Le pire s’est produit ce matin au quartier Dépôt dans la commune de Tambacounda où la caravane Pur100 a établi son Quartier Général. Un jeune, âgé d’une trentaine d’années et répondant au nom d’Ibrahima Diop, a été mortellement poignardé.
Tout a commencé quand un garde rapproché de la caravane du Pur a été surpris en train de déchirer et de badigeonner des affiches de Benno Bokk Yaakar placardées sur les murs. Il s’en est suivi des échanges d’insanités entre gardes rapprochés du Pur et des militants de Benno Bokk Yaakar, qui ont conduit à des affrontements.
La victime aurait été poignardée par un supposé garde rapproché du Pur. Le jeune homme militant de BBY a succombé à ses blessures, après avoir perdu beaucoup de sang. Le quartier Dépôt où réside le ministre Sidiki Kaba est sous haute surveillance policière. Des jeunes du quartier n’entendent pas laisser passer cette « forfaiture » et sont en train de brûler des pneus devant les forces de l’ordre. Nous y reviendrons.
"WADE NOUS A HABITUÉ A CLIGNOTER A DROITE ET A TOURNER A GAUCHE"
Entretien avec Seydou Gueye (Porte parole de l'APR)
Après une semaine intense de campagne électorale, le candidat de la majorité déroule. Le ministre Seydou Guèye, porte-parole de l’Alliance pour la République, fait le point sur la stratégie de son candidat, le jeu des alliances qui se poursuit et surtout l’intrusion de l’ex-président Abdoulaye Wade qui vient bouleverser le cours des choses, avec un discours belliqueux.
Quel commentaire faites-vous de l’arrivée de Me Wade à Dakar et des propos qu’il a tenus sur votre candidat ?
Abdoulaye Wade appartient au passé. Ses déclarations incendiaires, invitant les Sénégalais à déchirer leurs cartes d’électeur et à brûler les urnes, sont la manifestation d’une tentative de sabotage du processus électoral qui ne saurait être toléré. Son plan de guerre est voué à l’échec. Il se rendra à l’évidence que sa télécommande, qu’il ne cessait d’actionner depuis Versailles, ne saurait fonctionner en terre sénégalaise. Wade n’a pas fait le choix du boycott, mais plutôt d’une surenchère politique démesurée. Mais, une chose est sûre, il nous a habitués à clignoter à droite et à tourner à gauche. L’homme n’a pas changé. Il déteste la retenue qui sied aux grands hommes, aux hommes d’Etat, tout simplement. Jamais le président Macky Sall n’abaissera la fonction présidentielle en lui répondant.
Faut-il avoir des craintes sur le déroulement de l’élection présidentielle et même le scrutin du 24 février ?
Le 24 février 2019, le suffrage des Sénégalais s’exprimera à l’échelle du territoire national et de la diaspora. Les Sénégalais choisiront notre candidat, le président Macky Sall, le candidat de la stabilité. Je puis vous garantir que l’Etat prendra toutes les dispositions nécessaires pour garantir la sécurité de nos concitoyens contre toute forme d’intimidation ou de détournement de leur volonté par des combinaisons machiavéliques de vestiges du passé. Les tentatives d’installer la peur dans l’esprit des Sénégalais ne passeront pas. Nous avons un peuple mûr, qui sait prendre ses responsabilités. D’ailleurs, nous sommes tous témoins de la vague de désapprobations qui a accueilli ses élucubrations. C’est la première fois, dans l’histoire politique du Sénégal, qu’un homme ayant occupé la plus haute fonction de ce pays s’adonne à un pareil spectacle. Les Sénégalais n’en reviennent pas. Franchement, je pense qu’il faut sauver le soldat Wade.
Pensez-vous que Wade ait les moyens de faire ce qu’il a dit ?
Dans un premier temps, il a dit que la Présidentielle ne se tiendrait pas sans son fils. Ensuite, il a déclaré urbi et orbi que notre candidat ne battrait pas campagne. Et aujourd’hui, il en appelle au boycott de la Présidentielle. A la vérité des faits, son fils n’est pas candidat et la campagne se déroule très bien. Wade ne détient plus le monopole de la violence symbolique. Pour avoir perdu l’initiative politique au soir du 25 mars 2012, il doit se résigner. Après lui, ce ne sera pas le déluge.
Ce discours ne va-t-il pas parasiter celui de votre candidat et, par ricochet, celui des autres engagés à cette Présidentielle ?
Je vous l’ai dit : Jamais le président Macky Sall n’abaissera la fonction présidentielle en lui répondant. Le président Macky Sall est un homme serein. Il a hérité d’un pays à genoux et, sept ans durant, il s’est évertué à le redresser. Aujourd’hui, la nouvelle trajectoire économique du Sénégal, marquée par une croissance à la fois forte, soutenue et vigoureuse, l’attractivité de notre environnement des affaires, le renouveau infrastructurel, prouvent que le président Macky Sall a relevé les défis du redressement pour pouvoir inscrire notre pays dans une perspective de transformation de sa structure socio-économique. Pour les autres candidats, j’avoue que je suis déçu par la faiblesse de leurs offres assimilables à de simples déclarations d’intention.
Justement, le président Macky Sall met l’accent sur ses réalisations, depuis le début de la campagne et fait moins de promesses. Qu’est-ce que cela signifie ?
Je pense que le président Macky Sall fait mieux que des promesses. En vérité, il s’est engagé à léguer aux générations futures un pays prospère. L’objectif qu’il partage avec les Sénégalais, c’est de bâtir un Sénégal uni et prospère dans l’équité et la justice. C’est tout le sens de son combat. L’équité et la justice constituent l’épine dorsale de sa politique. Tant bien même que les leviers de croissance sont activés, une politique sociale est mise en œuvre, à travers les Bourses de sécurité familiale, la Couverture maladie universelle, le Pudc, Promovilles, Puma, etc. En réalité, le président Macky Sall est dans le temps de l’action, le temps utile.
Dernièrement, il a procédé à l’inauguration de plusieurs infrastructures qui ne sont pas encore achevées. Ne craignez-vous pas que cela soit contre-productif ?
Je pense qu’il y a une confusion sémantique entretenue par des marchands d’illusions qui n’ont jamais rien proposé à leur pays. Ils n’ont rien compris. Pour l’Airbus, il a été question de présentation d’un appareil flambant neuf, contrairement aux avions ‘’brandés’’ aux couleurs du Sénégal et qui devaient changer d’habillage régulièrement sous l’ancien régime. Pour le Ter, il a été question d’une réception et le président Macky Sall en a profité pour tester le dispositif, de la gare de Diamniadio à la gare emblématique de Dakar, en passant par Rufisque et Colobane.
Aujourd’hui, notre patrimoine autoroutier est ouvert aux usagers. Qu’il s’agisse de Ila-Touba, Aibd - Thiès ou encore Aibd - Mbour. Ils sont séduits par la qualité des ouvrages, le service et le temps du voyage.
Quel bilan faites-vous de cette semaine de campagne qui s’achève ?
Nous sommes satisfaits. Très satisfaits. La campagne se passe très bien. Sans prétention, nous battons la meilleure campagne, actuellement. La déferlante populaire qui accueille le président Macky Sall montre que les Sénégalais ont adhéré à son programme. D’ailleurs, c’est ce qui a semé la confusion dans le camp de l’opposition.
Pouvez-vous revenir sur la stratégie qui a été développée jusqu’ici ?
Une stratégie, on ne la dévoile pas avant la fin des opérations. Sinon, c’en est plus une. Ce que je peux vous dire, c’est que nous déroulons notre stratégie au fil des jours. Nous sommes en complicité avec les militants qui sont eux-mêmes plus engagés, plus enthousiastes et plus confiants. Une campagne électorale est un moment fort de grande ferveur politique et c’est ce que le président Macky Sall, candidat de Benno Bokk Yaakar, vit et partage avec tous les militants et sympathisants. La même chose avec tous les alliés et leaders mobilisés à ses côtés, dans son cortège ou à la base, à travers les comités électoraux. Plus extraordinaire encore, au-delà de la grande mobilisation autour des meetings, nous nous rendons compte, pendant les porte-à-porte et les visites de proximité, du coefficient de sympathie du président Macky Sall qui augurent de réelles perspectives au soir du 24 février 2019.
La coalition Bb y a réussi à pêcher de gros poissons, notamment Aïssata Tall Sall. Mais la coalition Idy-2019 regroupe l’essentiel des recalés des parrainages et tout récemment Khalifa Sall. Comment voyez-vous les rapports de forces en présence ?
La grande coalition politique, c’est Benno Bokk Yaakar, renforcée par la coalition dite de la Majorité présidentielle, les mouvements politiques, les assemblées religieuses, traditionnelles ou coutumières, les groupements de jeunes et de femmes, sans oublier la Plateforme des forces de l’émergence. Par conséquent, il n’y a pas de rapport de force qui tienne, puisque les forces ne sont pas égales. Loin de là. Une liste de noms et de personnes de soutien n’est pas synonyme de poids électoral. Surtout lorsqu’il s’agit des recalés qui peuplent le boulevard des invalidés. Comme vous le savez, ‘’doolé yémoul’’. Nous avons un leadership incontestable, nous avons une méthode mobilisatrice et une grande capacité d’organisation sereine, cohérente et diversifiée partout au Sénégal jusque dans la diaspora. Vous ne pouvez pas en dire autant de l’opposition.
On a noté quelques actes de violence, notamment à Saint-Louis, avec l’attaque de la caravane de Sonko, et hier à Louga avec des jets de pierres essuyés par ce même candidat et ses militants. Quel commentaire en faites-vous ?
Sans donner une quelconque caution à la violence d’où qu’elle provienne, il est heureux de constater que cette présente campagne électorale est très apaisée. Globalement, tout se passe dans la cordialité et dans la grande sagesse. Même dans les traits d’humour, notre camp est resté fair-play. Et je peux vous dire que nous ne céderons pas à la provocation.
Est-ce qu’on peut espérer de Bby que ses militants vont rester fair-play jusqu’au bout ?
Tout à fait. Et comme toujours.
Dakar est considérée comme la mère des batailles où vous-même et beaucoup de responsables êtes engagés. Etes-vous confiant, malgré la concurrence ?
Je suis très confiant ! D’abord, parce que le président Macky Sall a obtenu 606 619 voix, soit 73,59 % à Dakar en 2012. Ensuite, en 2017, lors des élections législatives, alors que le président Macky Sall n’était pas engagé dans la compétition, Dakar est tombée entre les mains de la coalition Benno Bokk Yakaar. Je suis convaincu que notre candidat est meilleur.
Les propos de votre candidat tenus à Matam sont considérés par l’un des candidats comme une dérive ethniciste. Quel commentaire faites-vous ?
Le président Macky Sall est un Sénégalais de synthèse. Faire de telles insinuations est caractéristique d’un manque de fair-play de ce candidat dont vous parlez. Heureusement que les Sénégalais ne sont pas dupes, au point de se laisser entraîner dans des considérations ehnicistes qui n’ont rien à voir avec la politique.
De Blaise Diagne à Macky Sall, l’histoire politique du Sénégal est jalonnée de luttes âpres entre anciens alliés. Une série de reniements, de ralliements ou de ruptures aussi fracassants les uns les autres. A en conclure que le compagnonnage politique se termine inéluctablement en queue de poisson.
Le péché originel fait remonter en surface les bisbilles entre Blaise et Ngalandou ; le Sérère Senghor séparé de son mentor Lamine Coura puis réconcilié ; la rupture fratricide entre le même Senghor et son ami Dia ; l’irrévérence subtile du dauphin Abdou à son bienfaiteur académicien qui mena à la guéguerre du trio d’héritiers, en l’occurrence Diouf, Djibo et Niasse. Une déchirure qui, in fine, éjecta le longiligne timonier socialiste du navire Sénégal.
Aujourd’hui, l’arène politique abrite le choc des seconds couteaux libéraux, avec les adversaires d’hier comme arbitres. D’abord, une série d’infanticides avant que le général des calots bleus ne bute sur l’indigeste colosse de Fatick. Macky le géologue, dur comme un roc, terrassa le vieux maitre enchanteur et l’envoya à Versailles.
Ainsi, plus que la confrontation des programmes, les attaques crypto-personnelles entre bonnes vieilles connaissances vont bon train. Le feu est attisé par le souffle venimeux de l’intraitable Sonko qui n’a pas la langue liée. Des diatribes à foison qui indisposent les citoyens ou amusent la galerie de spectateurs friands de sensations fortes. Une dose de cynisme qui en dit long sur les rancœurs et autres règlements de comptes qui moussent et débordent des alvéoles trop pleines de mauvais sang.
Arriva le vieux Wade, patriarche aux caprices de star, qui ne veut point se faire ravir la vedette dans cette vendetta tous azimuts. Il profite des bains de foule et de jouvence qui préservent ses énergies de rude combattant toujours prêt à ouvrir des fronts. Quelle grinta pour le pathétique papa qui se substitue à son fils frileux ! Ce vrai faux candidat qui redoute tout ce que le père aime endurer.
Toutefois, depuis le fameux ‘’wax waxet’’, le stratège de réputation se fourvoie trop souvent dans ses stratagèmes. Celui qui fut un génial politicien continue de bénéficier de la mansuétude des observateurs, eu égard certainement à son âge avancé qui force le respect et l’indulgence.
Mais, enfin, quel crédit pour un discours va-t’en guerre qui rejette la tenue du scrutin et qui, en même temps, propose un plan d’actions pacifiques en fonction de l’agenda de ce même processus : pendant la campagne, le jour de l’élection et au moment de la proclamation des résultats ?
Quelle cohérence chez ce prophète qui proclame urbi et orbi que l’élection n’aura pas lieu, mais qui annonce déjà les chiffres et le futur président élu ?
Bref, on ne brûle pas une icône, surtout s’il s’agit de l’inusable Wade !
LA CONDUCTRICE EST FINALEMENT DÉCÉDÉE
Plongée dans le coma depuis l'accident, Mously Mbaye, a finalement rendu l'âme, hier, à l'hôpital général Yoff
La conductrice de la voiture qui a fait l'accident, dimanche dernier à Sicap Amitié 1, est décédée. Plongée dans le coma depuis l'accident, Mously Mbaye, a finalement rendu l'âme, hier, à l'hôpital général Yoff, où elle était internée, renseigne Rewmi Quotidien.
Pour rappel, Mously a perdu dans l'accident ses deux filles qui devaient fêter leur anniversaire ce mois de février. 9 victimes étaient à bord de la 4X4 Toyota Rav 4 de couleur grise conduite par celle qui a perdu l'année dernière, durant la même période, son mari.
SOUTIEN A UN CANDIDAT : BAMBA FALL SE DECIDE SAMEDI
Le maire de la Médina, Bamba Fall, va se déterminer samedi prochain, quant au candidat qu'il compte soutenir pour la présidentielle.
Selon la la Rfm, qui donne l'information, l'édile médinois a pris cette décision lors d'une rencontre avec ses partisans.
Mais, signale la même source, ces derniers menacent de ne pas suivre leur leader s'il décide de soutenir Macky Sall. Ils disent faire confiance à Khalifa Sall qui a choisi Idrissa Seck.
PAR NDIAGA GUEYE
UN SCRUTIN DE FAIRE-VALOIR DÉMOCRATIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - La démocratie ne consiste pas à voter une fois tous les cinq ans pour des personnes que l’on n’a pas choisi de présenter et qui, une fois en fonction, auront le droit à peu près illimité d’agir à leur guise
#Enjeux2019 - "Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice", Montesquieu. A quelques semaines de l’élection présidentielle du 24 février 2019, force est de constater que notre système démocratique est à refonder. En effet, une véritable crise de confiance s’est installée depuis plusieurs années entre les sénégalais et leurs dirigeants politiques. Celle-ci se manifeste par les taux d’abstention très élevés lors des différentes élections, par l’impossibilité des partis politiques à mobiliser des supposés militants sans faire recours à une distribution massive d’argent, mais surtout par le développement d’un esprit de contestation des décisions politiques par les citoyens. Cette fracture entre les sénégalais et la politique, est la conséquence de l’échec des politiques, des engagements jamais respectés et de la transhumance.
- Une pseudo démocratie -
Le fonctionnement de notre système démocratique est loin de correspondre au principe approuvé et adopté à l’article 1er, alinéa 6 de la constitution du Sénégal : Gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple.
En effet, la démocratie ne consiste pas à voter une fois tous les cinq ans pour des personnes que l’on n’a pas choisi de présenter et qui, une fois en fonction, auront le droit à peu près illimité d’agir à leur guise, échappant à tout contrôle. La démocratie ne se mesure pas au nombre de parties politiques, d’élections organisées, du droit de marche et de certains médias dominants qui n’arrêtent pas de nous la vendre malgré ses limites quotidiennes.
Toute l’astuce de cette pseudo-démocratie repose sur l’octroi aux citoyens d’un droit de vote qui est du reste illusoire, car en réalité les citoyens ne votent rien ; ils élisent. Et ils n’élisent pas qui ils veulent, mais qui est candidat. Or être candidat n’est pas à la portée du premier venu, mais seulement des citoyens ayant un appareil : un parti et de l’argent.
Les programmes présentés par les candidats, d’après lesquels les électeurs sont censés les départager, ne sont pas moins illusoires puisqu’il n’y a pas de mandat impératif au Sénégal. D’ailleurs le mandat impératif est illégal au Sénégal (Article 64 de la Constitution). L’absence de mandat impératif accorde aux élus, le droit de ne pas appliquer leur programme. Pire encore, ils sont même libres de le trahir, de faire tout le contraire de ce qui avait été promis.
Des décisions sont arrêtées et exécutées sans que les citoyens en soient informés encore moins consultés. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Ainsi, la volonté des citoyens est remplacée par celle des élus, tout le contraire de la démocratie.
En outre, la démocratie repose sur le principe de la souveraineté du peuple : les élus tirent leur légitimité du vote des citoyens. Mais, dans les conditions actuelles, les élections violent aussitôt ce même principe, puisque les élus sont indépendants des citoyens car le vote des élus est personnel (Article 64 de la constitution du Sénégal). Si l’élection confère une légitimité aux élus pour qu’ils occupent la fonction de législateur, elle ne légitime pas que le principe soit violé. L’élection ne confère pas aux élus le droit d’imposer des lois au peuple, de mettre leur volonté à la place de la sienne et de confisquer la souveraineté. En définitive, les élus ne représentent qu’eux-mêmes.
Le système politique sénégalais donne ainsi la possibilité à un groupe d’individus organisés en parti politique de capturer les richesses du pays à leur profit exclusif. Aussi, il n’est pas surprenant de constater une prolifération des partis politiques sans idéologies où ayant des idéologies obscures et des objectifs souvent irréalisables, peu crédibles avec en toile de fond, un clientélisme qui favorise la transhumance opportuniste et immorale. Cette volonté de capture des pouvoirs que confère le vote des citoyens par ce foisonnement de partis politiques pose la question de la tenue de scrutins sincères dans notre pays.
En effet, l’organisation d’élections reste une source récurrente de contentieux et de conflits qui constituent une menace pour la paix et la cohésion sociale. Des référendums sont organisées sans que les citoyens ne soient mis en situation de comprendre le contenu du ou des textes qu’ils doivent valider. Pire encore, l’expression du suffrage des citoyens sénégalais est souvent faussée par le trucage d’élections.
- Un scrutin biaisé en amont -
L’élection présidentielle de février 2019, ne déroge pas à cette tendance, au regard du processus électoral jugé opaque qui prépare une confiscation de la volonté des sénégalais. Beaucoup d’éléments ne font pas l’objet d’un consensus par manque de concertation : fichier électoral, carte d’électeur, carte électoral et le parrainage.
Toute la stratégie du régime en place pour gagner l’élection présidentielle du 24 février 2019 tourne autour de trois axes, à l’image de la présidentielle de 1993 qui avait été managé par un allié du pouvoir en place :
Se constituer un corps électoral sur mesure par le parrainage qui est un cadre légal pour identifier les promesses de vote des électeurs ; c’est ce qui explique que la coalition au pouvoir annonce à grand coup de communication la collecte de 2 000 000 de parrains voir 3 600 000, selon les informations publiées par la presse. Ce faisant, cette coalition fait croire aux sénégalais qu’elle a assez d’électeurs pour gagner au 1er tour ; en plus, il y a les ordres de mission pour gonfler le bassin d’électeurs comme lors des élections législatives ;
Fidéliser par l’argent, le financement de microprojets et les visites de proximités, les promesses de vote par le parrainage et leur confirmation le jour du scrutin ;
Priver de vote le maximum d’électeurs par la mauvaise distribution des cartes d’électeur pour ne pas dire leur rétention, la non inscription de potentiels électeurs dans le fichier et enfin la modification de la carte électorale aux fins de changer des bureaux ou centre de vote dans les zones où le régime n’a pas de promesses de vote et le gonflement de celles jugées favorables.
Par ce système mis en place, sans compter l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, le régime en place travaille pour gagner l’élection présidentielle de février 2019 par un scrutin qui ne sera ni transparent, encore moins démocratique. Force est de constater que le système électoral actuel ne comporte pas des règles et procédures garantissant la transparence et la sincérité des élections. Ainsi, les citoyens-électeurs sénégalais sont relégués au rang de faire-valoir...démocratique.
Au regard de tout ce qui précède, prétendre que le système politique sénégalais est démocratique est une tromperie. Les sénégalais en prennent conscience et se rendent compte de jour en jour que ce système n’est démocratique que de nom. Cette prise de conscience, génère une profonde volonté de rupture démocratique. Cette dernière se manifeste par la contestation de plus en plus importante des décisions politiques par les citoyens.
Cette contestation citoyenne aurait dû être des alertes pour la classe politique sénégalaise, de symptômes d’un malaise démocratique. Malheureusement, face à cette menace, les responsables politiques semblent se refuser à toute stratégie de prise en charge de cette problématique pour retrouver une légitimité afin que l’urgente et l’impérieuse nécessité de restaurer la confiance entre les citoyens sénégalais et sa classe politique soit effective.
- Le numérique pour refonder la pseudo démocratie sénégalaise -
La refondation de la pseudo démocratie sénégalaise est une nécessité. L’enjeu est de taille : faire en sorte que notre démocratie devienne réellement participative, que le mot politique ne soit plus négativement chargé mais retrouve ses lettres de noblesses.
La démocratie est le système politique dans lequel les lois et les actes du pouvoir législatif et exécutif sont l’ouvrage direct du peuple ou l’objet de son consentement explicite. Mais face à l’impossibilité de rassembler les citoyens pour légiférer et exécuter collectivement, une forme de représentation doit être élaborée et mise en place. Aussi, il faut procéder à des élections pour déléguer.
Cependant, pour un bon fonctionnement de ce système démocratique, il est indispensable que des référendums sur certaines questions soient obligatoires de par la constitution, et les citoyens doivent pouvoir en provoquer à volonté. En outre, des contre-pouvoirs citoyens doivent être prévus afin que ces derniers, quand ils ne décident pas eux-mêmes, puissent au moins ratifier ou s’opposer aux décisions des élus et les faire ainsi leurs. Cette nouvelle approche de la démocratie (impliquer les citoyens dans le débat et la décision politique mais aussi son évaluation) peut grandement être facilitée par le numérique.
En effet, à l’heure où la défiance envers les élus reste plus que jamais d’actualité au Sénégal avec la montée en puissance d’une conscience citoyenne, nous estimons que les réponses à la complexité des défis démocratiques auxquels nous sommes confrontés ne se trouveront ni dans un bureau ministériel, ni dans le huis clos d’une réunion d’experts.
Cette exigence citoyenne demande toutefois de repenser complètement notre pseudo démocratie. Nous avons besoin de passer à l’ère de l’intelligence collective et créer des contre-pouvoirs citoyens. Dans ce sens, le système représentatif sénégalais pour être performant et répondre aux exigences du moment devra désormais s’appuyer sur les méthodes collaboratives facilitées par le numérique.
Les opportunités qu’offre le numérique en démocratie sont indéniables : améliorer l’information des citoyens, la transparence, la bonne gouvernance, mobiliser les citoyens, accroitre la participation citoyenne, évaluer et contrôler l’action des élus. Une démocratie numérique qui correspond davantage à la société de l’information que le Sénégal est en train de construire avec des citoyens de plus en plus connectés, mieux informés, vigilants qui exigent leur implication dans la décision politique.
Le chemin qui y mène est très long et semé d’embûches, car faire accepter l’idée d’une refondation de notre démocratie s’avère difficile quand le système politique en place a déjà réussi à faire croire aux citoyens sénégalais qu’ils sont dans une démocratie.
Enfin, pour rétablir les liens distendus entre les sénégalais et la politique, nous croyons que la refondation de la démocratie sénégalaise pour une véritable démocratie participative ne devra pas être un leurre de plus. Si le but est seulement de rassurer les citoyens, de leur donner le sentiment qu'on les écoute, de leur laisser un petit espace d'agitation, l’objectif sera raté.
- Réformes constitutionnelles pour une démocratie participative -
Nous invitons les citoyens, la société civile, les partis politiques à une réflexion sur les réformes constitutionnelles à mettre en œuvre afin que les conditions de restauration de la confiance entre les sénégalais et la politique, soient créées.
Dans ce sens, des réformes constitutionnelles visant à créer les conditions d’une démocratie participative doivent être inscrites en lettres d’or dans le programme de tout candidat à l’élection présidentielle du 24 Février 2019.
Aussi, nous recommandons les réformes constitutionnelles suivantes :
La suppression de l’illégalité du mandat impératif ;
La suppression de l’inviolabilité du mandat parlementaire ;
L’inscription du droit de participation des citoyens à l’élaboration des politiques publiques ;
La reconnaissance du droit de pétition, le référendum d’initiative populaire, le droit d'initiative législative, etc.
L’inscription du droit d’accès à l’information publique ;
L’inscription du droit d’accès à Internet ;
L’inscription du droit à la neutralité du net.
Enfin, nous rappelons que le référentiel pour tout travail d’amélioration de la démocratie sénégalaise, est le rapport 2013 de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI). Aussi, tous les candidats à l’élection présidentielle du 24 février doivent se l’approprier.
Titulaire d’un Master 2 en Informatique (Université Lumière Lyon 2, France) et en Gestion de projets numériques (Université Paris 10 Nanterre, France) ; Ndiaga Gueye est ingénieur en réseaux informatiques (Houston, Texas). Auteur du livre "Conception et gestion de projets numériques territoriaux" publié aux éditions universitaires européennes en 2016 (ISBN 978-3-639-54136-6), il est consultant en TIC et président de l’Association Sénégalaise des Utilisateurs des TIC (ASUTIC).
OUSMANE SONKO: «ON EST EN TRAIN DE ME POIGNARDER DANS LE DOS»
Suite à l’attaque de sa coalition survenue, jeudi tard dans la soirée, à Louga où elle tenait un meeting, Ousmane Sonko a su réagir à temps. Prenant la parole, Vers 2h du matin, le leader de PASTEF a affirmé qu’il est en train d’être « poignardé dans le dos ».
Cet incident prouve qu’ils (Benno Bokk Yakaar) nous suivent partout. Des renseignements généraux et policiers ne font que me suivre partout. Ils ont peur raison pour laquelle ils le font. Pourquoi attendre 2h du matin pour attaquer ? C’est de la lâcheté », lâche-t-il devant une foule qui l’attendait depuis 16h pour sa cinquième étape de la campagne électorale en vue de la présidentielle du 24 février.
« Ils n’osent pas le faire derrière mon dos mais ils préfèrent attendre à cette heure pour Pourquoi attendre 2h du matin pour attaquer, c’est de la lâcheté. Beaucoup pensent que Macky Sall est poli et calme mais ce n’est pas le cas », explique-t-il, indiquant qu’Aliou Sall le frère du président sortant grossit de jour en jour parce qu’il vit de l’argent du peuple.
Rappelons qu’un jeune a été interpellé par la sécurité de Sonko. Il avait avec lui un couteau.
Wade n'a pas été accueilli que par les militants du Parti démocratique sénégalais. À ses côtés, il y avait aussi des leaders politiques de l'opposition. Les plus en vue étaient des souteneurs d'Idrissa Seck à l'image de Malick Gakou, mais aussi de Bougane Guèye Dany. Avec ce dernier, Dakaractu s'est entretenu sur les raisons de leur présence.
Mais selon le président du mouvement Gueum sa bopp, ils sont venus représenter Idrissa Seck et travaillent à ce que Wade le soutienne aux présidentielles. Bougane Guèye Dany dont la voiture était juste après celle de Wade, a aussi explicité les raisons du choix qu'il a porté sur Idrissa Seck alors qu'il avait annoncé des discussions avec le PUR et Ousmane Sonko.
Pour se défendre, le candidat recalé dès la phase des parrainages avance l'argument de la réactivité du président de IDY2019 et du fait que ce dernier a accepté d'intégrer le programme de Gueum Sa Bopp dans le sien.
MARIEME FAYE SALL ET CIE “BOMBARDES DE PIERRE” A THIES
La première dame du Sénégal Marième Faye Sall était venue, à Thiès, pour présider le meeting de Mame Binta Diop au rond-point de l’hôpital régional en soutien au candidat Macky Sall. Arrivée plus tôt dans la cité du rail, Marième Faye Sall s’est retirée dans un hôtel de la place en attendant le démarrage de la manifestation. Sur les coups de 18h30mn, quelques responsables de son entourage, accompagnés des organisateurs, se sont rendus au meeting pour voir si toutes les dispositions étaient prises pour qu’elle puisse venir sur les lieux. A peine arrivée, la mission d’éclaireurs sera reçue par une pluie de pierres que lançaient des militants du parti Rewmi qui sillonnaient, à travers une caravane orange, les rues de la commune de Thiès-Est. Ce sera la débandade et le sauve qui peut. Les pierres pleuvaient de partout. Le bilan est sans appel.
Plusieurs individus seront blessés et d’importants dégâts matériels enregistrés dans le camp de la mouvance présidentielle. Mame Binta Diop, l’organisatrice du meeting de soutien à Marième Faye Sall en prélude de la Présidentielle de 2019, était dans tous ses états face à ces « attaques sauvages perpétrées par la caravane du maire de la commune de Thiès-Est, Pape Bassirou Diop, par ailleurs secrétaire national chargé de la Diaspora du parti Rewmi ». Elle a vertement accusé le camp d’Idrissa Seck d’avoir bombardé sa manifestation de projectiles surtout que ses agresseurs étaient à bord de véhicules à l’effigie de leur mentor. Mieux, ils arboraient des tee-shirts orange avec la photo de leur candidat. Outrée par tant de violence et d’adversité, Marième Faye Sall retournera à Dakar sans jamais poser les pieds au meeting qui n’a pu se tenir.