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28 novembre 2024
Opinions
PAR Mohamed Bazoum
J'AI ÉTÉ PRIS EN OTAGE
Le Niger est le dernier bastion du respect des droits de l'homme au milieu de mouvements autoritaires. Si cette tentative de coup d'État est une tragédie pour les Nigériens, son succès aurait des conséquences dévastatrices bien au-delà de nos frontières
J'écris ceci en tant qu'otage. Le Niger est attaqué par une junte militaire qui tente de renverser notre démocratie, et je ne suis que l'un des centaines de citoyens qui ont été emprisonnés arbitrairement et illégalement. Ce coup d'État, lancé contre mon gouvernement par une faction militaire le 26 juillet, n'a aucune justification. Si elle réussit, elle aura des conséquences dévastatrices pour notre pays, notre région et le monde entier.
Notre gouvernement est arrivé au pouvoir grâce à des élections démocratiques en 2021. Toute tentative visant à renverser un gouvernement légitime doit être combattue, et nous apprécions les condamnations fermes et sans équivoque de cet effort cynique visant à saper les progrès remarquables réalisés par le Niger dans le cadre de la démocratie. Les États-Unis, les Unions africaine et européenne et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont affirmé haut et fort : ce coup d'État doit cesser et la junte doit libérer tous ceux qu'ils ont illégalement arrêtés.
Les comploteurs du coup d'État prétendent à tort qu'ils ont agi pour protéger la sécurité du Niger. Ils prétendent que notre guerre contre les terroristes djihadistes échoue et que ma gouvernance économique et sociale, y compris les partenariats avec les États-Unis et l'Europe, a nui à notre pays.
En fait, la situation sécuritaire du Niger s'est considérablement améliorée, facilitée par les partenariats auxquels la junte s'oppose. L'aide étrangère constitue 40 pour cent de notre budget national, mais elle ne sera pas délivré si le coup d'État réussit.
Au sud, où nous faisons face au groupe terroriste Boko Haram, il n'y a presque pas eu d'attaques depuis deux ans, et les réfugiés retournent dans leurs villages. Pour témoigner de cette réalité, nos partenaires, dont l'Agence américaine pour le développement international, passent de l'aide humanitaire à des initiatives de développement telles que la construction d'énergies durables, l'amélioration de la productivité agricole et l'éducation de la prochaine génération de dirigeants nigériens.
Le nord et l'ouest du pays n'ont pas non plus subi d'attaques majeures depuis que j'ai pris mes fonctions en 2021. Grâce au soutien de nos alliés et à la formation de nos partenaires, y compris la Garde nationale de l'Indiana, le Niger est aujourd'hui le plus sûr qu'il ait été au cours des 15 dernières années.
Notamment, la situation sécuritaire du Niger est nettement meilleure que celle de nos voisins, le Mali et le Burkina Faso, dont les gouvernements, tous deux installés par des prises de pouvoir militaires, soutenir le coup d'État illégal. Plutôt que de répondre aux préoccupations de sécurité en renforçant leurs propres capacités, ils emploient des mercenaires russes criminels tels que le Groupe Wagner au détriment des droits et de la dignité de leur peuple.
Mon gouvernement a également réussi en matière de gouvernance économique et sociale. Après une lente reprise du covid-19 en 2021, notre taux de croissance par habitant plus que triplé à 7,4 pour cent l'an dernier.
2022 a été la première année du Niger sans un seul jour d'école perdu par des grèves d'enseignants ou d'étudiants. Les travailleurs ne se sont pas mis en grève dans un secteur important, et mon administration a signé des accords historiques avec les syndicats pour créer un environnement de travail plus sûr et plus stable à travers le pays.
Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre cet élan. Reconnaissant la menace que la chute potentielle du Niger fait peser sur la région, nos voisins de la CEDEAO ont annoncé des sanctions sans précédent, y compris une interdiction des exportations et des importations de pétrole, et une suspension des transactions financières transfrontalières.
Ces mesures montrent déjà à quoi ressemblerait un avenir sous une junte autocratique sans vision ni alliés fiables. Le prix du riz a augmenté de 40 pour cent entre dimanche et mardi, et certains quartiers ont commencé à signaler des pénuries de biens et d'électricité.
Dans la région agitée du Sahel en Afrique, le Niger est le dernier bastion du respect des droits de l'homme au milieu des mouvements autoritaires qui ont pris le pas sur certains de nos voisins. Si cette tentative de coup d'État est une tragédie pour les Nigériens, son succès aurait des conséquences dévastatrices bien au-delà de nos frontières.
Avec une invitation ouverte des comploteurs de coup d’État et de leurs alliés régionaux, toute la région centrale du Sahel pourrait tomber sous l’influence russe via le groupe Wagner, dont le terrorisme brutal a été mis en évidence en Ukraine.
Boko Haram et d'autres mouvements terroristes profiteront certainement de l'instabilité du Niger, en utilisant notre pays comme un terrain d'étape pour attaquer les pays voisins et saper la paix, la sécurité et la liberté dans le monde. Ils intensifieront leurs efforts pour cibler nos jeunes avec un endoctrinement anti-occidental haineux, les montant contre les partenaires mêmes qui nous aident à bâtir un avenir plus porteur d'espoir.
À l'heure où nous en avons besoin, j'appelle le gouvernement américain et toute la communauté internationale à nous aider à rétablir notre ordre constitutionnel. Lutter pour nos valeurs communes, y compris le pluralisme démocratique et le respect de l'État de droit, est le seul moyen de progresser durablement dans la lutte contre la pauvreté et le terrorisme. Le peuple nigérien n'oubliera jamais votre soutien en ce moment charnière de notre histoire.
Mohamed Bazoum EST président de la République du Niger.
par Ciré Clédor Ly
DICTATURE SANS SANG ET LARMES
La loi sénégalaise assimilée à un manteau d’arlequin avec des tailleurs professionnels narquois est devenue une mutante qui menace la sécurité juridique et la sûreté des personnes. Sonko est devenu officiellement un détenu politique de l’Etat du Sénégal
Le lundi 31 juillet 2023, la démocratie sénégalaise a encore reçu dans ses entrailles, un coup de poignard très profond qui participe de la violence d’Etat et du reniement d’une option sacrée.
Ousmane Sonko a été inculpé par le doyen des juges d’instruction sur la demande du Procureur de la République de Dakar, d’une kyrielle d’infractions qui font sourire ceux qui en ont encore l’envie et révolter l’esprit de ceux qui ne peuvent digérer que leur intelligence soit titillée et insultée.
A en couper le souffle, Ousmane Sonko - qui a été enlevé devant sa famille sous le prétexte d’avoir volé un portable avec violence par commission d’un délit dit flagrant au préjudice d’une femme gendarme de son Etat - a été conduit manu militari dans l’enceinte électrifiée du Tribunal de Dakar où les policiers ont bouclé précipitamment l’enquête, pour transmettre le dossier au Procureur de la République aux aguets, sous les préventions non plus de vol avec violence, mais - retenez vos souffles - de vol commis en réunion avec violence (1), association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (2), diffusion de fausses nouvelles (3), mise en danger de la vie d’autrui (4), financement du terrorisme (5), provocation directe à un attroupement armé (6), provocation directe à un attroupement non armé par discours proférés publiquement-soit par écrits où imprimés-affiches où distribués (7), complicité d’homicide volontaire par instigation et provocation (8), actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles politiques graves (9), blanchiment de capitaux et financement du terrorisme (9), attentat dont le but aura été soit de détruire ou changer le régime constitutionnel - soit de troubler par des moyens illégaux le fonctionnement régulier des autorités établies par la constitution-soit d’obtenir par des moyens illégaux le changement des dites autorités - soit d’exciter les citoyens où habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat - soit à porter atteinte à l’intégrité du territoire national (punis de la réclusion criminelle à perpétuité, article 72 du du code pénal) (10) et commission d’actes terroristes (article 279-1 du code pénal punis de la réclusion criminelle à perpétuité) (11), homicide ou blessures involontaires sous le visa de l’article 307 du code pénal (12).
L’opinion publique nationale et internationale ainsi que les institutions et organisations internationales sont informées pour qu’elles soient à même de comprendre que le système à atteint ses limites.
La loi sénégalaise assimilée à un manteau d’arlequin avec des tailleurs professionnels narquois est devenue une mutante qui menace la sécurité juridique et la sûreté des personnes.
Ainsi, de mon avis souverain, l'opposant politique le plus persécuté et brimé dans l’histoire politique du Sénégal - Ousmane Sonko - est devenu officiellement un détenu politique de l’Etat du Sénégal et c’est le choix d’un réquisitoire, l’index des infractions choisies et la dissolution de son parti politique qui lui offrent ce statut.
Notre police - qui est la meilleure en Afrique et la plus douée en qualifications juridiques des faits - était de mon avis, si pressée, qu’elle a commis plusieurs erreurs de procédure et mis à rude épreuve les droits de la défense et le droit à un procès équitable.
Le réquisitoire implacable du Procureur n’avait aucune raison de retarder la transmission du dossier à un juge qui décerna un mandat de dépôt.
Le corps d’Ousmane Sonko a été emprisonné, mais son esprit et son âme féconds et virils, demeurent libres et continuent de cristalliser des aspirations.
Dans les démocraties, le pouvoir peut et doit arrêter le pouvoir déviant ; et c’est parce que chaque pouvoir assume pleinement ses responsabilités et son indépendance qu’il se crée un équilibre permettant de bâtir un État de Droit qui garantit et protège la sûreté des personnes ainsi que les droits humains dans tous ses éclats, la soumission de l’autorité et de l’État au Droit.
La fracture est très profonde et l’escalade politique avec la dissolution d’un parti au Sénégal, l’emprisonnement des élites de ce parti et la traque des hommes ainsi que de toute voix dissidente, 66 ans après les indépendances, ferme une page d’Histoire et en ouvre une nouvelle.
La déception est certes très amère, mais l’Histoire qui marquera les esprits sera pour le pays - celle qui sera contée à partir du 31 juillet - premier jour de l’an et le début d’un crépuscule non pas d’un bagnard, mais de ceux qui font claquer les chaînes et pensent posséder le pouvoir divin.
Une dictature non sanglante et sans larmes est inconnue des livres d’Histoire et de géographie. Mais des livres d’Histoire et de géographie rappellent à l’humanité la décadence des dictatures.
Il me semble que la sagesse ait déserté la République, où elle est devenue aphone et orpheline.
L’abrogation du décret dont l’exécution a précédé la naissance est une mesure de salubrité publique inconditionnelle pour que le citoyen puisse revendiquer son appartenance à une société démocratique et à un État de droit.
Le kairos est toujours à portée de mains et il n’est pas encore trop tard de le convoquer car c’est en lui que se trouve la solution, la sagesse.
Maître Ciré Clédor Ly est avocat, membre du Collectif de la défense d’Ousmane Sonko.
Par Vieux SAVANÉ
NOIR.E. DE…
«Xol bou gnoul», «caisse noire», «journée noire», «pain noir», « idée noire», «noir» tout court. Le noir est clairement enfermé dans l’amertume, le ressentiment, le désastre, le malheur.
«Xol bou gnoul», «caisse noire», «journée noire», «pain noir», « idée noire», «noir» tout court. Le noir est clairement enfermé dans l’amertume, le ressentiment, le désastre, le malheur. Parce qu’elles s’inscrivent dans normalités bien ancrées, ces caractérisations qui s’expriment à travers des stigmatisations provenant des sujets concernés et autres, méritent d’être déconstruites.
D’autant plus qu’elles n’épargnent même pas certaines élites civiles ou politiques. L’on a même entendu un leader de l’opposition sénégalaise, en l’occurrence Ousmane Sonko, président de Pastef-Les Patriotes, s’en prendre à un de ses contradicteurs en des mots qui interrogent. « Madiambal ment jusqu’à se carboniser. Il est tout noir à cause de ses mensonges », avait-il indiqué dans une de leurs passes d’armes. Il moquait ainsi la noirceur d’ébène du journaliste-chroniqueur qui certainement est à ses yeux plus que cela, un adversaire à abattre. Et précisément, parce qu’avec un adversaire, tous les coups sont permis, ces derniers en disent beaucoup plus sur la personne qui les distribue. A savoir si elle sait se tenir, si elle est bien éduquée, si tout simplement elle a un code de conduite.
Il reste que le noir n’est pas engageant puisque recouvert de préjugés et de représentations tenaces qui l’abîment dans une obscurité totale. Dans « La Condition noire (Editions Calman-Lévy. Avril 2008) », un ouvrage de référence, Pap Ndiaye, tout récent ancien ministre de l’éducation de France, a retracé la longue odyssée de la couleur noire à travers l’histoire. On y apprend que « la noirceur a fait l’objet de constructions religieuses, philosophiques, anthropologiques, physiologiques, médicales, environnementales, artistiques, destinées à en démontrer le caractère inférieur, néfaste, dangereux ou repoussant. » Il y démontre surtout que, « Dans le cadre de leur expansion coloniale, les Européens ont inventé ce qu’être noir signifiait aux époques moderne et contemporaine ». De même, « Par contraste, la blancheur représentait un indice de normalité et d’universalité ». Aussi, a-t-elle « servi de critère de civilisation ».
Un autre auteur, Tidiane Ndiaye, s’intéressant particulièrement au monde arabe, relève dans son livre, « Le génocide voilé. Editions Gallimard, 2008 », que : « l’importation d’esclaves noirs sur une grande échelle modifiera l’attitude des Arabo- Musulmans envers les hommes à la peau sombre ». C’est pourquoi, « à partir du moment où l’Afrique subsaharienne devint la principale zone pourvoyeuse d’esclaves de la traite orientale, l’homme noir fut synonyme de servitude (…) ». Il souligne ainsi que « l’effet le plus néfaste de l’esclavage dans le monde arabo-musulman-question pourtant largement débattue ailleurs-est la persistance du mythe de l’infériorité liée à la couleur noire. » A ses yeux, cela « explique, au moins en partie, le racisme et le mépris dont les Noirs sont encore accablés dans ces sociétés. » On raconte d’ailleurs que lorsque la Bad (Banque africaine de Développement) a été relocalisée temporairement à Tunis, de 2003 à 2014, suite au déclenchement de la guerre civile ivoirienne née des troubles générés par le coup d’Etat manqué de septembre 2002, il s’est trouvé de nombreux Tunisiens pour découvrir et s’étonner que des Noirs conduisent des « Mercedes ». Une anecdote qui en dit sur la toxicité des préjugés.
Au-delà de ces schèmes de construction, il demeure que le regard porté sur la couleur de peau, par soi et par les autres, dépend des performances exhibées sur la scène du monde. Il suffit pour s’en convaincre, de voir comment, alors qu’elle était pendant longtemps méprisée, enfermée dans la pauvreté la plus crasse, écrasée par la malnutrition, le chômage et le défi d’une population nombreuse, le regard porté sur la Chine d’aujourd’hui, de même que celui des Chinois sur eux-mêmes, a complètement changé. Voilà un pays qui a su « compter sur ses propres forces », se soustraire du joug de l’impérialisme américain, transformer son environnement, maîtriser les problèmes de malnutrition, tout en se payant le luxe de disputer le rang de première puissance mondiale avec les pays occidentaux.
Une situation, malheureusement, aux antipodes de ce qui a cours dans nombre de pays du continent africain à qui on voudrait faire croire qu’ils sont plombés par la « malédiction de Cham* ».
Et pourtant le continent regorge de richesses de toutes sortes, présentant par endroits le visage de ce que les géographes ont appelé des « scandales géologiques », avec des richesses minières non exploitées, si ce n’est celui d’une merveille écologique, avec une faune et une flore à nulle autre pareille.
Aussi, ce qu’il s’est donc passé en Tunisie, au-delà de la dénonciation de l’inqualifiable, pose l’intérêt d’une introspection. Il s’avère pour l’essentiel, que les indépendances n’ont pas apporté les ruptures attendues mais ont plutôt grandement comprimé les espérances, obligeant beaucoup d’enfants d’Afrique à rêver d’un ailleurs plus clément. En faire le constat n’est pas la manifestation d’une haine de soi mais plutôt l’expression d’une lucidité intransigeante.
Il reste à matérialiser les slogans scandés un peu partout, à savoir qu’il est venu « le Temps de l’Afrique ». Le continent africain qui recèle de richesses de toutes sortes a le devoir de changer le regard souvent négatif et méprisant porté sur lui, en mettant en place des institutions fortes qui puissent garantir une justice indépendante, impulser des politiques de bonne gouvernance, imprimer un leadership véritable. Sans nul doute , « si le continent avait vaincu ses problèmes fondamentaux », il serait devenu beaucoup plus attractif pour ses enfants et pour le reste du monde.
Selon le récit biblique, la descendance de Cham, ancêtre des Noirs, aurait été maudite par Noé.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
QUI POUR SAUVER LA SOLDATE PRESSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Pape Alé Niang nous lance le courage de la conviction. Il nous dit nos renoncements, notre déshumanisation. Il jette le poids de son micro, de sa caméra, sur nos échines courbées
On dit que la première victime de la guerre, c’est la vérité. De la même manière, on peut aussi dire que la presse fait partie des premières victimes des démocraties en voie de dépouillement de leurs attributs et autres parures, dont la liberté pour les citoyens d’être informés des actes et activités de leurs dirigeants. La presse est la mamelle nourricière de ce droit. Et les journalistes, les vecteurs par qui ce droit s’exprime. Mais il faut le dire pour le désespérer, la presse dans ce pays, se couche de plus en plus, et les journalistes qui refusent cette posture verticale paient le prix de leur indocilité. L’affaire Pape Alé Niang (PAN) en est l’illustration tragi-comique. Ainsi que les assauts fréquents contre le Groupe de presse Walftv.
Il faut sans doute se rappeler le long chemin parcouru par la presse, ses précurseurs, ses alliances fragiles, parce que conjoncturelles. On l’oublie : ce n’est pas que l’État qui n’a pas d’amis ; les politiciens aussi. Amis et courtisans dans l’opposition, les (certains pour être juste) politiciens changent de peau, de relations, d’amitiés, comme le caméléon sur son arbre esseulé, ou face à l’adversité. Si pour le caméléon, c’est une attitude de défense par le camouflage, le politicien parvenu à « bon port » endosse l’habit-carapace de l’État sans amis (sauf ceux qu’il soumet) et père fouettard d’une brutalité sans état d’âme.
Si on jette un coup d’œil dans le rétroviseur de la « démocratie » sénégalaise, on note que les luttes pour l’avènement d’une presse libre, plurielle, coïncident très exactement avec celles pour l’instauration d’une démocratie non censitaire, non sélective, réduite à des courants politiques de la tête du président-poète Senghor. On notera aussi (et les archives sont là) que c’est la période des luttes pour l’émergence (tiens, tiens) de syndicats autonomes (les composantes de l’UNSAS, UDEN ET CSA, le SYNPICS etc.). C’est cette conjonction des luttes pour, tout compte fait, l’avènement d’ un seul objectif : le droit de la société sénégalaise dans ses différents segments à un élément vital : la respiration démocratique. Autrement dit, la fin des camisoles de force : parti unique, syndicat unique, gouvernement à vie…
Ces combats communs pour des objectifs convergents ont scellé des alliances multiples et multiformes, mais aussi des malentendus qui feront jour après la première alternance en l’an 2000. Ces malentendus sont plus le fait des nouveaux gouvernants qui ont pensé à tort qu’ils avaient à travers la presse des qu’amis à vie ou du moins des complices consentants. Et la presse s’est vue plus belle qu’elle ne l’était (elle ne l’est toujours pas).
À savoir, acteur de l’alternance, donc ayant aussi droit au « butin », et devait faire partie du partage. Mais comme nous l’a appris un homme politique sénégalais (qui sait ce qu’il dit), c’est au moment du partage du butin que ça tourne mal entre les bandits (les voleurs) et se comportent comme de vulgaires cow-boys en sortant l’artillerie lourde.
Mais contre cette guerre pour la bamboula, il y a ces « justiciers » (les somones) armés d’une foi quasi sacerdotale en leur métier, en la justice, en leur devoir vis-à-vis de la société, des citoyens qui refusent de se coucher en échange d’os (les restes) issus de la table des nouveaux prédateurs. Et la presse se coucha pour diverses raisons : la corruption et (ou) la peur. On fabrique alors des laudateurs « volontaires supplétifs », une sorte d’armée mexicaine composée de mercenaires. Ils sont un pilier important et quasi nécessaire à un pouvoir dont la crédibilité s’effrite chaque jour. Tout pouvoir a besoin de mercenaires de la plume notamment. Il y a les girouettes instables qui valsent comme l’eau dans une pirogue sans direction. Il y a aussi ceux (et celles) qui résistent à leur manière par un silence étouffant ou une autocensure honteuse, mais comme bouée de survie. Qui peut leur en vouloir quand on voit le rythme avec lequel nos prisons se remplissent ; quand l’indifférence face à l’effritement des libertés, semble devenir le comportement le mieux partagé, le refuge des survivants. Il faudrait peut-être ne pas trop en vouloir à ceux qui essaient de survivre ainsi.
PAN ! Ce fragile bonhomme physique nous lance à la gueule le courage de la conviction. Il nous dit nos renoncements, nos reniements, notre déshumanisation. Il jette le poids de son micro, sa caméra, son clavier sur nos échines courbées. En attendant qu’on l’y rejoigne ou qu’il nous quitte (et la profession avec) avec un grand doigt d’honneur pour nos silences honteux. Salut le survivant-résistant. Et pour ce que cela vaut de là où tu es, malade, me dit-on : je ne t’oublie pas. Et quoi qu’il advienne, tu fais (feras) partie de la longue liste des martyrs des libertés. De la liberté.
Pr Meïssa Babou
QUE LE PRESIDENT MACKY SALL NOUS PRENNE POUR DES DEMEURES…
Obnubilé jusqu’au stress par les événements du mois de mars 2021 et juin 2023, notre presi peine à réaliser et à accepter la débandade de ses amis politiques donc sa défaite.
Que le président Macky nous prenne pour des demeurés c’est son problème. Mais qu’il nous prenne pour des idiots, Il se trompe lourdement, car toute sa stratégie de vengeance est cousue de fil blanc. Obnubilé jusqu’au stress par les événements du mois de mars 2021 et juin 2023, notre presi peine à réaliser et à accepter la débandade de ses amis politiques donc sa défaite. Malgré les consignes de notre khalif général Serigne Mountakha qui l’a sauvé d’un naufrage certain, M.le président comme aigri et très affecté, ne pense qu’à sa revanche. Il ne digère plus le fait de continuer de ruminer son échec avec ses moyens colossaux. En effet, après avoir équipé l’armée et la police, il croyait investir pour faire peur afin de mieux assouvir son propre peuple comme dans les anciennes dictatures.
Cette nouvelle loi qui assimile manifestants et terroristes, est d’une nullité effarante. Que les administrateurs judiciaires ne comprennent pas le sens des mots et leur implication socio-économique est un signe d’un affaissement dramatique de cette gouvernance. L’heure est grave ! Cette agression contre le PASTEF et son leader Ousmane Sonko nous interpelle tous. Le combat pour préserver ce pays dépasse les supposés détournements révélés par les organes de contrôle, mais comprend cette démocratie qu’ils sont entrain de dépecer.
Nous devons nous battre pour préserver nos acquis démocratiques face à des personnes qui ne sont mues que par leurs intérêts de groupes. Le combat sera forcément épique contre les gens du système. Marabouts, griots et hauts fonctionnaires, s’agrippent à des avantages financiers qui frisent la corruption et qu’ils défendront à tout prix « tok mouy dokh «. Mais la jeunesse consciente ou conscientisée est prête à mettre fin à cette bamboula au prix de leur vie pour espérer un avenir meilleur chez eux et non au-delà des frontières. Seule, la lutte libère.
Pr Meïssa Babou/UCAD
par Thierno Alassane Sall
AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD
Que les deux morts et les autres victimes de l'attentat du bus de la ligne 65 n'aient pas provoqué la vague de stupéfaction et de réprobation qu'un tel acte eût suscité en d'autres temps, en dit long sur l'évolution de nos mœurs
Que les deux morts et les autres victimes de l'attentat du bus de la ligne 65 n'aient pas provoqué la vague de stupéfaction et de réprobation qu'un tel acte eût suscité en d'autres temps, en dit long sur l'évolution de nos mœurs. Au contraire, ce qui important aux yeux de certains, c'est de désigner des boucs émissaires, dans une course à la manipulation qui oppose deux camps dans un combat désormais fatal.
Ce contexte seul peut donner du crédit à la thèse du chauffeur qui serait un éventuel suspect. Quoi de plus facile à établir que ledit chauffeur exerce régulièrement ou non sur la ligne 65 qui dispose de deux terminus avec des personnels (chauffeurs et receveurs) régulièrement enregistrés ?
Si de telles rumeurs ont pu avoir cours, au point de supplanter toute autre hypothèse, c'est bien parce que des services officiels ont été pris en flagrant délit de manipulations grossières, tendant à faire croire à l'opinion, la présence de vrais faux nervis, révélée par la presse nationale et internationale, lors des manifestations des 1er au 3 juin derniers.
De plus, l'incapacité des services à arrêter à date les auteurs des incendies de bus, les domiciles privés, les médias privés... depuis deux ans, crée un vide propice à toutes les manipulations.
Plus que jamais, ce pays a besoin d'une presse libre, d'organisations de la société civile indépendantes, d'intellectuels qui exercent leur esprit critique et libre. Car c'est déjà le crépuscule... et devant nous, une longue nuit noire et sanglante si les forces du progrès se laissent dompter par la peur.
Par Vieux SAVANÉ
DU TERRORISME
A l’évidence ce « pays va mal » comme dirait le chanteur. La violence, la désobéissance civile, la défiance des institutions se transforment ainsi en de puissants leviers de fascination qui magnétisent la jeunesse. Et cela ne date pas d’hier
Ces derniers jours, suite à l’emprisonnement de Ousmane Sonko et la dissolution de son parti, Pastef-Les patriotes, des manifestations sporadiques secouent par endroits la ville de Dakar. Mardi dernier, au niveau de Yarakh, un bus Tata pour le transport en commun, a été immobilisé par des personnes encagoulées qui y ont jeté des cocktails Molotov. Deux personnes mortes calcinées. Le bus consumé. Quelques blessés graves. Ces hommes, ces femmes et ces enfants qui étaient tranquillement installés dans leur bus de transport en commun avait quitté leurs familles dans la journée, sans savoir pour certains d’entre eux, qu’ils ne les reverront plus. Et voilà qu’on entend poindre une polémique sur le déroulé des faits. D’aucuns remettant en cause le point de vue du chauffeur du bus calciné en affirmant qu’il n’y aurait pas 7 personnes mais deux. On parle complot. Triste mode. Polémique absolument inopportune et dérisoire sauf pour les besoins d’une enquête qui aura la charge de tout vérifier minutieusement dans le but d’identifier les responsables et de les remettre entre les mains de la justice. En dehors de tout cela, la seule information avérée est qu’un bus a été incendié avec des cocktails Molotov, qu’il y a deux morts et des blessés. Que toutes ces personnes avaient tranquillement quitté leurs domiciles et ont été victimes d’une action qui ne les concernaient pas. Ni pistées, ni traquées, elles n’étaient pas des cibles. Elles sont des victimes d’une action aveugle qui assoit sa stratégie sur le fait de tuer, de semer le désordre et le chaos. Et cela s’appelle terrorisme. C’est la traduction tragique de la violence aveugle qui a cours en ce moment au Sénégal bousculant de plus en plus la culture protestataire des années antérieures, basée fondamentalement sur le débat d’idées et sur l’engagement politique. On en est arrivé à une situation où l’on a l’impression de voir des gens dopées par on ne sait quel breuvage, défiant l’Etat en veux-tu en voilà, jusqu’à laisser penser par moment que ce dernier rempart était pétrifié par l’audace du camp d’en face, ne sachant que faire, la peur au ventre. A l’évidence ce « pays va mal » comme dirait le chanteur. Aux feux rouges, les deux roues passent au nez et à la barbe des policiers; on s’insulte, on s’invective, on est adepte de la vendetta. La violence, la désobéissance civile, la défiance des institutions se transforment ainsi en de puissants leviers de fascination qui magnétisent un pan important de la jeunesse. Et cela ne date pas d’hier.
ALEX ET INO
Qui ne se souvient de Alassane Sy, alias « Alex », et de Abatalib Samb, alias « Ino » (diminutif d’Innocent) ? Spécialistes dans le braquage de stations-services, le vol de voitures, les cambriolages et hold-up, « Alex » et « Ino » étaient « les stars » du grand banditisme de la fin des années 1990. Même pas Robins des bois, genre Yaadikone, qui en pinçaient un peu pour les petites gens, tout à leurs brigandages, ils étaient cependant adulés, « héroïsés » et tenaient en haleine l’opinion qui ne cachait pas la sympathie qu’elle nourrissait à leur endroit. Fascinés par leur bagout, leur défiance de l’ordre et surtout leur insolence déstabilisatrice, beaucoup de jeunes s’identifiaient ainsi à ce duo infernal qui semblait prendre du plaisir à défier l’Etat et à le tourner en bourrique. A travers « Ino » notamment qui, même menotté et encadré par des gendarmes, suite à une arrestation, faisait un « V »de la victoire illuminé par un sourire narquois. Plus près de nous « Boy Djine » qui était devenu une vedette de par ses vols et ces multiples évasions de prison.
Ce qu’il s’est passé mardi, avec ces cocktails Molotov jetés dans un bus de transport en commun est bien la preuve de l’approfondissement du processus d’ensauvagement de la société sénégalaise. Il nous dit que l’heure est grave et qu’il urge de prendre des mesures hardies pour garantir le vivre-ensemble. D’autant que le malaise jeune est là pressant et continue de s’exprimer encore à travers ces échappées à hauts risques par voie de pirogue, en quête d’eldorado. Qu’importe les embarcations qui échouent, les gens qui meurent en mer ou s’enlisent dans le sable brûlant du désert, car il en est toujours pour croire en leurs bonnes étoiles. Un avenir qui les attend, là-bas, dans un ailleurs prometteur, loin de chez de chez eux qui leur bouche tout horizon.
A l’évidence, ce qu’il se passe aujourd‘hui impose de revenir aux fondamentaux. Un Etat fort et impartial, respectueux des institutions, garant de la protection des personnes et des biens.
Par Rolland DIAGNE
MACKY/APR/BBY A LA RECHERCHE DU CHAOS POUR LE «TOUT SAUF SONKO» ET UN NOUVEAU «WAX WAXEET»
L’arrestation du candidat gagnant à coup sûr de l’élection présidentielle de février 2024 lance la 2ème mi-temps du combat contre la décision autocratique de Macky Sall de «faire chuter O. Sonko dans sa chute » après sa capitulation sur la 3ème candidatur
L’arrestation du candidat gagnant à coup sûr de l’élection présidentielle de février2024 lance la seconde mi-temps du combat contre la décision autocratique de Macky Sall de «faire chuter O. Sonko dans sa chute » après sa capitulation sur la troisième candidature anticonstitutionnelle.
Ubuesque en effet cette accusation de « vol de portable » d’autant plus que Sonko pouvait tout simplement par l’humour faire exercer son droit légal à la protection de son image en promettant au policier chargé de le filmer contre son gré une nomination comme photographe officiel du futur président.
Grotesque cet alignement d’accusations aussi farfelues que :
- « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » pour quelqu’un qui appelle ouvertement le MFDC et sa branche armée à «déposer les armes » même si cela reste inefficace ;
- « association de malfaiteurs » alors que tout le monde a vu les nervis tueurs côtoyer les FDS du régime de Macky/APR/BBY ;
- « complot contre l’autorité de l’Etat » pour un électeur éligible dont le seul « crime » est de candidater à l’élection présidentielle ;
- « actes et manœuvre à compromettre la sécurité publique » alors que tout le monde sait que l’autocratie passe son temps à enfreindre illégalement tous ses droits citoyens en gazant ces déplacements populaires, en interdisant ses meetings, en refusant ses plaintes fondées et ceux des centaines de prisonniers politiques qui croupissent arbitrairement en prison ;
- « atteinte à la sûreté de l’État » lequel est aujourd’hui malmené au su et vu de tous par les pratiques hors la loi du régime finissant de Macky/APR/BBY ;
- « appel à l’insurrection » pour contourner le droit à la résistance conféré au peuple, aux citoyens quand l’État lui-même ne respecte plus ses propres lois.
Manifestement l’emballement tyrannique à mettre sur le dos du candidat O. Sonko tous ces « péchés d’Israël » est un aveu que les procès et verdicts précédents ne suffisent pas à l’empêcher d’être candidat. Il faut inventer sur le mode fasciste bien connu « plus le mensonge est gros, plus il passe » sauf que là c’est tellement colossal que personne n’est dupe.
Le régime libéral néo colonial signe ainsi la fin de la posture d’apaisement que l’autocratie affichait par sa renonciation officielle à la troisième candidature qui avait créé un relatif espoir en une élection présidentielle 2024 apaisée. Le pays attendait de lui comme suite la libération de tous les prisonniers politiques, « l’inclusion » de tous les candidats en dehors de lui et l’organisation consensuelle transparente de la présidentielle de février 2024.
Mais c’est sans compter avec ce désir atavique d’être dans la course présidentielle de Macky Sall qu’il a exprimée sous forme d’oxymore d’une girouette au gré du vent ainsi : «La seule raison pour laquelle j’aurais pu me représenter, c’est si le pays avait été confronté à une menace sérieuse pour sa stabilité. Mais cette menace n’est pas arrivée ».
Et comme il n’y a pas de « menace à la stabilité », cette arrestation ne ressemble-t-elle pas, tout comme l’interdiction de l’investiture, tous les interdits liberticides, les barricades au domicile, les emprisonnements à la pelle, à une stratégie perfide pour créer le chaos afin de pouvoir en revenir au « ma waxon waxeet » de son illustre mentor père du libéralisme néocolonial national.
Macky Sall cherche manifestement à renoncer à sa renonciation tactique parce que lui-même ne conçoit aucune succession ni dans son propre parti, ni dans sa coalition de benêts oui oui, ni dans l’opposition « dialoguiste » à fortiori dans l’opposition patriotique.
Dans ces conditions de menace permanente pour l’État de droit et la paix dans le pays que constitue le régime finissant de Macky/APR/BBY, la solution est entre les mains du peuple.
En ce qui concerne le camp patriotique et tenant compte de ce que le peuple est encore prêt à endurer pour stopper les plans de l’autocratie, il appartient à O. Sonko, même dans les liens de la détention arbitraire actuelle dont il faut exiger la fin immédiate, de faire en sorte que le projet soit au rendez-vous de la présidentielle 2024 pour mettre le pays sur les rails du respect de l’État de droit, de la libération de tous les détenus politiques, de la fin de l’impunité de la mal-gouvernance et de la renégociation des contrats léonins pour rétablir la souveraineté du peuple sur ses ressources naturelles. C’est la base minimale d’une transition dans un Sénégal où « le nouveau peine à émerger, l’ancien à céder la place », nous mettant dans un « clair-obscur peuplé de monstres » que le peuple finira bien par vaincre.
Par Me Wagane Faye
LA PIROGUE SENEGAL TANGUE, SA JUSTICE Y EST POUR QUELQUE CHOSE
« la Justice est à terre à cause des manipulations du pouvoir », ses propos sont de Monsieur Cheikh Aliou BEYE député-maire de Diamaguène-Sicap-Mbao, à la tribune de l’Assemblée Nationale le 20 juillet 2023,
A la tribune de l’Assemblée Nationale le 20 juillet 2023, le député-maire de Diamaguène-Sicap-Mbao, Monsieur Cheikh Aliou BEYE a fait entendre au Ministre de la Justice, des propos qui ne ragaillardissent pas un ministre de la justice. Entre autres, ces propos étaient : « la Justice est à terre à cause des manipulations du pouvoir ». Certainement les députés qui avaient entendu cette sortie de leur collègue avaient dû se dire qu’il leur « avait marché sur la langue »
Dire que le service public de la justice de notre pays va très mal, est une vérité de La palisse. Sans doute qu’en parlant de Justice à terre, le député Cheikh Aliou BEYE avait en tête les procès comme ceux contre Ousmane SONKO, et Khalifa Sall qui provoquent sans doute l’ébahissement, même chez les tant soit peu initiés en droit pénal et en procédure pénale.
Qu’on en juge par le traitement qu’ensemble, vraisemblablement dans une confidentialité absolue, des juridictions et des organes du ministère de la justice auraient réservé à ce que de plus en plus on appelle les « cas Ousmane SONKO » ; en référence aux procès en défense de celui-ci contre, d’une part Madame Adji SARR et d’autre part, Monsieur Mame Mbaye NIANG, membre du gouvernement, sans parler du procès de Khalifa Ababacar Sall et d’autres encore.
Des mauvaises langues vont même jusqu’à dire que les délibérations pour les prises de décision dans les affaires dites « signalées » ne se font plus entre magistrats exclusivement. Si ceux-ci s’y complaisent, la justice ne peut qu’être effectivement à terre.
Et dire que la condamnation du prévenu par ce jugement qui n’était pas sans reproche au regard de son dispositif pénal, a été vite revue à la hausse par un arrêt de la cour d’appel, vu comme pouvant rendre Ousmane SONKO inéligible, comme le voulent ceux qui ne souhaitent pas que ce dernier puisse être candidat aux présidentielles de Février 2024.
Ces procès ont de commun le fait d’avoir comme parties des hommes politiques, qui empêchent au pouvoir de dormir, n’ayant commis comme seul délit le fait de vouloir participer à des élections; ce pouvoir les tient à l’œil à tel point qu’on lui reproche de mettre sous le coude des affaires très graves, que rien n’empêche de pouvoir être jugées;
Apparemment le traitement de ces affaires qui requiert une priorité des priorités n’est pas le souci du gouvernement trop préoccupé par quelle solution en finir par les cas d’Ousmane SONKO, devenu une patate chaude entre ses mains dont-il ne sait que faire.
Même ceux, férus de politique, qui ne se laissent rien raconter, qui connaissent à peine des bribes en droit se marrent des procédures cousues maladroitement de fil blanc, comme les procédures précitées, contre Ousmane SONKO et autrefois Khalifa SALL.
Devant une telle situation grosse de risques, il est interdit de rêver, en se disant « ça va aller ». Ça n’ira nulle part, si certains qui ont une certaine influence continuent à croiser les bras, à se taire. Quant à ceux qui parlent avec la langue de bois, vaut mieux qu’ils se taisent. Il n’y a pas lieu d’avoir peur de parler, quitte à déplaire, si ça peut contribuer à mettre de l’ordre dans l’adversité politique qui risque de dépasser les bornes et embraser le pays tout entier. Pourquoi ne pas interpeller, l’ancien Président Abdou DIOUF, en l’invitant, pour une fois, à « regarder dans le rétroviseur » ? «Wax waxeet» oui, mais qui n’aurait rien à voir avec le wax waxeet qui est rentré dans les mœurs et pratiques de nos politiciens.
En tout cas dans le ring, on voit d’une part un Ousmane SONKO, manifestement sûr de lui, imbu de tous ses droits, « waxko té dée, sou fekeené Yalla rekka tax », pour être candidat et d’autre part le Président Macky SALL qui, même s’il n’est pas candidat, ne démord pas de son acharnement à ne pas voir le nom de Ousmane SONKO dans la liste des éligibles. Tous les risques que ces maudites élections présidentielles pourraient faire courir à notre pays se résument dans cette dualité SONKO-SALL sur le ring.
Puisque, comme disait l’autre, on ne meurt qu’une fois, il faut s’employer à obliger notre service public de la justice à s’acquitter correctement de ses obligations de veiller au respect des droits des citoyens par le pouvoir. Le meilleur garant de la paix dans une République n’est rien d’autre qu’une justice juste qui intervient toujours à bon escient, à temps et équitablement ; non une justice dont certains des magistrats n’auraient d’oreille que pour écouter les dictats du pouvoir et chercher à les exécuter, même en tordant le cou des textes.
On n’ose pas croire que son Excellence le Président Macky Sall a déjà oublié les péripéties qu’il a traversées jusqu’à arriver là où il est en ce moment. Tout le laisse croire, à en juger par tout le mal qu’il fait subir à ses opposants, dont le seul tort est d’exercer leur droit d’user des voies légales afin de parvenir à leur but, précisément en ce qui concerne Ousmane SONKO, vers le quel toutes les flèches du pouvoir sont braquées
La tentative du Président Macky SALL d’imposer sa candidature pour un troisième mandat n’ayant pas prospéré, il n’en démord pas de son autre tentative, celle de ne rien exclure pour empêcher à Ousmane SONKO d’être candidat aux futures présidentielles. Ayant en tête que le moyen le plus efficace pour que le candidat de son choix ait des chances de lui succéder, est d’éloigner du boulevard qui mène au Palais présidentiel un Ousmane SONKO. Même si ce n’est plus pour lui-même, il œuvre dans ce sens afin que le candidat de son choix trouve un boulevard sans encombre, qu’il emprunterait pour aller procéder avec lui à une passation de service.
Dans tout ça, est ce que la démocratie sénégalaise, autre fois tant chantée en Afrique, survivrait-elle aux traquenards inimaginables qu’entreprend en ce moment le pouvoir pour empêcher SONKO de pouvoir être recevable à croiser éventuellement le fer avec un adversaire que le Président SALL va choisir parmi les possibles de son entourage ?
Dans ces conditions de tamisage pour une liste de candidats, au choix du Chef de l’Exécutif, le député-maire de Diamagueune-Sicap-Mbao serait difficile à démentir, en ce qu’il avait dit à la Tribune de l’Assemblée Nationale que la Justice est à Terre. Mais reconnaissons que le souci du chef de l’Etat de procéder à un tamisage des candidatures peut être bénéfique pour un certain but.
Quand peut-on dire de la justice d’un pays qu’elle est à Terre ?
Quand, les jugements et les arrêts qui sont rendus, sont de moins en moins crédibles, quelle qu’en soit la cause. Il en découle que le mythe qui entoure la justice s’efface, et une bonne partie des agents que sont les magistrats risquent de perdre leur aura. A qui la faute ? A eux-mêmes d’abord, ensuite au conseil supérieur de la magistrature qui ne respecte plus les critères pour décider des attributions de charge aux uns et aux autres, ni les critères d’organisation des mouvements dans la magistrature. Le processus d’affectation des magistrats ne s’effectue maintenant sur aucune base constante et régulière, sur avis libre de tous les membres du conseil supérieur de la magistrature, dont on entend parler de moins en moins d’ailleurs, sauf pour souhaiter sa reforme où sa suppression une bonne fois pour toutes.
Bien sûr, ce n’est pas parce que la justice serait le corps de métier le plus vilipendé dans les marchés, les places publiques, les bornes fontaines publiques les cars de transports en commun et j’en passe, qu’il faut continuer à la laisser sombrer. La société ne sombrerait elle pas avec elle ? Il vaut mieux que tout le monde contribue sans relâche à sa bonification, en exigeant du pouvoir de cesser les règlements de compte avec certains d’entre eux, reprochables uniquement de leur jalousie pour leur liberté d’agir conformément aux règles qui régissent leur corps.
Il y a d’autres corps de métier dont on parle moins de la corruption, ce cancer qui gangrène les économies dans les Etats africains. Il s’agit d’autres corps de métier dans la fonction publique, et dans les professions libérales qu’il ne faudrait pas épargner. L’essentiel est d’éviter de mettre tout le monde dans le même sac, ici ou là. Malheureusement ou heureusement, ceux des avocats qui ont eu à occuper pour des clients dans certains pays d’Afrique ont dû constater que notre pays ne bat pas le record de la corruption en Afrique, ce qui n’est pas une raison pour ne pas mener une lutte féroce contre cette plaie.
Que notre justice soit à terre, disons que c’est dommage mais encore une fois il ne faut pas que tous les magistrats soient mis dans le même sac. Il y a plutôt lieu d’œuvrer pour que ceux qui y sont déjà installés en sortent. Il y va de l’intérêt de notre société en général, et, en particulier de la démocratie dans tout ce que nos gouvernants entreprennent.
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ACTE CRIMINEL À YARAKH, LE TÉMOIGNAGE POIGNANT DU CHAUFFEUR ABDOULAYE DIOP
Les circonstances tragiques de l’attaque du bus Tata racontées par le conducteur qui a miraculeusement survécu - Alors que certains luttaient pour sortir par les fenêtres brisées, d'autres se sont bousculés pour atteindre les portes
Dans un acte criminel choquant, deux personnes ont perdu la vie dans des circonstances tragiques après qu'un bus TATA de la ligne 65 a été attaqué par des individus encagoulés, qui ont utilisé un cocktail Molotov pour mettre le feu au véhicule. Le chauffeur du bus, Abdoulaye Diop, qui a miraculeusement survécu à l'attaque, a livré un récit poignant sur les événements dramatiques qui ont eu lieu ce jour-là.
Le drame s'est déroulé alors que le bus TATA effectuait son trajet entre Kounoune et Colobane. Selon le chauffeur, la situation est devenue chaotique lorsqu'un client a demandé à descendre près d'une passerelle. Abdoulaye Diop s'est arrêté pour permettre au passager de sortir du bus. C'est alors que deux individus encagoulés, munis de grosses pierres, se sont soudainement présentés devant le chauffeur.
La scène s'est rapidement transformée en un véritable cauchemar lorsque l'un des assaillants a jeté un cocktail Molotov à l'intérieur du bus. Le feu s'est propagé rapidement, plongeant les passagers dans une panique généralisée. Les cris et les hurlements remplissaient l'air alors que les clients cherchaient désespérément à sortir du véhicule en flammes.
Abdoulaye Diop a décrit l'horreur de voir les passagers s'empresser de sortir du bus par tous les moyens possibles. Alors que certains luttaient pour sortir par les fenêtres brisées, d'autres se sont bousculés pour atteindre les portes. La terreur était palpable, et la situation a été encore aggravée lorsque quatre autres individus ont rejoint les premiers assaillants, portant leur nombre total à sept.
Ces criminels impitoyables ont rapidement réussi à débloquer l'une des portes du bus, leur permettant de s'introduire à l'intérieur. Ils ont alors commencé à s'emparer des téléphones et des effets personnels des passagers, laissant derrière eux un sentiment de violation et d'injustice.
Le chauffeur Abdoulaye Diop a souligné que ces individus semblaient être des gens costauds, suggérant peut-être une certaine préparation et une organisation derrière l'attaque. Une fois leur méfait accompli, ils ont pris la fuite en direction de la passerelle avant de disparaître dans la nature, laissant derrière eux un bus calciné et deux victimes tragiques.
La population locale est sous le choc et les autorités ont rapidement lancé une enquête approfondie pour identifier et traduire en justice les auteurs de ce crime odieux. La sécurité dans les transports en commun est un sujet préoccupant, et cet incident tragique soulève des questions sur les mesures de sécurité à mettre en place pour protéger les passagers et les chauffeurs.
En rendant compte de cet acte criminel, nous tenons à exprimer notre profonde tristesse face à la perte de vies humaines et à l'impact traumatique qu'un tel événement peut avoir sur la communauté. Nous espérons que justice sera rendue pour les victimes et que des mesures seront prises pour prévenir de tels incidents à l'avenir.
En ces temps difficiles, nos pensées vont aux familles endeuillées et à tous ceux qui ont été touchés par cette tragédie. Puissions-nous, en tant que société, unir nos efforts pour lutter contre la violence et la criminalité, afin de créer un environnement plus sûr pour tous.
N'oublions pas que derrière chaque acte criminel, il y a des histoires humaines brisées, des vies dévastées et des communautés blessées. Soyons solidaires, responsables et déterminés à construire un avenir où de tels événements ne se reproduiront plus.