Celui qui vient d’être inculpé pour abus de biens sociaux et augmentation illégale de capital reste un mystère et un homme décrié pour ses méthodes dans les affaires.
Aux origines du bras de fer entre Kabirou Mbodje et ses associés, un jeu de dupes qui a mal tourné. L’actionnariat de Wari est très complexe, difficile à comprendre, donc inutile de revenir sur un feuilleton qui anime le tribunal de Dakar car, même les juges semblent s’y perdre si on s’en limite aux nombreuses tournures prises par le dossier dans les méandres de la justice sénégalaise.
Même en haut lieu, la personnalité de Kabirou Mbodje suscite beaucoup de prudence. «Les autorités sénégalaises ont beaucoup hésité à valider la transaction entre lui et Tigo. L’Etat voulait savoir davantage les contours de cette opération. Les autorités ont beaucoup réfléchi », renseigne une source proche du dossier. «Mais il a été finalement reçu par le Président Macky Sall, aidé en cela par un proche du Chef de l’Etat, par patriotisme».
Il faut dire qu’il a attendu avec beaucoup d’impatience ce rendez-vous. «Quel que soit le pays, quand vous faites l’acquisition d’une compagnie de cette nature, vous avez besoin de la bénédiction des autorités, Mbodjele savait et c’était important pour lui de rencontrer le Président Macky Sall pour lui expliquer sa démarche». Il est sorti satisfait de ce rendez-vous et depuis, il sait que le Chef de l’Etat, en grand patriote, ne va pas s’opposer au développement de son projet.
N’empêche, dans les allées du pouvoir, le dossier Wari suscite toujours une certaine méfiance. Les méthodes décriées de l’homme par ses anciens partenaires et associés ont fait mal jusqu’à des niveaux
insoupçonnés. Chez les fonctionnaires du Trésor et des Impôts, c’est également un dossier surveillé depuis que la compagnie a eu un redressement fiscal. Il y a trois ans, les Impôts ont demandé au groupe Wari de payer la somme de 20 milliards, somme principale et pénalités comprises.
«C’est ce redressement fiscal qui a poussé le groupe a délocalisé son siège officiel et fiscal à Lomé, même si Wari le dément ». Ce départ de Dakar a été perçu dans beaucoup de milieux comme une façon de se mettre à l’abri. «A Dakar, Wari est devenu un centre d’intérêt de plusieurs groupuscules et il y a plusieurs dossiers judiciaires contre le groupe à Dakar, Lomé paraît plus tranquille ».
Officiellement, Wari explique s’être déployé dans la capitale togolaise parce que c’est «un hub financier majeur en Afrique de l’Ouest, où sont établis les bureaux et sièges administratifs de plusieurs groupes Panafricains, dont celui du Groupe Wari», les services de Kabirou Mbodj soulignent que «l’ambition de Wari est de construire un Groupe de référence panafricain et international. Ses activités couvrent 60 pays, dont plusieurs accueillent les bureaux ou représentations Wari».
Dans la capitale togolaise, le patron de Wari est en train de finaliser le rachat d’une nouvelle banque, la SIAB, malgré la forte réticence des autorités de la banque centrale. «C’est un dossier complexe car racheter une banque dans la zone UEMOA est une opération difficile et la personnalité du futur actionnaire compte beaucoup dans la décision des membres de la commission bancaire, au-delà des aspects financiers».
On prête à Mbodje des relations avec le riche milliardaire togolais, Gervais Koffi Djondo, cet ancien proche d’Eyadema, fondateur d’Ecobank et de la compagnie Asky. «C’est un fantasme», répond un proche de Kabirou Mbodj.
En l’absence d’informations sur le rachat de Tigo, mille informations circulent à Dakar. «Mais il est clair qu’il n’a pas mis d’argent propre». Sur la place financière de la capitale, c’est encore le mystère sur les détails du deal financier qui a permis à Mbodj, à la surprise générale, de s’emparer de Tigo. Selon nos informations, il est très proche du banquier, Mamadou Diagna Ndiaye. Ce dernier lui aurait d’ailleurs beaucoup conseillé dans ses dernières opérations.
Reste que le personnage de Kabirou Mbodj a fini de faire beaucoup de jaloux dans le milieu même des hommes d’affaires. «C’est un homme qui est en train de prendre sa revanche. Il a échoué pendant longtemps dans beaucoup d’affaires. La famille Sow, propriétaire de l’immeuble SDIH, l’avait sorti de son siège, il y a quelques années parce qu’il avait des loyers impayés. Si un homme comme ça arrive à se relever quelques années plus tard, il peut susciter chez certains compatriotes une haine viscérale». D’ailleurs, en privé, l’homme d’affaires ne cesserait de se plaindre des coups qui lui ont été portés. «Il est persuadé que derrière les attaques qu’il subit de toutes parts, il y a des mains invisibles».
Souvent entre deux avions, cet homme occupé, est très peu mondain. Une de ses dernières apparitions publiques, c’était lors de la levée du corps de la mère de Samuel Sarr, qui est un de ses amis. «C’est un homme réservé», lance un de ses proches. Ses anciens associés ont juré d’avoir sa peau, le décrivant comme un homme qui a spolié leurs biens.
Le dossier Wari garde encore bien des mystères, car l’homme soigne tout. Jusqu’à sa communication. A un moment donné, il a donné de la publicité à certains médias en leur demandant de signer un protocole qui stipule que ces derniers ne vont pas s’attaquer à son image et à celle de sa société. «C’est un homme ordonné. Avant toute interview, il demande le protocole, il pèse chaque phrase qu’il dit».
Source Le soir
Par Coumba SYLLA
VIDEO
Africaine et cuisinière 2.0, Karelle Vignon partage ses "Gourmandises"
Par Coumba SYLLA. Photos par Seyllou. Vidéo par Emilie Iob |
Publication 23/06/2017
Béninoise née en France et gourmande assumée, Karelle Vignon-Vullierme a "appris à faire à manger sur Internet" pour son mari. Etablie à Dakar depuis 2012, elle partage désormais sa cuisine sur un blog très consulté et via les réseaux sociaux, avec des milliers d'abonnés.
De l'"amiwô" (plat béninois à la pâte rouge) à la soupe marocaine harira en passant par les lasagnes, les avocats farcis ou le cheesecake, le choix des recettes proposées sur son blog "Les Gourmandises de Karelle" (http://lesgourmandisesdekarelle.com) est large et varié.
Pendant le ramadan, cette journaliste de formation multiplie les conseils de plats ou d'adresses pour le repas de rupture du jeûne.
L'objectif "n'est pas d'apprendre aux gens comment faire à manger. J'ai juste envie de leur montrer comment manger autrement, préparer autrement avec des ingrédients pas chers, disponibles au marché, des produits locaux", explique à l'AFP cette trentenaire enjouée, de bonne corpulence.
Il s'agit pour elle de donner des idées à une jeunesse urbanisée, ne sachant pas forcément préparer des mets et n'ayant "plus le temps de rester trois, quatre heures dans la cuisine".
Créé "en décembre 2013-janvier 2014", son site atteint aujourd'hui 120.000 vues par mois en moyenne, avec des comptes sur différents réseaux sociaux, dont Instagram (15.000 abonnés), explique-t-elle.
Dans sa jeunesse, en France, elle a longtemps fui les fourneaux. "Mais en fait, je suis une grande gourmande" qui a de la chance, avoue-t-elle, "ma mère sait très bien préparer. Quand elle me disait: +Karelle, viens à la cuisine, on apprend ça!+, je lui disais: +Non, appelle-moi quand c'est prêt!+".
- Sucré-salé -
Partie étudier au Canada, elle y rencontre Olivier Vullierme, un Franco-Sénégalais qu'elle suit "par amour" au Sénégal en août 2012, confie la blogueuse dans leur appartement au calme feutré.
M. Vullierme, qui travaille dans l'ingénierie des télécommunications, raconte que son épouse savait à peine cuisiner quand il l'a connue. Ce qu'elle-même confirme en riant: "J'ai appris à faire à manger sur Internet! Les sites Marmiton, Cuisine AZ et 750g, c'était mon trio. Ensuite, j'ai découvert +Hervé cuisine+ qui fait des vidéos sur YouTube".
Elle s'est donc lancée. Cuisinant salé "parce que mon mari aime ça", mais aussi sucré car "moi, je suis très pâtisserie" -- pour l'équipe de l'AFP, elle concoctera un délicieux moelleux au chocolat et à la banane...
Au début, elle postait des photos de ses plats sur Facebook et envoyait les recettes par e-mail aux amis qui les réclamaient.
Quand la demande a pris de l'ampleur, elle a pensé à "une plateforme sur le net, gratuite, accessible partout et par tous". Ainsi est né le blog: "D'abord pour qu'on arrête de m'envoyer des messages me demandant: +Comment t'as fait ça?+".
Depuis, elle y publie une recette chaque lundi. Pédagogique et esthétique, le site propose aussi des avis sur des restaurants, des "bons plans" et des "conseils concernant le rééquilibrage alimentaire".
Début 2014, indique-t-elle, "j'étais à environ 9.000-10.000 visites par mois et je trouvais ça déjà énorme!"
- A plein temps -
Les 120.000 visites mensuelles du site comprennent "deux publics différents selon les plateformes", précise Olivier Vullierme, qui appuie son épouse dans son travail: "Sur tout ce qui est réseaux sociaux, ce sont majoritairement des Africains, basés en Afrique, mais sur le blog, c'est un public beaucoup plus français".
Mme Vullierme a arrêté de travailler en 2016 pour se consacrer "à temps plein au blogging" et ne le regrette pas: son expérience lui vaut d'être invitée à différents évènements et le blog lui a rapporté plusieurs distinctions.
"Ca marche côté passion. Côté finances, je ne peux pas dire encore que j'en vis", affirme-t-elle, même si la publicité sur le site génère de petits revenus et que des marques commencent à la solliciter pour créer des recettes.
Elle a aussi lancé son application et souhaite voyager dans plusieurs villes africaines pour y "découvrir ce qu'on mange, les bons plans".
Sur les réseaux sociaux, les échos sont positifs. "Enfin je m'exerce, je n'ai pas eu la chance d'apprendre avec maman", témoigne ainsi, sur Twitter, @FOLACHADE05, étudiante.
Olivier Vullierme se dit "très fier" de Karelle, soulignant combien elle s'astreint à respecter ses engagements et son public, qui ne voit que le côté glamour: "Elle bosse tous les jours" à réaliser les recettes, écrire les articles, faire les photos, monter les vidéos et répondre aux messages. "Il n'y a pas de vacances. C'est la face cachée de l'iceberg".
Après avoir bu les paroles d'Alpha Blondy, la veille sur Canal +, Didier Awadi, rappeur aux multiples casquettes, a remis le couvert ce jeudi, toujours sur la chaîne cryptée, pour tirer les vers du nez à Youssou Ndour. Sous ses baggies d'interviewer, l'une des icônes du Pbs a placé la barre très haut, très vite. Il titille déjà les étoiles de la musique africaine. Après Blondy et You, difficile de monter plus haut.
Avec le leader du Super Étoile, ministre-conseiller du chef de l'État, il était question, vers la fin de l'entretien, de lister ses déceptions. Le chanteur fouille dans sa tête. Cherchant, visiblement, moins ses souvenirs que ses mots. La première déception tombe : "N'avoir pas réussi à imposer le mbalax sur l'international."
Pour le leader du Super Étoile, il faut faire la différence entre le mbalax, genre musical qui ne fait pas rêver plus loin que le Sénégal, et la musique sénégalaise qui rayonne à travers la planète, grâce à ses figures comme Baba Maal, Ismaïla Lô ou Youssou Ndour.
La deuxième déception de You n'a rien à voir avec la musique. C'est l'élimination du Sénégal en quart de finale du Mondial-2002. Il estime que la victoire finale était à la portée de la bande à El Hadji Diouf. "Et ça allait changer beaucoup de choses pour le Sénégal, même au plan géopolitique", regrette-t-il, le regard posé très loin.
En tant qu'ancien ministre de la Culture et du Tourisme, Youssou Ndour sait sans doute de quoi il parle.
Au moment de dire au revoir à Awadi, la star mondiale a accepté d'étaler ce qui le fait courir à près de 58 ans : le devenir de ses enfants. Véritable baromètre de sa réussite. Il laisse entendre que si ses enfants réussissent dans la vie, Youssou Ndour sera vraiment Youssou Ndour. Un modèle achevé de succès.
UNE CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE LA KHADRIYA, À PARTIR DU 8 JUILLET
Dakar, 21 juin (APS) - La Fondation Cheikhna Cheikh Saad Bouh organise, du 8 au 13 juillet, au Sénégal et en Mauritanie, la 2-e édition de la Conférence islamique internationale de la Tarikha Khadriya, annonce un communiqué reçu à l’APS.
Ces assises se dérouleront au Sénégal, du 8 au 9 juillet, et en Mauritanie ensuite, les 12 et 13 du même mois, précisent les organisateurs.
Cette conférence ambitionne d’apporter "les réponses de l’islam aux enjeux du monde moderne", avec en perspective le centenaire du rappel à Dieu de Cheikhna Cheikh Saad Bouh, guide de cette confrérie qu’il a contribué à propager en Afrique de l’Ouest notamment.
Elle sera aussi l’occasion de travailler à "la concrétisation du projet Ngoumba Guéoul, ville religieuse moderne, capitale de la Khadriya au Sénégal", signalent les organisateurs.
Ils tablent sur la participation de "sommités intellectuelles de renom venant d’horizons divers" à travers le monde.
"NDOGOU AUX DAARAS" DE LA FONDATION KÉBA MBAYE, À PARTIR DE 15H30
Dakar, 20 juin (APS) - La Fondation Kéba Mbaye "Ethique et Solidarité" va procéder à "une remise symbolique de colis alimentaires", cet après-midi, à partir de 15H30, au "daara" Serigne Souhaibou Mbacké à Grand Yoff ‘(Dakar), annonce un communiqué.
Cette initiative entre dans le cadre de sa "traditionnelle opération « ndogou aux daaras »", signale le communiqué, précisant que la Fondation va offrir, à cette occasion, "cinq (5) tonnes de denrées alimentaires et de produits d’hygiène à plus d’une dizaine de daaras, orphelinats et centres pour enfants nécessiteux dans les régions de Dakar, Thiès et Diourbel".
Au total, 1540 enfants devraient bénéficier cette aide, une action de solidarité organisée à l’occasion de chaque ramadan, en vue notamment de contribuer à lutter contre la mendicité dans les "daaras" (écoles coraniques) et d’accompagner des écoles coraniques considérées comme des modèles.
C’est comme dans un rêve. La trajectoire de Pape Songo Diouf, maire de la commune de Nguekokh est assez atypique. Il y a quelques années, son nom était méconnu dans le département de Mbour, jusqu’au soir du 9 Juin 2017. Date à laquelle, le président de la République a porté son choix sur cet ancien chauffeur de taxi, devenu émigré avant de se jeter dans le business, pour diriger la liste de BBY dans le département de Mbour. «L’As» vous livre le portrait d’un homme qui s’est fait tout seul et qui a toujours évolué dans l’ombre.
Il ne lui a fallu que 7 petites années en politique, pour diriger la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) dans le département de Mbour. Un choix qu’il doit à Me Omar Youm, directeur de Cabinet du président de la République et à sa base affective de Nguekokh. Pape Songo Diouf, puisque c’est de lui dont il s’agit, a gravi les échelons à pas de géant. Né en 1954 à Nguekokh, de parents sérères, il a grandi au sein d’une famille wolof, ce qui a fait de lui, un ‘’sérère galé’’ (qui ne parle pas sa langue maternelle). Comme les jeunes de son âge à l’époque, il fut envoyé à l’école par son père. Mais l’enfant ne voyait pas son avenir dans les études. Tel Yadicone (ancien militaire qui fut la terreur des colons avant les indépendances et originaire de la même localité), Pape Diouf abandonne les bancs en classe de CM2 sans obtenir le moindre diplôme. Mais, il fut contraint par son père, Yaram Diouf, à exercer un métier pour éviter de verser dans le banditisme comme Yadikone qui était l’idole des jeunes de sa génération. Il obtient son permis de conduire et exerce comme chauffeur de taxis bagage et taxis clandos. Avec ses économies, il se lance dans le commerce des pièces détachées.
Une activité lucrative qui le mènera à faire ses premiers voyages au Nigeria où il se ravitaillait en marchandises. Peu de temps après, ce fut le temps de l’émigration. Pape Songo Diouf dépose ses baluchons aux Etats Unis d’Amérique. Au pays de l’oncle Sam, il fut vendeur à la sauvette comme la plupart de ses compatriotes. Il était très connu et célèbre parmi les marchands ambulants de la 47e Avenue à New York. Par un coup de chance, il trouve un emploi fixe et gravit rapidement les échelons. Après avoir travaillé comme domestique, il est recruté comme standardiste dans un hôtel. En 2005, après avoir économisé assez de dollars, il rentre au bercail et monte une entreprise de construction. Sous l’aile protectrice de son frère Ibou Diouf, il fait ses premiers pas en politique dans le Pds. Aux élections locales de 2009, il essuie sa première défaite, ce qui ne le décourage nullement.
Très ambitieux et patient, l’ancien émigré crée une tendance au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds) et se constitue une masse électorale impressionnante dans la commune de Ngekokh pour devenir une force incontournable. Entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012, Ousmane Tanor Dieng le sollicite et ensemble, ils battent campagne pour la coalition Bby qui va sortir victorieuse de la présidentielle. En 2014, au lendemain des élections locales, il remporte sa première victoire sous la bannière de la coalition Askan Wi et transhume à l’Apr grâce à la médiation de Omar Youm. L’homme aime relever les défis. Et c’est ainsi que lors d’une réunion de l’Apr au mois d’avril dernier, alors que les partisans de Cheikh Issa Sall et de Oumar Youm se donnaient en spectacle, il manifeste publiquement
sa position sans ambages : «Je suis du côté de Youm, même si je reconnais la valeur de Cheikh Issa Sall qui m’a beaucoup aidé» avait-il martelé. Aussi, le fait que la commune de Mbour qui détient 42% de l’électorat du département était un critère brandi par les apéristes de la capitale de la Petite Côte pour s’emparer de la tête de la liste de Bby ne l’inquiétait nullement. «Non, vous n’avez rien gagné depuis que le Président est élu sinon que vous diviser dès qu’on parle de poste de responsabilité. C’est nous (les autres collectivités locales) qui avons donné au Président son poids électoral réel», avait-il protesté. Aujourd’hui, il a la lourde responsabilité de diriger la liste de la majorité en lieu et place des ténors politiques de la trempe de Ousmane Tanor Dieng ou de Oumar Youm, qui étaient pressentis. «Nous ne devons rien laisser à l’opposition. Le département de Mbour doit servir de grenier au Président Macky Sall. Mais il faut que tout le monde mette la main à la pâte. Si nous perdons, ce sera une honte pour l’ensemble des Dg, Pca et élus du département», a déclaré Pape Songo Diouf.
Pour ses adversaires qui ne ratent aucune occasion pour le brûler, Pape Songo Diouf confond l’administration et ses relations avec les militants. Son bureau au niveau de la mairie ne désemplit jamais. En plus, ils le traitent d’homme belliqueux et téméraire, qui a fini d’imposer sa loi dans la commune. Ce qui fait, du reste, que ses adversaires les plus tenaces ont fini par courber l’échine et lui laisser la voie libre. Toutefois, il devra batailler ferme face à la candidature du jeune Malick Guèye investi sur la liste nationale de Taxawu Sénégal et aussi faire taire les querelles internes qui fragilisent sa coalition, Benno Bokk Yakaar.
Le journaliste chroniqueur Tamsir Jupiter Ndiaye est décédé à la suite d'un malaise. La levée du corps a eu lieu à l’hôpital de Fann. Il sera inhumé ce jour au cimetière de Yoff.
CRISTIANO RONALDO VISÉ PAR UNE PLAINTE POUR FRAUDE FISCALE
L'attaquant portugais Cristiano Ronaldo est visé par une plainte du parquet de Madrid pour une fraude fiscale présumée à hauteur de 14,7 millions d'euros.
L’opération incriminée se serait effectuée par le biais de sociétés domiciliées aux Îles Vierges britanniques et en Irlande, a annoncé mardi la justice espagnole.
« La star du Real Madrid, quadruple Ballon d'Or, a profité d'une structure créée en 2010 pour dissimuler au fisc les revenus générés en Espagne par les droits à l'image, ce qui suppose un non-respect volontaire et conscient de ses obligations fiscales en Espagne », écrit le parquet dans un communiqué.
Selon le ministère public, Ronaldo a "simulé" la cession de ses droits à l'image à une société appelée Tollin Associates LTD, domiciliée aux Îles Vierges britanniques, dont il était seul actionnaire.
Et cette société a ensuite cédé l'exploitation effective de ces droits à l'image à une autre société basée en Irlande et appelée Multisports&Image Management LTD, avec "pour finalité l'interposition d'un écran pour occulter à l'Agence fiscale espagnole la totalité des revenus obtenus".
Le parquet relève que la star de l'équipe du Portugal, âgée de 32 ans, aurait seulement déclaré 11,5 millions d'euros de revenus d'origine espagnole entre 2011 et 2014, alors que ces revenus auraient atteint sur ces trois exercices "quasiment 43 millions d'euros".
Enfin, le parquet accuse Ronaldo d'avoir "volontairement" refusé d'inclure 28,4 millions d'euros de revenus liés de la cession de ses droits à l'image pour la période 2015-2020 à une autre société, basée en Espagne et baptisée Adifore Finance LTD.
Citant notamment la jurisprudence créée par la condamnation de l'attaquant argentin du FC Barcelone Lionel Messi, le parquet précise que cette plainte pénale est basée sur un rapport transmis par l'Agence fiscale espagnole (AEAT) et transmise à un juge d'instruction de Pozuelo de Alarcon, dans la banlieue de Madrid.
«SEMBÈNE ÉTAIT UN CINÉASTE RIGOUREUX»
Master class avec Makhète Diallo, directeur de la Photographie et technicien de cinéma
A l’occasion des 10 ans de la disparition de Sembène Ousmane, l’Association sénégalai- se de critique cinéma- tographique (Ascc) a organisé samedi der- nier un master class avec le directeur de la Photographie et techni- cien de cinéma, Makhète Diallo. Appelé à se pencher sur la création cinématogra- phique du cinéaste, l’ancien collaborateur de Sembène a dressé le portrait d’un homme très rigoureux.
10 ans après sa disparition, l’œuvre cinématographique de Sembène suscite toujours admi- ration. Makhète Diallo, techni- cien et directeur de la photogra- phie, qui a presque travaillé dans tous les films de Sembène, révèle : «C’est la rigueur. Ousmane Sembène était un homme rigou- reux dans son travail, respec- tueux et exigeant avec ses outils de travail. Il avait horreur de se tromper», confie-t-il.
Le pion- nier du cinéma sénégalais et afri- cain qu’il appelait affectueuse- ment Gorgui, Borom farou mbaam nord akk nawett, borom carbett nord akk nawett, (Ndlr : l’homme aux sabots et boubous à deux pans, ouvert sur les côtés), portait à chaque fois qu’il venait en tournage cette tenue de travail. Sembène n’était pas très regardant dans sa façon de s’habiller. Il portait toute son attention et sa rigueur dans son matériel et son travail.
Seul le résultat du travail lui importait. Et son attitude vis-à-vis de son matériel de travail et à l’égard des membres de son équipe le démontrent, selon Makhète Diallo. «Le matériel de tourna- ge, les caméras et autres, on l’appelait bébête. A chaque fois qu’il nous en venait d’Europe, on trouvait des matelas orthopé- diques pour les y installer. C’était une façon pour Sembène d’éviter qu’il y ait le moindre problème avec ce matériel qui servait au tournage. Il chéris- sait autant son matériel.»
De l’exposé de Makhète Diallo, l’on apprend que l’auteur de Borom sarett était «hanté» par ce maté- riel. Il voulait à tout prix le gar- der intact. Avant le tournage, il vérifiait si ce matériel est propre, notamment l’objectif de sa caméra, s’assurait que les pelli- cules sont bien en place, les close up, les charging bag, s’il n’y a pas un brin de lumière, si le tré- pied est bien posé...
«Sembène se souciait de tous ces aspects techniques qui pouvaient avoir une incidence sur sa création», souligne M. Diallo. Ses précau- tions ne se limitaient pas seule- ment à son matériel. Il était éga- lement vigilent et exigent avec son équipe de tournage.
«J’ai vu un jour Semaine prendre le journal d’un techni- cien et le déchirer. Il lui a dit : ‘’Si tu as quelque chose à lire, prend le scénario que je t’ai remis.’’ Pour lui il était impensa- ble que ce dernier fasse autre chose en lieu de tournage», raconte Makhète Diallo.
Même le décor n’échappait pas à l’esprit rigoureux du cinéaste. «Il faisait très attention à la colori- métrie, c’est-à-dire à la teneur des couleurs des costumes que portaient ses acteurs et même des rideaux ou à la couleur des murs.
Dans Guelewar, quand il a voulu donner à ses acteurs un tempérament chaud, il a cher- ché des couleurs chaudes et quand il a voulu qu’ils aient un tempérament doux, il a cherché des couleurs douces. Il n’hésitait pas à aller faire les marchés de friperie lui-même», indique son ancien photographe de plateaux. Sembène montrait partout dans sa création cinématographique de la rigueur.
Cette rigueur qui commençait à l’écriture de son scénario se poursuivait jusqu’à la projection. Rien que pour écrire un scénario, l’auteur de Manda bi passait 2 ans ou plus. «Il pre- nait le temps et travaillait toute la nuit. Insomniaque, il n’hési- tait pas à faire travailler ses secrétaires de l’époque même de nuit. Lorsqu’il avait une projec- tion à faire, il envoyait une équi- pe en éclaireur pour vérifier le matériel et s’assurer que tout est impeccable», narre avec émo- tion Makhète Diallo. aly@lequotidien.sn
C’EST DIFFICILE D’INTERPRÈTER LES ŒUVRES CLASSIQUES EN AFRIQUE
Laddys Mbangu, maître de chœur de la chorale Saint Pierre Julien Eymard
Pour la chorale Saint Pierre Julien Eymard, s’attaquer au chant classique n’est pas le fruit du hasard. Cela relève d’un amour pour ce registre et une ambition bien née.
Laddys Mbangu, directeur de chœur qui joue le rôle du chef d’orchestre des voix, s’en explique : «Généralement ici en Afrique, c’est difficile d’interpréter des œuvres classiques, mais l’œuvre de Haendel est considérée comme un premier pas dans le monde de la musique classique. On ne va pas dire que c’est très facile, mais c’est quand même abordable. Cela permet de voca- liser, de faire de très belles voix en termes de nuances.
Dans son œuvre, c’est en même temps l’ancien et le nouveau testa- ment. Ce qui cadre parfaitement avec le thème du spectacle.» C’est le fruit d’un long travail en amont : «On a commencé à tra- vailler depuis novembre pour prendre bien le temps de s’adap- ter au registre classique.
C’est une évolution pour la chorale, car c’est la première fois qu’on exécute cinq chants classiques solo d’une traite dans un specta- cle.» L’étudiant en informatique de 25 ans a quelques années d’expérience au compteur avant d’en arriver là, bien avant d’arri- ver dans la chorale de la Médina en 2013.
«J’ai commencé depuis l’âge de 17 ans à m’interésser à l’univers de la chorale. Avant de m’attaquer à la direction, j’ai été ténor lyrique. Puis, j’ai eu une formation de 6 mois auprès de prêtres jésuites en Rdc», a-t-il confié en marge de ce concert- anniversaire. bdavid@lequotidien.sn