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29 novembre 2024
People
par Abdoulaye FALL
UN ENIÈME COMBAT POUR KARIM
Le candidat du Pds n'a qu'une obsession, le retour en grâce de son fils Karim - Tout le monde était hier sans voix. Voir ce corps de près d’un siècle encore debout dans les grandes avenues de Dakar relevait, il y a quelques semaines, de l’impensable
Le Président Abdoulaye Wade fait trop peu d’effort pour ne pas laisser transparaître son irritation dès qu’il est question de Khalifa Sall : « Mais de qui vous parlez ? » Comme s’il ne voulait plus entendre parler du maire de Dakar. Le leader du Pds espérait que le maire leader de Manko entendrait raison, qu’il se rangerait derrière lui au dernier moment. Et c’était la seule raison de son soutien au combat pour la libération du maire embastillé. Un soutien timide, qu’il a fini par lui retirer, face à ce qu’il considère comme une attitude arrogante.
Jusqu’au bout, Khalifa Sall a refusé de céder le moindre pouce de territoire à celui qui a régné en mâle dominant de la politique sénégalaise ces dernières décennies. Comme si on croyait Abdoulaye Wade fini. Les karimistes, eux, ont fait défection depuis très longtemps, et rappelé qu’à « aucun moment, Khalifa Sall n’a exprimé le moindre soutien à Karim Wade quand il était en prison. Nous ne voyons pas pourquoi nous devons nous apitoyer sur son sort ». Wade, en réalité, comptait sur Mamadou Diop Decroix pour lui attirer Malick Gackou, Khalifa Sall et peut-être… Idrissa Seck.
Mais la présidentielle de 2019 est trop proche pour que ces grands ambitieux n’y pensent pas pour paramétrer leur logiciel de combat. Alors, ceux qui entrevoient les portes d’une présidentielle ouverte se sont tous mis en position de départ, au risque de partir en rangs dispersés et de compromettre les chances d’une « cohabitation ». Gackou et Idrissa Seck ont-ils fait les mêmes projections sur Khalifa Sall en se disant que le maire de Dakar ne pourra pas échapper à une condamnation et ne sera donc pas candidat à la Présidentielle ? Les voies des seigneurs de la politique sont insondables.
Abdoulaye Wade s’est laissé aller à toutes les propositions, promettant même de financer les législatives à coups de milliards et d’inonder Dakar en véhicules tout terrain et en hélicoptères de campagne. L’appât s’est révélé peut-être trop gros et personne n’y a mordu. Depuis, le leader du Pds traite ses adversaires par le grand mépris, heureux qu’il est de se repositionner dans le jeu politique et de se rendre incontournable, à bientôt 95 ans.
Les jeunes mâles prétendants de l’opposition peuvent retourner au berceau, lui Abdoulaye Wade n’a qu’un adversaire : Macky Sall.
Cette bipolarisation souhaitée, naturellement, ne fait pas que des heureux. Ses concurrents au poste de Chef de l’opposition et de challenger de Macky Sall sont obligés de l’observer, l’échine un peu courbée et de se dire : « Mais quel phénomène ». Tout le monde était hier sans voix. Voir ce corps de près d’un siècle encore debout dans les grandes avenues de Dakar relevait, il y a quelques semaines encore, de l’impensable.
Eh bien, il faudra maintenant compter avec l’arrivée inattendue de l’homme providentiel, redevenu héros après avoir été chassé du pouvoir. Et quand un opposant vient à son heure, c’est un autre opposant qui lui cède la place.
En espérant que le vieux use, fatigue, qu’une voix intérieure lui commande de rester en place, de reposer ses vieux os. Le problème Wade, c’est que plus il se sent affaibli, plus son moral monte en flèche et il se sent en devoir de se surpasser.
Il est comme un vin : plus il vieillit, plus il aigrit. Il avait promis que même grabataire il se battrait. Mais lui-même ne devait pas s’imaginer qu’il recelait autant de ressources. Ses adversaires sont eux-mêmes admiratifs, face à une machine aussi complexe : capable de régénérer comme un cyborg, de se montrer un jour vieilli, un jour rajeuni.
Abdoul Mbaye se rêvait en sauveur, Khalifa Sall en star. Abdoulaye Wade incarne les deux désormais, en précisant partout qu’il ne veut pas être député. Non, trop petit pour cet homme qui se rêvait académicien ou même Prix Nobel. Mais que peut-il donc ? Tout au plus perturber, affaiblir son propre fils pour lui arracher quelques concessions à venir. S’il ramène la question des conditions de libération de Karim Wade au cœur du débat, c’est qu’il rêve de le voir revenir sans passer pour le traître qui a fui.
Le paysage politique se bi polarise de nouveau. Et c’est au détriment de Khalifa Sall en premier, qui se rêvait en alternative à Macky Sall. Toutes les études montraient que sans la présence d’Abdoulaye Wade, sans son engagement, ses partisans les plus nombreux se déporteraient sur Khalifa Sall comme alternative et non sur Idrissa Seck. C’est ce qui justifie le rangement inattendu de Rewmi derrière le maire de Dakar. Mais c’est aussi ce qui justifie le ton modéré avec lequel le pouvoir traite l’ancien Président. Pour ne pas radicaliser son aile droite, qui serait tentée par un vote utile en faveur de Khalifa Sall.
La question ne se pose plus pour les libéraux authentiques, meurtris qu’ils étaient par l’idée d’apporter leurs voix à un socialiste qui n’a pas soutenu le fils de leur mentor pendant les moments difficiles.
Alors, en petit comité, pas question de laisser Khalifa Sall prendre Dakar. Il prétendrait à la présidentielle et cela pourrait signifier une retraite anticipée pour leur candidat en exil.
Deuxième consigne : le traiter désormais comme un adversaire et ne rien faire pour l’aider à se tirer d’affaire : à la guerre comme à la guerre. Abdoulaye Wade n’a plus qu’une seule stratégie et elle est triangulaire : surveiller Khalifa Sall sur ses flancs et faire face à Macky Sall pour l’affaiblir.
Les « libéraux » ne cessent de rappeler que sans leur apport décisif dans la capitale, Khalifa Sall ne serait jamais maire. Et qu’ils sont capables de lui faire perdre la députation. Ce n’est pas pour son prestige que Wade se bat : il mène un énième combat pour son fils.
Faire mal à Macky Sall, lui imposer un dialogue direct, obtenir le retour en grâce de Karim Wade, quitte à le préparer pour… 2024. Car le père fondateur du libéralisme en Afrique n’a jamais cessé de rêver de voir Karim Wade et Macky Sall main dans la main. Ce rêve, il croit que quelques personnes l’empêchent de se réaliser : Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Mimi Touré, Latif Coulibaly, Souleymane Jules Diop.
Il faut donc affaiblir Macky Sall pour l’emmener à la table des négociations. Il s’approcherait ainsi de son rêve : maintenir ses héritiers libéraux au pouvoir pendant 50 ans. Voilà pourquoi dans la campagne, il sera beaucoup question de Karim Wade, de son talent, de ses capacités intellectuelles, managériales, et de la crainte qu’il inspire dans l’autre camp. On se croirait en février 2012 !
«MOI BELL, ON NE M'ACHÈTE PAS!»
CRISE FECAFOOT Désaccords chez les invités de Conakry
Accusé sous cape par certains membres de l’Association des clubs amateurs du Cameroun (Acfac), d’avoir conclu en secret un deal avec les lieutenants du président de la Fecafoot dans le but de fragiliser le noyau dur de la contestation, Joseph Antoine Bell, président de Bandjoun Fc, se trouve au centre d’une polémique qu’il trouve regrettable.
C’est un Joseph Antoine Bell visiblement déçu et agacé qui a quitté la salle où se tenaient les travaux de l’Assemblée générale de l’Acefac samedi dernier sis au ManseHhôtel de Yaoundé.
Le candidat recalé aux dernières élections de la présidence du Comité exécutif de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), apprend-on, n’a pas assisté à la lecture des résolutions issues de ce conclave qui avait pour sujet central : faire le point de la situation des membres conviés à la réunion de concilia- tion prévu le 12 juillet prochain à Conakry.
L’emblématique gar- dien des buts des Lions Indomptables, ne pouvant conti- nuer à supporter que son discours soit mal interprété par ses pairs, a trouvé sage de libérer le plancher plutôt que de s’éterniser à faire
des propositions constructives et légitimes que beaucoup assimi- laient à des paroles de traître.
Ce d’autant plus que plusieurs membres de l’Acefac ont répan- du partout que l’auteur de Vu de ma cage avait retourné sa veste en échange de quelques pots-de- vin et autres promesses de pos- tes au sein des instances.
Autrement dit, qu’il a conclu un deal avec l’équipe Tombi à Roko Sidiki, président de la Fecafoot, dans le dessein de déstabiliser le noyau dur de la contestation anti- Fécafoot dont il est pourtant l’une des têtes de proue.
En réponse à ces allégations, l’ancien portier de l’Olympique de Marseille n’a pas gardé sa lan- gue dans la poche. «Comme nous avons l’habitude de manger, on confond tout le monde. Je vous ai dit depuis : je suis le seul à qui on n’a jamais rien proposé, vous savez pourquoi ? Parce qu’on sait que je ne mar- cherai pas, personne ne m’a jamais proposé de l’argent.
Quand ils ont fait la réunion du consensus au premier ministère je n’y étais pas alors que j’étais officiellement candidat. Tout le monde sait qu’on n’achète pas Bell, donc de dire on va prendre les postes en dehors d’une élec- tion ou d’un cadre juridique je trouve ça graveparce que si je suis honnête, je dois prêter un peu d’honnêteté aux autres», a- t-il confié pour démontre à ses pairs qu’il n’est nullement inté- ressé par des offres, aussi miro- bolantes qu’elles soient. Avec Camfoot
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MULTIPLE PHOTOS
"MACKY SERA POURSUIVI DEVANT LA CREI"
Démonstration de force : "Rien n'a changé depuis mon départ" - "Macky n'a rien fait" - "Je mets à sa disposition mon jet pour qu'il quitte le pays avec sa famille" - "S'il reste, il sera battu et traduit devant la Cour" - "Pas de renvoi des élections"
Démonstration de force d'Abdoulaye Wade à son arrivée aujourd'hui à Dakar. Le pape du Sopi n'y va pas avec le dos de la cuillère : "Rien n'a changé depuis mon départ et Macky n'a rien fait".
Très combatif, l'ancien président de la République avertit : "Je mets à sa disposition mon jet pour qu'il quitte le pays avec sa famille, s'il reste, il sera battu et traduit devant la CREI" avant d'affirmer qu'il n'acceptera pas de renvoi des élections législatives prévues pour le 30 juillet 2017.
Annoncé à Dakar cet après-midi, l’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade, a quitté l’aéroport Le Bourget à bord du Falcon G-FLCN en direction de la capitale sénégalaise où une forte mobilisation est en train de se préparer pour un accueil d’une grande pompe au pays qu’il avait quitté y’a deux ans.
La tête de liste de la Coalition Gagnante Wattu Sénégal est accompagnée par son épouse, de Me sall et de Mamadou Ndiaye.
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L'IRRÉSISTIBLE FOU RIRE DU COUPLE PRINCIER CHARLES ET CAMILLA
Un spectacle inuit traditionnel faits d'onomatopées et de respirations saccadées a provoqué un fou rire du prince Charles et de son épouse Camilla
Le couple princier Charles et Camilla en visite au Canada a eu droit à un spectacle traditionnel des Inuits, une minorité ethnique du pays. Il s'agit d'une musique traditionnelle faite d'onomatopées et de soupirs saccadés. Pratiquement aucune parole n'est perceptible.
Pour une première fois que l'on découvre cet art, ça ne peut laisser indifférent. Mais pour le couple princier, c'est fou rire, irrésistible qui a été l'émotion exprimée lors de spectacle assez original.
Regardez la vidéo !
NOUVEAU PARI GAGNÉ POUR KABIROU MBODJE
Le groupe financier Wari admis à la chambre de commerce américaine
Le groupe Wari annonce son adhésion à la Commission Afrique de la Chambre de commerce américaine. Le fondateur et président-directeur général du groupe, Kabirou Mbodje, devient par ailleurs membre du Conseil d'administration de la Commission.
"Cette adhésion à la Commission Afrique de la Chambre de commerce américaine constitue une très grande fierté pour Wari. Elle démontre l'envergure internationale que Wari prend dans ses activités et la vigueur économique dans laquelle se trouve le continent africain. L'Afrique est en train de créer l'économie de demain, notamment dans le numérique", selon le PDG Kabirou Mbodje.
La Commission Afrique de la Chambre de commerce américaine compte notamment dans son conseil d'administration les Nigérians Aliko Dangote (Dangote Group), Aigboje Aig-Imoukhuede (Coronation Capital), Kenny Odogwu (Royal Exchange Plc), Jim Ovia (Zenith Bank) et l'Angolaise Maria Abrantes (Banco Prestigio). Forte de quatre bureaux de représentation à Dakar, Abidjan, Lagos et Accra, la Chambre de commerce américaine est de plus en active sur le continent africain.
Les ambitions de la Commission sont triples : promouvoir le commerce intra-régional africain, accompagner l'implantation ainsi que le développement des entreprises américaines dans la zone et faciliter l'internationalisation des entreprises africaines, tout particulièrement leur intégration sur le marché américain.
"Nous sommes fiers d'accueillir Wari et son fondateur Kabirou Mbodje au sein de la Commission Afrique de la Chambre de commerce américaine. Le modèle économique de Wari répond de manière innovante à une grande partie des besoins de formalisation des économies africaines et fait écho à notre ambition d'accompagner la transformation digitale des économies du continent" a déclaré Scott Eisner, Président de la Commission Afrique et Vice-Président de la Chambre de commerce américaine.
Créé en 2008, le groupe Wari est une plateforme digitale unique située au cœur de l'ubérisation des économies africaines et de l'inclusion financière du continent. Paiements divers, recharge de crédit téléphonique, assurance, versements de pensions, bourses ou salaires, les solutions développées par la plateforme Wari répondent à des besoins du quotidien, pour le plus grand nombre et à moindre coût.
Wari compte 212 millions d'utilisateurs et gère 1 million de transactions par jour (soit plus de 6 milliards de dollars de flux annuels), via 500 000 points de service directs et affiliés et 152 banques partenaires dans plus de 60 pays.
L’ancien ministre d’Etat, Samuel Sarr, est retourné à son métier d’origine de conseiller financier. Celui qui s’est déclaré Wadiste éternel passe ses journées à structurer des financements pour des sociétés sénégalaises mais surtout africaines.
La nouvelle vie de Samuel Sarr
L’homme avait monté une banque d’affaires dé- nommée AfricInvest. Niché dans des bureaux modernes, en plein coeur des Almadies, Sarr a tourné la page politique et se concentre désormais sur ce qu’il connaît le plus, la finance et la banque. Ces derniers jours, il essaie de sauver une société bien connue au Sénégal et cherche un financement de 150 millions d’euros.
«Le métier de Samuel a été toujours de faire des montagesfinanciers. Il avait recapitalisé la Société africaine de raffinage quand il était ministre de l’énergie, puis avait négocié avec UBA, un crédit revolving record de 300 millions de dollars en pleine crise d’approvisionnement de Senelec ».
Malheureusement, ce montage était insuffisant pour régler les problèmes de la compagnie nationale car il fallait une subvention de plus de 100 milliards que l’ancien ministre, Abdoulaye Diop, avait toujours refusé de lui donner. «C’est seulement quand Karim Wade l’a remplacé que les fonds ont été mis en place ».
Avec la perte du pouvoir, Sarr s’est concentré sur d’autres pays. Il avait travaillé sur le rachat d’une mine d’or au Mali et, avec son ami, Frank Timis, il était dans le coup quand ce dernier découvrait une des plus grandes mines de cuivre dans le monde au Sierra Leone. «C’est Samuel Sarr qui a été l’une des principales portes d’entrée de Timis au Sénégal. Alors qu’il était ministre de l’énergie, il a mené les premières discussions pour octroyer des permis à ce dernier ».
Les deux hommes ont gardé de bonnes relations et travaillent aujourd’hui ensemble et se parlent dans bien de dossiers au Sénégal et surtout à l’étranger. Samuel Sarr a également les meilleures relations du monde avec Alassane Ouattara.
«Avec Me Madické Niang, il fait partie de ceux qui ont rapproché Alassane de Wade quand ce dernier cherchait le pouvoir en Côte d’Ivoire ». Il est également un des Sénégalais qui a fréquenté le Président Sassou Nguesso avec un de ses mentors, Pierre Aim. Il a aussi aidé le président angolais dans sa lutte contre Jonas Savimbi. Mais ça, c’était une autre époque.
Ce talibé mouride fervent de Serigne Saliou Mbacké a sa nouvelle vie. Il se dit toujours Wadiste éternel mais a pratiquement rompu tout lien avec le Parti démocratique sénégalais. «Il n’a pas aimé la tournure prise par les choses et la main que Karim Wade veut avoir sur le parti ».
Il a encouragé ses amis, Farba Senghor et Pape Samba Mboup à prendre leurs destins en main face à l’ostracisme dont ils ont été victimes. Pendant tout l’emprisonnement de Karim Wade, il a été fidèle à son père et a participé à la lutte pour sa libération.
«Mais il a été dépité du fait que dès qu’il est sorti de prison, il avait comme l’impression que Karim Wade le combattait ». Depuis, il y a comme un coup de froid dans leur relation. Depuis quelque temps, il a retrouvé amicalement un grand frère, comme il appelle Macky Sall.
«Ce dernier connait Samuel Sarr depuis 1991 et le Président Sall lui avait même rendu visite quand il avait été arrêté dans l’affaire Me Sèye. Macky Sall a été son patron alors que lui était directeur général de Senelec ». Depuis, les deux hommes n’ont jamais pratiquement rompu le contact, malgré quelques bisbilles.
«Ces deux hommes sont liés par des relations fraternelles ». Raison pour laquelle, c’est le Président Sall qui s’est déplacé en personne aux Almadies pour lui présenter ses condoléances, suite à la disparition de sa maman. Sam est également un proche de la première dame qui, dès qu’elle a appris le décès de sa mère, s’est rendue à ses côtés.
Source: Le Soir
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BOURGI SE MET À TABLE
Bizarre documentaire, racoleur et simplificateur, diffusé par France 2, encadré par une complaisante interview de l’homme qui l’a inspiré, et qui n’en finit pas de solder les comptes de la Françafrique - VIDÉO
L’avocat Robert Bourgi n’en finit pas de régler ses comptes avec le Gabon : dernier épisode de la saga, le pseudo-documentaire diffusé par France 2 le jeudi 6 juillet 2017, qu’il a visiblement inspiré, et qui revient sur cinquante années de relations étroites entre France et Gabon...
Bizarre documentaire, racoleur et simplificateur, diffusé par France 2 ce jeudi 6 juillet 2017, encadré par une complaisante interview de l’homme qui l’a inspiré, et qui n’en finit pas de solder les comptes de la Françafrique dont il fut l’un des tenants : l’avocat Robert Bourgi.
Malaise
On éprouve une sorte de malaise à voir cinquante ans de relations diplomatiques et économiques intenses entre le Gabon et la France résumées par une succession de clichés convenus : valises de billet, grosses voitures, questions oiseuses posées au président Ali Bongo, images prétendument volées alors qu’elles sont partout sur Internet... Vraiment Complément d’Enquête nous avait habitués à mieux.
Cible principale de ce déluge d’images d’archives mettant en scène la vie d’Omar Bongo, l’actuel président du Gabon, son fils Ali Bongo, celui qui précisément a officiellement et courageusement mis un terme aux relations incestueuses qu’entretenait son père avec toute une partie de la classe politique française, dont l’activité fut longtemps subventionnée par les subsides gabonais.
Certes, le documentaire montre bien comment l’actuel président du Gabon a coupé court aux vieilles habitudes dont le parti gaulliste, puis l’UMP qui en était l’héritier, perpétua aussi longtemps que possible la pratique. Mais il fait l’économie de toute enquête sérieuse sur la destination des fonds et l’identité de ceux qui, peut-être, en profitèrent.
Des silences qui font sens !
Rien sur les profits colossaux réalisés sur le pétrole gabonais par Total, hier Elf Gabon, ni sur le sens réel de la saillie d’Omar Bongo qui lâche dans un sourire : "La France, sans le Gabon, c’est une voiture sans carburant..." Rien sur le fait que la fortune du "clan Bongo" n’est pas revenue à Ali, mais à sa soeur Pascaline, exécutrice testamentaire de son père, et de fait principale héritière, puisqu’il lui revient de gérer ces biens dont la dévolution et le partage successoral n’a toujours pas été réalisé !
Tout ce qui pourrait être dit des enjeux politiques réels qui sous-tendaient le soutien de la France et du Congo au principal opposant d’Ali Bongo, son beau-frère Jean Ping, principal collaborateur de feu Omar Bongo, est passé sous silence. Le service public français s’honorerait pourtant à révéler le dessous des cartes, plutôt que de prêter son antenne à ce réquisitoire imprécis où s’exprime simplement l’amertume de Robert Bourgi ! A quand une analyse sérieuse des enjeux politiques et économiques régionaux ?
Sauf si le vrai objet de ce documentaire décousu était dans l’interview finale de l’avocat, qui lui permet de flinguer à la fois François Fillon, et Nicolas Sarkozy, dont Bourgi raconte comment il fut complice de la révélation de l’affaire "des costumes", qui contribua grandement à détruire l’image de celui qui était le candidat désigné des Républicains aux élections présidentielles françaises de 2017 ! Encore une fois, l’Afrique n’est qu’un prétexte à régler des comptes franco-français...
Dakar, 8 juil (APS) – Le chanteur sud-africain Johnny Clegg a entamé la semaine dernière sa tournée d’adieu baptisée "le dernier voyage" après 35 ans de carrière musicale, a appris l’APS.
Surnommé le "zoulou blanc", Johnny Clegg qui s’est déjà produit au Cap et à Johannesbourg (provinces d’Afrique du Sud) se rendra en Grande Bretagne, en France, à Dubaï, aux Etats-Unis et au Canada, rapporte le site de Radio France internationale (RFI).
Le musicien de 64 ans atteint d’un cancer s’était révélé au monde dans les années 1980 avec son morceau fétiche "Asimbonanga" (sorti en 1987), un hymne contre l’apartheid ou la ségrégation raciale en Afrique du Sud, dédié au prisonnier Nelson Mandela décédé le 5 décembre 2013 à Houghton Estate, municipalité de Johannesbourg (Afrique du Sud).
"J’ai écrit cette chanson en réaction à l’état d’urgence, qui a été imposé en 1986. J’étais profondément choqué. Et puis ma génération n’avais jamais vu physiquement Mandela. On ne savait même pas à quoi il ressemblait, parce qu’il était interdit d’avoir des photos de Mandela", raconte l’artiste dans un entretien accordé à RFI.
Il révèle : "un type avait été condamné à quatre années de prison parce qu’il avait une tasse de café avec la photo de Nelson Mandela !". La chanson avait été censurée à l’époque.
Johnny Clegg dit avoir lutté pour la liberté de mouvement, "parce que les non-Blancs ne pouvaient pas se déplacer sans leur pass", pour la liberté d’expression, "parce qu’il y avait une censure incroyable" et pour la liberté d’association, "parce que nous voulions jouer devant un public mixte, racialement mixte".
"La majorité de nos concerts étaient interdits, et quand ils ne l’étaient pas, la police et même parfois l’armée nous ordonnaient de mettre fin au concert et d’inviter la foulé à se disperser dans le calme", témoigne-il, toujours dans cet entretien accordé à Nicolas Champeaux en février 2010.
Avec plus de cinq millions d’albums vendus dans le monde, l’artiste chanteur se souvient des plus beaux moments de sa carrière artistique.
"Il se rappelle de la surprise qu’il a eu en 1997, lors d’un concert à Munich (Allemagne) où Nelson Mandela est apparu sur scène alors qu’il chantait +Asimbonanga+", rapporte le site.
Dans les colonnes du journal la Tribune, l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, brise le silence sur l’affaire Karim Wade notamment sur son exil de ce dernier au Qatar. La tête de liste de la coalition Gagnante Wattu Sénégal revient sur les conditions de l’exfiltration de l’ex détenu de la prison de Reubeus.
De l’avis du responsable politique du Parti Démocratique Sénégalais, son fils est victime d'un complot avec comme auteur Macky Sall et son régime.
« Macky Sall est allé voir l'émir du Qatar qui, soit dit en passant, est un ami de Karim. Il a dit qu'il traversait une situation difficile du fait que son ami était en prison et qu'il souhaitait le relâcher. C'est pourquoi il lui demandait de l'aider en venant le chercher à Dakar pour l'acheminer au Qatar. C'est comme cela que le procureur du Qatar a été envoyé le chercher. Karim ne voulait pas sortir de prison et c'est sur mon insistance qu'il a fini par accepter, d'autant que je lui ai dit que les élections étaient encore loin et qu'il pouvait aller au Qatar en attendant », dit-il.
Pour justifier ses propos, Abdoulaye Wade renchérit : « Pour vous prouver que Karim était une patate chaude dont Macky Sall voulait se débarrasser, tous les papiers afférents à son voyage, passeport, entre autres ont été confectionnés dans la prison pour être embarqué nuitamment à destination du Qatar. Qu'est ce qui justifie un tel empressement ? Parce qu'il voulait tout simplement s'en débarrasser. C'est pour ne pas déranger son ami que Karim ne s'est pas déplacé ».
Selon Abdoulaye Wade, derrière toutes ces raisons évoquées se cache la volonté de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, d’éliminer un adversaire politique.
« Macky Sall ne veut pas que Karim revienne, c'est pourquoi il invente des choses sur lui. Et la dernière c'est l'histoire de cet homme mystérieux venu du Qatar et qui a été arrêté avec cinq millions qui ne représentent rien, comparé à des milliards. Un vrai mystère ! Et d'ailleurs cette bulle s'est vite dégonflée et elle a été vite oubliée par ceux qui l'ont inventée », conclut-il.