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27 novembre 2024
Opinions
Par Daouda DIA
ALERTE DANGER ! ÉTAT DE VETUSTE DES CHALOUPES DE LA LIAISON MARITIME DAKAR- GOREE
La Liaison Maritime Dakar Gorée dispose de deux chaloupes d’une capacité de 350 places chacune. Toutefois, avec les pannes récurrentes, il y a à se demander si elles disposent de permis de navigabilité.
Le lundi 11 décembre et le ce jeudi 14 décembre 2023, en moins d’une semaine, les Goréens ont subi l’arrêt total du fonctionnement des deux chaloupes Beer et Coumba Castel privant les élèves, les enseignants, les travailleurs de pouvoir se rendre à Gorée ou Dakar pour vaquer à leurs occupations en toute sérénité. Il y a quelques semaines, la chaloupe a failli chaviré sur la plage de Gorée. Les images sont là pour le prouver. Une situation récurrente et indigne !!
La Liaison Maritime Dakar Gorée dispose de deux chaloupes d’une capacité de 350 places chacune. Toutefois, avec les pannes récurrentes, il y a à se demander si elles disposent de permis de navigabilité. Les Goréens subissent de manière récurrentes l’arrêt du fonctionnement total des chaloupes pour se contenter de pirogues ou de bateau remorqueur d’une capacité maximale de moins de 40 places debout (pas de places assises) sans gilets de sauvetage pour la traversée. Il ne s’agit plus de panne des chaloupes mais bien d’une vétusté et le pire est devant nous si aucune action urgente et d’envergure n’est pas faite par l’État.
La direction du Port Autonome de Dakar reste aphone face à cette situation lamentable arrimée d’une gestion prévisionnelle chaotique de la liaison maritime Dakar-Gorée ; les autorités étatiques de promesses en promesses pour l’acquisition d’une nouvelle chaloupe depuis 2014 brillent par leur incommunication et leur opacité face à cette situation catastrophique. La vétusté des chaloupes est manifeste, les normes de sécurité maritimes ainsi que les exigences de service de sécurité des passagers à bord sont quasi inexistantes. Combien de fois les Goréens, les touristes ont-ils subis des incidents majeurs occasionnant d’énormes frayeur en plein mer ? Faut-il s’attendre au pire pour agir ? Sommes-nous amnésiques ?
Il est regrettable que le Port Autonome de Dakar à travers la Liaison Maritime Dakar Gorée privilégie l’approche chiffre d’affaires au détriment de la sécurité et de la sureté. Nous sommes face à une urgence, celle d’acquérir dans l’immédiat un navire digne du nom pour assurer la continuité territoriale entre Dakar et Gorée, Patrimoine mondial de l’Humanité. N’oublions pas que Gorée constitue une des vitrines du Sénégal, quatre touristes sur cinq visitent Gorée, idem pour les visites officielles d’hôtes de marque. Nous devons sauver Gorée du pire !
La vérité est que nous ne devons plus emprunter les chaloupes Beer et Coumba Castel si nous voulons nous rendre à Gorée du fait du danger réel qui guettent tous les passagers Goréens, touristes, africains, sénégalais ! les chaloupes sont vétustes et insuffisamment sécurisées. Les stigmates de la tragédie du bateau «Le Joola» sont encore visibles. Que le Port nous brandisse les permis de navigabilité des chaloupes!
Nous constatons régulièrement des arrêts de fonctionnement des chaloupes de Gorée au détriments des habitants de l’Ile de Gorée notamment les élèves, les travailleurs, les enseignants, les mamans qui doivent se rendre à Dakar pour le marchés, les restaurateurs, les touristes. Pourtant depuis 2013, nous alertons de manière régulière et à ce jour aucune action concrète d’envergure n’est faite. La Commission de contrôle du Port en charge de la liaison maritime Dakar Gorée ne se réunit plus, c’est à se demander qui est en charge de la gestion de cette crise structurelle que subit les Goréens.
Le Directeur du Port Autonome de Dakar le sieur Mountaga Sy trouve du temps à accueillir un bateau de croisière mais pas de temps pour prendre en charge la question cruciale de la vétusté des chaloupes depuis près de 10 ans. S’est-il une seule fois déplacé au niveau de la liaison maritime Dakar-Gorée depuis sa nomination à la tête de la Société nationale du Port autonome de Dakar (SN-PAD) le 28 septembre 2022. Quel mépris! Sommes-nous en face d’une défaillance des services publics ? Bien entendu, le service communication de la LMDG peut continuer à donner de multiples communiqués pour justifier des « pannes techniques », tel n’est point le cas, il s’agit bien d’une défaillance structurelle ! Malheureusement, la politique étouffe tous les enjeux de développement.
Le Président de la république pour des questions de sécurité a acquis en 2017 une nouvelle vedette baptisée « Fatick » à cinq milliards huit cent quarante-neuf millions trois cent trente-neuf mille soixante (5 849 339 060) Fcfa pour la visite de ses pairs à Gorée. Pourtant, le coût d’une telle vedette dépasse largement celui des deux chaloupes qui transportent des citoyens sénégalais en priorité qui après tout, demeurent les actionnaires principaux de l’État parce que c’est eux qui votent et qui versent des impôts. Sommes-nous, nous Goréens, des citoyens de seconde zone ?
L’acquisition d’une nouvelle chaloupe est plus que urgente, autrement, le réveil sera brutal pour tous !! le spectre du naufrage du Joola, une des pires tragédies maritimes de l’humanité, est présent !
Trop c’est trop ! il est temps d’agir.
PAR DOUDOU DIA
Conseiller municipal
Par Kaccoor Bi
PEUR PANIQUE
Ce procès devait revêtir un enjeu crucial pour la République. L’homme pour qui toute cette armada est déployée doit décidément être très dangereux.
Pensez-vous, mobiliser toutes les forces de sécurité comme si le pays devait faire face à une menace terroriste d’envergure, mobiliser toute l’administration territoriale, enrôler des avocats gracieusement payés par le contribuable, interdire la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs, transformer le palais de justice de Dakar en camp retranché et mettre en première ligne l’agent judiciaire de l’Etat !
Ce procès devait revêtir un enjeu crucial pour la République. L’homme pour qui toute cette armada est déployée doit décidément être très dangereux. Du moins, il pourrait se révéler très cruel pour ceux qui lui réservent un tel traitement de faveur. Tout cela pour priver un citoyen du droit de se présenter à la mère des élections dans son pays. Celle qui permet de choisir le président de la République.
Voir des avocats cracher du venin et l’agent judiciaire de l’Etat (donc de nous tous en principe et pas seulement de l’APR-Benno) se démener comme un beau diable toujours dans le but de s’opposer à la réinscription de ce citoyen — il est vrai pas comme les autres! — sur les listes électorales… comme cela nous semble étrange !
Mais de quoi ont-ils donc peur vu que, comme ils le fanfaronnent, leur Chef a bien travaillé et est particulièrement aimé par son bon peuple ? Il y a quelque chose qui nous échappe dans tout cela, apparemment.
Beaucoup de spécialistes du droit — pour ne pas dire la majorité d’entre eux et parmi les plus brillants — soutiennent que l’opposant le plus célèbre du pays garde intacts ses droits d’être candidat à la présidentielle.
On pourrait alors se demander de quoi a bien peur l’Etat pour s’opposer avec hargne à ce qu’un citoyen qui n’est ni un détourneur de nos deniers publics ni un criminel, puisse prétendre à la magistrature suprême.
La brave procureure Marieme Diop Guèye avait bien raison de les apostropher sur ce point. Qu’est-ce que cela pourrait bien leur coûter de remettre à Ousmane Sonko ses fiches de parrainage ? Ce dès lors que, s’il ne remplit pas les conditions pour être candidat, le Conseil Constitutionnel le recalera.
Encore une fois, qu’est-ce qui explique leur peur ?
Kaccoor Bi - Le Témoin
par Mamadou Abdoulaye Sow
L’AJE NE DISPOSE PAS D’UN MANDAT LÉGAL POUR REPRÉSENTER L’ÉTAT DEVANT LES INSTANCES JUDICIAIRES
L’Agent judiciaire de l'État ne peut pas exercer un pouvoir de représentation de l’État sans un mandat spécial du ministre des Finances. Ce dernier détient le monopole de la représentation de l’État devant la Cour suprême, les Cours et Tribunaux
Par qui l’État est-il représenté devant les instances judiciaires ? Plus précisément, l’agent judiciaire de l’État (AJE) dispose-t-il d’une compétence générale pour représenter l’État devant la Cour suprême, les Cours et Tribunaux ? Telle est la question à laquelle nous essayerons de répondre dans cette réflexion. A cet effet, trois points seront successivement abordés. Tout d’abord, il convient de faire l’historique du statut institutionnel de l’Agence judiciaire de l’État depuis sa création en 1970 (1), ensuite d’évoquer la portée de l’article 2 du décret n° 70-1216 du 7 novembre 1970 portant création d’une Agence judiciaire de l’État et fixant ses attributions (2) et, enfin, sera évoqué le monopole de la représentation devant la Cour suprême, les Cours et Tribunaux dont jouit le ministre chargé des Finances depuis 1993 (3).
Bref historique du statut institutionnel de l’Agence judiciaire de l’État
La défense et la représentation de l’État avant le décret du 7 novembre 1970
Avant la création de l’Agence judiciaire de l’État, il existait au niveau du Secrétariat général de la République un Bureau des Contentieux dont le chef était chargé de « représenter et de défendre l’État directement ou par l’intermédiaire de mandataires ou de ministère d’avocats dans toutes les affaires contentieuses où les textes en vigueur n’ont pas conféré ces prérogatives à d’autres services » (Cf. décret n° 67-631 du 6 juin 1967 portant désignation d’un représentant de l’État et délégation de signature [1]).
La défense et la représentation de l’État sous le décret n° 70-875 du 11 juillet 1970 portant organisation du ministère des Finances et des Affaires économiques
Les affaires contentieuses, la représentation de l'État et la sauvegarde des droits de l'Étatétaient confiées à la Direction de la Comptabilité publique et du Trésor
Aux termes de l’article 4 du décret n° 70-875, la Direction de la Comptabilité publique, placée sous l’autorité du Trésorier général, était chargée du « règlement de toutes les affaires contentieuses où l’État est partie, de la représentation de l'État dans les instances judiciaires et de la sauvegarde des droits de l'État dans tous les domaines où les textes en vigueur n'ont pas conféré ces prérogatives à d'autres services ».
La création de l’Agence judiciaire de l’État et son placement sous l’autorité du Trésorier général
En 1970, l’Agence judiciaire de l’État nouvellement créée par le décret n° 70-1216 du 7 novembre 1970 a hérité des attributions de la Direction de la Comptabilité publique évoquées plus haut. Toutefois, l’article premier dudit décret précise que « l’agence est placée sous l’autorité du trésorier général nommé en cette qualité agent judiciaire de l’État ». C’est ce qui justifiera que dans ses premières années de fonctionnement, la fonction d’agent judiciaire de l’État était confiée à un inspecteur du Trésor.
L’intégration de l’Agence comme direction autonome au sein de la Direction générale du Trésor
En 1974, l’Agence devint une direction autonome au sein de la Direction générale du Trésor (arrêté n° 001608 du 18 février 1974 portant organisation de la Direction générale du Trésor).
En 1980, l’Agence demeurait rattachée à la Direction générale du Trésor (article 19 du décret n° 80-892 du 29 juillet 1980 portant organisation du ministère de l’Économie et des Finances).
Le rattachement direct de l’Agence au ministre chargé des Finances
En 1993, l’Agence est placée sous l’autorité du ministre des Finances (décret n° 93-723 du 7 juin 1993 portant répartition des services de l’État et décret d’organisation n° 95-040 du 10 janvier 1995) puis mise à la disposition du ministre délégué chargé du Budget (décret n° 93-751 du 7 juin 1993 [2])
Depuis lors, l’Agence est une direction autonome rattachée directement au ministre (décret n° 2014-1171 du 16 septembre 2014 portant organisation du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, modifié)[3] .
Portée de l’article 2 du décret n° 70-1216 du 7 novembre 1970
Par un arrêt n° 72 du 17 novembre 2023, la Cour suprême déclare que « sans avoir à justifier d'un mandat, l'Agence judiciaire a un pouvoir de représentation générale de l'État, sauf lorsqu'un texte confère cette prérogative à d'autres services et celle-ci est admise toutes les fois où une entité ou autorité administrative dépourvue de la personnalité juridique et, par conséquent, de la capacité d'ester en justice, est en cause »
Si, comme l’admet la Cour suprême, l’AJE a un pouvoir de représentation générale de l’État qui lui est donné par un texte de 1970, comment comprendre alors que l’article 54 du décret n° 95-040 portant organisation du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan prévoyait que (l’AJE) peut …recevoir mandat spécial de toute administration ou de toute personne publique ou organisme parapublic… pour les représenter en justice ou dans un contentieux extrajudiciaire ».
Il importe de ne pas se méprendre sur la portée de l’article 2 du décret n° 70-1216 du 7 novembre 1970 qui dispose :
« L'Agent judiciaire de l'État est chargé du règlement de toutes les affaires contentieuses où l'État est partie et de la représentation de l'État dans les instances judiciaires.
Toute action portée devant les tribunaux et tendant à faire déclarer l’État créancier ou débiteur pour des causes étrangères à l’impôt et au domaine doit, sauf exception prévue par un texte spécial, être intentée à peine de nullité par ou contre l’agent judiciaire de l’État.
Plus particulièrement, celui-ci est chargé d’exercer les poursuites pour le recouvrement des créances de l’État étrangères à l’impôt et au domaine, et, dans ce cas, peut émettre des titres de perception ayant force exécutoire ».
Il a également pour mission de sauvegarder les droits de l'État dans tous les domaines où les textes en vigueur n'ont conféré ces prérogatives à d’autres services ».
Si on s’en tient à l’alinéa 1 de l’article 2, deux types de situations justifient l’intervention de l’AJE : le règlement des affaires contentieuses où l’État est partie et la représentation de l’État dans les instances judiciaires. La mise en œuvre de cette disposition repose sur une notion clé qu’il convient de définir : la notion d’affaires contentieuses.
Les affaires contentieuses dont l’État est partie renvoient soit à des actions en défense de l’État (les cas d’accidents de la circulation où l’État est partie, les infractions financières telles que les détournements de deniers publics), soit à des actions en demande de l’État (la constitution de partie civile notamment dans les cas de détournement de deniers publics, de faux et usages de faux en écriture publique et les réparations civiles dans les cas où l’État est victime)
Lorsque l’article 2 dans son deuxième alinéa donne compétence à l’AJE pour exercer « toute action portée devant les tribunaux et tendant à faire déclarer l’État créancier ou débiteur pour des causes étrangères à l’impôt et au domaine (…) », il faut comprendre que l’AJE a reçu du décret de 1970 un mandat pour représenter l’État dans des actions engagées uniquement devant les juridictions de l’ordre judiciaire dès lors qu’une dette ou une créance, pour des causes étrangères à l’impôt ou au domaine, fait l’objet d’un contentieux tendant à obtenir des condamnations pécuniaires.
Quant à la sauvegarde des droits de l'État dans tous les domaines où les textes en vigueur n'ont conféré ces prérogatives à d’autres services, elle se rattache davantage à l’aspect « service du contentieux » qu’à l’aspect « agence judiciaire » au sens strict.
Il est clair que l’article 2 ne concerne que les actions tendant à faire déclarer l’État créancier ou débiteur pour des causes étrangères à l’impôt et au domaine c’est-à-dire des actions pécuniaires. Dans ces conditions, il n’est pas sûr qu’il s’applique à toutes autres actions.
En résumé, les attributions de l’AJE telles que mentionnées dans l’article 2 du décret du 7 novembre 1970 trouvent leur source dans les dispositions du décret n° 70-875 du 11 juillet 1970 portant organisation de la Direction de la Comptabilité publique et du Trésor et elles se rattachent à l’aspect « Agence judiciaire du Trésor public ».
Le ministre des Finances et du Budget jouit du monopole de la représentation de l’État
De notre point de vue, l’article 2 du décret de 1970 a été implicitement abrogé depuis 1993 (cf. décret n° 93-751 du 7 juin 1993 ; abrogation confirmée par le décret d’organisation du ministère n° 95-040 et par les divers décrets relatifs aux attributions du ministre chargé des Finances et du Budget
À l’heure actuelle, c’est le ministre des Finances et du Budget qui a la compétence générale pour représenter l’État devant la Cour suprême, les Cours et Tribunaux ; une compétence qui résulte de l’article premier du décret n° 2020-2193 du 11 novembre 2020 relatif aux attributions du ministre des Finances et du Budget qui dispose que « …le ministre des Finances et du Budget est chargé……de la représentation de l’État devant la Cour suprême, les Cours et Tribunaux ».
En tant qu’employé du ministère chargé des Finances, l’AJE ne peut pas donc exercer un pouvoir de représentation générale de l’État sans un mandat spécial du ministre chargé des Finances. Il reste à vérifier si l’AJE dispose présentement d’une telle délégation de pouvoirs du ministre chargé des Finances pour agir en son nom. À titre de rappel, le décret de création de l’Agence prévoit seulement une délégation de signature. En effet, l’article 6 de ce texte énonce que « l’agent judiciaire de l’État reçoit délégation pour signer tous les actes, pièces et correspondances relatifs au fonctionnement de l’agence, à l’instruction et au règlement des affaires contentieuses de sa compétence, à l’exclusion de tout acte à caractère règlementaire ou concernant la nomination, l’administration et la gestion du personnel ».
Nous pouvons conclure que le ministre chargé des Finances détient depuis 1993 le monopole de la représentation de l’État dans toutes les instances judiciaires. En d’autres mots, il est en droit la seule autorité habilitée à représenter l’État devant la Cour suprême, les Cours et Tribunaux. Pour exercer la compétence de représentation de l’État au nom du ministre, l’AJE doit justifier d’une habilitation spéciale et expresse de ce dernier. Toutefois, sur le fondement de l’article 6 du décret de 1970 créant l’Agence, il peut intervenir, au nom du ministre, en tant que titulaire d’une délégation de signature, en sa qualité de chef de l’Agence, et dans la limite de ses missions définies par les dispositions non abrogées du décret n° 70-1216 et celles du décret portant organisation du ministère des Finances et du Budget.
Enfin, nous pensons qu’il est temps de faire une réflexion d’ensemble sur le statut juridique de l’agent judiciaire de l’État. Ce sera l’occasion de poser diverses questions importantes notamment sur la désignation de ses avocats [4].
En effet, on se demande quelle est la procédure pour devenir avocat de l’État ? Ces avocats sont-ils choisis sur la base d’un appel d’offres public ou sont-ils désignés sur une base discrétionnaire par une décision du ministre chargé des Finances ou de l’agent judiciaire lui-même ? Les prestations de ces avocats sont-elles soumises à une évaluation annuelle ?
Mamadou Abdoulaye Sow est Inspecteur du Trésor à la retraite.
[1] L’article premier dudit décret disposait : « M. Ibrahima Diagne, secrétaire d’administration, chef du bureau par intérim du Contentieux au Secrétariat général de la Présidence de la République, est chargé de représenter et de défendre l’État directement ou par l’intermédiaire de mandataires ou le ministère d’avocats dans toutes les affaires contentieuses ou les textes en vigueur n’ont pas conféré ces prérogatives à d’autres services »
[2] Ce décret est relatif aux attributions de monsieur Mamadou Lamine LOUM, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, chargé du budget (JO n° 5526 du 12 juin 1993).
[3] Nous n’avons pas retrouvé le décret d’organisation pris à la suite du décret n° 2022-1777 portant répartition des services de l’État.
[4] Dans l’ordonnance n° 01/2023 du 12 octobre 2023 rendue par le président de Tribunal d’instance de Ziguinchor, il ressort que l’agent judiciaire de l’État était assisté de onze avocats. Avait-il besoin de tous ces avocats dans ce dossier qui, a priori, ne présentait pas, à notre avis, une très grande complexité. ?
ASSISES NATIONALES OF SENEGAL, CHARTER ON DEMOCRATIC GOVERNANCE
Adopted in May 2009, this foundational text defines the vision of a new Senegal. It describes the values that should guide the country's political life and establishes the principles of a governance model based on citizen participation
Subject : CHARTER ON DEMOCRATIC GOVERNANCE adopted by the Assises Nationales of Senegal
On 24 May 2009, at the Hotel Meridien in Dakar, Senegal’s Assises Nationales reported its findings from the consultations launched on 1 June 2008 after months of careful planning. The event was chaired by Mr. Amadou Mahtar Mbow, Chairman of the National Steering Committee and former Director-General of UNESCO. In attendance were many dignitaries including politicians, religious, persons involved in the country’s economic, social and cultural development as well as members of the diplomatic corps and representatives of international organizations.
The Assises Nationales were launched on the initiative of about one hundred different organizations including civil society, unions, political parties, non-governmental organizations, religious, professionals, women, employers, retirees, senior citizens and youths, intellectuals, people from the cultural, educational and scientific world and personalities from all social backgrounds. They were open to all Senegalese from all walks of life regardless of age or social status.
All the constituents of the Senegalese Nation were invited to this Assises Nationales. The invitation repeated on several occasions to the President of the Republic and to the government always stayed without answer.
Because of the crisis Senegal is facing on so many fronts, the aim was to conduct a broad analysis under the guidance of a National Steering Committee composed of representatives of all the stakeholders and a National Bureau set up by the Committee. To this end, all sections of the population were to be consulted on how the country has evolved since independence, and also invited to propose solutions that had a consensus and around which the citizens of Senegal who yearn for a peaceful and harmonious change in their lives, could rally around.
To achieve these objectives, three transverse committees were set up: Organizing and Finance Committee, Scientific Committee and Communications Committee. Eight thematic working groups were added to conduct in-depth studies and propose solutions for the following:
Institutions, Freedom and Citizenship
Budget orientations, Economic Policy and Business Environment
Rural Areas and Primary Sector
Economic and Social rights and Human Resources Development
Societal Issues: Values, Ethics and Solidarity
Town and Country Planning, Environment and Sustainable Development
Foreign Policy, African Integration and Migration
Scientific Research and new Information and Communication Technologies
The thematic committees were headed by experts and open to all citizens. In addition, under the supervision of the Region Steering Committees (RSC) and Diaspora Steering Committees (DSC), citizen consultations were organized in every county in Senegal and in countries with significant communities of Senegalese immigrants (Europe and North America).
The citizen consultations gave concrete expression to the innovative and inclusive approach of the Assises Nationales. They enabled citizens and villagers to speak out without dissimulation about their living conditions, activities, on the state of the nation and the country’s achievements since independence. They were also able to diagnose Senegalese issues and to propose solutions for the various political, economic, social and cultural issues with which Senegal is confronted.
The Assises Nationales also demonstrated that, despite the proliferation of political parties in Senegal (over 150) and the large number of unions,-- true indicators of the division of the Senegalese society,-- the men and women who really want democracy to prevail and have the interest of the general public at heart, can still put together their ideas and pool their efforts to find consensual solutions to the serious problems facing Senegal and the Senegalese, and can still work together for national recovery in the interest of all.
Thirty five reports produced from the citizen consultations in the regions; three reports from those in the Diaspora (Europe and North America) to which are added eight reports from thematic working groups of the experts. A five-day workshop was organised in January 2009 to prepare a summary of all the reports.
One hundred and twenty delegates attended the workshop; among them, chairmen and rapporteurs of the thirty-five region committees, representatives of the Diaspora, chairmen and rapporteurs of the eight thematic working groups and members of the three transverse committees and National Bureau.
The workshop enabled participants to review forty six reports during five days, and according to procedures put forth by the scientific committee. One week later a synoptic report was submitted to all the stakeholders at a two -day seminar which resulted in the drafting of:
A General report of the Assises Nationales (approximately 250 pages),
An Executive summary of the General report (approximately 50 pages) and,
A Charter on Democratic Governance endorsed by all the stakeholders and submitted for approval to the Senegalese citizens through a campaign soliciting their signatures.
We have enclosed the Charter on Democratic Governance in this letter in both French and English. This Charter indicates the vision which the signatories have of Senegal, values in which they recognize, of the model of governance, institutions, the citizenship, liberties, the economic and environmental governance, the social governance, etc.
All the reports and documentation are available at the headquarters of the Assises Nationales in Dakar and will soon be available on the internet.
Thank you for your attention.
Charter on Democratic Governance, May 2009
To establish a new Senegal,
We, stakeholders, citizens of Senegal,
Acknowledging the non-partisan and constructive process that underlined and enriched the Assises Nationales,
Encouraged by the results of the “citizen consultations” and the proceedings of the thematic working groups,
Considering the report of the Assises Nationales which spells out a vision for Senegal and defines the values and principles that should guide national reconstruction- and the strengthening of the Republic,
Undertake freely and solemnly to uphold and respect, in word and in deed, the tenets of this Charter in the exercise of any duty and responsibility incumbent upon us
VISION FOR SENEGAL
Senegal is a secular Republic.
Senegal is a sovereign state, united in its diversity in a continent that stands together and is open to the world.
Senegal is a state under the rule of law and governance is based on ethics, democratic participation, dialogue, respect for institutions, individual and collective freedoms and the protection of national interests.
Senegal is a country of social justice and equity, where all citizens are equal in the eyes of the law, where citizens possess a high sense of duty, and are committed to sustainable development based on a harmonious and well-balanced arrangement of the territory and a credible national security.
II. VALUES
We endorse the following values and principles:
- Senegal is a secular and democratic state;
- Sovereignty lies with the people;
- Senegal is a unitary and decentralized state;
- Senegal is characterized by ethnic, religious and cultural diversity but also by a unification process which symbolizes its identity;
- The recognition and promotion of plurality constitute the foundation of its national unity and should, therefore, guide decision-making at the political, economic and social levels;
- The status and office of the individual should be based on merit and not on any other criteria associated with birth or other factors.
- Public property and public funds are sacrosanct and any embezzlement and wrongful use of public funds will be severely punished by law irrespective of the individual.
In an effort to reconcile the society with itself and its values, we undertake to:
- restore to the family, stability, authority and power in matters of basic education, promote the social integration of the individual and, in this context, encourage responsible parenting in education and the personal development of all members of the family;
- fashion a code of ethics for the common good, civic culture, and a new citizenry that will build sound values and attitudes among all members of society beginning with leaders;
- promote harmonious coexistence among all religions and beliefs;
- clean up and reshape the political landscape by fighting indiscipline, mismanagement and the habit of circumventing rules and regulations;
- promote mutual respect, friendliness, good neighbourliness, and use diversity as an instrument for mutual enrichment and integration;
- strengthen solidarity as a civil, civic, social, religious duty especially towards the most vulnerable groups;
III. GOVERNANCE MODEL
Considering that the capacity of our fellow citizens to understand and address all the domestic and global issues confronting us was amply demonstrated particularly during the Assises Nationales, We commit ourselves to work towards the consolidation and institutionalization of participatory democracy,
- in particular, for the development of the allinclusive approach endorsed by the AssisesNationales as a prerequisite for any significant change in the fundamental principles of the Nation and formulation of any new policies, and
- by creating a platform that brings together the state, political, social and economic stakeholders to regularly define and assess major economic, social and cultural policies.
IV. INSTITUTIONS, FREEDOM AND GOOD CITIZENSHIP
We affirm our will to protect the achievements of Senegalese democracy which can be further strengthened through greater ownership of the fundamentals by the population.
To achieve this goal, the Constitution shall be known by all. Therefore, it shall be translated into the national languages to ensure accessibility to all citizens who are the custodians. In order to maintain national stability, the Constitution should:
- indicate clearly the sections that cannot be revised;
- identify the sections that can be revised subject to a mandatory referendum;
- define institutional boundaries that clearly separate the powers of the Executive, the Legislative and Judicial branches of Government so as to ensure independence and balance.
- there shall be proper balance among the various branches and each branch shall have the requisite autonomy to allow them to fully exercise their duties.
Consequently, our joint action will aim to promote institutional reforms in accordance with the principles indicated hereunder:
- Ending to the tendency to concentrate excessive powers in the office of the President as witnessed during the 1962 and that has worsened since the Alternance in 2000; additionally, neutralizing any attempts on the part of the President of the Republic to interfere with the smooth running of the legislative and judicial branches. The Executive branch, as a whole, must refrain from any interference in the normal course of justice.
- The President of the Republic may henceforth be prosecuted for crimes and offences committed while in office.
- The President of the Republic may neither be the head of a political party nor a member of any association during his tenure;
- At the end of his term, no member of the family of the President of the Republic (forebears, descendants, collateral relatives, spouse) may succeed him;
- The government shall be accountable to the National Assembly regarding the formulation and implementation of national policies;
- The National Assembly shall be the nerve center of political life, and its members shall uphold a code of ethics consistent with the high standards of democracy and of their office;
- The National Assembly shall possess the resources to check and monitor government actions. The holding of several posts concurrently and the number of successive terms of office should be strictly limited for all elective offices;
- With regard to the judicial branch, a constitutional court shall be established to safeguard democracy and determine compliance of the laws. One of its tasks shall be to settle disputes arising from elections. Its President shall head the Magistrates’ Supreme Council responsible for managing the career of judges and public prosecutors.
Citizens may refer cases to the constitutional court in accordance with procedures established by Law;
- The fight against corruption shall be the pillar of all public policies;
- The President of the Republic, the Prime Minister, members of government, national directors, directors of public corporations as well as any manager of public assets must declare their private assets at the beginning and at the end of their appointments;
- The size of Government shall be determined on the basis of efficiency. It shall be limited to a strict minimum in conformity with the nation’s resources.
Having determined the importance of a republican model of public administration particularly in the establishment an environment conducive to development, investment and so on,
We undertake to promote the following measures aimed at reshaping and revitalizing our public administration:
- Make procedures more reader-friendly for citizens at grassroots level by using national languages;
- Establish guidelines to prevent senior government officials from engaging in activities for partisan purposes;
- Establish a system of open competition certain senior civil service positions in the public sector and in parastatals;
- Set up a legal and equitable system so that the administration may guarantee access to information for all citizens including the political, economic, social and cultural stakeholders;
- Establish an independent body with the power to fight corruption, take cases directly to the courts, and set up a system to stamp out corruption efficiently;
- Ensure that public contracts are awarded under equitable and fully transparent conditions.
Stringent measures shall be taken to build up analytical capability within the central government.
Additional measures shall be taken to ensure adequate stability within the units and departments of the ministries and promote consistent and coordinated government actions.
Furthermore, higher auditing bodies shall be independent of the Executive and Legislative branches. They shall monitor public activity including departments under the Office of the President of the Republic. They shall perform in a transparent manner. The first priorities of the central government shall be to increase their efficiency.
Local governance
- a framework for a sustainable development policy for community governance shall be defined in order to better meet the needs of the population and development demands;
- the self-governing capacities of the local communities shall be strengthened to enable them efficiently work towards local development and grassroots democracy.
Secular State
- We affirm that the state shall remain neutral and shall maintain parity and transparency in its relations with the various religious groups;
- We acknowledge that spiritual powers should not have a stranglehold over the political, civil and administrative authorities and conversely secular powers shall refrain from interfering in the affairs of the spiritual powers. We recall the duty to guarantee freedom of conscience and expression; there shall be no privileges for or discrimination against any group based on religious beliefs.
Safeguard of individual and collective freedoms
We commit ourselves to:
- Appoint a judge responsible for monitoring the exercise of recognized freedoms, and combat abuses, especially in cases of arrests and protective custody.
- recognize citizens’ right to bring a matter before the Constitutional Court;
- promote, guarantee and regulate freedom of the press within the framework of media plurality aimed at strengthening democracy and preserving national unity. This commitment demands respect for an ethical code of conduct governing media and communications professionals.
- Guarantee equal access to all public media
We are determined to ensure that human rights (economic, social and political) are upheld for all members of society, in particular, for the most vulnerable groups i.e. senior citizens, women, handicapped and street children.
V. POLITICAL GOVERNANCE
Electoral system
We acknowledge the right of citizens to petition for a referendum on issues of national interest.
We acknowledge as crucial the holding of free and fair elections as well as the need to establish an independent electoral body with the authority and resources to successfully manage the electoral process. Hence, the need to redefine the role of the Ministry of Interior in the electoral system and in the day-to- day management of political parties.
Emphasis shall be placed on:
- the reliability of the registry office (particularly its digitalization);
- the reliability and transparency of the digital voter registration;
- allowing independent candidacies for all types of elections;
- an equitable voting system.
Political parties,
We recognize the need to rationalize criteria for the establishment of political parties based on the viability and the size of their constituency.
We consider it of paramount importance to adopt legislation on the financing of political parties and election campaigns. The legislation should define rules guaranteeing the equitable and transparent financing of political parties and campaigns.
We urge political organizations to ensure that democratic standards are strictly adhered to and that their members are provided civic education.
We subscribe to a code of ethics that is generally accepted and that will serve as reference for all persons aspiring to hold political office.
VI. ECONOMIC AND ENVIRONMENTAL GOVERNANCE
The design of public policies will be based on general principles as well as the proposed reforms identified in the report of the Assises Nationales.
On this basis, the State shall define and implement an ambitious economic, environmental and social program. As the republican approach is based on the mass mobilization of human, intellectual, cultural and social capital, it is important to promote a sense of responsibility, thoroughness, transparency and involvement. To this end, a code of conduct shall be established for consultations between economic and social stakeholders, users and the state in the design, implementation and appraisal of public policies.
The action of the State shall be sustained by a strategic vision not limited to “poverty reduction”.
The state should be the driving force in economic and social development. Wealth creation and the fight against social inequalities will constitute the major focus of its actions.
Short and long-term planning as endogenous development tools will be further developed.
With respect to economic policies that contribute to the development of national stakeholders, promote sustained generation of wealth, and better distribution of economic growth as well as a more equitable sharing of its fruits,
- we undertake to carry out the necessary radical reforms of economic policies in order to move away from the present economic model-- whereby Senegal serves as an outlet for surplus agricultural and manufactured goods from foreign countries-- towards modernized agriculture and industries geared towards improving the living standards of the people and preserving the environment;
- we support the strengthening of partnerships between the public and the private sectors by giving the private sector, farmers associations, trade unions and other organizations a sense of responsibility;
- we undertake to carry out all the reforms required to attain the development objectives and promote access to goods and services for the people;
- we shall make improvement of the business environment a first priority and at the same time, we shall promote the strengthening and development of SME-SMI;
It is important to diversify energy sources and production to ensure rational use based on the cost of energy supply, prices and energy requirements.
The public shall be notified of any contracts for mining and prospecting and of any concessions for surface or underground explorations. The terms of the contracts or concessions should meet the transparency criteria, respect the environment and protect the interests of the local populations as well as those of future generations.
The reforms shall also focus on other cross-cutting factors:
- The fiscal system, to promote production and employment;
- The land tenure system, particularly the need to harmonize land legislation --- so that land can be utilized for development—and, to ensure equity of ownership;
- Employment, especially youth employment.
We further undertake to:
- Promote measures for a substantial increase in the level of financing of the national economy by the banks particularly in such sectors as agriculture, industry, handicrafts and services;
- Support change in the banking system in line with the proposed reforms particularly through a policy of dynamic management of real interest rates and by ensuring effective access to credit particularly through the medium and long-term financing of national production;
- Promote the development of alternative system of financing such as the Islamic Finance and solidarity financing;
- Fight vigorously against drug trafficking and money laundering.
With respect to economic models and options designed to meet the needs of the population and promote economic patriotism, we undertake to:
- redefine priorities regarding public expenditures by establishing maximum shares of the operating budget for the expenditures of higher state authorities and institutions and minimum shares of the overall budget for research/scientific development and technology, agriculture, education and health;
- involve the National Assembly, the private sector, and workers in the design of sectoral programs and the utilization of resources including resources for debt reduction;
- Make the award of government contracts one of the principal levers in the development of the private sector( SME, SMI, handicrafts);
- include the Diaspora in the economic and social development strategies.
Regarding sustainable development, we strongly support policies that effectively:
- Reverse the tendency that reduces natural resources and affects bio-diversity, the environment and living conditions, in order to ensure a healthy and productive environment as well as better living and working conditions for the population;
- urge the private sector to be more respectful of and show concern for sustainable development and help to maintain ethical standards in business management as well as in the enforcement of the labor laws.
Moreover, the private sector is invited to invest in the environment and sustainable development.
Regarding land development relevant to economic and social plans, well-balanced and focused on improving neighborhood environment, it is important to:
- Enter into an objective and informative dialogue aimed at maintaining balance and equity at the national level to ensure, in particular, that all cities, rural areas and regions of Senegal receive equal treatment;
- Build a strong consensus for the redefinition of regions, organize synergies in line with development potential and seek complementarities with immediate neighbors and the sub-region;
- ensure the rational installation of basic social amenities (administration, health, education, water systems, etc) for the benefit of the entire population.
VII. SOCIAL GOVERNANCE
On education, our focus will be to:
- redesign the education system at all levels following major nationwide consultations to ensure that education meets the quality criteria, our human, social and spiritual values, our economic and social development needs and the need to train citizens who have a high sense of moral responsibility and honesty as well as a scientific mind and extensive technological skills;
- reorganize the structures responsible for implementation of government policies under a single ministry in charge of education;
- reduce the major disparities between the urban and rural areas and within the urban areas; and take decisive actions to reduce repetition rates and unemployment among graduates which has reached alarming proportions;
- Reduce considerably the inequality in educational opportunities which occurs at two levels: exclusion of children who cannot go to school and the development of double-shift schools.
With respect to health, remedial actions consist in:
- undertaking a thorough review of the health system for the effective control of endemic diseases and epidemics and provide access to health care especially for the most disadvantaged sections of the population;
- promoting equitable allocation of public funds among the various regions;
- reorganizing the health pyramid at the national level to bring about a balanced distribution of staff and infrastructure among the various regions;
- rethinking the scale of priorities in the allocation of public funds by putting emphasis on primary care;
- considerably reducing the impact of all unfair health mechanisms.
On social welfare, our focus will be to
- ensure that the public and private institutions concerned make their services available to the largest number of people;
- organize, as a matter of urgency, social protection for categories of workers excluded from the system (craftsmen, farmers, shepherds, fishermen, artists, street vendors, among others).
We undertake to develop consultations and dialogue that are indispensable to ensure that the reforms are based on a strong consensus.
Moreover, in order to promote the emergence of a new type of citizens, schools and parents must join forces to train citizens who are well prepared for life in society.
To this end, all national stakeholders shall help to consolidate national unity and development by turning the school (in the widest sense of the word) into a place for learning and instilling a sense of civic responsibility, commitment and solidarity.
With respect to culture, we shall strive to ensure that:
- The social and civic values permeate the social fibers;
- The imbalances between the various geo-cultural areas in matters of infrastructure and the development of cultural activities are removed;
- The establishment of cultural industries is intensified;
- Intellectual and artistic property rights are guaranteed.
On social dialogue and the culture of consensus, we shall endeavor:
- To promote social dialogue and consensus between social stakeholders as a way of preventing and resolving conflicts and formulating development policies;
- To strive for peace and understanding in Casamance.
In order to achieve this goal, we shall mobilize all the regions for the issue to be a national priority and promote broad-based consultations to define an all-inclusive cultural, political and socio-economic approach.
On sports, we shall endeavor to:
- Promote sports for health;
- Strengthen sports development in schools as a basic sports policy;
- Promote the development of infrastructures in all the regions;
- Redefine the rules governing the relationship between the state and the federations of the various sports and ensure a transparent and equitable regulation.
Good governance requires men and women of quality with moral values and a sense of patriotism, justice and equity. It requires citizens to be aware of their rights but also of their duty to their country and calls on the civil society’s sense of civic duty.
We shall mobilize to sustain and support good governance in order for it to:
- Further assume its role through quality contribution in the design, monitoring and evaluation of public policies;
- Monitor democratic achievements and constitute a shield against any arbitrary modification of the rules and the introduction of any form of instrument from the Executive, the Legislature or the Judiciary.
We call on member organizations to strictly adhere to good governance, especially through the enforcement of their internal rules and regulations and the civic education of their members.
We further undertake to promote the establishment of a citizens’ watch and early warning system for ethics and values.
We invite religious institutions and their leaders to play a more positive role in development, solidarity and social cohesion, and to work for harmonious co-existence of all religions and faiths.
VIII. DIASPORA
For a Diaspora that is organized and an integral part of the Nation
We shall endeavor to bring the following innovations to a successful conclusion:
- Reorganization and strengthening of representation of Senegalese residing abroad, in the national assembly:
- Establishment of a consultative assembly for Senegalese residing abroad to protect the interests of migrants and participate in the renegotiation of agreements on the social protection of beneficiaries and conditions of payment of pension benefits;
- Construction of centers for Senegalese living abroad as a meeting place for the Senegalese community;
- Facilitation of the resettlement of emigrants wishing to return home and their active participation in development;
- Constant use of their skills and experience to enable them to participate actively in development efforts, and in the implementation of public policies as well as economic development strategies and actions (expertise, transfer of funds….).
IX. FOREIGN POLICY AND AFRICAN INTEGRATION
For a sovereign foreign policy according priority to harmonization of our relations with neighboring countries; for sub-regional and continental integration with emphasis on peace, cooperation and friendship with all countries and peoples of the world; and for African integration built on strong ties and exchanges among the peoples and countries in Africa.
Conscious of the need to strengthen regional and international stability which should guide our foreign policy, with our immediate neighbors in particular, we undertake to:
- promote strong alliances with countries with whom we share a common border based on the interest of the peoples and the need for peace in order to attain sustainable development;
- contribute to the search for permanent consultations with African countries to strengthen solidarity, complementarity and unity in the face of other constituted or emerging blocs; and
- strive for the democratization of international organizations so that they may play their role in the promotion of justice, peace and security at the international level.
Regional currency:
We undertake to strive for the development of monetary policies that are in conformity with our economic and social development needs.
We further undertake, through the promotion and development of convergent national monetary and budgetary policies, to push for acceleration of the process to establish a single, stable and reliable sub-regional currency within the ECOWAS framework.
Infrastructure:
We undertake to promote the accelerated development of networks and communications between the various countries (transport, energy and telecommunications etc…) and to ensure regular maintenance of the existing infrastructure.
X. MONITORING COMMITMENTS
The initiative, process and conclusions of the Assises Nationales are now part of the heritage of the Senegalese people.
A monitoring committee will be set up so that each stakeholder and citizen may monitor and assess how the charter is being adhered to by the persons, organizations or institutions that have subscribed to its tenets.
Each stakeholder, irrespective of his/her rank shall behave in a manner compatible with the principles, values, rules and measures contained in this Charter.
The Monitoring Committee shall ensure strict adherence to the principles and rules set forth in the charter and carry out an evaluation from time to time.
Adopted by the General Meeting of Stakeholders in Dakar on 16 May 2009
Presented at the plenary of the resumed session of the Assises Nationales, Dakar, 24 May 2009
Published by the President of the Assises Nationales in Senegal
Me Moussa Diop est entre les mains des enquêteurs. Il fallait s’y attendre nak après ses révélations et détails circonstanciés. Quand on touche au Président sur ces histoires, il faut en avoir la carapace !
Me Moussa Diop est entre les mains des enquêteurs. Il fallait s’y attendre nak après ses révélations et détails circonstanciés. Quand on touche au Président sur ces histoires, il faut en avoir la carapace ! Quand on cite un magnat comme Mimran, ça ne peut être du sucre ! On avait cru qu’il y a des diamantaires qui se terrent chez nous. Mais apparemment, il y a au moins un diamanteur. On pensait avoir trouvé des cailloux. Mais finalement, maître a reçu des pierres peu précieuses à la figure. Et ça risque de faire mal avec ces nombreuses plaintes.
Par Mamadou Ndiaye
RUEE VERS L’OR
L’or vaut se pesant… d’or ! Bijoutiers, négociants, êtes-vous là ? Le précieux métal jaune retrouve des couleurs et de la hauteur. Qu’il s’agisse du lingot ou de l’once, les prix grimpent dans toutes les places fortes où se mènent les transactions.
L’or vaut se pesant… d’or ! Bijoutiers, négociants, êtes-vous là ? Le précieux métal jaune retrouve des couleurs et de la hauteur. Qu’il s’agisse du lingot ou de l’once, les prix grimpent dans toutes les places fortes où se mènent les transactions. Le marché s’ajuste à la hausse entraînant un réalignement du cours tant à l’achat qu’à la vente.
Ce brusque retournement de conjoncture, loin d’être fortuit, laisse pantois les acteurs dont les prévisions étaient indexées sur les foyers de crise : Ukraine-Russie, Israël-Hamas, l’Est de la RDC, et les crispations résiduelles provenant de la situation post Covid-19.
Depuis 2000, la valeur du lingot a oscillé, partant du prix plancher 9 200 euros le kilogramme pour atteindre plus de 60 140 euros en 2022. La valeur d’origine croît six fois plus. Au grand bonheur des acheteurs qui, dans les dates de référence prises en considération, ont enregistré 560 % de croissance de leur investissement.
Qui oserait dire : « pas une once de bons sens » ? Pas les orfèvres-joailliers en tous cas. Eux connaissent l’or au toucher et à l’observation. Ils maîtrisent parfaitement les différences de pureté.
De Soumbédioune à Tilène en passant par le Plateau (Lallou Wourouss) ou les circuits informels des reliquaires, le caratage de l’or fait l’objet d’une attention soutenue. Plus sûrs d’eux-mêmes que jamais, ils sont respectés et écoutés. Mieux, leurs avis comptent et déterminent les humeurs du commerce de l’or dans notre pays.
Connus et reconnus pour leur travail de haute qualité, les artisans sénégalais influent beaucoup sur les intentions et les décisions d’achat. Ils ajoutent même à leur savoir-faire une rare technicité de conservation des biens, incitant surtout la gent féminine à en détenir en stocks pour divers besoins prioritaires, sociaux, professionnels, familiaux, scolaires, ou d’urgence impromptue.
Parfois même ils s’érigent en spécialistes de « pureté de titrage » auxquels s’adressent les clients assidus ou occasionnels en quête d’opportunités de placement. Leurs conseils sont très prisés sous les chaumières. En d’autres termes, la culture de l’or reste bien ancrée dans notre société qui l’entoure d’une grande discrétion. Qui détient l’or au Sénégal ?
Pour sûr, l’or n’aime pas le bruit. Pas plus que le bruit ne s’accommode du noble métal le plus convoité au monde. Et pourtant que de vacarme charrie le métal vanté partout pour son charme et sa volupté, le prestige qu’il procure, le respect qu’il inspire et l’admiration qu’il suscite.
Il offre à son détenteur un « certificat d‘honorabilité » lui permettant de jouir de sa réputation si l’acquisition ne souffre d’aucun soupçon. Qu’en est-il alors d’un pays qui détiendrait dans son sous-sol des tonnages conséquents ?
Le Sénégal possède de l’or dans sa sphère orientale où les chercheurs foisonnent de même que des sociétés aurifères. Ce fourmillement d’activités, combinant exploitation industrielle et artisanale (souvent clandestine) dans un désordre qui en dit long sur l’absence de rationalité, témoigne de l’urgence de remettre à l’endroit l’extraction et surtout d’assainir un secteur presque sinistré.
Dès lors, le besoin se fait sentir d’organiser les exploitations en songeant à une préservation de l’écosystème fragile et vulnérable en raison du flux migratoire ininterrompu. L’or attire. Et comment !
Au fond, les grandes firmes nord-américaines rivalisent d’ingéniosité pour brasser plus de superficies à prospecter et à exploiter. Les gisements sont réels. D’où l’entrée du Sénégal dans le premier cercle des pays africains producteurs d’or.
En 2021, la production s’est hissée à 16,2 tonnes, soit une hausse de 24 %, selon des estimations tirées du rapport annuel de l’ITIE, Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives.
L’Algérie, l’Afrique du Sud, la Libye, l’Egypte et le Maroc occupent le peloton de tête en Afrique dans ce classement. Ce qui confère au continent une position stratégique dans les réserves d’or mondiales que se disputent les Banques centrales.
Les plus en vue sont celles des Etats-Unis, de l’Allemagne, de l’Italie et, dans une moindre mesure de la France qui garde pour le compte des pays africains de l’ouest une bonne partie de leurs réserves. Rien ne justifie une telle pratique surannée. Mais elle persiste sans que personne ne soulève cet anachronisme.
Tout le monde a, en souvenir, la décision prise en 2013 par l’Allemagne de rapatrier de l’Hexagone ses propres réserves contenues dans des coffres forts. Ironie de l’histoire, en 1941, quand la seconde guerre mondiale a éclaté, la France avait songé en premier à sécuriser ses réserves d’or en les convoyant vers Dakar, lieu sûr s’il en était.
Près de mille tonnes mise hors de portée de la puissance de l’envahisseur. Ces mêmes réserves, au lendemain de la Libération, ont servi à relancer l’économie française rudoyée par l’armée allemande. Elle ne dut son salut d’ailleurs qu’avec l’apport inestimable de l’Afrique, de sa richesse et de ses hommes sous le drapeau tricolore dont la vaillance a eu raison de la Wehrmacht malgré sa supériorité militaire.
Si son rang mondial n’est pas usurpé, la France sait tout au moins que l’or a de la valeur. Voilà pourquoi elle en accumule et se montre peu disposée à en céder comme le feraient la Banque centrale d’Angleterre ou la Fed aux Etats-Unis assez flexibles en cas de nécessité impérative pour juguler les inflations.
En dépit de cela, Londres conserve sa position de lieu « indétrônable » de l’or. Son modèle n’est sûrement reproductible sous nos cieux. Nous pourrions quand même nous en inspirer pour réhabiliter l’or chez nous et nous montrer stratèges dans le pilotage de nos économies.
L’or est à la fois relique et première monnaie. Bref rappel : en 1971, Nixon brise la convertibilité du dollar en or et change la donne du système monétaire international sans assortir la mesure d’un nouveau mécanisme de stabilité des taux de change.
Qu’à cela ne tienne, rare ou abondant, le métal jaune est toujours précieux. Par ces périodes de grande inflation à travers le monde, les investisseurs l’achètent pour se prémunir contre les fléaux, les pandémies tel que le Covid-19 et surtout en faisant face au nouveau désordre.
Même en perdant de sa valeur c’est pour la retrouver aussitôt. Beaucoup d’experts le recommandent comme levier de protection contre les désordres géopolitiques. Les achats massifs des Banques centrales le prouvent amplement.
Autrement dit, les réserves progressent et se reconstituent. La Russie achète de plus en plus d’or malgré la guerre contre l’Ukraine qui l’épuise. En dépit des tensions en Asie du sud-est et du Pacifique sud, la Chine achète de l’or pour se protéger de Taïwan que soutiennent les Etats-Unis.
En clair, Chinois et Russes procèdent à des achats massifs d’or. Est-ce à dire que l’économie se découvre plus forte que le jeu politique ? De nombreux experts affirment « sans gants » qu’il y a « peu de chance que les cours de l’or descendent. »
Macky Sall est prévenu : entre l’or et le pétrole, le débat n’est pas tranché pour vu qu’il ne se… fossilise.
Yoro DIA
APRÈS LE CAMOUFLET D’ABUJA, L’ESTOCADE DE GENÈVE POUR LES RENTIERS DE LA TENSION
Ceux qui vivent du dénigrement du Sénégal à l’étranger sont une grande souffrance parce que la communauté internationale aussi bien à Abuja, qu’à Genève rejette la présentation qu’ils font du Sénégal présenté comme un goulag des Droits de l’Homm
L’invitation du président Macky Sall à Genève à la commémoration du 75e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU par le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU est un autre camouflet pour l’opposition et les activistes rentiers de la tension qui présentent le Sénégal comme le désert en matière de respect des Droits de l’homme. Pour eux, le Sénégal est devenu un goulag pour les droits de l’homme comme le Kampuchéa démocratique des Khmers rouges.
Après Abuja avec la cour de la justice de la CEDEAO, Genève avec le Haut-Commissariat aux Droits de l’homme leur rappelle l’insignifiance de leurs excès. Le camouflet de Genève intervient quelques jours après celui d’Abuja quand la cour de justice de la CEDEAO a estimé qu’aucun des Droits de Sonko n’avait été violé par l’Etat du Sénégal. Nul ne pouvant se prévaloir de ses propres turpitudes, l’opposition et leurs alliées, rentiers de la tension d’une certaine société civile ne pouvaient que faire profil bas tant ils avaient porté au pinacle la cour de justice de la CEDEAO. Ce qui n’était qu’une forme de manipulation et pression psychologique sur les juges. L’invitation faite au Président Sall par le Haut-commissaire aux Droit de l’homme à l’occasion du 75e anniversaire de la Déclaration universelle risque de porter l’estocade à une certaine opposition et aux rentiers de la tension parce qu’on voit mal le Haut-commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU inviter un chef d’Etat qui a un passif en la matière au 75eme anniversaire de la déclaration universelle pour aborder le thème « l’Avenir des Droits humains, de la paix et de la sécurité ».
Cette invitation est la preuve si besoin en encore était de l’exemplarité de notre pays sur la question. Nos rentiers de la tension qui vivent du dénigrement du Sénégal à l’étranger vivent une grande souffrance parce que la communauté internationale aussi bien à Abuja, qu’à Genève rejette à juste titre la présentation qu’ils font du Sénégal présenté comme un goulag en matière de Droits de l’Homme. Une autre bataille perdue parce qu’on ne peut vivre durablement de l’industrie fake et de la manipulation comme faire croire qu’on va trainer le Sénégal à la CPI. Ou en est d’ailleurs cette procédure ou c’était simplement une «fanfaronnade» comme disait le Ministre Sidiki Kaba. La thèse de la «fanfaronnade» est confirmée et toutes les personnes de bonne foi ou de simple bon sens le savaient. Ce serait quand même un grand paradoxe que le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU invite en grande pompe un chef d’Etat passible de poursuite de crimes relevant de la CPI.
En invitant le Président Sall à la Commémoration du 75e anniversaire de la déclaration universelle des Droits de l’homme, le Haut-commissaire confirme le leadership du Sénégal qui a su maintenir le cap malgré l’intermède de l’opposition insurrectionnelle alors que notre pays a toujours été habitué à une opposition légale et républicaine. Même cet intermède fait de vulgarité et de brutalité a été géré dans le cadre de l’Etat de Droit comme l’a affirmé la cour de justice de la CEDEAO et comme le confirme aujourd’hui cette invitation faite par le Haut-commissaire au Président Sall à la commémoration du 75e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme qui deviennent de plus en plus le moteur de l’histoire pour les démocraties en lieu et place de la raison d’Etat. L’opposition et les rentiers de la tension ne pouvaient que perdre cette bataille à l’International parce que l’Etat du Sénégal défend les droits l’homme parce qu’ils sont consubstantiels à ses valeurs républicaines et traditions démocratiques plutôt que par simple esthétisme politique international.
Dr Yoro Dia est politologue.
Par Aboubacry THIAM et Boubacar Mohamed SY
ET SI OUSMANE SONKO NE PRESENTAIT PAS DE CANDIDAT EN 2024
Au staff de Monsieur Ousmane Sonko et à ses aficionados qui pensent que la politique ce n’est que le fighting Spirit et perpétuellement ; il leur reste beaucoup à comprendre.
Bés Bi le Jour |
Aboubacry THIAM et Boubacar Mohamed SY |
Publication 12/12/2023
D’abord, il est important de rappeler que la présente chronique ne saura être appréciée par les aficionados de l’ex-Pastef. Aujourd’hui, on est à l’heure de la realpolitik ou tout acte posé doit être dénué de la toute petite once de sentiments. Sinon, c’est le retour du boomerang, avec fracas. Les conséquences se verront désastreuses. En politique, l’erreur se paie cash. Il faut donc faire preuve de froideur aussi bien dans la réflexion, dans la conception que dans l’exécution des stratégies politiques. Pour les erreurs politiques, Monsieur Ousmane Sonko l’aura appris à ses dépens. Ses erreurs politiques ; qui peuvent être inavouées ou même réfutées par ses affidés, sont réelles et manifestes pour tout observateur politique averti. On apprend dans le dur, nous ont fait savoir les anciens. Et, il peut être compris les erreurs du débutant. Ce ne sont que les circonstances atténuantes trouvées pour sa cause. Aujourd’hui, il est possible de dire que Monsieur Ousmane Sonko pour s’en sortir devra faire dans la realpolitik. Il l’a compris. Puis, il a posé un acte le manifestant. En percevant l’impossibilité de sa candidature pour les joutes électorales à venir, et pour la première fois, il a orienté autrement au gré, paraît-il, de ses conseillers juridiques.
La carte Bassirou Diomaye Faye était brandie. Prouesse politique serait-on tenté de dire. Ma foi, il s’agissait d’une pièce du puzzle. Une fois que ce puzzle était reconstitué, ça montrait subrepticement que le plan de À à Z était Ousmane Sonko, d’une part ; qu’il était possible qu’il ne soit présenté aucun candidat issu du parti Ousmane Sonko en 2024, d’autre part. Politiquement, c’était fort. Par un acte, beaucoup de messages étaient lancés à diverses personnalités politiques. Aux alliés du Yewwi-Askan Wi, Le message était que Ousmane Sonko, pour une première fois, ne roulait que pour lui-même. Pour dire vrai, les membres du Yewwi, pour la majeure partie candidats à l’élection présidentielle, attendaient que Sonko soit out définitivement pour espérer récupérer son solide électorat. Au Benno Book Yakaar. En leur montrant une capacité de mobilisation, d’engouement, de faveur et de ferveur des militantes et militants, envers et pour Ousmane Sonko. A lui-même. En appréciant de la loyauté de ses militantes et militants. Loyauté qui est intacte. C’est une force incommensurable, rarement constatée par le passé.
Pour revenir sur l’idée que Monsieur Ousmane Sonko pourrait ne pas présenter de candidat en 2024. D’abord, il serait judicieux de rester sur le choix porté en Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier peut être le clone de Monsieur Ousmane Sonko. Il peut être vu plus virulent que lui. Ce qui ne va pas pour déplaire aux militantes et militants qu’ils ont en commun. Il peut être le seul dépositaire de sa confiance. Ce qui peut paraître, par ailleurs, dégradant pour les autres. Pour finir, il peut être un homme intellectuellement bâti. Le fait est qu’il est en prison. Tout porte à croire, en définitive, qu’il ne sera le candidat. A supposé qu’il le soit, comment va-t-il faire pour battre campagne ? Pour rappel, toutes ses demandes de liberté provisoire ont été rejetées. Essentiellement, et par ailleurs, il est voulu des sénégalais entendre les candidats qui doivent se soumettre à leurs exigences mais aussi aux exigences d’une campagne électorale présidentielle. Exigences qui sont morale - physique – spirituelle – intellectuelle. La question à donc trouver réponse est de savoir pourquoi Monsieur Ousmane Sonko a choisi quelqu’un qui est en prison comme lui sachant que toutes les conditions ne sont réunies, pour lui et pour l’autre, d’être réellement candidats. Ensuite ; et cela peut conforter qu’il ne présente de candidat en 2024, c’est pour lui qu’on a essayé de déposer une caution conformément à la loi électorale.
D’ailleurs, le nom de Bassirou Diomaye Faye a momentanément disparu de l’espace médiatique pour céder place à celui de son chef politique. Il n’est pas oublié la présence des députés favorables à Ousmane Sonko. Ils pourront le parrainer. Ce qui semble justifier le dépôt de la caution. Toutefois, faudrait-il qu’il sorte victorieux de ses innombrables procès pour obtenir la fiche de parrainages. Pour rappel, la fiche, avec la mention d’un numéro, attribuée au candidat sert aussi bien pour le parrainage citoyen que pour celui des élus. Pour le moment, les déboires judiciaires sont constatés. En vérité, Ousmane Sonko sait devoir jouer sa carrière politique actuellement. Il ne doit, en conséquence, perdre en vue deux vérités qui nous semblent intangibles. Premièrement, S’il présente un candidat qui est défait le soir du 25 Février 2024 ; ce qui est très possible, il aura perdu et batailles juridiques et batailles politiques. Si ce n’est sa mort politique actée, ça sera en tout cas un sacré coup sur la tête dont pour s’en relever il ne faudra que l’appui de Dieu.
Deuxièmement,
Il sait et nous savons tous que l’occupant du fauteuil présidentiel ne le cède facilement pour ne dire ne le cède jamais, bénévolement. Cela pour dire qu’on ne prête jamais le fauteuil présidentiel même à son épouse. Le faire, caricaturalement, c’est s’exposer à perdre épouse après avoir perdu le pouvoir. D’ailleurs, les exemples qui montrent que l’occupant du fauteuil présidentiel cherche à mieux s’y installer sont nombreux dans l’histoire politique mondiale. L’occupant du fauteuil présidentiel se met à son aise et exerce le pouvoir. Encore que pour un autre président proche du leader de l’ex-Pastef faudrait-il régler son cas au niveau juridique et judiciaire. Ce qui est loin d’être facile puisqu’il s’agit d’une sorte d’imbroglio total. Il ne faut oublier ; même si les gens ne le croient pas, que le Président de la République ne peut tout faire. Cela pour relever quelques complexités liées à cette affaire du fait de la multiplicité des intervenants.
Analyse :
Il semble évident que le leader charismatique Ousmane Sonko puisse possiblement jouer sur l’abstention. La technique a été expérimentée à l’occasion de l’élection des membres du HCCT. Les membres du Yewwi, à leur tête Ousmane Sonko, avaient demandé à leurs élus de n’aller voter. Le boycott, quelques années auparavant, a été usité par les socialistes. C’était en 2007. A l’occasion d’élections législatives. Si Ousmane Sonko ne présente pas de candidat et jouera sur l’abstention de ses affidés, sa victoire pourra être le taux de participation faible. Pour le régime, il faudra gagner le pari de la participation donc de la mobilisation pour aller voter. Variante à ne pas escamoter. Ça devrait être facile avec un stock de 4 millions de parrains. Attention. Au cas où Ousmane Sonko ne présente de candidat est que le taux d’abstention soit très élevé, l’impopularité de président sera un frein à une gouvernance aisée.
Il devra compter sur les autres leaders politiques puisque les joutes suivantes (locales et législatives qui peuvent être anticipées) détermineront sa gouvernance. D’ailleurs anticiper des élections en ce contexte pourrait être suicidaires pour lui. En vérité, les évènements à venir après 2024 seront tout aussi stratégiques. Il urge, dès lors, pour tout acteur politique averti de les anticiper pour en déterminer la bonne posture à adopter. Cela n’est possible que par une bonne prévision. Ousmane Sonko lui-même pourra avoir des arguments solides pour négocier. Pour rappel, et à titre comparatif, le Parti Démocratique Sénégal à sa tête le vieux briscard Politique Abdoulaye Wade, avait boycotté les élections présidentielles de 2019. Aujourd’hui, ils sont le parti numéro d’opposition au sein de l’Assemblée Nationale et sont en lice vraisemblablement pour participer aux élections à venir.
NB : Au staff de Monsieur Ousmane Sonko et à ses aficionados qui pensent que la politique ce n’est que le fighting Spirit et perpétuellement ; il leur reste beaucoup à comprendre. La politique, partout dans le monde, consiste à user de techniques et de tactiques et non de n’user que de la force, qu’elle soit électorale, mobilisatrice ou autre. En effet, la force peut être une sorte de prisme qui déforme la perception. Au demeurant, c’est toujours le rapport de force, qu’il faut bien apprécier, qui justifie la posture à adopter. Il faut pour cela des personnes détachées, qui sortent du tourbillon politique et des pesanteurs médiatiques pour apprécier juste et avec beaucoup de justesse.
A bon entendeur
NB : Il n’est pas exclu un candidat choisi par Ousmane Sonko. Guy Marius Sagna voire même Lansana Gagny Sakho ou quelqu’un d’autre. On est en politique. Les choses peuvent évoluer d’un moment à un autre. Toutefois, toute erreur de part et d’autre se paiera cash. Au grand dam des aficionados.
Aboubacry THIAM
Analyste Financier / Juriste d’affaire Chef d’entreprise
Boubacar Mohamed SY
Juriste Ecrivain / Essayiste
Auteur du Livre le Sénégal sous laser politique Chronique Juridique et Politique
ASSISES NATIONALES, LA CHARTE DE GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE
Adoptée en mai 2009, ce texte fondateur définit la vision d'un Sénégal nouveau. Il décrit les valeurs devant guider la vie politique du pays et fixe les principes d'un modèle de gouvernance fondé sur la participation citoyenne
À moins de deux mois de l'élection présidentielle, les inquiétudes sont grandes face au contexte de crise politique, institutionnelle et sociale que traverse le pays. Dans ce cadre, la charte de gouvernance démocratique élaborée par les Assises nationales (juin 2008-mai 2009) apparaît comme une nécessité et une urgence pour redresser le système.
En partenariat avec Sud Quotidien, votre site d'information SenePlus reproduit in extenso ladite charte. Élaborée de manière consensuelle et inclusive, cette charte propose une vision dynamique d'un modèle de gouvernance des institutions, de la citoyenneté et des libertés, de la gouvernance économique et environnementale, ainsi que de la gouvernance sociale.
L'objectif est de réconcilier les Sénégalais avec leurs valeurs, à travers une approche capable d'établir un modèle de gouvernance des institutions, de la citoyenneté, des libertés, de l'économie et de l'environnement, mais aussi du social.
Ouvertes le 1er juin 2008, après plusieurs mois de préparation, les Assises nationales du Sénégal ont rendu leurs conclusions à Dakar, le 24 mai 2009, à l’hôtel Méridien, sous la présidence de Monsieur Amadou Mahtar Mbow, ancien Directeur Général de l’UNESCO - qui a assuré par ailleurs la présidence de son Comité national de pilotage et de son Bureau national - en présence de nombreuses personnalités du monde politique, religieux, économique, social et culturel, des représentants du Corps diplomatique et des Organisations internationales.
Ces Assises nationales, dont l’initiative revient à une centaine d’organisations de la Société civile, des syndicats, des partis politiques, des organisations non gouvernementales, des organisations religieuses, professionnelles, féminines, patronales, des groupements de retraités et personnes âgées, de jeunes, d’intellectuels et d’acteurs du monde de la culture, de l’éducation, des sciences et des personnalités de tous les milieux sociaux, étaient ouvertes à tous les Sénégalais et Sénégalaises de tous âges et de toutes conditions sociales.
Toutes les composantes de la Nation sénégalaise ont été conviées à ces Assises nationales. L'invitation réitérée à plusieurs occasions au président de la République et à son gouvernement est toujours restée sans réponse.
Placées sous la direction d’un Comité national de Pilotage (CNP) composé des représentants de toutes les parties prenantes, et d’un Bureau national émanant du Comité national de Pilotage, son objectif était, face à la crise multiforme que traverse actuellement le Sénégal, d’entreprendre un large travail de réflexion et de concertation de tous les secteurs de la population sur l’évolution du pays depuis l’indépendance en vue de trouver des solutions consensuelles susceptibles de rallier tous ceux qui sont soucieux de changer la condition des Sénégalais dans la paix et la concorde.
Pour ce faire, il a été mis en place trois commissions transversales : Commission d’organisation et des finances, Commission scientifique, Commission de la communication. A ces Commissions se sont ajoutées huit commissions thématiques chargées chacune de mener des études approfondies et de proposer des solutions dans les domaines suivants :
Institutions, Liberté et Citoyenneté
Orientations budgétaires, politique économique et environnement des affaires
Monde rural et Secteur primaire
Droits économiques et sociaux et Valorisation des ressources humaines (éducation, santé, culture, sports.)
Questions sociétales : Valeurs, Éthique et Solidarité
Aménagement du territoire, Environnement et Développement durable
Politique extérieure, Intégration africaine et Migration
Recherche scientifique et Nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Aux travaux de ces commissions, menés par des experts, mais ouverts à tous les participants, se sont ajoutées des consultations citoyennes organisées dans chacun des départements du Sénégal et dans les pays qui comptent une nombreuse population d’immigrés sénégalais (Europe et, Amérique du Nord), sous la direction de Comités départementaux de pilotage (CDP) et de Comités de pilotage de la Diaspora (CPD).
Ces consultations citoyennes ont permis de concrétiser la démarche innovatrice et inclusive des Assises nationales. Les populations des villes et villages et celles de la Diaspora ont pu ainsi exprimer leurs points de vue sur leur vie, leurs activités, la situation de la Nation, la marche de l’État depuis l’indépendance, établir un diagnostic sans complaisance et proposer des solutions aux différents problèmes du Sénégal dans les domaines politique, économique, social et culturel.
Les Assises ont permis ainsi de montrer qu’en dépit de la prolifération des partis politiques (plus de 150) et du nombre élevé de mouvements syndicaux, qui sont des signes évidents d’un fractionnement de la société, des hommes et des femmes attachés à la démocratie et préoccupés par le seul intérêt général, sont en mesure d’unir leurs pensées et leurs efforts pour trouver des solutions consensuelles aux graves problèmes du Sénégal et des Sénégalais et assurer ainsi le redressement national dans l’intérêt de tous.
Les consultations citoyennes ont produit 35 rapports départementaux, 3 rapports de la Diaspora (Europe et Amérique du Nord) auxquels s’ajoutent 8 rapports thématiques issus des travaux des experts.
Un atelier de synthèse organisé en janvier 2009 réunit 120 participants parmi lesquels, les présidents et rapporteurs des 35 comités départementaux, les représentants de la Diaspora, les présidents et rapporteurs des 8 commissions thématiques, les membres des 3 commissions transversales (scientifique, organisation & finances et communication) et les membres du Bureau national des Assises. Cet atelier permit durant 5 jours de faire la synthèse des 46 rapports suivant une méthode définie par la commission scientifique. Une semaine après, cette synthèse fut soumise à l’ensemble des parties prenantes lors d’un séminaire de deux jours et aboutit à la production :
- d’un Rapport général des Assises nationales (environ 250 pages),
- d’une Synthèse de ce rapport général (environ 50 pages),
- et de la Charte de gouvernance démocratique, adoptée et signée par l’ensemble des parties prenantes et qui est soumise à l’adhésion populaire des citoyens sénégalais à travers une campagne de signature.
C’est cette Charte que nous vous présentons ci-dessous en version française et anglaise. Cette Charte indique la vision que ses signataires ont du Sénégal, des valeurs dans lesquelles ils se reconnaissent, du modèle de gouvernance, des institutions, de la citoyenneté, des libertés, de la gouvernance économique et environnementale, de la gouvernance sociale, etc.
Bonne lecture.
Charte de gouvernance démocratique, mai 2009
Pour un Sénégal nouveau, nous, parties prenantes, citoyennes, citoyens sénégalais, nous reconnaissant dans la dynamique non partisane et constructive qui a fondé et nourri les Assises nationales, nous appuyant sur les résultats issus des « consultations citoyennes » et des travaux des commissions thématiques, nous fondant sur le rapport des Assises nationales, lequel consigne la vision pour le Sénégal, et définit les valeurs et principes qui doivent guider la reconstruction nationale et le renforcement de la République, nous nous engageons, de façon libre et solennelle, dans notre comportement et notre action de citoyen, et dans l’exercice de tout mandat et de toute responsabilité, à mettre en œuvre et à veiller au respect de la présente Charte.
Vision pour le Sénégal
Le Sénégal est une République laïque. Le Sénégal est un État souverain, uni dans sa diversité dans une Afrique solidaire, intégrée et ouverte sur le monde. Le Sénégal, État de droit, est un pays où la gouvernance est fondée sur l’éthique, la démocratie participative, la concertation, le respect des institutions et des libertés individuelles et collectives et la défense des intérêts nationaux. Le Sénégal est un pays de justice sociale et d’équité, avec des citoyennes et citoyens égaux en droit, animés d’un haut degré de sens civique, engagés dans un développement durable s’appuyant sur un aménagement harmonieux et équilibré du territoire, et une sécurité nationale crédible.
Valeurs
Nous nous reconnaissons dans les valeurs et principes suivants : Le Sénégal est une République laïque et démocratique ; La souveraineté appartient au peuple ; Le Sénégal est un État unitaire décentralisé ; Le Sénégal est marqué par des diversités ethniques, religieuses et culturelles mais aussi par un processus d’unification qui fait partie de son identité. La reconnaissance et la promotion de la pluralité constituent le ciment de l’unité nationale. En conséquence, elles doivent orienter la prise de décision aux plans politique, économique et social ; Le statut et la fonction de l’individu reposent sur le mérite personnel et non sur des critères liés à la naissance ou d’autres déterminants. Les biens communs et les deniers publics sont sacralisés, tout détournement et toute utilisation indue de biens publics seront sévèrement sanctionnés selon la loi, quel qu’en soit l’auteur.
Dans le but de réconcilier la société avec elle-même et avec ses valeurs, nous nous engageons à œuvrer pour :
• redonner à la famille la stabilité, l’autorité et le pouvoir dans l’éducation de base et l’insertion sociale de l’individu et dans ce cadre, de promouvoir une parenté responsable dans l’éducation et l’épanouissement de tous les membres de la famille ;
• bâtir une éthique du bien commun, une culture civique et une nouvelle citoyenneté qui renforce les valeurs et comportements vertueux de la part de tous, et d’abord des dirigeants ;
• favoriser la coexistence harmonieuse des religions et des croyances ;
• moraliser et refonder l'espace politique en engageant le combat contre l’indiscipline, la gabegie, la culture de contournement des normes et des règles ;
• favoriser le respect mutuel, la convivialité, le bon voisinage, et faire de la diversité un facteur d’enrichissement réciproque et d’intégration ;
• renforcer la solidarité organisée comme une obligation civile, civique, sociale, religieuse, etc., notamment au profit des personnes les plus vulnérables.
III. Modèle de gouvernance
La preuve étant faite, notamment à travers ces Assises nationales, de la capacité de nos concitoyens à se saisir et à traiter de tous les problèmes locaux et globaux auxquels nous sommes confrontés, nous nous engageons à œuvrer à la consolidation/institutionnalisation de la démocratie participative,
en particulier en développant l’approche inclusive, circulaire et multi acteurs consacrée par les Assises nationales comme préalable et accompagnement de tout changement significatif dans les fondamentaux de la Nation et les nouvelles orientations des politiques publiques ;
en mettant en place une institution regroupant l’État et les acteurs politiques, sociaux et économiques pour définir et évaluer régulièrement les orientations économiques, sociales et culturelles majeures.
IV. Institutions, liberté et citoyenneté
En ce qui concerne les institutions : nous tenons à réaffirmer notre volonté de préserver les acquis de la démocratie sénégalaise, dont l’approfondissement passe par une meilleure appropriation de ses fondamentaux par les populations. À cet effet, la Constitution doit être connue du peuple. C’est pourquoi elle doit avoir des versions en langues nationales, notamment pour être accessible à tous les citoyens, qui en sont les gardiens. Pour garantir sa nécessaire stabilité, la Constitution doit :
indiquer clairement les domaines qui ne peuvent pas faire l’objet de révision ;
identifier les domaines de révision soumis obligatoirement au référendum ;
définir le domaine de compétence des institutions avec une séparation et un équilibre entre.
les différents pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Les différents pouvoirs doivent être bien équilibrés, et jouer leur rôle avec l'autonomie suffisante pour exercer pleinement leurs missions. C’est pourquoi notre action commune visera à promouvoir la réforme des institutions selon les principes ci-dessous énoncés :
• Mettre un terme, d’une part, à la tendance à la concentration excessive des pouvoirs à la présidence de la République notée à la suite de la crise de 1962 et qui s’est accentuée depuis l’alternance, en l’an 2000 et, d’autre part, à toute immixtion du Président de la République dans le fonctionnement du législatif et du judiciaire. L’exécutif dans son ensemble doit s’abstenir de toute interférence dans le fonctionnement normal de la justice ;
• Le président de la République sera dorénavant passible de poursuites judiciaires pour des crimes et délits caractérisés commis dans l’exercice de ses fonctions ;
• Le président de la République ne peut être ni chef de parti politique ni membre d’une quelconque association durant l’exercice de ses fonctions ;
• À la fin de son mandat, un membre de la famille du président de la République (ascendant descendant, collatéraux, au premier degré, conjoint) ne pourra pas lui succéder ;
• Le gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale de la formulation et de l’exécution de la politique de la nation ;
• L’Assemblée nationale devient le lieu d’impulsion de la vie politique, avec des députés porteurs d'une éthique compatible avec les exigences de la démocratie et de celles de leur charge ;
• Elle dispose des moyens de contrôler l’action du gouvernement. Le cumul de mandats et le nombre de mandats successifs sont strictement limités pour toutes les fonctions électives ;
• Concernant le pouvoir judiciaire, il sera créé une Cour constitutionnelle qui sera le garant de la démocratie et le juge de la conformité des lois. Ses domaines de compétence recouvrent notamment les contentieux nés des élections. Son président dirigera le Conseil supérieur de la magistrature chargé de gérer la carrière des magistrats du siège et du parquet. La Cour constitutionnelle peut être saisie par les citoyens, selon des procédures fixées par une loi ;
• La lutte contre la corruption sera au cœur des politiques publiques ;
• Le président de la République, le Premier Ministre, les membres du gouvernement, les directeurs nationaux, les directeurs des entreprises publiques de même que tout gestionnaire de biens publics sont tenus de faire une déclaration de patrimoine en début et en fin de mandat ;
• La taille du gouvernement est déterminée en tenant compte essentiellement de critères
d’efficience. Elle sera réduite au strict minimum compatible avec les moyens de l’État ;
Ayant mesuré l’importance d’une administration publique républicaine, notamment pour un environnement propice au développement, à l’investissement, etc., nous nous engageons à promouvoir les mesures suivantes pour une refondation et une redynamisation de l’administration publique :
Améliorer sensiblement la lisibilité des procédures pour le citoyen de base, en particulier en les exprimant dans les langues nationales ;
Établir un système d’incompatibilité pour éviter l’implication partisane des hauts fonctionnaires dans les activités politiques ;
Instituer l’appel à candidature pour certains postes de la haute fonction publique et du secteur parapublic ;
Consacrer un système légal et équitable d’accès à l’information, garanti par l’administration aux citoyens, aux acteurs politiques, économiques, sociaux et culturels ;
Créer un organe indépendant de lutte contre la corruption avec des pouvoirs de saisine directe des tribunaux et un système de répression efficace ;
Assurer l’octroi des marchés publics dans des conditions de parfaite équité et de
transparence totale. Des actions vigoureuses seront menées pour renforcer les capacités d’analyse dans l’administration centrale. Par ailleurs, des mesures fermes seront prises pour assurer une stabilité suffisante aux services et directions ministérielles et promouvoir la cohérence de l’action publique. En outre, les corps de contrôle supérieurs sont indépendants de l’Exécutif et du Législatif ; ils encadrent l’action publique, y compris les services rattachés à la Présidence de la République. Ils doivent jouer leur rôle de manière transparente. Le renforcement de l’efficacité des corps de contrôle fera partie des premières priorités du pouvoir central.
En ce qui concerne la gouvernance locale, il faudra :
définir un cadre pour une politique de développement durable et une gouvernance de proximité, afin de mieux répondre aux besoins des populations et aux exigences du développement ;
renforcer les capacités et l’autonomie des collectivités locales pour leur permettre de s’orienter efficacement vers le développement local et la promotion de la démocratie à la base.
En ce qui concerne la laïcité :
nous réaffirmons la neutralité de l’État dans les affaires confessionnelles et son équidistance par rapport aux instances religieuses ;
nous reconnaissons que le pouvoir spirituel ne doit pas exercer son emprise sur les pouvoirs politique, civil et administratif et, inversement, le pouvoir temporel doit s’abstenir d’intervenir dans le fonctionnement du pouvoir spirituel ;
nous rappelons le devoir de garantir la liberté de conscience et le droit d’exprimer ses convictions ; il ne doit y avoir ni privilège ni discrimination découlant d’une appartenance ou non à une confession ou à une confrérie ;
nous convenons que l’État a le devoir d’assister toutes les institutions religieuses de manière transparente, sans discrimination aucune, dans des conditions déterminées par la Loi et dans le strict souci de préserver et de garantir la paix sociale et l’unité nationale.
En ce qui concerne la garantie des libertés individuelles et collectives, nous nous engageons à œuvrer à :
instituer un Juge des libertés chargé notamment de contrôler l’exercice des libertés reconnues et de lutter contre les abus, en particulier en matière de garde à vue et de détention préventive ;
reconnaître aux citoyens le droit de saisir la Cour Constitutionnelle ;
promouvoir, garantir et réguler la liberté de la presse dans le cadre d’une pluralité médiatique qui renforce la démocratie et le caractère unitaire de la nation. Cet engagement suppose l’exigence d’un respect des codes de déontologie par les professionnels de l’information et de la Communication ;
garantir un accès équitable aux médias du service public.
Nous sommes résolus à agir de sorte que les droits humains (économiques, sociaux, politiques) reconnus soient effectivement appliqués à tous les membres de la société, en particulier les plus vulnérables (et notamment les personnes du troisième âge, les femmes, les jeunes, les handicapés, les enfants de la rue...).
V. Gouvernance politique
En ce qui concerne le système électoral,
Nous reconnaissons le droit au peuple d’user de la pétition pour provoquer un référendum sur des questions d’intérêt national. Nous reconnaissons comme cruciale l’organisation, sur des bases solides, d’élections libres transparentes et, à cet effet, la nécessité de la création d’un organe indépendant ayant les prérogatives et les moyens voulus, pour conduire le processus électoral du début à la fin. En conséquence, le rôle du ministère de l’intérieur dans le système électoral et dans la gestion au quotidien des partis politiques sera redéfini. L’accent sera mis sur :
la fiabilité de l’état civil (notamment par sa numérisation) ;
la fiabilité et la transparence du « fichier électoral » numérisé ;
la généralisation de la candidature indépendante à tout type d’élection ;
• un mode de scrutin équitable.
En ce qui concerne les partis politiques, nous reconnaissons la nécessité de rationaliser les critères de leur création, sur la base d’une double exigence de viabilité et de seuil de représentativité. Nous estimons qu’il est urgent d’adopter une législation relative au financement des partis politiques et des campagnes électorales. Celle-ci devra définir des règles et mécanismes permettant de garantir que le financement des partis politiques et des campagnes électorales se fasse avec équité et transparence. Nous engageons les organisations politiques à veiller au respect scrupuleux des normes démocratiques dans leur fonctionnement et à l’éducation citoyenne de leurs membres. Nous convenons qu’un code de déontologie, élaboré de façon consensuelle, doit servir de référence à toute personne qui aspire à se faire élire, et par lequel elle s’engage à respecter et à promouvoir l’éthique du bien commun et le respect des valeurs et des principes fondamentaux de la société et de la République.
VI. Gouvernance économique et environnementale
La définition des politiques publiques prendra appui sur les principes généraux ainsi que sur les projets de réforme, de transformation et de moralisation de la société énoncés dans le rapport desdites Assises.
Sur cette base, l’État définira et mettra en œuvre un ambitieux projet économique, environnemental, social et culturel. La démarche républicaine reposant sur une forte mobilisation du capital humain, intellectuel, culturel et social, il importe de promouvoir la responsabilité, la rigueur, la transparence, la participation. A cet effet, il sera érigé en règle de conduite la concertation entre les acteurs économiques et sociaux, les usagers et l’État dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques. L’action de l’État sera soutenue par une vision stratégique qui ne se réduira pas à la seule « lutte contre la pauvreté ». L’État devra jouer un rôle moteur dans le développement économique et social. Il fera de la création de richesses et de la lutte contre les inégalités sociales un axe majeur de ses interventions. La planification et la prospective en tant qu’outils de développement endogène seront revalorisées. Pour des politiques économiques qui valorisent les acteurs nationaux, favorisent une création de richesses soutenue et une croissance économique mieux répartie, un partage plus équitable des fruits de la croissance,
• nous nous engageons à promouvoir les réformes nécessaires dans les politiques économiques, afin de passer radicalement du modèle économique actuel qui maintient le Sénégal dans le statut d’exutoire des surproductions agricoles et des produits manufacturés des pays extérieurs, à une modernisation de l’agriculture et une industrialisation tournées vers l’amélioration du niveau de vie des populations et la préservation de l’environnement ;
• nous soutenons le renforcement de partenariats entre le secteur public et le secteur privé en responsabilisant le privé, les organisations paysannes et syndicales, etc.
• nous nous engageons à entreprendre toutes les réformes nécessaires pour atteindre les objectifs de croissance et favoriser l’accès des populations aux biens et services ;
• nous ferons de l’amélioration du climat des affaires une priorité de premier rang, en même temps que nous favoriserons le renforcement et le développement des PME-PMI. Il importe de diversifier les sources et la production d’énergie de façon à en rationaliser l’utilisation en fonction des coûts de l’approvisionnement, du prix et de l’intensité énergétique des activités. Les contrats de prospection, d’exploitation minière, toute concession du sol ou du sous-sol doivent être portés à la connaissance du public. Ils doivent répondre aux critères de transparence, de respect de l’environnement et de prise en charge des intérêts des populations locales, ainsi que de préservation des intérêts des générations futures. Les réformes devraient concerner également les autres facteurs transversaux :
la fiscalité, pour favoriser la production et l’emploi ;
le foncier (notamment pour harmoniser les statuts fonciers pour mettre la terre au service du développement et assurer l’équité dans son appropriation) ;
• l’emploi, singulièrement l’emploi des jeunes Par ailleurs, nous nous engageons à :
promouvoir des dispositions permettant le relèvement substantiel des taux de financement de l’économie nationale par les banques, en particulier dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, de l’artisanat et des services ;
soutenir la mutation du système bancaire pour qu’il accompagne les réformes proposées, en particulier par une politique de gestion dynamique des taux d’intérêt réels et en assurant l’accès effectif au crédit, en particulier par un financement à moyen et long terme de la production nationale ;
encourager le développement de systèmes alternatifs de financements tels que ceux de la Finance Islamique ou de la finance solidaire ;
• lutter de manière vigoureuse contre les narcotrafiquants et le blanchiment d’argent.
Pour des modèles et options économiques tournés vers la satisfaction des besoins des populations et privilégiant le patriotisme économique, nous nous engageons à œuvrer pour :
redéfinir le système de priorités en matière de dépenses publiques, en fixant des parts maximales du budget de fonctionnement pour les dépenses des autorités et organes supérieurs de la République et des parts minimales du budget global destinées à la recherche-développement scientifique et technologique, à l’agriculture, à l’éducation et à la santé ;
impliquer l’Assemblée nationale, le secteur privé et les travailleurs dans le processus de définition des programmes sectoriels et l’utilisation des ressources, y compris celles afférentes à la réduction de la dette ;
faire de la commande publique un des leviers principaux de la promotion du secteur privé national (PME, PMI, artisanat) ;
• Intégrer la diaspora dans les stratégies de développement économique et social. En ce qui concerne le développement durable, nous appuyons fortement les politiques qui permettent effectivement :
d’inverser les tendances lourdes relatives à la réduction des ressources naturelles et de la biodiversité et à la dégradation des milieux et cadres de vie, en vue d’assurer à la société un environnement sain et productif ainsi que d’améliorer les conditions de vie et de travail des populations ;
d’encourager le secteur privé à être plus respectueux et soucieux du développement durable et à contribuer au respect de l'éthique dans la gestion des affaires, de même que dans l’application de la législation du travail. Par ailleurs, il est invité à investir dans le domaine de l’environnement et du développement durable.
Pour un aménagement du territoire pertinent aux plans économique et social, équilibré et articulé aux espaces voisins, il importe de :
• mener un dialogue objectif et bien informé permettant de prendre en compte l’équilibre au plan national et l’équité, en veillant notamment à ce que toutes les villes, les zones rurales et les régions du Sénégal soient traitées de façon égale ;
• bâtir des consensus forts pour reconfigurer le découpage territorial, organiser les synergies selon les potentiels de développement et rechercher les complémentarités avec les voisins immédiats et la sous région ;
• rationaliser l’implantation des équipements sociaux de base (administration, santé, éducation, hydraulique, etc.) de manière à en faire bénéficier toutes les populations.
VII. Gouvernance sociale
En ce qui concerne l’Éducation, il s’agira de :
refonder le système éducatif, à tous les niveaux, à la suite d’une large concertation nationale, afin qu’il réponde à l’exigence de qualité, à nos valeurs humaines, sociales, spirituelles, aux besoins du développement économique et social et à la nécessité de former des citoyens animés d’un haut degré de sens moral et de probité et suffisamment dotés d’un esprit scientifique et d’une forte imprégnation de connaissances technologiques ;
réorganiser les structures chargées de la mise en œuvre de la politique gouvernementale, notamment sous l’égide d’un ministère unique chargé de l’Éducation ;
réduire les disparités importantes entre les zones urbaines et rurales et à l’intérieur des zones urbaines et mener des actions décisives pour diminuer les taux de redoublement et le chômage des diplômés qui atteint des proportions importantes ;
réduire de manière décisive l’inégalité des chances devant l’instruction, qui s’opère à un double niveau : exclusion des enfants qui ne peuvent pas accéder à l’École, mais aussi persistance et développement d’une école à deux vitesses.
En ce qui concerne la santé, les ruptures salvatrices consistent à :
entreprendre une évaluation exhaustive du système de santé, afin de lutter efficacement contre les endémies et épidémies et de permettre l’accès de tous aux soins de santé en particulier des populations les plus défavorisées ;
promouvoir l’équité dans l’affectation des ressources publiques entre les différentes régions du pays ;
réorganiser la pyramide sanitaire au niveau national en vue de rééquilibrer la distribution des personnels et infrastructures entre les différentes régions ;
repenser la hiérarchie des priorités dans l’allocation des ressources publiques mettant l’accent sur la prévention primaire ;
réduire de manière décisive l’impact de tous les mécanismes inégalitaires devant la maladie.
Pour la sécurité sociale, il s’agira :
d’œuvrer à ce que les institutions publiques et privées en charge de ce domaine élargissent l'accès du plus grand nombre à leurs prestations ;
d’organiser en urgence la prise en charge de la protection sociale des catégories de travailleurs exclues du système (en particulier artisans, agriculteurs, pasteurs, pêcheurs, artistes, marchands ambulants, etc.).
Nous nous engageons à promouvoir les concertations et dialogues nécessaires pour que ces réformes reposent sur des consensus forts. Par ailleurs, pour favoriser l’éclosion d’un nouveau type d’homme et de citoyen, l’école et les parents doivent conjuguer leurs efforts afin de former des citoyens bien préparés à la vie en société. À cet effet, tous les acteurs nationaux doivent contribuer à consolider l’unité nationale et le développement en faisant de l’École (au sens large) un espace d’apprentissage et d’éducation à la conscience citoyenne responsable, solidaire et engagée.
En ce qui concerne la culture, nous œuvrerons pour que :
les valeurs sociales et civiques imprègnent le corps social ;
les déséquilibres entre les différentes aires géoculturelles en matière d'infrastructures et de promotion des activités culturelles soient surmontés ;
la création d’industries culturelles soit intensifiée ;
les droits à la propriété intellectuelle et artistique soient effectivement assurés.
Dans le domaine du dialogue social et de la culture du consensus, nous nous efforcerons :
de favoriser le dialogue social et le consensus entre les acteurs sociaux comme mode de prévention et de règlement des conflits et d’élaboration des politiques de développement ;
d’œuvrer à l’avènement de la paix et de la concorde en Casamance. À cet effet, il s’agira de mobiliser toutes les régions afin d’en faire une priorité nationale et de promouvoir une large concertation permettant de définir une approche inclusive culturelle, politique et socioéconomique.
En ce qui concerne les sports, il s’agit de :
• promouvoir le sport pour la santé ;
• renforcer le développement du sport à l’école comme élément de base de la politique sportive ;
• favoriser le développement d’infrastructures dans toutes les régions ;
• repréciser les règles régissant les relations entre l’État et les fédérations des différentes disciplines et assurer une régulation transparente et équitable.
Une bonne gouvernance exige des hommes et des femmes de qualité, imbus de valeurs morales, ayant le sens de l’État, de la justice et de l’équité. Elle exige des citoyens une prise de conscience du fait qu’ils ont certes des droits mais également des devoirs envers leur pays et interpelle la société civile citoyenne.
Nous nous engageons à nous mobiliser pour la soutenir et l’accompagner afin qu’elle :
assume davantage son rôle par une contribution de qualité à l'élaboration, au suivi et à l'évaluation des politiques publiques ;
veille sur les acquis démocratiques et constitue un bouclier contre toute modification
arbitraire des règles et toute instrumentalisation des pouvoirs exécutif, législatif ou judiciaire. Nous invitons les organisations qui la composent à veiller au respect scrupuleux de la bonne gouvernance associative, en particulier à l’application de leurs textes et règlements internes et à l’éducation citoyenne de leurs membres. Nous nous engageons également à promouvoir la création d’un système citoyen de veille et d’alerte en matière d’éthique et de valeurs. Nous invitons les institutions religieuses et leurs leaders à jouer un rôle positif dans le développement, la solidarité et la cohésion sociale, à œuvrer à la bonne coexistence entre toutes les religions et confessions.
VIII. Diaspora
Pour une diaspora organisée et partie intégrante de la nation, Nous nous emploierons à faire aboutir les innovations suivantes :
la réorganisation et le renforcement de la représentation des Sénégalais de l’extérieur à l’Assemblée nationale ;
la création d’une assemblée consultative des Sénégalais de l’extérieur en vue d’assurer la défense des intérêts des émigrés et de participer à la renégociation des conventions relatives à la protection sociale des ayants droit et les conditions de versement des pensions de retraite ;
la création des Maisons des Sénégalais de l’extérieur, espace de rencontre et de regroupement de la communauté sénégalaise ;
la facilitation de la réinsertion des émigrés désireux de revenir au pays ainsi que de leur participation active au développement ;
le recours constant aux compétences et à l’expérience de ses membres pour participer activement au développement et à la mise en œuvre des politiques publiques et de toutes stratégies et actions relatives au développement économique (expertises, transferts de fonds….).
IX. Politique extérieure et intégration africaine
Pour une politique étrangère souveraine donnant la priorité à l’harmonisation de nos relations avec les pays voisins et à l’intégration sous-régionale et continentale et privilégiant la paix, la coopération et l’amitié entre les pays et les peuples du monde et pour une intégration africaine bâtie sur le renforcement des liens et des échanges entre peuples et pays africains.
Prenant conscience de la nécessité de renforcer la stabilité régionale et internationale qui doit guider notre politique extérieure, tout particulièrement dans notre voisinage immédiat, nous nous engageons :
à promouvoir des alliances dynamiques avec nos voisins frontaliers, fondées sur les intérêts des populations et l’exigence de paix pour un développement durable ;
à contribuer à la recherche d’une concertation permanente avec les pays africains pour renforcer la solidarité, la complémentarité et l’unité face aux autres blocs constitués ou émergents ;
à œuvrer à la démocratisation des organisations internationales, afin qu’elles jouent leur rôle dans la promotion de la justice, la paix et la sécurité au niveau international.
En ce qui concerne la monnaie régionale :
Nous nous engageons à œuvrer à la promotion de politiques monétaires conformes aux exigences de notre développement économique et social.
Par ailleurs, nous nous engageons, en favorisant des politiques nationales monétaires et budgétaires vertueuses et convergentes, à œuvrer à l’accélération du processus de création d’une monnaie sous-régionale unique, stable et crédible, dans le cadre de la CEDEAO.
En ce qui concerne les infrastructures :
Nous nous engageons à promouvoir l’accélération de la réalisation de réseaux et voies de communication entre les différents pays (transports, énergie, télécommunications, etc.) et à assurer l’entretien constant de l’existant.
X. Suivi des engagements
L’initiative, le processus et les conclusions des Assises nationales sont désormais le patrimoine du peuple sénégalais. Un Comité de suivi sera mis en place pour permettre à chacune des parties prenantes, aux citoyens et citoyennes de manière générale, de suivre et d’apprécier le respect de la Charte par les personnes, organisations ou institutions qui se seront engagées dans ce sens. Chaque partie prenante, à quelque niveau de responsabilité où elle se trouve impliquée, devra faire montre d’attitudes et de comportements compatibles avec les principes, valeurs, règles et mesures contenus dans la présente Charte. Le Comité de suivi veillera au respect scrupuleux des principes et règles définis dans la Charte et fera une évaluation périodique de leur mise en œuvre.
Adoptée par l’Assemblée Générale des parties prenantes à Dakar le 16 mai 2009.
Présentée à la plénière de restitution des travaux des Assises Nationales à Dakar, le 24 mai 2009.
Édité par le président des Assises Nationales, Amadou Mahtar Mbow.
POUR QUI ILS SE PRENNENT ET POUR QUI ILS NOUS PRENNENT, CES GENS QUI GOUVERNENT LE SÉNÉGAL
Paniqués et angoissés à l’idée d’une fin de règne prochaine, il ne leur reste plus qu’à se réfugier derrière une logorrhée désarticulée, telles ces personnes atteintes de jaafur, ce délire de démon coupable d’avoir mangé de la chair interdite
Ousmane Sonko aurait reçu 12 milliards de FCFA du Qatar, dans la perspective d’une dénonciation-renégociation au profit de cet émirat, des accords d‘exploitation pétrolière déjà signés par l’Etat du Sénégal ! Le Qatar, proche allié de la France et ami du Sénégal ! Ces affabulations sans queue ni tête ont tout de même le mérite d’attester de la crédibilité, au- delà de nos frontières, d’une victoire du candidat Ousmane Sonko à la présidentielle de février 2024 ! Les voilà encore une fois ces gens-là, pris la main dans le sac de leur « entreprise de désinformation, de manipulation et de diabolisation », menée en ‘’flagrant délit continu’’ à l’encontre d’un seul et même adversaire politique, le président Ousmane Sonko. Se dévoilant cette fois-ci derrière le paravent d’un article anonyme du faussement et péremptoirement
Proclamé « journal le mieux informé de France » (sic !), Le Canard Enchainé. Simple répétition sordide d’une machination ourdie, il y a bientôt cinq ans, sur le dos d’un site web ghanéen, à la veille de la présidentielle de 2019, avec les mêmes masques, les mêmes personnages et les mêmes méthodes ! Cette fois-ci, un article publié depuis six mois, remis au goût du jour par nos maquisards, avec des déformations et des insinuations bassement politiciennes qui font honte à tout journaliste un tant soit peu sérieux. Un papier d’ailleurs destiné davantage à une consommation occidentale, mettant en cause de façon insidieuse et insultante les chefs religieux de la communauté mouride, ces adeptes d’un ‘’islam local’’ ‘’inondés de milliards’’ déversés par ‘’le Qatar et les Frères musulmans’’ dans le but, suprême infamie, de les convaincre d’appeler à voter Sonko - ils ne perdent rien certainement pour attendre les réponses appropriées de qui de droit ! Mais pouvait-on attendre un autre comportement d’un député tout juste fier-à-bras ignare, réputé grand détourneur de semences et de matériels agricoles, jamais porteur d’idées, ni de propositions ni d’initiatives parlementaires ? Ou de journalistes véreux, revêtus d’une épaisse couche noire de mensonges retentissants, mercenaires de la plume, de l’audiovisuel et des web- médias ? Ou encore d’intellectuels veules, ayant choisi depuis pas mal de temps de se boucher les oreilles, de fermer les yeux et la bouche devant les injustices, l’hypocrisie, l’ignominie et l’indignité, ou même pire, de les cautionner et de les justifier pour mieux s’en réjouir ?!
Mais qui sont-ils ces gens-là, pour prendre les Sénégalais-e-s pour des demeuré-e-s malléables à souhait, au seul nom des calculs et intérêts du Prince ? Peuvent-ils nous faire oublier que Pastef est une des rares organisations politiques de notre pays à avoir déposé régulièrement, chaque année, auprès des services compétents du Ministère de l’Intérieur, un rapport financier en bonne et due forme, conformément à une obligation légale applicable à tous les partis politiques constitués ? Feignent-ils d’oublier que d’une part, le financement public des partis politiques, codifié et attribué sur des bases légales officielles, contrairement aux pratiques en cours de distribution de fonds selon la simple volonté du Prince et la tête du client, ainsi que d’autre part, le plafonnement et le contrôle strict des dépenses de campagne électorale, constituent deux revendications de longue date des différentes oppositions sous Diouf, Wade et Sall, mais auxquelles ces pouvoirs successifs, une fois installés, ont royalement et systématiquement tourné le dos, en parfaite connaissance de cause?
Pour qui au demeurant se prennent ces gens-là pour se permettre des séjours, dans des hôtels princiers, aux frais du pauvre contribuable de goor-goorlu sénégalais, à coups de suite présidentielle à 9 000 euros (près de 6 000 000 FCFA !) la nuitée, ou autres suites junior et chambres de luxe, pour l’éclat non pas tant d’un séminaire intergouvernemental mais plutôt d’un cérémonial d’allégeance renouvelée à l’endroit du petit Jupiter Macron, avec en prime une bamboula politicienne servie à notre Premier ministre-candidat de la continuité françafricaine, à sa cohorte de ministres, de militant-e-s alimentaires du parti au pouvoir et de griots maitres renards louangeurs, sans oublier ces dignitaires religieux préposés aux prêches sur les supposées vertus, ici-bas et dans l’au-delà, d’un vote en faveur du candidat de leur cher bienfaiteur de président sortant ! Et tout ce branle-bas si cher payé pour pouvoir s’adresser aux migrants sénégalais à l’occasion d’un « grand meeting » dans la banlieue parisienne !
Pour qui véritablement ils se prennent ? Repus mais plus voraces que jamais, paniqués et angoissés à l’idée d’une fin de règne prochaine, il ne leur reste plus qu’à se réfugier derrière une logorrhée désarticulée, telles ces personnes atteintes de jaafur, ce délire de démon coupable sous nos tropiques d’avoir mangé de la chair interdite! Chaque jour que Dieu fait, ils découvrent à leur grand désarroi qu’Ousmane Sonko est décidément un OS dur à avaler ! Sitôt radié, sitôt irradié pour rayonner plus vivement encore, selon la belle formule du chroniqueur Momar Diongue ! Autrement dit, puisqu’il est vain de chercher à arrêter la mer avec ses bras, il vaut mieux s’en remettre à la sagesse du proverbe wolof : taal bu Yàlla taal, sànni cak matt a gën fey ko (Si Dieu le Tout Puissant allume un feu, il vaut mieux y jeter un morceau de bois mort que tenter de l’éteindre).
Vivement un leadership de type nouveau fondé sur la pertinence d’une vision et d’un projet porteurs de ruptures salvatrices ; sur la crédibilité, c’est-à-dire la confiance et l’espoir ; sur la proximité avec les masses populaires, l’éthique de respect du citoyen, de la parole donnée, du bien public et de l’intérêt général.
En ces moments de célébration du 75ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations-Unies sous le thème « Dignité, Liberté et Justice pour Tous », il est loisible à toute personne honnête de constater le recul flagrant de la démocratie et de l’Etat de droit au Sénégal. C’est le lieu de se convaincre définitivement que la démocratie, l’État de droit, la transparence, la gouvernance sobre et vertueuse ne sauraient se réduire à une inflation de textes de lois et d’organismes ronflants, mais sans substance ni moyens d’actions réels, se traduisant pour le Sénégal par des dégringolades avérées dans les classements mondiaux en matière de libertés, de transparence et de lutte contre la corruption.
Vivement alors la refondation incontournable de la société, de l’Etat et des Institutions, sur la voie tracée par les Conclusions des Assises Nationales et les Recommandations de la CNRI, pour le triomphe d’un Projet de Souveraineté Intégrale, articulant Développement Endogène, Fédéralisme Africain, République démocratique et sociale, au service d’abord des enfants d’Afrique.
Le spectre du Projet Pastef, dont le porte étendard est le président Ousmane Sonko, continue à coup sûr de troubler le sommeil des brigands du Maquis. Car un tel projet est invincible et plus que jamais, sa réalisation est à notre portée.
Madieye Mbodj est Professeur de Lettres à la retraite.