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1 décembre 2024
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RENÉ LAKE FAIT LE BILAN DE 2017 EN AFRIQUE
Le départ de Jammeh et le rôle de Macky - Incertitude politique et climat d’insécurité en République démocratique du Congo - Le Sahel, une cible de choix pour les terroristes ? A qui la responsabilité dans le drame des migrants africains ?
Sur le plateau du Washington Forum, le consultant politique René Lake fait le bilan de l'année 2017 sur le continent africain.
Il est l'invité de Raisa Girondin et du rédacteur en chef de de la VOA, Timothée Donangmaye.
Rétrospective de l’année 2017. Incertitude politique et climat d’insécurité en République démocratique du Congo. Le Sahel, une cible de choix pour les terroristes ? A qui la responsabilité dans le drame des migrants africains ? Cette année a marqué la fin de règne sans partage de certains présidents, le continent se libère-t-il de ses vieux dirigeants ? Et le sport africain en 2017… Quel bilan ?
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OÙ EN EST GADIO ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Les problèmes judiciaires de l'ancien ministre d'Etat n'ont toujours pas débouché sur son inculpation formelle et son procès n'est pas programmé malgré les nombreuses rumeurs qui circulent dans la presse et sur les réseaux sociaux
Les problèmes judiciaires de l'ancien ministre d'Etat des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio n'ont toujours pas débouché sur son inculpation formelle et son procès n'est pas programmé malgré les nombreuses rumeurs qui circulent dans la presse et sur les réseaux sociaux. SenePlus diffuse également en élément audio les explications en wolof de Pape Ndao d'African TIme.
SenePlus, après consultation des documents publics du Tribunal sur cette affaire, a mené une enquête auprès de plusieurs spécialistes du droit américain. Nous sommes en mesure d'affirmer que Cheikh Tidiane Gadio n'a toujours pas été formellement inculpé, c'est-à-dire mis en examen dans l'affaire qui lui a valu une arrestation à New York à la fin du mois de novembre 2017 dans un dossier d'accusation de corruption présumée.
Au milieu de ce dernier mois de l'année, plusieurs rumeurs circulaient selon lesquelles le "procès Gadio" aurait lieu le 18 décembre 2017. Cette fausse information a amené SenePlus.com à faire une enquête auprès de spécialistes américains pour comprendre où en est la procédure judiciaire concernant l'ancien ministre du Sénégal et actuel député à l'Assemblée nationale.
La procédure judiciaire à laquelle est soumise Gadio qui est actuellement en liberté provisoire, répond à plusieurs étapes qui suivent la plainte déposée contre lui par le ministère public à New York.
Pour répondre à la question "où en est vraiment la procédure judiciaire dans le cas de Gadio", il suffit de bien comprendre les différentes étapes qui peuvent mener à un procès dans le cas d'espèce.
Contrairement à ce qui a été annoncé dans plusieurs médias, Gadio n’est pas encore formellement inculpé mais plutôt fait l’objet d’une plainte du ministère public new-yorkais suite à une enquête du FBI. Il bénéficie d'une liberté provisoire et devait, le cas échéant, se rendre le 18 décembre 2017 à New York pour entendre la lecture des accusations par le juge et répondre simplement: “coupable” ou “non coupable”!
Selon plusieurs experts que nous avons consultés, un éventuel procès de Gadio n'est pas encore prévu parce que la procédure avant sa tenue dans ce type de situation est la suivante:
Première étape, l'accusé est conduit dans les 24 heures après son arrestation devant un juge pour une audition sur la pertinence ou non d'accorder la liberté provisoire et les conditions assorties, "Bail hearing" et "bail conditions", en anglais.
Deuxième étape, l’accusation se présente seule devant un "grand-jury" de citoyens pour présenter son dossier et demander leur accord sur les éléments d'accusation. C'est à ce niveau que l'on parle formellement d'inculpation ou encore de mise en examen qui est le nouveau terme employé en France depuis 1993. En anglais, il s'agit de "l'indictment”.
Dans la foulée un juge est tiré au sort et hérite du dossier, c'est la troisième étape qui suit immédiatement la deuxième.
Dans une quatrième étape, l’accusé et ses avocats retrouvent l’accusation devant le juge désormais en charge du dossier. Ce juge pose la question rituelle à l’accusé: "Quelle est votre réponse aux accusations énoncées, coupable ou non coupable ?" En anglais, "Do you plead guilty or not guilty?". L'accusé répond et la session est levée.
Et la cinquième phase, c'est celle où une décision est prise pour fixer la date du procès.
Qu'en est-il concrètement pour la procédure concernant Gadio? Contrairement aux rumeurs, le cas du député et ancien ministre en est toujours à la première phase. N'ayant pas pu accéder à son dossier et approcher des sources directement impliquées, SenePlus n'est pas en mesure d'expliquer pour l'instant pourquoi le dossier de Cheikh Tidiane Gadio n'en est qu'à la première phase, telle que nous l'avons décrite ci-dessus, alors que celui de son co-inculpé, le Docteur Ho en est à la quatrième phase qui est programmée pour le 8 janvier 2018.
Les semaines à venir permettront certainement à l'opinion publique d'avoir plus d'information sur le cas de Cheikh Tidiane Gadio qui est non seulement un leader politique au Sénégal mais aussi qui est connu à travers le continent pour son engagement panafricain depuis plusieurs décennies.
NGAKA BLINDE ENVOYÉ A REBEUSS
Le rappeur sénégalais est placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction
Le rappeur de Guédiawaye Ngaka Blindé, arrêté dans la nuit du 18 au 19 décembre dernier, avec au moins 4 millions en faux billets, après plusieurs retours de Parquet, a été placé sous mandat de dépôt par un juge d’instruction. Il a passé la nuit d’hier à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss. Le rappeur a été interpellé lors d’un contrôle d’identité à Yoff.
Selon une source proche du dossier, le natif de Guédiawaye avait programmé de se rendre à Saly pour le tournage d’un clip. Le morceau en tant que tel faisait l’apologie de l’argent. Ce qui expliquerait, d’après notre interlocuteur, l’impression sur du papier de millions de billets de banque. Seulement, les limiers ne l’ont pas compris ainsi. Ils ont décidé de l’embarquer et il se retrouve désormais loin du monde des paillettes.
Présentateur à la 2stv, Mamadou Sy Tounkara et son ami, Cheikh Dieng, ont soldé leurs comptes, hier, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Il ressort des débats d’audience que c’est le dernier nommé qui a attrait son ami à la barre pour abus de confiance portant sur 200.000 francs. Tounkara connaîtra son sort le 9 janvier prochain.
S’agissant des faits, les deux individus sont liés par une amitié vieille de plus de 30 ans. Et qu’au courant de l’année 2006, le célèbre présentateur de la 2stv avait reçu 21 livres de la part de Cheikh Dieng. C’était pour la bibliothèque de son école de formation. Il faut dire que tout allait bien jusqu’à ce que 11 ans plus tard, Cheikh Dieng revienne pour lui réclamer ses ouvrages. Mais Tounkara lui a notifié que certains d’entre eux se sont gâtés du fait d’une infiltration d’eau dans la bibliothèque de l’école. Il n’a pu sauver que 10 livres qu’il a rendus à son propriétaire. Animé par le désir de reprendre la totalité de ses ouvrages, Cheikh Dieng a porté plainte contre son ami qui a été convoqué au commissariat de Dieuppeul. Devant les enquêteurs, le mis en cause a rappelé l’amitié qui le lie au plaignant, avant de dire : « en 2006, il m’avait donné des livres pour la bibliothèque de mon école de formation. 11 après, lorsqu’il est venu me les réclamer, je lui ai demandé de me donner les titres des ouvrages car je ne m’en souvenais plus». Voulant régler les choses à l’amiable, l’affaire a pris une autre tournure. Le plaignant est allé jusqu’à envoyer un message écrit à Tounkara pour lui dire : « comme tu veux du buzz, je vais t’en donner. Je vais montrer à tout le monde que tu ne connais rien dans la communication. Que tu ne crois pas à ce que tu dis à la télé ».
Cheikh Dieng réclame 500.000 FCFA de dommages et intérêts
Il faut dire que devant l’officier de police, Tounkara s’est engagé à lui payer par moratoire. C’est-à-dire 20.000 francs Cfa par mois, et ce pendant 10 mois. Les limiers ont promis de faire parvenir la proposition de Tounkara à Cheikh Dieng. Quelques temps après, l’inspecteur de police a appelé le mis en cause pour l’informer du refus de Cheikh quant à ce mode de paiement. Il veut 50.000 FCFA à chaque fin de mois. A la barre du tribunal correctionnel de Dakar, le prévenu a dit être surpris quand l’huissier de justice l’a appelé pour l’informer de l’audience. « C’est une affaire que je déplore car 200.000 est une somme dérisoire pour des amis d’enfance», a dit Tounkara. Pour justifier le fait d’avoir attrait son ami à la barre, Cheikh Dieng a soutenu que c’est parce que ce dernier a fait preuve d’arrogance, d’ingratitude et de manque de respect. Il a demandé à ce que Tounkara lui verse 500.000 FCFA à titre de dommages et intérêts. De son côté, le maître des poursuites a demandé au tribunal de retenir le prévenu dans les liens de la prévention. Pour la peine de le condamner à payer une amende ferme de 50.000 francs. Sans avocat, Mamadou Sy Tounkara a pris la parole en dernier pour assurer sa défense. Selon lui, c’est une affaire malheureuse mais le parquet a mis de l’huile sur le feu. Son intention n’a jamais été d’abuser de la confiance d’un ami. Pour finir, il a demandé sa relaxe pure et simple. L’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 9 janvier prochain.
THIERNO BOCOUM MET EN GARDE MACKY
Le leader d'AGIR demande au président Sall de ne pas se présenter aux prochaines joutes électorales envisageant sa défaite
Thierno Bocoum demande au président Macky Sall de prendre la décision qui s’impose, à savoir suivre la voie de François Hollande et de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2019. ‘’Avec son bilan désastreux, Macky Sall n’a aucune chance de passer en 2019’’, estime le patron d’AGIR. Entretien exclusif !
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer Alliance générationnelle pour les Intérêts de la République?
L’Alliance générationnelle pour les Intérêts de la République est le fruit d’une mûre réflexion sur la situation du pays et sur les énormes attentes des populations. Nous avons considéré qu’il est temps d’agir sous de nouveaux paradigmes. Notre pays souffre aujourd’hui de politiques centrées sur des Intérêts crypto-personnels, au détriment de l’intérêt général. Sans compter une politique économique extravertie qui tue nos entreprises locales et freine la courbe de l’emploi dans notre pays. Nous sommes presque sous perfusion et dépendons totalement de l’extérieur. Et ceci, même pour éteindre un feu. Alors que notre pays regorge de richesses. Une richesse mal exploitée et vendue à vil prix pour asseoir de bas Intérêts personnels. Une richesse qui ne profite pas aux populations dont les enfants préfèrent traverser le désert au risque de se faire vendre comme des esclaves en Libye, pour tout simplement pouvoir vivre dignement.
A votre avis, comment s’opéreront ces changements ?
Il y a donc urgence à agir. Cependant, les changements ne pourront se faire qu’à travers une approche courageuse et patriotique. Seuls ceux qui sont décomplexés et désintéressés pourront y arriver. Nous appelons alors notre génération à agir. Celle-là éprise d’éthique et de justice. Que les jeunes et moins jeunes qui se retrouvent autour de ces valeurs s’unissent pour lutter contre l’injustice et la délinquance politique. Agir avec courage et abnégation pour que notre pays retrouve sa dignité et qu’il fasse rêver ses filles et ses fils. Nous pensons que notre génération a tout ce qu’il faut pour changer la donne et elle reste ouverte à toutes les expériences, sauf celles qui nous confinent dans les pratiques classiques de gouvernance. Nous ne voulons pas d’une expérience qui nous impose le statu-quo. Il faudra que les choses changent. Mais dans notre démarche, nous sommes pour une alliance générationnelle. Nous considérons que le leadership dans notre pays est diversifié et éparpillé. Le paysan leader est également un Sénégalais dont l’expertise doit compter. De même que l’artisan, le journaliste, l’ingénieur, le marchand ambulant…Ils sont nombreux ces Sénégalais qui sont conscients de la nécessité d’aller vers des changements, mais qui évoluent dans des domaines différents. Nous devons tous nous retrouver pour aborder ensemble le sujet Sénégal. Ce n’est pas demain ou après-demain qu’il faut agir. C’est maintenant qu’il faut agir avant que cela ne soit trop tard. Il y va de notre responsabilité.
Votre démission à Rewmi n’est-elle pas liée à votre ‘’frustration’’ des investitures ?
J’ai quitté Rewmi par convenance personnelle. Cela n’a rien à voir avec les investitures. Ils sont combien à être investis sans qu’ils ne soient députés? Je rends grâce à Dieu sur mon parcours à l’Assemblée nationale. Et je suis fier de ma petite contribution dans ma coalition en ayant mené campagne à Thiès, Dakar, Rufisque… pour le triomphe de notre coalition. Je souhaite bonne chance aux députés élus dans leur mission républicaine. Aujourd’hui, j’ai d’autres challenges et je m’y concentre à fond.
Thierno Bocoum a-t-il une ambition présidentielle. Seriez-vous candidat en 2019 ?
Notre ambition est de secourir les Sénégalais et de veiller à leur émancipation. Nous sommes au service de notre peuple. Le moment venu, cette question sera débattue au sein de AGIR. En ce moment, il ne s’agit pas de traiter une ambition personnelle, mais bien de s’occuper de l’intérêt supérieur de la nation.
Avec le désengagement politique, la montée de l’abstention et le désintérêt pour les partis traditionnels, quelle est votre opinion sur la santé des partis politiques ?
Le problème ce ne sont pas seulement les partis politiques. Le problème fondamental se pose au niveau de l’échiquier politique avec des acteurs qui commencent à perdre de la crédibilité aux yeux de l’opinion. La transhumance, le mensonge, les coups bas, l’hypocrisie… sont des comportements qui font légion sur l’échiquier politique. Les Sénégalais ont même tendance à mettre tout le monde dans le même sac pour ne pas se tromper. C’est une situation préjudiciable non seulement aux acteurs politiques, mais également aux populations sénégalaises, car ce sont ceux qui concourent aux suffrages des populations qui auront le privilège et la légitimité de décider à leur place. C’est pourquoi, au lieu de se détourner de la politique, il faut plutôt penser à la sauver en travaillant sur l’existence d’une masse critique de personnes imbues de valeurs et capables de renverser la tendance une fois qu’elles se retrouveront au niveau des sphères de décision.
Croyez-vous au renouvellement de la classe politique ?
C’est inéluctable. Mais il ne faudrait pas que le renouvellement se limite juste à l’âge. Il faudra changer de manière de faire de la politique. Chaque leader a dû s’adapter à son époque, mais en ce qui nous concerne, nous devons agir autrement.
Ce qui s’est passé en France avec la phagocytose des partis par Emmanuel Macron, peut-il se reproduire au Sénégal ?
Le Sénégal n’est pas la France, mais les changements s’opèrent partout. Il faut des solutions pour répondre aux crises profondes dans nos pays et à l’échec des pratiques classiques de gouvernance.
Quels sont les chances de Macky pour rempiler en 2019 ?
Je ne lui vois aucune chance et je suis vraiment sincère. Je pense qu’il doit suivre la voie de François Hollande et ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Il a échoué, et largement d’ailleurs.
Une opposition désunie face à un BBY uni, Macky n’est-il pas en roue libre ?
L’enjeu en 2019, ce n’est pas l’unité de l’opposition. Cette unité était plutôt attendue en 2017 avec les élections législatives, compte tenu du mode de scrutin. Pour l’élection présidentielle, l’enjeu c’est la barre des 50%. Si Macky obtient un résultat en deçà de la barre des 50%, il ira au deuxième tour. Que l’opposition soit unie ou pas.
Thierno Bocoum a-t-il une base politique ?
L’avenir nous le dira Incha Allah !
Talla Sylla compare Idrissa Seck à Hitler, quelle est votre opinion sur son jugement ?
Je pense que comparer un responsable politique à Hitler pour maquiller sa traîtrise est une insulte aux Sénégalais et aux victimes du nazisme. Sa décision d’aller rejoindre Macky Sall n’est qu’une confirmation, car de fait, il était déjà avec lui. En tant que membre du camp présidentiel, c’est donc normal qu’il s’attaque à l’opposition. Seulement qu’il se garde de donner des leçons.
Qu’est-ce qui vous a marqué le plus en cette année 2017 ?
Bien évidement c’est la mise sur pied du mouvement AGIR avec son adoption spontanée par des milliers de Sénégalais. D’autres événements m’ont évidemment marqué aussi. C’est le cas de l’emprisonnement arbitraire de Khalifa Sall. Je voudrais profiter de cette question pour souhaiter une bonne et heureuse année 2018 aux Sénégalaises et aux Sénégalais d’ici et de la diaspora ainsi qu’aux hôtes étrangers qui vivent parmi nous. Que 2018 soit pour tout le monde une année de paix, de santé et de prospérité.
KARA DÉFEND DIAO BALDE
Il dit comprendre son coéquipier zappé lors du dernier match du Sénégal
Interrogé par le quotidien Record, Kara Mbodj s’est prononcé sur la situation de Diao Balde Keita en équipe nationale du Sénégal.
« Dans une équipe de football, c’est normal qu’un joueur soit frustré quand il ne joue pas, parce qu’il aimerait bien être sur le terrain pour aider ses coéquipiers. Je ne veux pas que les gens fassent du cas Diao Baldé Kéité un problème. Non. Ce n’en est pas un. Nous sommes en famille. On se parle entre nous et on se regarde dans le blanc de l’œil pour se dire la vérité. Diao Baldé n’est pas un cas », a indiqué la défenseur d’Anderlecht.
« C’est un garçon charmant, un jeune qui a envie de progresser et de tirer l’équipe vers le haut. Chacun a son comportement et son tempérament. Je pense qu’El Hadji Diouf a raison sur ce dossier-là. Aucun footballeur n’est content s’il reste sur le banc de touche. Maintenant, les gens peuvent dire des choses qu’ils ne maîtrisent pas et on n’y peut rien », a-t-il conclu.
Malgré la conjoncture économique difficile, personne ne se prive d’agapes et de festin. La période faste des fêtes de fin d’année est donc arrivée avec, en prime, Noël, la fête la plus populaire et la plus mobilisatrice. Si certains ont déjà écoulé des articles à valeur de millions de francs, d’autres ont vu tout simplement leurs chiffres d’affaires connaître sensiblement une hausse. Fête de nouvel an oblige. Dans moins de 48 heures, Dakar sera encore plongée dans la Bamboula.
Ils sont vendeurs de poulets de chair, d’habits de luxe, de jouets pour enfants… à se frotter les mains durant ces moments de fête dans la capitale sénégalaise. Peu importe la position géographique et la cherté de la vie, les Dakarois trouvent tant soit peu de quoi se payer quelque chose, juste le temps d’une fête, au grand bénéfice des commerçants. Installé devant l’entrée principale du lycée Maurice de Lafosse, ce commerçant décline sans gène sa recette journalière. « Depuis le début de cette fête, mon chiffre d’affaires varie entre 40.000 et 75.000 francs CFA, contrairement aux jours ordinaires, où il se chiffrait à 25.000 mille francs par jour. Mes clients, pour l’essentiel des filles, se disputent la part belle ». En pleine conversation, un groupe de jeunes filles, apparemment des élèves de l’établissement, font leur entrée dans la boutique. Elles tâtent les habits suspendus à l’aide de crochets en fer. « Moi je préfère cette couleur, c’est un bon pantalon kaki », indique l’une d’elle. Le prix de cet habit étant de 8.000 Fcfa, sans hésiter, cette élève tend un billet froissé de 10000 Fcfa au commerçant. Il est déjà huit heures, un bon présage se dessine déjà pour ce négociant.
Au marché Tilène, les vendeurs de poulets de chair nichés au cœur de ce haut lieu de l’offre et de la demande, sont à la pointe de gros bénéfices en ces jours de fête. Même si les clients crient à la cherté des prix, ces marchands voient leurs gains monter d’un cran. « En quarante-huit heures seulement j’ai eu à écouler 45 poulets pour un montant de plus de 150.000 francs », révèle Modou Lô. Chose rare, ajoute-t-il. Ici toutes les offres liées aux préparatifs de la fête de nouvel an qui se profile à l’horizon, marchent bien. Il en est de même pour Alassane Diop, détaillant d’objets essentiellement composés de jeux pour enfants. Il brasse une rente financière d’au moins cinquante mille francs par jour. Il en trouve dans cette reconversion de circonstance, une raison jamais égalée de se faire de l’argent. Trouvé assis, entre ses mains une tasse de café au lait bien remplie, ce jeune commerçant qui prend son petit déjeuner sourit à la première question qui lui a été posée. Il vient par ce geste de nous indiquer la bonne tenue de ses affaires marchandes.
Sur l’avenue Malick Sy, lieu d’intenses activités commerciales, les propositions ne manquent pas. Même scénario un peu plus loin au marché Sandaga. Ici, l’effervescence des lieux est de mise. Du Mbalaax aux bruits assourdissants des véhicules, se mêlent des voix rauques, distillant des messages divers et variés sur les prix des articles exposés à même le trottoir. Dans les étroites allées qui bordent ce marché, des centaines d’individus vaquent à leurs occupations. Les uns se rendent au travail tandis que les autres font des achats parfois à la va-vite, au risque de se faire bousculer par les passants. Une cliente, Fatou Diagne, a porté son sur un jean bleu et une chemise manche longue. « Il me faut une tenue car je dois sortir avec mes amies », dit-elle, précisant qu’il ne faut rien rater. Cet avis de Fatou est entièrement partagé par Moussa Ndong qui, lui aussi, est dans cette ambiance folle des préparatifs.
Les fêtes de Noël, de fin d’année et de nouvel an s’annoncent lucratives pour les commerçants. Malgré les difficultés que traversent la plupart des Sénégalais, il y a toujours de l’argent pour aller à l’assaut de tout ce qui va avec la fête. Abdallah, commerçant d’origine libanaise, se frotte déjà les mains, lui qui a vendu pour plus de deux millions de francs de marchandises liées aux préparatifs de la fête.