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1 décembre 2024
Opinions
PAR Ciré Clédor Ly
JUAN BRANCO N'EST PAS SEUL
Toute poursuite contre ce confrère serait en réalité une attaque dirigée contre le collectif auquel il fait partie et de mon avis, un prélude à des poursuites contre d'autres avocats membres du collectif de la défense d'Ousmane Sonko
A la suite d'un communiqué informant d'une plainte déposée au près du parquet en France pour mise en danger de la vie d'autrui, C'est au tour du parquet de Dakar d'annoncer le déclenchement de poursuites contre le confrère Juan Branco pour des faits présumés de crimes et délits non définis.
Le plus surprenant c'est l'annonce d'un mandat d'arrêt qu'il a requis à des fins d'intimidation, sans compter l'incompétence du parquet national à poursuivre un avocat.
En tout état de cause, toute poursuite contre ce confrère serait en réalité une attaque dirigée contre le collectif auquel il fait partie et de mon avis, un prélude à des poursuites contre d'autres avocats membres du collectif de la défense du président Ousmane Sonko.
Les intimidations et persécutions de la défense ne feront que renforcer notre détermination pour lutter contre les intrigues et l'injustice partout où elles seront érigées en système de gouvernance, pour l'État de droit, la démocratie et l'égalité.
Juan n'est pas seul, il ne sera jamais seul et nous feront face !
Par Fadel DIA
NARENDRA MODI INVITE D’HONNEUR AU DEFILE DU 14 JUILLET A PARIS : LES VALEURS OU LES INTERETS ?
Le jour où nous autres Africains aurons compris et rejeté le diktat des pays du Nord par lequel ils nous somment de faire ce qu’ils disent et non ce qu’ils font, nous aurons fait un grand pas vers la vraie indépendance.
La fête nationale française du 14 juillet commémore-t-elle la prise de la Bastille et le déclenchement d’une Révolution qui a marqué une date dans l’histoire du monde ? Le débat n’a jamais été tranché, parce que les politiques cultivent l’art du non-dit, mais s’il en était ainsi, alors on pourrait considérer le 14 juillet comme une sorte de fête universelle, celle qui célèbre la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, la fin des privilèges et la reconnaissance de l’égalité des hommes et des femmes, quels que soient leur couleur de peau, leur opinion politique, leur foi ou leur sexe.
Mais si cette interprétation est la bonne, alors c’est une forfaiture que d’avoir fait de Narendra Modi l’invité d’honneur de sa commémoration.
Parce que, et c’est un fait établi par les Nations-Unies et par les instances internationales les plus qualifiées, l’actuel Premier Ministre indien et son parti sont connus pour leurs prises de position ultra nationalistes prônant la « purification » de leur pays et le révisionnisme historique et scientifique ainsi que pour leur passiveté, voire leur complicité, face aux exactions commises contre toutes les minorités nationales. L’Inde s’enorgueillit désormais d’être le pays le plus peuplé du monde et d’être entrée dans le top 5 des puissances mondiales, mais comme le dit la députée écologiste française Sandrine Rousseau, la France « peut discuter (avec son Premier Ministre) dans le cadre de relations diplomatiques », mais elle n’est pas tenue à rendre à celui-ci les honneurs de la République et à faire de lui l’invité d’honneur de la journée qui est pour son peuple la plus symbolique de l’année !.
Il y a dix ans, Narendra Modi était persona non grata dans les démocraties occidentales où il ne trouvait de crédit qu’auprès des partis d’extrême droite. Son arrivée à la tête du gouvernement indien a changé son statut mais ni ses convictions ni ses méthodes. Il a transposé au niveau national le dispositif régional politico-idéologique qu’il avait initié dans l’Etat dont il avait été le chef. Il a fait de l’hindouisme le résumé de l’identité indienne et ce faisant, il a déconstruit les institutions démocratiques du pays de Nehru qu’il a transformé en une « démocratie ethnique » au sein de laquelle les minorités ne peuvent être reconnues comme des citoyens à part entière. Il a rendu la Cour Suprême inopérante, pris le contrôle des médias, jusqu’à interdire la diffusion d’un document produit par la très indépendante BBC et qui met en lumière son rôle dans le pogrom de populations musulmanes en 2002 au Gujarat… Tout cela Emmanuel Macron (et les autres dirigeants européens) le sait, mais il s’agit, nous dit-on, de « problèmes internes » et dans ces cas-là, si la France peut se permettre de stigmatiser publiquement le Mali ou la RCA, elle préfère fermer pudiquement les yeux lorsqu’il s’agit de clients aussi intéressants que l’Inde de Modi ou l’Arabie de Mohamed Ben Salman dont la visite avait précédé celle du Premier Ministre indien. Cela s’appelle de la realpolitik et c’est la règle de base des diplomaties occidentales. Ce principe a été réaffirmé par le plus illustre des Français dans une formule restée célèbre : « Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ! » Pourtant la plupart des dirigeants politiques africains, principalement en Afrique dite francophone, n’ont pas retenu la leçon et font encore preuve de sentiment, quand ce n’est pas de complexes, dans leurs relations extérieures…
Narendra Modi n’en est pas à sa première visite d’Etat en France, où il a été même reçu par le président socialiste François Hollande. Mais sa présence aux Champs Elysées, seul chef d’Etat aux cotés de Macron, est un privilège dont n’a encore bénéficié, à titre individuel, aucun président d’Afrique sud saharienne. Il est vrai que la France vend à l’Inde plus d’armes que ce pays n’en achète aux EtatsUnis et que ce marché est inépuisable s’agissant d’un Etat qui a, à sa gauche, le Pakistan dont il reconnait à peine l’intégrité territoriale, et à sa droite la Chine, le rival du millénaire. Sans compter que la visite du Premier Ministre indien sera couronnée par la signature d’un contrat de fourniture de 26 avions chasseurs et de 3 sousmarins (qui s’ajoutent aux 500 avions A 320 commandés à Airbus par une société privée indienne !), et tout cela vaut bien quelques entorses aux principes.
Leur choix étant de plus en plus fondé sur l’opportunisme politique, les invités d’honneur du défilé du 14 juillet (Bachar el Assad en 2008, Donald Trump en 2017, Narendra Modi en 2023) ne sont pas nécessairement ceux qui reflètent l’esprit de la Révolution française. Ce privilège s’est un peu déprécié et on peut dire que rien ne s’oppose à ce que Poutine soit le prochain invité. Pour le « lauréat » de cette année, la place de choix aux Champs Elysées, le grade de Grand-Croix de la Légion d’Honneur qui est la plus haute distinction qu’un président français puisse décerner, le dîner au Louvre … c’était comme si Emmanuel Macron dé-diabolisait, dédouanait le plus déterminé des chefs d’Etat populistes du monde de toute violation des droits humains. En se prêtant au jeu, le président français aura certes commis une erreur morale majeure, mais il aura gagné un marché juteux et c’est cela l’essentiel pour lui.
Le jour où nous autres Africains aurons compris et rejeté le diktat des pays du Nord par lequel ils nous somment de faire ce qu’ils disent et non ce qu’ils font, nous aurons fait un grand pas vers la vraie indépendance.
PAR Ousmane Abdoulaye Barro
SONKO ET LE CLICHÉ DU POPULSIME
Quand on regarde assez froidement ce que nos dirigeants politiques font du pouvoir que nous leur avons confié, on est peu fier de se réclamer d’eux et de ce qu’ils représentent
Au Sénégal, il ne fait l’ombre d’un doute qu’Ousmane Sonko n’est pas populiste pour deux raisons : son discours a des visées électoralistes (qui ne l’a pas d’ailleurs en ligne de mire ?) mais il propose des chantiers socialement désirables et politiquement réalisables ; Sonko dénonce beaucoup mais sa pensée est féconde et clairement articulée. En témoigne son dernier livre “Solutions“. On peut bien sûr ne pas être d’accord avec ses propositions, mais c’est trop simpliste de se réfugier derrière le concept vague de populisme pour disqualifier son programme d’un coup. De toute façon, l’usage de ce concept dans la vie politique sénégalaise actuelle est peu pertinent. Sa plasticité en fait cependant une arme intellectuelle légère de petit calibre mais de résonance lourde, à la disposition des intellectuels de tous les pays, compte non tenu de la spécificité des contextes nationaux.
C’est d’ailleurs dans notre contexte national que réside la réponse à la question de savoir si Sonko est populiste. Le Sénégal d’aujourd’hui comme celui hérité du colon en 1960 suscitent les mêmes questions : qui peut nier la conception néo-patrimoniale que nous avons de l’Etat et du bien public ? Qui ose dire que le clientélisme politique n’est pas l’un de nos maux les plus profonds ? Qui ne serait pas triste de voir combien la vie est difficile dans nos contrées quand des richesses naturelles extraordinaires et des niches fiscales énormes existent et sont mal utilisées (au sens éthique et pratique du terme) ? Qui ne serait pas enfin prêt à (re)disposer de sa souveraineté économique pour alléger les souffrances sociales peu dignes du Sénégal du 21ème siècle ?
Quand on regarde assez froidement ce que nos dirigeants politiques font du pouvoir que nous leur avons confié, on est peu fier de se réclamer d’eux et de ce qu’ils représentent. Il n’est pas sûr qu’il nous faudra une révolution pour sortir de nos traumatismes sociopolitiques, mais il très certain que seule une réforme radicale corrigera la situation actuelle. Evidemment, le fossé est toujours énorme entre l’establishment et ceux qui portent un projet de réforme radicale, comme le gap est vraiment grand entre les partis traditionnels des démocraties occidentales et les populistes qui apparaissent aujourd’hui sur leurs scènes politiques. Mais retrouver un fossé pareil au Sénégal, aussi profond soit-il, ne fait pas de ceux qui veulent transformer radicalement le pays, comme Ousmane Sonko, des populistes. Le raccourci serait peu rigoureux !
Ousmane Abdoulaye Barro est membre du cabinet de Sonko.
par Jean Pierre Corréa
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE OU KHAWARÉ EXISTENTIEL ?
Ces presqu'aujourd'hui 45 candidats se prennent-ils pour des Zorros, des magiciens, qui munis de leurs baguettes magiques, sortiraient de leurs cerveaux hypertrophiés des recettes capables de modifier radicalement le sort lamentable des Sénégalais ?
"Si Voter servait à quelque chose, il y a longtemps que cela aurait été interdit"- Coluche
Le Sénégal est actuellement chahuté entre chaos idéologique et anarchie démocratique. Chaque jour nous apporte son lot de nouveaux candidats à l'élection présidentielle de février 2024 et cette inflation de candidatures, oscillant entre le loufoque et le ridicule, témoigne de la cacophonie politique qui s'est emparée d'un pays où le brouhaha tient lieu d'agora.
Notre Sénégal est-il tombé si bas que n'importe quel hurluberlu, venu d'on ne sait où, sans passé politique, sans visibilité ni réputation aucune, puisse s'imaginer d'abord vouloir et ensuite pouvoir le relever ? Ces presqu'aujourd'hui 45 candidats se prennent-ils pour des Zorros, des magiciens, qui munis de leurs baguettes magiques, sortiraient de leurs cerveaux hypertrophiés des recettes capables de modifier radicalement le sort lamentable des Sénégalais ?
Quand on observe la réalité de la situation de notre pays, l'état de son économie, la détresse qui pousse notre jeunesse à choisir la mort dans les océans, l'état de nos routes, la situation chaotique de notre système foncier, le gouffre qui nous sépare de ce qu'on appelle des villes assainies, la situation des sociétés aptes à offrir du travail aux jeunes, on devrait plutôt s'attendre à ce que peu d'hommes et de femmes s'imaginent aptes à prendre les rênes du Sénégal. S'ils sont tant à y prétendre, c'est bien qu'aucun d'entre eux n'a mesuré les tenants et les aboutissants de la fonction présidentielle et toute la lourdeur de la charge qu’elle implique. En fait ils ne sont conscients que des privilèges que leur confère le pouvoir, et ignorent royalement la finalité pour laquelle le peuple devrait leur accorder sa confiance, à savoir la prise en charge de ses aspirations profondes.
N'importe qui aujourd'hui confond éléction présidentielle et khawaré existentiel, que l'on soit chanteur populaire ou jeune et jolie industrielle capable d'arroser des quotidiens pour "faire programme", ou ancien ministre n'ayant même pas marqué un département de son passage, tous confondent élection présidentielle et concours de beauté, voire une vulgaire tombola. Cela devient insultant pour les Sénégalais que de voir n'importe quel zozo prétendre vouloir, pire, pouvoir le diriger.
Loin de prêcher pour un conformisme politique néfaste pour la vitalité démocratique, il convient d’inviter les acteurs politiques à mettre en avant les intérêts du peuple, de releguer leurs esprits partisans au second plan. Il convient donc d’assainir le landerneau politique et de prôner pour une rationalisation du champ politique par la formation de groupes de convergences idéologiques, animés par des leaders en toute collégialité. Pourquoi les candidats se réclamant anti-système dont l’ambition est d’affranchir le Sénégal de la classe politique corrompue, véreuse et antipatriote, ne pourraient-ils pas unir leurs forces autour d’un candidat sérieux pour arriver à leurs fins ? Pourquoi les candidats se réclamant de la même famille politique, des mêmes convictions idéologiques, ne pourraient-ils pas investir l’un des leurs, capable de porter et de réaliser leurs idéaux politiques pour le bien du peuple ?
Le rôle des médias, des intellectuels et de la société civile est déterminant pour démasquer ces imposteurs politiques, pour mettre à nu les intentions perverses de ces arrivistes, pour détruire les éléphants blancs de ces marchands d’illusions, pour déjouer les pièges sophistiques de ces politiciens véreux et cela en révélant au peuple l’impertinence, l’incohérence ou la vacuité de leurs "offres politiques".
Nous sommes tombés si bas que les Sénégalais ont fini par admettre que la seule voie de la réussite financière, celle qui compte sous nos latitudes, est la voie de la carrière politique. Les faits donnent raison à cette idée convenue, parce que nous sommes un des rares pays au monde où les politiciens ont de plus grosses fortunes que les industriels et les entrepreneurs.
Plus la liste des candidats va s'allonger, au vu de ceux qui déjà osent affirmer leurs ahurissantes prétentions, plus d'autres encore vont se dire "et bien après tout pourquoi pas moi ?", plus nous allons nous mettre la tête entre les mains pour cacher notre honte de donner l'image qu'on peut être dirigés par n'importe qui...
Pour l'Histoire de notre pays, en arriver là est pire qu'une tragédie... C'est une farce !
par Assane gueye
TOUT LE MONDE VEUT ÊTRE PRÉSIDENT
Le Président a choisi le repli de sagesse. Un nouveau locataire du palais va s’installer. Il va être confronté à des défis vertigineux. Ce n’est pas de tout repos que d’être au service des Sénégalais. C’est une servitude.
Le Président a choisi le repli de sagesse. Un nouveau locataire du palais va s’installer. Il va être confronté à des défis vertigineux. Ce n’est pas de tout repos que d’être au service des Sénégalais. C’est une servitude. Dans ces temps de totale confusion, il y a dans la fonction suprême des relents de cadeau empoisonné. Le chef manœuvre la plupart du temps dans la tempête. Il consacre une énergie énorme à la gestion de crises.
Le temps de travail et de concentration est grignoté au détriment des grandes idées et solutions aux grands et petits problèmes des concitoyens. Le promontoire de l’ex-avenue Roume est certes magique. Il ne transforme pas pour autant son occupant en homme providentiel. La vie de château côtoie le château de cartes. Les cartes ont été redistribuées avec le poste éminent qui se libère. Tout le monde veut être président sans même être présidentiable. Au sein de la majorité, dans les oppositions et chez les indépendants, l’attroupement de candidats autoproclamés n’est sûrement pas une richesse mais un vrai appauvrissement. Le bruit, la fureur et la quantité sont synonymes de désordre et de cacophonie.
Défendre l’inclusion à tout prix est une faute
Dans la perspective de la prochaine élection, le mot « sélectif » doit valoir son pesant d’or. Défendre l’inclusion à tout prix est une faute. S’il ne faut pas avoir l’outrecuidance de juger les rêves, on peut néanmoins observer que le plus gros de la troupe semble avoir les yeux plus gros que le ventre. Les ambitions sont démesurées. Dans le camp au pouvoir, des risques incalculés ont été pris. L’effort de la préparation forcenée d’un successeur naturel n’a pas été fait. L’unité de façade ne garantit ni sérénité ni victoire. Dans les états-majors opposés, qu’on soit cacique ou pas, la faiblesse réside dans le fait d’être resté si longtemps éloigné des dossiers. Enfin, pour les novices, le risque est plus grand de s’enliser dans l’immensité de l’Etat. Quels que soient son univers ou ses convictions, le 5ème président est attendu aussi bien sur le terrain de la dextérité, de la bonhomie que de la fermeté. Le chef, c’est une main de fer dans un gant de velours. En fin de compte, être président est un costume lourd à porter parce que taillé sur du bon tissu. Il faut en avoir aussi bien l’étoffe que les épaules.
Ces jeunes dont le sol national brûle les pieds
Les mêmes scènes d’un même film se jouent à la même période. L’océan atlantique est tapissé de cadavres. Ceux de nos propres enfants gisent dans les fonds marins. L’émigration clandestine est une épine plantée dans tous les cœurs. C’est l’immense ignominie qui déborde les gouvernements de passage. Contre vents et marées, les odyssées périlleuses dans les mers moutonneuses reprennent de plus belle dans l’indifférence générale. De plus en plus inaccessibles, les frontières européennes s’élèvent et ressemblent au chas d’aiguille où un chameau ne passe que miraculeusement. Les damnés de la terre restent et demeurent les damnés de la mer. L’émergence économique est encore un canular resté au stade affligeant de la désespérance. L’espoir ne prend fin qu’en enfer. Soit. Les oreilles des candidats à l’aventure qui ne sont plus que des ornements ne l’entendent pas. Pour eux, l’enfer sur terre, c’est le sol natal qui brûle la plante des pieds. Échec ne peut être plus grand. Devant l’ignominie, on a beau se boucher les oreilles, il restera toujours les yeux pleins d’effroi pour pleurer.
Par Abdoulaye WILANE
POUR UNE CANDIDATURE SOCIALISTE EN FEVRIER 2024
Ne pas se présenter à cette présidentielle, c’est renoncer pour dix longues années encore à la conquête démocratique du pouvoir et au renouvellement de ses élites. J’invite le PS à redynamiser ses structures et à aller au contact de ses bases
En ce jour où le choix du candidat BBY est attendu, j'ai pensé qu'il était utile, en pleine conscience des enjeux de l'heure, d’écrire cette tribune pour inviter le Parti socialiste et toute la Gauche réunie dans Bennoo à présenter un projet de gauche d’obédience socialiste. Je préconise une candidature dont le programme assure le maintien du cap du PSE à l’horizon 2035 et rassure le peuple des Assises et tous les militants de gauche.
Une nouvelle ère s’ouvre. L’annonce de la non-candidature du président Macky Sall à la présidentielle de 2024 bouleverse les certitudes. Elle casse l’opposition et fracasse la majorité. Bennoo Bokk Yaakaar qui, dans son écrasante majorité, avait appelé de ses vœux une troisième candidature de son champion à la prochaine consultation électorale, doit aborder ce nouveau virage avec intelligence et lucidité.
En scellant un partenariat en mars 2012 avec le candidat Macky Sall, feu Ousmane Tanor Dieng et le Parti socialiste avaient misé sur le bon cheval. Homme de la raison, du réel et de la précision, feu Ousmane Tanor Dieng savait que notre pays avait besoin non seulement d’apaisement, après le tumulte lié aux événements de juin 2011, mais aussi et surtout de s’inscrire dans une démarche coconstructive qui mettrait ensemble les compétences, les énergies et les différences. Au final, le choix porté sur l’actuel président de la République s’est avéré judicieux. Ses grands accomplissements sont reconnus par tous. Le Président Macky Sall a été un repère et recours. Un repère fixe et un recours stable.
Le Parti socialiste a été loyal avec lui jusqu’au bout et l’a même investi en 2019 pour son deuxième mandat. Même s’il faut reconnaître que nous avons connu beaucoup de frustrations et souffert de la boulimie de nos alliés de l’Alliance pour la République. Maintenant qu’il nous a libérés en renonçant à se présenter en février 2024, ne devrions nous pas envisager l’avenir avec plus de certitudes ?
Le Parti socialiste, héritage de grands hommes qui ont bâti notre pays par l’engagement, la sueur, le sang et les idées, doit-il encore renoncer à faire entendre sa vision du Sénégal, nourrir le débat autour de ses idées et bâtir une nouvelle attractivité au sein d’une population de plus en plus jeune ? Car, il faut le dire, ne pas se présenter à la présidentielle de 2024, c’est renoncer pour dix longues années encore à la conquête démocratique du pouvoir et au renouvellement de ses élites. Je le dis sans faux fuyant, je milite pour une candidature socialiste en février 2024. Une candidature pour l’unité, la cohésion et la solidarité. Je profite de cette tribune pour appeler les Socialistes à réfléchir lucidement sur la situation actuelle de notre parti car l’avenir se décide maintenant. J’invite le Parti socialiste à redynamiser ses structures et à aller au contact de ses bases.
L’option de transformation de notre pays à l’horizon 2035 ne sera remise en cause. Notre volonté d’avoir une candidature socialiste n’est pas antinomique à la politique en cours. Au demeurant, si nous ne sommes pas présents au deuxième tour, je suis favorable à un accord de désistement en faveur du candidat de Bennoo le mieux placé. Ce sont là les positions que j’ai défendues lors de la dernière réunion du Secrétariat national du PS au cours de laquelle deux options ont été discutées. La première est celle du maintien du partenariat actuel dans le cadre de Bennoo. La deuxième est celle d’une candidature socialiste que je défends. Aucune hypothèse n’a été retenue, pour le moment, au détriment de l’autre. Mandat a été donné au Secrétaire général de discuter avec le président Macky Sall pour des raisons de cohérence et de loyauté.
Dans ce contexte de rajeunissement de la classe politique, dans cette période d’affirmation identitaire et programmatique des partis, le Parti socialiste ne saurait être un spectateur impuissant. Il doit s’appuyer sur son histoire, ses hommes et ses idées pour rappeler, avec force, qu’il n’est pas un souvenir, mais un présent et un avenir. Le Parti socialiste n’est pas une page que l’on tourne, c’est un livre qui demeure.
Abdoulaye WILANE
Député, porte-parole du Parti socialiste
par Momar Dieng
LA FRANCE ET SES RESPONSABILITÉS SÉNÉGALAISES
La France s’apitoie sur la couverture grillée de deux de ses fonctionnaires en mission secrète dans l’appareil sécuritaire sénégalais. Mais elle observe un silence lourd sur les répressions en cours contre les militants politiques, les activistes
La plainte du ministère français des Affaires étrangères contre l’avocat Juan Branco pour « mise en danger » de la vie de deux coopérants français détachés au Sénégal se passe de commentaires. Au-delà de son caractère ridicule et fondamentalement discriminatoire - même si politiquement il n'est pas impossible de la comprendre - cette action judiciaire dit beaucoup et assez du degré de considération et de dignité que les autorités françaises - la France tout court - ont à l’endroit des populations non françaises, sénégalaises en l’occurrence ici.
La France officielle s’apitoie sur la couverture grillée de deux de ses fonctionnaires en mission secrète dans l’appareil sécuritaire sénégalais, mais ces deux là, Khaled Bellebad et Jean-François Gaume, sont toujours vivants, vaquent à leurs occupations d’ici et d’ailleurs sans crainte et ne risquent pas de revenir chez eux en cercueil. Le pire qui puisse leur arriver est une exfiltration par voie normale ou diplomatique pour un retour saint et sauf dans l’Hexagone. Ce qui semble plus que plausible en attendant leur éventuel remplacement.
Par contre, la patrie dite des droits de l’Homme observe un silence lourd sur les violentes répressions qui frappent les militants politiques, les activistes d’organisations de la société civile, des journalistes dans l’exercice de leur métier, de simples citoyens, tous victimes de l’autoritarisme impérial d’un pouvoir aveugle et intolérant. Aucun autre pays au monde en conflit politique avec elle ne peut espérer le silence de la diplomatie du Quai d’Orsay face à des actions aussi meurtrières des forces dé sécurité sur des populations civiles qualifiées à tort d’insurgées appuyées par des « forces occultes » dont on attend encore la désignation publique. Cette diplomatie et ses moyens médiatiques ont quasiment harcelé l’Iran après la mort en détention de Mahsa Amini en septembre 2022 suite aux manifestations contre le port du foulard !
En réalité, la France – comme d’autres pays – a choisi de ne pas se soustraire de l’hypocrisie et du cynisme, bases consubstantielles arrimées à une diplomatie bâtie en grande partie sur des principes nationaux, égoïstes et mercantilistes.
Que peut-elle donc espérer de son silence actuel sur la violence politique et institutionnelle qui rythme les pratiques quotidiennes d’un Etat à qui elle apporte beaucoup d’idées punitives contre les revendications démocratiques populaires et auquel elle donne carte blanche pour faire son marché d’armes et de munitions auprès d’entreprises françaises ayant pignon sur rue aux quatre coins de l’Hexagone ? Quel message envoie-t-elle à tous ces jeunes et à leurs familles en « couvrant » - par son mutisme - le gouvernement sénégalais sur la scène internationale alors que le niveau de répression est inédit dans notre pays ? Va-t-elle encore pleurnicher sur son sort en faisant mine de découvrir un jour ou l’autre l’immensité des conséquences désastreuses du blanc-seing despotique accordé au Sénégal sous le régime du président Macky Sall ?
En dépit des tours qu’elle nous joue, l’Histoire a montré qu’il est possible que des pays maintiennent et approfondissent leurs relations en usant chacun en ce qui le concerne des principes et moyens d’indépendance que porte la souveraineté nationale. Dénoncer la trop grande facilité avec laquelle les autorités sénégalaises usent de la gâchette contre des populations non armées ne peut en rien nuire aux intérêts français. Par contre, le silence peut bien les anéantir un jour où l’on si attend le moins.
En ces moments de festivités du 14-juillet, la France ne peut oublier ce que représente pour elle la prise de la Bastille et la Révolution Française de 1789 qui allait en naître. Le Sénégal, 234 ans plus tard, n’est pas dans une perspective de Révolution, mais souhaite simplement que sa démocratie ne finisse pas en autocratie normalisée car Paris y aurait alors une vraie part de responsabilité.
par YORO BA
CHAPEAU BAS, LAMTORO !
Ce Lundi 03 Juillet 2023 marque assurément une étape décisive dans la marche de notre démocratie et n’est pas sans rappeler, toute chose étant égale par ailleurs, la soirée historique du 31 Décembre 1980 lorsque Senghor annonçait sa décision de quitter.
« J’ai un code d’honneur et un sens de la responsabilité historique qui me commandent de préserver ma dignité et ma parole » Macky SALL, Président de la République.
« Min njamfotaaka, Min Pirtataa aadi » « Nous ne trahirons pas, Nous ne romprons pas le pacte de promesse »
Ce Lundi 03 Juillet 2023 marque assurément une étape décisive dans la marche de notre démocratie et n’est pas sans rappeler, toute chose étant égale par ailleurs, la soirée historique du 31 Décembre 1980 lorsque le Président Senghor annonçait sa décision de quitter le pouvoir. En effet, les populations sénégalaises matures et attachées à leur destinée, dans chaque communauté rurale, dans chaque commune, dans chaque région, ce peuple pacifique et patient des ethnies et des tarikhas, des riches et des moins fortunés, a prêté une oreille attentive au Président Macky SALL
Une brève histoire de l’avenir
Il y’a exactement quatre ans, au lendemain de la victoire du Président Sall à l’élection présidentielle de Février 2019, j’écrivais ceci : avec toute l’humilité requise, je vais tenter de vous raconter la belle histoire des cinq prochaines années telles qu’on peut l’imaginer à partir de ce qu’on l’on sait aujourd’hui du bilan et des perspectives du Plan Sénégal émergent, autrement dit, vous conter une « brève histoire de l’avenir » pour reprendre la belle formule de Jacques Attali. J’ajoutais que « notre pays, notre peuple, notre culture, notre démocratie ont l’obligation de rentrer dans ce temps du temps d’après, dans lequel seul un puissant ressort moral et spirituel sera en mesure d’affronter les doctrines et les radicalités ».
De l’infrastructure morale
Des pays les plus riches aux contrées les plus pauvres, c’est la structure même des Institutions démocratiques qui craquèle de partout, sous les applaudissements de la presse à scandale et la colère des jeunes sans emploi. Ce craquèlement est la conséquence direct d’un affaissement de l’infrastructure morale surtout au sein de la population jeune. Partant du postulat que les valeurs, pour abstraites qu’elles soient, peuvent être considérées comme des idéaux collectifs, susceptibles d’orienter les actions individuelles, sera-t-il possible de réussir l’émergence sans en tenir compte ?
Surtout « qu’une fois les valeurs ordonnées, elles sont porteuses d’une vision du monde, donnent un sens aux pratiques des individus, et s’imposent à eux »* (E. DURKHEIM)
Max Weber, dans « L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » montre que des valeurs, -religieuses dans son cas-, peuvent être un des facteurs du changement économique et social, que ce facteur pouvait jouer un rôle essentiel dans certaines transformations sociales et intervenir de façon très indirecte dans d’autres. Il en est ainsi, selon Weber, de l’essor de l’esprit d’entreprise et du capitalisme moderne, qui a été favorisé par la morale issue du calvinisme. Il nous faut donc aller au-delà du bilan infrastructurel pour insister sur les perspectives qui touchent à l’éthique, à la paix, à la sécurité, à la construction du citoyen, à l’infrastructure morale, en bref aux valeurs. En ignorant totalement cet aspect du problème et en ne se focalisant que sur des aspects techniques et technocratiques, ne fait-on pas bon marché des aspects liés aux normes et valeurs, à la culture, à la religion, bref aux aspects sociaux de la nation, comme facteurs indispensables pour tout développement économique ?
Permettez-moi à ce niveau de visiter « Le Sénégal au Cœur » du Président Macky Sall, œuvre dans laquelle on découvre à la fois des leçons de dignité et de patriotisme, d’humilité et de courage, des leçons de vie simplement, et qui permet de comprendre le refus du Président SALL de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Des Valeurs
Leçon de dignité
« Ma mère plaçait la dignité au-dessus de tout : elle nous a élevés dans le culte de l’effort et de la fierté, elle nous a appris à nous suffire de ce que nous avions et à ne pas envier de plus nantis que nous. Mon père disait on peut perdre une bataille, mais il faut toujours garder l’arme au poing pour gagner la suivante » p.16
Leçon de patriotisme
« On ne peut pas diriger un pays et ne pas se mettre à son service, sinon on n’est là que pour son intérêt personnel et son ego surdimensionné. Je travaille à tracer des sillons à transformer mon pays, le Sénégal, de façon à laisser quelque chose derrière moi, non pour ma propre postérité, mais pour cette terre qui m’a vu naître ». p.44
Leçon d’humilité
« Politiquement, j’engrange de l’expérience et j’observe. Je ne fais pas les titres des journaux, je ne cherche pas la lumière, je passe pour un bon cadre du PDS, qui ne fait pas de vagues et reste loin des intrigues. Lors des photos de groupe, je n’essaie pas de jouer des coudes : ce n’est pas mon tempérament, ni ma manière d’exister » p.46
Leçon de vie
« La trahison, les complots et les intrigues n’existent pas dans le disque dur de mon éducation et de ma vision du monde. Je ne crois ni à la ruse ni à la philosophie consistant à penser que tous les coups sont permis en politique » p.73
C’est donc une démarche tout en hauteur qu’a adoptée le Président SALL, qui voudrait que les paroles soient corroborées voire précédées par des actes car ici, comme nous le dit si bien André GIDE, « ce n’est pas seulement le monde qu’il s’agit de changer mais l’homme. D’où surgira-t-il, cet homme neuf ? Non du dehors, camarade, saches le découvrir en toi-même (« Xaam sa bopp ») et comme du minerai l’on extrait un pur métal sans scories, exiges de toi cet homme attendu »
A la lecture du « Prince » de MACHIAVEL, César BORGIA, le héros principal a une philosophie bien simple ! « La fin justifie les moyens, tous les moyens en politique ». Hé bien pour le Président Macky SALL, ce sont des normes et des valeurs positives, un éthos politique, une morale, qui régissent et guident ses actions. En ce sens, il vient de nous administrer une belle leçon d’éthique en politique en décidant de ne pas participer à la prochaine élection présidentielle.
Et demain ?
Je voudrais très humblement rappeler à nos amis de BBY que le changement social postule deux paradigmes à savoir :
-Les facteurs du changement social c’est-à-dire le contexte économique, culturel, social ;
-Les acteurs du changement que constituent les élites, toutes les élites, les mouvements sociaux, les organisations politiques etc…..
Si l’on ne peut pas ignorer l’importance du contexte, ce sont les acteurs qui sont déterminants dans la mise en avant d’atouts propres à capter une population désorientée par une manipulation médiatique orchestrée par l’opposition. Il nous faudra donc mettre la volonté politique au service de la compétence, la compétence au service de l’Etat, l’Etat au service des citoyens, les citoyens au service du pays. Bien entendu, cette ambition à laquelle nous invite le Président de la République ne sera possible que dans :
-la solidarité ou l’obligation morale d’assistance mutuelle
-l’unité c’est-à-dire cette harmonie d’ensemble d’une œuvre politique ou cette combinaison de différentes choses de manière qu’elles ne forment plus qu’un tout
-le travail ou l’occupation rétribuée, qui en économie politique est l’un des facteurs de production. Il s’agit de se donner de la peine pour faire, pour exécuter une chose qui produise un intérêt
-la justice, c’est-à-dire la vertu morale qui fait rendre à chacun ce qui lui est dû, une justice économique et sociale, objectif d’une économie menée en vue d’assurer entre les individus une égalité –au moins relative- en matière de satisfaction des besoins.
Les décisions des leaders politiques sont principalement influencées par leurs perceptions de la réalité qui sont faites de l’appréciation qu’ils portent sur leur État comme sur celui des pays tiers, de leurs informations, de l’attirance ou de la répulsion qu’ils éprouvent face à tel interlocuteur ou fait international, de leur prédisposition à agir ou à temporiser, des valeurs qu’ils ont intériorisées au fil des années
Pendant douze ans, le Président Sall n’a eu de cesse d’exhorter les militants et la direction de son parti l’APR à travailler avec ses partenaires politiques de BBY dans un esprit critique, sans suspicion, mais avec l’humilité requise, pour une refondation de la République sur des bases démocratiques et transparentes. Le Président invite donc la coalition BBY à réfléchir sur des thèmes aussi importants et urgents que les stratégies qui offrent à une collectivité humaine une représentation du monde et de la société qui lui permet d’agir sur la défense de ses intérêts matériels. Il nous faudra donc réfléchir sur comment transformer notre coalition, le BBY et la Grande Majorité Présidentielle en un puissant facteur de mobilisation afin qu’ il puisse entreprendre des actions pour gagner d’abord, abréger les souffrances et les frustrations des masses ensuite, et ouvrir à notre pays des perspectives qui l’éloignent de la médiocrité ; Il nous faudra réfléchir et proposer les modalités à mettre en œuvre pour promouvoir réellement la construction nationale, édifier une société juste et fraternelle pour permettre à chaque sénégalaise, chaque sénégalais, d’occuper la place que lui assignent ses mérites et son dévouement aux intérêt du pays (Jëf Jël Niaax Jarinu).
Conclusion
Nos cœurs sont en souffrance, les mots nos maux. Cherchons donc chers compatriotes et trouvons des fissures dans l’infortune. Montrons que notre survie est dans la construction de soi.
Au nom de la Nouvelle Alliance des Forces Républicaines (NAFORE), je dis « chapeau bas, M. le Président
Nos prières ferventes vous accompagnent, afin que l’après – mandat vous permette de vous installer dans l’Histoire de ce beau pays, après y être entré avec fracas en 2012. Qu’Allah continue de veiller sur ce pays.
PAR Thierno Alassane SALL
LE NAUFRAGE DE L’ESPOIR, QUAND L’INDIFFERENCE ENGLOUTIT NOS ENFANTS
On finit par s’habituer à tout, même à l’indicible horreur des disparitions par vagues en mer. La récente disparition de près de 300 migrants sénégalais, dont des enfants, en quête d’une vie meilleure, est une tragédie qui nous rappelle une dure réalité.
On finit par s’habituer à tout, même à l’indicible horreur des disparitions par vagues en mer. La récente disparition de près de 300 migrants sénégalais, dont des enfants, en quête d’une vie meilleure, est une tragédie qui nous rappelle la dure réalité de la migration irrégulière. La mer, est devenue un cimetière pour nos hommes, femmes et enfants. À nouveau des familles endeuillées, des veuves et des orphelins pour qui la vie était déjà un gouffre sans fond. La relative indifférence collective à ces naufrages sans fin, n’aide pas à y mettre fin, surtout que tout pousse nos concitoyens à fuir un pays coulé par ses élites. Ces âmes perdues symbolisent l’échec collectif de notre société à offrir des opportunités à tous, et plus encore, l’indifférence de ceux qui nous gouvernent.
Par Diagne Fodé Roland
LE CAMP PATRIOTIQUE PEUT ET DOIT GAGNER LA SECONDE MI-TEMPS DU LAMB DE LA PRESIDENTIELLE 2024
Chaque camp semble dans l’attente de ce qui va se passer maintenant aprèsl’annonce du retrait forcé de sa troisième candidature illégale par le président Macky Sall
Chaque camp semble dans l’attente de ce qui va se passer maintenant aprèsl’annonce du retrait forcé de sa troisième candidature illégale par le président Macky Sall. Mais en réalité après ce beau score d’un but à zéro au cours de ce match, camp patriotique et camp néocolonialse préparent à la seconde mi-temps qui sera décisive. L’hécatombe provoquée par la répression dictatoriale néocoloniale n’a pas empêché le score victorieux du camp patriotique à la mi-temps : près de 50 assassinats plus les 14 de 2021, les nervis armés qui sévissent aux côtés et avec la police et la gendarmerie, près d’un millier d’arrestations qui continuent, un verdict inique contre notre candidat que l’autocratie a peur d’exécuter, les barricades illégales à son domicile, les incessantes interdictions illégales de manifester, la diversion du « dialogue national » pour diviser l’opposition et rallier une partie au nouveau complot anti-sonko suivie du terrorisme idéologique et médiatique du mensonge d’État sur « l’ennemi intérieur et extérieur » pour dissoudre Pastef-Les Patriotes et exclure de la présidentielle 2024 le capitaine du camp patriotique, etc. Le score victorieux de la première mi-temps montre à souhait l’échec des stratagèmes liberticides fondés initialement sur le double objectif d’imposer la troisième candidature anticonstitutionnelle et d’empêcher la participation du chef de l’opposition à la présidentielle.
Nouvelle stratégie de la dictature présidentielle
En retirant sa candidature hors la loi, la dictature présidentielle s’évertue maintenant en vain à rassembler le camp néocolonial jusque dans les rangs de l’opposition qui se divise en fractions dont les chefs aspirent tous à le remplacer lors de l’élection de février 2024 entre ceux qui rejoignent ouvertement le complot du « toutsauf Sonko » et ceux qui demandent « l’inclusion » de Sonko mais dont la priorité est de faire surtout campagne pour eux-mêmes. Le peuple observe les échauffements de ces candidats remplaçants tout en attendant la prochaine attaque d’État contre son candidat dont tous les sondages disent qu’il l’emporte au premier tour. La partie de « lewoto » actuelle est une préparation de ce qui va arriver. Sachant parfaitement que chaque fois que la dictature néocoloniale a agressé Sonko, le peuple, notamment la jeunesse, lui a spontanément infligé parsa mobilisation combative un recul malheureusement à un coût humain et matériel très élevé. Ce fut le cas en mars 2021 et juin 2023. Ce fut les cas de démonstration de force de l’espérance suscitée par Sonko lors des meetings, méga meetings, des numeku tours gazés par la police/gendarmerie ou agressés par les nervis-marrons du feu, etc. Ce fut le cas lors du rôle de moteur joué par Sonko, sans être candidat, lors de la campagne des législatives 2022.
Les nouveaux stratagèmes mis en place
Dans ces conditions, quels nouveaux stratagèmes sont mis en place par l’autocratie pour gagner la seconde mi-temps ?
- Arrêter Sonko, c’est prendre le risque d’un nouveau procès pour invalider sa condamnation inique pour « corruption de la jeunesse », alors qu’avant leur requalification, ont été rejetées, par le jugement inique, les accusations principales et uniques de « crime de viol et menace de mort ».
- Ne pas l’arrêter, c’est avouer en pratique la thèse du complot et instituer le pourrissement fondé sur l’arbitraire de la prison à domicile et maintenir cela jusqu’au moment des candidatures, lui permettre même éventuellement de déposer avant de faire invalider par le Conseil Constitutionnel celle de Sonko sous le prétexte du verdict inique de « 2 ans ferme ». C’est le scénario qui peut contraindre Sonko à se rendre pour obtenir un nouveau procès.
- Dissoudre Pastef-les patriotes comme « ennemi intérieur et extérieur » en montant un faux dossier de « connivence avec la rébellion casamançaise, de salafisme antirépublicain, d’atteinte au principe constitutionnel de la laïcité » et autres balivernes que ne cessent de répéter, notamment à l’envi nos renégats de l’ex-gauche devenue plus rien.
Pourquoi ces coups fourrés de l’État Macky/APR/BBY doivent échouer ?
Le peuple, notamment la jeunesse, espère par l’élection du candidat du camp patriotique en finir avec sa condamnation à risquer sa vie en traversant le désert ou les mers pour devenir sans papiers dans les pays impérialistes où arrivent les richesses dont le pillage est la principale cause du sous-développement et avec la mafia de la bourgeoisie bureaucratique des vols des deniers publics. Chaque fois que celui qui incarne cette espérance est victime d’attaque, le peuple s’est érigé en bouclier pour dire stop. Tel est le principal atout du camp patriotique. S’ajoute à cette force populaire décisive :
- l’affaiblissement en cours du pouvoir dictatorial du président par sa renonciation forcée : «le chat parti, les souris dansent» ;
- la division qui va aller crescendo dans son parti et dans sa coalition au-delà du facteur d’unité qu’est le « tout sauf Sonko », division qui va se traduire par une multiplicité des candidatures au sein des libéraux de l’APR, de BBY et du PDS sans oublier les sociaux libéraux du PS qui vont se diviser sur la question de rejoindre ou pas Taxaw;
- l’effet « trahison » de la capitulation présidentielle qui va démobiliser les partisans de sa troisième candidature qui se sentent lâchés en plein vol par sa renonciation ;
- la peur de la non garantie dorénavant de l’impunité chez les FDS et même chez les nervis d’exécuter des crimes contre le peuple suite aux déclarations internationales (ONU, etc) et les exigences nationales, africaines et internationales « d’enquêtes impartiales et indépendantes sur les morts, les tortures, les blessés, le complot, les atteintes liberticides, etc » ;
- l’opposition montante au sein de la magistrature entre l’exigence du respect de la séparation des pouvoirs par l’indépendance du judiciaire et la servilité à l’Exécutif,
- les tiraillements à tous les niveaux (administration, police, gendarmerie, armée, médias, intelligentsia, etc) entre respect de l’État de droit et l’État hors la loi diligenté par l’autocratie depuis surtout 2019;
- l’évolution contradictoire émancipatrice du « tout sauf Sonko » jusqu’ici majoritaire au sein des médias entre les réprimés et les complices de l’autocratie néocoloniale ;
- la recherche en cours par les impérialistes d’une alternative à Sonko président 2024 parmi une panoplie de choix présidentiels n’ayant aucune crédibilité aux yeux de l’immense majorité du peuple. Ce que les patriotes, les démocrates et les communistes révolutionnaires qui ont saisi l’enjeu libérateur pour le futur du pays de «l’inclusion» de Sonko doivent éviter et faire :
- le « vertige du succès » dont parlait Staline après une première bataille gagnée qui peut conduire à des excès langagiers outranciers que la dictature Macky/APR/BBY va prétexter pour continuer son arbitraire répressif ;si Sonko montre pour l’essentiel une stature de plus en plus affirmée « d’homme d’Etat », certaines outrances verbales inutiles personnalisées sèment le doute sur la maturité politique voire le jeu trouble de certains dans notre camp patriotique ;
- ne jamais confondre la contradiction et l’adversaire principaux avec les contradictions et rivaux secondaires ;
- l’affaiblissement du F24 et surtout sa division alors que seul le point de sa plateforme sur la candidature illégale a été obtenu et que « l’inclusion de tous les autres candidats », la libération de tous les détenus politiques, la transparence et le contrôle citoyen du fichier électoral, l’organisme ou la personnalité consensuel ne le sont pas, ces points sont à mettre en exergue pour poursuivre la VISIBILITÉ ET LA MOBILISATION DU F24 que l’autocratie par ces interdictions illégales de manifester cherche à museler;
- lier la bataille de principe pour « l’inclusion de tous » sauf Macky à la liberté de tous les prisonniers politiques, la justice pour les victimes de la répression de l’État hors la loi, l’annulation du verdict inique contre Sonko, la levée du blocus sans base légale de son domicile, le fichier électoral et l’organisation impartiale de la présidentielle ;
- rejeter les mots d’ordres aventuriers de « démission de Macky », de « levée des barricades policiers de Keur Gorgui » que les masses, dans leur bon sens, n’ont pas suivi ; - ne pas tomber dans le piège des supputations capitulares sur « le plan B » parce qu’une telle hypothèse n’appartient qu’aux résultats du rapport des forces à un moment donné et qu’à la seule décision de Sonko en raison même de l’agression permanente PERSONNALISÉE ET PERSONNIFIÉE contre notre candidat patriote et de l’impossibilité de tenir actuellement un congrès de PastefLes Patriotes
. La « ligne de masse » militante, c’est-à-dire la liaison permanente entre le militantisme patriotique de terrain avec le peuple est le secret que le pouvoir dictatorial cherche à détruire par les vagues successives d’arrestations pour n’importe quoi alors que tout le monde sait que « toucher à Sonko », c’est amener le peuple, principalement la jeunesse à reprendre la résistance massive dans la rue. Alors l’optimisme de la volonté doit primer sur le pessimisme des actuelles difficultés passagères pour passer du « lewoto » au « gal gal » qui mettra l’autocratie néocoloniale à terre et gagner ainsi la seconde mi-temps vers la fin du lamb de la présidentielle 2024.