Le Sénégal est à la croisée des chemins. Que cette expression paraisse galvaudée à certains n’enlève en rien sa grave signification. Être à la croisée des chemins, c’est être sous l’injonction impérative de la décision: vers où allons-nous?
L’histoire offre toujours des possibles, c’est-à-dire un choix entre plusieurs termes, entre plusieurs directions, entre plusieurs scénarios. C’est ce tournant qui agite la majorité présidentielle, soumise à des vents contraires, sommée d’opérer un choix décisif dans cette nouvelle séquence ouverte par la déclaration historique du président Macky Sall, leader de la coalition Benno Bokk Yaakaar.
Pour ma part, le choix est d’une limpidité aveuglante: le parti Sénégal. C’est cette réalité objective qui transcende les ego, les humeurs et les rumeurs, c’est cette nation dans son éternité et ce pays dans sa grandeur, c’est donc le Sénégal qui est et demeure le souffle salutaire en chacun de nous. Soyons les bergers attentifs de cette terre natale, ouverte et hospitalière; soyons ces bergers qui considèrent que sont d’ici tous ceux qui vivent ici.
Nous voilà donc, ici, sous l’œil vigilant de l’histoire, sous le regard lucide de notre peuple, adjoints au geste sublime de déposition de nos «raisons» particulières. Nous voilà , en ce moment, dans l’obligation de mise à la disposition au profit du Sénégal, de nos compétences individuelles.
C’est sous cet angle qu’il faut comprendre le mot du président Macky Sall à qui nous avons tous donné mandat de consulter et de nous proposer le candidat le plus apte à nous conduire vers la victoire pour continuer la marche de notre peuple vers les « cités de lumière ». C’est donc pour cette raison que nous faisons confiance au Président Sall qui, en s’élevant aux plus hautes altitudes pour ne considérer que le pays, indique que le choix ne peut se fonder que sur des critères objectifs. Voilà pourquoi la majorité présidentielle doit signer le pacte avec la vision collective au détriment des échappées solitaires.
Le salut réside dans le seul mot d’ordre qui obéit, en ce moment, à cette démarche : tous derrière le candidat désigné objectivementpar le président Sall pour une victoire dès le premier tour de la présidentielle de février 2024. Il est clair que notre démocratie entre dans un cycle qui sera marqué forcément par une dynamique de compromis et de quête permanente de consensus. C’est la raison pour laquelle celui qui sera choisi devra être résolument fédérateur et ouvert aux camarades provisoirement adversaires qui sont tous méritants. Et, au-delà de ces derniers, être rassembleur de toutes les forces vives de la nation. Alors, et seulement alors, nous gagnerons ensemble et gouvernerons ensemble, portant ainsi au pinacle du modèle démocratique l’expérience exemplaire de gestion partagée du pouvoir qui a marqué ces douze dernières années. Avec la claire conscience que l’enjeu suprême, le seul qui vaille est celui du destin national.
Par Félix NZALE
A MACKY D’EN ASSUMER LES CONSÉQUENCES
La coalition actuellement au pouvoir court donc à sa perte. Et le seul responsable de cette déroute éventuelle ne sera personne d’autre que Macky Sall lui-même
C’est imminent. Le Président Macky Sall va, dans la mi-semaine sans doute, désigner ou choisir celui qui portera les couleurs de la coalition Benno Bokk Yakaar pour la présidentielle de 2024. Ce, après qu’il a désisté.
Désigner ou choisir. Dans le fond, cela revient au même. C’est à dire que la personne qui sera retenue n’aura aucune espèce de légitimité. Parce que, pour cela, il aurait fallu libérer les ambitions et la volonté des uns et des autres et que chacun aille au charbon par son propre vouloir. En imposant son Imam ou son Curé, le Président Macky Sall œuvre à l’implosion de sa mosquée ou de sa chapelle. Le ton a d’ailleurs été donné avec les scènes de violence qui ont émaillé la rencontre des «Yakaaristes» et alliés au siège de l’Alliance Pour la République (Apr) il y a quelques jours. Entre partisans des candidats potentiels, et en présence de ces derniers, l’on a frôlé le pire.
Puisqu’il a fait défection, le patron de l’Apr et de la coalition Bby aurait sans doute été bien inspiré d’organiser une sorte de Primaire ou chacun des prétendants tenterait de convaincre du bien-fondé de sa capacité à arborer le brassard de capitaine. On se crêperait le chignon, se vouerait aux gémonies, tournerait casaque… mais, fatalement, on accoucherait de quelqu’un.
Sous ce rapport, l’Apr, principalement, donnerait une leçon de démocratie au reste des formations politiques. Parce qu’en réalité, la volonté de Macky Sall d’imposer sa volonté par la désignation de son suppléant, est tributaire d’un état d’esprit égocentrique qui prévaut dans nos Partis où tout part de, et revient au patron. Maître absolu de son monde et des perspectives, il a donc un droit tout aussi absolu sur ses sujets. Sauf que, en l’occurrence, la page Macky Sall est définitivement tournée et ses partisans le savent.
Peu importe la personne qui sera parachutée, elle se heurtera au désaveu d’une grande partie de l’ensemble. C’est dire que la scie pour faire tomber l’arbre Benno est entre les mains des gens de Benno. La coalition actuellement au pouvoir court donc à sa perte. Et le seul responsable de cette déroute éventuelle ne sera personne d’autre que Macky Sall lui-même.
Il fera mal à son camp comme il fait actuellement mal au pays. En effet, au Sénégal, tout est à l’arrêt. Les agents des ministères se tournent les pouces parce que les ministres ont déserté leur bureau. Pour la plupart, ils ont fondu dans la nature à la recherche de protection mystique. «Une fois qu’ils ont émargé en Conseil des ministres, ils disparaissent». Selon des informations, nombreux sont les documents en souffrance dans les tiroirs faute d’être diligentés pour signatures.
Au rythme où vont les choses, il aurait fallu dissoudre le gouvernement et former une équipe de technocrates qui serait chargée de poursuivre le travail pour les huit mois de vie restants à Benno.
Par Assane gueye
PAS DE CHOC DES TITANS À L’APR
Le choix du président est encore une énigme. C’est une cuisine interne à Benno et à l’Apr. Aucune immixtion étrangère dans le processus n’a lieu d’être. Chacun à sa place et les vaches seront bien gardées. Mais il y a un bémol.
Le choix du président est encore une énigme. C’est une cuisine interne à Benno et à l’Apr. Aucune immixtion étrangère dans le processus n’a lieu d’être. Chacun à sa place et les vaches seront bien gardées. Mais il y a un bémol. L’Apr ne s’appartient plus tout à fait tant qu’elle est aux affaires. On peut donc s’autoriser un petit grain de sel. Délivré le 3 juillet dernier, le message à la Nation du chef de l’Etat a reçu, du dedans comme au dehors, une ava- lanche de félicitations. Quarante-huit heures avant le discours de clarification, une question pas anodine a fusé au cours d’une audience du président avec les maires et pré- sidents de conseil départemental de même obédience. Dans quelles mains tomberons-nous si le général quitte ses troupes ? Avec qui vous nous laisseriez ? L’angoisse de Thérèse Faye Diouf s’est justifiée devant la réalité faite de peu de certitude et de lisibilité. Aucun leader naturel ne s’est imposé à côté du grand manitou resté « la seule constante » comme on disait dans l’ancien monde. La préparation obstinée d’un continuateur incontestable et incontesté n’a pas été soigneusement orchestrée pour que tout soit éclairé et ordonné comme du papier à musique à l’heure du choix.
Une primaire qui ne dit pas son nom
Le grand oral des impétrants auprès du patriarche Moustapha Niasse est un aveu. Il y a bel et bien une forme d’atermoiement. Tous des hommes sans l’ombre d’une femme, peut-être nés sous une bonne étoile, ils ont été soumis à un protocole pour voir l’élève le plus appliqué et peut-être même le moins perfide. Par ce procédé, les prétendants ont été en vérité quelque peu ballotés pour ne pas dire infantilisés. Dans cette primaire qui ne dit pas son nom, le miracle sera d’en sortir indemne et sans bobos. L’Alliance pour la République a beaucoup de mérite. Elle a établi en 2012 une performance de taille en coiffant sur le poteau les apparatchiks libéraux et socialistes. Ce serait un grand gâchis s’il avait le destin du météore. Cette formation politique doit absolument survivre à son chef. Ses divisions intestines attestent d’un manque d’instinct. Elles font dire qu’elle n’a jamais su être une véritable famille politique. La 3ème alternance viendra de ses turpitudes et déchirements. Après tout, ça ne sera pas une mauvaise nouvelle pour la démocratie qui va respirer. Comment comprendre que la plupart de ses délibérations finissent en quiproquos ? Les apéristes n’ont toujours pas compris que les organisations s’enrichissent de diversité et de talents qui s’acceptent sans se jalouser. En l’absence d’altruisme et de discipline, il ne faut pas s’étonner qu’en interne l’autocratie pulvérise la démocratie. D’où la trouvaille bien com- mode du blanc-seing, la carte blanche pour ne pas faire chou blanc et faire ensuite les choux gras de la presse à sensation.
Le parti n’est pas rempli d’apparatchiks
La plus grande surprise chez les marron-beige, c’est la multiplication comme des petits pains des candidats à la candidature. C’est le choc des égo à la place du choc des titans. On voit certes des profils relativement teintés de lucidité, mais à côté les ambitions paraissent extrêmement démesurées. L’envergure et le physique de l’emploi sont indispensables. Le manteau de président est trop long pour la plupart dans le quintet annoncé après l’enterrement de première classe du 2ème quinquennat. La cour d’honneur du palais requiert du beau linge. Pas un linge sale qu’on lave sur la place publique. N’est pas président qui veut. Le Sénégal n’est pas prêt d’ac- cueillir n’importe qui à sa tête qui finira par se perdre dans les méandres de l’Etat.
UN CHOIX CORNÉLIEN À HAUT RISQUE
La décision de Macky Sall de choisir le prochain candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY) pour la prochaine présidentielle, risque de se transformer en opération de sauvetage de l’APR en voie d’implosion
La décision de Macky Sall de choisir le prochain candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY) pour la prochaine présidentielle, risque de se transformer en opération de sauvetage de l’APR en voie d’implosion. Ainsi, ce choix risque d’aggraver les divisions et autres dissensions au sein du parti présidentiel, dont plusieurs responsables sont pressentis pour prendre la place de Macky Sall à la tête de la coalition. De potentiels candidats qui, malgré la décision attendue du chef de l’État, pourraient s’affranchir de l’onction de Macky Sall et aller à l’aventure de la présidentielle en dehors de Benno.
C’est un choix cornélien qui peut s’avérer crucial pour l’avenir de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yaakaar, en particulier de l’Alliance pour la République (APR). Macky Sall qui, avec l’aide de Moustapha Niasse, vice-président de la Conférence des leaders de BBY, doit choisir le prochain candidat de la coalition, semble être pris au dépourvu par le choc des ambitions au sein de sa propre formation politique. Les candidats pressentis pour lui succéder (Abdoulaye Diouf Sarr, Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Abdoulaye Daouda Diallo et Mahammad Boun Abdallah Dionne) sont passés sous les fourches caudines du grand maître Moustapha Niasse chargé par Macky Sall d’auditionner les potentiels candidats de BBY.
À la suite de cet épisode, le chef de l’État, de retour de sa tournée en Afrique de l’Est, devra choisir le nouveau champion de la coalition présidentielle.
Les dernières scènes de violence à la permanence du parti, entre les partisans d’Amadou Ba et d’Abdoulaye Diouf Sarr, viennent confirmer cette montée des tensions. Des militants déchaînés, sous le regard des responsables politiques républicains, ont mis à sac le siège de l’APR, à l’occasion d’une rencontre organisée dans le but de sceller l’unité autour du choix de Macky Sall. Sans compter les multiples invectives et autres appels de différentes structures appelant à nommer tel ou tel candidat.
Des ‘’apéristes’’ de Ziguinchor ont appelé à la nomination d’Abdoulaye Daouda Diallo, tandis que d’autres ne veulent pas d’un Boun Abdallah Dionne considéré comme non représentatif au sein du parti.
Selon plusieurs spécialistes, le retard dans la nomination du candidat ne fera qu’accentuer les tensions et les clivages interpartisans. Car les responsables ‘’apéristes’’, au fil du temps, vont de plus en plus s’incarner dans le costume de candidat et qu’il sera difficile de les ramener dans les rangs. Des rumeurs du côté du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor font état d’une possible candidature de cadors de l’APR comme Amadou Ba avec ou sans l’approbation de Macky Sall.
Le Premier ministre, qui a toujours refusé d’afficher ses ambitions, apparaît comme quelqu’un d’incontournable au sein du parti et même au-delà.
Néanmoins, son attitude effacée et trop discrète, surtout face à l’opposant farouche au régime Ousmane Sonko, lui vaut une certaine inimitié au sein de l’APR où il était même accusé de téléguider en sous-main le tonitruant leader de Pastef.
Macky Sall semble être au pied du mur. Toute décision qui devrait faire l’unanimité risque d’imploser un peu plus la coalition. Déjà, Abdou Aziz Diop, conseiller spécial à la présidence, a annoncé sa démission de son poste et son départ de l’APR.
Le numéro d’équilibriste de Macky Sall face au risque de scission des partis alliés
Des personnalités issues de la coalition présidentielle comme Alioune Sarr, ancien ministre du Commerce (AFP), Arouna Coumba Ndoffène Diouf et Idrissa Seck, ancien président du Cese (Rewmi) ont déjà annoncé leur candidature. Macky Sall, qui a appelé à l’unité au sein de son parti, semble être de plus en plus débordé par ces rivalités internes qui, à terme, risquent d’affaiblir la mouvance présidentielle. La chape de plomb qui a sauté avec la non-candidature de Macky Sall a semblé libérer la parole et faire émerger les ambitions au sein d’un APR en mal de structuration. Un parti considéré comme une armée mexicaine avec beaucoup de dirigeants et peu d’exécutants, et qui pourrait échapper à son maître.
Conscient du risque de démobilisation des autres responsables de son gouvernement, Macky Sall a lancé un brin d’avertissement à ses troupes, lors de son adresse à la Nation : ‘’D’ici la transmission du pouvoir le 2 avril 2024, j’assumerai avec responsabilité et fermeté toutes les charges qui incombent à ma mission’’, avait-il lancé.
Selon l’analyste politique Mamadou Sy Albert qui s’exprimait hier dans nos colonnes, cette situation de perte d’autorité risque de s’accentuer dans les prochains mois, car les membres de la majorité savent que le président Sall ne détient plus les clés concernant leur avenir politique. D’après lui, l’autorité de Macky Sall risque de s’effilocher dans les prochains mois, d’autant plus qu’il ne possède plus les leviers pour imposer ses décisions à sa majorité.
Dans cette course contre la montre, Macky Sall doit aussi jongler avec la susceptibilité des partis alliés. Même si le LD, le PIT, le PS et l’AFP lui ont donné carte blanche pour le choix du prochain candidat de Benno, on note une scission entre l’élite des partis et la base. Les militants ne supportant plus cette domination de l’APR accusé de phagocyter tous les postes politico-administratifs et d’imposer leurs candidats à l’occasion des investitures, risquent de manquer à l’appel au soir du 25 février 2024. Cet électorat, frustré par une décennie de domination ‘’aperiste’’, pourrait s’exiler vers d’autres candidats issus de leur mouvance : le PS vers Taxawu Sénégal, l’AFP vers le Grand parti.
Macky Sall devra tenir compte des forces en présence au sein des partis alliés, d’où l’option prise d’associer Moustapha Niasse à cette décision afin de mieux contenter les partis alliés. Cet état de fait pourrait aussi jouer sur la prise de décision du chef de l’État.
Dans tous les cas de figure, la décision du chef a intérêt à ne pas tarder, au risque de faire monter la température dans un APR qui prend de plus en plus l’aire d’une cocotte-minute.
par Amadou Tidiane Wone
ALERTE COVID 24, VACCINEZ-VOUS
Il est temps de sauver les candidatures sérieuses de la contamination des candidats malades. Afin que le débat, pour les prochaines élections présidentielles soit élevé. Riche et pragmatique
Une terrible épidémie s’annonce. Les signes avant-coureurs sont préoccupants. La liste des…impatients (!) touchés par le virus, d’une rare virulence, s’allonge tous les jours. Les symptômes, outre les signes cliniques d’un ego surdimensionné, se traduisent par une diarrhée verbale avec des pics de fièvre qui portent le sujet à un délire sur un culte de sa propre… majesté. Il se voit alors planer au-dessus du commun des mortels, comme touché par une Grâce dont il serait le seul à sonder la profondeur du secret. Ses propres qualités, méconnues jusqu’ici, il faut qu’il les étale au grand jour afin que nul n’en ignore. A défaut d’entendre parler de lui, il en parlera …lui-même ! Au besoin il glissera des enveloppes garnies à des relais médiatiques compatissants, pour distiller, au cœur de la foule des ignorants de son état, la parole. La bonne parole. Que dis-je ? Sa propre parole. Celle qui le désigne comme le porteur d’un destin inéluctable. Un destin sans dessein connu jusqu’ici. Un destin sans vision, autre que le culte à sa propre vanité. Un culte dont il est le seul adepte. Mis à part quelques laudateurs indécrottables…
« Au pays des aveugles, les borgnes sont rois » disait une maxime populaire ! Eh ! bien les borgnes règnent désormais au Sénégal. Sans partage. Et ils veulent tous devenir président !
Qu’avons-nous donc fait au Bon Dieu pour mériter le sort qui nous est fait de devoir, chaque jour qui se lève, subir les jactances de quidams dont l’outrecuidance n’a d’égal que notre lassitude…coupable ? « Plus on est de fous, plus on rit », disait encore la sagesse populaire… Au fond, l’épidémie présidentielle Covid 24 qui sévit de plus en plus, illustre bien le fossé dans lequel nous nous sommes laissé entraîner. Lentement, mais sûrement ! Depuis plusieurs années. Il va falloir désormais, poser un diagnostic sérieux sur ce qui arrive à ce pays, si riche en ressources humaines de qualité et, de mieux en mieux servi en ressources naturelles. Pour ne pas que l’épidémie Covid 24 extermine le bon sens et l’humilité sans lesquels la contagion risque d’être fatale aux élites de notre pays. Pour ce qui en reste.
Quelques questions auxquelles nous devons trouver réponses :
Pourquoi nous ne parvenons pas à organiser, collectivement, nos efforts et nos intelligences pour améliorer nos conditions de vie et d’existence ? Notamment au bénéfice des plus démunis.
Pourquoi nos élites, politiques et intellectuelles, restent enfermées dans des logiques de compétitions interpersonnelles, d’enrichissement et de jouissance des avantages de la puissance publique ?
Pourquoi nous ne développons pas une conscience historique qui éclaire les erreurs du passé et nous rende aptes à ne pas les reproduire ?
Pourquoi nous restons fascinés par le modèle de développement de l’occident ?
Pourquoi nous n’inventons pas des modèles fondés sur nos meilleures valeurs culturelles enracinées dans notre identité africaine ?
Chacune de ces questions en pose d’autres ! Des milliers d’autres dont les réponses feront le lit d’une transformation radicale de nos paradigmes sociaux et politiques. La paresse intellectuelle des élites contribue à tirer vers le bas la quête de sens sans laquelle nous resterons « les perroquets » dont Feu Amady Aly Dieng qualifiait les « intellectuels africains qui passent leur temps à réciter des leçons bien apprises. » Sans se donner les moyens de créer du neuf. Sans avoir le courage d’ouvrir des perspectives neuves. A de rares exceptions près et on a vu quels malheurs se sont abattus sur ces rares étoiles. Suivez mon regard !
Il est temps de se vacciner ! Il est temps, surtout, de sauver les candidatures sérieuses de la contamination des candidats malades. Afin que le débat, pour les prochaines élections présidentielles soit élevé. Riche et pragmatique. Les défis qui nous attendent sont d’une urgence telle que nous ne pouvons plus nous permettre de perdre du temps en joutes oratoires approximatives.
Identifier les problèmes et proposer des solutions efficaces, faisables et réalistes c’est tout ce que l’on attend des candidats à la prochaine élection présidentielle !
Si certains ne se sont construits que dans l’adversité contre le président sortant, il faut aujourd’hui qu’ils fassent montre d’imagination, de connaissances et de pertinence dans leurs propositions pour changer le Sénégal en mieux. Le discours vindicatif devrait céder le pas au discours constructif à partir d’un état des lieux rigoureux.
Et d’abord, respecter et faire respecter, le moment venu la « Loi 2012-22 portant Code de Transparence dans la gestion des finances publiques » dans toute sa rigueur ! Cette loi dispose en son alinéa 1.7 :
« Dans les trois mois suivant chaque nouveau mandat présidentiel, la situation globale des finances publiques, et en particulier la situation du budget de l’Etat et de son endettement, fait l’objet d’un rapport préparé par le Gouvernement.
Ce rapport, audité par la Cour des Comptes, est publié dans les trois mois suivants. »
Cette loi avait-elle été respectée après l’élection présidentielle de 2019 ? Juste une question !
Restons concentrés sur l’essentiel !
Par Ramatoulaye DIALLO
ET SI C’EST UNE FEMME ?
C’est dans l’air du temps, ça crie de partout que c’est la saison des femmes, on est tenté soit peu d’y croire tellement les femmes font des percées dans des domaines jadis réservés aux hommes.
C’est dans l’air du temps, ça crie de partout que c’est la saison des femmes, on est tenté soit peu d’y croire tellement les femmes font des percées dans des domaines jadis réservés aux hommes. Les lignes sont entrain de bouger, toutefois dans cette naïveté bon enfant, cet optimisme béat la vigilance reste de mise. Ceci me ramène à une tribune que j’avais écrite le 08 mars 2020 lors de la journée internationale de la femme. Dans cette tribune *« Qu’est devenu notre féminin sacré au cours du temps»* j’évoquais beaucoup de progrès et de jalons posés pour l’émancipation de la femme. Mais à l’aune de la perte de divers acquis arrachés de haute lutte, je réalise que beaucoup de mes certitudes avancées dans cette contribution ne tiennent plus et qu’il reste encore aux femmes de dures conquêtes et surtout reconquêtes. La seule certitude que je conserve encore est que ce monde sera ECOLOGIQUE, ou il ne sera pas, il sera FEMME ou il ne sera pas. Et là ou mon optimisme, espoir demeurent est que les femmes sont audacieuses et qu’une certaine frange masculine est entrain d’intégrer cette donne.
Néanmoins elles restent les plus dures à convaincre ; car en dehors des violences qu’elles subissent, elles s’en infligent entre elles et c’est cette situation qu’il faut changer. Les femmes se font du mal entre elles pour pas grand-chose et c’est regrettable et très dommage. C’est à se demander si elles en sont conscientes.
La tache semble ardue et tel Sisyphe avec la roche tarpéienne la femme n’aura de cesse de remettre le fer sur l’enclume. Alors si nous sommes tout le temps interrompues, distraites par des remises en cause de certains droits consacrés dans un pays tel que les Etats unis d’Amérique ou une décision fédérale est venue anéantir une loi de liberté vieille d’un demi-siècle, pour les femmes il y a de quoi avoir peur et se dire que le dernier sanctuaire pour les faibles, les vulnérables n’est plus un lieu sûr. L’on se demande même si au bout du compte l’occident, et toutes ces autres nations des droits humains ne fantasment pas les Talibans.
De plus on note de façon flagrante les iniquités quand il s’agit de légiférer selon qu’on s’adresse aux femmes ou aux hommes ou à certains lobbys. Pour exemple si un sondage ou étude statistique était élaboré, on réaliserait assez vite qu’abroger la loi sur les armes à feu serait plus pertinent, productif que d’embrigader des femmes désireuses de se débarrasser de grossesses indésirées ou indésirables. Il est clair que cette étude révèlerait assurément que les armes à feu tuent plus que les avortements. Donc où se trouve cette volonté de protéger la vie. Nous révèlerons justement que le but de toutes ces restrictions, contraintes exercées sur la femme a uniquement pour motif de lui montrer qu’elle n’a aucun droit, même le plus basic, celui de disposer de son corps. Elle doit rester à sa place. *EIA* pour *Mahsa Amini* cette jeune Iranienne tuée banalement, gratuitement sous prétexte qu’elle portait mal son voile. Nos pensées vont à toutes ces femmes qui tous les jours meurent sous le joug patriarcal qui n’est ni de droit divin mais du seul fait de la volonté masculine.
Est-ce aux femmes de se cacher, ne devrait-on pas plutôt éduquer les hommes ? Laissez-moi vous dire que l’humanité appelle à sa propre destruction- trop d’interdits tue les interdits et appelle certes à la révolte mais mieux encore au réveil des consciences et en une foi, une témérité et un courage de tous les possibles pour les opprimées.
Tenez-vous bien Messieurs…
Tenez-vous bien Messieurs, nous les dames nous savons nous tenir, au-delà du fait que vous nous avez relégué au second plan, vous vous permettez même de piétiner nos plates bandes. Nous n’avons même pas idée du nombre d’homme qui se fait opérer pour être femme ?
La tendance observée chez les hommes de vouloir changer de sexe, se travestir que sais-je encore est tout simplement ahurissant. Pour un souci d’équité pourquoi ceux qui dictent les lois scélérates à l’endroit des femmes, y en aurait-il pas un, un seul pour en proposer pour les hommes à savoir la castration des violeurs, ces prédateurs qui ne s’imposent aucune limite.
Durant des siècles les femmes ont été des victimes d’abus de toutes sortes et de discriminations. Et aujourd’hui le fait que la femme en général et celle africaine en particulier essaye de prendre la place qui lui est dû ou qu’elle est en droit de prétendre occuper, réclamer est somme toute normale et légitime. Il faut rappeler que dans la plupart de sociétés primitives, anciennes africaines les clans étaient régis par le pouvoir matrilinéaire avec une position centrale de la femme.
Ce n’est que justice que ces gardiennes du temple pour paraphraser Cheikh Hamidou Kane réoccupent graduellement l’espace mais pas n’importe lequel, celui des décisions d’où elles ont été bannies. Quoi de plus normal pour cet être résilient et très productif à la fois. Il est temps que la femme africaine retrouve sa place qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Ce sont elles qui portent ce continent qu’est l’Afrique. Elles jouent un rôle majeur sans être visible et c’est cela qu’il faut déconstruire. Leur donner plus de pouvoir conduirait à un essor fulgurant de notre continent nous ferions un grand bond en avant *«The great Leap Forward»*
Osons les femmes…
Osons les femmes, portons-les au sommet de nos pays, essayons-les ; pour opérer les ruptures que nous attendons sur ce continent depuis les indépendances. Les mettre en avant diminuerait l’accaparement et le détournement d’objectifs car elles sont très axées sur l’humain et plus enclines à la solidarité en ce sens qu’elles sont des régulatrices sociales et moins attirées par la corruption. Le grand frein a nos développements
Même dans le domaine des innovations quand elles inventent cela sert à tout le monde, a l’ensemble des populations et non uniquement à asseoir une domination ou surpuissance.
La femme publique engagée est fatiguée d’être assimilée à un effet de mode, de tendance, d’effluves printanières passagères ou de troubadours. Dans la vie tout est notion de contexte et de timing l’heure de la femme a sonné depuis très longtemps mais le moment d’éclosion vient d’arriver à maturité
La femme a cette particularité d’arracher ses victoires sans lever des armées, verser du sang mais tout simplement par la négociation, les conciliabules et les batailles d’opinion, ceci n’en fait pas un être fragile mais plutôt sensé. Dans ce monde de laideur la femme n’a de cesse de métamorphoser le monde et vouloir les rayer de l’espace public relève de chimère.
Aujourd’hui il s’agit de ne plus subir le futur mais le dessiner et être maitresse de son destin en occupant des postes d’autorité et être la ou les lois et décisions sont votées ou prises contre elles. Nul besoin de s’appesantir sur cette portion congrue de femmes chefs d’états ou de gouvernement (Finlande, Grande Bretagne, Nouvelle Zélande, Estonie, Bengladesh, Tanzanie etc… à travers le monde qui gèrent de main de maitre leur pays avec des résultats édifiants. L’exemple le plus parlant et la Moldavie ou nous avons une femme présidente et une première ministre, tout comme en Trinite et Tobago Contrairement aux idées reçues, les africains et africaines sont prêts pour avoir des dames à la magistrature suprême. Sous nos cieux pour ceux et celles qui pensent qu’une femme ne peut pas occuper la FONCTION SUPREME se détrompent. Comment peuvent-ils être aussi convaincus de quelque chose qu’ils n’ont jamais expérimentée.
Justement quand des pays comme le Pakistan au patriarcat exacerbé ont eu Madame *BENAZIR BHUTTO* comme dirigeante de 1988 à 1990 et de 1993 à 1996, l’on est tente de se dire que nous pouvons venir à bout de ce patriarcat, car le combat des femmes est juste et légitime. Rendons hommage à cette Icone envoyée délibérément dans l’oubli avec l’avènement des extrémistes et radicaux et ici chez nous *Mme Mariem Wane Ly* la pionnière première femme à aller à l’assaut de la magistrature suprême, malheureusement candidate en avance sur son temps.
Soyons le changement que nous voulons être dans le monde disait Mahatma Ghandi.
Un ami bien-aimé, au téléphone, le 16 juillet au petit matin, me parle : « Vois-tu Amadou, je suis de ceux qui croient que c’est sur l’épaule de notre pays le Sénégal, que repose la paix de l’Afrique ! Ce pays est un exemple. Il est inspirateur. Il doit le rester. Vois-tu Amadou, quand de grands malheurs apparaissent chez un peuple, seule la parole vêtue de grâce et de vérité peut extirper ce peuple de la peur et de l’angoisse, le galvaniser, le faire avancer, le faire croire à un avenir possible. Et cette parole de grâce n’est rien d’autre que Celle de Dieu. Toujours retourner à LUI, à Sa Parole. Non à la promesse, l’évocation ou l’acquisition de biens matériels salvateurs. L’économie et tout ce qu’elle peut faire croire de richesses immédiates, n’y a pas sa place. Le prophète Mohamed nous le démontre dans sa conquête de foi ! De cœurs enfouis et scellés, il a par sa parole introduit la certitude de la Promesse d’Allah !
De même, quand un grand bien et un grand confort de paix et de vivre-ensemble arrivent à un peuple, il faut interroger la Parole de Dieu et non le bonheur ou l’acquisition des biens matériels qui ont pu conduire prétentieusement à cette paix et ce bien-vivre ensemble. Dieu est Fier de Sa créature. Elle est la plus accomplie de tout ce qu’IL a créé ! Et pour sauver le vivre ensemble de cette créature, il faut une parole forte, qui dure, transcende, nourrit, fortifie, et non un bol de riz qui ne dure que le temps d’une faim.
Ce que les Sénégalais empêtrés dans la pauvreté, le dénuement, le mal-vivre, le mal-être, le désordre, le dérèglement, attendent aujourd’hui après tout ce qui vient de se passer d’inattendu, de moche et de cruel dans leur pays, c’est une parole tenue, démonstrative, forte, noble, nourricière, convaincante, véridique, inspiratrice, émulative, juste, équitable, rassembleuse qui conduit à une vie meilleure. Et non l’évocation superficielle de programmes économiques et sociaux dont on sait qu’ils ne sont jamais appliqués. En plus, notre peuple est en majorité « analphabète », « ignorant » - les guillemets sont à considérer, elles relativisent- avec désormais une majorité de jeunes sans éducation, sans formation, sans culture des livres et qui attendent tout d’un État providentiel qui ne l’est, en vérité, que pour l’élite politique gouvernante seule. »
Je lui réponds : « Ce que vous me dites, cher ami, mérite d’être entendu. Tout ce à quoi je crois -mais je peux me tromper-, c’est que l’avenir du Sénégal laissé aux éternels et fatigants hommes politiques dont les noms et les visages sont connus des Sénégalais depuis 53 ans, ne feront pas sortir notre pays de son enfermement, de sa pauvreté, de l’injustice, de l’inéquitable. Ils sont incapables d’émerveillement ! Alors, si nous n’y prenons pas garde, ce qui doit arriver va arriver. Méfions-nous des tartuffes bien habillés. On évoque beaucoup également, à tort ou à raison, la sécheresse et l’inculture de la majorité des élites politiques. L’inculture est terrifiante ! Elle est un naufrage !
Pour dire, tout court, que ces étranges acteurs politiques, tels qu’ils nous apparaissent à la fois sous le servage et sur la scène politique sénégalaise, ne portent pas le vrai changement de notre pays. Nous devons tourner la page des antiquaires, des éternels revenants, et comme le dit si bien Modou-Toumi, « des gouvernants souffrant de démesure, de phobie sévère du pouvoir et d’accaparement des biens publics. » Ceux-là ont l’esprit asséché, ne rêvent que de confort, d’or et de châteaux, aveugles devant la misère du petit peuple et fuyant encrier, plume et livre. L’éthique en perfusion continue s’avérerait même inapte à faire baisser la fièvre de leur avidité. La politique est devenue un terrain d’impunité et de subversion autorisée. N’y vivent et n’y prospèrent que des revanchards, des « carnassiers qui se reniflent avant de s’entretuer ». Il nous faut un jour nous intéresser vraiment à la politique si nous ne trouvons rien d’autre à lui substituer. Pour le moment, ils sont les seuls dieux de la terre !
On attendait un héritage noble, une transmission puissante et saine des anciens qui aideraient les générations futures à être plus conscientes et plus savantes. Ce n’est pas le cas, et c’est triste, bien triste comme constat final. Regardons notre jeunesse ! Elle est à l’aboi ! Ils ont vingt ans mais en paraissent cinquante ! Par ailleurs, la majorité des partis politiques sont dans des conspirations interminables. Ils ont l’esprit court. L’enfermement les isole. Ils se pomponnent à huit clos entre eux. A défaut d’être aveugles, ils sont tous borgnes. « Dans une avalanche, aucun flocon ne se sent responsable ». Ces partis n’ont pas réussi à asseoir une démocratie interne, une liberté interne, une école de parti élevée, brillante, performante, dynamique, innovante, pour ainsi créer une relève digne de ce nom, formée, instruite, prête à gouverner sans faire peur, à mettre les verbes, les sujets, les ponctuations là où il faut. Il nous faut une nouvelle lune pour tout recommencer et pas n’importe quelle lune ! Les prochaines présidentielles de 2024 sont déterminantes !
Ce qui nous arrive me fait penser ici aux partis Démocrate et Républicain Américains qui ont créé des écoles où des jeunes, dès 15-18 ans, sont initiés à la doctrine du parti, se rassemblent, lisent, réfléchissent, discutent, commentent, écrivent, autour de thématiques modernes sur la culture, la politique, les idéaux, l’environnement, la démocratie, la justice, l’école, l’écologie, l’économie, la diplomatie, l’avancée des technologies, la croissance, les peuplements, l’immigration. Ils proposent idées et solutions, avancent des propositions et vont eux-mêmes les déposer et les présenter auprès des Sénateurs de leur parti pour exploitation et mise éventuelle en œuvre.
Seul Senghor, homme d’État, nous a séduits avec son club de réflexion socialiste qui rassemblait hommes politiques et intellectuels d’horizons divers autour de réflexions intellectuelles et politiques fortes. Le « Club Nation et Développement », de son nom légendaire, est entré dans l’histoire. Qu’elle est bien loin cette époque ! Depuis, la politique, la mauvaise politique, avide, sectaire, dure, jalouse, famélique, cloitrée, venimeuse, dictatoriale, carnivore, a pris le dessus sur tout. Pitoyable, elle a tout assombri, tout flétri, tout souillé ! Une sœur ingénieure en pétrole, me faisait part de sa tristesse de voir autour du Président Sall de solides, admirables, brillants et redoutables penseurs qui auraient pu animer la vie intellectuelle de notre espace politique si chétif en idées. A leur place, des accaparants, toujours des orateurs de foire, sans épaisseur, et qui font rire !
Si Macky Sall laissait une nouvelle Constitution et de nouvelles institutions qui ouvraient la voie à un nouveau pays que le prochain président de la République dont le nom n’est connu que d’Allah et Lui Seul, ce dernier hériterait et gouvernerait tout autrement à partir de ce que le Président Sall aura posé comme nouveau fondement démocratique. Alors, alors seulement, quelque chose de nouveau commencera à naître au pays des Grands saints dont les préceptes semblent être oubliés, à tort. Il faut retourner à eux, retourner au savoir, à la paix, la tolérance, la justice, l’équité, la vraie fraternité. Macky Sall sera alors Macky Sall, pour dire que pour très longtemps il occupera la place, toute la place de notre histoire politique et démocratique. Il n’a rien à perdre pour le faire. C’est une occasion inédite offerte à un homme politique qui a tout a gagné et rien à perdre.
Le gigantesque et historique travail accompli par les Assises nationales pour donner une nouvelle vie et une nouvelle respiration politique et démocratique à notre pays, est offert au Président Macky Sall qui n’a plus rien à perdre. L’opposition lui serait favorable et validerait sa décision s’il faisait adopter les conclusions des Assises nationales par l’Assemblée nationale, avant de passer le pouvoir. Si nous vainquons pour le plus grand nombre la monarchie républicaine ou la République de droit divin, un nouveau soleil se lèverait qui éclairerait toute l’Afrique. Nous serions en avance pour un siècle et Macky Sall fêté et honoré pour cent siècles ! A vous de jouer et tout de suite, Monsieur le Président ! Et puis, écoutez Modou-Toumi : « Surtout pas vous, Monsieur le Président ! Laissez plutôt votre parti comme votre coalition, choisir seul, à la majorité, selon ses propres critères, son propre candidat pour vous succéder ! Après vous, éloignez-vous de l’échafaud ou du nouveau trône ! Ne vous retournez pas ! »
Pour le prochain président de la République, antique, vieillot, périmé ou jeune -que tous y aillent sans haie-, seul le peuple Sénégalais décidera. Nos choix ou critiques personnelles ne comptent et n’engagent que nous. Aujourd’hui, la configuration politique et sociale de notre pays est unique dans son histoire. Mais nous gagnerons ensemble. Prions, brûlons de l’encens, mais agissons surtout. Avant le peuple Sénégalais, puisse l’actuel Président sortant, nous étonner et nous surprendre en parrainant la naissance d’un nouveau pays démocratiquement gagnant, ouvert sur le futur par des institutions nouvelles, révolutionnaires et fortes, un peuple réconcilié avec lui-même, des responsabilités partenaires, une éthique partagée, des libertés ouvertes mais respectueuses de chacun au profit d’un vivre ensemble apaisant et constructif. »
Au téléphone, mon ami reprend la parole : « Oui Amadou Lamine, prions mais agissons surtout. Puisse le Président Macky Sall, une fois encore, avoir le temps de vous lire par lui-même et de vous entendre par lui-même. Le temps de la lecture lui a beaucoup manqué. »
- « Bonne continuation cher frère et ami, lui dis-je, en guise d’au revoir. Merci de m’avoir appelé. Prenez surtout grand soin de vous. » Je raccrochais. Épuisé et soucieux. A côté de moi, une femme bien-aimée se moque de moi : « Amadou, tu rêves encore ? » - « Dans ce pays, je n’ai pas le temps de dormir assez pour rêver ! » Elle me fit sourire quand, inspirée, elle ajouta : « De toutes façons, dans la tombe, nous finirons tous de la même manière en faisant des vers ! »
Je pensais à cet homme qui venait de passer douze années au pouvoir, soit quatre mille trois cent quatre-vingt jours, et qui avait conduit son pays avec audace et autorité bien loin dans la modernité et le développement des infrastructures. Mon intime conviction était cependant que la plus fondamentale et la plus élevée de toutes les infrastructures était d’abord l’homme sénégalais, en premier. Ensemble avec le Président, avons-nous réussi ? Ensemble avec lui, avons-nous échoué ? Ou bien Macky Sall a-t-il gouverné et réussi seul ou gouverné et échoué seul ? Faudrait-il, également, que « le peuple soit tiré au sort ? » Je crains de ne pouvoir répondre seul à ces questions. Une autre question me taraudait : l’échec d’un président de la République ne serait-elle pas en même temps l’échec du peuple qui l’a élu ? L’échéance des présidentielles prochaines nous interroge tous ! Gagnons ensemble ! Ce pays le mérite ! Ne jouons plus à faire du Sénégal un Vésuve !
Par Amadou Lamine SALL
Poète
Lauréat des grands prix de l’académie française
Lauréat 2023 du grand prix de poésie africaine, Rabat, Maroc
par Pr Mary Teuw NIANE
LA FIN DES POLITICIENS
Le politicien se lève tard le matin car il a besoin de la pénombre pour exercer ses activités maléfiques que seule la nuit peut couvrir.
Le politicien se lève tard le matin car il a besoin de la pénombre pour exercer ses activités maléfiques que seule la nuit peut couvrir. Le politicien n’a pas besoin d’avoir un métier qui l’encombre, il se suffit de trois compétences qui lui ouvrent les portes d’un univers merveilleusement satanique : la ruse, la méchanceté et la cupidité. Le politicien drapé de sa parole qui est son arme fatale, qu’il adapte aux circonstances, construit des châteaux de cartes à longueur de discours, de parcours et de rencontres. Connait-il la recevabilité ? Sûrement que non ! Il use des promesses pour un lendemain toujours renouvelé. Il réussit toujours à reporter la réalisation de ses promesses au jour suivant face à des âmes innocentes, sans espoir de lendemain, qui veulent croire au nouveau messie qui les téléporte au pays des merveilles.
Le politicien est un magicien doublé d’un imposteur
Il a la capacité de tromper les êtres les plus intelligents. N’entend-on pas les cadres, les intellectuels dire à leurs collègues de se retirer de la politique pour se consacrer exclusivement à leur métier d’ingénieur, d’enseignant, d’universitaire, de médecin, d’entrepreneur, d’écrivain, de vétérinaire, de géologue, d’artiste, de journaliste, etc. ? Les politiciens les horripilent tellement qu’ils perdent de vue que la politique n’est rien d’autre que l’art de bâtir la cité. Nous sommes nombreux à confondre l’espace politique avec la mare aux crabes très sale des politiciens. Nous recommandons à celles et à ceux que nous aimons de s’éloigner radicalement de la politique confondant la politique avec la politique politicienne, l’espace d’évolution des politiciens. Qui peut mieux construire la cité que la personne qui a un métier, à qui la pratique de son métier, le service à la communauté, ont donné une vision du futur de sa société ? Ces personnes, souvent effacées, drapées d’humilité, parlant vrai, n’enflamment pas les foules, n’échauffent pas les émotions, ne réveillent pas les instincts animaux qui sommeillent en nous !
Les politiciens sans foi, ni loi, écrasent tout sur leur passage grâce aux mots assassins, aux contrevérités, à l’argent facile, aux sorts jetés par des charlatans grassement payés, aux laudateurs à la langue venimeuse qui salissent tous ceux qui constituent un obstacle, etc. Les politiciens sont les pauvres d’hier qui, miraculeusement, s’enrichissent subitement le lendemain. Ils acquièrent les grands et beaux immeubles dans les quartiers huppés, les voitures rutilantes dont le coût frôle la centaine de millions, les comptes bancaires remplis de centaines de millions, les appartements à Paris, à New York, à Dubaï, les belles femmes dans les hôtels prestigieux étrangers, les unes achetées dans les journaux les plus en vue, etc.
Le politicien est au paradis du présent
Tout ce que nos marabouts nous font rêver, en promouvant les prières et la dévotion, le politicien l’obtient immédiatement sans aucun effort éthique ou moral. Il est le modèle de la réussite facile, sans effort, qui gangrène notre société, la pourrit et l’empêche de se redresser dans l’effort et la dignité. Malencontreusement ce monde surréaliste des politiciens nous impose sa loi tellement subtile que notre peuple succombe à tant de fourberie enveloppée de cadeaux dérisoires, de promesses jamais satisfaites et de désespoirs sans solutions. La fin des politiciens sera le début de l’espoir réel de transformation positive de notre société et le début de la conquête de toutes les souverainetés sans lesquelles le bien-être des populations est inaccessible.
Puisse 2024 siffler la fin des politiciens et l’émergence des hommes et des femmes politiques.
FELWINE SARR EN CONVERSATION AVEC mame fatou diagne
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REGARD CRITIQUE SUR L'ÉCONOMIE SÉNÉGALAISE
L'économie sénégalaise est basée sur les services, avec un déclin marqué de l'agriculture et de l'industrie. La croissance économique est faible en raison de la faible productivité et des chocs récurrents
Felwine Sarr reçoit Mame Fatou Diagne dans ce nouvel épisode des Chroniques d'un temps politique. L'économiste et actuelle cheffe de division à l'OCDE lève le voile sur l'économie sénégalaise, ses atouts ainsi que ses goulots d'étranglement.
La gestion macroéconomique du Sénégal est comme un monstre dont on ne saisit pas les contours, mais qui éloigne les paysans, les ouvriers et tous les acteurs du secteur privé des voies de la prospérité
Les chavirements de pirogues partants des côtes sénégalaises et remplies de jeunes désespérés attirés par l’Europe sont devenus un phénomène récurrent depuis au moins deux décennies. Les fréquences de jeunes repêchés ou disparus en mer se sont accrues ; et c’est-la une mesure fatale du désespoir causé par la gestion économique des régimes politiques qui se suivent et se ressemblent.
La spécificité sénégalaise en matière d’alliances politiques est que les soi-disant libéraux s’associent aux socialistes et aux communistes pour promettre au peuple un développement illusoire ou une émergence lointaine et utopique, selon les saisons ou la tendance du moment. In fine, ces consortium politiques n’ont pour finalité que de régénérer des castes de privilégies qui vivent sur la bête qu’est l’État. Le seul résultat constaté des politiques macroéconomiques adoptées depuis 1960 est l’accentuation de la pauvreté et l’érosion du pouvoir d’achat des masses.
Cet appauvrissement endémique et généralisé ne saurait mener vers une émergence !Et,les slogans d’autoglorification n’y feront rien. Ces pratiques de gestion des finances publiques et de politique monétaire ne reposent sur aucune des théories de la science économique telle qu’éprouvées et pratiquées par tous les états qui ont vaincu la pauvreté. Par ailleur,dans l’histoire de l’humanité et des États, les monnaies ont toujours été créées pour les intérêts du souverain. Dans une démocratie,le souverain, c’est le peuple. Il est évident que le
seul impératif qui dicte ces choix de politiques monétaires, est pour respecter les accords avec la France qui nous imposent le Cfa.
Les promesses d’un meilleur futur reposent sur le slogan que le budget de l’État est une richesse,et que plus l’État est riche, mieux sera l’avenir pour tous. À cette fin, on taxe et impose les Sénégalais à outrance sans aucune corrélation avec la croissance endogène du PIB. Aussi.
Pendant qu’on scrute l’avenir radieux promis,on constate qu’avec l’arrivée de chaque nouveau régime émerge une minorité de nouveaux rentiers milliardaires et qui ont un rôle passif ou neutre dans l’économie. Ceci est rendu possible grâce aux situations et mécanismes de rente créé pour siphonner le budget. De manière invariable, ces budgets sont alimentés en raclant toutes les ressources financières disponibles dans l’économie et un endettement irrationnel en devises. Ces choix politiques plombent la production économique et induisent une paupérisation de la population qui progresse de manière exponentielle dans le temps. Cette calamite requiert une solution immédiate.
La gestion macroéconomique du Sénégal est comme un monstre dont on ne saisit pas les contours, mais qui éloigne les paysans, les ouvriers et tous les acteurs du secteur privé des voies de la prospérité. Une introspection rapide dans les statistiques publiques des indicateurs économiques montre quelques évidences :
Le ratio du PIB sur la masse monétaire indique une vélocité très faible,voire même négative si on n’ajoutait pas au PIB les exportations des matières premières par des sociétés étrangères.
La portion des recettes fiscales dans le budget constitue plus de 90% de la masse monétaire M1 mise en circulation.
Rien que ces deux indicateurs expliquent pourquoi « l’argent ne circule pas », et que le secteur prive locale, a du mal à accumuler du Capital.
Ceci est une conséquence des choix que la BECEAO imposent aux États membres de L’UEMOA pour financer les déficits et les investissements. L’État du Sénégal,pour sa survie et son fonctionnement est obligé de concurrencer son secteur prive et son peuple pour les ressources financières disponibles dans l’économie. Dans une démocratie, le rôle de la Banque Centrale est d’être le « créancier de dernier Ressort »,mais c’est surtout de se donner les moyens de soutenir les objectifs de politiques publiques tels qu’assignés par le peuple souverain à travers ses représentants. C’est inedit qu’on impose aux États d’aller se financer par les banques qui sont elles-mêmes financées par la BECEAO. C’est encore pire,quand on octroie la licence de faire du crédit à Banques étrangères avec de l’argent qu’elles n’ont pas. Par le mécanisme des taux de réserve on permet à celles-la de créer de la monnaie pour acquérir des biens réels au détriment des acteurs économiques locaux…Ceci est une menace grave à la sécurité de nos états à long terme.
Ibn Khaldun et Thomas Lock, bien que n’étant pas des contemporains, se sont accordé sur un principe : Le rôle de l’État, c’est d’assurer la liberté, la sécurité et la prospérité aux peuples
qui le constituent.Ces attributs d’un état sont universels partout ailleurs saufs dans les États post-coloniaux que la loi-Cadre avait créés pour préparer les anciens territoires de la Communauté Franco-Africaine a « Souveraineté Internationale » !
Comment expliquer qu’on n’arrive pas à employer les trois cent milles (300,000) jeunes qui arrivent sur la marche de l’emploi par ans pendant que nos champs sont en friches,les routes ne sont pas pavées, les fleuves jettent des quantités énormes d’eau douces dans l’Océan,les poubelles ne sont pas toujours ramassées, les égouts sont déverses en mer sans traitement et que, même la poste n’achemine plus le courrier ? c’est pourtant la, des taches primaires, simples d’un État pour assurer une vie normal a ses citoyens !
Invariablement, la réponse que donnent tous nos hommes politiques à cette question, c’est que « l’État n’a pas les moyens » ! La subversion de nos maitres à penser a été tellement accomplie qu’on perpétue le même système politique depuis 1960,au point de reproduire l’instabilité congénitale de leurs institutions. Or, ce système politique musèle le débat démocratique qui aurait permis au peuple de politiser ses vraies préoccupations et que des débats au parlement pourraient résoudre avec par des propositions politiques et légales
réfléchies. A titre d’exemple, aucune loi de la constitution en vigueur ne statut que la monnaie légale du Sénégal est le franc Cfa. Cela,malgré que l’article 67 du titre VII, stipule que :
L’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature, le régime d’émission de la monnaie ».
Cet exemple est pertinent ici parce que, quand plus de 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Quand 1 Jeune sur 7 est au chômage ; quand la vélocité monétaire est presque à zéro ; l’objectif principal de ce qui nous sert de Banque Centrale ne devrait pas avoir comme objectif de combattre l’inflation pendant qu’une bonne partie de la population ne voit plus la couleur de l’argent. Ce qui arrive a notre Banque centrale est illustré par l’adage anglais qui dit que : « If your only tool is a Hammer, any problem will look like a nail ».
Les deux fonctions principales d’une monnaie c’est d’assurer l’emploi et de fluidifier le commerce dans un territoire definie.Pour que ces objectifs soient réalisés il faut que la monnaie soit disponible a la hauteur et a la mesure du PIB.Mais le Cfa etant conçu pour encourager les exportations et les importations ne remplit aucun de ces roles. Pire, les choix de la banque centrale excluent un bon pourcentage de la population de l’activite economique. On n’est pas « Agent Économique » quand on n a pas acces a la monnaie !
Le débat sur le rôle de la Banque centrale et la monnaie ne peut être occulté
Dans une démocratie normale ce débat aurait eu lieu de manière démocratique et récurrente pour donner à l’État les moyens de créer les conditions de la prospérité en mettant la population au travail. Mais dans notre cas précis,pour nier au peuple l’exercice de sa souveraineté des Lois organiques ont bâillonné la représentation parlementaire et donné au président de la République, tout seul, la prérogative de la politique monétaire. Un des Objectifs de la loi-Cadre était de transférer toutes les devises issues de nos activités économiques en échange de francs Cfa qui n’ont cours légal que dans la zone géographique définie par le Trésor français et non convertible ailleurs…Quels gageurs !…Et on s’étonne que, plus on travaille, plus on s’appauvrit…
Quand la BCE déroule la politique monétaire telle que définie par le Parlement européen, le président de la République française n’y est pas convié. Et pourtant il préside le comité exécutif qui fixe les objectifs du Cfa, et ou nos présidents ne sont que membres ? Le plus cocasse et que cette loi-cadre ait été abrogée en France depuis au moins deux décennies.
Ceci montre que ce régime politique ou le président de la République contrôle toutes les autres institutions,mais que lui-même est à la merci de forces extérieures, fussent-elles « amies »,ou d’influences négatives internes, est une faiblesse a palier. On ne peut plus attendre pour mettre en place les équilibres qui fondent les principes d’une République qui reflète la volonté populaire. Il y va de la pérennisation d’un état de droit, dans la sécurité sous toutes ses formes.
Des débats francs et ouverts dans un parlement de représentants qui ont la compétence politique pour comprendre les sujets de cet ordre auraient révélé que la seule issue possible d’un régime monétaire qui vous fait vendre toutes les ressources naturelles du pays et limitées en quantité, dans le temps, pour acheter une monnaie non convertible ailleurs, c’est la pauvreté assurée dans le futur…Arrivera un jour où il n’y aura plus de ressource à vendre, donc plus de monnaie ! Et c’est juste de la logique simple ! Cela devient d’une absurdité inqualifiable
quand on en vient a vendre le stock de poissons dans l’océan pour maintenir ce cercle vicieux.
Il serait salutaire que ces questions cruciales soit au-devant des débats politiques encours, et en vue des prochaines échéances électorales. Des solutions réfléchies valent mieux que la nature remplisse le vide qui s’annonce. Cependant, le souci est qu’aucun des partis politiques au Sénégal n’est structuré pour promouvoir le débat démocratique.Ils ont tous,sans exception, des organisations centralisées et de type stalinien où un gourou qui attend que ces idées et choix soient toujours validés. De tels partis peuvent-ils imaginer une République démocratique aux institutions équilibrées ?
Au-delà des choix de régimes de type présidentiel ou parlementaire, un model qui permette au parlement d’exercer la souveraineté du peuple peut-être trouvé.