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27 novembre 2024
Opinions
Par Assane Gueye
SONKO MOINS FAUTIF QUE LES QATARIS
Tant d’affaires, de scandales présumés sur les frêles épaules d’un seul homme. Sonko serait donc chargé comme le baudet. Faut-il pour autant crier haro sur le baudet et avec les loups ? La corruption de la jeunesse relève déjà d’une infamie.
Tant d’affaires, de scandales présumés sur les frêles épaules d’un seul homme. Sonko serait donc chargé comme le baudet. Faut-il pour autant crier haro sur le baudet et avec les loups ? La corruption de la jeunesse relève déjà d’une infamie. On espère pour lui que l’histoire du magot de 12 milliards est cousue de fil blanc. Car, si ce dont on l’accuse est vrai, son sort est scellé. D’abord parce que PROS, comme l’appellent ses inconditionnels, aura pris des risques inconsidérés. Faire l’élection avant la tenue de l’élection, c’est juste de l’amateurisme doublé d’arrogance. C’est pareil que vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu.
La somme astronomique avancée laisse aussi dire que celui qui l’a perçue est trop gourmand, cupide et tordu. S’il était impliqué dans des micmacs pareils, il ne serait plus digne de confiance encore moins de fauteuil présidentiel. Enfin, si ce qu’on dit au sujet du maire de Ziguinchor n’est pas de la science-fiction, la conspiration est établie. On n’en est pas encore là. Il faut les enquêtes et les preuves irréfutables. Mais pourquoi s’en prendre uniquement à Sonko dans cette prétendue affaire ? Si l’information se vérifiait, les bandits de grand chemin ne seraient autres que les Qataris. Ils seraient coupables d’ingérence, de tentative de déstabilisation, voire de terrorisme. Leurs agissements constituent un incident diplomatique.
Le Qatar est en vérité un État-paria. Le financement des Frères musulmans égyptiens qui ont engendré le Hamas est aussi bien son œuvre qu’un secret de polichinelle. C’est l’Emirat qui fait le plus d’ingérence au monde en soufflant sur les braises. Jamais à court de cynisme, il vient ensuite faire les bons offices. On appelle ça pompier-pyromane. Ce qui interpelle toutefois est que personne ne bronche comme s’il y avait une immunité pour l’avatar que constitue le Qatar.
Prudence et distance
Cette présomption de gros sous et d’associations de malfaiteurs a été «éventrée» par un député, puis par des chroniqueurs qui ne veulent pas voir Sonko même en photo. Il faut donc de la prudence et de la distance face à ce qu’il faut considérer comme un canular jusqu’à preuve du contraire. Aussi, faudrait-il dénoncer l’acharnement et la mesquinerie contre un homme qui a un genou à terre. Il y a là-dedans une part de haine dont un grand Président Sénégalais disait qu’elle n’est pas conforme à son génie. Celui qui est montré du doigt est en prison. La prison est une épreuve. Il faut le laisser en paix méditer sur son sort, réfléchir et beaucoup lire. Portons-lui par exemple de beaux et grands livres de préférence des romans pour qu’il se cultive. Le bouillon de culture est cent fois mieux que toute cette hubris dont les Sénégalais en ont plus qu’assez.
Par Mademba As NDIAYE
NE FAITES PAS PORTER UN TURBAN AU JUGE LAÏC
En quelle capacité un tribunal émanant d’une Constitution ayant la laïcité comme socle des Institutions peut-il valablement trancher un conflit dont l’argumentaire repose sur des versets du Coran et des hadiths du Prophète ?
Des membres de la communauté Tidiane ont porté plainte contre le prêcheur Oumar Sall, arrêté depuis le 15 novembre 2023. Ils lui reprochent ce qu’ils considèrent comme des attaques contre leur voie soufie. Qui a tort qui a raison n’est pas de ma compétence. Cependant, profitant du renvoi de ce procès, je demande en toute modestie (et tardivement, j’avoue) aux protagonistes de bien mesurer la portée de leur action.
A les entendre, des arguments religieux sont le soubassement de cette querelle, tant pour les plaignants que pour l’accusé. En effet, si on dépasse les déclarations immédiates qui fondent ces plaintes, il est évident que le fond du problème est ailleurs.
La discussion sur le Tasawuf dure depuis des siècles. Pendant longtemps, au Sénégal, elle a été limitée dans des cercles très restreints de quelques élites musulmanes et elle n’a pas prospéré du fait de la distribution de l’écrasante majorité des musulmans dans les confréries. Mais elle n’était pas absente et Mame Penda Ba de l’UGB rappelle la lutte « contre les trois ennemis de la religion «le maraboutisme, le colonialisme et le capitalisme» menée des jeunes Ouest-africains partis étudier, dans les années 50, dans des universités arabes et qui sont revenus nourris par la Salafiya pour « prôner un islam rigoureux, débarrassé des innovations confrériques » (Cahiers d’études africaines)
Aujourd’hui, et surtout depuis 1978 avec la création de la Jamatou Ibadou Rahman, on a droit á une discussion ouverte qui se fait dans tout l’espace médiatique, et en particulier dans les réseaux sociaux où le débat se fait violement parfois, mais rarement en face-à-face
De fait, le différend porte moins sur les déclarations du prêcheur, que sur la conformité du Tasawuf ou des tarikha avec le Coran et la Sunah. Les réponses sont radicales et, pour autant que l’ignorant que je suis peut en juger, irréconciliables. Et c’est la raison pour laquelle, il faut savoir raison garder pour ne pas créer une jurisprudence qui peut déstabiliser en profondeur les relations entre des personnes de même religion. Peu m’importe laquelle.
En effet, en quelle capacité un tribunal, émanant d’un Constitution qui pose la laïcité comme socle de nos Institutions, peut-il, valablement trancher un conflit dont l’argumentaire repose essentiellement sur des versets du Coran et des hadiths du Prophète de l’Islam ? Aucun juge catholique, musulman appartenant ou non à une tarikha. ne devrait être mis dans une situation de créer une jurisprudence interprétant des textes religieux pour légitimer ou délégitimer une pratique religieuse, comme, ici, les tarikha, car au fond, encore une fois, c’est de cela dont il s’agit. Aucun pays laïc ne considère les livres religieux comme des sources de droit, même si, évidemment, des lois faites par des hommes et des femmes vivant en société, peuvent avoir des connotations culturelles, morales ou religieuses selon les pays (par exemple. le Code de la Famille du Sénégal)
Récemment, des milieux français perçus comme généralement islamophobes, et en particulier, plusieurs chroniqueurs d’une chaine privée française d’information ont carrément salivé de plaisir en espérant, qu’enfin, un juge français allait créer une jurisprudence en se permettant de mesurer la conformité d’un hadith du Prophète de l’Islam avec la loi française ! En effet, dans l’atmosphère autour du conflit iraélien, un juge français a condamné, le 2 novembre dernier, l’imam de la mosquée de Beaucaire pour avoir posté sur sa page Facebook, un hadith qui aurait être des propos du prophète de l’Islam : « Vous combattrez les juifs et aurez le dessus sur eux de sorte que la pierre dira : ô musulman ! Voici un juif caché derrière moi, viens le tuer. ». Après une comparution immédiate, le tribunal correctionnel de Nîmes l’a condamné à huit mois de prison avec sursis, assorti d’une interdiction d’exercer la fonction d’imam pendant un an. Il a également été inscrit sur le fichier des auteurs d’infractions terroristes et sera inéligible pendant une année. Tout cela pour avoir poste se texte dont il dira d’ailleurs qu’il n’avait pas compris le sens. Il a fait appel et il ne serait pas étonnant qu’un jour la Cour de Cassation en France ne se penche sur cette question.
En établissant que ce hadith n’est pas conforme à la loi française, le tribunal n’a-t-il pas déclarer illégal un texte religieux ? Et si la spirale continue, il ne faut pas s’étonner que les tenants du « L’islam est incompatible avec la France », n’encourage des ultra islamophobes de demander, au nom de je ne sais quel « droit », à un tribunal de condamner une personne pour lecture ou citation d’un verset du Coran qu’ils jugeront incompatibles avec les lois françaises ! Heureusement, sur cette même terre d’Europe, ce 7 décembre, le Danemark a adopté jeudi une loi interdisant les autodafés de textes religieux, y compris donc la Bible, le Coran et la Thora pour ne citer que ces trois.
Est-ce que cette dérive e France est souhaitable pour le Sénégal. A ce titre l’Église sénégalaise a trouvé une parade efficace pour régler, entre frères et sœurs d’une même religion, les différends avec le Tribunal interdiocésain de Thiès. Cette entité «n’a aucune force contraignante mais peut prononcer des sanctions morales, telles que excommunication, la censure et l’interdiction » après une audiences à huis clos, avec des plaidoiries écrites. A noter que la présence à la barre des parties en conflit n’est pas obligatoire. Ses membres prêtent serment d’accomplir « leurs tâches avec zèle, en suivant et en favorisant la discipline commune de toute l’Église, et en maintenant l’observance de toutes les lois ecclésiastiques, surtout de celles qui sont contenues dans le Code de Droit canonique ». En vérité, et heureusement pour l’Eglise du Sénégal, «l’essentiel de l’activité dudit Tribunal traite le plus souvent des questions liées au mariage », assure le site du Diocèse de Thiés.
Évidemment, considérant une telle structure, même mutatis mutandis, ne peut prospérer dans la religion islamique. Encore que si on considère certaines confréries, tout écart par rapport à la doctrine entraine un rappel l‘ordre dans les formes voulues par l’autorité garante de l’orthodoxie de la voie.
Bref, est-il trop tard de faire application de l’article 35 du CPP sur la médiation ? Si oui, il serait souhaitable, la loi le permet, que le deux parties s’entendent pour éteindre ce procès et trouver une voie de médiation pour réparer les préjudices, si préjudice il y a. Au fond quand un musulman se sent offensé par un musulman, « Baal ma book » règle souvent le problème. Même si la personne qui demande pardon peut avoir la conviction qu’elle n’a offensé personne. Épargnez le Juge de s’adonner à ce qui n’est pas son rôle. Sauf à considérer, contre toute évidence me semble-il, que la défense et la partie civile ne sont pas dans une dispute doctrinaire comme l’Islam en a toujours eu, dès le lendemain du décès du son Prophète, quand les musulmans riches se sont immédiatement réunis pour prononcer la caducité de la Zakat comme obligation !
par Cheikh Omar Diallo
LIONEL MANDEIX, UN MAGICIEN DE L'OMBRE ET DE LA LUMIÈRE S'EST ÉTEINT
Amoureux du Sénégal, tu étais le gardien des moments précieux de notre roman national. Tu as tissé des liens profonds avec ce pays qui t'a adopté. Ta décoration à titre posthume t'attend, mais le vide que tu laisses ne pourra jamais être comblé
Aujourd'hui, le monde de la photographie est plus sombre, car une étoile s'est éteinte. Lionel Mandeix est parti silencieusement, comme le clic de son fidèle appareil qui a capturé des moments inoubliables, des instants d'histoire et des émotions nationales.
Ce 7 décembre 2023 restera gravé dans nos cœurs comme le jour où la lumière de son sourire s'est éteinte, mais ses œuvres resteront des éléments archivistiques inoxydables.
Je me souviens de nos débuts en 2007, lorsque nous partagions le même rêve, travaillant ensemble à la campagne présidentielle de Me Abdoulaye Wade. Aux côtés de Macky Sall, le directeur de campagne, et du talentueux Jean Pierre Block (paix à son âme aussi), tu étais le créatif, l'artisan infatigable de scènes grandioses et de podiums gigantesques. Ensemble, nous avons manœuvré la logistique avec une précision pointue et une sonorisation ultramoderne, parcourant les vastes étendues du Sénégal, semant la graine du changement. Résultat, le Président Wade sera élu au premier tour avec 56%.
C'est ainsi que tu as su capter l'attention du directeur de campagne Macky Sall avec ton talent inégalé, ta courtoisie accablante et ta bonne humeur permanente.
Amoureux du Sénégal, tu étais plus qu'un photographe, tu étais le gardien des moments précieux de notre roman national. Marié à une Sénégalaise de cœur, tu as tissé des liens profonds avec ce pays qui t'a adopté comme l'un des siens.
Nos soirées, où nous refaisions le monde de la lumière et de l'ombre, resteront gravées dans ma mémoire. Ton sourire éternel, ton rire contagieux, ta bonté naturelle étaient comme des flashes de ton puissant outil de travail.
Avec toi, la photographie n'était pas simplement un métier, c'était une passion, un art où tu capturais l'instant avec l'instinct de chasseur de grands fauves.
Chaque clic de ton appareil était une affirmation de vie, une célébration de la beauté du Sénégal, de la démocratie augmentée au Sénégal, des couleurs ensoleillées du Sénégal. Tu traquais la vérité, tu matraquais la réalité, tu visais l'excellence, tu avais ce don unique de transformer des moments éphémères en éternité.
Au crépuscule du mandat du président Macky Sall, tu manqueras l'un des rendez-vous les plus importants de sa vie, la cérémonie de passation entre lui et son successeur. Ce jour-là, le quatrième chef de l'État du Sénégal se souviendra de toi avec une pointe de tristesse. Il se rappellera que tu lui disais : « la photo, c'est juste une image ; ce n'est pas une image juste. Mais mon job est de la rendre juste ».
Que ton âme repose en paix, que tes clichés continuent à témoigner de la grandeur du Sénégal. Ta décoration à titre posthume t'attend, mais le vide que tu laisses ne pourra jamais être comblé.
Dors en paix, cher ami.
PAR Farid Bathily
LE DROIT À LA VIE OU LE DROIT DE MOURIR
"Tu ne tueras point". Ce commandement religieux, fondateur du droit à la vie pour certains, est aujourd’hui mis à rude épreuve face à des cas de personnes en fin de vie, notamment celles atteintes d'une maladie grave et incurable
Plusieurs États occidentaux envisagent d’élargir leur législation sur le droit des personnes à mourir dans la dignité. Ses modalités d’exercice cristallisent cependant l’opinion, témoignant de la complexité des questions engageant le rapport humain à la vie et à la mort.
"Tu ne tueras point". Ce commandement religieux, fondateur du droit à la vie pour certains, est aujourd’hui mis à rude épreuve face à des cas de personnes en fin de vie, notamment celles atteintes d'une maladie grave et incurable, dont les décès sont prévisibles.
Le "droit de mourir dans la dignité" est revendiqué depuis quelques années aux États-Unis et en Occident plus généralement. En France, la loi Claeys-Leonetti, adoptée en 2016, autorise une "sédation profonde et continue jusqu’au décès pour des malades en très grande souffrance dont le pronostic vital est engagé à court terme".
Cette même législation autorise l’arrêt des traitements quand "ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu’ils n’ont d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". Ce cadre légal semble cependant souffrir de quelques insuffisances, à en croire des spécialistes de la santé.
Une consultation nationale
Le critère relatif au "court terme" est notamment évoqué comme restrictif à la lumière de certaines situations spécifiques, telles que le cas d’une maladie dont l’incurabilité est avérée, mais sans engagement du pronostic vital du patient. Quid d’un malade en souffrance continue malgré les soins palliatifs et qui souhaite en finir ?
Face aux demandes répétées d’une législation plus aboutie, le président Emmanuel Macron a soumis la question à une convention citoyenne, afin d’en faire un débat national. Il ressort des travaux achevés en avril 2023, une large adhésion à "l’aide active à mourir".
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), instance habilitée à se prononcer sur les questions éthiques concernant l'évolution des sciences, a lui aussi ouvert la voie à une légalisation de cette pratique, déjà en vigueur en Espagne et au Luxembourg, entre autres.
Aux États-Unis, l'euthanasie est illégale dans tous les États et est poursuivie comme meurtre ou assassinat. Le suicide médicalement assisté est également sanctionné dans presque tous les États, mais fait l'objet d'un débat important, en particulier en Oregon. Là, la loi sur la mort dans la dignité, effective depuis novembre 1997, permet la prescription d'une médication létale à un malade en phase terminale qui en fait la demande.
Cette loi a généré de nombreux débats et oppositions, et de plus en plus de médecins hésitent à administrer de fortes doses d'antalgiques par crainte de poursuites pour violation de la loi fédérale sur les narcotiques.
Le droit d'arrêter ou de refuser un traitement est reconnu depuis longtemps par la jurisprudence américaine, et tous les États ont adopté des dispositions permettant aux patients de préciser à l'avance leurs décisions médicales en cas d'incapacité. En Oregon, la loi sur la mort dans la dignité représente une exception notable dans le cadre juridique américain, ayant été approuvée par référendum en novembre 1994 et confirmée en novembre 1997.
Quelles modalités d’application ?
Les modalités d’application de cette "aide active à mourir" sont cependant loin de faire l’unanimité. Si les médecins sont prêts à assumer la responsabilité de la prescription de la substance létale, nombreux d’entre eux rechignent à l’idée de l’administrer aux patients, même en cas de demande de ces derniers.
Entre l’obligation d’honorer le serment d'Hippocrate, la crainte de dérives et les autres convenances éthiques, le sujet divise les spécialistes de la santé alors que le gouvernement français se prépare à soumettre prochainement son projet de loi sur la fin de vie au parlement.
Ce débat révèle des questionnements plus larges autour de la vie, concept si sacré dans les sociétés humaines. Qui détient le pouvoir d’ôter la vie ? Jusqu’où la liberté individuelle et collective peut-elle l’emporter sur cette question ?
Par Ameth GUISSE
UNE CHAPE DE PLOMB !
Arriérés de remboursement de l’Etat aux sociétés de distribution pétrolière - La dette de l’Etat du Sénégal envers le secteur pétrolier devient hélas une récurrence.
A nouveau, je reprends ma plume pour inviter l’Etat à éponger les arriérés de remboursement dus aux sociétés de distribution pétrolière. Je ne pensais pas devoir encore user de cet exercice…
La dette de l’Etat du Sénégal envers le secteur pétrolier devient hélas une récurrence.
Aujourd’hui, cette dette est à plus de 140 milliards de F Cfa au titre des pertes commerciales et de la péréquation de transport des produits pétroliers.
Pour rappel, la péréquation de transport des produits pétroliers, ce mécanisme qui permet d’égaliser le prix du carburant sur l’étendue du territoire, tarde à être remboursée sur l’année 2023 qui s’achève bientôt !
Le différentiel de transport entre le prix réel payé aux transporteurs et le prix fixé dans la structure des prix est à la charge de l’Etat. Aujourd’hui, le montant à rembourser par l’Etat est à plus de 5 milliards F Cfa. Les sociétés de distribution pétrolière ne sauraient attendre le remboursement de l’Etat pour s’acquitter de leurs créances vis-à-vis des sociétés de transport. Nous prenons sur nous cette charge de trésorerie pour ne pas crisser la chaîne d’approvisionnement.
Au titre des pertes commerciales, les importateurs suppléent l’Etat dans l’approvisionnement du pays et au prix fort. La guerre d’Ukraine et les troubles géopolitiques, qui ont rythmé la scène internationale, ont fortement secoué l’approvisionnement du pays. Grâce aux importateurs alliés à leurs sociétés-mères, nous avons surmonté ces épreuves.
A notre réunion du 18 avril 2022, le ministère du Pétrole et des énergies insistait particulièrement sur la continuité de l’approvisionnement du pays et pour ce faire, misait sur les importateurs
Toutefois, cet effort a un prix et à ce jour, malgré le concours du gouvernement, les arriérés de remboursement se sont reconstitués et avoisinent plus de 135 milliards de F Cfa si nous y incluons le remboursement des clients exonérés.
Et pourtant, pendant ce temps :
- L’Etat met une pression énorme aux sociétés pétrolières de s’acquitter de leurs devoirs de contribuables envers la Dgid en imposant l’attestation de paiement de la Tpp (Taxe spécifique des produits pétroliers) tous les 15 du mois sous peine de blocage de toutes leurs livraisons aussi bien aux stations-services qu’aux industriels. Cette nouvelle disposition a été introduite dans le nouveau Code général des impôts 2023 publié dans le Journal officiel du 31 décembre 2022.
- L’Etat leur impose de s’acquitter des droits de douane sous peine aussi de bloquer les sorties des camions pour approvisionner lesdits clients.
Cette situation pressure les sociétés à qui l’Etat doit des arriérés énormes. L’Etat est le garant de l’équité et à ce titre, se doit à tout moment de comparer sa dette due au sous-secteur par rapport à ce que celui-ci lui doit. La pérennité des entreprises en découle.
Cet état de fait menace à terme l’approvisionnement du pays de même que la distribution du carburant à un prix équitable sur l’ensemble du territoire.
Les sociétés de distribution pétrolière souffrent et en appellent au sens de l’équité de l’Etat.
Les échéances électorales à venir risquent de prolonger les délais de remboursement. Et pourtant, malgré ce calendrier, le pays doit continuer de fonctionner comme dans toutes les démocraties
A ce titre, nous en appelons au sens de responsabilité de l’Etat. Au nom du soutien au sous-secteur de la distribution pétrolière, nous l’invitons à trouver une formule de compensation des arriérés dus avec les taxes à payer via le Fonds de soutien au secteur de l’énergie (Fse). Ceci soulagerait énormément la trésorerie des sociétés de distribution pétrolière présentement étranglées par la pression fiscale et douanière
«En ces temps difficiles, il faut maximiser la souplesse pour la recherche de solution «en bas». Certainement pas créer de coûteuses nouvelles illusions «en haut»», écrivait l’économiste Emmanuel Martin.
Ameth GUISSE
Président Association Sénégalaise des Pétroliers
Par Ibou FALL
UN AUTHENTIQUE SENEGALAIS AU PALAIS
Comme tout bon Sénégalais, l’argent est son aphrodisiaque, pour résumer. Caresser une liasse de francs Cfa frais et tranchants peut provoquer chez lui un début d’érection
Comme tout bon Sénégalais, l’argent est son aphrodisiaque, pour résumer. Caresser une liasse de francs Cfa frais et tranchants peut provoquer chez lui un début d’érection.
Le pouvoir politique, il s’en fiche comme de sa première couche-culotte. Son amour pour l’argent n’est pas immodéré : il est indécent.
Quand la petite délégation de politiciens endimanchés débarque chez lui à un an de la Présidentielle pour lui demander de briguer la fonction suprême, il se dit que c’est une bande d’escrocs qui n’en veulent qu’à ses économies.
Il les écoute à peine, ces gagne-petit…
Et puis, au moment où ce cirque commence à l’ennuyer sérieusement, pendant qu’il cherche à écourter l’audience, une phrase apparemment anodine le fait basculer : «Le budget total des cinq futurs mandats s’estime à trente-cinq mille milliards de francs Cfa.»
Son sang ne fait qu’un tour.
A ses yeux, le petit ramassis de politicards en mal de porte-drapeau retrouve des couleurs, surtout lorsque le gang des futurs braqueurs du Trésor public annonce sa mise : ils sont prêts à risquer douze milliards de misérables francs Cfa pour l’installer au palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor
C’est connu, la chair est faible…
Cela fait quelque temps qu’ils le surveillent, avouent-ils : il est la coqueluche de la jet-set et fait rêver dans les bas-fonds. Les journaux «people» vendent mieux quand il en fait la «une» ; une soirée qu’il ne parraine pas n’en est pas vraiment une ; et l’actualité dans laquelle son petit doigt ne trempe pas, n’est qu’un ragot de bas étage.
Ses femmes, ses enfants, sa mère, son père, ont leurs sagas fantasques que leurs exubérances mondaines enrichissent au quotidien.
Sa tribu, à force de dépenses folles, agace les bourgeois coincés auxquels elle fait de l’ombre dans les conversations en haut lieu, et inspire les fantasmes des familles du ghetto de banlieue…
Ah, les voyages à La Mecque des géniteurs, annoncés devant un parterre de journalistes dociles et d’influenceurs mal élevés, et les baptêmes de la marmaille qui finissent à grands coups de pistolets dont les munitions sont des billets de dix mille francs Cfa alignés dans le chargeur.
Les débats font rage et le pays se partage en deux lors des épousailles de la médiatique niârêl, assaisonnées du clinquant lot de consolation pour la âwo qui gagne, pour sa peine, un titre foncier exhibé en public, un carrosse à zéro kilomètre au compteur et un chèque en blanc à neuf chiffres minimum.
Dans les cercles où le ragot règne sans partage, les griots multiplient les anecdotes pour magnifier son geste. C’est connu : «Il est beau, il est riche, il est gentil et il donne de l’argent !»
Le tri des soupirantes qui guignent la très disputée place de niârêl sera plus que féroce.
Les charlatans chanceux en ruineront quelques-unes, et pas des plus moches. Et, à l’occasion, ils se payent même sur la bête.
Quand on peut éviter le gaspillage, pourquoi se gêner, n’est-ce pas ?
Pour tout dire, il n’y a pas plus Sénégalais que notre loustic, et les entrepreneurs politiques qui ont du nez, malgré leurs fiascos électoraux répétés depuis cinq décennies, ne s’y trompent pas : c’est le bon poulain pour la prochaine course !
Marché conclu : l’homme de la situation scelle un pacte avec les situationnistes de la saison. Ça ne peut pas mieux tomber. Dorénavant, son patronyme se précède du titre suprême : Président.
Autant s’y habituer tout de suite. Il reste quelques, euh, inclinations à gommer : sa tendance à déblatérer sous le contrôle de l’alcool frelaté qu’un fidèle sous-fifre lui ramène sous le sabador le soir, quand tous les rats sont noirs.
Une longue querelle des anciens et des modernes à ce scabreux propos aboutit à un accord dynamique : ce n’est pas à lui de changer de discours, mais à son staff de transformer son pet malodorant en parfum enivrant. C’est aussi cela, la politique !
Le sort en est jeté, et ça roule tout seul durant la campagne : ça fait tellement longtemps que le Sénégalais ordinaire entend parler de lui et rêve de le voir en vrai… Ses meetings refusent du monde et ses paroles sont bues goulûment par un Peuple avide de rêves surréalistes. Passons au programme…
Promettre des emplois fictifs et de l’argent facile à la cantonade ; des conjoints aux célibataires timides ; des mosquées inachevées à chaque coin de rue ; des prix d’amis pour tout ce qui frétille dans les marchés ; les factures internet, l’eau et l’électricité en moratoires différés indéfiniment ; les «Yâssa» au poulet de week-ends offerts en fin de mois ; le lundi férié une semaine sur deux ; le mouton de Tabaski gratis ; les deuxièmes épousailles subventionnées ; des condamnations avec sursis aux agresseurs sexuels et grâces présidentielles aux détourneurs de deniers publics…
Que veut de plus le Peuple ?
Bien entendu, il faudra quelques mesures qui fâchent pour incarner l’autorité… Primo : ne pas parler wolof sera un délit passible d’expulsion du territoire. Les noms de famille, hormis Ndiaye et Diop, feront l’objet d’une enquête poussée sur la nationalité de l’impétrant. Le Bazin passe d’étoffe importée à patrimoine culturel national.
Inutile de le préciser, depuis la nuit des temps, nous sommes musulmans… Tout ce qui ressemble à un païen devient prohibé. Ne sont tolérées que les pratiques occultes clandestines que l’on nie devant son marabout
destines que l’on nie devant son marabout. Précision d’importance : tout Sénégalais qui ne se soumet pas à l’autorité d’une chapelle confrérique est excommunié avant de se voir déchu de sa nationalité.
La seule couleur de peau tolérée est le noir de jais. On admet à peine l’adoucissement qui permet de virer du noir impénétrable au blanc lymphatique.
En un mot, le khêssal.
Ses produits seront réglementés, soumis à autorisation, comme l’importation du riz au temps des socialistes. D’autres produits de consommation courante connaitront le même standing : les mèches de cheveux «naturels», les faux ongles, les faux cils, les fausses hanches.
Pour simplifier, il y a un bonus pour tout ce qui stimule la baise chez les éjaculateurs précoces…
Sérieux : vous pensez que nos compatriotes résisteront à pareil candidat ?
Par Guimba KONATE
DITES-MOI, C’EST QUOI UN ESCROC ?
Le président de la République mi fâché mi excédé, un tantinet rageur s’est fendu de cette phrase : «… ce sont des escrocs , je ne leur réponds pas..»
Dans un de ses nombreux discours prononcés lors de ses tournées dites «économiques» dans les régions bien choisies et qui ressemblent fort –de l’avis de certains de ses détracteurs- à des précampagnes électorales déguisées, le Président de la République mi fâché mi excédé, un tantinet rageur s’est fendu de cette phrase : «… ce sont des escrocs , je ne leur réponds pas..» ET TOC. ESCROC. Ce mot prononcé publiquement et avec vigueur par un Président de la République censé être le Président de TOUS les Sénégalais sans distinction de race, d’ethnie, de confession religieuse ni d’origine régionale, à l’endroit de concitoyens qui ont eu le simple tort de lui adresser une missive citoyenne est apparu tellement ENORME qu’il a suscité une vague d’indignation, de protestation et de réprobations de nombre de nos concitoyens qui, dans leur grande majorité se sont offusqués de ce gros mot qu’à leur avis, «un PR ne doit pas dire». Surtout à l’adresse de compatriotes. Mes connaissances du français étant limites limites, j’ai cru devoir me référer au LAROUSSE pour en savoir un peu plus sur ce que veut dire le mot «ESCROC».
Le dictionnaire universel LAROUSSE nous dit ceci : «ESCROC ; se dit de quelqu’un qui pratique l’escroquerie. Escroquerie : action d’escroquer. Délit consistant à s’approprier le bien d’autrui par des tromperies ou des manœuvres frauduleuses.» Au regard de ces définitions, il apparait nettement que le PR devait être passablement énervé pour traiter aussi vertement certains de ses compatriotes d’ESCROCS, VOLEURS, MENTEURS, etc… Personnellement, je crois que, pris par l’énervement, la fatigue et la solitude «quand tout va mal» selon ses propres dires, les paroles du PR ont certainement dépassé sa pensée. Sinon ce serait à désespérer et pour de bon de tous nos hommes politiques. Sous ce rapport et sans vouloir en aucune façon apporter une quelconque réplique à l’Autorité Supérieure du pays, il serait tout aussi tentant de se poser la question de savoir :
-Si Les dossiers incriminant des hauts fonctionnaires du pays dans divers scandales financiers et fonciers mis à jour et épinglés par des corps de contrôle habilités de l’Etat et qui sont «sous le coude» de qui on sait, ne concernent pas des ESCROCS ?
-Si les maitres d’œuvres, commanditaires et exécutants des chantiers nationaux qui restent plus de dix (10) ans sans être achevés, s’allongeant d’avenants en avenants sans jamais finir comme pour le lycée de Sandiara pour prendre l’exemple donné par le PR lui-même, ne sont pas de véritables ESCROCS ?
-Si les auteurs du scandale COVID 19 dûment identifiés et cités dans des rapports circonstanciés ne sont pas de vrais ESCROCS ?
- Si les acteurs grenouillant autour du scandale PRODAC éventré par des rapports irréfragables ne sont pas aussi des ESCROCS ?
- Si les faussaires et trafiquants des passeports diplomatiques qui ont été confondus par des enquêtes de haute facture ne sont pas des ESCROCS de haut vol ?
Et tant d’autres scandales qui ont défrayé la chronique et fait trembler la République jusque dans ses tréfonds. La liste est loin, très loin d’être exhaustive des faits, forfaits, méfaits et turpitudes de toutes sortes que des ESCROCS dûment identifiés, connus et «protégés» ne cessent de faire dans ce pays. Alors, pourquoi ceux-là aussi ne sont-ils pas dénoncés, arrêtés et traduits devant la Justice pour être punis conformément à la LOI ? Cela aurait eu le mérite de rendre la saillie présidentielle sur les ESCROCS acceptable et compréhensible.
Et encore !
L’autre terme qui a froissé nombre de sénégalais et particulièrement les casaçais c’est d’avoir ajouté «… il n’y a pas de cadres…». Sortis de son contexte d’irritation présidentielle, le terme a ému. Car la région naturelle de la Casamance au prorata de sa population est sans contexte une région qui soutient très bien la comparaison avec toutes les régions de ce pays notamment DAKAR pour ce qui concerne les cadres. Sans vouloir trop entrer dans le détail des cursus comme l’a fait le Commissaire SADIO, la Casamance peut s’enorgueillir d’avoir de très grands cadres dans tous les domaines. Et sans vouloir attiser un quelconque ressentiment, la Casamance tient le haut du pavé dans ce pays en termes de Cadres de Haut niveau dans tous les domaines de la vie économique, sociale politique et religieuse de ce pays. Petite illustration, on l’oublie souvent ou feint de l’oublier beaucoup de Grands généraux de l’armée sénégalaise sont en majorité des casaçais notamment Idrissa FALL, Ameth FAll, Belal LY, Dasouza, Tavarez, Amiral GASSAMA ; Amiral Sané, les Colonels Bompaky, TAMBA, ARIS, MBALLO pour ne citer que ceux là. Le premier Directeur Général sénégalais de la BRVM est un casamançais Birame SANE. Les professeurs Assane SECK, Marcel BASSENE, Amadou Tidiane BA, Balla Moussa DAFFE, Makhily GASSAMA tous universitaires et anciens ministres sont des casamançais. Cheikh Ngom et Pierre Goudiaby pionniers de l’architecture moderne africaine pour avoir conçu nombre de Grands édifices BCEAOBOAD-CEDEAO-BAD etc… qui font la fierté de tout un continent, sont des casamançais. Big Famara SAGNA, Robert SAGNA sont des fils de la Casamance. Feu Idrissa SEYDi ancien PCA et actionnaire majoritaire de la SGBS est un casaçais. DIAO BALDE, Ablaye BALDE, Dioura Baldé, Souleymane Ndiaye de la SAPCO et tant d’autres qu’il serait impossible de citer ici, sont de très grands cadres du Sénégal, de l’Afrique et du monde, issus de la Casamance. Aussi, dire qu’il n’y a pas de Cadre en Casamance relève plus d’un lapsus linguae que d’une négation délibérée.
Pour terminer et sans vouloir incriminer qui que ce soit, il est aisé de reconnaitre et de saluer la résilience des casamançais devant toutes sortes d’injustice qui leur est faite. Toute la région est depuis plus de six (6) mois sous un embargo qu’on voudrait nier avec l’arrêt sans raison véritable, de la desserte maritime sous des prétextes purement politiciens et les casaçais gèrent sans broncher. Ah ! On aurait bien aimé assister à un blocus du Fouta ou de Touba ou de Tivaouane juste pour quelques jours non que dis-je ? Pour quelques heures seulement !
Le spectacle serait garanti. Ensuite, et sans vouloir indexer ni stigmatiser une quelconque ethnie ou région de ce pays qui nous appartient à TOUS, l’honnêteté la plus élémentaire permet de constater que les hordes de mendiants et invalides et autres parasites sociaux qui écument les trottoirs et espaces vides de nos villes notamment DAKAR sont d’ailleurs autre que la Casamance. On n‘y compte –s’il y’en a - qu’un nombre très réduit de casaçais car la mendicité et la paresse ne font pas partie de leur culture dont le travail dans la Dignité constitue un viatique inné. C’est pourquoi, ils forcent le respect et respectent tout le monde. PARTOUT. Aussi, pour sauvegarder la cohésion nationale et développer le commun vouloir de vie commune, il importe pour chacun d’entre nous et pour tout le monde y compris notre PR à nous TOUS, d’éviter autant que faire se peut de dire ou de faire certaines choses «qu’un Président ne doit pas dire» au risque de créer un climat de frustrations, de suspicions et d’amalgames préjudiciables à la PAIX et à l’unité nationale.
Le mot de la fin ? On ne le dira jamais assez, ce pays nous appartient à TOUS et à chacun et à chacune d’entre nous. Soit on accepte d’y vivre en frères, sœurs et parents en se respectant les uns, les autres soit on va «TOUS y mourir comme des idiots» pour dévaliser Luther KING.
DIEU NOUS GARDE ET GARDE LE SENEGAL…
Par Serigne Ousmane BEYE
DE LA NECESSITE DU CONTROLE DU TAUX DE NATALITE
Le dernier recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5) fournit des informations significatives pour les gouvernants et autres décideurs.
Bés Bi le Jour |
Serigne Ousmane BEYE |
Publication 07/12/2023
Le dernier recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5) fournit des informations significatives pour les gouvernants et autres décideurs. En jetant un regard sur la pyramide des âges liée à ce recensement, la première remarque qui saute aux yeux est la jeunesse de la population. L’âge médian de la population est de 19 ans, autrement dit la moitié de la population a moins de 19 ans. Cette situation fait ressortir un indicateur à double tranchant. Cette jeunesse de la population (75 % ont moins de 35 ans) peut-être un atout, comme elle peut constituer une contrainte. En effet, une population jeune est un atout, si l’économie nationale est en mesure de la prendre en charge avec efficience. Alors, dans ce cas la capture du dividende démographique devient une probabilité. Par contre, si l’économie nationale est relativement faible, cette structuration de la pyramide des âges devient une contrainte. L’économie nationale ne pouvant pas prendre en charge toute cette population de jeunes, l’Etat se retrouve face à des contraintes énormes, dans la formulation et la mise en œuvre des politiques publiques. Au Sénégal, comme presque dans tous les pays africains, les priorités se chevauchent.
Avec une économie dynamique, n’importe quel Etat peut se permettre de construire des infrastructures telles que des écoles, des universités, et à suffisance pour y accueillir ses enfants. La jeunesse est l’avenir de la Nation, néanmoins si notre population augmente de près de 100 % tous les 10 ans, il est certain qu’avec une telle pyramide des âges, les pouvoirs publics ne parviendront pas à satisfaire les projections économiques. L’Etat peut construire toutes les infrastructures imaginables, cela ne se ressentira pas trop au niveau de la population, car tout le monde ne sera pas satisfait, il y aura toujours des frustrés. Ce sera comme un effet boomerang, on investit mais à l’arrivée ce sera comme si tout est à refaire. Il arrive un moment dans la vie d’une Nation, il faut savoir s’arrêter et analyser lucidement la situation ; dans le cas du Sénégal, il faut dépasser les pesanteurs sociologiques (religieux, traditionnels, etc.), pour prendre des résolutions courageuses.
Nous sommes 18.032.473 habitants (RGPH-5), notre taux de croissance pour 2022 est 4,7 %, (les projections pour 2023 tournent autour de 5,3 % : source FMI). Le taux de fécondité au Sénégal était de 4,45 enfants par femme en 2020 (5,2 enfants en Afrique). Il y a, à l’état actuel de notre économie une inadéquation entre le taux de croissance et le taux de natalité. Même si des projections de croissance de 9,9 % (ou à deux chiffre) sont envisagées à partir de 2024, avec l’exploitation du pétrole et du gaz. Il nous faut prendre des mesures urgentes de contrôle des naissances, par la maitrise du taux de fécondité. Ces dites mesures ne seront pas imposées à la population. Elles seront acceptées, si elles sont précédées par une bonne politique d’information, d’éducation et de communication. Avant les années 2000, l’Etat l’avait bien compris, en mettant en place des politiques d’information et d’éducation au niveau des P.M.I.s (Protection Maternelle et Infantile), de l’ASBEF (Association Sénégalaise pour le Bien Etre Familial) et d’autres structures du même genre. Au demeurant, la maitrise du taux de natalité, par le contrôle du taux de fécondité ne se fera pas ad vitam aeternam. IL sera limité dans un horizon temporel de 20 ans par exemple, jusqu’à l’atteinte d’un équilibre préétabli.
D’ailleurs, il est intéressant de rappeler l’exemple de la Chine. A l’époque, le président Deng Xiaoping avait lancé la politique de l’enfant unique. Son objectif était de ne pas dépasser 1,2 milliards de chinois en l’an 2000. Au final, cette loi aura permis d’éviter près de 300 millions de naissances. Il est vrai que comparaison n’est pas raison, cependant cela donne une idée sur des initiatives similaires à prendre. Pour le cas du Sénégal, il ne s’agira pas d’imposer d’autorité la limitation des naissances, loin de là. Mais, en faisant revenir les P.M.I.s, les structures comme l’ASBEF, et par le biais des « badiénou gox », les pouvoirs publics pourraient aider les ménages à prendre conscience du phénomène. A titre d’exemple, comment est-ce possible pour un individu dont le revenu mensuel est de 100.000 francs CFA, d’avoir deux, trois, voire quatre épouses et dix enfants ou plus ? C’est illogique, il se créé des problèmes et en créé pour la société. Alors, la porte est grandement ouverte pour les errements, comme l’émigration irrégulière ou clandestine. La période où on pouvait comprendre cette situation est dépassée depuis bientôt un demi-siècle. A l’époque, les ménages (surtout dans le monde rural) avaient besoin de bras pour les travaux champêtres.
Les pays africains n’échapperont pas à l’évolution de la structure de l’économie avec la mécanisation de l’agriculture et le développement du secteur tertiaire et certainement du secteur secondaire aussi avec l’industrialisation, comme c’est le cas dans les pays développés. De plus en plus, le nombre de ceux qui s’activent dans l’agriculture va progressivement diminuer, pour ouvrir les chemins de l’exode rural plus accentuée, vers les grandes villes. La problématique est complexe, mais nous n’avons pas le choix. Nous sommes dans l’obligation de stabiliser notre démographie. Si nous nous n’y arrivons pas, cette jeunesse, si elle est désœuvrée, représente une bombe à retardement. Vient alors le temps du grand banditisme, de l’émigration irrégulière, voire du djihadisme.
Pour qu’un pays se développe, chacun doit apporter une pierre dans son édification. Les citoyens doivent travailler et payer des impôts pour participer au développement et au bien-être de la communauté. Malheureusement, ce qu’on observe au Sénégal et ailleurs en Afrique, c’est la pression fiscale sur une partie réduite de la population, faute de pouvoir élargir l’assiette fiscale. Le résultat est sans appel, une bonne partie de la population constitue alors un poids pour la communauté, surtout pour les gouvernants qui ont en charge l’élaboration des politiques publiques. Il est dès lors temps de lever les tabous, pour mettre sur la table cette problématique du contrôle des naissances, qui est certes sensible, mais il faut oser au moins en débattre. Le prétexte pour traiter un tel sujet, c’est le phénomène de l’émigration irrégulière, auquel nous assistons, avec le tableau macabre que nous présente chaque jour l’océan, en refoulant les morts sur les plages.
L’émigration irrégulière via les pirogues s’est amplifiée ces 15 dernières années, les raisons pouvant être multiple. La proximité du Sénégal avec le Maroc, les iles canaries et l’Europe est une raison envisageable. L’appât du gain peut-être une autre raison, si l’on sait que beaucoup de candidats à l’aventure dépensent des sommes considérables pour atteindre leurs objectifs. Alors, dans ce dernier cas la responsabilité individuelle et celle des parents sont engagées. En effet, il a été rapporté que des parents ont financé les projets de leurs progénitures. La meilleure façon de ne pas tomber dans une telle situation dans l’avenir est de redimensionner la famille nucléaire sénégalaise. Nous sommes au 21è siècle, nous ne pouvons pas et nous ne devons pas vivre comme le faisaient nos aïeux, des décennies auparavant. Naturellement, la responsabilité des pouvoirs publics est engagée, même si l’on constate que l’Etat fait d’énormes efforts pour prendre en charge les jeunes, à travers divers programmes de développement agricole, de formation et de financement. Cependant comme dit en supra, tant que nous n’aurons pas réglé avec lucidité la problématique de la démographie, tous les efforts consentis par l’Etat, ne seront certainement pas vains, mais ils ne suffiront pas. L’effet boomerang nous rattrapera en cours de route.
Serigne Ousmane BEYE
Membre du SEN du Parti Socialiste
Professeur d’économie beyeouse@live.f
Par Abdoulaye THIAM
UNE GRANDE NÉBULEUSE
Les partis politiques au Sénégal seraient-ils tous des hors la loi ? Ce ne serait pas fort de café si on répondait par l’affirmatif à cette interrogation assimilable d’ailleurs à de la tautologie
Les partis politiques au Sénégal seraient-ils tous des hors la loi ? Ce ne serait pas fort de café si on répondait par l’affirmatif à cette interrogation assimilable d’ailleurs à de la tautologie. Surtout quand il s’agit de la sempiternelle question sur leur mode de financement. Et pour cause, ça fera bientôt quarante longues années qu’elle est posée avec acuité par les différents régimes qui se sont succédés à la tête du pays sans qu’elle ne soit résolue.
Au contraire, on continue de s’enfoncer dans l’hypocrisie à la sénégalaise et de jouer à la politique de l’autruche.
Pour rappel, c’est en 1984 que l’opposant historique au régime socialiste, Me Abdoulaye Wade avait saisi le président de l’Assemblée Nationale d’alors afin que le parlement sénégalais adopte une loi sur le statut de l’opposition et le financement des partis politiques. Malgré la volonté affichée du président d’alors, Abdou Diouf, en nommant le 7 août 1998, par décret n°98-657, un médiateur en la personne du brillantissime Professeur de droit constitutionnel, El Hadji Mbodj, pour apporter une réponse favorable à cette problématique et les débats politiques très souvent agités sous le magistère du président Abdoulaye Wade, le financement des partis politiques n’est encore régi par aucun texte juridique au Sénégal. Son rapport moisit dans les tiroirs. A l’instar des conclusions sur les Assises nationales et/ou de la Commission nationale de la réforme des institutions (CNRI).
Il y a lieu de rappeler que le financement des partis politiques se justifiait à l'origine par la volonté d'éviter que des puissances étrangères n’utilisent certains partis politiques pour s'assurer du contrôle de certains Etats. En effet, après avoir tenté en vain de déstabiliser des pays, la nouvelle trouvaille consisterait à financer certains opposants ou leurs partis. Une fois qu'ils accèdent au pouvoir, ils attendent un retour sur investissement.
Ce qui leur garantit des retombées en termes de maîtrise de certains secteurs névralgiques du pays concerné. C'est justement pour lutter contre cette dérive potentielle, que le législateur sénégalais avait systématiquement interdit le financement étranger ou d'étrangers établis au Sénégal.
Aujourd'hui, cette disposition qui semble désuète trouve toute sa pertinence à l'ère du terrorisme et du blanchiment de capitaux. Par conséquent, la loi doit être dépoussiérée pour être adaptée à la situation actuelle.
D’autant plus qu’il est de notoriété publique que les partis politiques brassent des milliards et des milliards sans qu’aucune personne ne puisse attester de l’origine licite ou illicite de cette manne financière, devant une opinion publique médusée et une justice complice. Les sorties au vitriol de certains membres de la société civile et autres pamphlets des journalistes n’y feront rien.
Me Wade qui était l’initiateur d’un tel projet a vite tourné casaque dès son accession à la magistrature suprême le 19 mars 2000. Le Pape du Sopi qui aurait déclaré que ses ennuis financiers étaient finis s’est assis sur toutes ses pertinentes idées d’opposant visant à consolider la démocratie sénégalaise.
Le signe ostentatoire de ce changement a été la construction du siège du Parti démocratique sénégalais (PDS) à coup de millions sur la VDN. Aujourd’hui, l’imposante bâtisse qui grouillait de monde est en train de perdre de sa splendeur.
En face, c’est l’Alliance pour la République (APR) de l’actuel Chef de l’Etat, Macky Sall qui s’offre un terrain de la société nationale Dakar Dem Dikk à hauteur d’un milliard de F CFA. Pendant ce temps, le Parti socialiste (PS) qui a perdu le pouvoir en 2000, cède une partie de son siège sis à Colobane pour pouvoir subvenir à ses charges. Les camarades de feu Tanor Dieng avaient précisé qu’il ne s’agit que d’un bail, d'une durée de 15 ans, consenti moyennant un loyer mensuel de 4.000.000 FCFA HTT, qui les lie à une compagnie pétrolière. Il portait sur une parcelle nue d’une superficie de 1500 m2 (du TF n° 1456 d’une superficie globale de 1ha 81a 53 ca) destinée à abriter la station (pistes, baies, boutique, restaurant, bureaux, réserves, arrière-cour, etc.) avaient rapporté nos confrères de Dakaractu le 12 février 2014.
Et pourtant les ressources des partis politiques doivent provenir, en principe, des cotisations de leurs membres et sympathisants, des activités lucratives et autres revenus autorisés par la loi. Convenons en tous que de tels fonds sont loin de pouvoir financer de sièges aussi remarquables.
Aujourd’hui encore le financement des partis politiques est remis sur la table. Le débat fait rage avec des accusations à tort ou à raison contre Ousmane Sonko qui aurait reçu des milliards en provenance du Qatar pour, une fois au pouvoir, revoir les contrats pétroliers et gaziers déjà signés avec certains majors. Pis, un député affirme que le principal chef de l’opposition a même adressé une lettre au Chef de l’Etat, Macky Sall afin que ce dernier protège sa famille. Il s’agit là d’une très grave accusation qui devrait pousser le procureur de la République à s’autosaisir afin de faciliter la manifestation de la vérité.
A moins que tout ceci soit logé dans la rubrique du «déjà vu et/ou entendu». Wade avait accusé Idrissa Seck de s’être volatilisé avec ses 40 milliards. Ce dernier avait agité l’affaire de 7 milliards de Taïwan en citant l’actuel président de la République, accusé aussi par son prédécesseur de blanchissement d’argent en provenance du... Gabon. Aujourd’hui, c’est Ousmane Sonko qui aurait des connexions douteuses voire dangereuses avec… Doha. Tout ceci parce qu’il y a un manque de volonté politique manifeste des différents régimes de réglementer les partis politiques afin qu’ils cessent d’être des hors la loi.
Par Mohamed GUEYE
PREPARER LE TOURISME MEDICAL.
L’opération de transplantation rénale réussie à Dakar par une équipe médicale sénégalaise a donné de brillantes perspectives au pays
L’opération de transplantation rénale réussie à Dakar par une équipe médicale sénégalaise a donné de brillantes perspectives au pays. Les nombreuses personnes souffrant d’insuffisance rénale, voient là s’ouvrir une perspective de rémission de leur maladie, dans l’hypothèse où ils trouvent un donneur avec lequel ils sont compatibles. Ce serait la fin d’interminables séances de dialyse pour ceux qui ont les moyens de se payer les soins, toujours coûteuses malgré une gratuité qui ne touche que très peu de malades
Macky Sall n’a pas manqué une occasion pour se féliciter de cette réussite médicale réalisée par des médecins sénégalais, sans grande assistance, sinon matérielle, de l’étranger. Le président de la République, pris d’enthousiasme, n’a pas écarté que l’on puisse assister, dans un avenir proche, à des transplantations oculaires par exemple. Et l’on sait que, s’ils ont les moyens techniques nécessaires, les médecins sénégalais sont en mesure de réaliser ces prouesses. C’est tout le paysage social et économique du Sénégal qui serait alors bouleversé à moyen terme. Car le pays va s’offrir ainsi une nouvelle ressource à exploiter, et qui est quasiment intarissable, à savoir le tourisme médical.
Il y a deux ou trois ans, les pouvoirs publics avaient dû dépenser beaucoup d’argent pour évacuer au Maroc beaucoup de malades du cancer, suite à la panne de l’unique machine de radiothérapie qui existait dans le pays à l’époque. Les plus chanceux parmi les malades avaient pu bénéficier d’une prise en charge de l’Etat pour être évacués au Maroc, de même que ceux qui avaient les moyens de pouvoir se prendre en charge par eux-mêmes. Nombreux autres patients et leurs familles avaient dû se contenter du soutien de leur chapelet. La lourde facture occasionnée par ces prises en charge médicales a sans doute contraint l’Etat à réparer rapidement la machine, mais également à doter d’autres hôpitaux des mêmes moyens.
Le Maroc n’est pas la seule destination médicale de certains de nos patients. La France a longtemps été la première. Beaucoup de personnes semblent connaître certains hôpitaux parisiens mieux que Le Dantec, Principal, Dalal Jamm ou autres Fann. Il y a d’ailleurs quelque temps, un éminent magistrat sénégalais avait fait bruire la Toile sénégalaise en parlant à visage découvert à une télévision française, sur une visite médicale qu’il avait effectuée en France, et de ce que cela lui avait coûté. Bien qu’il ait pris en charge ses frais de sa poche, beaucoup des censeurs du Net ne s’étaient pas gênés de critiquer le fait qu’il «snobait» nos structures hospitalières, pour se payer des soins auxquels le Sénégalais moyen ne pouvait aspirer. Et ses explications sur une impossibilité pour lui de bénéficier de la même qualité de soins au Sénégal n’avaient pas fait taire les critiques. Tout cela pour dire que, si le plateau technique de nos hôpitaux est amélioré de manière à permettre de réaliser sur place des soins de la nature de la transplantation rénale que nous venons de connaître, ou de traiter des malades du cancer aussi bien qu’en Europe, comme cela se fait maintenant dans certaines structures publiques et privées qui voient le jour dans la capitale, on peut dire que le Sénégal a tous les moyens pour devenir un hub médical.
L’expertise sénégalaise a été reconnue et louée quand il a fallu combattre Ebola lors de son éruption dans des pays voisins. Le Covid-19 a été endigué avec efficacité, malgré les dérapages financiers auxquels cette maladie a donné lieu. L’expertise sénégalaise existe et elle est de qualité. Nous avons donc les moyens d’épargner au Trésor, des milliards de francs Cfa en prise en charge médicale dans des pays comme la France, le Maroc ou la Tunisie. Il faut d’ailleurs dire que si les Maghrébins ont développé leurs plateaux techniques et leurs structures d’accueil des malades étrangers, c’est parce que les pays européens ont cru malin de durcir leurs conditions d’octroi de leurs visas.
Maintenant, de plus en plus de malades trouvent plus facile de se rendre, sinon au Maghreb, parfois en Turquie, aux Emirats arabes unis ou même en Inde. Tous ces pays ont compris l’avantage financier qu’il y avait à ouvrir leurs réceptifs aux malades venant des pays d’Afrique.
Le Sénégal a déjà l’habitude d’accueillir des riches malades venant de Mauritanie, du Mali ou de la Guinée. Ces gens viennent à Dakar bénéficier des soins qui ne sont pas facilement accessibles dans leurs pays. C’est quand ils atteignent un certain seuil qu’ils cherchent à aller ailleurs. Aujourd’hui, le pays a l’occasion de démontrer qu’il peut offrir un large éventail de soins, à des tarifs plus concurrentiels que d’autres pays du Nord ou d’Orient, et ainsi attirer chez nous une clientèle aisée avide de soins de qualité. Le bénéfice en serait grand pour tous.
Une forte demande de soins permettrait de mettre à niveau, non pas seulement des hôpitaux de Dakar, mais de certaines villes de l’intérieur également. Imaginez le profit qu’en tireront les diplômés de médecine de nos universités, qui ne craindront plus le spectre du chômage. De surcroît, à côté des hôpitaux à équiper, il faudra également améliorer l’offre hôtelière. Les malades ne viennent pas nécessairement pour être internés, et ils pourraient être accompagnés de certains proches. Ces derniers auront besoin d’être logés et nourris dans de bonnes conditions.
Quand ces conditions d’accueil et le plateau technique médical sont de qualité, on peut être sûr que les personnes qui ainsi viennent, ont tendance à vouloir mieux découvrir le pays. En jouant sagement sa carte, le Sénégal n’aura plus besoin de se mettre à la quête de touristes européens, parce qu’il pourrait se suffire de ceux d’Afrique. Cela pourrait représenter une manne parfois bien plus importante que ce que nous récoltons des visiteurs d’Occident. Mais cela demande aussi une bonne préparation.