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22 avril 2025
International
MULTIPLE PHOTOS
CUBA, C'EST LE CINÉMA
À la poursuite d'un cinéma authentique mettant l'homme au centre de récits ancrés dans le réel, Christian Thiam a fait escale à Cuba pour découvrir le modèle de production et de formation développé depuis des décennies
Un cinéma factuel, qui cherche à raconter des histoires objectives et à les montrer sans coupures ni manipulations, fait partie du palmarès du producteur et réalisateur sénégalais Christian Thiam, très intéressé à interagir avec la manière dont Cuba défend une cinématographie authentique, jalouse de l'esthétique, de la sauvegarde du patrimoine, et attachée à ses racines.
En visite à la mission diplomatique de la plus grande des Antilles dans cette capitale mercredi, Thiam a avoué être attiré par la défense de l'identité cubaine et le programme d'enseignement supérieur cubain dans le soi-disant septième art, que ce soit grâce aux réalisations de l'Institut Cubain de l'Art et de l'Industrie Cinématographiques, ICAIC, ou de la célèbre École Internationale de Cinéma et de Télévision de San Antonio de los Baños, EICTV.
Lors de ses entretiens avec madame l'ambassadeur Maydolis Sosa Hilton, le professeur de l'Université Virtuelle du Sénégal, qui considère que "Cuba, c'est le cinéma", a reçu des informations détaillées sur l'appel à candidatures pour le nouveau cours régulier de l'EICTV, ainsi qu'un dossier sur les structures culturelles du pays qui constituent le circuit académique, de production et d'événements qui culmine chaque année avec le Festival du Nouveau Cinéma Latino-américain à La Havane.
En ce qui concerne l'académie, il a été rappelé que l'EICTV est considérée comme l'une des plus importantes institutions de formation audiovisuelle au monde, créée en 1986 sous les auspices de la Fondation du Nouveau Cinéma Latino-américain, en particulier pour les étudiants du Sud, où l'Afrique a joué un rôle important au cours des 38 dernières années. En outre, des milliers de professionnels et d'étudiants de plus de 50 pays sont passés par ses salles de classe, ce qui en fait un espace de diversité culturelle.
L'éminent cinéaste s'est également intéressé à la défense du patrimoine, puisque la cinémathèque de l'ICAIC conserve plus de 3 500 titres nationaux protégés sur différents types de supports. Parmi eux, l'exposition Patrimoine de Grade I au Registre National des Biens Culturels, qui comprend 21 films datant d'avant le triomphe révolutionnaire de 1959, 47 films de fiction, 59 documentaires et 17 films d'animation.
L'un des "joyaux de la couronne", a-t-on dit, est la sauvegarde de 1493 éditions du "Noticiero ICAIC Latinoamericano" , déclaré par l'UNESCO comme registre de la mémoire du monde.
Des paramètres rigoureux de contrôle climatique dans sept chambres fortes de haute technologie, des services innovants de numérisation et de restauration, le catalogage, ainsi qu'une photothèque et une vidéothèque, complètent le travail d'un groupe de professionnels hautement qualifiés.
Chercheur assumé, à la recherche d'essences où l'homme est l'acteur de son propre rapport au monde, adverse ou heureux selon les cas, Christian Thiam a apporté plusieurs réalités au cinéma.
De ses débuts de cinéaste en 2009 avec le documentaire "Samba Kane : Life in Prison", sur un exilé sénégalais condamné à perpétuité aux Etats-Unis, au célèbre "Casa Di Mansa" sur le conflit dans la région sud de la Casamance, il a exploré des sentiments réels, des chroniques de vie à travers des faits raciaux, la justice, la tolérance, l'identité et, bien sûr, l'amour.
Son premier long métrage de fiction, "Mami Watta", sorti en 2021, a également représenté le Sénégal dans plusieurs festivals internationaux. Delia, une jeune fille issue d'une communauté de pêcheurs de la banlieue de Dakar, découvre qu'elle a le pouvoir de prédire l'avenir, et la tragédie frappe à sa porte générant des conflits qui auront des conséquences néfastes pour le quartier.
OUVERTURE À PARIS DU PROCÈS DE PASCALINE BONGO SOUPÇONNÉE DE CORRUPTION AU GABON
Directrice de cabinet de son père puis collaboratrice de son frère Ali, elle est soupçonnée d'avoir accepté d'intervenir en faveur de la société française Egis Route dans l'attribution de marchés publics contre la promesse de huit millions d’euros.
Le procès de Pascaline Bongo, fille aînée du défunt président gabonais Omar Bongo et sœur du président déchu Ali Bongo, s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Paris.
La tête recouverte d'un foulard bleu, en long manteau marron, Mme Bongo, 67 ans, est jugée pour des soupçons de corruption passive au Gabon en 2010 et 2011. Dès le début de l'audience, son avocate Corinne Dreyfus-Schmidt a plaidé pour la "nullité complète" de la procédure saluant au passage "une femme courageuse" qui n'a pas hésité "à faire plus de 6.000 km pour comparaitre devant un tribunal français".
Directrice de cabinet de son père jusqu'à sa mort en 2009 puis collaboratrice de son frère Ali, renversé par un coup d'Etat en août dernier, Mme Bongo est soupçonnée d'avoir accepté d'intervenir en faveur de la société française Egis Route dans l'attribution de marchés publics contre la promesse de huit millions d’euros.
"Pascaline Bongo n'est pas le Gabon. C'est une femme seule", a soutenu son avocate contestant la compétence de la justice française pour "juger des faits qui datent de 14 ans, au Gabon et par une personne de nationalité gabonaise". A l'époque des faits, a souligné Me Dreyfus-Schmidt, Mme Bongo "n'est plus rien, elle n'est pas à la tête de l'Etat".
Selon le quotidien Libération qui a dévoilé l'affaire, Mme Bongo aurait accepté un "partenariat fictif" pour qu'Egis participe à la création de l'Agence nationale des grands travaux du Gabon via un marché public de consulting. Cette structure, créée par Ali Bongo après son arrivée à la tête du Gabon, supervisait les chantiers d'infrastructures (routes, stades) et les projets immobiliers publics.
Sur le banc des prévenus aux côtés de Pascaline Bongo, comparaissent Egis Route, représenté par son directeur général, deux de ses anciens cadres et son directeur commercial, Christian Laugier, anciennement chargé des activités Afrique et ex-directeur général du groupe. Ces quatre prévenus poursuivis pour corruption active sont soupçonnés d'avoir proposé à Mme Bongo une rétrocommission de huit millions d'euros en échange d'un contrat.
Une avocate française, Danyèle Palazo-Gauthier, et l'homme d'affaires gabonais Franck Ping, fils de l'ancien ministre et ex-président de la commission de l'Union africaine (2008-2012) Jean Ping, comparaissent également pour complicité de corruption passive d'agent public étranger.
par Thierno Alassane Sall
CONDAMNATION DU COMPLOT CONTRE LA RÉPUBLIQUE ET LE DÉTOURNEMENT DE NOS INSTITUTIONS
La création de cette commission met en lumière une tentative concertée de créer une pseudo-crise institutionnelle, exploitant des allégations fallacieuses pour servir des intérêts partisans. Nous appelons au respect des principes qui fondent notre nation
Dans un moment où notre nation se trouve à la croisée des chemins, l'initiative du PDS, soutenue par BBY, d'instaurer une commission d'enquête parlementaire relève d’une manœuvre politicienne douteuse. La création de cette commission met en lumière une tentative concertée de créer une pseudo-crise institutionnelle, exploitant des allégations fallacieuses pour servir des intérêts partisans étroits.
La mise en place de cette commission constitue une violation flagrante de la séparation des pouvoirs, un principe fondamental de notre République. Cette initiative présentée sous des airs de légitimité est en réalité une manœuvre visant à instaurer une crise institutionnelle artificielle en faisant le lien avec l'article 52 de la Constitution relatif aux pouvoirs exceptionnels du Président de la République dans l'optique de justifier un prochain complot contre la République et notre démocratie.
Le PDS, ayant vu son candidat écarté sur un fondement constitutionnel incontestable, s'allie à BBY qui a vu ses requêtes contre des candidats rejetées. Il s'agit sans doute d'une tentative désespérée de remettre en cause cette décision par des moyens détournés, bafouant ainsi la Constitution qui exclut toute voie de recours contre les décisions de la Haute Instance.
Les faits invoqués pour justifier cette commission relèvent du domaine pénal et auraient dû être traités par les voies judiciaires appropriées, respectant ainsi le cadre légal et institutionnel de notre pays.
Cette démarche soulève des questions sur la sélectivité des sujets méritant l'attention de l'Assemblée Nationale. Des scandales bien plus graves, tels que la gestion des fonds Covid, les rapports de l'IGE et de la Cour des comptes, ou encore les récentes tragédies nationales non élucidées, n'ont jamais été jugés dignes d'enquête parlementaire. Cette sélectivité traduit une manipulation politique qui menace l'intégrité de nos institutions et la confiance du peuple sénégalais en ses représentants.
Nous nous trouvons à un moment décisif de notre histoire, où le respect des principes démocratiques doit primer sur les calculs politiques. Agir en apprentis sorciers avec les fondements de notre République risque de nous plonger dans une crise dont les répercussions dépasseraient largement le cadre politique, menaçant la stabilité, la paix sociale et la cohésion nationale.
Il est de notre responsabilité, à tous, de protéger notre démocratie et de veiller à la préservation de nos institutions. Nous appelons au respect des principes qui fondent notre nation. En tant que défenseur des valeurs démocratiques et de l'intégrité des institutions, je reste résolument engagé à lutter contre ces apprentis sorciers qui dealent avec l’avenir de notre nation.
Thierno Alassane Sall est député à l'Assemblée nationale du Sénégal, candidat à l'élection présidentielle, président du parti République des Valeurs/Réewum Ngor.
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KHALIFA SALL SÛR D'ÊTRE AU SECOND TOUR
Dans un tour d'horizon des forces politiques en présence, l'ancien maire de Dakar dit "regretter" - pour la "vitalité démocratique" du pays - l'absence d'Ousmane Sonko et Karim Wade parmi les vingt candidats en lice.
Khalifa Sall, candidat du parti Taxawu Sénégal pour l'élection présidentielle sénégalaise prévue le 25 février, a accordé un entretien à France 24 et RFI. Dans un tour d'horizon des forces politiques en présence, l'ancien maire de Dakar dit "regretter" - pour la "vitalité démocratique" du pays - l'absence d'Ousmane Sonko et Karim Wade parmi les vingt candidats en lice. "Nous sommes de tout cœur avec tous les combats qu'ils mènent pour pouvoir intégrer le dispositif", renchérit Khalifa Sall.
LA MISSION D'OBSERVATION ÉLECTORALE DE L'UE DEMANDE À RENCONTRER BASSIROU DIOMAYE FAYE
L'Union européenne juge essentiel que tous les candidats puissent faire campagne dans des conditions d'égalité
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/01/2024
La cheffe de la mission d'observation électorale de l'UE au Sénégal, Malin Björk, a fait savoir mercredi à Dakar que sa mission souhaitait rencontrer le candidat à l'élection présidentielle Bassirou Diomaye Faye, malgré son emprisonnement depuis 2023. "Nous avons comme objectif de voir tous les candidats qui ont été validés par le Conseil constitutionnel, quelle que soit leur situation, on espère pouvoir aussi rencontrer M. Diomaye, où que ce soit possible", a déclaré Malin Björk lors d'une conférence de presse.
Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du parti dissous Pastef, dont le chef Ousmane Sonko est également emprisonné depuis 2023, a été choisi pour remplacer ce dernier comme candidat à la présidentielle du 25 février prochain. Bien que le Conseil constitutionnel ait disqualifié la candidature d'Ousmane Sonko, celle de Bassirou Diomaye Faye a été validée, plaçant le Sénégal dans une situation inédite avec un candidat en prison.
"On est en train de faire les démarches" pour formaliser la demande de rencontre auprès des autorités sénégalaises, a précisé Malin Björk, ajoutant qu'"il me semble très important que les candidats qui ont été retenus par le Conseil constitutionnel puissent faire campagne en toute égalité et nous espérons que ça peut se faire". Elle a souligné que la possibilité de "faire campagne librement" fait partie des libertés fondamentales.
Les conditions dans lesquelles Bassirou Diomaye Faye pourra défendre sa candidature depuis sa prison sont donc l'une des principales inconnues de cette campagne électorale qui s'ouvre officiellement dans quelques jours. La mission d'observation de l'UE, qui comptera plus de 130 observateurs de pays membres et tiers, entend elle évaluer dans quelle mesure le processus, y compris les libertés de tous les candidats, sera respecté. Ses premières observations seront rendues publiques deux jours après le premier tour.
VILLAGE DE BOMIZAMBO, DANS L’UNIVERS DU PAGNE BAOULE
Situé à 34 km au nord de Yamoussoukro, le village de Bomizambo est différent des autres en Côte d’Ivoire. Fief de tisserands, il est réputé pour la fabrication du pagne Baoulé très prisé en Côte d’Ivoire, mais aussi dans d’autres pays africains.
Situé à 34 km au nord de Yamoussoukro, le village de Bomizambo est différent des autres en Côte d’Ivoire. Fief de tisserands, il est réputé pour la fabrication du pagne Baoulé très prisé en Côte d’Ivoire dans les cérémonies traditionnelles, mais aussi dans d’autres pays africains. Dans cette bourgade peuplée de Baoulés, ethnie majoritaire du pays, l’art ancestral du tissage se transmet de père en fils pour la pérennisation du métier. En pleine Can, Sud Quotidien vous emmène à la découverte de cette localité qui donne vie au patrimoine artisanal ivoirien.
Le voyage vers le village situé à 34 km au nord de Yamoussoukro en direction de la ville de Bouaké, dure environ 40 minutes en taxi. Tout au long de la route, la beauté de la nature séduit avec ses cocotiers, ses bananiers, ses papayers ou encore ses plantations de manioc. On aperçoit aussi des ateliers de tisserands et des groupes de femmes s’affairant autour de la production de l’attiéké. Des vendeurs de fruits devant quelques patelins longeant la route s’ajoutent au décor. Sur les lieux, sous un grand hangar au bord de la route, des pagnes tissés de tous genres et de toutes sortes de couleurs s’offrent à nous. Bienvenue à Bomizambo, la capitale du pagne Baoulé. Ce tissu traditionnel africain est porté lors des baptêmes, des weekends de Pâques et des cérémonies de dot en Côte d’Ivoire et au-delà même des frontières ivoiriennes.
Dans ce village peuplé de Baoulés, ethnie majoritaire de la Côte d’Ivoire représentant 30% de la population, le tissage du pagne Baoulé est la principale activité économique des populations.
Il est 9h30 ce samedi 27 janvier. Le climat est un peu doux. Sous l’ombre de plusieurs arbres, derrière le hangar d’exposition, des hommes de tout âge tissent inlassablement. Assis sur des planches à bois, les pieds sur les pédaliers, ils effectuent des allers-retours incessants avec leurs mains tenant fermement une navette en bois poli. D’autres, assis par terre, forment les bobines de fils qui s’étendent plusieurs mètres. L’accueil des villageois est chaleureux, l’air enjoué de recevoir et de pouvoir faire découvrir leur pagne à des étrangers.
« Le tissage est notre principale activité. On ne connaît que ce métier. On nous l’apprend très tôt. Ici, on travaille de 4h jusqu’à 18h. Près de 200 personnes travaillent ici chaque jour. Chacun est dans son atelier qu’on appelle entreprise 4 bois où il tisse par bandes. Les bandes ainsi obtenues sont assemblées par l’aide d’une machine pour former un pagne qu’on expose ensemble sous le hangar. C’est une sorte de coopérative du village. On fait des pagnes de 1,80m et la personne qui est très expérimentée, peut faire une bande en deux jours et au maximum deux semaines pour faire un pagne», explique Bonaventure, jeune tisserand.
Le tissage, de père en fils
Bomi comme l’appellent les gens (terre de bonheur en Baoulé) s’est, en effet, construit une renommée avec son mythique pagne tissé. Ici, le savoir-faire se transmet de père en fils depuis des générations. «On initie les enfants au tissage à l’âge de six ou sept ans même si tu fais l’école française. Du coup, lorsque l’enfant ne réussit pas dans ses études, au moins, il a son métier. La majeure partie des gens qui travaillent ici, ont fait l’école française mais par manque de moyens, ils ont abandonné et se sont mis dans le tissage», confie Bonaventure. Le pagne Baoulé se fait en fils de coton, en polyester ou encore en soie. « Le coton avec lequel on fait les fils, s’appelle kognami. On l’achète à Bouaké. On utilise aussi les fils synthétiques pour faire des pagnes. Ce sont les moins chers », nous fait savoir un autre tisserand du nom d’Hervé. Il ajoute : «Nous avons plusieurs variétés de pagne Baoulé. Il y a le pagne Baoulé de grande qualité. Le nonkanfian par exemple qui est fait à base du coton. Il est le plus cher des pagnes. Pour la qualité moyenne, il y a le pkêta qu’on donne aux enfants qui viennent apprendre le tissage. On leur donne pour qu’il puisse s’entrainer là-dessus. On a aussi bénitiagnon et pour les motifs simples, il y a, entre autres, kloualama, awlimba ».
Motifs variés, couleurs diversifiées, chacun y trouve pour son goût des tarifs qui dépendent de la qualité. Et selon qu’on soit homme ou femme, les pagnes se différencient par leurs motifs et se vendent par deux. « Les prix varient de 190 000 Fcfa pour le nonkanfian à 15 000 F pour le pkêta. Le adjalédor qui est utilisé dans les cérémonies religieuses et coutumières, coûte 160 000 F», nous renseignent les artisans. Ils écoulent leurs produits en détails ou à travers des commandes.
A Bomizambo, seuls les hommes tissent
A Bomizambo, seuls les hommes tissent. Histoire de respecter la tradition. « Ce sont nos arrières parents qui l’avaient voulu ainsi. Selon eux, une femme ne doit jamais tisser dans le village. Ça fait partie de nos us et coutumes. Par contre, ailleurs, vous pouvez rencontrer des femmes qui tissent », renseigne Hervé.
Malgré le fait que le pagne tissé Baoulé soit très prisé en Côte d’Ivoire et dans certains pays africains, le tissage se fait toujours de manière artisanale. «Je suis là, il y a plus de 20 ans mais je n’ai jamais vu quelqu’un venir ici pour nous parler d’installation d’usine. Tout le travail est fait à la main, le dévidage de rouleaux, la teinture, la confession du design, le tissage. Parfois, c’est pénible mais on est habitués. Le tissage, c’est notre sport préféré », confie Bonaventure. Cependant, le jeune artisan n’est pas contre les techniques modernes de fabrication du tissu.
Le pagne Baoulé est, en effet, révélateur de la tradition du peuple Baoulé. Chez eux, porter ce pagne est un signe de richesse et de prospérité. Devenu un atout incontournable dans l’expression de la culture ivoirienne, le tissu est aussi utilisé dans la décoration pour faire des produits «Made in Côte d’Ivoire». Depuis 2015, le village de Bomizambo accueille chaque année un festival dénommé «Tchin Dan» (Grand jour, en Baoulé) qui a pour but de promouvoir le pagne Baoulé.
Par Mariama Djigo, Omar Diaw, Abdoulaye Thiam (Envoyés spécaux) et K.A.GUEYE (Correspondance particulière)
RETRAIT DU MALI, BURKINA ET NIGER DE LA CEDEAO, L’UA APPELLE AU DIALOGUE
Le Président de la Commission de l’UA appelle à la conjugaison de tous les efforts pour que l’Unité irremplaçable de la CEDEAO soit préservée et la solidarité africaine renforcée.
Le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO n’est pas du gout du Président de la Commission de l’Union Africaine. Dans un communiqué, Moussa Faki Mahamat indique avoir « appris avec un profond regret» l’annonce de ce départ des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Ainsi, il « appelle à la conjugaison de tous les efforts pour que l’Unité irremplaçable de la CEDEAOsoit préservée et la solidarité africaine renforcée ».
Le Président de la Commission de l’Union Africaine dit « engager les leaders régionaux à intensifier le dialogue entre le leadership de la CEDEAO et les trois pays susmentionnés ».
Moussa Faki Mahamat se dit prêt à servir de trait d’union « pour apporter tout le concours en son pouvoir pour le succès de la logique de dialogue fraternel, loin de toutes les interférences extérieures d’où qu’elles viennent ».
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POUR UNE GOUVERNANCE CONFORME AUX ASSISES
Pour renforcer l'État de droit et les institutions, 12 candidats à la présidentielle ont solennellement paraphé mardi un Pacte de mise en œuvre des conclusions des Assises et des recommandations de la CNRI. Un engagement historique pour un Sénégal nouveau
Ce mardi après-midi s'est tenue à Dakar une cérémonie majeure : la signature solennelle d'un Pacte national pour une bonne gouvernance démocratique par les principaux candidats à l'élection présidentielle de février 2024. Organisé par la Coalition de la société civile pour l'application des conclusions des Assises Nationales et des recommandations de la CNRI, cet événement a réuni une douzaine de prétendants à la magistrature suprême, dont Mamadou Lamine Diallo, Cheikh Tidiane Dieye, Mahammed Boun Abdallah Dionne, Bassirou Diomaye Faye, Serigne Mboup, Khalifa Ababacar Sall, Thierno Alassane Sall et Rose Wardini, Malick Gackou entre autres.
L'objectif de ce Pacte est d'engager formellement les candidats sur les principales conclusions issues des Assises Nationales de 2008 et de la Commission nationale de réforme des institutions, concernant la construction d'un Etat de droit, la sauvegarde des institutions et le renforcement de la cohésion sociale. "Ces thématiques correspondent directement à ce sur quoi nous nous étions mis d'accord et qui devait placer notre pays sur une belle rampe", a déclaré Khalifa Ababacar Sall.
Lors de la cérémonie, les candidats ont pris des engagements forts. Thierno Alassane Sall s'est ainsi engagé à "mettre en place une équipe pluridisciplinaire" chargée de rédiger "les meilleurs textes pour le Sénégal" dans un délai maximal de 24 mois. Il a également promis un "mécanisme de suivi évaluation" trimestriel des avancées. De son côté, Mamadou Lamine Diallo a insisté sur le fait que "l'appliquer est une nécessité pour ce pays", qualifiant cet événement "d'historique".
Dior Sow Fall, membre de plateforme de la plateforme de la société civile iniatrice de l'initiative et présidente de séance s'est réjouie de cette "belle cérémonie" durant laquelle "déjà 12 candidats ont signé le pacte." Soit plus de la moitié des 20 candiats en lice pour le scrutin présidentiel. Elle a néanmoins rappelé l'importance du "respect des engagements" et la nécessité "d'assurer le suivi". Cette initiative inédite pourrait marquer un tournant dans le débat public en amont de l'élection présidentielle.
Reste à voir si ces engagements pour une "bonne gouvernance démocratique" se concrétiseront une fois l'un de ces candidats investi à la tête de l'État.
L'INTÉGRATION SOUS-RÉGIONALE MENACÉE
En prenant le risque de rompre les liens avec la Cedeao de manière unilatérale et non planifiée, les juntes du Sahel fragilisent l'édifice régional à un moment clef de son histoire, marquée par la montée des périls sécuritaires
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 30/01/2024
Alors que les tensions sont déjà vives au Sahel, marqué par la progression des groupes djihadistes, les régimes militaires issus des coups d'État au Mali, au Burkina Faso et au Niger pourraient mettre en péril plus de trente années de coopération régionale en Afrique de l'Ouest.
En effet, selon une dépêche de l'Agence France Presse (AFP), leur décision conjointe de se retirer de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) "prend le risque de compromettre la libre circulation et repousse le retour des civils au pouvoir" dans ces pays.
Créée en 1975, la Cedeao s'est imposée comme un pilier majeur d'intégration politique, économique et sécuritaire dans la région. Elle garantit notamment aux ressortissants des 15 États membres de circuler librement et de s'établir dans les pays de la communauté.
Or les coups d'État militaires survenus successivement au Mali en 2020 et 2021, au Burkina Faso en janvier 2022, puis au Niger en avril dernier, ont suscité la ferme désapprobation de la Cedeao. Celle-ci a imposé de lourdes sanctions économiques au Mali et au Niger, et menacé même d'une intervention armée dans ce dernier pays.
Le dialogue est aujourd'hui rompu entre l'organisation ouest-africaine et les nouveaux régimes de Bamako, Ouagadougou et Niamey. Ces derniers, qui se sont regroupés au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), accusent la Cedeao d'agir sous l'influence de "puissances étrangères", en premier lieu l'ancienne puissance coloniale française.
Pourtant, les militaires s'étaient engagés à céder le pouvoir aux civils après des périodes de transition courtes, avec des élections prévues au Mali et au Burkina Faso en 2024. Mais ils souhaitent désormais allonger les transitions, arguant de la lutte contre le terrorisme, au risque de "s'éterniser dans les fauteuils présidentiels", selon le quotidien ivoirien Le Patriote.
Au-delà de la remise en cause des échéances électorales, le retrait des trois pays de la Cedeao menace concrètement la liberté de circulation et d'établissement des ressortissants ouest-africains dans la sous-région. Si l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) garantit aussi des échanges fluides, les conséquences seront plus importantes aux frontières du Niger et du Nigeria, géant économique qui n'appartient pas à cette union.
Sur le plan géostratégique, cette fragmentation accrue de l'espace régional "n’est pas une bonne nouvelle pour la stabilité" selon l'expert Fahiraman Rodrigue Koné, alors que les groupes armés progressent au Sahel. Les critiques des trois régimes contre le franc CFA laissent par ailleurs craindre qu'ils ne quittent aussi l'Uemoa, remettant en cause de nombreux acquis de coopération.
En somme, en prenant le risque de rompre les liens avec la Cedeao de manière unilatérale et non planifiée, les juntes du Sahel fragilisent l'édifice régional à un moment clef de son histoire, marquée par la montée des périls sécuritaires. Leurs stratégies divergentes pourraient accélérer le processus de partition de l'espace ouest-africain.
LE FNDC ACTIVE LE COMPTE A REBOUR POUR LA TRANSITION
En Guinée, le mouvement Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), dissout en 2022 par le gouvernement, a mis en ligne ce 29 janvier 2024 sur son site un compte à rebours concernant la fin annoncée de la transition politique dans le pays.
En Guinée, le mouvement Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), dissout en 2022 par le gouvernement, a mis en ligne ce 29 janvier 2024 sur son site un compte à rebours concernant la fin annoncée de la transition politique dans le pays. « C’est une manière pour nous d’amener la junte au pouvoir à tout mettre en œuvre pour respecter le contenu du chronogramme », souligne un responsable du FNDC.
Le compteur tourne en Guinée. Selon le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), il ne reste plus que onze mois avant le retour des civils au pouvoir. Cette coalition de syndicats, de partis politiques et d’organisations de la société civile, se base sur le chronogramme de la transition de 24 mois accepté conjointement par la junte et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Ce 29 janvier 2024, le FNDC, dissout en 2022 par le gouvernement, a annoncé la mise en ligne d’un compte à rebours sur son site Internet.
Les secondes y défilent et les heures s’y égrènent désormais. Ibrahima Diallo, le responsable des opérations du FNDC, explique la démarche : « C’est une manière pour nous, dans le cadre de pressions citoyennes, d’amener le CNRD [Comité national du rassemblement pour le développement, Ndlr], la junte au pouvoir, à tout mettre en œuvre pour respecter le contenu du chronogramme. »
La transition a débuté en janvier 2023. Il reste donc onze mois, assure le FNDC : « Il n’y a pas eu d’avancées majeures dans la mise en œuvre des activités de la transition et cette responsabilité incombe exclusivement au CNRD. »
Le chronogramme prévoit dix étapes, dont aucune n’a été entièrement complétée, selon le FNDC. Le pouvoir, lui, se veut rassurant. Le président de la transition a annoncé l’organisation, cette année, d’un référendum constitutionnel. Ibrahima Diallo poursuit : « Au FNDC, nous pensons que l’on peut respecter ce chronogramme de la transition si le CNRD accepte un dialogue avec les acteurs sociopolitiques pour s’entendre sur les activités essentielles pour le retour à l’ordre constitutionnel. »
Il y a quelques mois, l’ambassade américaine mettait en place un décompte similaire sur son site web, provoquant la colère des autorités. Elle avait dû faire machine arrière.