SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 avril 2025
People
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
UNE LÉGENDE PANAFRICAINE
Babacar Ndiaye (1936-2017), ancien président de la BAD (1985-1995), est célébré par l'Afrique - Hommage de la Banque africaine de développement à un héros du continent noir
Le jeudi 13 juillet 2017 à Dakar autour de 5 heures du matin, Babacar Ndiaye, l'ancien président de la Banque africaine de développement, tirait sa révérence. Ce jour là, contacté par téléphone à Washington, René Lake l'un de ses plus porches amis disait à SenePlus.com : "l'Afrique vient de perdre non seulement un talent d'exception mais un panafricaniste jusqu'au bout des ongles".
"Je n'ai jamais rencontré dans ma vie une personne qui vivait dans sa chair et dans son quotidien social et professionnel le panafricanisme comme Babacar. Il ne faisait pas de théorie sur le panafricanisme, il n'en parlait même pas, il était, vivait, et respirait l'Afrique dans sa diversité. C'est un grand amoureux de l'Afrique que nous vevons de perdre", avait précisé à l'époque René Lake avec une très forte émotion.
Aujourd'hui, dans cette formidable vidéo que SenePlus.com vous propose, la BAD lui rend un magnifique hommage. Regardez !
ABIDJAN, Côte d'Ivoire, 23 septembre 2017/ -- « Au revoir papa, au revoir l’ambassadeur du développement de l’Afrique, repose en paix ». Dans une atmosphère empreinte de forte émotion, le président de la Banque africaine de développement (BAD) (www.AfDB.org), Akinwumi Adesina, a ouvert la cérémonie d’hommage organisée en mémoire de feu Babacar Ndiaye au siège de l’organisation à Abidjan.
Le président Adesina a ainsi annoncé que l’auditorium du siège de la BAD à Abidjan porterait désormais le nom de Babacar Ndiaye.
Décédé le 13 juillet 2017 au Sénégal, Babacar Ndiaye était le 5e président élu du Groupe de la Banque (http://apo.af/uLRAk4), élu deux fois, entre 1985 et 1995.
En présence de la veuve du défunt, Marlyne Ndiaye, de plusieurs de ses enfants, de l’ancien président de la BAD Kantinka Kwame D. Fordwor, de membres des gouvernements sénégalais et ivoirien, de représentants du corps diplomatique à Abidjan, ainsi que de nombreux membres du personnel de la BAD (encore en activité ou à la retraite), M. Adesina a rappelé l’engagement total de feu Babacar Ndiaye au service du développement de l’Afrique.
« Babacar Ndiaye était une icône de la BAD, il était le père, le mentor de chacun d’entre nous, a lancé avec emphase le président actuel du Groupe de la Banque. Il nous a inspirés. Avec lui, l’Afrique a perdu un de ses meilleurs fils » (http://apo.af/BX13uZ).
Le président Adesina a souligné les liens personnels qui l’unissaient à son prédécesseur, rappelant qu’il l’avait connu alors que lui-même travaillait pour l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (ADRAO), basée à l’époque à Bouaké, en Côte d’Ivoire.
« Babacar Ndiaye avait un fort pouvoir d’attraction, il laisse une empreinte indélébile sur notre continent. Son héritage est immense, car il voyait toujours les choses en grand. Il était tout simplement formidable », a insisté Akinwumi Adesina.
Et d’ajouter : « Pendant la campagne pour la présidence de la BAD, je suis naturellement passé le voir à Dakar. Il m’avait alors réservé un accueil chaleureux. J’en ai profité pour lui présenter les grands axes de ma vision structurée autour des High 5s (http://apo.af/xjqhmW). Il y a tout de suite adhéré et m’a dit : “c’est ce dont l’Afrique a besoin pour se transformer” ».
Une vidéo projetée, peu après l’intervention de M. Adesina, a retracé le parcours de vie du défunt et son ascension professionnelle à la BAD qui l’avait recruté en 1965, soit une année seulement après sa création.
Arrivé dans l’institution parmi les premiers cadres africains, il en a ensuite gravi les échelons pour devenir progressivement chef de division, directeur, vice-président chargé des Finances, puis président en 1985. Babacar Ndiaye a été le premier président de la BAD, reconduit à l’issue de son premier mandat.
C’est également sous son magistère que l’institution financière panafricaine a obtenu, en 1984, sa première note « triple A ».
L’ancien président avait aussi été l’artisan de l’augmentation du capital de la banque en 1987, lequel a bondi de de 6 milliards à 23 milliards de dollars EU – soit une hausse de 200 % – après avoir entériné le processus d’ouverture du capital de la Banque à des États non africains. C’est lui également qui a fait entrer la Banque sur les marchés financiers internationaux.
« Babacar Ndiaye a accompli un immense travail au service de la BAD et de l’Afrique. Il prônait toujours et partout l’excellence. Nous lui devons d’avoir érigé la BAD en une institution crédible et respectée sur la scène internationale », a déclaré Donald Kaberuka, ancien président de la BAD (2005-2015), dans un message lu en son nom par le directeur de la Communication et des relations extérieures de la BAD, Victor Oladokun.
Un bâtisseur d’institutions
Au-delà son investissement total pour le rayonnement de la BAD et pour doter la doter de fondations solides, Babacar Ndiaye aura œuvré à la mise en place de grandes institutions panafricaines, telles que la Banque africaine d’import-export Afreximbank, Shelter Afrique, ou encore la Table ronde des hommes d’affaires d’Afrique. Venus du Caire, de Lagos et de Nairobi, des émissaires ont été spécialement dépêchés par ces organisations pour assister à la cérémonie d’hommage, jeudi.
« Sans Babacar Ndiaye, des capitaines d’industries africains comme Aliko Dangote ou Michael Ibru ne seraient, sans doute, jamais devenus ce qu’ils sont aujourd’hui. Babacar Ndiaye aura mis toute sa conviction et sa persévérance au service du monde des affaires africain. Nous lui resterons éternellement reconnaissants », a affirmé Bamanga Tukur, président de la Table ronde des hommes d’affaires d’Afrique.
Christopher Edordu, président-fondateur d’Afreximbank, a souligné les qualités de visionnaire du défunt, qui ont lui permis de ne rien céder à l’afro-pessimisme de l’époque quant à l’opportunité de financer le commerce en Afrique.
« La gestation d’Afreximbank a pris plus de six ans. Là où d’autres auraient abandonné, Babacar Ndiaye a fait preuve de persévérance et de patience. Il croyait fermement en l’avenir du commerce africain, à un moment où cette conviction était bien peu partagée. En voyant ce que nous sommes devenus aujourd’hui, il faut reconnaître qu’il a été un vrai visionnaire », a expliqué Christopher Edordu.
En réalité, ce n’est pas la seule fois que le 5e président élu de la BAD aura eu raison contre tous. En effet, alors même que le logement et l’habitat n’étaient pas encore au cœur des enjeux urbains et de développement en Afrique, il avait encouragé la création de Shelter Afrique (http://apo.af/suKTZn), institution dédiée au financement du logement abordable sur le continent.
« Babacar Ndiaye avait su anticiper, a reconnu Edmond Adikpe, représentant régional de Shelter Afrique. Il a compris très tôt que l’Afrique ne ferait pas l’économie de s’intéresser aux problématiques du logement et de l’habitat. À Shelter Afrique, nous lui sommes éternellement reconnaissants pour tout ce qu’il a fait pour notre création et notre évolution ».
À mesure que les témoignages se succèdent, l’émotion ne retombe pas dans la salle tantôt recueillie, tant contrainte de surpasser sa tristesse pour applaudir des paroles fortes. Notamment lorsque fut rappelé que Babacar Ndiaye demeure le seul président de l’histoire de la BAD à être issu de son personnel.
« Il avait été installé dans ses fonctions en 1985 au Palais des congrès d’Abidjan en présence du président Félix Houphouët-Boigny, qui tenait tant en estime la Banque africaine de développement », a rappelé Paul Morisho Yuma, ancien secrétaire de la BAD, provoquant une « standing ovation » de la salle.
« Le Sénégal est fier de vous »
S’il a consacré toute sa vie au service de l’Afrique, Babacar Ndiaye n’a pas pour autant oublié le Sénégal, son pays d’origine. Selon le ministre sénégalais du Budget Birima Mangara, gouverneur de la BAD pour le Sénégal et venu spécialement de Dakar pour assister à la cérémonie, le défunt a considérablement contribué à l’essor de la coopération bilatérale entre son pays et la Banque : « De 1972 à ce jour, la BAD a investi près de 1 400 milliards de FCFA au Sénégal. Nous le devons à vous tous ici présent. Mais nous le devons surtout à Babacar Ndiaye ».
« Le Sénégal est fier de vous comme fils. Babacar Ndiaye n’est pas parti, il est présent dans les profondeurs de l’Afrique. On entend son souffle dans l’Afrique qui bouge », a ajouté le ministre sénégalais du Budget, paraphrasant le poète Birago Diop.
Assise au premier rang, tout de blanc vêtue, Marlyne Ndiaye, la veuve du défunt acquiesce de la tête, les larmes aux yeux parfois. Arrivé en 1965 à Abidjan, feu Babacar Ndiaye a tissé une relation spéciale avec la Côte d’Ivoire, pays-siège de la Banque. Pas moins de trois ministres ivoiriens étaient d’ailleurs présents cette semaine dans l’auditorium de la BAD pour en témoigner.
« C’était un ami de la Côte d’Ivoire. Babacar Ndiaye nous manquera à tous ; il manquera au président Alassane Ouattara, qui le connaît bien et qui l’appréciait beaucoup. Il était un vagabond du développement de l’Afrique », a affirmé François Albert Amichia, ministre des Sports et des Loisirs qui conduisait la délégation gouvernementale ivoirienne.
Perpétuer sa mémoire
L’émotion, déjà très forte, franchit un nouveau cran lorsqu’Alassane Ndiaye, fils du défunt, prend la parole au nom de la famille. Il remercie d’abord très fortement la Banque pour avoir pris l’initiative d’organiser la cérémonie d’hommage en l’honneur de son cinquième président élu. En effet, c’est la toute première fois que la BAD organise un tel hommage solennel à la mémoire d’un de ses présidents décédés.
« Toute la famille est fière et reconnaissante de l’organisation de cette cérémonie. Ce que vous avez fait et dit aujourd’hui nous touche énormément et nous va droit au cœur », a insisté le porte-parole de la famille Ndiaye, sur un ton très ému.
Il a plaidé pour que les participants à la cérémonie poursuivent dans la voie tracée par son père.
« Il souhaitait le meilleur pour l’Afrique. Il avait la conviction et l’amour d’une Afrique meilleure. Continuons à travailler pour un meilleur avenir de notre continent. Ce serait la meilleure et unique façon de perpétuer son ambition et sa mémoire », a espéré Alassane Ndiaye.
« Apporter la lumière partout où elle manque, nourrir et éduquer les enfants, garantir l’autosuffisance alimentaire, promouvoir les peuples et les idées, redonner espoir à ceux qui l’ont perdu : tels sont les idéaux auxquels Babacar Ndiaye a consacré sa vie. Nous devons désormais travailler à concrétiser ses espérances à travers la mise en œuvre des High 5s» (http://apo.af/xjqhmW), a déclaré Charles Boamah, premier vice-président de la BAD, en conclusion de la cérémonie.
En juillet dernier, une délégation de haut niveau de la Banque, conduite par Charles Boamah avec les vice-présidents Alberic Kacou et Amadou Hott, le vice-président intérimaire Hassatou N’Sele ainsi que Sipho Moyo, directrice des opérations spéciales, avait assisté aux obsèques de Babacar Ndiaye à Dakar.
Lors de son passage dans la capitale sénégalaise, le président Adesina s’était rendu, lundi 12 septembre 2017, au domicile de son prédécesseur pour renouveler sa compassion et son soutien à sa veuve et à ses enfants.
VIDEO
KOBE, À JAMAIS DANS LA LÉGENDE
Le 13 avril 2016, Kobe Bryant entre à jamais dans l'histoire du sport. Pour son dernier match en NBA, "Black Mamba" sort un dernier coup de génie, qui restera comme l'une des plus grandes performances individuelles de l'histoire
Immense champion. Cela restera, certainement, l'une des plus belles performances humaines de l'histoire. Le mercredi 13 avril 2016, dans un moment de grâce absolu, Kobe Bryant inscrit 60 points.
C'était le dernier match de sa carrière et il le gagne tout seul. "Black Mamba" tutoie ce jour-là l'immortalité.
Entre Robert Sagna et Djibo Ka c’était une longue histoire d’amitié qui a brutalement été interrompue le 14 septembre 2017 par le rappel à Dieu de ce dernier. Dans ce témoignage fait face à la caméra de www.seneplus.com Robert parle d’un homme de conviction, explique les choix politiques de l’homme tout en nous plongeant dans la chaleur des relations entre leurs deux familles.
Le secrétaire général du Rassemblement pour le socialisme et la démocratie est aussi revenu sur l'amitié de longue date, née en 1978 dans les services de l’Etat. Au début les deux hommes se connaissaient mais ne se fréquentaient pas. C’est quand Robert a été nommé ministre par le président Senghor qu’ils ont commncé à nouer une relation profonde.
Cette amitié a finalement tissé des liens solides entre la famille Ka et celle des Sagna. ‘’A la mort de mon père, Djibo et sa femme m’ont accompagné jusqu’á Brin mon village natal pour l’enterrer dans sa dernière demeure. Pendant les périodes de fêtes je lui envoyé son ngalakh pour les pâques et lui m’envoyé une part de son mouton de chaque Tabaski’’ confie Robert.
Voir vidéo.
BOUGANE SE FÂCHE
Le patron du groupe D-Média a envoyé deux citations directes à son ancien employé, Boubacar Camara, alias "Aba no stress", à qui il reproche d'avoir abandonné son poste à la SenTV
Le Président-directeur général du groupe D-Média ne tolère pas le départ de ses employés. Après Pape Cheikh Diallo qu’il a fait condamner dernièrement, Bougane Guèye Dani s’est retourné contre Boubacar Camara, plus connu sous le sobriquet de « Aba No Stress ».
Effet, révèle Les Echos, le patron de la Sen Tv a envoyé deux citations directes à Aba No Stress, pour « abandon de poste », et à la télévision d’El Hadji Ndiaye, la 2Stv, qui est son nouvel employeur. L’affaire sera jugée au Tribunal du travail le 9 octobre prochain.
par Abdourahmane SARR
LA BECEAO TOUJOURS À LA REMORQUE
La décision de sortir la France de la gouvernance de la BCEAO est une question politique et de leadership
Nous nous réjouissons que le FCFA ait été au-devant de l’actualité ces dernières semaines bien que sous un angle qui ne sert pas la cause d’une réforme de sa gouvernance pour laquelle nous nous exprimons depuis un temps. Les activistes ont cependant joué leur rôle car ils ont réussi à faire sortir la BCEAO de sa réserve par le biais d’un Directeur National pour clarifier certaines questions sur nos réserves de change, la gouvernance de la BCEAO, le compte d’opérations, et l’impression de notre monnaie qui obscurcissent le débat. La décision de sortir la France de la gouvernance de la BCEAO est une question politique et de leadership qui ne dépend pas de la BCEAO et qui n’affecte pas la conduite de sa mission actuelle qui par ailleurs est insuffisamment comprise et contrôlée par les états et le grand public.
Le type de régime de change qu’il faut aux pays de l’UEMOA responsabilisés est un autre débat qu’on ne tiendra pas ici mais il n’est pas un arrimage sur l’euro. C’est un sujet qui ne relève pas non plus des attributions d’un Directeur National, ni même du Gouverneur de la BCEAO, bien que sous un autre type de gouvernance, l’Assemblée Nationale aurait pu entendre le Ministre des Finances ou le Gouverneur de la Banque du Sénégal sur les questions de fond. Ce dernier n’aurait pas non plus été un porte-parole du Gouverneur de la BCEAO mais un représentant indépendant de l’état du Sénégal dans une gouvernance nouvelle.
L’exigence démocratique vis-à-vis du public aujourd’hui devait être que le Gouverneur de la BCEAO, Président du Comité de Politique Monétaire, s’explique sur l’activisme de la BCEAO qui nous a valu des pertes en couverture de réserves de change. En effet, nous ne sommes plus à 5 mois d’importations comme les officiels de la BCEAO le disent depuis quelques semaines mais à 3.7 mois comme l’a déploré le FMI, la référence habituelle en crédibilité de la BCEAO. Le meilleur service que la BCEAO peut nous rendre dans son régime actuel est effectivement de ne rien faire d’elle-même en matière de politique monétaire comme nous le titrions dans notre dernière contribution : «BCEAO : Retour à une hibernation salutaire”.
Nous nous réjouissions alors que la BCEAO ait mis un terme à son activisme soudain (décembre 2016 et mars 2017) sur ce qu’elle considère être ses instruments de politique monétaire (taux d’intérêts et réserves obligatoires) alors que dernière ses murs se menait une politique quantitative qui n’a pas servi les intérêts de l’union. Les banques commerciales et des états bien informés s’en sont plaints. La transparence dans la politique monétaire aurait dû obliger la BCEAO à en parler dans ses communiqués car la doctrine «l’argent a horreur du bruit» n’est plus la doctrine des banques centrales modernes qui doivent fidèlement rendre compte au public de leur gestion.
Dans le dernier communiqué de politique monétaire publié le 7 Septembre 2017, la BCEAO nous dit qu’elle garde le statu quo sur ses taux d’intérêts directeurs et sur le taux de réserves obligatoires mais derrière ses murs, elle a changé sa politique comme nous l’avions expliqué. Pour arrêter l’hémorragie en couverture de nos réserves de change et les reconstituer à moyen terme, elle contrôle à présent les quantités de liquidités qu’elle donne aux banques à son taux minimum directeur d’adjudications (plus bas que son taux marginal de prêt). Les dernières statistiques monétaires montrent que l’encours de son guichet automatique et permanent de prêt est devenu nul mais le volume total de liquidité qu’elle fournit au marché est resté plus ou moins inchangé car à défaut les banques ne renouvelleraient pas les titres de certains états qui arriveraient à échéance. De ce point de vue, la BCEAO est à la remorque des banques et de l’ajustement budgétaire des états mais devra réduire le volume de refinancement si les états ne s’ajustent pas ou si le rythme de reconstitution de ses réserves de change est insuffisant. La BCEAO est donc également à la remorque de ce dernier facteur, le plus important pour qu’elle accomplisse sa mission de garantir elle-même notre parité sur l’euro, et non la France.
Nous exhortons le Comité de Politique Monétaire de nous parler dans ses prochains communiqués (nous qui les lisons) de sa politique sur les volumes de refinancement, le niveau de réserves de change, et son objectif de reconstitution, ainsi que des explications qui les accompagnent. Les comptes rendus sur la conjoncture internationale, la croissance, le déficit budgétaire, et le taux d’inflation de l’union nous sont véritablement moins utiles et ne permettent pas de justifier clairement le statu quo sur les instruments notés.
Le Doctoeur Abdourahmane SARR est le président du CEFDEL/MRLD
LUC NICOLAÏ À LA BARRE
Le promoteur de lutte va comparaître aujourd'hui devant la Cour d'appel de Saint-Louis. Il sera jugé pour détention de drogue, association de malfaiteurs et complicité de tentative d’extorsion de fonds dans l'affaire de la drogue au Lamantin beach hôtel
Le promoteur de lutte, Luc Nicolaï, sera à la barre de la Cour d’Appel de Saint louis, aujourd’hui. Suite à la décision de la cour suprême de casser la décision de la Cour d’Appel de Dakar, c’est le retour à la case départ.
S’il y a un dossier qui a bien voyagé, c’est bien celui du promoteur de lutte Mbourois. Le Golden Boy de l’arène himself. Si la procédure était humaine, elle se serait tordue de douleur, tellement malmenée dans tous les sens. De Thiès à Saint Louis, en passant par trois juridictions dakaroises, il y a de quoi se caser les reins.
Si le dossier a atterri à Saint Louis, c’est parce que la haute juridiction a désavouée la Cour d’Appel. A la demande des avocats de Luc Nicolaï ; mes Baboucar Cissé, Bamba Cissé et Mbaye Sene, la cour a cassé la décision de la Cour d’Appel.
En effet, après les débats d’audience, la Cour qui a mis l’affaire en délibéré, a changé un des assesseurs qui avaient pris part au débat d’audience. Le président de la composition, sans rabattre le délibéré a une autre date, l’a rendu. Ce qui a été une aubaine pour les avocats de Luc.
AUDIO
SUPPRIMER LE CFA POUR DÉVELOPPER L'AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Depuis Washington, sur la VOA, l'expert en développement international, René Lake, explique pourquoi depuis 30 ans il défend une sortie de la zone franc. Selon lui, "Kemi Séba est du bon côté de l'histoire"
Le débat sur la monnaie de la zone UEMOA a connu un franc regain d'intérêt ces derniers temps. La polémique enfle sur le FCFA, et ne laisse personne indifférent.
Des économistes renommés comme l'ancin ministre togolais de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques, Kako Nubukpo, ou les Sénégalais Ndongo Samba Sylla et Felwine Sarr dénoncent "une monnaie de la servitude". L'activiste franco-béninois Kemi Seba, a, quant à lui, brûler un billet de banque.
Pour René Lake, expert en développement international, il est temps de sortir du FCFA pour permettre à l'Afrique de prendre son envol. Il estime que les pourfendeurs du FCFA sont du bon côté de l'histoire.
Écoutez cettte interview qu'il a accordé en anglais à la Voix de l'Amérique.
Par Fatimé Raymonne Habré
DE L'INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE
Dans l'arène politique, le prince au pouvoir cherche à assurer sa longévité, ou augmenter ses chances de l’emporter aux élections, non pas par sa capacité à gagner à la loyale, mais plutôt par sa détermination à affaiblir, à neutraliser ses rivaux
À l’intérieur du système politique, les jeux de pouvoir mettent en situation d’affrontements, les prétendants au trône. Les aspirations démocratiques ont entraîné une mutation dans l’art de gouverner, de faire de la politique, tout comme dans l’art de neutraliser les adversaires dans l’arène politique. De nos jours, la sophistication des moyens d’action contre l’adversité politique, est devenue la grande perversion des démocraties.
Plus d’une personne s’est interrogée sur la troublante coïncidence dans la révélation de ce que les journalistes ont appelé avec gourmandise, « Le Pénélope Gate « , au moment même, où le candidat François Fillon remportant la primaire de la Droite, se trouvait en pôle position pour la présidentielle française.
Par sa mise en examen, des magistrats ont changé le cours des élections. Ce n’est pas rien. La Justice et la Politique se sont télescopées dans un contexte électoral majeur. Une enquête menée tambour battant, presque à marche forcée, des magistrats pressés agissant sur la base d’un article de presse.
L’origine de la fuite a suscité des interrogations. Dans ce cas particulier, pouvait-on parler réellement de journalisme d’investigation ? Il serait plus juste de dire qu’il était question de journalistes, gestionnaires de fuites et surfant intelligemment, sur une sensibilité démocratique de citoyens encore sous le choc de l’affaire Cahuzac, et son discours sur la probité en politique que partageait, par ailleurs, M. François Fillon.
On constate donc que dans cette arène politique, face à ses adversaires, le prince au pouvoir cherchera à assurer sa longévité à la tête du pays, ou augmenter ses chances de l’emporter aux élections, non pas par sa capacité à gagner à la loyale, mais plutôt par sa détermination à affaiblir, à neutraliser ses rivaux. On est bien loin du gladiateur qui remportait le combat dans l’arène grâce à son courage, à son habilité et à sa force. Place donc aux intrigues savamment montées dans des shadow cabinets avec la contribution des professeurs de Droit, des ONG, des juristes et des spécialistes de la communication.
Tous détournés de leur mission première dans un Etat de Droit, où ils devraient tous concourir à sa consolidation par le respect des principes et valeurs d’une société démocratique. Désormais, recrutés dans les chapelles politiques, ils manœuvrent sans cesse et mettent leurs différentes expertises au service de la politique politicienne, trompant, tripatouillant les concepts pour installer de faux débats et de la confusion dans l’esprit des citoyens.
On les a vus accompagner l’action des Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) grâce aux interventions d’un Consortium d’agences de communication assis sur un budget de plus de 500 millions de francs CFA, se positionnant à Bruxelles, Ndjamena et Dakar; et dont l’objectif affiché et assumé, était la mise en place d’une campagne de lynchage médiatique pour anéantir la présomption d’innocence dans le cadre d’un procès pénal, mais aussi pour opérer un balisage médiatique pour une lourde condamnation.
La justice est ainsi quotidiennement mise au service de la politique. Force est de relever que dans l’espace françafricain, Dakar, Cotonou, Ndjaména, Niamey émettent sur la même longueur d’ondes. Partout, la volonté de vaincre sans réellement combattre, a ouvert, grandes, les portes des prisons, pour y jeter les opposants politiques. De même, la volonté de conserver le pouvoir, passe par la satisfaction des réseaux françafricains et s’il faut pour cela, jeter en prison un homme qui ne vous a rien fait, ce sera fait.
La prison comme châtiment aux engagements politiques du Président Habré, c’est bien sûr, le deal Paris-Dakar. Bien avant la nomination des juges des CAE, lors d’une réunion du Comité de pilotage constitué avec les Ambassadeurs occidentaux, l’administrateur des CAE, M. Ciré Ali Ba déclarait : « Le Sénégal n’a pas d’argent à mettre dans le procès Habré, sa contribution sera de mettre à disposition 14 magistrats qui continueront à toucher leur solde (et donc garderont leur lien de subordination et d’obéissance à l’autorité politique), les CAE pouvant leur donner une indemnité. Le Sénégal vous donnera ensuite un terrain pour y construire une prison. » Donc, bien avant la désignation des juges, on annonce le châtiment ; le Président Habré ira en prison ! Sceller son sort, était très important pour le pouvoir au point qu’il s’y engagea avant même de commencer à réaliser ses projets nationaux les plus urgents.
Par ailleurs, en faisant passer ses adversaires par la case prison, que cherche un pouvoir politique? Par la prison, l’adversaire est soustrait physiquement du corps social mais aussi de la visibilité publique. Il perd ainsi son droit à l’action et à la parole. C’est un atout majeur pour le rival politique et pour la Françafrique qui souhaite donner des leçons à la jeunesse africaine dans l’affaire Habré.
La prison est un coup d’arrêt pour l’homme politique, privé de mouvement sur le terrain, privé aussi de sa liberté d’agir et d’échanger avec ses militants. Autrefois, cette sanction passait par une prise de corps, et on marquait l’individu au fouet et au fer rouge pour démontrer le droit de vie et de mort du prince sur ses sujets. Le silence du Président Habré, sa non-participation, sa position de refus face à la mascarade judiciaire exaspéraient, au plus haut point, ceux qui voulaient l’humilier, le détruire par ces poursuites judiciaires.
N’ayant pas réussi à briser sa détermination, ils initièrent des brutalités sur sa personne, exprimant ainsi leur volonté irrépressible de s’approprier, de maîtriser son corps pour y inscrire leur domination. Dans cette guerre politique, médiatique et judiciaire, le corps du Président Habré était un trophée qu’il fallait exhiber et montrer au monde entier par l’objectif politique des caméras de la Radio Télévision Sénégalaise (RTS), faisant preuve ainsi d’une violence institutionnelle absolue.
On peut souligner en comparaison, qu’aucune photo de Karim Wade plaqué à terre, en pleine salle d’audience, par les gendarmes, n’a été rendue publique! C’est dire à quel point, de simples petits détails peuvent éclairer sur l’état des droits d’une personne entre les mains d’un pouvoir représenté par un ministre de la Justice plein de haine.
Le pouvoir politique doit désormais gérer un esprit qui dérange, et, la prison est devenue une machine à contrôler, mesurer et surveiller. Un isolement total, des caméras de surveillance, des portiques de sécurité sont partout au Cap Manuel, où est détenu le Président Habré. Seulement voilà, là où il y a abus de pouvoir, il y a des résistances.
Et les affrontements et les luttes de pouvoir vont créer une articulation entre l’intérieur de la prison et l’extérieur. L’homme politique destitué de sa liberté de communiquer, va essayer de transformer ce lieu de discipline, d’écrasement et de déshumanisation en un espace de résistance, en un point d’appui pour une action politique et militante, comme un levier, un instrument d’engagement et de mobilisation politique (par exemple ; les séjours d’Abdoulaye Wade en prison sous le règne d’Abdou Diouf, ou encore, récemment, le jour de la récente décision de la Cour Suprême, les militants de Khalifa Sall, Maire de Dakar en prison, se sont positionnés sur la corniche, au rond point de la Cour Suprême, portant un tee-shirt avec les symboles des 100 jours de détention, et ont utilisé l’image des menottes pour les zéros du nombre 100). Une action de communication politique qui a fait mouche sur la corniche.
Par ces actions de résistance, l’homme politique emprisonné aura réussi à souligner les lignes de fragilité des tenants du pouvoir. La prison est un lieu où l’on cherche à dissoudre une identité, le pouvoir politique s’attaque avant tout, à l’homme et non à ses crimes vrais ou faux (qui s’intéresse à l’argent dépensé dans l’affaire Khalifa Sall?). Il est évident que la prison pour le Président Habré, révèle une volonté de le priver de sa liberté de mouvement, mais aussi de le détruire tout simplement.
L’homme politique en prison, par sa détermination à continuer un combat politique dans ce lieu de privation, grâce à des manœuvres politiques (visites nombreuses de militants, de chefs religieux, de comptes rendus de sa vie en détention, de lettres ouvertes), aura réussi à faire bouger les lignes, les jeux de pouvoir se trouvant brouillés, les rapports de force ne sont plus tout à fait du côté du pouvoir, qui se voit forcé de travailler à une évolution (exemple : Karim vers le Qatar).
Tout peut alors basculer, les frontières sont mouvantes et vont contribuer à redéfinir le cadre des affrontements, car les rôles peuvent s’inverser, le prisonnier peut être applaudi et le prince fustigé (Khalifa SALL est élu député en prison). Le Président Habré est applaudi à son entrée dans la salle n° 4 du Palais de justice et à sa sortie. Les juges des CAE et les responsables de la Radio Télévision Sénégalaise( RTS), ont convenu d’extraire ces parties des vidéos du procès qui témoignaient pour l’Histoire, que leurs initiatives contre le Président Habré étaient fustigées par les applaudissements de la salle. Mis en prison, privé de sa liberté, dans sa résistance, le Président Habré a, quant à lui, refusé jusqu’au bout, le jeu du pouvoir.
Sa condamnation à la prison à vie par le pouvoir du Président Macky Sall troublera, pour longtemps encore, la conscience morale de ceux que la politique a rendu aveugles, au point d’avoir un trou de mémoire sur le sort d’un homme en prison depuis plus de quatre années. Le couple maudit « Justice et Politique » a enfanté la justice politique, véritable arme de répression aux mains de magistrats soumis aux pouvoirs établis.
Le Président français Emmanuel Macron a expliqué récemment, qu’il fallait des héros en politique pour la France. Plus que jamais, nous aussi, il nous faut, en Afrique, des héros pour la défense de la Vérité, pour une fidélité à la République, en respectant ses principes de démocratie, d’éthique, de justice, de développement et en combattant l’esprit de défaite devant les challenges.
Pour relever un tel défi, nous Africains, devons accompagner notre quotidien d’actes à la hauteur de cette ambition que nous devons porter, nous aussi, en tant que citoyens, et pas seulement nos Chefs d’Etat.