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27 novembre 2024
International
L'ESPAGNE ENTREVOIT UNE OPPORTUNITÉ DANS L'AFFLUX DE MIGRANTS AFRICAINS
"Notre compétitivité actuelle et future, la croissance économique de notre pays, la durabilité de notre modèle social dépendent également de l'immigration. Nous devons gérer les flux migratoires dans la perspective du défi démographique" (Pedro Sanchez).
Plusieurs États membres de l'Union européenne (UE) demandent à l'UE de mettre un frein à l'immigration, alors que les partis politiques de droite sont de plus en plus nombreux à bénéficier d'un soutien des électeurs. Mais l'Espagne va à l'encontre de cette tendance et insiste sur le fait que la population vieillissante de l'Europe a besoin d'une migration contrôlée pour stimuler son économie.
Plus de 42.000 migrants clandestins sont arrivés en Espagne depuis le début de l'année, soit une augmentation de deux tiers par rapport à 2023.
La plupart d'entre eux arrivent sur les îles Canaries, à plus de 100 kilomètres des côtes africaines. Rien que l'année dernière, environ 6.000 migrants sont morts en tentant la traversée, selon les groupes de défense des droits de l'Homme.
Mais pour beaucoup, les dangers sont compensés par le rêve d'une nouvelle vie en Europe.
« Si vous réussissez ici, la seule chose que vous devez faire est d'aller en classe, de continuer à apprendre, de parler aux gens. Il faut être ouvert, surtout en tant qu'immigré. Il faut redoubler d'efforts, et c'est ce que nous faisons maintenant », témoigne Maciré Konaré, 22 ans, arrivé en Espagne en provenance du Mali.
Pour les migrants, il y a l'espoir d'une vie meilleure. Le gouvernement espagnol y voit également un potentiel économique.
À l'instar de nombreux pays occidentaux, la population espagnole vieillit rapidement. Elle a désespérément besoin de jeunes travailleurs pour développer l'économie et payer les impôts.
Or, l'année dernière, le taux de natalité du pays a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré, à moins de 1,2, soit l'un des plus bas d'Europe.
S'exprimant lors d'un sommet des dirigeants de l'Union européenne jeudi, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré que l'immigration était vitale.
« Notre compétitivité actuelle et future, la croissance économique de notre pays, la durabilité de notre modèle social dépendent également de l'immigration. Nous devons gérer les flux migratoires dans la perspective du défi démographique », a affirmé M. Sanchez.
Mais face à la montée du soutien aux partis d'extrême droite en Europe, beaucoup d'États membres de l'UE souhaitent un contrôle plus strict de l'immigration. Il ne sera pas facile de trouver un équilibre.
« Nous sommes un pays avec des valeurs fortes, et nous voulons cet équilibre entre le contrôle de la migration et le fait d'offrir aux demandeurs d'asile un moyen légal d'entrer et de respecter leurs droits. Nous avons besoin d'eux. Ici, en Espagne, sans migrants, nous n'aurions pas de fruits au supermarché. Il est possible que l'économie ne puisse tout simplement pas fonctionner correctement. Nous avons besoin des migrants », commente Jesus Verdu Baeza, professeur agrégé de droit à l'université de Cadix.
Dans le cadre de sa nouvelle approche, l'Espagne élabore une « stratégie pour l'Afrique », axée sur ce qu'elle décrit comme la transformation économique et sociale du continent.
Tout en cherchant à faciliter l'immigration légale, l'Espagne tente d'empêcher les migrants clandestins d'arriver sur ses côtes. Elle souhaite que l'agence européenne des frontières, Frontex, demande l'autorisation de patrouiller le long des côtes africaines afin d'intercepter les bateaux de migrants.
De nombreux migrants sont traumatisés par leur voyage.
« Je voudrais donner un conseil à mes compatriotes et à mes amis : Ne venez pas dans un petit bateau, car ils sont très dangereux », confie Ahmed Qarrab, 21 ans, originaire du Maroc.
L'Espagne souhaite une solution à long terme pour les migrations, qui soit efficace pour l'Afrique et pour l'Europe.
Mais l'espoir d'une vie meilleure continue d'attirer des dizaines de milliers de personnes sur ces mers dangereuses.
LE HEZBOLLAH REVENDIQUE L’ATTAQUE CONTRE LA RÉSIDENCE DE NETANYAHOU
« Nous annonçons notre entière et seule responsabilité de l’opération de Césarée […] qui a visé le criminel de guerre Netanyahou », a déclaré Mohammad Afif.
Le Hezbollah libanais a revendiqué lors d’une conférence de presse, mardi, l’attaque de drone qui a visé la résidence privée du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Césarée, dans le centre d’Israël, le 19 octobre.
« Nous annonçons notre entière et seule responsabilité de l’opération de Césarée […] qui a visé le criminel de guerre Netanyahou », a déclaré Mohammad Afif, responsable des relations médias du mouvements, selon l’Agence France-Presse (AFP).
« Si nous n’avons pas réussi à t’atteindre la fois passée, nous avons de nombreux jours devant nous », a-t-il lancé à l’adresse du Premier ministre israélien.
Benyamin Netanyahou avait accusé le Hezbollah d’avoir tenté de l’assassiner et menacé de leur faire payer un « prix élevé », après qu’un drone a visé sa résidence privée.
GAZA : LE BILAN DEPASSE LES 42 700 MORTS !
Au moins 115 Palestiniens supplémentaires ont été tués dans les attaques incessantes d'Israël dans la bande de Gaza, portant le bilan total des morts depuis l'année dernière à 42.718, a déclaré mardi le ministère de la Santé de l'enclave.
Au moins 115 Palestiniens supplémentaires ont été tués dans les attaques incessantes d'Israël dans la bande de Gaza, portant le bilan total des morts depuis l'année dernière à 42.718, a déclaré mardi le ministère de la Santé de l'enclave.
Quelque 100 282 autres personnes ont également été blessées au cours de l'offensive israélienne contre Gaza, qui dure depuis un an, dépassant la barre des 100 000, selon un communiqué du ministère.
« L'occupation israélienne a commis sept massacres de familles au cours des dernières 48 heures, faisant 115 morts et 487 blessés », a indiqué le ministère.
« De nombreuses personnes sont encore coincées sous les décombres et sur les routes, car les secouristes ne parviennent pas à les atteindre », a-t-il ajouté.
Au mépris d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat, Israël poursuit son offensive brutale sur la bande de Gaza depuis une attaque du groupe palestinien Hamas le 7 octobre 2023.
L’offensive israélienne a déplacé presque toute la population du territoire dans un contexte de blocus permanent qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de médicaments.
Les efforts de médiation menés par les États-Unis, l'Égypte et le Qatar pour parvenir à un cessez-le-feu et à un accord d'échange de prisonniers à Gaza entre Israël et le Hamas ont échoué en raison du refus du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de mettre fin à la guerre.
Israël est également confronté à une affaire de génocide devant la Cour internationale de justice pour ses actions à Gaza.
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LE SONKO SHOW
Devant ses partisans, le Premier ministre a livré un discours offensif, mêlant collecte de fonds et attaques contre l'opposition. Le chef de Pastef promet un changement radical, de la lutte contre la corruption aux réformes fiscales
Le leader du Pastef a appelé les militants et sympathisants de son parti à se mobiliser le 17 novembre prochain pour offrir une « majorité écrasante » au président Bassirou Diomaye Faye aux élections législatives anticipées. Ousmane Sonko a en outre taillé en pièces l'opposition qu'il refuse de considérer comme un adversaire du pouvoir en place.
Des couleurs et des sons dans un Dakar Arena de 15 000 places plein à craquer. Tout est exécuté à la lettre près à la gloire du Pastef sous les yeux du « grand maître » Ousmane Sonko. Après les prestations des artistes et les allocutions des alliés, il a prononcé un discours d'une heure de temps pour s'adresser à la foule venue massivement assister au meeting consacré à la collecte de fonds pour financer la campagne du Pastef.
Le leader du Pastef a d'emblée fait état de 500 millions de Fcfa collectés. Mais Ousmane Sonko se dit convaincu que d'ici le début de la campagne, dimanche prochain, le Pastef aura mobilisé un milliard de Fcfa. Sous ce rapport, il a raillé Bougane Guèye Dany qui se veut comme son challenger. « Que celui qui veut me coller aux basques organise une levée de fonds. Ainsi, on verra sa capacité de mobilisation financière. Normalement, il devrait aussi appeler à un meeting à Dakar Arena comme il a une admiration pour nous », a-t-il déclaré d'un ton moqueur.
Dans son laïus, le leader du Pastef s'est attaqué à l'opposition. Pour lui, l’adversaire du régime, ce n'est pas l'opposition. « Si nous réalisons un bon bilan avec le triptyque Jub, Jubal, Jubanti, c'est le peuple qui demandera de ne pas quitter le pouvoir », dit-il d'un air convaincu avant d'ajouter : « Laissons l'opposition faire du bruit. C'est tout ce qu'il lui reste à faire. Mais les Sénégalais sont éveillés. L'opposition veut séparer le Pastef et la jeunesse, lui reprochant d'être au chômage après nous avoir porté au pouvoir. Mais je voudrais rappeler que le contrat du Pastef avec la jeunesse n'a jamais été de se partager un butin après l'arrivée au pouvoir. L'esprit Pastef n'est pas de se servir mais de servir ».
« Le projet politique du Pastef, ce n'est pas pour un seul individu »
A cet effet, il a fait une profession de foi sur les valeurs du Pastef qu'il dirige. Selon lui, le projet politique du Pastef n'est pas pour un seul individu. Sitel était le cas, remarque Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye n'allait pas être élu président de la République. « S'il termine son mandat, ce sera au peuple d’élire son président de la République. Il peut s'appeler Birame Soulèye Diop, El Malick Ndiaye ou autres. Ce qui nous importe nous, c'est de transformer le pays », déclare le Premier ministre.
Le leader du Pastef a en outre décliné les objectifs du nouveau pouvoir pour ces élections législatives. « Il nous faut une majorité écrasante à l'Assemblée nationale », clame Ousmane Sonko. Ce qui permettra, selon lui, au président Bassirou Diomaye Faye d'avoir les moyens de sa politique. « Il va falloir que les responsabilités de chacun soient situées sur la situation chaotique dans laquelle nous avons trouvé le pays. Cette élection est la plus importante pour stabiliser le pouvoir qu'on a confié au président Bassirou Diomaye Faye », a insisté le leader du Pastef avant d'ajouter : « Nous avons un pays à construire. Personne ne peut faire échec à la révolution qui est en marche. Nous allons changer le pays et mettre fin à la corruption, au clientélisme et recentrer les priorités. Le régime de privilèges accordés aux intérêts étrangers est terminé. C'est cela le challenge du Pastef ».
La « haute trahison » prend forme
Dans son show, le leader du Pastef est revenu sur l'audit des finances publiques. Il persiste et signe que les chiffres de l'ancien régime ont été tronqués. « Après l'audit, nous avons révélé que le régime sortant mentait aux partenaires en leur présentant des finances publiques déconnectées de la réalité. Ce qui a conduit à la dégradation de notre note par l'agence Moody's avec placement sous surveillance », a martelé Ousmane Sonko qui ne manque pas de s'interroger : « Si tout cela n'est pas de la haute trahison, de quoi s'agit-il alors ?».
Donc, selon lui, il ne sert à rien pour les dignitaires de l’ancien régime de crier au scandale. Ils vont tous, assure-t-il, rendre des comptes au peuple sénégalais. D'ailleurs, à en croire le leader du Pastef, c'est ce qui justifie la présence des responsables de l'ancien régime en première ligne dans ces législatives. Ils veulent, à ses yeux, contrôler l’Assemblée nationale et par conséquent empêcher le régime de lancer des poursuites contre eux.
Une loi en vue de l'assistance aux familles des victimes des manifestations
Devant la foule, Ousmane Sonko a assuré aux familles des victimes que les individus tués lors des manifestations politiques ne passeront pas par pertes et profits. « Nous n'oublierons jamais nos martyrs. On entend souvent des reproches faisant état de la lenteur du gouvernement dans le traitement de ce dossier. J'aimerais vous dire qu'on travaille sur le dossier. D'ailleurs, dès le premier Conseil des ministres du gouvernement, le président de la République a donné des instructions fermes à la ministre des Solidarités en vue d'une loi pour apporter une assistance aux familles des victimes. En plus de cela, le gouvernement se focalise sur l'aspect juridique et judiciaire en vue de situer toutes les responsabilités sur le dossier », a déclaré le Premier ministre.
Sur un autre registre, le pouvoir entend amorcer des réformes fiscales après les élections législatives. « Nous avons notre destin en main. Nous allons faire les réformes fiscales qu'il faut après les élections législatives. Parce que c'est l'impôt qui fait développer un pays. La dette que l'Etat contracte sur le marché international, c'est une forme d'impôt décalé. Parce que c'est l'impôt prélevé après qui paiera le service de la dette. Donc, il faut faire des réformes fiscales », a annoncé le chef du gouvernement. En ce sens, dit-il, il faut réduire le taux d'imposition pour permettre à tout le monde de pouvoir s'acquitter de ses obligations fiscales.
« Nous allons respecter tous nos engagements que nous avons pris devant le peuple sénégalais dans les 5 ans avec des échelons. À chaque étape, le peuple pourra mesurer ce qui a été fait », s'est-il engagé.
Par Hamidou SALL
DE LA CIVILITÉ
On peut s’opposer à un président de la République, on peut le combattre mais on ne l’insulte pas, on ne l’agresse pas. Peu importe son nom. Qu’il s’appelle Senghor, Diouf, Wade ou Macky
Les principes, et de l’impérieuse nécessité de les défendre, sont la seule justification de cette prise de position. La civilité c’est le respect d’autrui par la politesse et la courtoisie, le refus de la grossièreté, l’observation des règles du savoir-vivre régissant la vie en société.
A l’heure où se construit un ordre aux dimensions d’un monde nouveau, donner à notre pays l’instrument indispensable de sa conscience nationale passe d’abord et avant tout par la consolidation de ce que le premier président de la République du Sénégal a si justement nommé l’accord conciliant. A lui tout seul, ce magnifique concept a toujours résumé un art de vivre bien sénégalais basé sur la culture d’un merveilleux lien social tout tourné vers la recherche et la consolidation de ce qui unit. Il est une voie royale pour aller à l’essentiel, à savoir la construction continue d’un Sénégal de concorde et de fraternité !
Nous sommes à quelques jours de l’ouverture d’une campagne électorale qui nous conduira vers des législatives anticipées. Cette campagne et ce scrutin sont, faut-il le rappeler, un rendezvous citoyen et républicain pour une confrontation d’idées et de programmes et non un temps de déchirure et de conflits entre enfants d’un même pays qui, après moult récentes convulsions dont il n’est pas familier, a, plus que jamais, besoin de se retrouver uni dans sa diversité certes mais comme un seul peuple sans couture, tel que proclamé dans son chant national.
Mais pourquoi en venir à rappeler une telle évidence ?
Sonner le rappel car il est bon de se souvenir, nous recommandent les Écritures. Évoquer le passé peut aider à corriger le présent et mieux préparer l’avenir.
Aussi, voudrais-je ouvrir mon propos par le rappel d’un geste qui est un exemple achevé de posture citoyenne et d’élégance hautement républicaine.
Un soir, il y a bien longtemps, sur le tarmac de l’aéroport international de Dakar-Yoff – qui ne s’appelait pas encore Léopold Sédar Senghor – un avion est prêt à décoller. Les membres de l’équipage attendent un officiel légèrement en retard. Il est enfin à bord et s’installe sur son siège. On lui signale la présence à bord de Léopold Sédar Senghor, ancien président de la République, installé avec son épouse, un peu plus à l’avant de l’appareil. Il hocha la tête et continua à ranger ses affaires et à s’installer. On fit la même démarche auprès du président Senghor qui détacha aussitôt sa ceinture, se leva en disant qu’il ne pouvait manquer au devoir d’honorer une autorité de son pays présente dans l’avion. Il vint au ministre, qui fut un farouche opposant sous son magistère, le salua respectueusement, échangea un peu avec lui sur l’importance stratégique de sa sphère de responsabilité dans la construction du pays avant de s’en retourner rejoindre son épouse.
Roulage, décollage et le vol Air France mit le cap sur Paris. A son arrivée dans la capitale française, il me raconta la scène.
Si je rapporte cette anecdote en ces lignes, c’est pour dire combien je suis meurtri par ce qui s’est passé à Casablanca à bord d’un vol Royal Air Maroc à destination de Paris. En effet, il y a quelques jours, en terre étrangère, dans l’espace étroit d’un avion, une de nos compatriotes a agressé un de nos compatriotes. L’homme agressé en public a été douze années durant le président de la République du Sénégal et à ce titre père de la nation sénégalaise, selon la formule consacrée. Et tout à son honneur, lorsque les agents de la sécurité royale lui ont demandé s’il voulait porter plainte, il a décliné en disant qu’il ne pouvait pas le faire contre sa compatriote.
Peu importe son nom. Qu’il s’appelle Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade ou Macky Sall, le fait est qu’il a été le président de la République du Sénégal. On peut s’opposer à un président de la République, on peut le combattre mais on ne l’insulte pas, on ne l’agresse pas. Pour notre mémoire nationale et pour notre dignité collective, on n’insulte pas un homme qui fut père de la Nation.
Proclamer à haute voix que trop c’est trop et qu’il est urgent de revenir à la raison et aux fondamentaux car il est plus tard qu’on ne le croit. Mais en ces heures mornes et maussades d’un monde qui se meurt faute de garder un sens élevé des valeurs fondatrices de notre humanité, il est malheureusement certaines personnes pour qui trop n’est jamais assez.
Les maniaques de l’anathème, ceux qui n’ont que l’injure à la bouche ou les thuriféraires stipendiés pourront toujours s’en donner à cœur joie mais cela ne changera en rien ma profonde conviction qu’un pays se construit par addition et non en dressant des Sénégalais contre des Sénégalais dans des débats aporétiques. Le débat contradictoire sain et serein est absolument nécessaire pour la consolidation de notre démocratie et pour notre marche vers des lendemains adultes, mais il est impératif de respecter certaines règles de vie en société qui relèvent tout simplement du civisme le plus élémentaire.
Suite à cette affaire, notre représentation diplomatique au Maroc, sur instruction du ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, a publié un communiqué. Il faut certes aider, assister et protéger nos compatriotes à l’étranger mais il est impératif de leur rappeler leurs devoirs et obligations. Ne pas le faire, surtout dans pareil cas, serait apporter un encouragement à l’incivisme et une prime à l’incivilité. Et d’ailleurs cette assistance juridique ne peut être enclenchée que dans le cas où un national est en difficulté avec une personne physique ou morale étrangère. C’est à cette seule condition que la diplomatie peut activer tous ses leviers pour apporter une assistance juridique. Ici on est bien loin de ce cas de figure puisqu’il s’agit de deux nationaux. Donc pourquoi l’un au détriment de l’autre ?
Et d’ailleurs comment ne pas penser, en cette circonstance, à l’âge d’or de notre diplomatie quand cette dernière avait donné à la voix de notre petit pays sans grandes ressources un écho planétaire, allant jusqu’à être une vivante leçon pour l’Afrique et le monde ? Aucun secret, le Président Senghor et tous ceux qui, à ses côtés, avec lui et après lui, ont porté et incarné cette voix, avec élégance et raffinement, avaient tout simplement compris que la diplomatie est un art et qu’elle est aussi par excellence le siège de la retenue et de la litote. Elle a toujours été un espace de visibilité, d’audibilité et de crédibilité de notre pays.
Pour le bien de ce Sénégal si cher à nos cœurs et pour son avenir que nous voulons pacifique, lumineux et prospère dans la sacro-sainte culture d’un commun vouloir de vie commune, nous devons tous ensemble nous dresser contre le vulgaire et nous battre pour que l’adversité politique n’en vienne jamais à nous faire oublier que le civisme est d’abord le respect de soi, ensuite celui des autres et enfin l’acceptation de la différence. C’est cela la civilité. L’orgueil d’être différents et le bonheur d’être ensemble, c’est encore du Senghor.
Un jour viendra, Bassirou Diomaye Faye sera ancien président de la République du Sénégal et vaquera fort utilement à ses occupations personnelles et ne manquera certainement pas de mettre son expérience au service de son pays et de son continent. Et s’il advenait – à Dieu ne plaise – qu’il soit agressé comme son prédécesseur, c’est avec force et rage, avec une indignation décuplée, que je me dresserai car cela voudra dire, tout simplement et malheureusement, que le message n’est pas passée et la leçon pas retenue. Je ne renoncerai jamais à me battre pour soutenir tout ce qui m’apparaît comme porteur d’espoir.
Hamidou Sall est ancien fonctionnaire international, écrivain.
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LE SÉNÉGAL À L'HEURE DES CHOIX DIFFICILES
Selon l'expert financier Mohamed Dia, les deux premières années du régime de Diomaye seront consacrées à un "nettoyage des écuries d'Augias", laissant peu de marge pour les promesses électorales
"C'est comme gravir l'Everest avec des pinces", a lancé M. Dia, illustrant la difficulté de la tâche qui attend les nouvelles autorités. Selon lui, le pays est pris en étau entre un déficit budgétaire abyssal de 10,4% du PIB et une dette publique écrasante de 76,3%, héritage empoisonné du régime précédent.
L'expert prévient : les deux premières années seront consacrées à un "nettoyage des écuries d'Augias financières", laissant peu de marge pour les promesses électorales. "C'est comme vouloir courir un marathon après s'être cassé les deux jambes", image-t-il.
Dia tempère les espoirs placés dans les ressources naturelles, appelant à la prudence dans les négociations avec les multinationales. "Ne tuons pas la poule aux œufs d'or par gourmandise", prévient-il.
L'industrialisation, présentée comme la panacée, se heurte à la réalité d'un secteur privé national anémique. "C'est comme vouloir construire un gratte-ciel avec des allumettes", ironise l'expert.
Face à ces défis titanesques, Mohamed Dia appelle à la patience et à la transparence. "Le développement est un marathon, pas un sprint", conclut-il, invitant les Sénégalais à se préparer pour un long et difficile chemin vers la prospérité.
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FRANÇOIS MITTERRAND, L'ARCHITECTE OUBLIÉ DE LA FRANÇAFRIQUE
Dès les années 50, le futur président échafaudait déjà les plans d'un empire colonial rénové. Sa stratégie ? Un fédéralisme de façade pour mieux conserver l 'influence française
Dans son dernier ouvrage "L'Afrique d'abord. Quand François Mitterrand voulait sauver l'empire français", le journaliste et historien Thomas Deltombe lève le voile sur une facette méconnue de l'ancien président français. Loin de l'image du décolonisateur qu'il s'est forgé, Mitterrand apparaît comme l'un des principaux artisans du néocolonialisme français en Afrique.
Deltombe révèle comment, dès les années 1950, Mitterrand a orchestré une refonte subtile de l'empire colonial. Sa stratégie ? Abandonner l'assimilation au profit d'un fédéralisme calculé, octroyant une autonomie de façade tout en maintenant une mainmise française.
Le pacte scellé en 1952 avec Félix Houphouët-Boigny, figure clé de l'Afrique francophone, marque la naissance de la "Françafrique". Cette alliance stratégique visait à étouffer les mouvements indépendantistes tout en préservant les intérêts français.
Paradoxalement, Mitterrand s'est farouchement opposé au projet d'Eurafrique, craignant que l'intégration européenne ne dilue l'influence française sur le continent africain. Une posture qui souligne sa vision d'un "pré carré" africain exclusivement français.
L'ouvrage de Deltombe déconstruit également le mythe du Mitterrand décolonisateur. Après son éviction du pouvoir en 1958, l'ancien ministre aurait pu réécrire son rôle, masquant son opposition fondamentale à l'indépendance des colonies africaines.
En fin de compte, "L'Afrique d'abord" invite à reconsidérer l'héritage de Mitterrand et à réexaminer les fondements de la politique africaine de la France. Une lecture essentielle pour comprendre les racines profondes de la Françafrique et ses répercussions actuelles.
LA MORT, ULTIME TABOU DU POUVOIR EN AFRIQUE
À travers l'exemple de Paul Biya et d'autres chefs d'État, François Soudan explore, dans un éditorial percutant, les conséquences dévastatrices du déni face à la mort pour la stabilité des nations
(SenePlus) - Dans un éditorial percutant publié dans Jeune Afrique (JA), François Soudan, patron de la rédaction, aborde un sujet sensible : la nécessité pour les dirigeants africains de longue date d'accepter leur finitude et de préparer leur succession. L'article prend comme point de départ une fausse annonce du décès du président camerounais Paul Biya, âgé de 91 ans, pour explorer les enjeux liés à la santé et à la mortalité des chefs d'État africains.
Soudan rappelle que la dissimulation de l'état de santé des dirigeants n'est pas l'apanage de l'Afrique. Il cite des exemples historiques tels que Georges Pompidou, Léonid Brejnev et Mao Zedong, dont les maladies ont été cachées au public. Cependant, il souligne que cette pratique est particulièrement problématique dans des pays où la stabilité politique dépend largement de la personne au pouvoir.
L'éditorialiste met en lumière le contraste entre cette tradition de déni et l'obligation de transparence qui devrait prévaloir. Il salue les initiatives de certains dirigeants, comme le président béninois Patrice Talon et le roi Mohammed VI du Maroc, qui ont choisi de communiquer ouvertement sur leurs problèmes de santé.
Selon Soudan, la réticence des chefs d'État africains à considérer leur propre mort s'enracine dans des croyances culturelles profondes. Il s'appuie sur les travaux de l'anthropologue Louis-Vincent Thomas pour expliquer que, paradoxalement, bien que les Africains soient généralement mieux préparés à affronter la mort que les Occidentaux, leurs dirigeants semblent particulièrement angoissés par cette perspective.
L'article explore la notion de "bonne" et de "mauvaise" mort dans l'idéologie funéraire africaine. Une bonne mort implique de mourir sur ses terres, après avoir mis ses affaires en ordre et préparé sa succession. En revanche, mourir loin de chez soi, dans un hôpital étranger, est considéré comme une mauvaise mort, porteuse de stigmates néfastes pour la collectivité.
François Soudan insiste sur l'importance d'une "mort maîtrisée" pour les dirigeants africains. Il soutient qu'une transition du pouvoir bien préparé est essentielle pour maintenir la paix civile et éviter le chaos. L'éditorialiste met en garde contre les conséquences désastreuses d'un refus de planifier sa succession, et compare cette attitude à un "lent naufrage" qui entraînera inévitablement les proches et les affidés du dirigeant.
L'article se termine sur une note solennelle, évoquant l'incertitude et l'angoisse ressenties par les Camerounais lors de la fausse annonce du décès de Paul Biya. Soudan conclut en appelant les chefs d'État à faire preuve de responsabilité en préparant leur succession de leur vivant, affirmant qu'un "chef digne du rang ne saurait entraîner les siens" dans l'inconnu de sa mort.
À travers cet éditorial, François Soudan lance un appel pressant à la lucidité et à la responsabilité des dirigeants africains de longue date. Il les exhorte à briser le tabou de leur propre mortalité pour assurer une transition pacifique et ordonnée du pouvoir, dans l'intérêt de leurs nations et de leur héritage politique.
DIOMAYE ET SONKO, AMBASSADEURS D'UN NOUVEAU STYLE VESTIMENTAIRE
Le président et son Premier ministre ont fait du tradi-moderne leur signature vestimentaire, propulsant ce style au-devant de la scène nationale. Cette mode, qui réinvente les codes du boubou traditionnel, séduit bien au-delà des cercles du pouvoir
(SenePlus) - Selon un récent article du journal Le Monde, une révolution vestimentaire silencieuse s'ouvre au sommet de l'État. Le président Bassirou Diomaye Faye et le premier ministre Ousmane Sonko ont adopté un style qui fait sensation : le "tradi-moderne".
Cette tendance, qui gagne en popularité depuis une décennie, allie habilement l'élégance traditionnelle du boubou à des touches de modernité occidentale. "Le tradi-moderne emprunte au vestiaire classique pour le rendre plus urbain, plus adapté à la vie quotidienne que le boubou traditionnel", explique Ousseynou Owens Ndiaye, créateur de la marque Owens et tailleur d'Ousmane Sonko depuis 2016.
L'engouement pour ce style est tel que, comme le rapporte un jeune tailleur dakarois : "Maintenant, j'ai des clients qui viennent avec une photo du président et demander sa tenue". Le dessinateur Xalil Cissé observe que "les goûts des deux dirigeants politiques ressemblent à ce qui plaît aux jeunes".
Parmi les pièces emblématiques de cette garde-robe, on trouve le "demi-saison", une tunique à mi-chemin entre la chemise et le boubou traditionnel. Le Monde décrit : "La pièce typique, c'est le 'demi-saison', avec son col rond ou mao, une longueur un peu plus importante qu'une chemise et sa 'braguette', une rangée de boutons qui part du col et s'arrête à la poitrine."
Cette évolution reflète un changement plus profond dans la société sénégalaise. Un conseiller de l'actuel président confie au Monde : "Les nouveaux dirigeants, quadras, privilégient ces tenues où les dichotomies s'effacent entre Sénégalais et étranger, ancien et moderne. C'est ce qui s'est passé dans tous les foyers entre les pères et les fils."
Au-delà de la mode, ce phénomène s'inscrit dans une volonté de promouvoir le « Made in Sénégal ». Owens Ndiaye souligne : "L'idée centrale du tradi-moderne, c'est de privilégier un 'Made in Sénégal'. Les jeunes cherchent une sorte de fierté africaine par l'habillement."
Cependant, le défi reste de taille pour l'industrie textile locale. Comme le note Le Monde, "le narratif du 'Made in Sénégal' bute sur des réalités macroéconomiques : tous les tissus ou presque sont importés, de Turquie, d'Asie ou d'Europe."
Alors que le style tradi-moderne s'impose comme la nouvelle signature vestimentaire des dirigeants sénégalais, il incarne également les aspirations d'une jeunesse en quête d'identité et les défis économiques auxquels le pays fait face.
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FATOU DIOME, UNE VOIX POUR LA FRATERNITÉ UNIVERSELLE
Face au discours de l'extrême droite en France, l'écrivaine reste inflexible. "Les vrais Français, c'est nous", affirme-t-elle, rappelant que la citoyenneté ne se mesure pas à l'origine mais à l'adhésion aux valeurs républicaines
Dans un à TV5Monde, Fatou Diome, écrivaine franco-sénégalaise, partage sa vision d'un monde où la fraternité transcende les frontières et les origines. Récemment accueillie à l'Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, Diome a retracé son parcours depuis les rives du Sénégal jusqu'aux salons littéraires européens.
"Je suis une intersection", déclare-t-elle, soulignant l'importance du trait d'union dans son identité franco-sénégalaise. Elle puise sa force dans ses racines, évoquant avec émotion ses grands-parents qui l'ont élevé.
S'adressant à la jeunesse africaine, Diome lance un appel vibrant : "Instruisez-vous et donnez-vous le droit à vos rêves." Elle insiste sur l'importance de l'éducation comme outil d'émancipation et de progrès.
Face au discours de l'extrême droite en France, Diôme reste inflexible. "Les vrais Français, c'est nous", affirme-t-elle, rappelant que la citoyenneté ne se mesure pas à l'origine mais à l'adhésion aux valeurs républicaines.
"Nous allons nous aimer tous malgré eux et contre eux", déclare Diome, opposant à la rhétorique de la division un message d'unité et d'amour. Elle invite chacun à contribuer à une histoire commune, riche de diversité.
Fatou Diome conclut en réaffirmant son engagement : "Je suis encore dans un esprit d'étudiant. Le savoir n'est jamais acquis, il faut toujours continuer à le compléter."