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7 avril 2025
Opinions
par Karim Wade
CETTE ÉLECTION S'APPARENTE À UN SIMULACRE
Il est intolérable que le Conseil constitutionnel soit utilisé pour exclure un candidat ayant renoncé à sa double nationalité, tout en autorisant d'autres binationaux à concourir. J'attends avec impatience les conclusions de la commission d'enquête
Nous avons remporté une première victoire décisive contre le coup d'État électoral. L'Assemblée Nationale a approuvé la création d'une commission d'enquête pour examiner les circonstances de mon élimination injuste, ainsi que celle d'autres candidats, de l’élection présidentielle du 25 février 2024. C'est une avancée majeure pour prévenir le chaos et sauvegarder la démocratie au Sénégal.
Notre prochaine lutte est le report de cette élection présidentielle, qui s'apparente à un simulacre . Nous exigeons l'instauration d'une Cour constitutionnelle véritablement indépendante avec des juges impartiaux, honnêtes, et dévoués aux intérêts de notre nation, à l'image des grandes démocraties de ce monde. Chaque citoyen sénégalais devrait pouvoir se tourner vers cette cour pour défendre ses droits.
Ces propositions font partie de mon programme ambitieux pour le Sénégal, un programme que les actuels "sages" du Conseil constitutionnel tentent de m'empêcher de mettre en œuvre. Il est intolérable que le Conseil Constitutionnel soit utilisé pour exclure un candidat ayant renoncé à sa double nationalité, tout en autorisant d'autres candidats binationaux à concourir. Quel scandale ! Quelle injustice !
J'attends avec impatience les conclusions de la commission d'enquête. Ce sera un moment décisif pour notre démocratie. Ce sera ainsi le début d'une ère de justice et d'équité dans notre système électoral
Vive les députés de notre Assemblé Nationale !
Vive le Sénégal !
Vive l’Afrique !
par Thierno Alassane Sall
CONDAMNATION DU COMPLOT CONTRE LA RÉPUBLIQUE ET LE DÉTOURNEMENT DE NOS INSTITUTIONS
La création de cette commission met en lumière une tentative concertée de créer une pseudo-crise institutionnelle, exploitant des allégations fallacieuses pour servir des intérêts partisans. Nous appelons au respect des principes qui fondent notre nation
Dans un moment où notre nation se trouve à la croisée des chemins, l'initiative du PDS, soutenue par BBY, d'instaurer une commission d'enquête parlementaire relève d’une manœuvre politicienne douteuse. La création de cette commission met en lumière une tentative concertée de créer une pseudo-crise institutionnelle, exploitant des allégations fallacieuses pour servir des intérêts partisans étroits.
La mise en place de cette commission constitue une violation flagrante de la séparation des pouvoirs, un principe fondamental de notre République. Cette initiative présentée sous des airs de légitimité est en réalité une manœuvre visant à instaurer une crise institutionnelle artificielle en faisant le lien avec l'article 52 de la Constitution relatif aux pouvoirs exceptionnels du Président de la République dans l'optique de justifier un prochain complot contre la République et notre démocratie.
Le PDS, ayant vu son candidat écarté sur un fondement constitutionnel incontestable, s'allie à BBY qui a vu ses requêtes contre des candidats rejetées. Il s'agit sans doute d'une tentative désespérée de remettre en cause cette décision par des moyens détournés, bafouant ainsi la Constitution qui exclut toute voie de recours contre les décisions de la Haute Instance.
Les faits invoqués pour justifier cette commission relèvent du domaine pénal et auraient dû être traités par les voies judiciaires appropriées, respectant ainsi le cadre légal et institutionnel de notre pays.
Cette démarche soulève des questions sur la sélectivité des sujets méritant l'attention de l'Assemblée Nationale. Des scandales bien plus graves, tels que la gestion des fonds Covid, les rapports de l'IGE et de la Cour des comptes, ou encore les récentes tragédies nationales non élucidées, n'ont jamais été jugés dignes d'enquête parlementaire. Cette sélectivité traduit une manipulation politique qui menace l'intégrité de nos institutions et la confiance du peuple sénégalais en ses représentants.
Nous nous trouvons à un moment décisif de notre histoire, où le respect des principes démocratiques doit primer sur les calculs politiques. Agir en apprentis sorciers avec les fondements de notre République risque de nous plonger dans une crise dont les répercussions dépasseraient largement le cadre politique, menaçant la stabilité, la paix sociale et la cohésion nationale.
Il est de notre responsabilité, à tous, de protéger notre démocratie et de veiller à la préservation de nos institutions. Nous appelons au respect des principes qui fondent notre nation. En tant que défenseur des valeurs démocratiques et de l'intégrité des institutions, je reste résolument engagé à lutter contre ces apprentis sorciers qui dealent avec l’avenir de notre nation.
Thierno Alassane Sall est député à l'Assemblée nationale du Sénégal, candidat à l'élection présidentielle, président du parti République des Valeurs/Réewum Ngor.
Par le Collectif des Actionnaires Salariés des ICS SA
LETTRE OUVERTE AU CHEF DE L’ETAT DU SENEGAL
Nous n’avons jamais été convoqués à une Assemblée générale, nous n’avons jamais été informés de la gestion de la société et enfin, ils nous ont ôté notre droit préférentiel de souscription à toute augmentation de capital…
I. La Direction générale des Industries chimiques du Sénégal d’alors a manifesté sa volonté de cession d’actions aux membres du personnel exclusivement en exploitant la Lettre Sfi (Société financière internationale) en date du 24 jan 2000. Rappelant leurs courriers des 28 et 31 août 1998 confirmant leur décision de cession de 32 763 actions à 12 913 FCfa, valeur au 30 sept 1999.
Les Dirigeants des Ics Sa ont négocié durant 2 ans pour obtenir, le 25 juillet 2002, l’autorisation de vente du Ca, approuvé par l’Ag en faveur des membres du personnel exclusivement, suite à la renonciation du droit préférentiel de souscription des autres actionnaires.
La Sfi accepte le prix de cession à (5000) F Cfa des 32 763 actions pour un montant total de 163 815 000 F Cfa, payable en dollars.
Une note de cession d’actions au personnel, Réf. DF/MD/ADB/661 du 10 oct. 2002, est émise pour indiquer toutes les modalités.
Le règlement à Sfi ou Ifc (International Finance Corporation) est effectué par virement de 163 815 000 F Cfa en date du 26 fév. 2003. Cette somme a été collectée auprès du personnel, par l’intermédiaire d’un Groupement d’épargne et de crédit sigle Gecics (qui est devenu comme par miracle, Groupement d’épargne, de crédit et d’investissement) dont ils sont membres ou par prêt ou par prélèvement sur salaire ou par chèque…
Le nombre d’acquéreurs est de 2056 sur un effectif de 2072, soit presque les 99%. Ce qui prouve le succès de l’opération.
II. Une nouvelle Direction générale arrive, après le remplacement de M. Ousmane Ndiaye, avec une volonté manifeste d’annulation des actions du personnel à des fins inavouées…
II.1 Par privation de nos droits d’actionnaires
Nous n’avons jamais été convoqués à une Assemblée générale, nous n’avons jamais été informés de la gestion de la société et enfin, ils nous ont ôté notre droit préférentiel de souscription à toute augmentation de capital…
II.2 Par la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire
Le 5 février 2008, pour décider de «l’annulation du nombre des actions»… Ils ont eu l’audace de mentionner que «chaque actionnaire renonçant à ses droits à l’égard de la Société»… sous le motif que les pertes de la société étaient d’environ 141 milliards sur un capital de 130 milliards…
Cependant, l’Art.594 de l’Acte uniforme sur les sociétés commerciales et du Gie dispose que «l’actionnaire qui renonce à son droit préférentiel de souscription doit en aviser la société, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, avant l’expiration du délai d’ouverture de la souscription».
Ensuite, à la septième résolution, dernier alinéa du Pv de l’Age, il est dit : «… Concernant l’actionnariat du personnel, le président de séance, M. Mamadou Ndiaye, né le 17 juillet 1958 à Gandiaye, Dir. Cab au département des Mines et de l’industrie d’avril 2007 à avril 2008, demande au représentant du Gecics de faire confiance à l’Etat qui ne manquera pas d’examiner attentivement notre problème.» Donc le personnel est bien actionnaire !
II.3 Confirmation de la volonté de supprimer l’actionnariat
Nous rappelons qu’en 1989, le capital était de 25 milliards et les pertes de 70 milliards, soit près de 2, 5 fois, mais le capital n’a pas été annulé, au contraire, il a été augmenté et un plan de redressement a sauvé la société. Ceci a permis à la société d’avoir une excellente santé financière au point d’absorber la (Cspt) la Compagnie sénégalaise des phosphates de Taïba en 1996 et de réaliser 19 milliards de bénéfices en 1999. Avec en prime, le début de la réalisation du projet de doublement des installations pour atteindre la capacité de production de 660 000 tonnes d’acide phosphorique. Projet évalué à 300 millions de dollars Us et les Ics devaient s’autofinancer à hauteur de 118 millions de dollars Us.
III. Faits bizarres
L’avenant no2 à la convention d’actionnaires entre l’Etat du Sénégal et Iffco (remarquer qu’il n’y a pas consortium)
En son article 2.1, «l’Etat donne son agrément à la composition du Consortium Iffco le 7 septembre 2007…».
Senfer Africa Ltd a été créée le 31 décembre 2007, et c’est cette Société qui complète le Consortium Iffco. En plus, Iffco n’a qu’environ 19% du capital, mais le consortium porte son nom alors que Senfer a 66%…
En plus, cet avenant n’est signé que par le ministre des Finances, M. Abdoulaye Diop, et le ministre des Mines et de l’industrie, M. Madické Niang, donc nous nous demandons, monsieur le chef de l’Etat, est ce que vous étiez au courant ?
L’Assemblée générale… décide de réserver l’intégralité de l’augmentation du capital au Consortium Iffco, constitué de Iffco et de Senfer Africa Ltd. Senfer Africa Ltd a été créée le 31 déc. 2007 à Limassol à Chypre, avec un capital de 100 000 euros, soit 36 jours avant l’Age du 05/02/2008. Quant à Senfer Investments Limited, même capital, elle a été aussi créée à Limassol à Chypre le 11 avril 2008 et elle détient les 100% du capital de Senfer Africa Ltd. (La fille est plus âgée que la mère)…
Comment l’Etat de L’Inde est resté actionnaire après «renonciation de tous les actionnaires…» – Droit de Préemption ?
Enfin, l’Etat du Sénégal détenait 47% du capital des Ics Sa avant la tenue de l’Age, mais après l’Age, il se retrouve avec seulement 15%, le Consortium Iffco détenant 85 %… Ce n’est pas bizarre ?
IV. Après avoir constaté que les droits de plus de 2000 employés avaient été clairement bafouillés, l’affaire a été portée devant le Tribunal du commerce de Dakar. Pour tout moyen de défense, les Ics ont consacré l’essentiel de leur argumentation sur l’irrecevabilité de notre action. Le Tribunal du commerce s’est prononcé sur la question en déclarant notre action irrecevable. Le motif invoqué est que nous n’avons pas de statut d’actionnaires. Que seul le Gecics est actionnaire et nous n’avons pas prouvé que nous en sommes membres ni n’avons eu mandat d’eux pour ester en Justice. Vous noterez que nous n’avons jamais été informés que le Gecics avait signé un accord de cession d’actions pour le personnel. La note de vente ne mentionne nulle part Gecics. Dès lors, ou nous sommes actionnaires ou nous avons été escroqués. Au demeurant, étant conscients que nous sommes dans un Etat de Droit, nous avons exercé la voie de recours nécessaire et l’action est actuellement pendante devant la Cour commune de justice et d’arbitrage.
Monsieur le chef de l’Etat, si nous avons tenu à vous informer de cette situation, ce n’est pas pour solliciter votre intervention dans une affaire pendante devant les Cours et tribunaux puisque nous savons votre ardent désir de respecter le principe de la séparation des pouvoirs. Cependant, nous estimons qu’il est inconcevable que devant une situation comme celle que nous venons de vous présenter, qu’une Direction générale puisse opposer à ses employés et ex-employés, qui ont consacré plus de la moitié de leur existence à servir une société, un argument d’irrecevabilité de ce que nous pouvons considérer comme une fiction juridique. Car, en effet, comment peut-on dire qu’une action est irrecevable alors que des membres détenteurs de parts sociales d’une société ont saisi légalement une juridiction pour faire valoir leur droit en présentant leurs titres de propriété.
V. Pour conclure :
Ni le bon sens ni l’équité ne peuvent admettre cette situation de fait puisque, jusqu’au moment où nous vous parlons, tous les membres du personnel ont la preuve irréfutable de leur qualité d’actionnaire. Vouloir leur dénier cette qualité sur la base d’une simple fiction juridique, relève de notre point de vue, d’un abus de droit de la part des Ics.
C’est justement pour mettre fin à cet abus exercé par une entité puissante sur de simples mais fidèles et braves travailleurs, que nous vous avons saisi dans le but d’obtenir juste et équitable réparation.
Nous pensons mériter votre intervention dans ce dossier, d’une part, puisque votre capacité de discernement vous permet d’apprécier à leur juste valeur, les sacrifices consentis par des travailleurs d’Industries chimiques, jusqu’à l’âge de la retraite, et d’autre part, parce que l’actionnariat du personnel peut servir à récupérer les Ics Sa.
Dans l’espoir que notre lettre captera toute votre attention, nous vous prions de croire, Monsieur le chef de l’Etat, à l’expression de notre très haute et respectueuse considération.
Collectifs des Actionnaires Salariés des ICS SA
M. Boucounta MBENGUE & Consorts
Par Mohamed GUEYE
METTRE EN VALEUR LES ATOUTS DE LA CEDEAO
La demande du Maroc avait créé un appel d’air. A la suite du royaume chérifien, l’Algérie, la Tunisie, et à leur suite, la Mauritanie, avaient également exprimé le besoin d’intégrer l’organisation sous-régionale ouest-africaine.
Les charognards rôdent déjà autour du mourant. En 2016-17, le Royaume du Maroc avait créé la sensation en demandant à intégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Une demande accueillie, semble-t-il, avec beaucoup de bienveillance de la part de plusieurs dirigeants de l’Afrique de l’Ouest, mais qui avait surpris beaucoup d’observateurs, du fait que ce pays n’a aucune frontière terrestre avec aucun pays de la Cedeao. La chose était encore plus étonnante en ce sens que le Tchad, qui est frontalière de l’Afrique de l’Ouest, s’était vu recalé au motif qu’il n’est pas situé dans la sous-région.
La demande du Maroc avait créé un appel d’air. A la suite du royaume chérifien, l’Algérie, la Tunisie, et à leur suite, la Mauritanie, avaient également exprimé le besoin d’intégrer l’organisation sous-régionale ouest-africaine. Toutes ces manœuvres ont été arrêtées avec le lancement de la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf). Les pays du Maghreb, ainsi que les autres, se sont sans doute dit qu’il n’était plus nécessaire de se mettre en quatre pour intégrer un marché économique qui leur sera bientôt très grandement ouvert. D’ailleurs, il ne s’agissait au plus que de formaliser certaines choses. Les intérêts marocains, entre autres, sont déjà bien présents dans la sous-région, surtout dans le domaine de la finance -sous toutes ses formes- et des Btp, infrastructures et immobilier notamment. Le Maroc est également un acteur plus ou moins important dans le secteur agricole, notamment au Sénégal.
Tout cela n’a pas empêché que dès l’annonce de la volonté des 3 Etats membres de la nouvelle Association des Etats du Sahel (Aes), le Mali, le Burkina et le Niger, de se retirer de la Cedeao, le Maroc, à travers des officiels et des hommes d’affaires, s’est empressé de leur offrir ses services. Sachant qu’il s’agit ici de 3 pays enclavés, sans aucun débouché maritime, le pays du Roi Mohammed 6 leur fait miroiter tous les avantages qu’ils pourraient tirer de ses infrastructures portuaires, pour contourner un éventuel embargo qui les frapperait de la part des pays membres de la Cedeao. Une attitude on ne peut plus cavalière, mais somme toute juste. Bien avant Charles de Gaulle, on a toujours su que les pays n’avaient pas d’amis, rien que des intérêts. Ceux qui n’ont pas compris cela ont toujours été en proie à de fortes désillusions.
Il faut se rappeler que c’est la Mauritanie, principalement, qui a aidé le Mali à contourner l’embargo que lui avaient imposé les pays de la Cedeao. A l’époque déjà, nos voisins du Nord avaient compris que c’était une belle occasion, pour leurs ports de Nouadhibou et de Nouakchott, de prendre des parts de marché au Port de Dakar. Le Sénégal d’ailleurs, qui est le premier client du Mali et sa principale voie d’accès au monde, a fortement ressenti les contrecoups de cet embargo et des sanctions de la Cedeao et de l’Uemoa.
Cela pour dire que, si l’on estime que les pays «dissidents», qui ont décidé de prendre leur destin en main, vont souffrir de leur mise à l’écart des institutions communautaires, le niveau des relations économiques et sociales tissées depuis des siècles fait que leurs voisins ne trouvent pas matière à se féliciter de ce qui leur arrive. Les ports de Cotonou au Bénin et de Lagos au Nigeria ne sont pas contents de la forte baisse de trafic qu’ils connaissent du fait de l’embargo décidé contre le Niger.
Ce pays, comme les deux autres, se retrouvent dans cette situation à cause des putschs militaires qui ont imposé des changements violents de régime politique, ce que les membres des institutions communautaires n’ont pas accepté. L’ironie de l’affaire est de voir que, si la Cedeao et l’Uemoa étaient restées ces «syndicats des chefs d’Etat» que tout le monde critiquait à une certaine période, ils n’auraient pas mis les nouveaux dirigeants de ces pays au ban de la communauté et on n’aurait pas connu ces difficultés. C’est d’avoir voulu imposer des principes de bonne gouvernance qui a conduit à la situation actuelle. Et ces 3 dirigeants, Goïta, Traoré et Tchiani, ont pensé que claquer la porte réglerait leurs problèmes. Cela n’est pas évident, et ils s’en rendront compte très rapidement.
Pour le moment, le plus grand souci de ceux qui restent, est de tout faire pour éviter la dislocation. Des forces centrifuges, jalouses des réussites de la communauté économique, voudraient ramener tous les pays en arrière, et il faut les mettre en échec. Mais cela ne se fera pas à coups de concessions. Il faudra au contraire que les pays acceptent de donner encore plus de pouvoirs à la Cedeao, notamment à sa commission. Que cette dernière cesse d’être une coquille vide, ou un appendice des pouvoirs d’Abuja et d’Accra, principalement. De manière pratique, faire de la libre circulation des personnes et des biens une réalité concrète, en supprimant les barrières humaines et les rackets plus ou moins officiels.
Les pays doivent également mettre en application le Tarif extérieur commun, en favorisant la circulation des marchandises produites dans la sous-région, et croître le niveau des échanges entre les différents pays. Les différentes interconnexions de l’électricité, du téléphone devraient pouvoir aller plus loin, en y ajoutant l’eau et les échanges médicaux, entre autres. Des efforts sont faits dans ce sens, mais on a besoin de faire encore plus, et beaucoup plus vite. Plein de choses ont été entamées, même sur le plan économique. Il serait même temps d’avancer enfin sur la question de la monnaie unique, censée nous débarrasser du Cfa. Et surtout, ne pas adopter l’Eco du couple Ouattara-Macron. La Cedeao n’est pas encore moribonde, et la mariée a encore plein d’atours. Aux dirigeants des différents pays de les mettre en valeur.
Par Mohamed GUEYE
Par Kaccoor bi - Le Temoin
LA LOI, C’EST POUR LES AUTRES !
Pour les autres candidats, la loi reste implacable et leur sera appliquée dans toute sa rigueur. Il leur est recommandé de rester cois. Gare à celui qui se hasarderait à troubler la quiétude des gens.
Pour les autres candidats, la loi reste implacable et leur sera appliquée dans toute sa rigueur. Il leur est recommandé de rester cois. Gare à celui qui se hasarderait à troubler la quiétude des gens.
Allez demander au candidat Gackou qui a vu la police débarquer à son meeting pour mettre fin à son rassemblement avant de revenir comme un enfant pris en faute remettre le matériel en place et déguerpir.
Pendant qu’on lui interdisait virilement son rassemblement, le candidat du pouvoir déroulait son plan à travers des inaugurations d’infrastructures avec une forte mobilisation de ce qui reste de l’armée mexicaine. Des rassemblements fortement médiatisés par celui qui n’a plus aucune pudeur quand il s’agit de faire plaisir à son camp.
Alors que la campagne électorale débute ce weekend, le candidat - Premier ministre a déserté ses bureaux pour faire le tour des foyers religieux avec l’argent et les moyens logistiques de l’Etat. A cette duperie, celui qui joue le rôle de gendarme de l’audiovisuel, au motif qu’aucune disposition n’est prévue pour le cas du candidat en prison et qui leur tire la langue, ferme pudiquement les yeux sur la couverture de la campagne électorale avant l’heure du Premier ministre candidat.
Tant pis si le Chef est hors du pays et si son Premier ministre se pavane comme une rombière pour mieux se faire vendre. Même l’occupation permanente des médias nationaux — et français ! — ne semble pas en mesure de le sortir de l’anonymat au point qu’il se fasse battre au niveau de l’audimat par un membre de Pastef qui a récolté plus de vues que lui. Le pauvre !
Toujours dans le racolage, il ne s’est point préoccupé, ni lui ni son Chef, de la disparition de deux belles plumes. L’une avait connu la consécration depuis 1984 et s’était construite un univers littéraire reconnu par la critique. L’autre est venue sur le tard et a éclaboussé la scène littéraire par ses audaces et son talent.
Les deux illustres écrivains sont partis presque dans l’anonymat et n’ont même pas eu droit au traditionnel tweet du Palais quand la nation perd un de ses valeureux fils. Triste. ! Ces deux belles plumes royalement ignorées, un jeune chanteur a eu tous les honneurs de la République.
Bien entendu, en termes de dividendes électoraux, cette visite rapporte plus que d’aller présenter ses condoléances aux familles éplorée des deux écrivains, fussent-ils talentueux. Le pays de Senghor est décidément tombé bas…
Kaccoor bi - Le Temoin
par Mamadou Diop Decroix
EXCELLENCE, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, VOUS NE POUVEZ VOUS EN LAVER LES MAINS
La paix, la sécurité et la stabilité du pays vous incombaient et vous incomberont jusqu’au jour où vous passerez le témoin à un autre sénégalais choisi démocratiquement par le peuple souverain.
Bés Bi le Jour |
Mamadou Diop Decroix |
Publication 31/01/2024
Monsieur le Président, à l’issue de l’audience que vous avez bien voulu accorder à une délégation des candidats à l’élection présidentielle recalés par le conseil constitutionnel, le ministre porte-parole Yoro Dia, a cru devoir rappeler, en termes explicites, que vous ne pouvez pas vous substituer au Conseil constitutionnel pour rétablir les candidats spoliés dans leurs droits légitimes ni toucher au calendrier républicain. Tout cela est bien clair mais, dans le même temps, cette assertion met davantage en relief vos responsabilités régaliennes auxquelles vous ne pouvez et ne saurez vous soustraire dans un contexte aussi particulier que celui que nous vivons. Cette conviction, je vous l’ai exprimée au mois de mai dernier, à la salle des banquets du palais de la République, insistant sur le fait que la paix, la sécurité et la stabilité du pays vous incombaient et vous incomberont jusqu’au jour où vous passerez le témoin à un autre sénégalais choisi démocratiquement par le peuple souverain.
Votre renonciation volontaire à la compétition pour un troisième mandat en est une preuve palpable. Si vous n’aviez pas eu la force de repousser les pressions de toutes sortes pour garder le cap de votre engagement initial, le pays aurait pu être déjà dans une grande tourmente. En effet dans cette hypothèse, les acteurs politiques n’en seraient pas aujourd’hui à discuter de leurs droits spoliés ou de leurs stratégies d’alliance, mais plutôt ballotés entre les tribunaux pour des procès, les prisons pour visiter des détenus, les hôpitaux pour remonter le moral à des blessés si ce ne sont les cimetières pour enterrer des morts.
Toutefois, de mon point de vue, votre tâche est loin d’être terminée car vous ne pouvez pas non plus laisser derrière vous un pays en proie à la déstabilisation et à l’insécurité et une nation désunie. Or tout cela est hautement envisageable si les nuages qui s’amoncellent sur nos têtes ne sont pas rapidement et fermement dissipés. La question est la suivante : des candidats à l’élection présidentielle se sont sacrifiés pour remplir les conditions fixées par la loi pour prendre part à la compétition mais en ont été injustement empêchés. Parmi eux d’illustres leaders connus dans le pays et hors de nos frontières mais aussi d’autres qui n’en ont pas moins la carrure et l’épaisseur pour estimer pouvoir diriger le Sénégal. Les conditions et les circonstances de leur élimination ont été exposées à la face du monde avec des preuves irréfutables et affligeantes. Cela a incontestablement jeté le discrédit sur les décisions du Conseil constitutionnel et sur la juridiction elle-même. Un tel état de fait ne saurait être regardé comme un fait divers ne méritant aucune attention. Et c’est là, Monsieur le Président de la République, que vous êtes attendu. Même si personnellement, je n’ai pas été impliqué à la conception et à la rédaction de cette fameuse adresse des candidats spoliés qui vous a été communiquée, je l’endosse et l’assume entièrement d’une part en tant que membre du collectif des candidats spoliés et, d’autre part, parce qu’il n’y a pas d’autres recours avant le saut dans l’inconnu.
Il s’agit d’un combat que nous mènerons jusqu’au bout en ce qui nous concerne aux côtés de tous les autres candidats spoliés et des rescapés qui en sont d’accord. La question du report ou du maintien de l’élection présidentielle à date échue ne peut être examinée qu’à l’aune de cette équation. Je suis de ceux qui considèrent que les lois sont faites pour être rigoureusement respectées en tout état de cause notamment la Constitution. Dans le cas d’espèce, respecter la Constitution et les lois, c’est d’abord et avant tout faire droit aux justes et légitimes revendications des candidats illégalement spoliés et qui polarisent des centaines de milliers voire des millions de nos compatriotes qui auraient bien voulu voter pour eux. Si la restitution de leurs droits est possible dans les délais prescrits – certains soutiennent que c’est le cas - qu’à cela ne tienne ! Dans le cas contraire, il vous revient de créer les conditions du respect de ces droits dès lors que les défaillances ne sont nullement imputables aux candidats concernés mais plutôt à une institution de l’État.
Monsieur le Président de la République, notre peuple aussi sait qu’il est à la croisée des chemins. Partout, les uns et les autres évoquent la présente situation. Il n’y a ici que des intelligences, des hommes et femmes courageux qui se battent à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, bravant la mort dans les déserts et les océans pour gagner en dignité. Il sait que cette affaire des candidatures invalidées n’est pas une affaire exclusive des acteurs politiques mais une affaire de chaque citoyen. Vous devez donc donner aux citoyens l’opportunité de faire le choix â travers une élection inclusive, de la personne en qui ils placent leur confiance. S’il est vrai que les acteurs politiques sont souvent accusés de tous les péchés d’Israël, il n’en demeure pas moins vrai qu’ils savent faire preuve de lucidité lorsque les circonstances l’exigent. Comme vous le savez, lorsqu’en 2019, une vingtaine de candidats sur les 25 postulants avait été invalidée mais que les concernés n’avaient pas, à l’époque, la possibilité de documenter le caractère illégal ou légal de leur invalidation, ils n’ont pas rejeté les quatre candidats de l’opposition qui avaient été sélectionnés. Au contraire ils sont allés les soutenir en y mettant leurs moyens intellectuels, matériels, financiers et logistiques. Ceci est l’expression d’un esprit républicain. Mais aujourd’hui que les recalés ont pu prouver à la face du monde, avec des faits irréfutables, qu’ils sont dans leur bon droit, l’État doit le leur reconnaître et corriger ce qui doit l’être..
Toutefois, Monsieur le Président de la République, si l’impossibilité objective de tenir une élection inclusive à date échue devait être actée, elle serait une condition nécessaire certes mais non suffisante pour une élection normale inclusive. Encore faudrait-il que tout cela débouche sur un nouveau contexte permettant une nette amélioration du climat politique sur des bases largement consensuelles et qui rassurent.
Vive le Sénégal libre dans une Afrique libre et unie !
Par Mamadou Ndiaye
COUPS, CHOCS ET CHAOS
L’horizon s’assombrit à l’ouest de l’Afrique. Des régimes kaki dictent leur loi à des populations prises pour chair à canon dans une indescriptible poudrière à l’abri des regards.
L’horizon s’assombrit à l’ouest de l’Afrique. Des régimes kaki dictent leur loi à des populations prises pour chair à canon dans une indescriptible poudrière à l’abri des regards.
Sous l’emprise de ces forces, l’ambiguïté le dispute à l’embrouille, la parole maquille des faiblesses qui ont cours dans des casernes que la raison a désertées en cédant le mirador à des esprits primesautiers.
La récente décision des juntes malienne, nigérienne et burkinabè de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) cache mal le désarroi des militaires face à une conjonction de facteurs qu’aucun d’eux n’envisageait ou n’avait initialement prévu.
Ils invoquent le « manque d’assistance » de la Cedeao pour justifier leur départ que rien ne motive en réalité.
Ils relèvent également son manque de spontanéité dans le soutien à « l’effort de guerre » alors qu’elle a été prompte à brandir des sanctions contre les putschistes.
Nos vaillants soldats, une fois au pouvoir, se sont aperçus des dures réalités de l’exercice qui est loin d’être une comédie de boulevard.
N’avaient- ils pas reproché aux civils leur mollesse et leur indifférence au sort des troupes au front ?
De guerre lasse, ils ont fini par confisquer les pouvoirs écartant du coup des dirigeants élus qu’ils empêchaient même, fusil à la tempe, d’appliquer les programmes pour lesquels leurs peuples respectifs leur ont fait confiance en les portant à la tête des États du Niger, du Faso et du Mali. Un président est détenu contre son gré dans une prison à ciel ouvert, un autre écarté manu militari.
L’interruption des processus démocratiques a de quoi inquiéter riverains et voisins surtout avec l’arrivée en force de troupes russes, notamment Wagner présent sur le sol malien au moment même où les troupes Barkane de l’armée française quittent le pays.
Concordance ? Concomitance ? Coïncidence ? Toujours est-il que ce « jeu de chaises musicales » dénote un renversement de perspective et le surgissement d’une situation inédite gouvernée par un télescopage d’incertitudes.
Dans des figures de styles qui se ressemblent, les trois régimes militaires ont achevé leur mue en montant une Alliance des États du Sahel incapables de se projeter parce que dépourvu de moyens et par conséquent obligés de substituer un parapluie (français) par un autre, russe cette foi, dont les dérives et les travers ne sont pas méconnus en Afrique Centrale et australe.
Les questions de sécurité sont si récentes qu’elles ne figurent pas proprement dans les textes fondateurs de la Cedeao.
Ceux qui se sont empressés de court-circuiter les pouvoirs en place avaient-ils conscience de la difficulté de la tâche et de son immensité ?
Ils n’ignorent pas que le culte des héros est passé de mode depuis l’effacement d’une certaine incarnation : Thomas Sankara, en l’occurrence.
Or en s’accrochant au concept suranné de la gloire, ils se trompent d’époque et mobilisent les populations pour de fausses causes adossées à de fausses lectures de conjoncture qui nous valent ces errements intempestifs.
A quelle logique obéit le retrait des trois pays de l’AES ? Est-il censé de quitter une économie ouverte pour replonger dans une économie fermée ?
L’un des tout premiers acquis de l’intégration régionale est la libre circulation des hommes et des biens sans aucune entrave dans l’espace ouest africain avec plus de 300 millions d’habitants.
Pourquoi se recroqueviller dans des réduits, étouffants, sans épaisseur, sans consistance et surtout sans lendemain quand l’heure est aux grands ensembles beaucoup plus viables en termes de projections ?
Les ressortissants de ces pays se retrouvent dans toute la zone économique. Les économies sont si imbriquées que tenter de les démêler ressemblerait au tonneau des Danaïdes.
Tâche absurde. Coup d’épée dans…le sable mouvant des territoires de l’hinterland. Ils ont autant besoin des pays à façade maritime que ceux-ci consomment les productions animales venant du nord.
Que veulent les dirigeants militaires à travers ce retentissant coup de force qui relève plus de la Communication politique que d’une stratégie réfléchie pour inverser l’encours de l’histoire ?
Les trois lectures de la déclaration commune dans les chaînes de télévision d’État, résument l’état d’esprit qui prévaut dans les palais bunkérisés.
Les moyens de communication utilisés dénotent chez les militaires en question un goût immodéré de la jouissance cathodique. Convaincus de la puissance et de la portée des médias, ils en usent à satiété au point d’en abuser.
D’ordinaire, les médias consacraient la gloire.
Désormais, ils la fabriquent. Certains hiérarchies militaires l’ont compris. Elles s’évertuent à asseoir une popularité sur cette base.
Ce qui est contre-productif, dès lors que l’objectif affiché demeure de mobiliser les populations pour en faire l’instrument de consolidation des pouvoirs conquis.
En arrière-plan de cette approche se faufile un populisme naissant qui attend son heure pour éclore. Le rayonnement à la gloire des colonels est en marche.
Repos ! Fixe ! Rompez…!
Leur prétentions décuplées étonnent tant par leur manque de réalisme que par leur déphasage vis-à-vis des priorités qui jalonnent le chemin de sortie de crises.
Idéaux du panafricanisme et des pères fondateurs. Manque d’assistance face au terrorisme. Sanctions injustes infligées par la Cedeao. Meurtries par des Années de violence.
Passer à la télévision confère une notoriété dont voudraient jouir les patrons des juntes. Militaires de haut rang qui tentent de ce fait de se convertir en politiques avisés.
En indexant la Cedeao comme le vivant noyau de leur malheur, ils trouvent assez facilement un bouc-émissaire choisi pour endosser la responsabilité ou pour expier la faute.
Pour éviter toute polémique découlant d’une réaction immédiate, la Cedeao s’emmure dans un épais silence qui en dit long sur les facéties des régimes issus de coups d’Etat ou qui en sont l’excroissance ou l’émanation. Gare à la célébrité enfuie…!
Ils avaient écarté du pouvoir des régimes qu’ils considéraient comme faibles et inféodés face à la progression du terrorisme.
En prenant le pouvoir, ils promettaient de rétablir l’ordre et les valeurs, de repousser les ennemis, et de surveiller les frontières.
Qu’ont-ils fait de leur pouvoir ? Les incursions meurtrières se multiplient. L’insécurité règne toujours. Par milliers, les populations se déplacent à pied.
Pire, elles s’entassent dans des bidonvilles où la promiscuité et la violence se télescopent. Plus d’écoles, de préfectures ou de symboles d’Etat dans diverses zones sous contrôles de milices
En outre, il faudra s’émouvoir du tissu de complicités reliant des générations de militaires qui observent, ébaubis, le comportement des gradés au pouvoir dans une demi-douzaine de pays d’Afrique.
Par ailleurs, les trois États de l’Alliance au Sahel totalisent une population de moins de 70 millions d’habitants, soit deux fois moins que l’ensemble du Nigéria, géant de l’Afrique à côté de l’Afrique du sud.
Les militaires dont la conduite est en conflit avec les valeurs de démocratie s’érigent en sentinelles de vertus que seul le temps va éprouver.
Car certains d’entre eux souffrent d’un déficit de légitimité qu’ils tentent de combler par un populisme de mauvais aloi.
Or les accointances avec ces prototypes de régimes d’exception traduisent un net penchant autoritaire qui finira par s’exercer au grand jour.
Le retrait s’apparente à une réaction d’orgueil mal placé et sans lendemain. Convenons-en. En d’autres termes, disposent-t-ils de légitimité bien assise pour remettre en cause un acte fondateur.
A moins de parler en leur nom propre en méconnaissance des trajectoires historiques des différents États ayant concouru à l’expression d’une volonté unitaire à l’échelle régionale ou continentale.
Ce dessein est sauver. Il est à mettre à l’abri des tentations solitaires, par essence suicidaires.
C’est faire peu de cas de l’importante contribution des fondateurs à l’émergence, soixante ans plus tard, des embryons d’Etats qui songent à des abandons de souveraineté pour construire de grands ensembles.
En clair, le retour à de micros-Etats sonne comme un faux-nez qui avance encagoulé de surcroît.
Par Thierno Seydou NIANE
LES OBSTACLES SUR LE CHEMIN DE L’EMERGENCE
L’économie sénégalaise a connu une évolution contrastée dans la période 2012-2023 du fait de facteurs parfois exogènes mais surtout liés à des contraintes endogènes induites par des choix politiques inappropriés.
L’économie sénégalaise a connu une évolution contrastée dans la période 2012-2023 du fait de facteurs parfois exogènes mais surtout liés à des contraintes endogènes induites par des choix politiques inappropriés.
Une croissance économique moins forte que prévu
Sur la période 2015-2023, l’économie sénégalaise a connu un taux de croissance de 5,17% en moyenne annuelle. Après quatre années historiquement exceptionnelles, la croissance est revenue à compter de 2019 à son rythme d’avant 2015, avec l’exception notable de 2021, une année de rattrapage de la forte baisse consécutive à l’impact négatif de la pandémie de COVID19. La croissance est estimée à 6,5 % et 4,2 % en 2021 et 2022 et elle est projetée à 4,1 % en 2023, avec une moyenne de 4,2 % l’an sur l’ensemble de la période 2019-2023
Un déficit budgétaire en hausse
Le renchérissement du prix du pétrole et de l’importation de biens, d’équipements et de produits alimentaires, a fait passer le déficit courant en moyenne de 7 % en 2018 à 10 % entre 2020- 2023. L’inflation mesurée par le déflateur du PIB est ressortie à 8,6% en 2022 avant de tomber à 5,3% en 2023.
Parallèlement, le déficit budgétaire s’est détérioré sous le double effet de l’augmentation des dépenses publiques et de la lente progression des recettes fiscales : il est passé de 2,5 % en 2018 à 3,9 % en 2019 (pour une norme UEMOA fixée à 3%), avant de se creuser davantage en passant à 6,4 % en 2020, puis à environ 6,5 % en 2021 et 2022 et 5,5 % en 2023. En moyenne, le déficit budgétaire est de l’ordre de 3,8 % entre 2014 et 2018 et de 6 % entre 2020 et 2023.
Une dette élevée
Pour rappel, le Sénégal a bénéficié de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) et de l’Initiative d’Allègement de la Dette Multilatérale (IADM). La conséquence est une réduction substantielle du ratio dette sur PIB qui est passé de 78 % en 2000 à 20,6 % en 2006
Après des efforts réels de reprofilage de la dette en termes de taux d’intérêt et de délai de maturité, le ratio dette sur PIB s’est inscrit à la hausse continue à partir de 2014. En moins de 10 ans, l’encours de la dette publique a plus que doublé, passant de 4 004,89 milliards en 2014 à 8903,41 milliards en 2020 ; et sur l’ensemble de la période 2012-2023, l’encours de la dette publique a été multiplié par 4, passant de 3076,02 milliards en 2012 à 13 154,02 milliards (dette administration centrale). Le ratio dette/PIB passe de 34,1 % en 2012 à 69,8 % en 2023. La dette publique totale est estimée à 14 602 milliards en 2023 soit 76,8 % du PIB (plus que la moyenne de l’UEMOA, fixée à 70 %)
À l’analyse, on peut faire deux constats :
- la nette baisse de la croissance économique à compter de 2019 est un signe de manque de résilience de l’économie. En effet, malgré la hausse continue de la dette et l’amélioration du taux d’investissement enregistrées sur la période 2014-2023, la croissance économique a nettement baissé à compter de 2019, période antérieure aux chocs de la pandémie de COVID19 et de la guerre en Ukraine, intervenus en 2020 et 2022
- Durant la même période, le PIB nominal a évolué (+ 7 % en moyenne annuelle) beaucoup moins rapidement que l’évolution de l’encours de la dette (14,2 % en moyenne annuelle). Le revenu par tête est ressorti à 1598 (dollar US courant) en 2022 ; il a augmenté de 19 % entre 2012 et 2022.
Un investissement peu efficient
Le taux d’investissement public a connu une progression relativement constante. En effet, le Sénégal s’est engagé dans un vaste programme d’investissements publics à travers différents projets, tels que les routes, les autoroutes, les infrastructures de transport, etc. Globalement, les dépenses d’investissement sont estimées à près de 14581,33 milliards, soit une moyenne annuelle de 1215,11 milliards. L’accélération des programmes d’investissement se décline en deux phases.
- Dans la période 2014-2018, l’investissement public total se chiffre à 5293,12 milliards, soit une moyenne annuelle de 1059,82 milliards.
- Dans la période 2019-2023, l’investissement public a connu une accélération plus forte avec un total égal à 6165,05 milliards, soit 1541,26 milliards, supérieur à la période précédente.
L’utilisation de ressources externes pour le financement d’investissements qui génèrent des revenus additionnels taxables au mieux après un délai relativement long, se traduit par une détérioration du déficit budgétaire et une tendance à la hausse du service de la dette. Ainsi, sur la période 2012-2023, le service de la dette évolue quasiment au même rythme que l’encours et s’en trouve multiplié par cinq, passant de 343,2 milliards à 1693 milliards. Il a représenté 48,7 % des recettes fiscales en 2023 contre 24,7 % en 2012. Le ratio service de la dette extérieure par rapport aux recettes budgétaires et aux exportations est ressorti à 30,8 % et 24,8 % en 2023 pour des normes fixées à 22 % et 25 %, respectivement, dans le cadre de l’analyse de la viabilité de la dette.
Une masse salariale en hausse
Entre 2014 et 2023, la masse salariale a plus que doublé en 10 ans. Elle a été multipliée par 2,5 points avec une forte accélération dans la période 2017-2023 où elle a plus que doublé, passant de 600 milliards à 1235 milliards. Ainsi, le ratio masse salariale/recettes fiscales est passé de 32,2 % en 2017 à 34,25 % en 2020 et 2021 pour atteindre le niveau de 35,15 % et 35,42 % respectivement pour 2022 et 2023 pour un seuil UEMOA fixé à 35 %. L’augmentation de la masse salariale est en grande partie liée à l’augmentation du nombre des agents de l’Etat qui est passé de 91 401 en 2011 à 175 000 en 2023, soit une augmentation de 91,46 %. La hausse de la masse salariale intervient dans un contexte de baisse de la croissance économique et d’une augmentation du déficit budgétaire.
Un chômage important
La population active est estimée à près de 55 % de la population totale en 2023. On estime que, chaque année, près de 200 000 actifs intègrent le marché du travail dont les capacités d’absorption sont très limitées. Le niveau du chômage évalué à 15,6 % en 2017 a fortement varié en hausse, passant à 22,9 % en 2022 ;
POUR UNE VERITABLE RELANCE DE L’ECONOMIE
La pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine ont entraîné un contexte international marqué par de multiples chocs simultanés sur l’offre (chute de la production) et la demande (baisse de la consommation). Ces chocs ont entrainé, d’une part, une forte inflation à la base d’une érosion des revenus réels et d’une augmentation du coût de la vie et, d’autre part, un renchérissement des importations avec comme conséquence une aggravation des déficits courants et budgétaires.
La hausse des taux d’intérêt consécutive à la lutte contre l’inflation a entraîné un resserrement des conditions financières, rendant plus difficile l’accès au marché des capitaux à des conditions compatibles avec la viabilité de la dette. Dans ce contexte, la relance de l’économie sénégalaise post-COVID devrait s’articuler autour d’une bonne maitrise du cadre macroéconomique et une meilleure définition des axes politiques.
CADRE MACRO-ECONOMIQUE DE LA RELANCE
L’accélération des investissements ainsi que le plan de riposte puis de relance post-COVID mis en place pour limiter également les effets de la guerre en Ukraine ont eu des impacts directs sur les dépenses publiques, les soldes budgétaires et l’endettement du pays qui ont sensiblement augmenté.
Cela a eu un effet positif sur la formation brute de capital fixe et la croissance du secteur réel ; mais tout en réduisant la marge de manœuvre future à travers l’alourdissement du service de la dette qui fait peser des risques accrus sur la viabilité du cadre macroéconomique et les perspectives de diversification de l’appareil de production hors gaz et pétrole.
La hausse du déficit budgétaire a réduit incontestablement la marge de manœuvre de la politique budgétaire, et accru l’encours de la dette qui s’en trouve être un motif supplémentaire de relance d’une croissance durable.
Dans ce contexte général, les défis à relever consistent à : réduire sensiblement le déficit budgétaire et le ramener dans les normes de l’UEMOA ; maitriser l’évolution de la dette tout en préservant le potentiel de croissance.
Réduction du déficit budgétaire
La mise en place d’un plan de retour à un ratio déficit budgétaire/PIB égal à 3 % (critère de convergence de l’UEMOA) s’impose à très court terme. Il s’agit d’asseoir une stratégie qui combine une plus grande maîtrise de la dépense budgétaire et la préservation du potentiel de croissance économique. On pourrait ainsi envisager un retour progressif du déficit budgétaire au point de convergence en 2025, avec une réduction en cascade de 3,5 % en 2024 et de 3 % en 2025, tenant compte des impératifs budgétaires de la relance de l’économie.
Maitrise de la dette
La soutenabilité de la dette publique est essentielle pour disposer d’une marge de manœuvre budgétaire qui permet de faire face aux chocs éventuels et de financer les objectifs de développement. A cet effet, il s’agit d’insérer la stratégie de la dette à moyen terme dans un plan intégré de préservation et de relèvement du potentiel de croissance économique ; tout en contenant l’inflation et en œuvrant à l’amélioration des conditions de vie des ménages.
En 2023, les dépenses courantes étaient évaluées à 17,8 % du PIB, contre 16,6 % en 2022. Avant la crise de la COVID-19, les dépenses courantes étaient environ de 15 % du PIB en moyenne annuelle. En plus des effets de l’évolution de la masse salariale et du service de la dette évoquée ci-avant, l’augmentation des dépenses courantes est aussi alimentée par celles des subventions.
La subvention ne peut pas être éliminée, mais on peut en améliorer l’efficacité. Sous ce rapport, la stabilisation des subventions sera financée par la compression des dépenses d’investissement et des dépenses courantes moins prioritaires dans le cadre d’une révision globale des dépenses publiques qui va privilégier le financement des programmes prioritaires et ayant un impact productif. La rationalisation des dépenses doit s’opérer sous l’effet d’une double précaution : (i) la protection des dépenses sociales prioritaires, notamment celles bénéficiant aux groupes vulnérables ; (ii) la sauvegarde des dépenses récurrentes et des investissements indispensables au maintien de l’économie sur la trajectoire de croissance ciblée. Les dépenses devraient être plus orientées à remédier aux effets inflationnistes et à améliorer les conditions de vie des populations.
Il s’agira aussi de mener une politique de rationalisation des dépenses d’investissement à travers une approche de financements qui s’appuie sur le partenariat public privé (PPP) pour la réalisation des infrastructures qui s’y prêtent.
Mobilisation des ressources
Pour pouvoir financer la relance post pandémie de COVID-19 dans un contexte de récession mondiale et d’un déficit budgétaire élevé, le Sénégal aura besoin de fournir beaucoup d’efforts pour la mobilisation des ressources domestiques. Dans ce cadre, il va falloir trouver un compromis entre un système fiscal qui soit capable de restaurer les finances publiques tout en garantissant la croissance économique. À cet égard, les orientations fiscales vont porter sur un élargissement de l’assiette ; une amélioration du recouvrement des recettes non fiscales et une poursuite de la réévaluation des incitations fiscales dans le but de supprimer celles qui ne répondent pas aux objectifs visés. Par ailleurs, la mobilisation des ressources internes devrait aller de pair avec une redéfinition des dépenses prioritaires devant porter la relance de l’économie.
LES AXES DE LA POLITIQUE DE LA RELANCE
Le Sénégal souffre d’un modèle économique déséquilibré. Globalement, le niveau de contribution des secteurs dans le PIB ainsi que la répartition sectorielle de l’emploi résultent de la faible productivité totale des facteurs de production. En effet, la productivité du travail a peu évolué, en particulier dans le secteur agricole. La productivité est estimée à 0,2 point en moyenne en 2017. La contribution du secteur secondaire à la productivité globale des facteurs reste timide : elle est estimée à 1,4 en 2017 et demeure largement inférieure à celle du tertiaire, estimée à 2,9 dans la même période.
Il en ressort que le secteur primaire n’a pas joué le rôle de transformation de l’économie que permet un surplus agricole réel sous forme de transfert de ressources humaines et de capitaux, en particulier au bénéfice des activités manufacturières. En d’autres termes, le secteur secondaire n’a pas évolué dans le sens d’absorber l’excédent de main-d’œuvre du secteur primaire qui concentre plus de la moitié de la main-d’œuvre totale.
Cette configuration explique le déséquilibre structurel dans la répartition sectorielle de l’emploi. Ainsi, entre 2012 et 2023, la part du secteur primaire dans l’emploi est passée de 55 % en 2011 à 52,7 % en 2020, alors que sa contribution au PIB est de l’ordre de 17 % sur la même période. La part du secteur tertiaire dans l’emploi est passée de 33 % en 2011 à 41 % en 2020, avec une contribution au PIB de l’ordre de 61 %. La part du secteur secondaire dans l’emploi représente 20,2 % en 2020 pour une contribution au PIB stabilisée autour de 22 %.
La transformation structurelle de l’économie sénégalaise est encore lente et nécessite une amélioration conséquente et continue de la productivité pour accélérer fortement la croissance économique et ajuster le niveau de l’emploi.
L’enjeu impératif pour le Sénégal, c’est d’opérer les ruptures nécessaires pour réaliser une croissance forte, soutenue et inclusive qui accélère la transformation structurelle, génère des emplois et améliore les conditions de vie des populations. Dans ce contexte, le plan de relance doit porter, à la fois, sur une politique de la demande visant notamment à stimuler la consommation des ménages et une politique de l’offre ayant pour objectif de renforcer la compétitivité de l’économie, articulée autour de cinq axes prioritaires.
Axe 1 : Placer le développement du secteur primaire au cœur de la politique de relance
L’agriculture doit jouer un rôle clé comme moteur de changement structurel, porteur de croissance, capable de créer des emplois. Ces dernières années, le secteur agricole a enregistré des résultats mitigés malgré la mise en œuvre d’importants programmes d’amélioration, de renforcement et de modernisation de la base de production agricole. Sans l’introduction ou l’expansion de produits à valeur commerciale plus forte, l’agriculture sénégalaise continuera de souffrir de la faible productivité qui limite grandement ses potentialités et son rôle dans la transformation structurelle de l’économie. Contrairement aux objectifs, le secteur n’a pas bénéficié d’un important investissement capable de lui faire jouer un rôle primordial. En effet la part du secteur primaire dans les investissements directs (emprunts +subventions) a été en moyenne de 20% dans la période totale 2014-2021 contre 10% pour le secondaire, 26% pour le tertiaire et 43% pour le quaternaire. Autrement dit, on a plus investi sur les infrastructures et le transport que sur l’agriculture et l’industrie. Il convient par conséquent d’inverser l’ordre des priorités et d’impulser par un investissement massif et en rapport avec les besoins de l’initiative privée dans son ensemble, une agriculture hautement productive et rentable qui assure une croissance inscrite dans la durabilité permettant d’atteindre l’autosuffisance agricole et l’augmentation des exportations agricoles.
Axe 2 : Redéployer le secteur secondaire
L’industrie est au centre du processus de transformation structurelle. En effet, les activités manufacturières ont la capacité d’absorber la main d’œuvre au chômage ou sous-employée ; ce qui permet d’accroître la productivité du travail, d’accélérer la croissance et de favoriser la création d’emplois.
On note une décroissance du secteur secondaire dans la formation du PIB ; sa part est passée en moyenne de 32 % entre 1960-1994 à 23 % entre 1995-2005 et à 19 % entre 2006-2012. Toutefois, depuis 2014, on assiste à une légère remontée de la contribution du secteur secondaire au PIB, estimée à 22 %. Cette tendance pourrait être consolidée et renforcée par la production prochaine de pétrole et de gaz, et la diversification de l’économie hors hydrocarbures que l’utilisation des revenus additionnels créés permettrait de financer.
Dans cette perspective, il s’agit de favoriser d’importants investissements vers les industries agro-alimentaires (transformation et valorisation des produits agricoles), le textile (confection, habillement) et l’industrie numérique (offshoring informatique, électronique), qui sont des secteurs à haute valeur ajoutée pouvant impacter positivement tant la productivité que la création d’emplois.
Axe 3 : La relance du tourisme
Le tourisme permet d’augmenter la demande adressée à l’appareil de production nationale tout en générant des devises pour l’amélioration de la balance des paiements. Comme destination touristique, le Sénégal dispose encore de marges de progression substantielles. En effet, le tourisme contribue encore pour 7 % au PIB et génère plus de 100 000 emplois directs et indirects.
Toutefois, le secteur souffre d’un déficit de compétitivité et de promotion de la destination. Il a été fortement affecté par la crise COVID-19. C’est un état des lieux plein de défis et qui nécessite une prise en charge immédiate pour une relance appropriée.
Axe 4 : Réinventer le système éducatif
Bâtir un système éducatif performant, c’est aussi assurer, entre autres, la formation d’une main d’œuvre qualifiée et des compétences nécessaires pour l’attractivité et la compétitivité de l’économie.
Au Sénégal, l’éducation pour tous est un objectif prioritaire qui fait l’objet de plans décennaux successifs depuis les années 1990. Plus récemment, les niveaux de scolarisation ont augmenté. Pour autant, la généralisation de l’enseignement reste toujours un objectif à atteindre en dépit de la priorité accordée à ce secteur. De même, bon nombre de ceux qui vont à l’école primaire ne terminent pas ou ne réussissent pas la transition vers l’enseignement secondaire. Enfin, la qualité des enseignements et l’adéquation de la formation aux besoins de l’emploi sont aussi des objectifs constants de la politique éducative et de la formation.
Axe 5 : Soutenir le secteur de la santé
Indubitablement, l’une des leçons de la crise de la COVID-19 est que la sécurité sanitaire des citoyens constitue un domaine d’action collective, et que seul un système de santé publique robuste et résilient pourrait être le garant de la bonne santé de la population.
La crise a mis en exergue l’urgence de réformer le système de santé et des investissements importants dans le renforcement du capital humain, notamment le médical humain (médecins, infirmiers, etc.), les équipements médicaux, et les infrastructures dans une distribution qui respecte l’équité territoriale et la densité de la population.
Thierno Seydou NIANE
Economiste
Ancien coordonnateur de l’Unité de Coordination et de Suivi de la Politique Economique (UCSPE/Ministère de l’Economie et des Finances)
Ancien Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC)
Par Kaccoor bi - Le Témoin
RETOUR AUX CHOSES SERIEUSES !
Un carton plein avec des buts et la manière lors du premier tour de la CAN qui se dispute actuellement en Côte d’Ivoire et se poursuit sans nous
JA |
Kaccoor bi - Le Témoin |
Publication 30/01/2024
Voilà, il nous faut à présent revenir à la dure réalité qui prévaut dans ce charmant pays. On s’était cru trop beaux et les meilleurs du continent.
Un carton plein avec des buts et la manière lors du premier tour de la CAN qui se dispute actuellement en Côte d’Ivoire et se poursuit sans nous. Avec ça, on pensait qu’on ne ferait qu’une bouchée d’une équipe miraculée dont la qualification pour les huitièmes lui avait été offerte par le Maroc. Ah, ils verront ce qu’ils verront, ces ivoiriens !
Juste qu’on oubliait qu’au-delà des tactiques et des schémas auxquelles Kàccoor Bi ne comprend que dalle, le football c’est aussi une affaire d’hommes. Que les enragées féministes se calment. On parle de cette rage de vaincre. Et les plus lucides ont gagné. Tant pis pour ceux qui voulaient faire de cette Can un fonds de commerce électoral ! Il nous faut revenir aux choses qui nous paraissent plus sérieuses.
Comme ces gens qui veulent piétiner les fondements de l’Etat après s’être amusés sur les lois de la République. Ils veulent ainsi faire entendre des magistrats soupçonnés d’être des corrompus. On aimerait bien savoir qui sont les corrupteurs et qui a intérêt à corrompre. Pour le moment, c’est la magistrature qui est secouée avec la complicité de certains acteurs de la politique. Vous pouvez deviner qui tire les ficelles…
Vous vous attendiez à ce que je vous le souffle. Voyons !!! Une tâche que l’on recensera dans le bilan immatériel. Et encore, c’est dans une assemblée de l’armée mexicaine que le Chef a décidé de libérer des jeunes dont le tort a été d’avoir participé à des manifestations non autorisées ou d’avoir fait des publications jugées subversives par un pouvoir qui nous a ramenés à l’époque des dictatures staliniennes. Le même qui nous cause d’une séparation des pouvoirs. Et sitôt dit, des jeunes ont recouvré hier la liberté sans être jugés.
Tant pis s’ils ont fait plus de huit ou dix mois en prison. Des vies détruites et des emplois perdus pour rien. Il fallait faire payer à ces jeunes leur effronterie de se réclamer militants d’un leader populiste, salafiste, terroriste… Et c’est dans ce pays que l’on nous serine la phrase éculée d’une séparation des pouvoirs alors que l’on sait bien qui donne des ordres !
Kaccoor bi - Le Témoin
CALCUL POLITIQUE YOMBOUL
La politique de chez nous est très compli- quée et complexe. On s’y perd. Cette affaire de commission d’enquête est une opération posée par Karim Wade. Mais qui fait l’affaire de Macky Sall.
La politique de chez nous est très compli- quée et complexe. On s’y perd. Cette affaire de commission d’enquête est une opération posée par Karim Wade. Mais qui fait l’affaire de Macky Sall. Il y a trop de calculs et on en connaît jamais résultat. Si c’est pour des retrouvailles aussi ou un jalon vers une alliance, ce n’est pas aussi arithmétique que l’on pense. Que d’équations, de solutions aléatoires. Calcul politique daal yomboul. Même les politologues ne savent plus à quelle formule se fier. Après tout, n’oublions pas que la poli- tique n’est pas une science exacte.