Le mois de juillet 1987 a été marqué par la cérémonie de remise de diplômes à trente polytechniciens, présidée par le chef de l’Etat Abdou Diouf. une manifestation marquée aussi par la consécration de Maimouna Ndoye Seck actuelle ministre du tourisme et des transports aériens qui a fini major de la 10ième promotion de l’Ecole Polytechnique de thiès. Ainsi, elle devient la première sénégalaise polytechnicienne ouvrant ainsi la voie aux femmes au métier d’ingénieur.
Le président Abdou Diouf a remis, samedi 11 juillet 1987, à trente nouveaux polytechniciens leurs diplômes de fin d’études. Une cérémonie empreinte d’une solennité militaire. A l’Ecole polytechnique, c’est la moule militaire qui est utilisée pour former de nombreux ingénieurs de conception devant baliser le chemin vers le vrai développement. L’événement marquant de cette manifestation a été la consécration de Maïmouna Ndoye Seck première sénégalaise polytechnicienne. L’actuelle ministre du Tourisme et des Transports aériens est sortie major de cette 10e promotion de polytechniciens portant le nom de feu Alioune Diop, ancien ingénieur à l’usine Icotaf, issu de la 8e promotion. Maïmouna Ndoye Seck, à l’époque, âgée de 25 ans considère son succès universitaire comme un défi relevé pour la femme sénégalaise. « J’ai fait le concours de l’Ecole Polytechnique de Thiès, car je trouvais anormal que les Sénégalaises ne puissent pas devenir des ingénieurs de conception » a-t-elle affirmé.
D’ailleurs, cette dame ingénieur spécialisée en génie mécanique est heureuse d’ouvrir la voie à ses soeurs. Six (6 autres) femmes ont suivi ses traces à l’Ept de Thiès pour en sortir en 1988. Cette 10ième promotion comptait 30 polytechniciens parmi lesquels 12 ingénieurs de Génie civil tous sénégalais et dix-huit ingénieurs mécaniques dont trois Zaïrois et un Burkinabé. « Prenant la parole, le Président Abdou Diouf a demandé aux polytechniciens de s’impliquer davantage dans les grands projets de développement de notre pays et d’accorder une place privilégiée au projet ‘’Canal du Cayor’’ dans leurs travaux de recherches. Abdou Diouf a aussi indiqué la nécessité de compter sur nous-mêmes pour résoudre nos problèmes quotidiens », précise l’actuelle ministre. Et d’ajouter : « L’ancien chef de l’Etat avait aussi invité les organisations non gouvernementales à s’approcher de l’Ept pour mieux utiliser ce potentiel humain et matériel ». Aujourd’hui, Maimouna Ndoye Seck a fait ses preuves dans le domaine de l’Ingénierie avec comme consécrations : le portefeuille du ministère de l’Energie d’abord, puis celui des Transports aériens. Celle qui a ouvert la voie aux femmes polytechniciennes, s’investit de plus en plus en politique pour le compte du régime actuel.
En cette fin du mois d’août, Xuman et Keïti les talentueux auteurs du Journal Rappé nous entraînent dans les airs avec la relance d’Air Sénégal, réagissent en direct de Ouagadougou à l’attentat terroriste qui a ensanglanté le coeur de la capitale burkinabè, et délivrent leur commentaire ironique sur l’intervention du Président français Emmanuel Macron à propos de la natalité africaine...
L’affaire du mannequin Maty Mbodj retrouvé mort d’overdose en juillet 2015 revient aujourd’hui à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. A moins d’un nouveau renvoi, Abdoulaye Chaya Cavin Diagne et ses coprévenus seront aujourd’hui jugés pour les délits d’association de malfaiteurs, homicide involontaire, modification de l’état des lieux d’un délit ou crime, non-assistance à personne en danger et facilitation à autrui de l’usage illégale de drogue à haut risque.
Diakhou Fall Diagne, mère de Maty Mbodji, s’est constituée partie civile. Ce procès intervient quelques mois après celui des deux Nigérians accusés d’être les fournisseurs de drogue du mannequin. Il s’agit de Godewine Okéchukou Okoko et d’Uduko Ebubu condamné à deux ans ferme pour offre et cession de drogue. En effet, le duo a été arrêté dans le cadre de l’enquête ouverte à la suite de la mort du mannequin. Au cours de leurs investigations, les éléments de la Sûreté urbaine ont reçu l’information selon laquelle la défunte s’approvisionnait auprès de ressortissants nigérians établi à Nord-Foire. Exploitant avec minutie ce renseignement, les policiers ont procédé à une opération d’infiltration qui a permis d’interpeller les deux suspects dans la nuit du 20 au 21 septembre 2015.
D’après l’enquête de police, ils étaient en train de livrer de la cocaïne à des clients qui, malheureusement, ont réussi à s’enfuir. Au cours de la fouille, Okoko a été retrouvé détenteur de 2,5 g de cocaïne ainsi que de l’argent d’un montant de 99 000 F CFA. Quant à Ebube, il possédait 2 grammes de cocaïne qu’il tentait de fournir ainsi que la somme de 12 000 F CFA. Cependant, lors de leur procès tenu en avril dernier, ils avaient nié tout lien avec la défunte Maty Mbodj.
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LOVING YOU DE WALLY SECK
Le fils de Thione Ballago Seck sort un nouveau clip en ode à l'amour
Wally Ballago Seck a sorti un nouveau clip, toujours dans le registre de l'amour.
Voir vidéo.
Par Khadim Ndiaye
POURQUOI HAMIDOU DIA A TORT
M. Dia ayant signé son texte avec le titre de "Professeur", son grand tort c'est d'avoir reproduit le sens commun sous un discours savant. Ce que la rigueur scientifique interdit pourtant.
Du fait de tout le brouhaha causé par la sortie malheureuse de l'intellectuel Hamidou Dia (qui a tout à fait tort sur le plan du savoir), nous avons oublié de célébrer la journée d'hommage rendu avant-hier au plus Wolof des Peuls d'ascendance, Cheikh Moussa Ka (voir photo), le plus grand poète en langue wolof. C'est une de mes grandes idoles. J'en ai beaucoup hein ! La seule idole qui a baissé en estime, c'est mon doyen Ibrahima Sene. Il faut qu'il retrouve vite sa verve d'antan.
ll est symbolique que ce jour d'hommage rendu à cet immense poète tombe en plein débat que certains voudraient "empoisonner". Cheikh Moussa Ka est une des belles réponses à donner à ceux qui veulent déstabiliser la cohésion sociale au Sénégal au nom d'intérêts politiciens.
Dans son ouvrage, "Le Sénégal : les ethnies et la nation", publié en 1994, le professeur Makhtar Diouf nous disait que "Les clivages ethniques, qui sont d'un côté source d’enrichissement culturel, tendent malheureusement d’un autre côté à freiner le processus de développement, lorsqu’ils débouchent sur des situations conflictuelles. Et, c’est hélas souvent le cas, parce que de toutes les formes de différenciation sociale (ethnie, classe, caste…) l’ethnicité est la plus facile à manipuler; ce dont ne se privent pas certains politiciens ambitieux. Sinon, les revendications de séparatisme ethnique ne sont jamais le fait spontané des populations."
M. Hamidou Dia ayant signé son texte avec le titre de "Professeur", son grand tort c'est d'avoir reproduit le sens commun sous un discours savant. Ce que la rigueur scientifique interdit pourtant.
Le sens commun reproduit par Hamidou Dia dit que le Wolof est "ethnocentrique" et s'en arrête à ce constat. La science, elle, nous dit que l'ethnocentrisme est une réalité universelle. Chaque culture prétend qu'elle est la meilleure; qu'aucune n'est assez bonne pour rivaliser avec la sienne. C'est ce que nous dit l'anthropologue William Graham Sumner qui a créé le concept d'ethnocentrisme. Selon lui, chaque groupe se prend comme point de référence ultime. C’est même une nécessité car quand des communautés vivent ensemble sur un même territoire, il faut qu’elles s’évaluent, se jugent, aient des perceptions les unes sur les autres. On affirme que l'identité elle-même se crée chez un groupe en se définissant par rapport à d'autres groupes.
C'est ce que nous disait aussi Claude Lévi-Strauss en indiquant que l’ethnocentrisme est une vision propre à toute société parce qu'elle donne confiance et fierté à un groupe.
Là où l'ethnocentrisme peut être dangereux, c'est quand il conduit à une déshumanisation voire à des meurtres de groupes.
Le sieur DIA ignore ou feint d'ignorer tout cela. Là où le Wolof dit "Sama Pël bi" (Mon Peul), "Sama Naar bi" (Mon maure), le Peul dit "Jolfam" (Mon Wolof), "Cappaatam" (Mon Maure).
Hier, Alassane Kitane, dans une belle réplique à DIA, nous rappelait que les Sérères appellent les wolofs péjorativement sous le vocable de "Ô paal". Qu'un Sérère se croit le plus digne ("ô sérère kâ djégua djom" ("Un sérère est toujours digne"). Le "Mandingue s’enorgueillit d’être le "Mandingka bâ" (le grand Mandingue) et appelle les autres "Wolof ndingo" (Le petit Wolof)", etc.
Ça c'est ce que le SAVOIR nous révèle, au delà du SENS COMMUN.
À ce titre, il faut signaler l’honnêteté intellectuelle de notre ami Mohamed Coulibaly (wàllaay un vrai anthropologue!) qui écrivait hier que "toutes les ethnies, toutes les races sont ethnocentristes : c’est une loi presque naturelle de la culture humaine. Ma culture est toujours la meilleure, ma race est toujours immaculée, ma religion est la vérité de toutes les religions, mes frères sont toujours plus vertueux que les autres...Chez moi on trouve aussi les équivalents de "sama nar", sama malien, sama peul, sama etc. Chaque groupe a sa vision égocentrique du monde et son vocabulaire pour désigner les autres. Reprocher cela aux walaf c'est feindre ignorer ce qui se dit dans les autres groupes".
Certains de mes parents peuls croient même que la sourate Baqara (La Vache) du Coran a été révélée en l'honneur des Peuls. Je vois déjà des Sérères qui ne seront pas d'accord avec ça. Babacar Faye, qu'en penses-tu?
Il ne devrait pas y avoir de problème qu'un groupe se déclare le meilleur. Tant que ça reste du domaine de la perception, tant que cela donne de la confiance. L'ethnocentrisme est mauvais quand il conduit au dédain et au crime.
C'est d'ailleurs dans ce cadre des perceptions qu'il faut replacer le terme "làkkat" (celui qui parle une autre langue que le wolof) que M. DIA définit ABUSIVEMENT par le terme "barbare". Le terme "làkkat" dénote seulement une volonté de distinguer deux groupes : le groupe de référence (qui parle) et les groupes périphériques (qui l'entourent). Les chercheurs Ibrahima Thiaw et #IbrahimaSarr qui ont travaillé sur la question, rappellent les notions d'ENDOPERCEPTON (comment un groupe se perçoit) et d'EXOPERCEPTION (comment des identités voisines se perçoivent). Ces notions importantes sur lesquelles des chercheurs tels que le Pr Mamadou Diouf ont travaillé, renseignent sur les perceptions de groupes existant dans chaque pays.
D'ailleurs, à propos de perception et de préjugés, il faut rappeler à Hamidou DIA que les Français disent que leur langue est la plus CLAIRE; que les autres langues sont OBSCURES. Un certain Comte de Rivarol prétendait que "Tout ce qui n'est pas clair n'est pas français". Rivarol a été repris d'ailleurs par Senghor qui le confirme. Pourtant cela ne dérange pas M. DIA qui aime bien le français et ne semble voir que le wolof.
Nous retrouvons cette même situation en Amérique. Sous prétexte que les noirs esclaves parlaient une langue déconcertante pour les Blancs, ceux-ci leur lançaient l'expression raciste : "Speak White" ("Parlez comme les Blancs"). La même expression était aussi opposée aux Québécois blancs, considérés comme des "nègres blancs" (white niggers) par les Canadiens anglophones, sidérés par le fait qu'ils ne parlent pas comme eux la langue anglaise.
Dans leur Encyclopédie ou Dictionnaire raisonnée des Sciences des Arts et des Métiers du XVIIIe siècle, les Français Diderot et D'Alembert, sur l'article "Le nègre sujet de l'esclavage", écrivaient, parlant des Sénégalais (nous tous quoi!), que "leur langue est difficile à prononcer, la plupart des sons sortant de la bouche avec effort."
Dans son texte, M. DIA prétend que les Wolofs en disant "Weeru wolof" (La lune wolof) et "Yere wolof" (habit wolof), s'approprient tout ce qui est bien et méprisent les autres.
M. DIA, ignore-t-il que le terme "wolof" peut même, au delà du groupe wolof, désigner tous les Noirs? Je prends à témoin le poète Cheikh Moussa Ka, l’orfèvre de la langue wolof, auquel je veux rendre hommage dans ce post.
Le chercheur de l'université de Dakar, Saliou Ndiaye, dans un article de 2014 consacré à l'étude d'un poème (Taxmiis) de Cheikh Moussa Ka et publié dans la revue Éthiopiques, nous dit de bien faire "attention aux deux emplois du mot "walaf"" chez Moussa Ka.
Cheikh Moussa Ka écrit : "Dogonak melow seex Bamba baaxug walaf du feeñ". Saliou Ndiaye traduit ce vers par "Si ce n’était pas ces vertus incarnées par Seex Bamba la culture noire serait inconnue".
Analysant d'autres parties du texte du poète, le chercheur en arrive à la conclusion que "L’expression « ay walaf » que l’on peut rendre littéralement par « des Walaf » (au pluriel) met en avant l’usage de la langue dans une forme d’expression donnée. Autrement dit, ses détracteurs lui reprochent d’utiliser le wolof dans la composition écrite. Et il ne s’y trompe pas, car il a compris qu’ils sont animés par un complexe d’infériorité qu’ils nourrissent vis-à-vis de l’arabe en tant que langue ou en tant qu’individu. Or lui, grâce à son maître walaf, il s’est libéré de ce carcan assimilateur et veut aider ces « vertueux » à en faire autant. En effet, le deuxième emploi de Walaf (au refrain) renvoie, à travers la personne de son maître, au Noir. Il ne faut pas perdre de vue que dans cette langue, par opposition au Blanc, le Walaf est aussi utilisé pour désigner le Noir dans ses us et pratiques, en un mot, dans sa culture"
"Yere wolof" s'oppose tout simplement à "Yere Tubaab" (habit de Blancs). Wolof désigne ici "Noir" comme le terme "Tuubab", au delà du français blanc, désigne tous les Blancs.
Enfin, Hamidou Dia écrit dans son texte que les Wolof disent que "la vérité est Ndiaye donc wolof". Dire cela c'est ignorer l'onomastique sénégalaise et la formation des communautés à travers le temps. Cheikh Anta Diop nous rappelait déjà dans un article de 1948 titré "Essai de linguistique ouolove", paru dans la revue Présence Africaine, que les noms NDIAYE et DIOP qu'on croit wolofs ne le sont pas en réalité. Que ceux qu'on désigne du terme de "Wolofs" sont en réalité des héritiers d'un métissage de plusieurs groupes : Sérères, Toucouleurs, Socés, Soninkés, etc. Qu'il n'existe pas de nom totémique chez ceux qu'on appelle communément "Wolofs". Les noms qu'ils portent appartiennent en réalité à d'autres groupes. Voilà pourquoi dans une certaine mesure, on peut comprendre ceux qui disent que le Wolof est un MYTHE.
Une des meilleures réponses servies à Hamidou DA à ce propos nous vient de notre ami Aliou Adam Ndiaye qui nous rappelle qu'il porte fièrement le nom "NDIAYE" mais qu'il est Hal Pulaar des deux côtés (paternel et maternel).
Hamidou DIA qui agit en "intellectuel communautaire", semble vouloir se construire un ennemi "ethnique". De plus, il confine le président de la République (le président de tous en principe) dans une appartenance ethnique en parlant de lui comme d'un "Hal pulaar bon teint".
Au moment où en Amérique certains insistent sur le "Whitism" du président Trump, il nous faut scruter à la loupe cette "pulaarbonteinisation" d'un président de la République que certains soutiennent. Il nous faut en analyser les présupposés.
PS : Pour ne pas être long, je vais m'en arrêter à ces remarques en promettant de revenir prochainement sur des considérations sur la langue wolof et son caractère véhiculaire.
Avec mon ami Aboubakr Tandia, nous avons promis de discuter de ces questions régulièrement ici et même d'ouvrir un débat public afin de diffuser plus largement à travers quelques radios ces questions importantes. Ce serait une bonne façon de diffuser certains travaux universitaires confinés dans des bibliothèques spécialisées.
Tout ça ne serait pas inutile, je crois. Nous invitons tous les amis intéressés par ces questions à nous rejoindre."
Par Serigne Saliou Guèye
HARO SUR UN COMMUNAUTARISME MASQUÉ !
Hamidou Dia, infatué de son statut de conseiller de sa Majesté et imbu de son pseudo-savoir funeste, fait partie de cette race d’imposteurs intellectuels enivrés par les voluptés du pouvoir. Je trouve que c'est gravissime...
J’ai lu avec stupéfaction le texte du Professeur Dia «Ethnicisme, vous avez dit ethnicisme ?», et j’ai même dû le lire à moult reprises afin de bien en comprendre le sens et la logique. Heureusement, après discussions avec plusieurs personnes lucides ayant lu son texte, je suis rassuré de savoir que tous partagent mon opinion : Dia est en complet déphasage avec les réalités séculaires du Sénégal qui nous moulent tous dans le même tissu social.
Hamidou Dia, infatué de son statut de conseiller de sa Majesté et imbu de son pseudo-savoir funeste, fait partie de cette race d’imposteurs intellectuels enivrés par les voluptés du pouvoir. Je trouve que c'est gravissime pour quelqu’un considéré toujours comme une référence du gratin intellectuel sénégalais de pondre un texte où il revendique son appartenance à un groupe dans un pays où les pères fondateurs (politiques comme religieux) de la Nation ont transcendé les clivages ethniques, religieuses, vaincu les particularismes et inoculé en nous le sentiment du vivre-ensemble.
Son contorsionnisme interlope le transbahute de régime en régime. Et pour assurer sa subsistance voire son existence auprès du Prince, l’intellectuel déchu n’hésite pas à exhumer les vieilles lunes de l’ethnicisme qui n'ont jamais prospéré chez nous Badiaranké, Baïnouk, Balante, Bambara, Bandial, Bassari, Bayot, Bédik, Coniaguis, Diakhankés Diola, Jalonké, Karone, Khassonké, Laobé, Lébou, Libanais, Malinké, Mancagne, Mandingue, Manjaque, Maures, Peul, Sérère, Soninké, Toucouleur, Wolof.
Dia ne peut pas flétrir le wolofo-centrisme et promouvoir concomitamment le pularo-centrisme avec le concept ethniste du "neddo ko bandum". Au Sénégal, nous n'avons pas de cartes d'identité ethnique mais nationale. Mais quand la politique du ventre domine l’intellect, le discours ethniste devient une rhétorique bon marché, construite sur des poncifs scissionnistes et des considérations pseudo-idéologiques.
Depuis qu’il s’est accointé avec les pouvoirs, Dia est devenu le symbole de la constance dans l’inconsistance des idées, d’un dogmatisme paralysant et des prises de position obséquieuses.
Mais mettons cette sortie malheureuse de Dia sur le compte des lubies d’un barde vieillissant et de l’imbécillité d’un caudataire dont le seul moyen de subsistance voire d’existence auprès du Prince est de jouer avec le feu de l’ethnicisme.
UN BON PARLEUR, N'EST PAS FORCÉMENT UN BON ORATEUR
Cheikh Omar Diallo; "L'École africaine d’art oratoire a une ambition forte pour la sous-région d’abord et l’Afrique ensuite"
Cheikh Omar Diallo a lancé au mois de juillet l'École africaine d'art oratoire (EAO), une structure qui a pour vocation de former les décideurs africains à la prise de parole en public. Cet ancien conseiller de l'ex-président Abdoualye Wade a répondu aux questions de Jeune Afrique.
Fondée et dirigée par le Dr Cheikh Diallo, l’École africaine d’art oratoire (EAO) a ouvert ses portes en juillet dernier à Dakar. À vocation panafricaine et spécialisée dans l’art de la prise de parole en public, elle propose des ateliers et séminaires exclusivement destinés aux leaders, managers, et chefs d’entreprises publiques et privées africains.
L’EAO propose ses formations intensives, spécialisations et formations sur mesure aussi bien au Sénégal que dans la zone francophone, en partenariat avec le Groupe Institut Africain de Management (IAM) dirigé par Moustapha Guirassy, ancien ministre de la Communication du Sénégal sous la présidence d’Abdoulaye Wade.
Jeune Afrique : Pourquoi une école d’art oratoire ?
Cheikh Diallo : Je suis parti d’un constat dont j’ai tiré plusieurs enseignements majeurs. Combien de marchés publics ou de contrats en or ont été perdus par des managers africains à cause d’une mauvaise technique de présentation de projets ? Combien d’hommes politiques ont lamentablement échoué alors qu’ils étaient porteurs d’ambitieux programmes ? Combien de destins brisés dans une entreprise publique ou privée à cause d’une mauvaise prise de parole en public ou parce que l’orateur n’imprime pas assez dans l’opinion ?
Nous sommes généralement de beaux parleurs mais pas de bons orateurs
Regardons autour de nous en Afrique francophone. Nous sommes généralement de beaux parleurs mais pas de bons orateurs. Le beau-parleur enveloppe sa pensée sans forcément la dire. À ses yeux, dire, c’est faire. Tant que ce speech est circonscrit dans la sphère privée, ça passe. Mais dans la sphère publique, ça devient sérieux. Le discours d’un bon orateur doit avoir un impact direct et un effet immédiat sur l’auditoire. Parce qu’un projet mal expliqué, est un projet mort.
À ce niveau, l’objectif de performance est de réussir sa prise de parole en public, de convaincre son auditoire et d’emporter définitivement l’adhésion. Et là, ça devient de l’art. Dans notre monde de vitesse digitale, d’exigence et de compétitivité, la prise de parole en public a fini de se professionnaliser avec sa boîte à outils conceptuelle, ses codes et des techniques. D’où la création de cette école, la première du genre en Afrique francophone.
Quels profils ciblez-vous ?
Bien qu’installée à Dakar, l’EAO a une ambition forte pour la sous-région d’abord et l’Afrique ensuite. Les techniques et outils de la prise de parole en public que nous essayons de transmettre sont orientés vers les décideurs africains, les porteurs de projets et d’ambitions. Sur nos listes d’inscription, vous trouverez des banquiers, des cadres de la téléphonie mobile, des notaires, des politiques, des députés, des chefs d’entreprise, etc. Les étudiants ne sont pas admis. Sauf à titre dérogatoire ou exceptionnel.
À quelles situations de la vie d’entreprise vos enseignements s’appliquent-ils ?
Dès que vous entrez sur scène, votre parole ne vous appartient plus, elle est destinée au grand public. C’est pourquoi nos centres d’intérêt pédagogique vont du simple pitch lors d’une réunion d’entreprise au discours prononcé dans un meeting politique, en passant par le speech au cours une télé-conférence entre opérateurs économiques, par exemple.
Quels sont vos ateliers-phares ?
L’EAO est organisée autour de cinq ateliers : Technique vocales (Parole), Pratiques oratoires (Discours), Training & Media-Training (Image), Techniques de présentation des projets (Présentation) et enfin Leadership & Développement personnel. Chaque atelier est dirigé par un grand-maître et secondé par un maître. Nous avons une dizaine de formateurs et praticiens expérimentés : des professeurs de théâtre, d’art oratoire, des spécialistes de l’amélioration de la voix, des rédacteurs de discours, des spécialistes de rhétorique, de la scène et de la télé, entre autres.
Au sortir de vos sessions, quels gains vos clients pourront-ils tirer des prestations de l’EAO ?
Nous n’avons pas de clients. Nos auditeurs portent le nom d’orateurs et d’oratrices. À l’École africaine d’art oratoire, aucun diplôme n’est exigé. Avant d’y entrer, vous devez tout de même remplir un formulaire et répondre à plusieurs questions dont la principale est la suivante : quelle qualité souhaitez-vous développer ? Ceci précisé, je vous invite à nous rejoindre en qualité d’auditeur libre et à l’issue de votre session de formation, vous nous en direz davantage. C’est la meilleure réponse…
Du fait de sa culture orale, l’Ouest-Africain, et le Sénégalais en particulier, développe un goût prononcé pour la parole. N’est-il donc pas superflu de vouloir lui enseigner l’art de la parole ?
Dans le registre des grandes peurs humaines, de nos jours, après la mort et l’attaque terroriste, la peur de prendre la parole en public vient en troisième position. Vous parlez de goût prononcé pour la parole des Ouest-Africains, mais là, vous êtes limité au cadre familial ou amical. Ajoutez-y cent personnes et tout change. S’il n’est pas suffisamment bien préparé, notre Ouest-Africain sera la risée du groupe. Même s’il maîtrise son savoir-faire, il lui faut posséder un faire-savoir. « Un discours improvisé a été écrit au moins trois fois ». Pour devenir un tribun d’exception, Winston Churchill s’est exercé mille fois à la prise de parole en public, un peu comme Tony Blair, Barack Obama ou Emmanuel Macron grâce à ses cours de théâtre.
Les uns ont une grandeur innée comme Mandela, Sankara ou Lumumba, les autres sont obligés de l’acquérir
Vous savez, les uns ont une grandeur innée comme Mandela, Sankara ou Lumumba, les autres sont obligés de l’acquérir. Notre mission est de contribuer, à partir des outils didactiques et pédagogiques, des instruments d’amélioration de la voix, des techniques de rédaction et de présentation du discours, au renforcement des capacités des ressources humaines en Afrique.
Quelle est la nature du partenariat qui vous lie à l’Institut africain de management (IAM) ?
Un contrat d’association. IAM, c’est 20 ans d’expérience, première université privée du Sénégal et même au-delà. Des milliers d’étudiants et d’auditeurs, plus d’une vingtaine de nationalités pour des enseignements de qualité qui respectent tous les standards internationaux de l’ingénierie pédagogique. Un seul mot convient à ce partenaire : stratégique !
LES ADOS À ÉCOLE DE L'AUDIOVISUEL ET DE LA CINÉMATOGRAPHIE
La cérémonie de lancement de la deuxième édition Summer Penc s’est tenue hier, au Monument de la Renaissance africaine. Une initiative qui entre dans le cadre de la sensibilisation et de l’initiation des jeunes aux métiers de l’audiovisuel et de la cinématographie.
La seconde édition du concours de courts métrages pour les enfants, ‘’Summer Penc’’, a été lancée hier au Monument de la Renaissance africaine. L’initiative est du réalisateur et producteur Adams Sie, soutenue par la direction de la cinématographie à travers le fonds de promotion de l'industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica). Pour cette édition, 37 candidats dont 29 filles et 10 garçons âgés de 12 à 17 ans sont en compétition. Ils sont répartis en 7 équipes qui viennent de Guédiawaye, Parcelles Assainies, Grand Dakar, Ouakam, Cité Djily Mbaye et Golf Sud. Selon l’initiateur, l’objectif est d’inciter les jeunes à tourner et à réaliser des courts métrages, des mini-reportages et des mini-sketchs sur des thèmes qui les touchent et les sensibilisent.
Cette année, les thèmes tournent autour du mariage précoce, de l’excision, des grossesses indésirables, de la sexualité des jeunes, de la violence faite aux filles et de la pédophilie. ‘’On a voulu donner la parole aux enfants par rapport à la vie quotidienne de nos quartiers. C’est pourquoi on a travaillé dans des thèmes très sensibles pour y impliquer toute la population, car ce sont des maux qui existent dans nos vies quotidiennes’’, renseigne Adams Sie.
Cet événement est un programme éducatif et divertissant qui ouvre un cadre d’expression et de liberté pour sensibiliser les jeunes et les parents pendant les vacances. Il se veut aussi une tribune pour inciter les jeunes aux métiers de l’audiovisuel dans l’optique de montrer à la face du monde que les enfants du Sénégal ont leur mot à dire dans le rendez-vous du numérique. Le thème retenu cette année est : ‘’Les filles aux commandes’’. Un choix qui, selon l’initiateur, vise à encourager les filles à s’orienter vers les métiers de l’audiovisuel et de la cinématographie.
‘’Cette année, nous avons travaillé sur les sujets qui concernent les filles. Nous avons constaté que, dans le domaine de l’audiovisuel, la présence des filles est minime. Donc, nous avons voulu qu’elles prennent des positions assez fortes et qu’elles soient au-devant de la scène. Souvent, on les voit jouer des films comme des actrices, mais dans les positions clés, elles sont absentes. On a voulu les inviter à aimer le métier de la cinématographie’’, explique le producteur.
Pour Abdoulaye Dieng, directeur adjoint de la protection de l’enfant et des groupes vulnérables, cette activité entre en droite ligne de la communication pour un changement de comportement positif. ‘’Cette activité, nous l’interprétons comme la perception des enfants sur leur propre vécu. Elle est importante, puisqu’en dépendent les solutions à long terme que nous sommes en train de mettre en place pour prendre en charge correctement ces questions de protection de l’enfant’’, se réjouit-il.
L'AVENIR JUDICIAIRE D'ASSANE DIOUF EN QUESTION
Est-il réellement hors de portée de la justice sénégalaise, comme il semble le croire ? C’est même une conviction forte chez lui, car le sentiment d’impunité revient sans cesse dans ses propos. L’homme se permet même de lancer un défi aux autorités...
Assane Diouf est en phase de devenir l’un des Sénégalais les plus célèbres sur la toile. S’il a jusqu’ici échappé au sort de Penda Ba, Amy Collé et autre Houlèye Mané, c’est parce qu’il vit à l’extérieur. Dans ses propos, on sent que l’homme se croit à l’abri de la justice sénégalaise. Et pourtant, un magistrat de siège soutient, sous certaines conditions, qu’il pourrait bien un jour être ramené au Sénégal.
Depuis 48 heures, sauf oubli, il n’y a plus au Sénégal de prisonnier célèbre, victime des réseaux sociaux. Houlèye Mané, Penda Ba et Ami Collé Dieng ont toutes recouvré la liberté, sans oublier l’animateur du groupe WhatsApp par lequel Ami Collé avait publié ses propos jugés irrévérencieux à l’encontre du Chef de l’Etat. Tout ce beau monde est libre. De même que Assane Diouf, l’autre Sénégalais, dont on dit qu’il vit aux Etats-Unis, qui aussi insulte le chef de l’Etat et plusieurs autres personnalités du pays. À la différence des premiers, lui n’a jamais été dans les liens de la détention, parce que, tout simplement, il est hors du territoire national. Le concerné en est conscient. Dans une de ses dernières vidéos, il déclare : ‘’J’insulte au nom de la jeunesse. Celui qui insulte parmi vous va en prison. C’est pourquoi je reste en Amérique pour insulter en votre nom. (…) Si j’étais encore au Sénégal, je serais en prison’’.
Aujourd’hui la question se pose de savoir s’il est intouchable. Est-il réellement hors de portée de la justice sénégalaise, comme il semble le croire ? C’est même une conviction forte chez lui, car le sentiment d’impunité revient sans cesse dans ses propos. L’homme se permet même de lancer un défi aux autorités, tout en leur indiquant la voie à suivre. ‘’M. le Procureur, apostrophe-t-il, il faut demander à ton Président d’appeler le Président Trump pour lui dire qu’il y a un jeune qui s’appelle Assane Diouf résidant à Nouvelle Orléans, qui avait organisé un bal pour t’insulter. C’est celui-là que je veux que tu ligotes pour me le livrer. Si Macky est vraiment fort, il n’a qu’à faire cela, au-lieu que vous passiez votre temps sur les sites internet à baratiner.’’
Dans un post, Assane Diouf dit sortir d’un commissariat de police où il a été convoqué. Se filmant dans la rue, des documents à la main, il jubile. ‘’Ici, c’est United States ; il ne suffit pas d’être convoqué pour être embastillé. J’ai vu le commissaire, j’ai vu le capitaine. On m’a donné mes papiers et le patron des policiers leur a demandé de veiller sur moi’’, s’enorgueillit-il. Pourtant, un magistrat contacté sur la question est loin de confirmer cet optimisme de celui-là qui ose proférer des insanités sur la personne du chef de l’Etat, des membres du gouvernement et au-delà même, ‘’de tous ceux qui travaillent avec Macky Sall’’. Certains juges disent même que, contrairement à la croyance populaire, les expatriés sont parfois plus vulnérables que ceux qui sont au pays, car avec la coopération judiciaire, ils peuvent être rapidement embarqués et livrés à leur pays d’origine.
En d’autres termes, selon le magistrat, Assane Diouf peut bien être livré au Sénégal. Mais avec les technologies de l’information et de la communication, il y a des contraintes supplémentaires à surmonter. ‘’La difficulté, puisque c’est à travers le Net, c’est l’identification de la personne. Les gens peuvent faire des montages pour faire de fausses identifications. Quelqu’un peut utiliser un logiciel de montage de photos ou de vidéos et insulter le Président sans que ce soit la même personne. Quelqu’un peut vous dire qu’il fait ses vidéos aux Etats-Unis, alors qu’il est à deux pas de chez nous. Vous avez vu Penda Ba ; les gens disaient qu’elle était au Canada, alors qu’elle était à Saly. Donc, il peut être difficile de le localiser. Mais une fois, matériellement, ces questions réglées, avec la coopération judiciaire, il est possible de le ramener’’, affirme cet interlocuteur.
‘’Lorsqu’il y a injure au président de la République…’’
Certes le Sénégal et les Etats-Unis n’ont pas le même niveau démocratique. Ce qui est acceptable chez les Yankees ne l’est pas toujours au pays de la Teranga, particulièrement avec l’article 80. Par conséquent, dans ce cas de figure, explique le juge, le pays requérant s’appuie sur sa législation nationale pour faire sa demande. L’Amérique peut elle aussi apprécier sur la base de sa démocratie, de ce qu’elle considère comme offense au Chef de l’Etat. Quoi qu’il en soit, pour le cas spécifique de Assane Diouf, le juge estime qu’il ne devrait pas y avoir obstacle à son extradition, vu la gravité des propos. ‘’De toute façon, lorsqu’il y a injure au président de la République, les gens peuvent valablement le poursuivre’’, précise-t-il. Si l’on y ajoute le fait que le pays de destination n’est pas une dictature, mais plutôt une démocratie, cela pourrait faciliter l’acceptation de la requête.
Pour le moment, les autorités ne semblent pas accorder une grande importance à sa personne. N’empêche, la machine pourrait bien être mise en branle. Invité de l’émission Grand Jury, Me Oumar Youm le directeur de Cabinet du chef de l’Etat a indiqué qu’il n’y a pas d’option particulière contre lui. Cependant, il a invité les forces de l’ordre à faire leur travail. Ce qui veut dire que la poursuite est sans doute envisagée. Si c’est le cas, le magistrat estime qu’il faut, parallèlement à la procédure judiciaire, explorer la voie diplomatique. Et puisqu’en diplomatie il est question de rapport de forces et d’intérêts en jeu, il y a lieu de se demander si le Sénégal peut peser sur la balance pour obtenir gain de cause. Il est à noter que la Turquie, qui a fait plier le Sénégal sur l’affaire Fethullah Gulen accusé de terrorisme, n’a pas réussi à obtenir l’extradition de ce dernier des Etats-Unis. Terrorisme versus offense au chef de l’Etat…
Reste maintenant à savoir si le bonhomme n’a pas la double nationalité. Pour l’instant, rien n’est sûr. Nombreux sont ses compatriotes qui pensent que, si cet expatrié se permet ses sorties, c’est qu’il a probablement la nationalité américaine. Si c’est le cas, le combat est perdu d’avance, car aucun Etat, encore moins les Etats-Unis, n’accepte de livrer ses propres citoyens à un pays tiers. ‘’Les Etats, par essence, protègent leurs nationaux, même s’ils peuvent après se retourner contre lui. Ils n’accepteront jamais de l’extrader. Voyez ce qui se passe avec l’IAAF. Le Sénégal n’acceptera jamais d’extrader le fils de Lamine Diack (Pape Massata Diack)’’, fait-il remarquer. Dans le cas de figure où il serait américain, il ne resterait au Sénégal qu’à se consoler d’une poursuite judiciaire sur le sol américain. Une idée qui n’enchanterait certainement pas un pouvoir qui avait mis sous les verrous les sœurs d’infortune : Houlèye, Ami et Penda.