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30 novembre 2024
International
LE DIALOGUE MORT-NÉ
Les 16 principaux candidats et le collectif Aar Sunu Election ont refusé ce vendredi 23 février la concertation proposée par le chef de l'État la veille. Ils exigent le maintien du calendrier initial et une date ferme pour le premier tour
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/02/2024
La présidentielle au Sénégal, prévue initialement le 25 février, continue de susciter la polémique. Alors que le chef de l'État Macky Sall a proposé l'ouverture d'un dialogue sur cette question, la majorité des candidats et la société civile ont fermement rejeté cette proposition.
En effet, 16 des 19 candidats en lice pour le scrutin ont refusé le dialogue lors d'une déclaration à la presse ce vendredi 23 février. "Nous nous opposons à tout dialogue sur cette question et nous exigeons qu'une date soit prise avant le 2 avril", a déclaré l'un d'eux, Boubacar Camara.
De son côté, le collectif citoyen Aar Sunu Election a également dit non au dialogue dans un communiqué. "La tentative de diversion à travers l’invitation à un dialogue inapproprié est inacceptable", a estimé l'organisation de la société civile.
Ces prises de position interviennent après le report controversé du scrutin, annoncé initialement par Macky Sall le 3 février puis entériné par l'Assemblée nationale le 5 février. Dans une interview le 22 février, le président sortant a bien confirmé son départ le 2 avril au terme de son mandat, sans toutefois communiquer de nouvelle date pour l'élection présidentielle.
Alors que la date butoir du 2 avril approche, les candidats et la société civile campent sur leur position en refusant le dialogue, exigeant une date ferme pour le scrutin dans les meilleurs délais. La crise politique autour de cette élection semble loin d'être résolue.
PAR Oumar Cheikh LY
QUE RESTE-T-IL DE LA LETTRE DE LA CONSTITUTION ?
On nous tue mais on ne tripatouille pas notre Constitution !
La Constitution est la charte fondamentale de notre pays, un texte qui régit notre vie en société. La locomotive qui définit nos droits et nos devoirs, qui assure l’équilibre entre les pouvoirs et garantit la liberté de chacun. Ce document, c’est notre raison d’être. De la relation tumultueuse entre les élus eux-mêmes et les dépositaires des mandats électifs, que devient la Constitution, charte suprême de l’ossature juridictionnelle et administrative ? Pour un bref rappel historique, la première Constitution de la République du Sénégal, qui est restée en vigueur jusqu’à l’accession à l’indépendance en 1960, a été adoptée le 24 janvier 1959. Ainsi, depuis sa première rédaction, notre Constitution a évolué et s’est enrichie pour devenir aujourd’hui le socle de notre République. Elle est le symbole de notre unité et de notre volonté commune de vivre ensemble dans le respect des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Mais au-delà de ces principes, la Constitution est avant tout un cadre juridique qui permet de garantir la stabilité et la pérennité de notre système politique. En effet, elle établit les règles du jeu pour les différentes institutions de l’État, définissant ainsi leurs compétences et leurs relations. Elle assure de ce fait l’équilibre des pouvoirs entre le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire, garantissant dès lors la séparation des pouvoirs et la protection de nos libertés.
La Constitution est donc nécessaire pour garantir les droits fondamentaux des citoyens. Elle pose, par exemple, le principe de l’égalité des citoyens devant la loi, fait du suffrage universel la source de la légitimité politique et accorde à chacun le droit de faire entendre sa cause devant un tribunal indépendant. La Constitution est surtout un rempart contre l’arbitraire et les abus de pouvoir. En établissant les droits et les libertés fondamentales de chaque citoyen, elle garantit leur protection face aux décisions arbitraires. Elle assure également la primauté du droit en fixant un cadre juridique pour l’ensemble de la société. Enfin, la Constitution est un symbole de notre identité nationale. Elle reflète les valeurs qui nous sont chères et qui font la fierté de notre pays. Et elle est le témoignage de notre histoire et de notre lutte pour les droits et les libertés. Cependant, la Constitution n’est pas figée. Elle doit être régulièrement adaptée aux évolutions de notre société, de nos réalisés et de la marche du monde. C’est pourquoi elle peut être modifiée par les représentants du peuple, dans le respect des normes et procédures prévues par la loi, dans ce sens.
Rappelons-nous donc l’importance de ce document et engageons-nous à le défendre et à le faire vivre dans notre quotidien. Car c’est ensemble, en respectant nos droits et nos devoirs, que nous pourrons construire un avenir meilleur pour notre pays et pour les générations à venir. Du Président de la République qui est le gardien de la Constitution, le premier Protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal au Sénégalais lambda veillons au respect de la raison d’être de tout État organisé et viable. Oui il y’a effectivement ces gardiens non-juridictionnels. En effet, certaines institutions politiques à l’instar du chef de l’État (qui «veille au respect de la Constitution ou autorités administratives indépendantes comme le Défenseur des droits — «dont l’indépendance trouve son fondement dans la Constitution, participent au respect de la Constitution.»
Oui le respect de la Constitution et l’État de droit est une manifestation du respect du droit par les autorités publiques elles-mêmes parmi lesquelles le Conseil constitutionnel qui se place au sommet des gardiens juridictionnels dans son rôle de contrôle notamment de constitutionnalité des lois (à priori ou à postériori) et des engagements internationaux (voir leurs conformités avec la charte suprême de l’Etat). Tel est également le cas des juges administratif (par exemple, en l’absence d’«écran-législatif», le Conseil d’État contrôle la constitutionnalité d’un acte réglementaire et/ou judiciaire statuant en pénal et compétent pour apprécier la constitutionalité des actes administratifs. Tant que la règle de droit n’a pas été modifiée dans les formes prescrites, elle doit être respectée par tous, et même par son auteur.
Que dire donc des parlementaires, notamment les députés ?
Bien qu’élu dans le cadre d’une circonscription, chaque député, compte tenu de la mission de vote de la loi et de contrôle de l’action du Gouvernement dévolue à l’Assemblée nationale, représente la Nation tout entière et exerce à ce titre un mandat national. «La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum» (Constitution de 2001). La Constitution interdit le mandat impératif (constitution de 2001). En conséquence, les députés se déterminent librement dans l’exercice de leur mandat. Actuellement ils sont régis par une loi, votée en avril 2022 qui fait passer le nombre de députés élus au scrutin de liste majoritaire de 105 à 112 et le nombre de députés élus au scrutin proportionnel de 60 à 53. A ce titre, un député est élu au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans pour siéger à l’Assemblée nationale. Représentant de la Nation, il participe à l’exercice de la souveraineté nationale.
Même si dans leurs attributions tout député a le droit de poser des questions au Gouvernement. Il évalue les politiques publiques et peut publier des recommandations à leur sujet, même si les députés peuvent déposer une motion de censure contre le Gouvernement, ils ont pour rôle principal de création ou d’acceptation de la création des lois en se basant sur les attributs de la constitution et sur ses exigences dont ils sont les premiers responsables. Ainsi, la première raison d’être du député est qu’il vote la loi et contrôle l’action du gouvernement. Il peut donc déposer des propositions de loi ; en commission, puis en séance publique ;
Enfin, en récapitulatif, la Constitution est un bien précieux. Elle est le garant de notre démocratie et de notre vivre-ensemble. C’est pourquoi il est essentiel de la respecter, de l’obéir et de la défendre, quel que soit le statut qu’on occupe car en protégeant notre Constitution, nous protégeons nos valeurs et notre avenir.
Une Constitution est un ensemble de textes juridiques qui définit les institutions de l’État et organise leurs relations.
Et le peuple dans tout ça ?
Et en l’absence de cette sacralité dans l’organisation des relations, dans le respect de la responsabilité de chacun de ces acteurs, la déferlante populaire risque de s’imposer. Le peuple, dépositaire de tous les mandats électifs pour l’exercice de sa souveraineté, tentera inévitablement de rompre ce sacré contrat social qui le liait aux élus. Ainsi, de statut de population (marquée par passivité), on revient au stade de peuple (actif, impulsif et vigoureux). Cet état de fait est à éviter par respect à la souveraineté nationale, au sacerdoce «gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple». Dans les moments d’interrogations, tous les leviers sociaux doivent être activés pour ne pas sombrer dans l’éternel recommencement.
On nous tue mais on ne tripatouille pas notre Constitution !
MACKY SALL DÉNONCE UNE CAMPAGNE INTERNATIONALE ORCHESTRÉE CONTRE SA PERSONNE
Le chef de l'Etat fustige les "commentaires péremptoires" sur la crise électorale et nie toute volonté de s'accrocher au pouvoir. "Personne ne peut dire que j'ai violé la loi", a martelé le président visiblement très agacé
Le président Macky Sall a vivement critiqué jeudi, la réaction de la communauté internationale face à la crise électorale que traverse le pays. Lors d'une rencontre avec le presse au palais présidentiel, le chef de l'Etat a dénoncé "une campagne internationale aux antipodes de sa pratique démocratique".
"Je l'accueille avec beaucoup de peine parce que nos partenaires devraient d'abord venir à la source voir ce qui se passe avant de porter des commentaires péremptoires", a déploré Macky Sall. "Personne ne peut dire que j'ai violé la loi en abrogeant le décret de convocation du corps électoral", a-t-il ajouté.
Plus offensif, le président a fustigé "cette levée de boucliers et cette campagne de presse" à son encontre. "Pourquoi on veut dire et faire dire avec des moyens importants que je vais m'agripper au pouvoir alors que je me suis toujours présenté comme démocrate?", s'est-il interrogé.
Macky Sall, qui dit avoir "refusé d'être tenté par un troisième mandat", a réaffirmé avoir "respecté la limitation constitutionnelle". "Si c'était ma volonté, j'aurais été candidat, c'est plus simple", a-t-il lâché.
Le chef de l'Etat s'est présenté comme "un homme libre, Sénégalais et Africain". "Je n'ai violé aucune règle pour mériter cette campagne", a-t-il martelé. Selon lui, "une bande est entretenue pour créer la tension et déstabiliser le pays".
MACKY SALL OUVRE LA VOIE À LA LIBÉRATION D'OUSMANE SONKO
Le président de la République se dit prêt à des amnisties "majeures". L'opposant pourrait bénéficier d'une liberté provisoire selon le chef de l'Etat. Une annonce qui vise à créer les conditions du dialogue qu'il a convoqué pour lundi
Alors que le pays est plongé dans l'incertitude institutionnelle en attendant la tenue de l'élection présidentielle, le chef de l'Etat Macky Sall s'est dit prêt jeudi à prendre des «dispositions pour faciliter la libération d'un certain nombre de détenus». Une annonce remarquée qui pourrait concerner directement l'opposant Ousmane Sonko, en détention préventive depuis plusieurs mois.
S'exprimant face à la presse au palais présidentiel ce jeudi 22 février, le président a évoqué sa «volonté de prendre des dispositions pour arriver à ce pardon» qu'il appelle de ses vœux afin de sortir le pays de la crise actuelle. «Le candidat aussi, même avant ces lois, peut bénéficier parfaitement d'une liberté provisoire pour répondre à l'appel du dialogue», a-t-il indiqué.
Interrogé spécifiquement sur le cas d'Ousmane Sonko, le chef de l'Etat a affirmé n'avoir «aucune objection à ce qu'il recouvre la liberté». «Je regarde le pays, je ne regarde pas les personnes», a-t-il martelé, assurant vouloir «être le garant de l'unité nationale» au-delà des clivages politiques.
Par le passé, le chef de l'Etat n'avait jamais formulé une telle proposition concernant son principal adversaire en vue de la présidentielle. Mais devant l'impasse dans laquelle se trouve plongé le pays, il semble prêt à des concessions majeures pour sortir de la crise. «Une seule vie préservée vaut ces sacrifices», a-t-il assuré.
Reste à savoir si cette offre demain suffisante pour obtenir un accord général lors de la consultation qu'il a convoquée lundi prochain entre forces politiques et sociales. Pour Macky Sall, «le Sénégal a besoin de réconciliation» afin de tenir les élections dans un climat apaisé.
MACKY SALL VIVEMENT ATTENTU
La parole présidentielle sera scrutée de près ce jeudi soir. Le chef de l'Etat doit répondre à l'impatience des Sénégalais et fixer une date pour l'élection. Le torchon brûle avec une opposition remontée, qui exige le vote avant la fin du mandat
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 22/02/2024
Le Sénégal attend avec impatience la prise de parole ce jeudi du président Macky Sall, qui pourrait donner de plus amples détails sur l'organisation de l'élection présidentielle reportée et sortir le pays de la crise.
Le chef de l'Etat s'exprimera à 19 heures (GMT) lors d'une interview accordée à quelques médias publics et privés. Les Sénégalais, initialement convoqués aux urnes le dimanche 26 février, cherchent désespérément à connaître la nouvelle date du scrutin après le choc provoqué par le report début février.
Le président Sall fait face à des pressions internes comme externes pour organiser la présidentielle au plus vite, même si ses intentions précises demeurent secrètes, souligne l'AFP. Pays généralement cité en exemple pour sa stabilité démocratique malgré d'anciens troubles, le Sénégal vit dans l'incertitude comme rarement depuis son indépendance.
Le report, qualifié de "coup d'État constitutionnel" par les opposants, a provoqué une vive commotion dans l'opinion publique sénégalaise. Des manifestations ont éclaté et fait quatre morts, selon l'agence de presse. La semaine dernière, le Conseil constitutionnel s'est opposé à l'ajournement de l'élection et au maintien du président Sall au pouvoir jusqu'à l'intronisation de son successeur. Il a demandé aux autorités d'organiser le scrutin "dans les meilleurs délais".
M. Sall a affirmé son intention de respecter la décision des juges constitutionnels et de mener sans tarder les consultations nécessaires. Pourtant, depuis, plus rien n'a filtré officiellement des discussions qu'il aurait eues avec les différents acteurs politiques et de la société civile, pointe l'AFP.
Le principal opposant Ousmane Sonko reste emprisonné depuis juillet dernier. Mais sa formation valide la candidature de son colistier Bassirou Diomaye Faye, lui aussi écroué. Celui-ci a accusé mercredi le chef de l'État de traîner les pieds, comme la plupart des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Il exige que la date de scrutin soit fixée sans délai avant le 2 avril, fin du mandat présidentiel actuel.
Tandis que la société civile appelle à une nouvelle manifestation samedi pour maintenir la pression, le camp du président Sall demande également à se mobiliser. Le pays retient son souffle avant l'intervention très attendue du chef de l'État sénégalais, qui pourrait donner un peu de visibilité dans cette crise électorale inédite.
CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN, L'OMS TIRE LA SONNETTE D'ALARME
Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, a alerté sur une détérioration continue de la situation sanitaire et humanitaire dans la bande de Gaza, estimant que l’enclave palestinienne était devenue une ''zone de la mort''.
Dakar, 22 fév (APS) – Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, organisation mondiale de la santé, a alerté sur une détérioration continue de la situation sanitaire et humanitaire dans la bande de Gaza, estimant que l’enclave palestinienne était devenue une ‘’zone de mort’’.
Intervenant mercredi lors d’une conférence de presse à Genève, le chef de l’OMS décrit une situation humanitaire et sanitaire inhumaine dans la bande de Gaza, en Palestine, où les conditions continuent de se détériorer.
Dans des propos rapportés par Onu info, le site d’information des Nations unies, Tedros Adhanom Ghebreyesus déclare qu’une grande partie de ce territoire palestinien a été détruite.
‘’Plus de 29.000 personnes sont mortes. De nombreuses autres sont portées disparues et présumées mortes. Et de très nombreuses autres personnes sont blessées’’, a fait savoir le directeur de l’agence onusienne en charge de la santé.
Il a signalé que la malnutrition sévère a considérablement augmenté depuis le début de la guerre, le 7 octobre, passant de moins de 1% de la population à plus de 15% dans certaines zones.
‘’Ce chiffre augmentera à mesure que la guerre se poursuivra et que les approvisionnements seront interrompus’’, a averti le chef de l’OMS en exprimant son inquiétude quant au fait que des agences telles que le Programme alimentaire mondial ne puissent pas accéder au nord de la bande de Gaza.
Le PAM a suspendu ses livraisons d’aide dans le nord de l’enclave en raison du manque de sécurité pour le personnel humanitaire et pour ceux qui ont besoin d’aide, rappelle l’OMS.
L'ENVOYÉ DE MACRON ÉVOQUE UN REMODELAGE DE LA PRÉSENCE MILITAIRE FRANÇAISE EN AFRIQUE
"Le terme remodeler me paraît être le bon terme. L'esprit, c'est de venir avec des propositions, une écoute et ensuite un dialogue qui aboutisse à un accord gagnant pour les deux parties", a déclaré M. Bockel.
L'envoyé personnel du président français pour l'Afrique, Jean-Marie Bockel, a évoqué mercredi le "remodelage" de la présence militaire française en Côte d'Ivoire, à l'occasion d'une visite à Abidjan, sa première sur le continent depuis sa prise de fonctions au début du mois.
"Le terme remodeler me paraît être le bon terme. L'esprit, c'est de venir avec des propositions, une écoute et ensuite un dialogue qui aboutisse à un accord gagnant pour les deux parties", a déclaré M. Bockel à l'issue d'un "échange riche" d'une heure avec le président ivoirien Alassane Ouattara.
M. Bockel, ancien secrétaire d'Etat à la Coopération du président Nicolas Sarkozy (2007-2008), a été chargé le 6 février par Emmanuel Macron de discuter avec les partenaires africains des nouvelles formes de la présence militaire française sur leurs sols.
C'est en Côte d'Ivoire, l'un des plus solides alliés de la France en Afrique de l'Ouest, qui abrite quelque 900 militaires français au sein du 43e Bataillon d'infanterie de marine (43e BIMa), qu'il a choisi de faire sa première visite. "On ne veut pas réduire nos efforts mais c'est une globalité: il y aura des évolutions, l'empreinte sera moindre sur certains aspects et plus forte sur d'autres", a-t-il affirmé, sans donner de détails.
"Les perspectives de notre partenariat en matière de sécurité sont des perspectives d'accompagnement de renforcement de la force militaire souveraine de la Côte d'Ivoire, de sa montée en puissance quantitative et qualitative", a-t-il ajouté, évoquant "un processus qui a déjà commencé".
Les militaires français ont été tour à tour chassés du Mali, du Burkina puis du Niger, trois pays ouest-africains gouvernés par des régimes militaires arrivés au pouvoir par des coups d'Etat et désormais ouvertement hostiles à la France. Depuis environ un an, Paris met en avant sa volonté de profondément transformer ses rapports avec le continent, en martelant qu'elle est avant tout à l'écoute des demandes des partenaires africains, notamment sur les questions de sécurité.
Outre la Côte d'Ivoire, trois autres pays africains accueillant des bases sont concernés par ces adaptations du dispositif militaire: le Sénégal, le Gabon et le Tchad. Jean-Marie Bockel doit rendre à l'Elysée ses recommandations en juillet.
MACKY SALL CONVOQUE LES ACTEURS POLITIQUES POUR FIXER LA DATE DE L'ÉLECTION
Le chef de l'État a réaffirmé ce mercredi en Conseil des ministres, sa volonté de rassemblement pour un scrutin juste et inclusif. Il mandate le gouvernement et la justice pour lever tous les obstacles à la concorde nationale
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/02/2024
Le président de la République Macky Sall a convoqué une réunion avec les acteurs politiques, la société civile et les forces vives de la nation afin de fixer très prochainement la date de l'élection présidentielle, à l'issue du Conseil des ministres de ce mercredi 21 février 2024.
"En sa qualité de gardien de la Constitution et garant de l’Etat de droit, le chef de l’Etat a lancé un appel à toutes les forces vives de la nation pour asseoir le rayonnement de notre démocratie, ainsi que la crédibilité de nos institutions et du processus électoral", a déclaré le président Sall, cité dans le communiqué.
Le président a réaffirmé son "engagement pour un processus inclusif de concertation et de dialogue afin de bâtir des consensus autour de la réconciliation nationale, de l’apaisement et de la pacification de l’espace public en vue de consolider la stabilité politique, économique et sociale".
Dans cette perspective, Macky Sall a demandé au ministre de l'Intérieur de prendre "toutes les dispositions en relation avec le Ministre des Finances et du Budget, la Cena et les autorités administratives, pour une bonne organisation de l’élection présidentielle".
Le président a également instruit le garde des Sceaux, ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, de "finaliser les projets de textes pour matérialiser la volonté de réconciliation et de pardon dans le respect de l’Etat de droit et la consolidation de la paix sociale durable".
Ces annonces interviennent alors que l'opposition accuse le chef de l'État de traîner les pieds suite à l'annulation du report du scrutin présidentiel par le Conseil constitutionnel.
Texte Collectif
LES CANDIDATS DÉCRIENT LE SABOTAGE EN COURS DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE PAR MACKY SALL
Les opérations électorales peinent à reprendre leur cours normal malgré la décision du Conseil constitutionnel. Tout fonctionne au rythme de la mauvaise volonté du président. Sa responsabilité personnelle reste engagée dans cette périlleuse entreprise
Depuis la Décision du Conseil constitutionnel du jeudi 15 février 2024 annulant le report de l'élection présidentielle tenté par le régime de Macky Sall et enjoignant l'indication d'une nouvelle date dans les meilleurs délais, une lenteur inexplicable est constatée.
Rien n'a été entrepris. Pourtant, le cadre légal est clairement fixé et aucun obstacle juridique ou de fait ne se dresse contre la fixation d'une date que le Sénégal et la communauté internationale attendent avec impatience et inquiétude.
De plus, nous constatons que les opérations électorales peinent à reprendre leur cours normal malgré la décision du Conseil constitutionnel exigeant leur poursuite.
En effet, les mandataires des candidats rencontrent des difficultés pour prendre possession du fichier électoral et tout fonctionne au rythme de la mauvaise volonté du président Macky pour déclencher le processus de sa succession inévitable.
Il est manifeste que cette situation révèle un refus du président de la République de prendre en charge sa mission régalienne d'organisation d'une élection libre et transparente.
Nous prenons acte de la décision du Conseil constitutionnel mettant à jour une nouvelle liste de 19 candidats, ce qui vient confirmer, s'il en était encore besoin, l'impérieuse nécessité de poursuivre le processus électoral en cours.
Le cas du Sénégal est au bout de toutes les lèvres et écorne l'image de notre pays jadis considéré comme une vitrine de la démocratie en Afrique.
Tout porte à croire que Macky Sall n'arrive pas à digérer la mise en échec par le Conseil constitutionnel et le peuple de sa tentative de saboter l'élection présidentielle.
Le FC 25 dénonce les tentatives de discréditer nos institutions, notamment le Conseil constitutionnel.
Le FC 25 précise que la responsabilité personnelle de Macky Sall reste engagée dans cette périlleuse entreprise et met également en garde tous ceux qui contribuent, de près ou de loin, au sabotage de l'élection présidentielle.
Le FC25 est déterminé à défendre les droits du peuple et convie la presse nationale et internationale à une conférence de presse le jeudi 22 février 2024 pour annoncer une série d'actions visant à garantir la tenue du scrutin dans les délais impartis.
Il est impératif que le président Macky Sall respecte la volonté du peuple sénégalais et fixe une date pour l'élection présidentielle.
En tout état de cause, le FC 25 rappelle qu'à compter du 2 avril 2024, il ne sera plus président de la République du Sénégal. Il doit respecter le peuple sénégalais qui a toujours fait preuve de maturité en choisissant son président de la République. Il ne faut pas lui voler cette occasion ! On ne négocie pas la démocratie et le respect du droit fondamental de voter.
Le FC 25 condamne fermement toute tentative de retarder le processus électoral et de violer les droits légitimes des candidats.
Les Signataires :
Aliou Mamadou DIA
Mamadou Lamine DIALLO
Elhadii Mamadou DIAO
Cheikh Tidiane DIEYE
Déthié FALL
Pape Djibril FALL
Diomaye Diakhère FAYE (représenté par son mandataire Amadou BA)
Malick GAKOU
Serigne MBOUP
Aly Ngouille NDIAYE
Daouda NDIAYE
Anta Babacar NGOM
Khalifa Ababacar SALL
Thierno Alassane SALL
Habib SY
Boubacar CAMARA
PAR René Lake
LE COUP D’ÉTAT CONSTITUTIONNEL NE SEMBLE PLUS RAMPANT
EXCLUSIF SENEPLUS - La stratégie de Macky se dessine à travers les propos de sa ministre de la Justice : utiliser le dialogue pour imposer un agenda. L'appel à des idées fortes et à des actions civiles non-violentes est plus que jamais pertinent
Au cœur d'une période délicate de son histoire politique, le Sénégal voit se dessiner la stratégie du président Macky Sall, à travers les déclarations de son ministre de la Justice, Aissata Tall Sall. Cette stratégie soulève un débat profond sur les enjeux démocratiques et les mécanismes de gouvernance.
À travers les propos de son ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, lors de sa conférence de presse de ce mardi 20 février 2024, se dessine une volonté de naviguer dans les tumultes constitutionnels et politiques avec une approche qui semble à la fois conciliante et calculatrice.
Aissata Tall Sall, en sa qualité de ministre de la Justice, vice-présidente du Conseil supérieur de la magistrature, éclaire la position officielle du gouvernement face à la décision du Conseil constitutionnel, mentionnant explicitement que le président Macky Sall “a pris acte“ de cette décision et invite au dialogue.
Cette ouverture au dialogue, selon elle, est destinée à écouter toutes les parties prenantes. Toutefois, elle reconnaît l'incertitude quant aux résultats de ce dialogue, soulignant une situation où la voie à suivre reste indéterminée, en particulier concernant la vacance de pouvoir annoncée pour le 2 avril.
Elle s’interroge concernant le dialogue, “qu'est-ce qu'il en sortira“ ? “Je ne sais pas“, répond-elle avant d’ajouter, « par contre, ceux qui disent qu’à partir du 2 avril il y a vacance de pouvoir, moi j'ai ma réponse en tant que juriste. C'est un débat entre juristes, entre constitutionnalistes et ma réponse importe peu. Le 2 avril arrivera, prions tous d'être là et observons ce qui se passera“.
“Ce à quoi nous sommes astreints, c'est d'organiser l'élection dans les meilleurs délais. C'est quand le meilleur délai ? C'est lorsque les acteurs du dialogue se mettront ensemble et diront ce qu'ils pensent des meilleurs délais. Moi j'ai ma façon de penser les meilleurs délais, mais ce n’est pas ça qui intéresse. Aujourd'hui, le président de la République a sa façon de penser, il aurait pu dire voilà ce que je pense et l’imposer, mais il a trouvé que c'était plus sage de réunir tous les acteurs et de s'entendre. Donc, sous les meilleurs délais, vous aurez la signification des meilleurs délais du Conseil constitutionnel“.
Aissata Tall met donc l'accent sur l'obligation d'organiser les élections dans les “meilleurs délais“, pour indiquer qu’il s’agit là d’une formulation qui prête à interprétation et qui devra être précisée par le consensus des acteurs du dialogue national. Cette démarche qui dans de toutes autres conditions pourrait apparaître comme démocratique et consensuelle, n’est rien d’autre qu’un masque d’une stratégie bien plus nuancée, voire machiavélique, de la part du président Macky Sall.
Premièrement, en insistant sur l'utilisation du dialogue pour définir les “meilleurs délais“, Macky Sall semble embrasser une tactique de dilatoire, retardant potentiellement la date de l'élection pour manœuvrer selon ses intérêts politiques du moment.
Deuxièmement, en ramenant la question de la date limite de son mandat à un débat juridique, il cherche à minimiser l'importance politique de cette échéance, la réduisant à une simple question technique.
Cette stratégie révèle une tentative de Macky Sall de contrôler le narratif autour de la fin de son mandat, en utilisant le Droit comme un outil pour légitimer une approche qui s'éloigne des principes démocratiques. Par ailleurs, cette approche marginalise la voix du citoyen et réduit l'espace public de débat à une arène technique inaccessible au grand public.
Il est impératif de reconnaître que, au-delà des arguments juridiques, la question de la gouvernance et du respect des délais constitutionnels est fondamentalement politique.
Elle concerne le respect des règles du jeu démocratique et la légitimité du pouvoir en place. Le dialogue national, tout en étant nécessaire dans d’autres conditions que celles actuelles, ne doit pas servir de prétexte pour éluder ces questions fondamentales ou pour imposer un agenda politique qui sape les fondements de la démocratie.
Face à cette situation, il est crucial que les forces vives de la nation, au-delà des clivages politiques et juridiques, se mobilisent pour exiger la transparence, le respect des procédures démocratiques et l'engagement envers les principes qui fondent le vivre-ensemble. Il s'agit non seulement de répondre sur le terrain du droit, mais surtout sur le terrain politique, où chaque citoyen a le droit de s'exprimer et d'exiger le respect des engagements pris.
L'appel à des idées fortes et à des actions civiles non-violentes est plus que jamais pertinent pour contrer la réussite de toute tentative de coup d'État constitutionnel. La mobilisation citoyenne, informée et pacifique, reste l'outil le plus puissant pour défendre la démocratie et assurer que le futur politique du Sénégal reflète la volonté du peuple, dans le respect des normes démocratiques et constitutionnelles qui ont uni la nation.