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28 novembre 2024
People
Par Fatimé Raymonne Habré
DE L'INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE
Dans l'arène politique, le prince au pouvoir cherche à assurer sa longévité, ou augmenter ses chances de l’emporter aux élections, non pas par sa capacité à gagner à la loyale, mais plutôt par sa détermination à affaiblir, à neutraliser ses rivaux
À l’intérieur du système politique, les jeux de pouvoir mettent en situation d’affrontements, les prétendants au trône. Les aspirations démocratiques ont entraîné une mutation dans l’art de gouverner, de faire de la politique, tout comme dans l’art de neutraliser les adversaires dans l’arène politique. De nos jours, la sophistication des moyens d’action contre l’adversité politique, est devenue la grande perversion des démocraties.
Plus d’une personne s’est interrogée sur la troublante coïncidence dans la révélation de ce que les journalistes ont appelé avec gourmandise, « Le Pénélope Gate « , au moment même, où le candidat François Fillon remportant la primaire de la Droite, se trouvait en pôle position pour la présidentielle française.
Par sa mise en examen, des magistrats ont changé le cours des élections. Ce n’est pas rien. La Justice et la Politique se sont télescopées dans un contexte électoral majeur. Une enquête menée tambour battant, presque à marche forcée, des magistrats pressés agissant sur la base d’un article de presse.
L’origine de la fuite a suscité des interrogations. Dans ce cas particulier, pouvait-on parler réellement de journalisme d’investigation ? Il serait plus juste de dire qu’il était question de journalistes, gestionnaires de fuites et surfant intelligemment, sur une sensibilité démocratique de citoyens encore sous le choc de l’affaire Cahuzac, et son discours sur la probité en politique que partageait, par ailleurs, M. François Fillon.
On constate donc que dans cette arène politique, face à ses adversaires, le prince au pouvoir cherchera à assurer sa longévité à la tête du pays, ou augmenter ses chances de l’emporter aux élections, non pas par sa capacité à gagner à la loyale, mais plutôt par sa détermination à affaiblir, à neutraliser ses rivaux. On est bien loin du gladiateur qui remportait le combat dans l’arène grâce à son courage, à son habilité et à sa force. Place donc aux intrigues savamment montées dans des shadow cabinets avec la contribution des professeurs de Droit, des ONG, des juristes et des spécialistes de la communication.
Tous détournés de leur mission première dans un Etat de Droit, où ils devraient tous concourir à sa consolidation par le respect des principes et valeurs d’une société démocratique. Désormais, recrutés dans les chapelles politiques, ils manœuvrent sans cesse et mettent leurs différentes expertises au service de la politique politicienne, trompant, tripatouillant les concepts pour installer de faux débats et de la confusion dans l’esprit des citoyens.
On les a vus accompagner l’action des Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) grâce aux interventions d’un Consortium d’agences de communication assis sur un budget de plus de 500 millions de francs CFA, se positionnant à Bruxelles, Ndjamena et Dakar; et dont l’objectif affiché et assumé, était la mise en place d’une campagne de lynchage médiatique pour anéantir la présomption d’innocence dans le cadre d’un procès pénal, mais aussi pour opérer un balisage médiatique pour une lourde condamnation.
La justice est ainsi quotidiennement mise au service de la politique. Force est de relever que dans l’espace françafricain, Dakar, Cotonou, Ndjaména, Niamey émettent sur la même longueur d’ondes. Partout, la volonté de vaincre sans réellement combattre, a ouvert, grandes, les portes des prisons, pour y jeter les opposants politiques. De même, la volonté de conserver le pouvoir, passe par la satisfaction des réseaux françafricains et s’il faut pour cela, jeter en prison un homme qui ne vous a rien fait, ce sera fait.
La prison comme châtiment aux engagements politiques du Président Habré, c’est bien sûr, le deal Paris-Dakar. Bien avant la nomination des juges des CAE, lors d’une réunion du Comité de pilotage constitué avec les Ambassadeurs occidentaux, l’administrateur des CAE, M. Ciré Ali Ba déclarait : « Le Sénégal n’a pas d’argent à mettre dans le procès Habré, sa contribution sera de mettre à disposition 14 magistrats qui continueront à toucher leur solde (et donc garderont leur lien de subordination et d’obéissance à l’autorité politique), les CAE pouvant leur donner une indemnité. Le Sénégal vous donnera ensuite un terrain pour y construire une prison. » Donc, bien avant la désignation des juges, on annonce le châtiment ; le Président Habré ira en prison ! Sceller son sort, était très important pour le pouvoir au point qu’il s’y engagea avant même de commencer à réaliser ses projets nationaux les plus urgents.
Par ailleurs, en faisant passer ses adversaires par la case prison, que cherche un pouvoir politique? Par la prison, l’adversaire est soustrait physiquement du corps social mais aussi de la visibilité publique. Il perd ainsi son droit à l’action et à la parole. C’est un atout majeur pour le rival politique et pour la Françafrique qui souhaite donner des leçons à la jeunesse africaine dans l’affaire Habré.
La prison est un coup d’arrêt pour l’homme politique, privé de mouvement sur le terrain, privé aussi de sa liberté d’agir et d’échanger avec ses militants. Autrefois, cette sanction passait par une prise de corps, et on marquait l’individu au fouet et au fer rouge pour démontrer le droit de vie et de mort du prince sur ses sujets. Le silence du Président Habré, sa non-participation, sa position de refus face à la mascarade judiciaire exaspéraient, au plus haut point, ceux qui voulaient l’humilier, le détruire par ces poursuites judiciaires.
N’ayant pas réussi à briser sa détermination, ils initièrent des brutalités sur sa personne, exprimant ainsi leur volonté irrépressible de s’approprier, de maîtriser son corps pour y inscrire leur domination. Dans cette guerre politique, médiatique et judiciaire, le corps du Président Habré était un trophée qu’il fallait exhiber et montrer au monde entier par l’objectif politique des caméras de la Radio Télévision Sénégalaise (RTS), faisant preuve ainsi d’une violence institutionnelle absolue.
On peut souligner en comparaison, qu’aucune photo de Karim Wade plaqué à terre, en pleine salle d’audience, par les gendarmes, n’a été rendue publique! C’est dire à quel point, de simples petits détails peuvent éclairer sur l’état des droits d’une personne entre les mains d’un pouvoir représenté par un ministre de la Justice plein de haine.
Le pouvoir politique doit désormais gérer un esprit qui dérange, et, la prison est devenue une machine à contrôler, mesurer et surveiller. Un isolement total, des caméras de surveillance, des portiques de sécurité sont partout au Cap Manuel, où est détenu le Président Habré. Seulement voilà, là où il y a abus de pouvoir, il y a des résistances.
Et les affrontements et les luttes de pouvoir vont créer une articulation entre l’intérieur de la prison et l’extérieur. L’homme politique destitué de sa liberté de communiquer, va essayer de transformer ce lieu de discipline, d’écrasement et de déshumanisation en un espace de résistance, en un point d’appui pour une action politique et militante, comme un levier, un instrument d’engagement et de mobilisation politique (par exemple ; les séjours d’Abdoulaye Wade en prison sous le règne d’Abdou Diouf, ou encore, récemment, le jour de la récente décision de la Cour Suprême, les militants de Khalifa Sall, Maire de Dakar en prison, se sont positionnés sur la corniche, au rond point de la Cour Suprême, portant un tee-shirt avec les symboles des 100 jours de détention, et ont utilisé l’image des menottes pour les zéros du nombre 100). Une action de communication politique qui a fait mouche sur la corniche.
Par ces actions de résistance, l’homme politique emprisonné aura réussi à souligner les lignes de fragilité des tenants du pouvoir. La prison est un lieu où l’on cherche à dissoudre une identité, le pouvoir politique s’attaque avant tout, à l’homme et non à ses crimes vrais ou faux (qui s’intéresse à l’argent dépensé dans l’affaire Khalifa Sall?). Il est évident que la prison pour le Président Habré, révèle une volonté de le priver de sa liberté de mouvement, mais aussi de le détruire tout simplement.
L’homme politique en prison, par sa détermination à continuer un combat politique dans ce lieu de privation, grâce à des manœuvres politiques (visites nombreuses de militants, de chefs religieux, de comptes rendus de sa vie en détention, de lettres ouvertes), aura réussi à faire bouger les lignes, les jeux de pouvoir se trouvant brouillés, les rapports de force ne sont plus tout à fait du côté du pouvoir, qui se voit forcé de travailler à une évolution (exemple : Karim vers le Qatar).
Tout peut alors basculer, les frontières sont mouvantes et vont contribuer à redéfinir le cadre des affrontements, car les rôles peuvent s’inverser, le prisonnier peut être applaudi et le prince fustigé (Khalifa SALL est élu député en prison). Le Président Habré est applaudi à son entrée dans la salle n° 4 du Palais de justice et à sa sortie. Les juges des CAE et les responsables de la Radio Télévision Sénégalaise( RTS), ont convenu d’extraire ces parties des vidéos du procès qui témoignaient pour l’Histoire, que leurs initiatives contre le Président Habré étaient fustigées par les applaudissements de la salle. Mis en prison, privé de sa liberté, dans sa résistance, le Président Habré a, quant à lui, refusé jusqu’au bout, le jeu du pouvoir.
Sa condamnation à la prison à vie par le pouvoir du Président Macky Sall troublera, pour longtemps encore, la conscience morale de ceux que la politique a rendu aveugles, au point d’avoir un trou de mémoire sur le sort d’un homme en prison depuis plus de quatre années. Le couple maudit « Justice et Politique » a enfanté la justice politique, véritable arme de répression aux mains de magistrats soumis aux pouvoirs établis.
Le Président français Emmanuel Macron a expliqué récemment, qu’il fallait des héros en politique pour la France. Plus que jamais, nous aussi, il nous faut, en Afrique, des héros pour la défense de la Vérité, pour une fidélité à la République, en respectant ses principes de démocratie, d’éthique, de justice, de développement et en combattant l’esprit de défaite devant les challenges.
Pour relever un tel défi, nous Africains, devons accompagner notre quotidien d’actes à la hauteur de cette ambition que nous devons porter, nous aussi, en tant que citoyens, et pas seulement nos Chefs d’Etat.
Des nuits aux Almadies et ses parages. Dans l’univers des otages de la belle vie et des coins chauds. Entre restaurants, bars et hôtels, les fêtards y trouvent leur compte souvent à côté des filles capables de peupler leurs rêves érotiques sous l’autel de quelques billets. Une grande affluence qui fait aussi le bonheur des petits commerçants.
Dakar n’est pas Cancun ni Las Vegas, mais elle a ses beaux coins. Rythmés et prisés, ils attirent les fêtards pour des moments de folie entre les restaurants, les hôtels et les boîtes de nuit. Une ambiance nocturne loin des préoccupations diurnes. Du rond-point virage aux Almadies, en passant par Ngor, une ambiance de fête prévaut. Sous l’effet des lampadaires d’où jaillit une lumière jaune, cet axe attire et reçoit du monde. De loin, on apprécie les jeux de lumière devant un hôtel. Un véritable arc-en-ciel qui fait le bonheur des yeux. Le temps est beau, le vent frais et la brise de mer séduisent les âmes. Les trottoirs sont empruntés par des hommes et ou des femmes qui profitent du début du week-end pour se détendre et finir avec les tracasseries et soucis de la semaine.
Sur un air de vacances, les noctambules se défoulent, défilent et déroulent. Au milieu de la nuit, les embouteillages prennent une trêve sur l’axe Ngor-Almadies. Le trafic est fluide, une occasion pour les chauffeurs de rouler à vive allure afin de rattraper le temps perdu. Pour lever le pied une fois au rond-point des Almadies. Mesures sécuritaires obligent. Les agents de sécurité procèdent à une fouille minutieuse de certains véhicules.
Une dizaine d’éléments, torche à la main, fait le tour des voitures contraintes au stationnement. Les autres attendent l’alerte derrière deux pick-up bleus. Après l’obstacle sécuritaire, les bouchons reprennent de plus belle. En face, la brioche dorée refuse du monde. Entre promenades, détentes et virées nocturnes, les gens sont là au rythme de l’ambiance gaie. Assis confortablement même en plein air pour que rien ne leur échappe. «Tous les vendredi soir, c’est comme ça. On profite de l’ambiance du début de week-end. Je profite de la fraîcheur. Je fréquente les restaurants avec mes amis. On s’amuse, on se détend pour se départir de la fatigue de la semaine», s’enthousiasme Abdou Mbow, d’un grand sourire, le visage heureux. Jean bleu, assorti d’une chemise blanche, la tête bien coiffée (dégradée), l’adolescent au teint noir aime se balader entre amis dans cette zone mondaine et festive. Il est 1 heure du matin passée, mais on a l’impression d’être en milieu de journée, les gens vaquent à leurs occupations loin des nuits colorées du mois de décembre. «J’aime me promener entre les Almadies et Ngor pour profiter des vacances. L’ambiance est belle dans ces quartiers chics en compagnie de mon homme. Nous avons notre restaurant préféré qui nous accueille à chaque fois que nous décidons de sortir. Franchement, c’est la détente, la belle vie entre l’ambiance des rues et les restaurants de grande classe», dit Aïcha.
Elégante avec sa courte robe qui laisse découvrir la peau claire de ses cuisses et un greffage qui lui arrive au dos. La demoiselle aime admirer les rues de la ville du haut de la terrasse. «C’est fascinant de vivre l’ambiance du week-end en étant sur la terrasse. C’est notre endroit préféré. Je monte de ce pas», lance-t-elle avec un sourire qui dévoile une si jolie dentition. L’horloge tourne, la ville devient de plus en plus rythmée. Cette fois, c’est l’axe rond-point- Almadies-rond-point Tigo qui est le point de convergence. Malgré l’heure tardive, contrairement à Ngor, le trafic n’est pas fluide. Les véhicules, composés en majorité de particuliers, roulent lentement. Il faut beaucoup de temps pour parcourir une si petite distance. Une situation qui s’explique par la concentration de plusieurs boîtes de nuit, hôtels et restaurants. Le cadre est harmonieux.
C’est le show. La tension monte avec la musique à rythme variant distillée par les haut-parleurs des différents lieux de détente et de dégustation d’aliments succulents. Mêlés aux klaxons intermittents des chauffeurs pressés de sortir de ce capharnaüm, c’est l’extrême vacarme. Les oreilles en pâtissent. Les yeux aussi. Ils supportent mal les jeux de lumières devenus plus piquants, servant à identifier les différents complexes. Ils y voient de toutes les couleurs avec toutes les peines du monde.
Devant les boîtes de nuit, c’est l’affluence. Des hommes et des femmes. La plupart sont des jeunes. Désirant passer une nuit de fête, des heures inoubliables dans des salles en son et lumière, ils sont élégants, mais pas décents. Du côté des filles, les robes et les pantalons déchirés sont les tenues choisies. Quant aux garçons, ils sont pour la plupart vêtus de jeans prêts du corps et chemises. Des Sénégalais aux étrangers même si la couleur de la peau est différente, l’objectif est le même, s’épanouir dans l’ambiance et la chaleur jusqu’au petit matin. «Je suis un blow man (bon viveur). J’aime profiter de la belle vie avec les soirées Vsd (vendredi, samedi, dimanche). Dans une ambiance énorme. J’ai quitté Grand Yoff rien que pour profiter de la chaleur nocturne des Almadies. Et je compte rentrer à 5 heures du matin. Vous voyez», s’exclame Jean, paré d’une chemise bleue qui lui colle à la peau, cigarette à la main. En attendant de découvrir l’ambiance qui est à l’intérieur, le défilé continue.
Le chaud show dans les discothèques
Il est 2 heures passées. L’ambiance monte d’un cran. Les gens viennent de plus en plus, en majorité les filles avec leurs jupes ou robes courtes. Ils se sont rapprochés de la porte d’entrée d’une des plus célèbres boîtes de nuit. Pour y accéder, les filles présentent leur carte d’identité. Pour les hommes, il faut décaisser 3 000 francs et porter des chaussures de ville. Une fois à l’intérieur, cette somme peut être échangée avec de la boisson sucrée ou alcoolisée. Le portail franchi, un long et étroit couloir accueille les nombreuses personnes désirant se détendre. Au bout, une salle pleine à craquer où les gens évoluent avec un éclairage insuffisant, ils s’y plaisent. Dans cette folle ambiance, ils se déchaînent et suivent leur passion, parfois leur instinct. Des gestes et postures érotiques. Tout semble permis, même ce qui est interdit. Le nez, les yeux, l’ouïe, ils en ont terriblement. La fumée émanant des cigarettes vole de partout. Avec le volume et le bruit, les paroles deviennent assourdissantes, la musique encombrante. Avec une odeur que seuls les habitués peuvent supporter. Ceux qui sont moins euphoriques se plaisent autour des tables bien garnies par des bouteilles et des verres. Il y a plus de filles que de garçons. Epoustouflantes et charmantes. Leurs tenues attirent le hommes les moins féroces. Il n’y a pas que des Sénégalaises. Il y a aussi des filles à la peau blanche avec un accent arabe ou occidental, ivres de joie. Assises face à face. Elles discutent difficilement.
Le business du sexe : le courtage
La débauche marche à merveille dans ce secteur. Les professionnelles du sexe sont très présentes, surtout le week-end. C’est l’endroit idéal pour rentrer avec un portefeuille plein. Des moments de folie, de jambes en l’air pour quelques billets. Elles sont nombreuses avec des stratégies différentes. Certaines préfèrent les tables des bars en attendant les rôdeurs pour discuter, marchander, craquer et se fondre dans la nature pour des minutes de satisfaction. C’est le high class. Elles ont des lieux particuliers qu’elles fréquentent depuis des années. Avec une clientèle souvent figée. «C’est par catégorie. Les belles dames ne s’adressent pas à n’importe qui. Elles garent leurs véhicules ou descendent des taxis et regagnent aussitôt les bars et autres complexes. Elles sont les Vip du métier, elles sont belles, discrètes et aisées. Le plus souvent, elles ne s’adressent qu’aux grands patrons, capables de dégainer. Il faut du fric pour les enrôler », confie Ndiaye en montrant du bout des doigts les véhicules garés à côté. D’autres guettent les hommes dehors. Dans cette rue grouillante à côté des hôtels, restaurants et dancings, elles se pavanent sur les trottoirs.
Les hommes ont le choix. Les formes varient, les tailles aussi (les tailles fines, les driankés etc.). Leur façon de se vêtir laisse découvrir les courbes de leur corps pour devenir plus attrayantes. Et ne manquent parfois pas à aborder les hommes. L’une d’elles porte une robe noire qui ne cache que ses fesses. Avec ses talons, elle marche doucement et lentement. Une démarche bien harmonisée avec la danse de ses hanches qui vont d’un flanc à un autre. Interpellée, la dame au teint clair a un regard sévère. Ses réponses sont sèches. Elle n’a pas le temps pour bavarder. «La passe, c’est à 30 mille F Cfa», déclare-t-elle en regardant de l’autre côté. Avant d’accepter : «Il faut au minimum 10 mille francs et c’est à vous de payer le taxi», lance-telle sans sourire.
Des courtiers du sexe, il en existe aussi. Ce sont des hommes qui aident ceux qui n’ont pas l’habitude de fréquenter les parages à se trouver une bombe avec un pourcentage (selon la somme convenue avec la fille). Ils entretiennent des relations avec des filles de joie. Debout à côté d’une boutique, Ismaïla Ndiaye propose son aide. «Il faut être prudent. Certaines femmes donnent des somnifères à leurs clients pour emporter ensuite leurs affaires. Je peux vous mettre en rapport avec une fille zen.» D’un geste de la main, elle appelle une certaine Eva. Une très jeune fille. Agée de 19 ans. Elle n’est pas belle du tout. Teint noir, une petite culotte bleue ciel, body noir. Elle n’est pas difficile et cède rapidement à 10 mille francs. C’est à l’homme de choisir entre l’hôtel et son domicile. Le drame avec cette fillette est qu’elle se prostitue pour aider sa famille. Elle ne s’en cache pas, elle fait le boulot sous le regard impuissant de certains membres de sa famille. Un handicapé, une femme couchée avec des enfants derrière les vendeurs de chaussures à côté du trottoir. Après avoir proposé 2 000 francs pour s’en débarrasser, la jeune fille retourne s’asseoir près des siens. En attendant un autre capable de lui proposer plus.
Les vendeurs de cartes et de chaussures se frottent les mains
Les balades nocturnes ne sont que bénéfiques pour eux. Leur petit commerce marche à merveille. Ils ne se soucient guère de l’heure qu’il fait. Seul le gain les intéresse. Les vendeurs de cartes de recharge se faufilent entre les véhicules pour écouler leurs produits. Ils travaillent au rythme de la ville. Casquette noire bien vissée sur sa tête, tee-shirt noir, Laye a un petit tableau sur lequel on peut lire «Promotion 200 %». Autour de la ceinture est suspendu un grand portefeuille noir. L’originaire de Gandiaye fréquente depuis plus de deux ans ces lieux jouissifs. «Je viens ici toutes les semaines, surtout le weekend .Ce lieu est très fréquenté la nuit, on ne sent pas le temps passer. Je m’en sors bien. Je parviens à me faire des bénéfices avec la vente des cartes de recharge», déclare-t-il. En partant, le jeune homme lance avec un large sourire «goudi gi Almadies dafay fay» (la nuit, le commerce est rentable aux Almadies).
Les vendeurs de chaussures aussi ne sont pas en reste. Le week-end aux Almadies est une magnifique opportunité pour se tirer d’affaires. Sous le reflet de la lumière de l’enseigne d’une célèbre boîte de nuit, Birame Mbaye est debout sur le trottoir. Il profite de l’ambiance du coin tout en gardant un oeil sur sa marchandise. Sur un grand sac blanc sont étalées des chaussures de femmes de divers modèles avec des couleurs variantes. Birame habite à Guédiawaye. Il n’hésite pas à venir ici pour faire son petit commerce jusqu’au petit matin. «En me voyant ici la nuit, beaucoup de gens se posent des questions. J’ai choisi cet endroit, car il y a une dizaine de dancings, des restaurants. Au Sénégal, on aime la belle vie. Ils viennent ici en masse, surtout le samedi. Je m’en sors très bien», déclare-til.
Vêtu d’un débardeur bleu, le commerçant entretient de bonnes relations avec sa clientèle. La plupart des filles prennent le temps de le saluer ou lui souffler des mots à l’oreille avec une grande proximité corporelle. «Elles sont mes amies et mes clientèles. Je les connais bien. Nous sommes très proches, parfois même je donne des chaussures à crédit. Avec ce commerce, je gagne de l’argent et je tisse des relations.» Un double gain. Non loin de lui, son jeune frère. Lui s’occupe des chaussures pour hommes. Contrairement à son frère, il est moins convoité. «Les produits pour femmes marchent mieux la nuit .Vous connaissez bien les filles, elles aiment se faire belle. Les rares hommes qui achètent n’ont pas l’habitude de fréquenter ce lieu. Il est interdit d’entrer dans cette boîte avec des sandales. On impose des chaussures fermées», affirme-t-il.
Les taximen aussi
Ils font plusieurs courses et s’en sortent bien. Les taxis sont nombreux sur cet axe. A côté du trottoir, certains font un long fil, d’autres déposent des clients. Les chauffeurs sont à l’affut pour ne pas repartir bredouille. Ils n’hésitent pas à sortir leur tête pour aborder les gens qui passent. «Je ne regrette pas de venir aux Almadies la nuit. C’est facile de repartir avec des clients. C’est la destination préférée de plusieurs jeunes. En une nuit, on peut gagner beaucoup d’argent, surtout vendredi et samedi. Même si nous souffrons avec les embouteillages, nous parvenons à gagner notre vie», affirme Adama Diouf, vêtu d’un boubou traditionnel jaune, assorti d’un bonnet noir. Le taximan garé à côté de lui n’est pas aussi enthousiaste que lui. Cet homme estime que son chiffre d’affaires est en baisse par rapport aux autres années. La concurrence est passée par-là. «Beaucoup de chauffeurs de taxi ont maintenant compris. Ils viennent tous aux Almadies le week-end. De ce fait, la concurrence est rude .Vous voyez, les taxis sont même plus nombreux que les particuliers. Nous rendons grâce à Dieu, mais nous ne gagnons plus comme avant», conclut cet homme qui veut garder l’anonymat. Mais il n’y a pas d’anonymes aux Almadies.
Dakar, 7 sept (APS) – L’ex-président de la République, Abdoulaye Wade, 91 ans, devrait présider le 14 septembre prochain la séance inaugurale de la 13ème législature (2017-2022) de l’Assemblée nationale, en sa qualité de doyen d’âge des nouveaux députés, a fait remarquer jeudi le directeur de la communication au ministère de la Culture et de la Communication, Alioune Dramé.
Les députés élus le 30 juillet dernier sont convoqués en session extraordinaire, jeudi 14 septembre, à 10 heures, en vue de leur installation à l’Assemblée nationale, annonce un communiqué du service de communication de l’institution parlementaire parvenu mercredi à l’APS.
La cérémonie d’installation des députés élus aux dernières élections législatives va marquer le début de la 13ème législature du Sénégal.
Selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le doyen d’âge des députés élus a le privilège de présider la séance inaugurale de la législature et de diriger l’élection du président de l’institution parlementaire, avant de céder le "perchoir", le fauteuil de la présidence, à son collègue élu par vote les pairs.
Abdoulaye Wade a dirigé la liste de la Coalition gagnante "Wattu Senegaal" aux élections législatives du 30 juillet.
"Lors de cette cérémonie d’installation, le doyen d’âge, Abdoulaye Wade, siégera à la présidence de l’Assemblée nationale", a fait remarquer Alioune Dramé.
Il ajoute que, selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, M. Wade doit être assisté de deux secrétaires, en l’occurrence les deux députés les plus jeunes de la nouvelle législature.
Selon ce règlement, le doyen d’âge doit vérifier si le quorum est atteint ou pas. Il s’agit du nombre de députés devant être présents pour que la séance inaugurale puisse se tenir légalement.
"Une fois que le nouveau président est élu, le travail du doyen d’âge est terminé. Il ne peut plus rien faire" pour la présidence de la séance, a ajouté M. Dramé.
Ensuite, les députés doivent, dès le lendemain de l’élection du président de l’Assemblée nationale, se réunir pour constituer les commissions parlementaires et élire leurs présidents, a-t-il rappelé.
Le président de l’Assemblée nationale sera lui assisté de huit vice-présidents élus par leurs pairs, de six secrétaires élus et des deux questeurs.
Le Conseil constitutionnel a publié mi-août les résultats définitifs des élections législatives, en confirmant la nette victoire de la majorité présidentielle "Benno Bokk Yaakaar", qui a remporté 125 des 165 sièges à pourvoir.
La coalition dirigée par Abdoulaye Wade a pris la deuxième place en faisant élire 19 députés.
"Mankoo Taxawu Senegaal", une coalition menée par le maire de Dakar, Khalifa Sall, a obtenu sept sièges.
Quinze partis ou coalitions de partis seront représentés à l’Assemblée nationale durant la 13ème législature. Le Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), qui est arrivé quatrième avec trois députés élus, en fait partie.
Le PUR est suivi de "Kaddu Askan Wi", une coalition dirigée par le maire de Ziguinchor (sud), Abdoulaye Baldé, avec deux sièges.
Dix autres partis ou coalitions ont fait élire chacun un député.
PAR BOUBACAR BADJI DE SENEPLUS
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MACKY, LE DERNIER TIRAILLEUR SENEGALAIS
Expulsion de Kémi SEBA - Emprisonnement tous azimuts - Le rappeur Thiat s'interroge sur l'état de notre démocratie
Le rappeur Thiat membre du mouvement Y’en a marre s’est offusqué du rapatriement de Kemi Séba vers la France par les autorités sénégalaises. Face à la caméra de www.seneplus.com, il accuse le néocolonialisme prôné par le gouvernement de Macron et soutenu par le gouvernement Macky qu’il qualifie de dernier tirailleur sénégalais. Voir la vidéo.
KÉMI SÉBA EXPULSÉ VERS LA FRANCE
DERNIÈRE MINUTE - Son avocat a promis d'utiliser "toutes les voies de recours possibles" pour empêcher cette expulsion. L'arrêté d'expulsion a été pris par le ministre de l'Intérieur. Il est daté du 5 septembre
L'activiste Kémi Séba a été à nouveau interpellé ce mercredi. Il est actuellement dans les locaux de la police de l'aéroport de Dakar, où se sont regroupés ses proches et soutiens. Il est sous le coup d'une procédure d'expulsion vers la France, qui lui a été notifié vers 14 heures, rapporte Jeune Afrique.
Son avocat Me Koureichi Ba, qui confirme l'information à Jeune Afrique, informe qu'il attend d'être expulsé vers la France "par le premier avion". Son avocat a promis d'utiliser "toutes les voies de recours possibles" pour empêcher cette expulsion. L'arrêté d'expulsion a été pris par le ministre de l'Intérieur. Il est daté du 5 septembre.
Arrêté et jugé à Dakar, mardi dernier, pour avoir brûlé un billet de banque, le procureur de la République avait fait appel de la décision du tribunal qui l'avait relaxé. Selon des informations du magazine, la procédure d'expulsion de l'activiste franco-béninois aurait été initié sur la base du "trouble à l'ordre public" que constitue la présence de Kémi Séba sur le territoire sénégalais.
Me Khoureychi Bâ, l'avocat de Kémi Séba a engagé un huissier pour notifier à la police de libérer Kémi Séba afin que ce dernier puisse jouir de ses droits fondamentaux. Et dès demain, il va saisir le Juge des référés administratifs. Car, renseigne la robe noire qui est extrêmement indigné par le traitement dont a fait l'objet son client, Kémi Séba avait un délai de 2 mois après la notification de la décision administrative. Mais, "ses droits ont été violés", martèle-t-il.
"On a envoyé un huissier qui est sur le terrain pour les sommer à le remettre immédiatement en liberté. Parce qu'on a violé de façon manifeste la loi organique sur la Cour suprême du 17 janvier qui dispose en la matière. L'article 74 alinéa 2 de la loi du 17 janvier 2017, la loi organique 2017-09, disent que le délai de recours est de 2 mois. Le délai de recours contre une décision administrative est de 2 mois. Ce délai court à compter de la notification", explique la robe noire.
Mais, l'avocat ne comprend pas pourquoi les autorités sénégalaises ont décidé de ne pas observer ces textes. "Dans ce cas précis, on le lui a notifié aujourd'hui. On devait lui notifier chez lui à son domicile et non l'embarquer manu militari pour le lui notifier à la police. Mais, plus grave, la décision a été prise par un ministre qui n'est plus en fonction puisque le Sénégal n'a plus de gouvernement entre hier et aujourd'hui (Mardi et mercredi). Ce qui est un crime d'État. C'est extrêmement grave. Moi, je ne reconnais plus le Sénégal. Nous gardons notre sang froid. On a servi une sommation au directeur de la police des étrangers parce que c'est à lui que le ministre de l'Intérieur a notifié la décision", a indiqué la robe noire.
MAKHTAR "LE CAGOULARD" MET EN GARDE
L'ancien rappeur, qui a déboursé 3 millions de FCFA pour aider Assane Diouf, dénonce les méthodes de "l'insulteur de Facebook"
Même s’il n’est pas «d’accord avec ses méthodes» l’ancien rappeur Makhtar «Le Cagoulard» a tenu à donner un coup de main à Assane Diouf lorsqu’il a été arrêté aux Etats-Unis dans le cadre d’une procédure d’immigration. Il a casqué les 5000 dollars (plus de 3 millions de francs Cfa) ayant servi à payer l’avocat qui s’est chargé du dossier de l’immigré rapatrié il y a une semaine.
Makhtar a été mis au parfum par son «meilleur ami», Mor Talla Alain, «depuis la Chine». «Il m’a fait savoir que j’étais la seule personne qui pouvait le venir en aide, raconte-t-il. Au départ j’étais un peu réticent, mais je me suis dit qu’il est avant tout un Sénégalais comme moi et un soutien de famille. Je ne pouvais pas rester les bras croisés, à regarder qu’on le déporte.»
Au même moment, une campagne de levée de fonds est lancée sur le web pour rassembler les fonds nécessaires pour supporters les honoraires de l’avocat; ce dernier «exigeait d’être payé en intégralité avant de toucher le dossier». Cette initiative étant aléatoire, il fallait trouver quelqu’un pour avancer le montant.
Mais ce geste, Makhtar a failli le payer cher. Il a été accusé d’être de mèche avec l’avocat en question pour précipiter le rapatriement d’Assane Diouf. «Ces accusations sont de Françoise Hélène Gaye de Rewmi, tonne l’ex-membre du groupe de rap Rapadio. Elle n’avait d’autre choix que de me mettre en mal avec les gens, Je n’ai parlé avec l’avocat qu’une seule fois. C’était pour savoir comment lui faire parvenir les 5000 dollars. Je ne l’ai pas embauché et n’ai pas cherché à savoir ce qui a conduit à son embauche.»
Assane Diouf a été expulsé des Etats-Unis. Makhtar a recouvré les 5000 dollars qu’il avait avancés, «jusqu’au plus petit centime». Sa religion est faite au sujet de «l’insulteur de Facebook» : «Assane Diouf ne mérite pas l’attention des Sénégalais. Il n’est pas quelqu’un de bien.»
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