Découvrez le nouveau clip de la jeune chanteuse Abiba, "Spend some Time".
Voir vidéo.
MACKY, LE MONARQUE DE LA RÉPUBLIQUE
INTERVIEW DE L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, BOUBACAR BORIS DIOP - "Il est facile pour un chef d'État sénégalais d'avoir l'administration et la justice sous sa botte"
L'éditoriliaste de SenePlus, Boubacar Boris Diop a accordé à Seneweb une interview que nous publions dans son intégralité ci-dessous.
Benno : 125 députés; Wattù : 19; Mànkoo : 7; Pur : 3 et 1 député pour chacune des 9 listes ayant profité des "plus forts restes" : comment analysez-vous les résultats des législatives ?
À l'arrivée on a encore une fois un Parlement-croupion mais je ne dirais pas comme certains que ces législatives, ça a été beaucoup de bruit pour rien, j'y ai vu un moment important de notre vie nationale, je me suis même donné la peine de suivre les fameux "temps d'antenne" de la première à la dernière minute.
Les deux journalistes de la RTS qui se relayaient ne trouvaient visiblement pas cela très excitant mais un tel évènement reste un des miroirs de notre société ; certains de ses protagonistes ont d'ailleurs fait de leur mieux pour mettre du contenu et de la dignité dans un exercice plutôt difficile.
Qu'avez-vous retenu de ce "moment important de notre vie nationale" ?
Force est de reconnaître que moins d'une semaine après, cette élection semblait déjà être de l'histoire ancienne. On sentait encore une grande rage dans les réactions à chaud mais de manière frappante c'était une rage impuissante. Si tout le monde était aussi choqué, c'est probablement parce que personne n'avait anticipé la forte détermination du régime à en prendre à son aise, dans des lieux intelligemment ciblés, avec l'expression du suffrage universel. Les méthodes utilisées ont elles-mêmes été d'une originalité frisant l'insolite.
Voulez-vous dire que les résultats des législatives ne reflètent pas la volonté de la majorité des Sénégalais ?
Près d'un million de personnes n'ont pas pu voter sous des prétextes fabriqués de toutes pièces mais ce qu'on a surtout appris avec effarement le 30 juillet 2017, c'est à quel point il est facile pour un chef d'Etat sénégalais d'avoir, après deux alternances, l'administration et la justice sous sa botte. Cela doit alerter tout le monde non seulement pour 2019 mais aussi quant à la fragilité de nos acquis démocratiques.
Mais l'opposition faisait-elle le poids ?
Le paradoxe, c'est que Bennoo l'aurait certainement emporté dans un scrutin régulier. L'opposition était divisée et sans grands moyens, en tout cas en comparaison du régime. On peut toutefois douter que les centaines de milliers d'électeurs éconduits auraient majoritairement voté pour Bennoo et il y a surtout qu'elle n'aurait pas gagné à Dakar. Une suspicion légitime pèse sur les résultats de la capitale et on sait bien- Macky Sall l'a dit dans un rare accès de sincérité- qu'il était hors de question de faire le moindre cadeau au prisonnier Khalifa Sall. Au final, je crois que la coalition montée par Macky Sall a mérité sa victoire. C'est juste l'ampleur de cette dernière, due à des dysfonctionnements délibérés, qui pose problème.
La contestation des résultats n'est finalement pas allée bien loin…
Je crois que l'effet de surprise dont j'ai parlé tout à l'heure a joué en faveur du régime. L'opposition n'avait apparemment prévu rien de tel et donc pas une riposte appropriée. Une autre question à se poser honnêtement, c'est si elle en avait les moyens. On a vite senti en effet une certaine résignation, les rares déclarations guerrières, surtout à Dakar, relevant plus du baroud d'honneur que d'autre chose.
Les contestataires n'auraient-ils pas dû essayer au moins de marquer le coup ?
Oui, peut-être, pour envoyer un message en direction de 2019 mais à vrai dire je ne sais pas trop. Et pour être franc, je n'en vois pas l'intérêt, je commence à me poser des questions totalement différentes au sujet de la scène politique sénégalaise.
Lesquelles ?
La plus importante est celle-ci : ne devrions-nous pas cesser de faire une telle fixation sur la personne qui se trouve être le chef de l'Etat à un moment donné de notre histoire ? Est-ce vraiment aussi important dans les conditions actuelles ?
Que répondez-vous ?
J'en suis à un point où je vois de moins en moins la pertinence d'accabler Macky Sall de critiques, même largement justifiées. Pourquoi continuer à donner ainsi des coups d'épée dans l'eau ? Supposons qu'il soit battu en 2019… Voyez-vous dans le personnel politique quelqu'un susceptible d'agir différemment ? Faites mentalement le tour des prétendants potentiels et vous verrez bien…
On vous pose la question : est-ce le désert ?
Quel que soit le nom du nouveau venu, les mêmes causes vont continuer à produire les mêmes effets. Nous nous donnons beaucoup de mal pour doter démocratiquement un seul homme de tous les pouvoirs de la République. Cela est malsain et indigne d'une nation aussi ambitieuse que la nôtre. La réflexion devrait se déplacer des modalités de la conquête du pouvoir vers les conditions de l'exercice du pouvoir. Nos alternances où plus ça change moins ça change, cela devient écœurant. C'est un incroyable gâchis.
On croirait entendre Mody Niang…
C'est bien que vous mentionniez Mody Niang parce que cela me donne l'occasion de lui rendre hommage. À mes yeux c'est un véritable intellectuel, il ne se paie pas de mots, il ne fait pas tourner en spirale des formules élégantes et énigmatiques, étant surtout animé par un désir de clarté. Mody Niang a toutes ces qualités et c'est pour cela que j'ai du respect pour lui. Mais que voit-on ? Il ne décolère pas depuis deux décennies : contre Diouf, contre Wade et aujourd'hui contre Macky en attendant le prochain président…
Nous sommes beaucoup d'intellectuels à être plus ou moins dans la même situation mais son cas est en quelque sorte emblématique. C'est terrible pour ce pays que d'une alternance à l'autre des personnes de valeur soient condamnées à choisir entre le silence et des coups de gueule sans aucun effet sur la situation réelle.
Certains traitent Macky Sall de dictateur. Êtes-vous d'accord ?
Il ne l'est pas du tout à mon avis, il est simplement, de par notre volonté, à la tête d'une sorte de République monarchique et c'est de cela qu'il faut sortir. C'était, pendant les Assises, la vision de personnalités lucides et désintéressées et cette vision devrait de nouveau innerver le champ politique.
Quelqu'un a dit que la dictature c'est "ferme ta gueule" et la démocratie "cause toujours, tu m'intéresses." On en serait plutôt là. Ça hurle de toutes parts mais Macky, dans un style qu'on pourrait dire dioufien- le Diouf des mauvais moments, celui de la fin de règne- n'en a cure !
Il est vrai aussi que dans ce pays l'on arrête de plus en plus de personnes pour délit d'opinion. Cela a été le cas d'Oulèye Mané, d'Ami Collé Dieng et de l'administrateur du forum où elle s'est exprimée; il y a aussi depuis quelques heures Kémi Seba et Bentaleb Sow, sans oublier Madère Fall. Mais sans doute devrait-on parler davantage pour l'instant d'énervement et de crispation que de dérive dictatoriale, ce mot est trop chargé.
Vous laissez entendre que le personnel politique ne compte pas une figure capable de conduire les changements que vous prônez. Pourtant Khalifa Sall est présenté, notamment par l'écrivain Thierno Monenembo, comme une alternative crédible.
Le maire Khalifa Sall a fait preuve d'une réelle volonté de résoudre les problèmes des Dakarois et on avait commencé à voir les résultats de ses efforts. J'ai déjà salué quelque part son intérêt pour les arts et la culture, le regretté Oumar Ndao ayant été à ses côtés jusqu'au bout dans le róle de conseiller culturel. C'est donc quelqu'un pour qui j'ai de la considération et à mon avis c'est un scandale qu'on l'ait privé de liberté pour briser son élan politique. Parce que oui, c'est un adversaire crédible même si peut-être, sans l'appareil du PS, son maillage de l'ensemble du pays pourrait ne pas être à la hauteur de ses ambitions.
Tout cela étant dit, je pense que nous ne devons plus élire un chef d'Etat au Sénégal en nous en remettant à sa seule bonne volonté. On peut toujours espérer qu'il se serve du pouvoir au mieux des intérêts de la population, c'est déjà arrivé ailleurs mais c'est tout de même un pari risqué. À cette loterie-là, on décroche rarement le gros lot, c'est-à-dire l'homme providentiel.
Et que dire de la possibilité qu'un personnage instable se retrouve au sommet de l'Etat ? C'est beaucoup plus facile de nos jours qu'il y a seulement quelques années. C'est arrivé en novembre 2016 à la première puissance mondiale et sans de solides institutions pour freiner les ardeurs démagogiques de Trump, l'Amérique serait aujourd'hui dans de beaux draps. C'est une leçon pour tout le monde et en particulier pour les pays pauvres.
Votre point de vue ne risque-t-il pas d'être compris comme du nihilisme ?
Je ne suis pas du tout dans cette disposition d'esprit. En plus, mes opinions n'ont rien d'original, cela fait des années que d'autres disent la même chose. Je crois simplement que nos deux alternances au goût si amer nous contraignent à partir en quête de nouveaux paradigmes. J'ajouterai que notre pays n'est plus tout à fait le même depuis qu'on y a découvert d'immenses réserves de gaz et de pétrole. Nous savons bien les risques que cela comporte pour notre souveraineté, pour l'équité sociale, pour le respect de l'Etat de droit mais surtout pour la paix civile.
Avec quels leaders aller en quête de nouveaux paradigmes ?
Écoutez, ce sont juste des idées en l'air, ou peut-être même de simples états d'âme citoyens, je ne les inscris pas dans un horizon proche et surtout pas dans un horizon électoral. Ce qui me paraît certain, c'est que les hommes politiques ne vont pas plaider pour ce type de changement. Ils ne vont pas scier la branche sur laquelle ils espèrent s'asseoir un jour.
Pour ce qu'on sait des Assises par exemple, ils y sont allés avec leur propre agenda et il se susurre que pour l'un d'eux le retour sur investissement reste fabuleux. Je dirais, pour être positif, qu'il y a au Sénégal une culture progressiste dont les racines plongent assez profond, cela se voit nettement dans le documentaire qu'Abdourahmane Seck de l'UGB a consacré aux Assises nationales (Assises nationales, titre provisoire). Et de toute façon ce qui reste de la gauche historique, toutes obédiences confondues, a plus que quiconque intérêt à de nouvelles règles du jeu si elle veut cesser d'être l'éternelle roue de secours.
Justement un autre flanc de cette gauche vient de se fissurer avec les remous qui agitent la LD au sein de laquelle a surgi le mouvement "LD Debout".
Il m'est hélas difficile de répondre à cette question, n'ayant eu que de lointains échos des remous à la LD. J'étais en train de voyager, je compte me mettre à jour.
Par Seybani SOUGOU
Affaire Assane Diouf ou la poudre de perlimpinpin
La mobilisation extraordinaire des services de l’Etat pour «cueillir» notre compatriote Assane Diouf relève d’une farce burlesque
« Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle » Lamartine
La mobilisation extraordinaire des services de l’Etat pour «cueillir» notre compatriote Assane Diouf relève d’une farce burlesque. Que les propos d’Assane Diouf aient été inconvenants : il n’y a guère de doute. Mais que cette affaire en vienne à « expier » les dérives d’un régime en perte de vitesse, traduit une forme d’indécence.
Dans un magistère truffé de scandales en tous genres (affaire Pétrotim, prolifération des marchés de gré à gré, usage inapproprié des deniers publics, dérapage incontrôlé des fonds politiques …), marqué par une gouvernance médiocre, et un affaissement sans précédent de l’Etat de Droit au Sénégal (atteinte aux libertés individuelles et collectives), l’échelle des priorités est ailleurs.
Dans un article d’une haute portée juridique intitulé « Un peu plus de respect M. Le Ministre », Aliou Niane magistrat à la Cour des Comptes et ancien Président de l’Union des magistrats du Sénégal a révélé l’un des plus grands scandales sous le magistère de Macky Sall. En effet, en soutenant que contrairement aux dires du Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, la Cour des Comptes n’a jamais « déclaré conformes les écritures des comptes de gestion des comptables principaux du Trésor et le compte administratif de l’ordonnateur », ce magistrat (qui n’obéit qu’à la loi et à sa conscience) a eu le mérite de souligner que « le vote de la loi de règlement 2015, sans le rapport d’exécution de la loi de finances et la déclaration générale de conformité est assimilable à un hold-up, aux allures d’une escroquerie pure et simple ».
En vérité, cette affaire d’une extrême gravité est une affaire d’Etat qui mérite qu’on s’y attarde un instant. Dans un Etat démocratique où la séparation des pouvoirs est réelle et la justice indépendante, le Ministre Amadou Ba serait traduit sans aucun doute devant la Haute Cour de Justice. En matière pénale, il n’y a aucune équivalence possible entre les actes graves du Ministre (délit de soustraction au contrôle d’un organe « Cour des Comptes », présentation de comptes insincères, non conformes) et les propos inconvenants d’Assane Diouf. Paradoxalement, le Procureur de la République, si prompt à s’autosaisir pour les « offenses supposées au Chef de l’Etat », est aux abonnés absents lorsque des affaires portent sur les deniers publics et engagent le devenir de 14 millions de Sénégalais.
Dans l’affaire Assane Diouf, la leçon vient des Etats-Unis, et plus précisément de notre compatriote Baba Aidara. Après avoir reconnu publiquement s’être trompé dans son appréciation de la situation liée à la « déportation d’Assane », Baba Aidara en a tiré toutes les conséquences, en démissionnant de la RFM. Au même moment, le Ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo qui a organisé l’un des plus grands fiascos de l’histoire électorale du Sénégal (scrutin faussé du 30 juillet 2017) vaque tranquillement à ses occupations, et ne s’interroge pas, le moins du monde, sur sa responsabilité dans la survenance du « chaos électoral du 30 juillet ». Au Sénégal, l’impunité (le ministre délégué Moustapha Diop a défié la Cour des Comptes), l’irresponsabilité ou la propension à « se laver à grandes eaux, selon la formule consacrée » est la chose la mieux partagée par les tenants du pouvoir.
Au-delà de l’affaire Assane Diouf, ce qui pose surtout débat au Sénégal, ce sont les pratiques liberticides du régime. La gouvernance sobre et vertueuse a cédé la place aux intimidations et aux arrestations arbitraires. Cinq (5) ans après son accession à la magistrature suprême, Macky Sall a incontestablement réalisé la rupture promise : mais à l’envers.
L’interpellation de Madere Fall (un concitoyen vivant aux USA, connu pour son opposition farouche au pouvoir) pour une banale affaire de poudre de lait prouve que ce régime «a complétement perdu la tête». En France ou aux Etats-Unis, il existe des associations de consommateurs puissantes et structurées qui représentent et défendent les intérêts des consommateurs. Les produits qui présentent des risques pour la santé ou la sécurité des personnes sont retirés de la vente, aux fins de vérification. Il arrive souvent que le signalement provienne d’un citoyen, après consommation dudit produit. Le citoyen Madere Fall a pleinement exercé son droit d’alerte et d’information (c’est son droit le plus absolu), et n’aurait jamais dû faire l’objet d’une interpellation. A fortiori, être convoqué pour une audition.
Il appartenait à la société concernée de préciser que « le produit en question offre toutes les garanties pour la santé des citoyens, et que tous les tests ont été réalisés, conformément aux normes en vigueur ». Confier un tel dossier à la section des recherches dont la vocation est de s’occuper d’affaires sérieuses, démontre à quel point l’Etat de Droit et les droits élémentaires des citoyens sont piétinés au Sénégal. A ce rythme, il n’est pas impossible que demain, une mouche soit emprisonnée au Sénégal, tant les actes posés par le régime de Macky Sall dénotent d’une inconséquence, voire d’un amateurisme criard dans la gestion des priorités.
Ne nous y trompons pas : les multiples arrestations à répétition traduisent une panique au plus haut sommet de l’Etat. Et disons-le clairement : en 2012, les Sénégalais n’ont pas élu Macky Sall pour traiter de questions similaires à celles d’Assane Diouf. Alors que la liste interminable des scandales qui éclaboussent le régime s’étend, que le chômage des jeunes atteint la cote d’alerte, que les secteurs vitaux (éducation et santé) sont traversés par une crise sans précédent, voir certains s’esclaffer nous donne plutôt l’impression d’assister à la « danse des médiocres ».
Franchement, le Sénégal mérite mieux !
Sur les ondes de la Rfm, le psychologue, Serigne Mbaye Thiam, voit dans les propos de l’insulteur public un sentiment de révolte et de malaise.
« Le comportement de Assane Diouf est celui d’un certain déséquilibré mental. Il y a beaucoup d’individu d’un échantillon de l’humanité comme lui au Sénégal. Au sein des partis politiques, les gens les utilisent à des fins parfois d’agresser l’adversaire.
Ce n’est pas nouveau, il y en a même qui se retrouve dans les couloirs de la République. Selon leur état de santé mental, ces personnes agissent de cette façon, avec des termes orduriers, avec un sentiment de rancœur inouïe.
Nous sommes tous fous quelque part. Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas normaux, qui sont carrément limite et qui tiennent des propos vraiment fous. Il y a certainement dans ses propos des choses qui intéressent les populations. Et même si cette vérité que profèrent ces individus n’est pas forcément la vraie, elle les excite parce qu’elles sont demandeuses de solutions. Il faudra prôner le retour des valeurs », a-t-il déclaré.
C’est avec retenue mais fermeté que le directeur général de l’Autorité de Régulation des télécommunications et des postes a expliqué au géant américain et à sa représentante que la liberté suppose quelques garde-fous.
« Notre rôle est d’accompagner ce développement et les avantages qu’on peut en tirer. Ce développement est accompagné par des effets pervers. Chacun jouera sa partition. Notre rôle est de développer ces Tic et de sensibiliser pour que les utilisateurs sachent que Facebook n’est pas pour une vidéo où on insulte à longueur de journées des autorités et d’honnêtes citoyens», a déclaré Abdou Karim Sall ce mardi, lors de l’atelier organisé pour sensibiliser sur l’utilisation des réseaux sociaux tels que Facebook.
Le directeur de l’Artp faisait ainsi allusion aux récents événements découlant de la publication d’insultes, de photos obscènes, d’enregistrements et autres publiés sur Facebook et WhatsApp qui appartiennent tous à Mark Zuckerberg.
S’adressant à la directrice des politiques publiques pour l’Afrique de Facebook, Ebel Okobi, M. Sall martèle : «L’Artp, en tant qu’institution étatique, déclare solennellement qu’elle est pour la promotion des réseaux sociaux, mais à la seule condition que leur utilisation rime avec respect de la vie privée des individus et des droits humains de façon générale. Il faut qu’on s’arrête, parce que les populations ont des vies privées, les citoyens ont des droits».
Prenant la parole, Mme Okobi a relativisé le rôle de l’entreprise précitée dans ces dérives, tout en reconnaissant que cet outil est utilisé parfois à des fins autres que celles pour lesquelles il a été créé.
«Bien que le Sénégal rencontre les difficultés en termes de publications de contenu abusif et de non-signalement de ces derniers, c’est tout de même avec fierté que nous constatons que les utilisateurs ont su tirer profit de notre plateforme pour démontrer au monde l’esprit entrepreneurial du Sénégal et contribuer au développement du pays. Le marché est un marché très important», a-t-elle dit.
LE RÊVE DE MACKY SE RÉALISE
Assane Diouf est arrivé cette nuit à l'aéroport Léopold Senghor en provenance des Etats-Unis - Il a été remis à la Dic et, selon certains médias, placé en garde à vue pour offense au chef de l'État
Assane Diouf est arrivé cette nuit à l'aéroport Léopold Senghor en provenance des Etats-Unis. Il fait partie des 17 Sénégalais expulsés de ce pays pour immigration illégale et agressions (deux cas). Il a voyagé comme tous ses compatriotes dans un avion qui transportait aussi des Ghanéens et des Nigérians, également reconduits dans leurs pays respectifs. Mais son statut particulier fait qu'il n'a pas pris la même direction que les autres à la sortie de l'aéroport.
Alors que ses camarades d'infortune s'engouffraient dans la nuit dakaroise pour retrouver leurs familles, Assane Diouf a été remis à la Dic. Selon certains médias, il a été placé en garde à vue pour offense au chef de l'État, notamment.
L'avion des 17 Sénégalais en provenance des États-Unis a atterri à 1 h 43, selon des sources de Seneweb établies à Léopold Senghor. Nos interlocuteurs indiquent que c'est le chef de la police de l'aéroport, le commissaire Tendeng, qui coordonnait les opérations.
Il est monté à bord de l'appareil pour vérifier, auprès du chef de l'unité américaine en charge des rapatriements, la conformité des identités des concernés avec leurs documents de voyage, notamment les sauf-conduits délivrés par le consul du Sénégal à New York.
"Les vérifications terminées, les immigrés de retour au bercail ont été débarqués un à un de l'avion par des éléments du commissariat spécial de l'aéroport et non des éléments de la BIP comme rapporté par certains médias", précise une de nos sources.
Cette dernière confie qu'Assane Diouf a suivi la même procédure. Qu'il a accompli les formalités de police, "libre de ses mouvements", comme ses 16 autres compatriotes rapatriés.
"Il s'est montré calme et très sympathique. Il a même beaucoup rigolé avec les policiers avant d'être mis à la disposition de la DIC", raconte un témoin de l'arrivée des immigrés expulsés des Etats-Unis.
Pendant qu'Assane Diouf quittait l'aéroport sous bonne escorte policière, les autres Sénégalais rentrant des États-Unis ont reçu le réconfort et le soutien des autorités de l'État. D'après nos informations, ils ont été accueillis par le directeur des Sénégalais de l'extérieur, Sory Kaba, et le chef d'État-major particulier du chef de l'État.
Ces derniers les ont encouragés et leur ont donné des conseils avant de remettre à chacun une enveloppe contenant 100 000 francs Cfa.
L'avion qui a ramené au bercail Assane Diouf et Cie a repris les airs à 4 h 10, d'après nos sources. Direction, nous dit-on, Accra (Ghana) et Lagos (Nigeria) pour déposer les Ghanéens et Nigérians expulsés, comme les Sénégalais, des États-Unis.
Dakar, 28 août (APS) - Une association disant regrouper "des victimes du Net et des réseaux sociaux" préconise "une ressocialisation" de certaines franges de la population sénégalaise et des jeunes en particulier pour mettre fin aux "dérives" nées du développement de ces nouveaux moyens de communication.
"Les réseaux sociaux, depuis quelques temps, défrayent la chronique en s’éloignant de leur cadre d’échanges et laissant la porte ouverte à d’incompréhensibles dérives verbales", peut-on lire dans une contribution signée du président de l’association des "Victimes du Net et des Réseaux sociaux", Amadou Moustapha Gaye.
M. Gaye cite des "photomontages irrespectueux", des "appels à la haine ethnique, diffamations de toutes sortes à l’endroit des citoyens", ainsi que des "insultes adressées aux plus hautes autorités de l’Etat", autant de comportements selon lui "inacceptables et incompréhensibles".
"L’on s’amuse à se faire peur, nul n’est à l’abri de sorties outrageuses, personne n’est épargnée, nous sommes tous des cibles potentielles !", estime Amadou Moustapha Gaye.
"Les dérapages, la diffusion de fausses nouvelles, les diffamations, la calomnie, le dénigrement public, les règlements de compte, le harcèlement, les menaces, le chantage, l’escroquerie, le transfert illégal de données à caractère personnel, le partage d’images, de photos et de vidéos obscènes occupent l’espace médiatique laissant croire que Internet est un monde sans gouvernement !", déplore-t-il.
"A la lumière de tout ce qui est en train de se passer, nous estimons que la nation doit se remobiliser pour faire échec à ceux qui tentent de remettre en cause les équilibres sociaux sur lesquels la nation s’adosse et qui garantissent la paix et la sécurité dans notre pays", écrit le président de l’association des "Victimes du Net et des Réseaux sociaux".
"Nous appelons à un sursaut national et à un ressaisissement pour qu’ensemble nous réussissions à réinstaller la confiance et la sérénité", préconise Amadou Moustapha Gaye.
Cette perspective passe, selon lui, "obligatoirement par une re-socialisation de franges importantes de la population, une éducation, par la sensibilisation et la formation en direction de toutes les parties prenantes, surtout des jeunes qui sont les principaux utilisateurs, exposés aux dangers et aux pièges d’internet et des réseaux sociaux".
"Nous devons barrer la route aux esprits ténébreux qui cherchent à faire basculer notre pays dans des conflits ethniques, confessionnels ou raciaux, et de leur faire comprendre qu’ils rendront désormais compte de leurs forfaits", insiste-t-il.
Il s’agit à terme de rappeler qu’Internet "n’est pas une zone de non droit où on peut tout se permettre" et de renforcer les textes du Code pénal et "veiller à une application sans complaisance de la loi", fait-il valoir.
Dans cette perspective, il appelle les responsables de sites d’informations ou de réseaux sociaux à "faire preuve de responsabilité" et à se conformer à la loi, en vue de "prendre des dispositions qui fassent que la dignité des personnes et des citoyens soit pleinement préservée".
Wally Seck est un jeune artiste très adulé par sa génération. En dix ans de carrière, il a réussi à supplanter beaucoup de ténors de la musique sénégalaise. C’est parce que son papa lui a déblayé le chemin. Thione Seck a pratiquement tout cédé à son fils.
Thione incarne la sagesse avec des lyrics qui frisent la poésie. Il lui est même arrivé de reprendre dans ses chansons des versets du Coran ou des écrits de Serigne Touba. Waly, c’est un dandy contemporain qui au-delà de la musique a créé une véritable mode. Loin des costumes sur mesure de son père, Waly adore les habits serrés. Il est osé dans son habilement et a initié une «révolution vestimentaire» plus ou moins adoptée par les jeunes sénégalais : pantalons et chemises slims, des jeans perlés, des hauts et pulls efféminés, port de sac à main…
Si Wally Ballago Seck peine à faire accepter son style vestimentaire (Peon) aux Sénégalais, ce n’est pas le cas pour ses envolées lyriques qui séduisent plus d’un. Dans les familles griottes, la musique se transmet de père en fils. Chez les « Seck », le chant et la percussion constituent un héritage des aïeux. De la cour de Lat Dior à la boite de nuit «Penc mi», les « Seck » perpétuent le legs ancestral. Aujourd’hui, c’est Ballago-fils qui est le porte étendard de la famille. Il a le titre de Faramareen (Ndlr : le griot attitré de Mareen, son village d’origine). C’est parce que son papa a su garder l’héritage et l’adapter aux mutations contemporaines.
Thione Seck a très tôt compris qu’être un excellent chanteur traditionnel ne signifie guère faire carrière dans la musique. Il faut maîtriser le Show-business. Et dès son départ de l’orchestre Baobab en 1984, il crée « Raam Daan » (Ndlr : en Ouolof : petit à petit l’oiseau fait son nid). En collaboration avec de grandes maisons de productions, il trace son propre chemin avec des albums internationaux comme « le pouvoir d'un coeur pur », « Dieulleul »… En 1996, il réalise ses plus grands succès internationaux sous le label « Syllart». Il a fait sortir 3 albums dont le chef-d’œuvre « Orientissimo», un album concept enregistré entre Dakar, Le Caire et Bombay et qui l’a permis de récolter beaucoup de trophées. L’actuel batteur de l’orchestre Baobab et grand ami du chanteur, Mountaga Koité d’indiquer que le charisme de Thione Seck a beaucoup contribué à la réussite de l’artiste. « Thione c’est le franc-parler. Il est très généreux et il n’aime pas l’injustice. Il a une carrière bien accomplie. Regardez son patrimoine, son studio comparé à beaucoup d’artistes, il n’y a pas de quoi rougir. Tout au contraire, c’est une réussite à 100%. Il a formé un grand groupe. Il a fait le tour du monde»
WALY HERITE DU «RAAM DAAN» ET CREE SON PROPRE LABEL
Le Rossignol comme on l’appelle a également préparé sa succession. Toute son expérience a été mise à la disposition du longiligne et très stylé Waly Seck. Ayant raté sa carrière de footballeur professionnel, il s’est rabattu sur la musique. Thione Ballago Seck n’avait d’autre choix que de lui déblayer le chemin. Sous la coupe de son papa, Waly hérite du groupe, du matériel, du lieu de production de spectacle… Le chef d’orchestre du groupe Raam Daan Papis Ndiaye a d’ailleurs arrangé tous ses sons. Waly Seck n’avait qu’à dérouler et relever le défi et il l’a fait. « Sans les moyens de son père, Waly ne serait pas arrivé là. Il a su profiter de l’influence et de la renommée de Thione», dit Mountaga Koité. Quant à l’acteur culturel Guissé Pène, il soutient : «Thione Seck a su préparer sa succession en léguant sa boîte de diffusion, ses musiciens… Et Waly Seck a su que cet héritage lui est légitime et il l’a bien exploité».
Dès son arrivée sur la scène musicale en 2007, il envoute le public avec le tube « Bo dioudo » (Ndlr : une fois né) dans lequel il explique ne suivre que les traces de son père. Il sort son premier album en 2009. Aujourd’hui, il en est à son quatrième. « Il assure la relève avec un style qui lui est particulier. Il a la tête bien faite, il est beau, il s’habille bien, il a son charme, il danse bien et il sait capter son auditoire », laisse entrevoir le vice-président de la Fédération des métiers de la culture du Sénégal (Femec), Guissé Pène. Mais Waly Seck veut faire mieux que son père. En dehors de toute la logistique héritée de Thione Seck, il crée son propre label en référence à son nouveau titre : Faramareen. Il s’agit d’un label de production avec une télévision en vue. Le formateur dans l’environnement juridique de la musique et conseiller spécial au Grand théâtre national, Guissé Pène d’affirmer que Waly est en train de dépasser son papa en terme de business. «Waly a des opportunités innombrables en business et il les exploite. C’est un phénomène, une icône pour sa génération. Il est jeune comme plus de 50% de la population sénégalaise. Un grand marché s’ouvre à lui. En plus, il est arrivé à une époque où de grands noms de la musique sénégalaise comme Oumar Pène, Youssou Ndour, Baba Mal , Ismaïla Lo etc., sont en fin de carrière. Cela étant, il peut même devancer son papa et réaliser ce qu’il n’a jamais pu : Être le Number one de la musique sénégalaise». Maintenant, selon Monsieur Pène, il importe de savoir si effectivement son staff sera à la hauteur dans la gestion de la carrière de l’homme. « Car beaucoup d’artistes rayonnant par le passé ont disparu de la scène faute d’une bonne gestion de leur carrière. En tout cas, il est parti pour être l’un des ténors de la musique sénégalaise », révèle-t-il.
«WALY TENTE D’IMITER SON PEINE, MAIS PEINE A L’EGALER»
Thione Seck a fait ses preuves avec son groupe Raam Daan, et bien avant avec le mythique orchestre Baobab. Il a été l’auteur de nombreux succès avec ce groupe dans les années 1970, avec la production de morceaux fétiches comme «Sey», «Thioro Baye Samba», «Cheri Coco», «Nialagne», «bar lingue »… C’est là-bas d’ailleurs qu’il s’est familiarisé avec le percussionniste et batteur de Toumba, Mountaga Koité. Ils étaient d’ailleurs appelés les benjamins de Boabab. A la question de savoir si Waly Seck n’a pas dépassé musicalement son papa, Mountaga Koité de répondre : « Waly Seck a réussi et il est apprécié par la majorité de la population. Mais il n’est pas comme son père. Il ne fera pas plus que son père. Thione Seck est un parolier. Un poète. De ce point de vue-là, Waly ne lui arrive pas à la cheville. Il a une belle voix mais pas la même que son papa. Leurs voix ne se ressemblent même pas. Ils n’ont pas les mêmes harmonies, c’est différent. Thione Seck a un ton oriental et son fils est plutôt moderne.» L’acteur culturel Guissé Pène d’emboucher la même trompette en soutenant que Thione Seck est un peu au-dessus de Waly Seck côté technique vocale. «Waly a beaucoup imité son père. On a l’impression au début, d’entendre Thione Seck. C’est le même timbre vocal. Mais la différence c’est au niveau des envolées. Thione a des envolées fluettes alors que Waly a des envolées plus basses et plus longues. Thione chante en mesure. Il a une oreille attentive sur les mesures et les pauses. C’est quelqu’un qui ne fausse pas les notes. Alors que de l’autre côté, Waly c’est beaucoup dans le live, aidé en cela par ses musiciens qui bouchent toutes les incohérences. »
Par ailleurs, Guissé Pène souligne que Thione Seck a beaucoup plus d’ouverture à l’international. Il a obtenu beaucoup de trophées avec son album «Orientissimo», renseigne-t-il, poursuivant que, «Seck-fils» fait de la musique pour les Sénégalais. Selon l’acteur culturel, si on veut être mondialement reconnu, il faut tâter les autres scènes, il faut partager de grandes scènes avec des artistes internationaux. «Des morceaux de Thione Seck par exemple ont été repris par de grands artistes internationaux comme Hélène Seguera. Alors que avec Waly, c’est l’inverse. C’est plutôt lui qui reprend», déclare Monsieur Pène. Tout compte fait, il dit être convaincu qu’on ne peut pas comparer 40 ans de carrière avec 10 ans d’activités. «Thione Seck a touché toutes les formes de musique : folklore avec du Xalam, musique hindou, Mbalax etc. Peut-être qu’avec le temps Waly prendra le dessus. Mais pour le moment, Waly bénéficie plus d’un espace de diffusion plus large avec tous les supports de diffusion en sa disposition. Or son papa a évolué, une bonne partie de sa carrière, dans l’analogie avec les cassettes », indique-t-il. Waly Seck semble aujourd’hui comprendre que pour être un ténor de la musique sénégalaise, il faudra bien la représenter à l’international. Il a un oeil de plus en plus rivé sur l’international. La preuve, il s’est essayé à la scène de Bercy qui a plus ou moins réussi et depuis quelques temps, il se produit régulièrement avec le jeune artiste malien Sidiki Diabaté.