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24 novembre 2024
Opinions
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
SAUVER LA PRESSE MALGRÉ TOUT
EXCLUSIF SENEPLUS - Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Mais les entreprises de presse et les journalistes en pâtiraient. Le pluralisme médiatique indispensable à la révolution démocratique attendue, en serait affecté
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 13/08/2024
Une journée sans presse a été décrétée par les patrons des médias ce mardi 13 aout 2024 pour protester contre les difficultés dans leur secteur, qui traverse "une des phases les plus sombres de son histoire", tout en mettant en exergue la contribution des médias à la démocratie sénégalaise.
C’est vrai que la presse écrite, avec le Politicien d’abord puis avec le groupe dit des 4 Mousquetaires, Wal Fadjri, Sud Magazine, Le Cafard libéréetLe Témoin, a été de tous les combats démocratiques, des années 1980-2000, pour la liberté d’expression, pour le droit de manifester, pour les droits civiques, économiques et sociaux.
C’est un fait historique que la presse sénégalaise a contribué au renforcement du système démocratique de ce pays, son intervention jusque dans les bureaux de vote et sa retransmission des résultats du scrutin, bureau de vote après bureau de vote, à travers l’ensemble du territoire national, ayant été décisive dans la transparence du vote historique d’avril 2000 qui a accouché de la première alternance présidentielle.
Qui ne se souvient de la révolution culturelle et politique que l’avènement des radios privées, Sud Fm d’abord puis Walf, ont provoqué. Avec des émissions comme "Wakh Sa Khalat", des plateaux auxquels des représentants de tous les partis politiques ainsi que de la société civile participaient, ces radios ont véritablement donné voix aux sans voix et éveillé ainsi la conscience citoyenne.
L’avènement des Libéraux et des lobbies de la presse
Mais depuis l’avènement des régimes dits libéraux d’Abdoulaye Wade puis de Macky Sall, la presse a été progressivement investie par toutes sortes de groupes d’intérêt qui l’ont détourné pour l’asservir à des intérêts mercantiles et crypto personnels.
« Aujourd’hui, la presse est envahie par des groupes particuliers, par des lobbies. Des lobbies dans le domaine politique qu’on connaît le plus, mais également le lobby économique, le lobby religieux. Ces lobbies-là, aujourd’hui, malgré la crise qui sévit dans le secteur de la presse, c’est eux qui financent les groupes de presse et les médias, et parfois même des journalistes. Ces lobbies ne défendent pas l’intérêt général, parce que le rôle de la presse, c’est de défendre l’intérêt général, c’est de défendre les citoyens, de rendre l’information accessible à tous les Sénégalais, et de la manière la plus équilibrée qui soit, de la manière la plus indépendante ».
Et Monsieur Kane de préciser : « Aujourd’hui, les groupes de presse qui survivent, ce sont des groupes de presse dont l’objectif n’est pas la rentabilité économique, dont l’objectif c’est la défense d’intérêts particuliers, des intérêts de partis, des intérêts d’hommes politiques, des intérêts de confrérie, des intérêts d’hommes d’affaires. Aujourd’hui, c’est ça la majorité de la presse sénégalaise… »
Il faut préciser qu’à l’action des lobbies occultes, s’est ajouté celle de l’Etat PDS puis APR : on a ainsi judicieusement distribué conventions, contrats publicitaires et « aides à la presse » et accordé généreusement fréquences de radios et de télévisions à ces organes de presse qui se chargeaient de la « défense et de l’illustration » plus ou moins ouvertement du pouvoir et de ses oligarchies.
Les patrons de presse et les journalistes
Des « patrons » ont ainsi bâtit des fortunes personnelles considérables.Pendant ce temps, les journalistes ordinaires, ceux qui constituent les rédactions et assurent le fonctionnement des journaux, radios, télévisions et sites en ligne peinent à obtenir des salaires et des conditions de travail en conformité avec la Convention des journalistes.
La dernière manifestation d’envergure des journalistes, un sit-in devant le ministère de la Communication sous l’égide de la Coordination des Associations de Presse (CAP) en mai 2021, portait d’ailleurs autant sur la nécessité du respect par l’État de la liberté de la presse que sur la nécessite de la mise en œuvre de la Convention collective par les patrons.
La Convention des Jeunes Reporters y a dénoncé, par la voix de son président, les conditions de travail des jeunes reporters dont un représentant a indiqué qu’on pouvait travailler pour une entreprise de presse pendant 10 ans, sans bulletin de salaire. Et évidemment sans paiement des cotisations sociales par l’employeur.
Cette autre jeune journaliste interpelle et dénonce publiquement les « patrons ».
« Vous n’avez pas le droit de prélever des impôts sur nos revenus sans les reverser au fisc. Vous n’avez pas le droit de nous priver de retraite en négligeant nos cotisations sociales … »
Et d’ajouter : « En tant que jeune journaliste, je me sens plus concerné par la précarité des reporters que par les revendications des patrons de presse…Je pense qu’ils sont plus préoccupés par la sauvegarde de leurs affaires… »
Walfjiri et Le Témoin se désolidarisent
Si on en croit la déclaration des « patrons » appelant à cette « journée sans presse », depuis trois mois la presse sénégalaise vit « une des phases les plus sombre de son histoire ».
On se souvient pourtant que ces dernières années, ces derniers mois précédent l’élection présidentielle, le nombre de journalistes incarcérés n’a jamais été aussi élevé dans ce pays, comme l’indique le Comité pour la Défense des Journalistes (CPJ) .
D’Adama Gaye à Pape Alé Niang, de Pape Sané, Pape Ndiaye, Ndaye Astou Ba à Maty Sarr Niang, ils sont nombreux les journalistes à avoir été jetés en prison pour avoir exercé leur liberté d’expression. Ceci sans qu’on ne diffusât une déclaration de protestation ou même de solidarité et sans qu’on initiât une quelconque action de solidarité.
Jamais les entreprises de presse n’ont été aussi intimidés et contrôlés qu’à cette époque. Walf TV a même vu son signal coupé pendant toute une semaine puis a été suspendue pendant un mois pour avoir fait son travail en couvrant une manifestation de Pastef. Une journée sans presse n’était-elle pas particulièrement indiquée alors ?
On comprend dès lors que le groupe Walfajiri se soit publiquement désolidarisé de l’initiative de la Journée Sans Presse de ce 13 août 2024. Tout comme Le Témoin, cette autre entreprise de presse pionnière.
Et maintenant ?
Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Ce sont les entreprises de presse et les journalistes qui en pâtiraient. De jeunes journalistes perdraient leur emploi. Le pluralisme médiatique qui est indispensable à la révolution nationale démocratique que les Sénégalais appellent de leurs vœux, en serait affecté.
Que l’État mette en place plutôt un « nouveau deal » en direction de la presse. Que des « journée de la presse » soient organisées. Qu’une transaction fiscale soit organisée pour permettre aux entreprises de s’acquitter de leurs arriérés d’impôts. Que l’adoption d’une nouvelle loi sur la publicité relance le secteur et que l’accès à la publicité soit facilité pour les entreprises de presse.
Que le Code de la presse soit revu notamment pour l’expurger des peines de prison pour délits de presse et de la définition restrictive du journaliste. Qu’une agence d’appui aux médias canalise l’appui financier de l’État à travers le financement d’activités et de projets structurants et un fonds de garanties auprès des banques.
Il faut aussi que les entreprises de presse élaborent et adoptent chacune un modèle économique centré sur le journaliste et mettant en œuvre les dernières technologies de l’information et de la communication.
par Ousseynou Nar Gueye
L'INDIGNE JUSTICE DES VAINQUEURS DE DIOMAYE-SONKO CONTRE TROIS JUGES
Nous attendions du régime de Bassirou Diomaye alias, selon certains que je me permets de citer, "le président de la République délégué auprès du Premier ministre Sonko", qu'il apaisât les cœurs et ressoudât le corps social de notre pays
C'est la "justice des vainqueurs" (politiciens) qui s'abat ainsi sur le corps des magistrats et la corporation judiciaire.
L'affectation en rafale de 3 juges à Tambacounda alias Niafoulène-les-bains (qui nous tient lieu et symbole de ville de Limoges) relève de la vendetta d'État. Contre les juges Oumar Maham Diallo, Abdou Karim Diop et Mamadou Seck.
"Quand la justice des vainqueurs entre par la porte, le Droit est déjà sorti par la fenêtre".
Nous attendions du régime de Bassirou Diomaye alias, selon certains que je me permets de citer, "le président de la République délégué auprès du Premier ministre Sonko", qu'il apaisât les cœurs et ressoudât le corps social de notre pays, bien malmené, effiloché et agressé ces quatre dernières années, avec un peuple sénégalais pris en otage et martyrisé (60 morts) dans la longue guerre politico-judiciaire où tous les coups étaient permis, entre sortants du pouvoir et nouveaux entrants de ce pouvoir.
Nous attendions des nouveaux dirigeants qu'ils soient "les adultes dans la pièce", pour reprendre une expression anglo-saxonne.
Pas dans la continuation de ces chicanes vindicatives de cours de récréation, après que la tête de gondole de Pastef, pendant ces dix dernières années, ait été dans l'outrage permanent à magistrats, la défiance systématique envers "la justice de son pays" et la contestation régulière de la chose définitivement jugée.
Le chef de l'État est le président du Conseil Supérieur de la Magistrature. A cet égard, il doit protection aux magistrats contre toutes atteintes à leurs avantages acquis et à leurs interets moraux et matériels, tant collectifs qu'individuels : il en va de la préservation de l'indépendance de la Justice.
La Justice, qui administre la loi, est ce qui fonde et garantit, plus que toute autre chose, la solidité du Contrat social qu'est notre vie en société. Ne la sapez pas. Ne la saquez pas.
par Francis Carole
L’ÉTAT FRANÇAIS LANCE SA CAMPAGNE DE DÉSINFORMATION CONTRE LES ANTICOLONIALISTES
Les colonisés de la France seraient-ils, eux, interdits de séjour, par la puissance colonisatrice française, à Bamako, Niamey, Bakou ou Ouagadougou, sous peine de sanctions et de harcèlement judiciaire ? De quel droit ?
Un article, paru cette semaine dans la presse locale, laisse entendre que nous serions « visés par la loi sur les ingérences étrangères en France ». Il y est fait état de plusieurs noms de responsables politiques et d’organisations patriotiques de Martinique, Guadeloupe, Guyane, Kanaky, Polynésie et Corse, lesquels seraient dans la ligne de mire des autorités répressives françaises.
Ces responsables politiques n’ayant pas été, à ce jour, directement interpellés sur les procédures qui seraient en cours à leur encontre, on peut légitimement considérer que les médias aux ordres ont reçu leurs « informations » du ministère de l’intérieur français, engagé dans une de ses habituelles manœuvres visqueuses de désinformation.
La méthode qui consiste à chercher à criminaliser des militant.e.s politiques, afin de discréditer leur combat pour l’émancipation nationale de leur peuple, n’est pas nouvelle.
Ainsi , l’Ordonnance d’octobre 1960, prise par Michel Debré, a servi à exclure de la fonction publique de grandes figures anticolonialistes comme Georges Mauvois, Armand Nicolas, Walter Guitteaud ou encore Guy Dufond. Le Martiniquais Edouard Glissant et le Guadeloupéen Albert Beville, fondateurs du Front Antillo-Guyanais pour l’Autonomie, ont été longtemps interdits de séjour dans leur propre pays, sur la base de ce texte.
La référence à la « loi sur les ingérences étrangères en France » (du 25 juillet 2024) et l’obligation de s’inscrire, « volontairement », au « Répertoire des représentants agissant pour le compte d’un mandant étranger » relèvent purement et simplement de la supercherie idéologique et de la perversion de la macronie, voire d’un processus de fascisation du pouvoir pour maintenir son influence-il est vrai déclinante-dans le monde.
Le contexte international, la déroute du néocolonialisme français en Afrique et la montée des tensions dans les colonies dites « d’outre-mer » poussent l’Élysée à l’affolement et la radicalisation totalitaire.
Nous ne sommes et ne serons jamais soumis à aucun « mandant étranger », ni de France ni d’ailleurs. C’est l’essence fondamentale de notre quête de souveraineté.
En se rendant à Genève, à Vienne, à Bakou et à New-York, durant la période de juillet 2023 à juillet 2024, les dirigeant.e.s des organisations patriotiques des dernières colonies françaises n’ont fait qu’exercer leur droit légitime à la libre circulation et celui de dénoncer librement, devant les instances internationales et l’ONU, le système colonial français, insidieux, archaïque et brutal comme le montre la répression en Kanaky.
L’argutie d’ « intelligence avec l’ennemi » n’a comme seule finalité que de préparer l’opinion publique à la répression contre ces organisations. Quant au fond, elle est à la fois puérile et hypocrite.
D’abord, les « ennemis » et les amis de l’Etat français ne sont pas nécessairement les nôtres. Ainsi, nous condamnons la livraison, par la France, à l’Etat sioniste d’Israël, de centaines de millions d’euros d’armes qui ont servi à massacrer des dizaines de milliers d’enfants, de femmes et de vieillards palestiniens dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie. De même, nous avons dénoncé la complicité de l’Etat français dans le génocide au Rwanda et le massacre de 24 millions de civils au Congo.
Ensuite, des entreprises françaises comme TotalEnergies entretiennent de juteuses affaires dans le gaz Azerbaïdjanais sans être taxées d’ «intelligence avec l’ennemi » et en novembre 2024 la France participera à la Conférence de Bakou sur les changements climatiques (COP 29). Madame Von der leyen, présidente de la commission européenne, s’est récemment précipitée à Bakou pour signer un accord visant à doubler la livraison de gaz azerbaïdjanais à l’Europe jusqu’en 2027.
Les colonisés de la France seraient-ils, eux, interdits de séjour, par la puissance colonisatrice française, à Bamako, Niamey, Bakou ou Ouagadougou, sous peine de sanctions et de harcèlement judiciaire ? De quel droit ? Au nom de quels principes régissant les droits humains ? Au nom de quelle règle internationale ? Au nom de quel nouvel esclavagisme qui ne veut pas dire son nom ?
Vous ne nous effrayez pas ! Nous irons où nous voudrons, quand nous voudrons, avec qui nous voudrons, chaque fois qu’il s’agira de défendre les intérêts de notre peuple. C’est un acte de souveraineté que l’histoire, un jour, saluera. Que vous en mourriez de rage, tant mieux ! Cela voudra simplement dire que nous sommes dans la bonne direction.
Si les dirigeants français pensent une seule seconde que les luttes d’émancipation de nos peuples sont guidées par des mains étrangères, ou « l’œil de Moscou », il faudra commencer à sérieusement s’interroger sur les ravages provoqués dans leur cerveau par les larves du ténia colonial, au point qu’ils ont perdu la raison et tout sens des réalités.
C’est en fait le colonialisme lui-même et ses exactions qui génèrent la révolte de celles et ceux qu’il veut soumettre.
La violence aveugle, les lois dignes des systèmes totalitaires dans le prétendu « pays des droits de l’homme »-« patrie de Voltaire »- l’organisation du harcèlement judiciaire contre les organisations anticolonialistes, les meurtres, les bouffonneries de ministres souvent sans culture historique, tout cela est vain :
Par François JURAIN
LA JUSTICE, UNE CHASSE GARDÉE, OUI, MAIS PAR DES MAGISTRATS RESPONSABLES
Monsieur le président Ousmane Chimère Diouf a entièrement raison. Pourquoi ouvrir les instances qui régissent une profession, en l’occurrence celle de magistrats, à des personnes extérieures, fussent-elles du monde judiciaire (avocats, huissiers, etc.)
Impact.sn |
François Jurain |
Publication 12/08/2024
Monsieur le président Ousmane Chimère Diouf a entièrement raison. Pourquoi ouvrir les instances qui régissent une profession, en l’occurrence celle de magistrats, à des personnes extérieures, fussent-elles du monde judiciaire (avocats, huissiers, etc.) ? Non, chaque profession a ses règles spécifiques, son travail particulier, et ne comprend pas le rendu de la justice qui veut. En France, la profession d'avocat a été ouverte à d'autres professions, telles que Conseil Juridique, anciens députés, anciens fonctionnaires, sans que cette entrée soit sanctionnée par un diplôme quelconque, et une expérience professionnelle quelconque: le résultat est catastrophique, on a multiplié le nombre "d'avocats", entrainant l’appauvrissement de la profession, et tiré le niveau culturel et juridique par le bas.
Chaque profession a ses règles strictes, et celle de magistrat, qui est noble mais tellement complexe et difficile, ne peut souffrir l'intrusion d'autres corporations, fussent-elles celles, hautement honorifiques de professeur comme cela avait été évoqué. Sans parler, comme le fait justement remarquer Monsieur le Président DIOUF, de l'intrusion de politiques ou de lobbies aux intentions douteuses. La magistrature est une affaire de ...magistrats, et doit le rester. N'oublions jamais que la Justice est une institution, et doit le rester. Ce n'est en rien un hall de gare.
Par contre, les magistrats doivent accepter une part de responsabilité, et leur demander des comptes, dans certaines affaires, ne m'apparait pas anormal. Je pense aux magistrats qui ont délivré des mandats de dépôt à plus d'un millier de personnes qui n'ont jamais compris pourquoi elles rentraient en prison, et qui n'ont jamais su pourquoi elles en sont sorties! Il y a là manifestement un manquement total de la part de ces magistrats félons, qui se sont mis au service d'un homme politique, au lieu d'être au service de la justice et du peuple.
La meilleure des preuves, est cette loi d'amnistie, destinée à effacer tous les actes de justice politique, commis dans un passé récent, et il a suffi de quelques-uns pour déshonorer la justice tout entière, qui non seulement n'a pas besoin de ça, mais qui en plus ne mérite pas ça. Il est donc à espérer que l'analyse de monsieur le président Diouf soit lue attentivement, et que ces motifs soient scrupuleusement compris et...suivis. On ne joue pas avec la justice, de quelque manière et sous quelque forme que ce soit. Donc, justice, chasse gardée, oui, mais par des magistrats responsables.
PAR Youssoupha Mbargane Guissé
BASCULEMENT ET DÉVOILEMENT DANS LA GÉOPOLITIQUE MONDIALE
EXCLUSIF SENEPLUS - L'entreprise critique de retour de soi à soi illustré par la reprise en main du dossier Thiaroye 44, est un acte majeur de repositionnement de nos sociétés et de nos cultures dans le champ de la mondialisation
Le monde se trouve aujourd’hui à un nouveau tournant de son histoire. Un grand basculement est en train de s’opérer et un nouvel ordre pointe pour remplacer l’ancien. Ce mouvement inédit est une remise en cause des rapports économiques, politiques, culturels, institutionnels déséquilibrés qui jusqu’ici gouvernaient le monde. Les tensions cumulatives dans la hiérarchie inégalitaire entre les Etats et nations aboutissent à de potentielles ruptures entre les forces en présence. Les enjeux cruciaux au carrefour de ce basculement en cours sont liés à la perspective fort probable de la fin de la domination du système capitaliste occidental après des siècles de violences et de spoliation des ressources des peuples et nations du monde. Tout semble indiquer à présent que l’Humanité est engagée dans une grande Transition historique dont l’aboutissement serait la fin de l’actuel ordre du monde inique pour les peuples, désastreux pour la planète et menace sur le vivant.
Le dévoilement
Le basculement d’une telle envergure s’accompagne d’un dévoilement, celui du mensonge civilisateur et universaliste qui jusqu’ici servait à masquer les fondements de la domination politique de l’Occident impérialiste sur les peuples et nations du monde. En effet le déclassement des archives de la colonisation, les résultats des travaux documentés des chercheurs sur les périodes sombres de la connexion capitaliste, les productions littéraires et artistiques sur les résistances farouches des Africains du continent et de la Diaspora, ont permis de lever le voile sur les crimes, massacres et falsifications du passé esclavagiste et colonial. L’Internet et ses outils ont surtout permis aux jeunes générations de s’informer sur leur passé et de renforcer ainsi leur éveil de conscience sur l’histoire et la nature du système actuel qui les domine. Ce dévoilement sur les faits réels scientifiquement documentés et largement partages fait dire Chas Freeman dit que le monde ne croit plus au récit absurde de l’Occident et que ce dernier a perdu la guerre de la communication.
La réappropriation culturelle reconstruit les appartenances fondatrices, affirme les identités et fixe la tache politique de s’émanciper. C’est pourquoi les questions de mémoire, de conscience historique sont devenues si cruciales pour la jeunesse et les élites du continent. Elles commandent l’urgence de la déconstruction des narratifs occidentaux qui de manière insidieuse, ont entretenu le complexe d’infériorité parmi les populations des pays dominés et forgé en particulier la servilité d’une élite politique dirigeante compradore.
Aujourd’hui sont mis à nu les dispositions vicieuses et criminelles du Pacte colonial ainsi que les traités secrets et les lois ayant servi de cadres règlementaires à l’asservissement, aux violences, spoliations et pillages durant de longs siècles. Ces documents ont codifié les principes de l’idéologie du racisme envers les peuples non occidentaux et servi à justifier les pratiques d’exclusion et de répression et les pires exactions sur la plus grande partie de l’humanité, dont les Noirs, considérés comme les Damnés de la terre.
Sur le massacre de Thiaroye 44
C’est pourquoi la reprise en main par le gouvernement sénégalais du dossier des Tirailleurs sénégalais massacrés à Thiaroye par la France dont ils se sont battus pour la libération, nous parait important. Ce drame pour notre peuple et ceux de la région dépasse en effet la simple commémoration d’un évènement douloureux. Il revêt une dimension de vérité historique et comme telle, constitue un capital d’inspiration essentielle dans notre projet de reconstruction panafricaine. Le Massacre de Thiaroye tout comme la résistance héroïque d’Aliin Sitoe Jatta déportée par le colonialisme français et morte en prison, entre d’autres faits similaires, doit faire l’objet de réappropriation mémorielle collective pour renforcer l’esprit de responsabilité et de combat panafricain au sein des générations actuelles et successives. En effet, cette entreprise critique de retour de soi à soi à un niveau supérieur, est un acte majeur de repositionnement avantageux de nos sociétés et de nos cultures dans le champ politique de la mondialisation. Les artistes talentueux, hommes et femmes, conteurs et musiciens, cinéastes, muséographes, éducateurs et travailleurs culturels parmi d’autres, doivent apporter leur créativité esthétique dans cette réécriture de notre histoire inscrite dans l’œil rouge du lion de la savane et non dans le récit escamoté du chasseur blanc.
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
Le dévoilement auquel nous assistons est celui du mensonge qui gouverne le monde, celui d’une prétendue suprématie raciale et de civilisation, encore tenace dans les esprits et manifeste dans la maltraitance quotidienne faite aux noirs migrants en Europe et ailleurs dans le monde. Ce mépris racial transparait dans l’arrogance souvent affichée par certains dirigeants européens lorsqu’ils traitent avec les Africains. Le constat est que le racisme blanc, sous toutes ses formes, reste une gangrène qui empêche l’humanisation et la démocratisation du monde. Les valeurs prônées de la liberté et de la démocratie dissimulent le Diktat de l’Amérique et de l’Europe dans les affaires du monde. Tout ceci explique la tendance récente observée des Etats non occidentaux de ne pas s’aligner dans les instances internationales aux positions des puissances hégémonistes, celles des Etats –unis, de l’Europe, et de leurs alliés de l’OTAN. En effet, s’affirme de plus en plus la souveraineté et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, des Etats à nouer des alliances multilatérales et des relations commerciales gagnant-gagnant avec de nouveaux partenaires.
Un monde multipolaire en gestation
La reconfiguration des alliances politiques stratégiques à l’échelle mondiale se manifeste par plusieurs facteurs dont : - La montée en puissance du groupe des BRICS dans l’économie mondiale au détriment de la suprématie des pays occidentaux dans ce domaine. En effet, le PIB du groupe des BRICS est supérieur en évolution à celui du G7. Créé depuis 2014, le groupe qui ne cesse de s’élargir à d’autres grands pays des différents continents, dispose de sa propre Banque de développement pour l’investissement et le soutien aux pays membres. Ce groupe a mis récemment en place un Parlement pour légiférer sur sa politique et sa stratégie. Il offre ainsi à ses membres des conditions infiniment plus avantageuses que celles des institutions du FMI et la Banque mondiale. La fin de l’hégémonie du dollar américain et de la suprématie commerciale des Etats-Unis semble prévisible selon la plupart des experts reconnus de l’économie et des finances au plan international.
En effet les multiples sanctions contre la Russie dans le conflit avec l’Ukraine prises par les Etats-Unis et l’Europe ont pour effet contraire d’accélérer la fin de l’hégémonie du dollar américain remplacé dans les échanges par l’or, d’autres ressources ou les monnaies locales. - L’affaiblissement progressif des Institutions de gouvernance mondiale de Breton Woods. Créées après la deuxième guerre mondiale, elles ont servi de structures d’autorité, de décisions et de contrôle pour pérenniser l’influence et la domination des pays occidentaux, en tête les Etats-Unis sur le reste de la planète. L’exemple du Conseil de Sécurité de l’ONU avec le droit de veto des grandes puissances est à cet égard édifiant. La fin en cours de la suprématie militaire américaine avec le développement en face du potentiel militaire sophistiqué de la Russie, de la Chine, la Corée du Nord, la Turquie et de l’Iran et ses alliés de la région, le Hezbollah, les Houtis du Yémen, la Syrie et l’Irak. - La remise en cause de l’hégémonie de l’Occident sur la direction culturelle du monde qui se heurte désormais aux affirmations identitaires des communautés et peuples du monde face à toute uniformisation occidentale permissive.
Un monde multipolaire est donc en gestation auquel cherche à s’opposer par le sabotage, le désordre créé et les conflits régionaux attisés, l’actuel monde unipolaire dirigé par les puissances d’argent, les industriels des armes de guerre, les grands monopoles de la communication, les cartels de la drogue et du crime organisé, les néo-nazis et les milieux décadents LGBT. Cette nouvelle reconfiguration des rapports de forces et des alliances politiques stratégiques, se joue en prémisse ouverte dans la guerre en Ukraine, entre la Russie et les Etats-Unis et leurs alliés européens au sein de l’OTAN. Elle se manifeste également dans les tensions autour de Taiwan entre la Chine et les Etats-Unis et ses alliés dans le sud-est asiatique.
Le génocide du peuple palestinien et le risque d’embrasement
Les développements récents sont cependant la tragédie du génocide du peuple palestinien par l’armée israélienne soutenue par les Etats-Unis et l’Otan contre le droit international et au mépris d’une opinion internationale elle-même… au bord de la révolte. Le risque d’une escalade dangereuse dans la guerre et son extension fulgurante dans la région n’est plus à écarter, dans les conditions du surarmement technologique et de la puissance militaire de feu dont dispose les protagonistes du conflit. Tout laisse penser à une telle possibilité, suite aux récentes attaques israéliennes sur L’Iran et le Liban, tuant des dirigeants historiques du Hamas. L’Etat sioniste a déjà franchi toutes les lignes rouges et une riposte d’envergure des pays de l’axe de la résistance pourrait entrainer un embrasement de la région, non sans conséquences dans l’équilibre global déjà précaire du monde.
Par Papa Ngor NGOM
CE QUI NE ME REGARDE PAS…
Après l’euphorie de la victoire du 24 mars 2024, place maintenant à la lucidité, celle-là qui permet de garder sa tête, face aux démons du pouvoir.
Après l’euphorie de la victoire du 24 mars 2024, place maintenant à la lucidité, celle-là qui permet de garder sa tête, face aux démons du pouvoir. Il est évident que l’accession au pouvoir de la nouvelle équipe gouvernementale est un véritable plébiscite qui révèle au moins deux choses : que le Peuple sénégalais a adhéré massivement à la volonté de rupture avec la Françafrique, que ce Peuple sénégalais, mentalement affranchi, a honni la vieille classe dirigeante qui excelle dans son unique talent, perpétuellement s’enrichir en même temps qu’il a appauvri ses concitoyens. C’est dire que le gouvernement du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko bénéficie, dans le contexte actuel d’après-élection, d’un dévouement du Peuple inédit dans notre histoire contemporaine. En effet, il y a fort à parier que le Peuple sénégalais, dans sa majorité, saura faire preuve de patience en accordant au nouveau régime le temps nécessaire pour redresser le pays. Tant les dégâts causés par «le système» depuis les indépendances sont énormes.
Les rapports de la Cour des comptes sur la place publique ne font que confirmer ce que tout le monde savait déjà, du moins les observateurs avertis. Ce qu’il y a à craindre pour ce nouveau régime, ce ne sont pas les aboiements de la nouvelle opposition qui souffre d’un déficit criard de crédibilité, c’est plutôt un obstacle interne, inhérent à la personnalité de certains de ses membres, ministres et directeurs généraux. Ces ministres et directeurs généraux nommés ont rejoint une Administration fortement politisée sous le régime du Président sortant, acquise à sa cause, poussant le ridicule jusqu’à être le bras armé de sa sale besogne. Le refus d’une partie de l’Administration d’exécuter une décision de Justice favorable au leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, la confiscation des bus de Dakar Dem Dikk à la veille de l’élection présidentielle pour l’usage exclusif des militants de Benno bokk yaakaar, l’instrumentalisation de la Justice sont autant de pilules amères qui révèlent à quel point nos institutions ont été corrompues. Alors se pose pour nous cette question cruciale : comment devront se comporter les nouveaux ministres et directeurs généraux du nouveau régime ?
Question apparemment simple, mais qui mérite une attention soutenue si on veut éviter à nos nouveaux dirigeants une déception précoce. Il faudra pour ces nouvelles autorités résister aux manœuvres de certains responsables de l’Administration qui ont, jusqu’à un passé récent, freiné des carrières de travailleurs dont le seul crime a été d’avoir adhéré à l’idéologie souverainiste, refondatrice et panafricaine. Ces responsables de l’Administration, bras armé du régime sortant, pour certains, sont aujourd’hui en train de manipuler à outrance pour entrer dans les bonnes grâces des nouveaux dirigeants. Ils sont prêts à renier leur vie pour préserver leurs avantages. Il faut à nos nouvelles autorités ne jamais perdre de vue cela. Préserver intacte leur lucidité qui, à notre avis, se résume en deux attitudes : humilité et fermeté. Humilité qu’exige la fonction de serviteur de la République, du bien public, humilité que requiert la posture d’un apprenant qui doit s’imprégner des réalités de son ministère ou de son entreprise avant de dérouler son plan de travail. Mais aussi impérieuse fermeté pour rester insensible à la flatterie et se débarrasser de tous ceux qui seront reconnus coupables de malversations financières. C’est pourquoi des audits approfondis sont nécessaires pour assainir l’Administration et réconcilier le service public avec l’intérêt général.
Dans l’absolu, c’est facile à dire, mais dans la réalité, cela exige un caractère qui s’accommode mal de l’attitude d’un samaritain qui cherche à plaire à des loups. Pour redresser ce pays, il faut être hermétique à la calomnie comme à la louange. Le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, nous en a donné un bel exemple qui, au-delà de nos frontières, a commencé à inspirer toute l’Afrique. C’est une tâche immense qui nous attend : nous avons des vivants à sauver et des morts qui scrutent notre comportement au pouvoir pour retrouver enfin le sommeil. En effet, la seule manière que nous avons désormais de mériter les sacrifices de nos nombreux martyrs, c’est d’extirper le Sénégal du sous-développement et de le hisser à la pointe du progrès. Pour ce faire, tous les patriotes, tous les citoyens épris de Justice doivent aider à agrandir la masse critique africaine pour relever les nombreux défis qui nous attendent. Que personne ne puisse plus jamais dire : «Ça ne me regarde pas !»
Nous sommes tous embarqués dans le même navire. Alors, ce qui ne me regarde pas, c’est cela qui me regarde…
Papa Ngor NGOM
Fonctionnaire en service au Ministère de l’Education nationale/DAGE
Par Ndao Badou
TAMBA, LA SILENCIEUSE
Il faut dire que Tamba est une ville cosmopolite, un concentré du Mali, de la Guinée et de beaucoup d’ethnies du Sénégal. Les filles étaient- et je suppose qu’elles le sont toujours- d’une beauté époustouflante
Nous étions à Tamba en affectation. Cette année-là, après quand même des années dans la région, on avait envie d’aller ailleurs. A Tamba, on habitait les HLM où notre service disposait de logements. C’était juste derrière la Gouvernance, pas loin de la Maison d’arrêt, là où s’arrêtait la ville, sur la route de Mael Deby avec son célèbre campement. On aimait Tamba avec ses quartiers pittoresques comme Gourel Diadji, le quartier Pont, Quizambougou et autres Liberté. A cette époque, l’express Dakar-Bamako roulait toujours. Son arrivée était un évènement que personne ne manquait. Les belles jeunes femmes de la ville se mettaient sur leur 31 et venaient pour accueillir des passagers ou recevoir des colis. Il faut dire que Tamba est une ville cosmopolite, un concentré du Mali, de la Guinée et de beaucoup d’ethnies du Sénégal. Les filles étaient- et je suppose qu’elles le sont toujours- d’une beauté époustouflante. Elles étaient à juste titre les terreurs des femmes des fonctionnaires dont les maris ne pouvaient échapper à ces belles au teint clair.
On attendait tous donc le train et son arrivée était le lit de tous les prétextes pour lier des relations avec les nymphes. Ce train, à lui tout seul, était une économie en mouvement. De la vendeuse de bouillie de mil (fondé) ou d’eau fraîche qui criait ‘’Moni bea ! Moni kéléma’’ qui semblait être le mot de bienvenu aux voyageurs penchés aux fenêtres des wagons du train qui entrait silencieusement en gare après avoir klaxonné depuis son entrée à quelques kilomètres aux vendeurs de poulets et des dames du Buffet de la Gare, aux vendeuses de produits locaux, tous réservaient au train un accueil digne de son rang de trait d’union des contrées. Il y avait, à cette époque, deux rames du train express, l’une, sénégalaise, l’autre, malienne. Ces trains se croisaient à Kidira où on échangeait les locomotives à la frontière. Pour la petite histoire, il paraît que c’est lors des fâcheux évènements de l’éclatement de la Fédération du Mali, quand le Sénégal et le Mali avaient convenu de n’être qu’un seul pays, et que, sûrement, les boulimies de pouvoir des chefs de nos jeunes Etats, Senghor et Modibo Keita ont fait éclater. C’est donc, d’après des versions que lors de cet incident, les Maliens avaient gardé les locomotives sénégalaises qui s’y trouvaient. Alors, depuis, les locos s’échangeaient à Kidira, à presque 250 km de Tamba, à la frontière entre les deux pays. Tout cela était une affaire de politiciens, les peuples du Mali et du Sénégal ne se sont jamais quitté, Tamba en est la preuve la plus vivante.
Il y avait un dancing qui s’appelait le Nieri-Ko, c’était le lieu de rassemblement de toute la jet-set locale dont la majorité était composée de fonctionnaires en affectation, y avait ‘’Chez Denis Traoré’’ qu’on appelait ‘’Le Chawarma’’, ‘’Le Saraba’’ et la détente, des endroits de rencontres et de farniente dans Tamba la-torride. J’adorais ‘’La Détente’’, son patron et propriétaire et sa dame, étaient un couple d’amis, et ils nous faisaient crédit, en plus d’avoir une gentille petite famille pour laquelle ils se battaient. Bon, y avait l’hôtel Asta Kébé avec sa piscine, mais, quand le Colonel Barthélemy Faye, un grand à moi, s’est noyé là-bas, je l’ai délaissé. De Tamba je retiens aussi sa proche banlieue. Les villages de Sankagne, Kouar et Sagne, ces immenses réussites d’intégration et de conquête de l’Est que le Président Senghor avait initiées à travers la Société des Terres neuves pour combattre l’importation de la banane de Côte d’Ivoire. Un magnifique exemple de réussite dont devraient s’inspirer ces messieurs de l’Emergence, car la plupart des bananes que vous dégustez viennent de ces villages. Gouloumbou avec son pont, son hippopotame et sa proximité avec la Gambie.
Bon, pour revenir à l’entame de mon propos. J’étais avec un ami à discuter des affectations devant mon domicile, lui sur sa moto, moi debout avec mon verre d’eau. Lui, voulait partir coûte que coûte, moi je m’en foutais éperdument de mon destin. On était en plein dans notre discussion quand surgit de la rue voisine un chien qui fuyait à toute allure en jappant de terreur comme poursuivi par le diable. On n’eut même pas le temps de nous poser des questions qu’un singe déboula de la même rue et se mit aux trousses du chien. On était stupéfaits et ahuris. Si ce n’est pas la fin du monde, ça y ressemble fort. Un chien poursuivi par un singe ! Incroyable ! On ne peut même pas dire que les rôles étaient inversés, c’était impensable, du jamais-vu. Mon énorme éclat de rires tira Jules Bachir de son état. Il me dit en allumant sa moto : ‘’Rien que ça devrait te convaincre de quitter cet endroit, Badou Ndao’’.
Par Julius MAADA BIO
L’AFRIQUE APPELLE À LA RÉFORME DU CONSEIL DE SÉCURITE DE L’ONU ET A L’EQUITE
En corrigeant cette injustice historique, la communauté internationale favorisera non seulement une plus grande équité et une plus grande égalité dans la gouvernance mondiale, mais libérera également tout le potentiel de l’Afrique
Le 12 août 2024, durant la présidence de la Sierra Leone au Conseil de sécurité des Nations Unies, je présiderai un débat inédit au Conseil sur le « Maintien de la paix et de la sécurité internationales : remédier à l’injustice historique et renforcer la représentation effective de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU ». En corrigeant cette injustice historique, la communauté internationale favorisera non seulement une plus grande équité et une plus grande égalité dans la gouvernance mondiale, mais libérera également tout le potentiel de l’Afrique en tant que continent dynamique et capable de contribuer de manière significative à l’avancement de la paix, de la sécurité et de la prospérité dans le monde.
Dans un monde en proie à une myriade de défis allant des conflits violents et des crises environnementales comme le changement climatique, aux urgences sanitaires mondiales et aux disparités économiques, la nécessité d’un système de gouvernance mondiale juste et efficace n’a jamais été aussi évidente. Au cœur de cet impératif se trouve la réforme des Nations Unies, en particulier de son Conseil de sécurité, chargé de maintenir la paix et la sécurité internationales. Malgré les importantes transformations géopolitiques survenues au fil des ans, le Conseil de sécurité reste entravé par une structure désuète qui perpétue les injustices historiques, en particulier à l’encontre de l’Afrique.
L’injustice historique à l’encontre du continent africain concerne le traitement inégal et la marginalisation de l’Afrique au sein des structures de gouvernance mondiale, en particulier du Conseil de sécurité de l’ONU. Depuis sa création après la Seconde Guerre mondiale, la composition du Conseil de sécurité est restée largement inchangée, les sièges permanents étant occupés exclusivement par les « vainqueurs de cette guerre » – les États-Unis, le RoyaumeUni, la Fédération de Russie, la Chine et la France. En revanche, l’Afrique, qui compte une part importante des nations du monde et le deuxième continent le plus peuplé, est dépourvue de représentation permanente au Conseil de sécurité.
Cette injustice historique découle d’héritages coloniaux tenaces et de déséquilibres de pouvoir persistants. Le spectre de l’esclavage s’entremêle avec d’autres héritages d’injustice, notamment le colonialisme, l’impérialisme et l’exploitation. L’Afrique a longtemps été marginalisée dans les processus décisionnels mondiaux, sa voix étant souvent étouffée, ce qui entraine une représentation inadéquate sur les questions cruciales qui touchent le continent, telles que la prévention des conflits, les opérations de maintien de la paix, la résolution des conflits et le développement durable. Ce parti pris systémique perpétue un cycle de marginalisation, dépeignant l’Afrique comme un acteur passif dans la réalisation des affaires mondiales.
Sous la direction du Comité des dix chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU (C-10), l’Afrique est restée inébranlable dans sa détermination à corriger cette injustice et ce déséquilibre du Conseil de sécurité de l’ONU. En tant que coordinateur du C-10, j’ai été le fer de lance des efforts visant à amplifier la voix de l’Afrique sur cette question. À travers la Position africaine commune telle qu’énoncée dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte, l’Afrique a articulé une vision claire et convaincante de la réforme, une vision qui garantit sa représentation équitable et sa participation significative aux travaux du Conseil.
L’Afrique exige deux (2) sièges au Conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre permanent et deux (2) sièges supplémentaires dans la catégorie des membres non permanents, ce qui porte le total des sièges non permanents à cinq (5). Les membres permanents africains seront choisis par l’Union africaine. En ce qui concerne le veto, l’Afrique souhaite qu’il soit aboli. Cependant, si les États Membres de l’ONU souhaitent conserver le veto, il doit être étendu à tous les nouveaux membres permanents
Les progrès réalisés dans le cadre des négociations intergouvernementales de l’Assemblée générale de l’ONU et le large soutien recueilli en faveur de la Position africaine commune témoignent d’une dynamique positive reconnue par l’Afrique. L’engagement continu mené par l’Afrique à travers le C-10 souligne la détermination inébranlable du continent à parvenir rapidement à ces réformes. Après deux décennies de négociations dans le format actuel, le moment est venu de s’attaquer à la situation particulière de l’Afrique. Alors que l’Assemblée générale des Nations Unies délibère sur la réforme, il est essentiel que les États Membres de l’ONU tiennent compte de l’appel de l’Afrique à la justice et à l’équité, en corrigeant de toute urgence l’injustice historique qui marginalise le continent depuis près de quatre-vingts (80) ans.
Au cœur de la quête de réforme de l’Afrique se trouve le principe d’égalité entre les nations. Il est inadmissible qu’au 21e siècle, le Conseil de sécurité continue de fonctionner selon une structure qui privilégie une minorité au détriment du plus grand nombre. L’Afrique exige que sa valeur intrinsèque et sa contribution à la communauté internationale soient reconnues. En plaidant pour un Conseil de sécurité plus inclusif et plus représentatif, l’Afrique cherche à garantir que les décisions affectant la paix et la sécurité internationales soient prises en tenant compte des contributions et des points de vue de toutes les nations, et pas seulement d’une minorité privilégiée.
En outre, la demande de réforme de l’Afrique est ancrée dans l’impératif de répondre aux défis et aux aspirations spécifiques du continent. Les problèmes africains nécessitent un leadership et des solutions africains. Des conflits persistants aux conflits émergents, du terrorisme, des famines d’origine humaine et des crises humanitaires, l’Afrique est aux prises avec une myriade de problèmes complexes qui nécessitent une coopération et une solidarité mondiales. Ceci doit être réalisé avec le leadership africain. En accordant la priorité aux préoccupations de l’Afrique dans le cadre de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Organisation peut faire la preuve de sa détermination à s’attaquer aux causes profondes des conflits et de l’instabilité sur le continent, faisant ainsi progresser la cause de la paix et de la prospérité pour tous.
Alors que l’ONU se réunira en septembre 2024 pour le Sommet de l’avenir afin de tracer la voie des prochaines décennies, elle doit tenir compte de l’appel de l’Afrique à la réforme et reconnaître le continent comme un cas unique méritant une attention particulière et urgente. L’ère des mesures progressives et des progrès timides doit céder la place à une action décisive. La voix de l’Afrique doit être entendue et ses demandes de justice et d’équité doivent être satisfaites. En corrigeant les injustices historiques qui ont affligé le continent, la communauté internationale a une occasion essentielle de forger un ordre mondial plus équitable et plus inclusif, qui défend la dignité et les aspirations de toutes les nations, quelle que soit leur taille ou leur stature. Le moment est venu d’agir avec détermination. L’Afrique ne peut plus se permettre d’attendre.
Par Mounirou FALL
L’ELEMENT PIVOT DE L’UNION DOUANIERE REMIS EN QUESTION
L’image renvoyée fait mal. Plus d’une centaine de camions de transport de marchandises (dont certains périssables) bloqués à la frontière entre la Gambie et le Sénégal, deux états membres de la CEDEAO qui ont ratifié la Convention TRIE
L’image renvoyée fait mal. Plus d’une centaine de camions de transport de marchandises (dont certains périssables) bloqués à la frontière entre la Gambie et le Sénégal, deux états membres de la CEDEAO qui ont ratifié la Convention TRIE. Pour cause, l’un des pays décide de manière unilatérale d’imposer des surtaxes à tout transit de marchandises. C’est comme qui dirait l’Union douanière, la Convention TRIE, la libre circulation des biens et des personnes au sein de la CEDEAO ne marche plus, malgré la mise en place par l’instance communautaire des postes de douanes juxtaposés pour faciliter la fluidité des transits! D’un autre côté, le Bénin décide de bloquer tout transit de produits venant du Niger ou du Burkina Faso sur son territoire, surtout au port de Cotonou.
Et pourtant de bons outils ont été mis en place…
Les transports et transit routiers interEtats sont bien normés et régis, en Afrique de l’Ouest, par deux conventions. Le transit routier inter – Etats peut est défini comme le régime douanier par lequel des marchandises sont transportées d’un bureau de douane d’un Etat A vers un autre bureau de douane d’un Etat B en suspension des droits et taxes et autres mesures de prohibitions suivant un itinéraire donné, un délai de route prescrit et sur la base d’un document douanier unique.
- la Convention TIE traite des normes techniques et des conditions à remplir pour prendre part au transport routier inter-Etats de marchandises et fixe les itinéraires à emprunter ;
- la Convention TRIE traite de façon spécifique du transit routier inter-Etats. Les Etats membres de la CEDEAO ont, en effet, adopté, le 29 mai 1982 à Cotonou, le régime du Transit Routier inter-états (TRIE), aux termes de la Convention A/P4/82, complétée par la Convention additionnelle A/SP/1/5/90, portant institution d'un mécanisme de garantie des opérations sous TRIE, adoptée le 30 mai 1990 à Banjul (voir notre article Sud Quotidien n°9347 du 22 juillet 2024).
Tout cet arsenal avait été mis en place et accepté par tous les Etats afin d’éviter la succession de procédures douanières à travers les différents pays de transit ; faciliter le mouvement des moyens de transport et des marchandises transportées entre les Etats membres et enfin permettre l'établissement de statistiques fiables et régulières sur le transit routier inter Etats de marchandises
La Convention repose sur trois conditions de base : La levée d'une déclaration TRIE, sommaire, unique, au point de départ de l'opération de transit routier inter-Etats ; La mise en place d'un fonds de garantie jouant le rôle de caution ; la mise aux normes des véhicules agréés suivant des critères définis, d'inviolabilité et de scellement. L’application de la convention TRIE se heurte aux obstacles liés aux déclarations de transit en détail au départ des ports maritimes, qui font l’objet d’apurements successifs par le biais d’autres documents à chaque traversée de frontière. Qui ne se rappelle l’affaire Adel KORBAN, du nom d’un homme d’affaire sénégalo libanais qui avait fait de la prison sur les déclarations de réexportations de produits dépotés au port de Dakar à destination du Mali ?
Les cautions ne fonctionnent que de façon éparse, tous les Etats n’ayant pas encore établi un fonds de garantie. De plus, il existe autant de perceptions que de pays traversés. Aussi, la pratique des contrôles multiples et des perceptions abusives et illicites entrave la compétitivité de l’activité de transport routier, aggravent les coûts de facteurs et constituent, in fine une entrave à la promotion des échanges entre les Etats de la région.
….. Avec de bons résultats
Et pourtant, avec le bilan sur les plans économiques et social, les volets commerciaux (TRIE et TIE) présentent de bons résultats depuis leur mise en place. De nombreux progrès ont été réalisés, mais aujourd’hui l’image est toujours réduite à l’absence de gouvernance la dépendance et le manque de ressources. Cette perception n’a pas lieu d’être.
L’Article 9 du Traité de la Communauté qui parle de l’institution suprême qui est la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement des États Membres, dispose que : « Sauf dispositions contraires du présent Traité ou d’un protocole, les décisions de la Conférence sont prises, selon les matières, à l’unanimité, par consensus, à la majorité des deux tiers des États Membres ». Il faut entreprendre la réflexion sur les facteurs empêchant l’émergence de l’Afrique de l’Ouest comme acteur international fort, capable de défendre ses intérêts sur la scène mondiale. Ce qui nous permettra de comprendre les manques et les dysfonctionnements des mécanismes d’intégration régionale qui sont mis en place collectivement.
Les fractures naissent dans les régions les plus riches tout en étant les plus délaissées parles pouvoirs publics, même si les richesses de leurs sous-sols sont immenses. La fracture exprime en particulier une révolte des jeunes contre une société qui n’offre pas beaucoup de perspective et avenir.
Par Mounirou FALL
TRANSPOSITION DE LA GUERRE RUSSO- UKRAINIENNE DANS LE SAHEL
Cartographie des malheurs de l’integration cedeao - Les États de la région faillissent encore à leur mission lorsqu’ils luttent contre les supposés terroristes, exerçant une répression très brutale et qui nourrit un cycle de violences.
On se rappelle l’ancien Président nigérian Muhammadu Buhari. Avant de quitter le pouvoir suite à son second mandat, il déclarait le jour de son anniversaire que « les armes fournies en masse à l’Ukraine dans le cadre de sa guerre contre la Russie, sont en train d’être recyclées à grande échelle dans l’espace CEDEAO ». Aujourd’hui, cette étape est même dépassée car ce sont des mercenaires ukrainiens qui débarquent dans l’espace CEDEAO, forment, entraînent, équipent et accompagnent les terroristes qui vont lutter contre les armées régulières des pays de la CEDEAO. Ils vont même jusqu’à lancer des avis de recrutement de mercenaires parmi les populations de la communauté. L’instance politique de la CEDEAO ne pipe mot de cet état de fait et refile à la Commission de la CEDEAO la patate chaude pour sortir un communiqué laconique sur la situation du massacre de Tinzawaténe brandi comme un trophée de guerre par les Ukrainiens à la suite d’une attaque perpétrée contre les armées régulières d’Etats membres de la CEDEAO.
LES CONDITIONS POLITIQUES ONT FACILITE L'ARRIVEE AU POUVOIR DES MILITAIRES.
On ne peut faire l'analyse de la déliquescence de la CEDEAO en faisant abstraction des contextes sécuritaires, de la présence de forces étrangères et des rivalités géopolitiques au vu des ressources minières et minérales du sous-sol mais aussi la position géostratégique de la région. Au lieu de se limiter à des condamnations de principe des coups d’Etat militaires, la CEDEAO aurait pu agir(avant) afin de ne pas créer les conditions pour qu’ils surviennent et ne soient perçus comme acceptables par les populations qui sont au premier chef concernés. Il s’agit notamment du maintien au pouvoir de présidents civils par des manipulations électorales, des tripatouillages de résultats électoraux, des fraudes massives, des modifications des cadres anticonstitutionnelles.
Les prises de pouvoir par l'armée sont des événements politiques qui s'inscrivent d'abord dans l'histoire de chaque pays. Le Mali, rappelons-le, depuis Moussa Traoré, avait connu le régime du général ATT, qui avait troqué le treillis contre le boubou et le pays avait fonctionné avec un régime dominé par les militaires, maquillés sous forme de pouvoir civil. Déjà, à cette époque, le cas de la rébellion touareg « entretenue » par certaines puissances étrangères dans les zones hautement riches avait débouché sur une guerre de longue haleine. En Guinée, les circonstances du troisième mandat de Alpha Condé ont créé les conditions idoines pour un coup d'État. Au Burkina FASO, le nombre de civils morts attribué aux « terroristes » a produit des coups d’états militaires successifs. Idem pour le Niger ou la vague terroriste avait fini d’effectuer sa marche vers Niamey. Il faut aussi faire attention dans l’analyse à intégrer les situations politiques propres à chaque pays, surtout depuis l’assassinat du guide Lybien Mouammar Kadhafi. Les environnements sécuritaires dégradés offrent un boulevard aux militaires de jouer un rôle politique de premier rang en se prévalant d'une capacité à maintenir la sécurité et acclamé par les populations meurtries.
S’il n’y avait pas eu l’illustration d’une dérive grave de la gouvernance, les militaires n'auraient jamais pris le pouvoir aussi facilement. La Côte d’ivoire, le Togo mais aussi le Bénin sont ainsi avertis avec le désir de troisième ou quatrième mandat. Cette désillusion était perceptible notamment au Mali, à la fin du pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta, ou en Guinée où l’arrivée des militaires a eu un sentiment de soulagement de la population.
CERTAINS COUPS D’ETATS «ACCEPTES», D’AUTRES «NON»
Les mouvements citoyens dans certains pays ont poussé l’armée à prendre le pouvoir face à l’incapacité des régimes dits élus de maintenir l’intégrité du territoire national et la protection des biens et des personnes face à des terroristes. Les militaires arrivent ainsi avec des Termes de Références (TdR) cadrés sur l'impératif de préserver la stabilité sécuritaire avec des militaires qui détenaient déjà la réalité du pouvoir, et jouent un rôle important dans la lutte contre le terrorisme.
Ne soyons pas naïf aussi, Au sein de cette communauté dite internationale, ily a des acteurs divers qui ont des degrés d'influence plus ou moins importants au sein de la CEDEAO. La réaction de chaque acteur extérieur à un coup d’État est influencée par leurs intérêts et leur proximité avec les autorités politiques et militaires renversées et celles qui ont pris la place. Certains coups d’états sont « acceptés » et aucune sanction n’est prononcée d’autres en revanche ne sont « pas » acceptés.
Les intérêts économiques sont aussi importants. Quand on a un pays comme la Guinée qui est un exportateur majeur d’une matière première stratégique comme la bauxite et qui a fortement développé ses relations avec les entreprises chinoises et russes, le Niger avec son uranium, le Mali avec son Uranium, son hydrogène naturel et son Or, le Burkina avec son Or et son pétrole, on comprend qu’un changement de pouvoir à Niamey, Bamako, Ouaga ou Conakry entraîne des conséquences géopolitiques.
A l'intérieur de la CEDEAO, face à cette Afrique francophone où les Etats tentent vaille que vaille de renforcer leur pouvoir autonome au détriment de l'intérêt collectif avec un présidentialisme exacerbé par l’adoption de nouvelles Constitutions ou de révisions constitutionnelles opportunistes, il est comme qui dirait un ilot de vertu sur le plan politique. Les exemples de réussite sont rares mais existent. Dans la lignée de renforcement de la Démocratie, on trouve les pays anglophones (Nigeria, Liberia, Sierra Léone, Ghana, Gambie ou le Cap Vert. Ces pays ont eu la chance d’avoir des dirigeants politiques, volontaristes et non hégémoniques (Georges Weah, Jerry Rawlings, Pedro Pires, …). Sur le plan des principes et des valeurs, ces pays se caractérisent par le respect des droits de l'homme, l'ouverture des peuples les uns vis-à-vis des autres et l'affirmation de la qualité de la vie, même si Boko haram (qui dispose d’armes de guerre de dernier cri !) sévit dans certains Etats du nord Nigéria
Les citoyens tolèrent de moins en moins cette situation et revendiquent plus de liberté, un autre modèle économique, politique et social ce qui a mené à renforcer les mouvements populistes, panafricains, souverainistes. L’espoir qu’avaient les peuples de voir leurs conditions de vie améliorées a été déçu face à des dirigeants qui tentent de rester au pouvoir en violant les lois et en usant de la violence. Ils bénéficient de la complicité active ou passive de leurs parrains occidentaux tant qu’ils poursuivent des politiques néolibérales – qui creusent chaque jour davantage les inégalités socioéconomiques. Les États de la région faillissent encore à leur mission lorsqu’ils luttent contre les supposés terroristes, exerçant une répression très brutale et qui nourrit un cycle de violences.