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17 avril 2025
International
MALAWI : INTENSES RECHERCHES POUR RETROUVER L'AVION DU VICE-PRÉSIDENT
Élu pour la première fois vice-président en 2014, M. Chilima, une figure politique charismatique au discours sévère, est très populaire au Malawi, en particulier parmi les jeunes.
D'intenses recherches étaient en cours mardi au Malawi pour retrouver l'avion militaire transportant le vice-président du pays, disparu des radars la veille après avoir échoué à atterrir.
"Je sais que c'est une situation déchirante (...) mais je tiens à vous assurer que je n'épargne aucun moyen pour retrouver cet avion et que je garde l'espoir de trouver des survivants", a déclaré le président Lazarus Chakwera dans un message télévisé à la nation dans la nuit de lundi à mardi.
Avec neuf autres personnes, le vice-président Saulos Chilima, 51 ans, avait pris place à bord de cet avion, qui a décollé lundi peu après 09H00 locales (07H00 GMT) de la capitale Lilongwe pour se rendre à Mzuzu, à 370 km au nord-est, afin d'assister aux funérailles d'un ancien membre du gouvernement.
L'ancienne Première dame du Malawi, Shanil Dzimbiri (Muluzi), était également à bord.
"À l'arrivée à Mzuzu, le pilote n'a pas pu atterrir en raison d'une mauvaise visibilité due aux mauvaises conditions météorologiques, et les autorités aériennes ont conseillé à l'avion de retourner à Lilongwe. Mais les autorités ont rapidement perdu le contact avec l'appareil", a expliqué le président.
Le chef de l'État a rejeté les allégations des médias locaux selon lesquelles les opérations de recherche avaient été interrompues avec la nuit.
Les soldats sont "toujours sur le terrain pour effectuer les recherches et j'ai donné des ordres stricts pour que l'opération se poursuive jusqu'à ce que l'avion soit retrouvé", a-t-il déclaré, ajoutant que l'armée donnerait régulièrement des informations au public.
Plus tôt dans la journée, il avait ordonné aux forces régionales et nationales de mener une "opération immédiate de recherche et de sauvetage", selon un communiqué du gouvernement.
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LA FRANCE D'EXTRÊME DROITE FACE À L'AFRIQUE
Toute la géopolitique franco-africain vacille dans la perspective d'une majorité RN aux prochaines législatives françaises. Dans ce climat inédit, le politologue Moussa Diaw alerte sur les remous à venir en cas de changement de cap de Paris
(SenePlus) - Dans une décision fracassante, le président français Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l'Assemblée nationale, suite à la percée de l'extrême droite aux élections européennes. Cette décision ouvre la voie à des élections législatives anticipées le 30 juin prochain. Moussa Diaw, professeur émérite en sciences politiques à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal, a réagi à cette annonce dans une interview accordée à RFI.
Pour ce dernier, cette dissolution constitue "un événement politique majeur qui va bouleverser la configuration politique en France et qui aura également un impact considérable dans les rapports entre la France et l'Afrique." Interrogé sur l'opportunité de cette décision, il a estimé qu'Emmanuel Macron "n'était pas obligé de dissoudre" l'Assemblée après les élections européennes, qualifiant ce geste d'"aveu d'échec" et d'acceptation de "la percée de l'extrême droite."
Si le Rassemblement National, parti d'extrême droite dirigé par Marine Le Pen, venait à remporter ces élections législatives, Diaw prévoit des changements majeurs dans les relations franco-africaines. Selon lui, "il y aura beaucoup plus de respect de la souveraineté des États africains" et "moins d'interférence dans les politiques intérieures africaines."
"Certaines revendications d'ailleurs, qui sont maintenant posées par un certain nombre d'Africains par rapport à la souveraineté, vont avoir un écho favorable," a-t-il ajouté, faisant référence aux critiques récurrentes sur l'immixtion française dans les affaires des pays africains.
Cependant, Diaw a également mis en garde contre l'idéologie du Rassemblement National, "basée sur un discours de haine, un discours radical avec un certain nombre de lois qui limitent l'immigration." Dans une déclaration citée, Marine Le Pen a réaffirmé sa volonté de "mettre fin à cette immigration de masse" si son parti accède au pouvoir.
Pour le politologue, l'arrivée au pouvoir du RN compliquerait inévitablement les relations avec le Sénégal, en raison de l'importante diaspora sénégalaise en France. "Ça pourrait distendre les relations," a-t-il prévenu.
La visite controversée de Marine Le Pen à Dakar en 2022 et l'audience que lui avait accordée le président Macky Sall ont d'ailleurs été "diversement appréciées" selon Diaw. Certains l'ont critiquée pour son "discours porteur d'intolérance" envers les immigrés.
Quant aux relations entre un éventuel Premier ministre issu du RN et l'actuel Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, le professeur ne les voit pas d'un bon œil : "Je ne vois pas comment ils peuvent se rapprocher," a-t-il tranché, évoquant des divergences idéologiques profondes.
Moussa Diaw a en revanche souligné la proximité d'Ousmane Sonko avec Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, qui a récemment effectué une visite à Dakar. Selon le politologue, les "préférences politiques" de Sonko vont "plutôt" vers Mélenchon et "l'ensemble de la gauche" française, incarnant des "idées de tolérance" envers les étrangers, par opposition aux positions du RN.
Au final, l'avenir des relations franco-africaines, en particulier avec un pays comme le Sénégal, semble suspendu au résultat de ces élections législatives décisives pour la France. La victoire du RN bouleverserait un statu quo vieux de plusieurs décennies et imposerait une redéfinition en profondeur des liens bilatéraux, selon l'analyse de Moussa Diaw.
LE SÉNÉGALAIS HAMIDOU DIOP RÉÉLU POUR 3 ANS AU CONSEIL D’ADMINISTRATION DU BIT
M. Diop a été réélu au Conseil d’administration du BIT par ‘’les 150 organisations patronales les plus représentatives du monde et membres de l’Organisation internationale des employeurs (OIE) lui ont ainsi renouvelé leur confiance’’.
Dakar, 10 juin (APS) – Le Secrétaire général du Conseil national du patronat (CNP), Hamidou Diop, a été réélu, membre titulaire du Conseil d’administration du Bureau international du travail (BIT), pour un mandat de trois ans, a t-on appris auprès de l’organisation patronale sénégalaise.
‘’Hamidou Diop a été réélu dès le 1er tour, avec 75% des voix et au scrutin secret, pour un mandat de 3 ans comme membre-titulaire du Conseil d’administration du Bureau international du travail (BIT)’’, indique notamment le CNP dans un communiqué parvenu à l’APS.
Il a été réélu au Conseil d’administration du BIT pour un troisième mandat de trois ans par ‘’les 150 organisations patronales les plus représentatives du monde et membres de l’Organisation internationale des employeurs (OIE) lui ont ainsi renouvelé leur confiance’’, ajoute la même source.
Elle ajoute que ”sa candidature a été présentée et très fortement soutenue par le président du CNP, Baïdy Agne (…)”.
L’élection des membres du Conseil d’administration du BIT se tient à l’occasion de la 112ème session de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) prévue jusqu’au 14 juin, à Genève, en Suisse.
Le communiqué rappelle qu’en 2000, Youssoupha Wade, ancien président du CNP, avait également siégé au Conseil d’administration du BIT.
JORDAN BARDELLA SUR LES RANGS POUR MATIGNON
Le leader d'extrême droite français, Jordan Bardella, sera le candidat de son parti, le Rassemblement national (RN), pour le poste de Premier ministre en France, a annoncé lundi le vice-président du parti Sébastien Chenu.
Le leader d'extrême droite français, Jordan Bardella, sera le candidat de son parti, le Rassemblement national (RN), pour le poste de Premier ministre en France, a annoncé lundi le vice-président du parti Sébastien Chenu.
« Jordan Bardella a été élu député européen, donc il a déjà l'onction populaire » et « c'est notre candidat pour aller Matignon », la résidence officielle du Premier ministre, a déclaré M. Chenu à la radio RTL, au lendemain de l'annonce de la convocation de législatives anticipées après le succès de l'extrême droite française aux élections européennes.
Sur la carte des résultats, la Bretagne, comme toutes les régions de l'hexagone est aux couleurs du rassemblement national. Un séisme politique dans une région classée au centre ou à gauche. La liste de Jordan Bardella obtient une moyenne de 25,61% (mais plus de 28% dans les Côtes d'Armor et le Morbihan) contre 17,32% aux européennes de 2019. Le RN réalise même le grand chelem, arrivant en tête dans les quatre départements de la région (Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan et Côtes-d'Armor).
Même percée en Auvergne-Rhône Alpes, à l'est. Et plusieurs départements du Sud-Ouest sont aussi passés aux mains du RN. Même percée en Ille de France qui avait placé la majorité présidentielle en tête il y a cinq ans. La liste de Jordans Bardella est cependant talonnée par celle de Manon Aubry (LFI).
Et puis au-delà des régions qui basculent RN, on observe une consolidation de ses fiefs. Dans les Hauts-de-France par exemple, au Nord, où Marine Le Pen est députée, le RN enregistre pas moins de 30 points d'avance sur la liste Renaissance.
La Guinée est le 2ème producteur mondial de bauxite, mais ne dispose que d’une raffinerie pour transformer le minerai. Pour accroitre la valeur créée localement, les autorités insistent depuis des mois pour que les producteurs développent des raffineries.
La Guinée est le 2ème producteur mondial de bauxite, mais ne dispose que d’une raffinerie pour transformer le minerai. Pour accroitre la valeur créée localement, les autorités insistent depuis des mois pour que les producteurs développent des raffineries.
La Guinée aurait signé un accord contraignant pour la construction d’une raffinerie de bauxite, selon deux sources du ministère des Mines citées par Reuters, qui évoque une filiale d’Emirates Global Aluminium (qui a exporté environ 14 millions de tonnes de bauxite guinéenne en 2022), ainsi qu’Aluminium Corporation of China (Chinalco) comme partenaires du projet.
L’usine, dont le coût est estimé à environ 4 milliards USD, présentera une capacité de 2 millions de tonnes par an, et livrera annuellement 1,2 million de tonnes d’alumine. Elle devrait entrer en service d’ici septembre 2026.
Ce projet répond à l’insistance du gouvernement guinéen, qui appelle depuis 2021 les producteurs de bauxite actifs sur son territoire, à transformer localement le minerai d’aluminium. Pour l’instant, une seule usine y est en activité, la raffinerie Friguia du géant russe de l'aluminium Rusal.
Au cours des derniers mois, les négociations se sont intensifiées, avec l’annonce en mars 2024 d’un projet similaire par Alteo Refinery Guinea. De nouveaux chantiers d’usine pourraient être annoncés prochainement.
Cependant, différents challenges restent à relever pour garantir le fonctionnement et la viabilité économique de ces projets. Le plus évident reste l’accès à l’énergie, dans un pays où seulement 46,8% de la population avait accès à l’électricité en 2021, selon les dernières données de la Banque mondiale.
Si la Guinée arrive à impulser une véritable industrialisation dans les mines, le pays devrait accroitre la contribution de ce secteur à l’économie. Pour rappel, le secteur minier représente plus de 90% des exportations et 21% du PIB guinéen à fin 2021, selon le FMI.
Par Madiambal DIAGNE
SONKO, UN PREMIER MINISTRE QUI SE TROMPE DE RÔLE
Le Premier ministre se comporte comme « un opposant au pouvoir ». La réalité du pouvoir lui fait prendre la mesure des enjeux et le convertit à l’idée qu’il ne pourrait se passer du « système »
Le 11 juin 2012, j’avais tenu à alerter le nouveau régime de Macky Sall, avec un titre : «Mais Macky, où on va là ?» Tant les erreurs de débutants étaient importantes, les gestes d’arrogance étaient légion et le pouvoir semblait commencer à échapper au nouveau chef de l’Etat qui avait remplacé le président Abdoulaye Wade ! Pourtant, Macky Sall avait non seulement une bonne expérience des affaires de l’Etat, pour avoir déjà eu à occuper de hautes fonctions gouvernementales, mais aussi qu’il comptait dans son équipe des personnalités nanties, elles aussi, d’un pedigree assez éloquent. Les alertes étaient considérées comme le fait d’oiseau de mauvais augure. On insistera au point de leur dire : «Vous risquez la colère du Peuple !» (8 mai 2017). L’histoire semble bégayer au Sénégal, mais cette fois-ci avec des allures de tragédie.
Le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre sont novices dans la gestion des affaires gouvernementales et ne pourront pas trop compter sur nombre de leurs ministres, pour pallier leurs insuffisances. La plupart de leurs collaborateurs n’ont eu un/une secrétaire ou un chauffeur sous leurs ordres que le jour où ils sont arrivés à la position de membre du gouvernement. Dire que ces ministres sont à la tête de lourdes administrations avec un regroupement de plusieurs ministères, dans l’esprit de réduire la taille du gouvernement ! Il s’y ajoute que le tandem Diomaye-Sonko se trouve rattrapé par ses grandes promesses. Le reniement devient le lot quotidien et obligatoire pour ces deux têtes de l’Exécutif. Mais le plus difficile pour cet attelage est que le Premier ministre se comporte comme «un opposant au pouvoir», pour reprendre la belle formule, titre d’un brûlot, du journaliste Abdou Latif Coulibaly sur la gouvernance du Président Abdoulaye Wade, publié en 2003.
Les urgences n’en sont certainement pas à des tests de popularité
On aura remarqué que la première sortie publique du Premier ministre Sonko a été, à l’occasion d’une conférence organisée à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, animée conjointement avec l’homme politique français Jean-Luc Mélenchon. La manifestation s’est révélée être un fiasco, pour avoir tourné autour d’un débat concernant l’homosexualité, fort ravageur pour l’image des nouvelles autorités sénégalaises. Le gouvernement chercherait-il à se rattraper, en organisant, le 1er juin 2024, une journée dédiée à une opération nationale d’investissement humain baptisée «Set Setal national» ? La mayonnaise n’a pas pris, cette fois encore. Les populations semblaient avoir la tête ailleurs.
La dernière trouvaille a été un rassemblement organisé à l’esplanade du Grand Théâtre à Dakar, ce dimanche 9 juin 2024. Les spectateurs de ce théâtre à ciel ouvert avaient été convoyés à grands frais et motivés, plus que d’habitude, pour garnir les lieux. La manifestation était dédiée exclusivement aux jeunes du parti Pastef ! Ce parti démontrait de plus grandes capacités de mobilisation que le monde rassemblé hier à Dakar et provenant de tout le Sénégal. Le Premier ministre, maître-d’œuvre, a fait montre d’un sectarisme maladroit en préférant communier avec ses camarades de parti, plutôt que tous les autres citoyens sénégalais. Et pourtant, ils sont sans doute bien nombreux à avoir plébiscité le candidat de la Coalition «Diomaye Président», sans être membres de Pastef. Au demeurant, un chef de gouvernement ne saurait avoir de comptes à rendre qu’à ses seuls partisans. Avait-il peur de rencontrer des jeunes qui ne lui sont pas acquis d’office ? Les actes de mécontentement déjà exprimés par des franges importantes de la population ne se comptent plus. Un désamour qui présage d’un divorce violent, entre Ousmane Sonko et ses nombreux jeunes qui suivaient ses cortèges et caravanes politiques, du temps où il était le principal opposant de Macky Sall, se fait sentir. Le Premier ministre a-t-il conscience que ces innombrables jeunes ont des attentes qui ne peuvent pas rester trop longtemps sans être satisfaites ? Qu’est-ce que le nouveau gouvernement leur a offert pour leur donner de l’espoir ? Assurément rien encore ! On attendra peut-être la Déclaration de politique générale du Premier ministre.
Le plus dur est que des gens sont pourchassés à travers les rues de Dakar et ont vu leurs activités économiques comme les petits boulots de livreurs ou de petits commerces, combattus par le nouveau gouvernement ou des autorités municipales membres de Pastef. Le contexte social est encore plus difficile que ces personnes ne comptaient que sur ces activités pour gagner leur vie et certainement préparer la prochaine fête de la Tabaski. De façon générale, les activités économiques sont au ralenti et de nombreux journaliers qui gagnaient leur pain quotidien dans des chantiers de construction se retrouvent au chômage, parce que le gouvernement a décidé de la suspension de ces chantiers ; le temps d’y voir plus clair sur certaines affectations foncières. Le gouvernement risque une colère sociale. Quelle est la logique d’allumer des foyers de tension aussitôt installés au pouvoir, surtout avec des populations dont le soutien leur était visiblement acquis ? Stratégiquement, ne fallait-il pas attendre d’avoir fini de donner quelque chose aux populations socialement défavorisées avant de les soumettre à une politique de contraintes ou de rigueur, ou même d’avoir tapé en premier lieu sur les nantis ? La morosité économique est réelle et le gouvernement n’arrive pas à rassurer les consommateurs avec des annonces impossibles sur la baisse des prix des denrées de base ou de l’électricité. Les frustrations gagnent du monde. Le Premier ministre a fini d’avouer son impuissance sur cette question, contrairement à ses promesses électorales.
Le désenchantement est réel d’autant que les jeunes avaient cru dur aux promesses qu’ils trouveraient du travail dès le lendemain de la prise du pouvoir. Attendaient-ils ainsi leurs affectations à tel ou tel autre poste ! Et comme pour ne rien arranger, les sorties maladroites et les actes posés donnent l’occasion de tourner facilement en dérision les nouvelles autorités du pays. L’image des autorités gouvernementales est très mauvaise. Ousmane Sonko est confondu ou pris à défaut sur ses multiples promesses et déclarations. Les milieux intellectuels, qui croyaient à ses promesses de pourvoir les grands emplois publics par le moyen d’appels à candidatures, ont déchanté. Leur embarras est encore grand quand ils découvrent que le «Projet» de transformation systémique du Sénégal pour lequel ils avaient battu campagne, au prix de nombreuses vies humaines, n’existait pas encore ! Il y a eu un véritable dol.
Qu’il devient pénible d’être un ami de Ousmane Sonko !
On remarquera qu’un acte essentiel et fondamental de la gouvernance publique, comme le décret de répartition des services de l’Etat qui théoriquement aurait été signé depuis le 5 avril 2024, n’a pu être rendu public que vendredi dernier, 7 juin 2024, soit plus de deux mois après. Encore qu’il ait fallu que l’opinion publique le réclamât sur tous les tons ; encore que le document apparaisse truffé d’anachronismes ! On ne leur fera pas l’injure de croire que les plus hautes autorités de l’Etat continuaient, pendant tout ce temps, à travailler sur le texte, pour s’accorder sur les attributions des différentes administrations. Dans l’opposition, ils assuraient n’avoir pas besoin d’une période d’état de grâce et mettaient en exergue les lacunes du régime qu’ils pourfendaient avec férocité. Mais le plus difficile reste le mélodrame que vit présentement le Premier ministre. A chaque acte que pose le gouvernement, les contempteurs apportent une cinglante réplique par une vidéo ou une publication dans laquelle le Premier ministre disait, soutenait ou prônait tout le contraire. Ousmane Sonko, qui était trop prolixe, pour ne pas dire trop bavard pour un homme politique, se trouve systématiquement confondu par ses propres dires, faits et gestes. Tant qu’il était opposant, il pouvait patauger dans le populisme jusqu’à se perdre dans ses contradictions, car les partisans pouvaient être indulgents. Seulement, désormais placé à la station de Premier ministre, il est en train de perdre toute crédibilité et place ses amis dans une situation des plus inconfortables.
La réalité du pouvoir lui fait prendre la mesure des enjeux et le convertit à l’idée qu’il ne pourrait se passer du «système». Le député Guy Marius Sagna ne peut avaler la grosse couleuvre. Le débat sur l’endettement que le parti Pastef trouvait par exemple inopportun et nuisible pour le Sénégal, est remis aux oubliettes, comme du reste le débat sur la nouvelle monnaie préconisée naguère. Ainsi recourent-ils à l’endettement qu’ils avaient toujours fustigé et encore qu’ils se mettent à endetter le pays de la plus mauvaise des manières. Plus grave, le gouvernement emprunte par des procédés pas trop orthodoxes. La première opération d’emprunts obligataires se révèle ravageuse pour la crédibilité du gouvernement. Nul ne sait comment la banque intermédiaire JP Morgan a été choisie, à quel prix et à quel coût les obligations ont été émises. Les réserves émises par Birahim Seck du Forum civil sont bien légitimes. Les promesses de bonne gouvernance s’envolent avec de forts soupçons de prise illégale d’intérêts, quand on sait que d’anciens cadres sénégalais de JP Morgan sont encartés au parti Pastef. Comment reprofiler une dette à un taux de l’ordre de 6% pour un nouveau prix de 7, 75%, un taux qui, du reste, apparaît comme trop cher par rapport aux habitudes d’emprunt du Sénégal. Le simple fait que le ministre de l’Economie et du plan, le prolixe Abdourahmane Sarr, disparaisse subitement des radars, renseigne sur la gravité de la situation.
Sonko, le parfait fusible pour Bassirou Diomaye Faye
Dans un régime présidentialiste comme celui du Sénégal, de l’esprit de la cinquième république française, le Premier ministre constitue un véritable fusible pour le chef de l’Etat. Certes, le président de la République Bassirou Diomaye Faye doit essentiellement son élection à son Premier ministre, mais la situation qui provoque une position d’un Premier ministre envahissant, pour ne pas dire dominant, est partie pour créer des difficultés. L’exposition trop marquée du Premier ministre, aux côtés d’un chef de l’Etat qui se met en retrait, sera à terme fatale à Ousmane Sonko. Il constitue la cible de tous les mécontentements et aspérités, et il risque de finir par donner l’impression que «le problème, c’est Ousmane Sonko». Surtout que le président Faye reste courtois avec les autorités religieuses et coutumières, avec tout le monde peut-on même dire, au moment même où le Premier ministre multiplie les foyers de tension et les petites querelles avec les médias, les activistes, la classe politique et les milieux économiques et sociaux. Et, sans le moindre égard pour le principe de la séparation des pouvoirs, il s’autorise à annoncer «balayer la Justice» ! Plus Bassirou Diomaye Faye se montre passif et en retrait, plus Ousmane Sonko prend de l’espace et ne semble se fixer des limites, et pousse le bouchon jusqu’à faire des intrusions grossières dans les domaines comme la diplomatie et les questions militaires. Comme pour montrer qu’il est le véritable «Patron» ! Un Premier ministre ne saurait durablement demeurer le «chef» d’un président de la République qu’il aura même fait élire !
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SONKO SOUS LE FEU DES CRITIQUES
Adama Gaye fustige les méthodes et l'attitude "autoritaire" du chef de Pastef. Il pointe l'"arrogance" et les dérives du Premier ministre, accusé de ne voir dans l'issue de la présidentielle qu'un plébiscite à son profit
C'est un réquisitoire sans concession qu'a dressé le journaliste-consultant Adama Gaye, contre le Premier ministre Ousmane Sonko, lors de son intervention sur les ondes de RFM ce lundi 10 juin 2024.
Revenant sur la sortie controversée de Sonko la veille, Gaye n'y est pas allé de main morte pour critiquer les "dérives autoritaires" du chef du gouvernement. "On semble voir dans la symbolique de son action qu'il occupe l'espace du leadership politique" at-il asséné, mettant en garde contre les risques d'une telle "monarchie à la tête de l'État".
Pour l'invité de Babacar Fall, les méthodes de Sonko rappellent les mouvements de foules ayant mené aux dictatures en Europe et Amérique latine. Son arrogance et sa volonté de s'affirmer au détriment du président légitime Bassirou Diomaye Faye sont prononcées sans détour. "C'est Ousmane Sonko l'arrogant qui parlait là, il ya de l'arrogance dans ce qu'il a fait hier", a lancé le journaliste de RFM devant un Adama Gaye d'accord.
Le consultant a également fustigé l'attitude de Sonko, qui transforme selon lui un vote démocratique en plébiscite personnel. "Le 24 mars 2024, le vote des Sénégalais n'était pas un vote pour Sonko, c'était un vote d'un peuple revendiquant sa liberté."
Au-delà des critiques sur le leadership de Sonko, Gaye a également remis en cause sa crédibilité économique, qualifiant ses promesses de « vision 2050 » de vœux pieux, dans un pays ébranlé par la crise.
MACRON DISSOUT L'ASSEMBLÉE APRÈS LA VICTOIRE DU RN AUX ÉLECTIONS EUROPÉENNES
Cette décision est grave, lourde, mais c’est avant tout un acte de confiance.
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé sa décision surprise dimanche soir, peu après la proclamation des premiers résultats des élections européennes, replongeant la classe politique en campagne et le pays dans l'inconnu.
En déclarant, dimanche soir, la dissolution de l'Assemblée nationale, immédiatement après les premiers résultats des élections européennes, Emmanuel Macron a soudainement bouleversé le paysage politique et plongé la nation dans l'incertitude. À peine terminée la campagne électorale, conclue par une victoire écrasante du Rassemblement national avec 31,47 % des voix, selon les résultats provisoires fournis par le ministère de l’Intérieur, le président a activé la "bombe nucléaire" constitutionnelle, permettant ainsi de renvoyer tous les députés devant les électeurs. Le premier tour des législatives se tiendra le 30 juin, suivi du second tour le 7 juillet.
Le pari d'Emmanuel Macron est extrêmement risqué. Vainqueur indiscutable du scrutin de dimanche, le Rassemblement national apparaît comme le grand favori des législatives à venir. « Avec une dissolution, Le Pen sortirait en tête dans de nombreuses circonscriptions », redoutait un ministre quelques jours avant les européennes. « Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance lors de ces futures élections législatives », a réagi Marine Le Pen dans la soirée. Le calendrier s'annonce très serré, le second tour intervenant moins de trois semaines avant les Jeux olympiques de Paris. « Nous partons pour gagner », a martelé l'entourage élyséen dimanche soir. « Notre volonté est d'obtenir une majorité pour agir avec force au service des Français. »
L'INCROYABLE PARCOURS DE BIG BOO
Élevé dans une famille modeste de 6 enfants, le jeune Sénégalais, alors surnommé "le squelette" par ses frères, s'est d'abord tourné vers la lutte traditionnelle avant de percer à la télévision française
(SenePlus) - "Ce que je gagne en coachant une élève en Suisse, je le gagnais en un mois au Sénégal", se félicite Amadou Papis Konez, dit Big Boo, dans un portrait publié par RFI.
Né dans une famille modeste de Dakar en 1972, celui que ses frères surnommaient "le squelette" n'imaginait pas un jour devenir une star du petit écran français. Pourtant, c'est bien sous le nom de Big Boo que le Sénégalais de 1,90m pour 140 kg terrifie désormais les candidats de l'émission culte Fort Boyard.
Les prémices d'un destin hors norme se dessinent dès l'enfance du jeune Amadou. Bercé par les exploits de Rambo et Rocky Balboa, dont il adoptera le pseudonyme pour la lutte, il délaisse vite le football pour troquer le ballon contre le tapis.
"Au Sénégal, la lutte est ce que le football est au Brésil", explique celui qui, faute de moyens pour se consacrer au sport roi, commence à s'entraîner dur. Très vite, le "squelette" se muscle et rejoint l'Olympique Club de Dakar en tant que coach sportif.
Mais les salaires restant trop maigres, Amadou s'envole pour la Suisse dans l'espoir de mieux gagner sa vie et d'aider sa famille. "Ce que je gagne en coachant une élève en Suisse, je le gagnais en un mois au Sénégal", se réjouit-il.
Dans les arènes helvétiques, le Sénégalais de 40 ans, qui aurait pu être à la retraite, met à profit sa technique de lutte traditionnelle. "En Suisse, c'est comme au Sénégal, on attrape par les culottes et on soulève", rigole le colosse.
Sa rivalité explosive avec le champion Bombardier, qu'il accuse d'avoir été favorisé au Sénégal, se poursuit même en MMA où ce dernier l'écrase en 70 secondes. "Je ne tiens pas à me focaliser sur la lutte. Mon rêve, c'est de coacher", lâche alors Big Boo, qui tourne la page.
C'est finalement en 2020 que la carrière d'Amadou prend un tournant inattendu. Après avoir tenté un casting sur les conseils d'un ami "sans grande conviction", ce dernier décroche un rôle de geôlier muet dans Fort Boyard, où il interprète "Big Boo".
"J'étais à la plage avec mon fils de 6 ans, qui adore l'émission. Il était fou de joie en apprenant la nouvelle", se remémore l'ancien lutteur, qui passe désormais ses étés à en découdre avec les candidats dans l'arène du fort.
Si certaines stars du rugby comme Yoann Huget ont réussi à le faire plier, le Sénégalais, qui espère encore percer au cinéma "comme Stallone", savoure cette "opportunité incroyable". Le rêve du petit Amadou, qui rêvait de quitter son foyer modeste et de rendre hommage à son père, semble en passe de se réaliser.
Seul un objectif reste à accomplir selon ses dires : "Mettre assez d'argent de côté pour aller à La Mecque avec ma maman." Un but qui symbolise à merveille l'incroyable ascension de ce lutteur devenu geôlier à la télévision française.
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ZONE FRANC, LA SOUVERAINETÉ CONFISQUÉE
Contrairement aux pays du Maghreb qui ont opté pour leur propre monnaie dès l'indépendance, devenant des partenaires économiques de poids pour la France, les utilisateurs du franc CFA n'ont jamais eu voix au chapitre dans le choix de leur outil monétaire
Martial Ze Belinga, économiste camerounais et chercheur indépendant en sciences humaines et sociales, s'est exprimé sans détour devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française sur la question épineuse du franc CFA. Son intervention jette un éclairage cru sur les relents coloniaux qui entourent encore cette monnaie imposée aux populations africaines.
Le constat est saisissant : contrairement aux pays du Maghreb qui ont opté pour leur propre monnaie dès l'indépendance, devenant des partenaires économiques de poids pour la France, les utilisateurs du franc CFA n'ont jamais eu voix au chapitre dans le choix de leur outil monétaire. À la grande indignation de Ze Belinga, même le changement de nom vers l'Eco projeté s'est décidé au Parlement français, sous l'œil vigilant de l'Union européenne, sans consultation des parlements africains concernés.
Les racines coloniales de cette monnaie sont terriblement vivaces selon l'économiste. Ses principes fondateurs - centralisation des réserves, arrimage fixe au taux de change, libre circulation des capitaux - sont hérités de la logique impériale française visant à donner un visage uniforme à son empire colonial d'alors. Une "génétique" qui se perpétue aujourd'hui sous une forme que Ze Belinga qualifie d'"hyper coloniale".
La dépendance monétaire s'est en effet complexifiée avec l'arrivée de l'euro. L'Union européenne s'est arrogé un droit de regard sur les accords monétaires africains, bridant encore un peu plus leur marge de manœuvre déjà ténue. Une situation ubuesque où les pays concernés doivent obtenir l'aval de plusieurs instances européennes avant d'envisager tout changement notable.
Au final, Ze Belinga remet violemment en cause la notion même de souveraineté monétaire des pays africains de la zone franc. Ces derniers se voient encore largement dicter les règles du jeu par leurs anciennes puissances coloniales, sans avoir jamais réellement eu leur mot à dire. Un lourd héritage colonial qui, loin de s'estomper, semble se renforcer avec le temps selon l'économiste.