quand d'autres parlaient de juillet. Le consensus prévoirait également que Macky Sall reste en fonction jusqu'à l'investiture de son successeur, potentiellement au mois de juillet si le scrutin avait lieu le 2 juin.
Ces préconisations sont toutefois rejetées par une partie de la classe politique et de la société civile sénégalaise, alors que 17 des 19 candidats en lice ont boycotté le dialogue national. Ces opposants soupçonnent Macky Sall de vouloir gagner du temps pour avantager son camp ou s'accrocher au pouvoir. "Macky Sall et ses complices oublient juste un détail: si tous les partis politiques du Sénégal, l'ensemble de la société civile, les candidats officiels ou recalés, se mettaient d'accord, leur consensus ne saurait prévaloir sur la Constitution", a déclaré sur les réseaux sociaux l'opposant Thierno Alassane Sall.
De son côté, le président sortant se défend de toute ambition de se maintenir illégalement à la tête de l'État. Il met en avant des risques de troubles pour justifier le report initial du scrutin. Mais le Conseil constitutionnel sénégalais avait rappelé le 15 février dernier que "le mandat du président (...) ne peut être prorogé" et que "la date de l'élection ne peut être reportée au-delà de la durée du mandat". L'instance suprême place donc la barre très haute concernant une éventuelle prolongation de Macky Sall. Son arbitrage sera déterminant dans ce dossier épineux qui exacerbe les tensions politiques au Sénégal.
L'annonce imminente de la décision présidentielle sur la date des élections est donc très attendue. Elle devrait donner plus de visibilité sur l'avenir politique et institutionnel complexe dans lequel le pays est actuellement plongé.