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26 novembre 2024
Politique
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YASSINE FALL DÉNONCE DES ATTRIBUTIONS OPAQUES DE PASSEPORTS DIPLOMATIQUES
Selon les propres mots de la ministre des Affaires étrangères, pas moins de 150 passeports diplomatiques auraient été attribués dans la période pré-électorale sans aucune orthodoxie par l'ancien régime
Selon les révélations de la ministre des Affaires étrangères Yassine Fall, pas moins de 150 passeports diplomatiques ont été confectionnés dans les semaines précédant l'élection présidentielle de 2024. Une situation qui soulève de sérieux questionnements quant aux critères d'attribution de ce précieux sésame.
"Beaucoup de personnes n'étaient pas habilitées à détenir le passeport diplomatique", a dénoncé Mme Fall, remettant en cause les attributions massives opérées sous l'ancien régime. "Le détenteur du passeport diplomatique représente le Sénégal là où il va, il peut être un homme d'affaire ou un ministre", a-t-elle rappelé, soulignant les conditions strictes que requiert sa détention.
La cheffe de la diplomatie a vivement déploré que certains obtiennent ce document officiel sur la base de simples faveurs accordées par d'anciens présidents.
Cette révélation choc fait souffler un vent de polémique, jetant une lumière crue sur la légèreté avec laquelle les passeports diplomatiques ont pu être distribués à la veille d'un scrutin majeur.
Face au tollé suscité, la ministre Yassine Fall semble désormais bien décidée à remettre de l'ordre dans cette affaire. Un vaste chantier de révision des critères et des attributions l'attend, pour garantir l'intégrité et la crédibilité du passeport diplomatique sénégalais.
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PLAIDOYER POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE RÉGIONALE
Dans un discours improvisé, le ministre Mabouba Diagne a énoncé la dépendance à l'aide étrangère et appelé à une révolution dans la gestion agricole ouest-africaine. Son cri du cœur : "Notre problème n'est pas l'argent, c'est l'organisation"
Dans une sortie fracassante lors d'une réunion de la CEDEAO consacrée aux crises alimentaires et nutritionnelles, mardi 16 juillet dernier, Mabouba Diagne, ministre sénégalais de l'Agriculture, a secoué les consciences en délivrant un message sans filtre sur l'état de l'agriculture en Afrique de l'Ouest.
Abandonnant son discours officiel, le ministre a choisi de parler "en tant qu'Africain", dénonçant la dépendance chronique à l'aide étrangère comme un signe de faiblesse. "Notre problème n'est pas l'argent, c'est l'organisation", a-t-il martelé, pointant du doigt les erreurs répétées année après année.
Chiffres à l'appui, le Dr Diagne a dressé un tableau alarmant des importations alimentaires dans la région. "Le Sénégal importe pour 1070 milliards de francs CFA en denrées alimentaires", a-t-il révélé, soulignant que ces importations massives équivalentes à "exportateur des emplois".
Le ministre a appelé la CEDEAO à "revoir sa méthode de faire", exhortant l'organisation à prendre ses responsabilités face aux défis actuels, notamment la sécurité alimentaire et l'emploi des jeunes. Il a proposé des solutions concrètes, comme la construction de magasins de stockage et l'investissement dans l'élevage laitier.
"Nous avons l'eau, les terres arables, la jeunesse. Qu'est-ce qui manque ?", a notamment déclaré M. Diagne, rejetant l'argument du manque de financement. Il a appelé à une meilleure gouvernance et à une collaboration plus étroite avec le secteur privé pour stimuler le développement agricole.
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YASSINE FALL BRISE LE SILENCE SUR LA NOMINATION DE SA FILLE
"Je n'y suis pour rien" : c'est par ces mots que la ministre des Affaires étrangères a répondu à la polémique entourant la nomination de sa fille Sophie Nzinga Sy à la tête de l'APDA. Un démenti destiné à faire taire les accusations de passe-droit
La nomination de Sophie Nzinga Sy à la tête de l'Agence pour la promotion et le développement de l'Artisanat (APDA) a suscité une vive polémique, certains y voyant un cas de favoritisme. Face à ces accusations, sa mère, la ministre de l'Intégration africaine Yassine Fall, a tenu à apporter un démenti cinglant.
"Croire que je peux influencer le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko pour qu'ils nomment ma fille, c'est mal les connaître", a martelé Mme Fall dans un entretien avec Papé Alé Niang sur la RTS. Et d'ajouter avec fermeté: "J'étais à Accra quand ma fille a été nommée, je n'étais même pas au courant. Chacun est libre de me croire ou pas."
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a insisté sur le fait que sa fille a décroché ce poste sur la base de ses compétences avérées dans le domaine de l'artisanat. "On a présenté ma fille à son ministre de tutelle à mon insu, ils ont échangé. Elle a été nommée et je n'y suis pour rien", a-t-elle soutenu.
"Ma fille a été nommée au ministère de l'Artisanat parce qu'ils ont vu ses compétences en la matière, comme c'est le cas avec Mabouba Diagne dans l'Agriculture", a poursuivi Yassine Fall, rejetant ainsi toute supposition d'interventionnisme de sa part.
BIRAHIM SECK DÉNONCE LA LENTEUR DANS LA PUBLICATION DES RAPPORTS DE L’IGE
“M. le président Diomaye, la publication des rapports de l’Inspection générale d’État se fait trop attendre. Vous aviez pris l’engagement, devant le peuple sénégalais, de faire publier lesdits rapports”, a-t-il écrit.
Le coordonnateur du Forum civil n’apprécie guère les lenteurs notées dans la publication des rapports de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) sur la gestion des finances publiques et de certains fonds, sous l’ancien régime.
Dans un post sur X, Birahim Seck a mis un coup de pression sur le Président Bassirou Diomaye Faye. Selon lui, il prend trop son temps.
“M. le président Diomaye, la publication des rapports de l’Inspection générale d’État se fait trop attendre. Vous aviez pris l’engagement, devant le peuple sénégalais, de faire publier lesdits rapports, moyen de prévention des flux financiers illicites”, a écrit le coordonnateur de la filiale senegalaise de Transparency International.
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YASSINE FALL EXAMINE LES ENJEUX DIPLOMATIQUES, LES REFORMES ET LES DÉFIS DE SON MINISTÈRE
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a révélé que le régime précédent avait délivré un nombre exceptionnel de passeports diplomatiques en moins de trois semaines avant l’élection présidentielle de 2024.
Yassine Fall, ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, a abordé, vendredi, lors de son passage sur le plateau de l’émission « Entretien avec… » diffusée sur RTS1, plusieurs sujets d’actualité concernant la politique étrangère et les réformes en cours au Sénégal.
D’emblée, Yassine Fall a souligné abordé la question du règlement intérieur de l’Assemblée national invitant les députés à se conformer au respect des textes.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a rappelé que la déclaration de politique générale du Premier ministre appelait à une stricte conformité aux règles établies pour assurer une gouvernance transparente et efficace.
Concernant les passeports diplomatiques, Yassine Fall a révélé que le régime précédent avait délivré un nombre exceptionnel de ces documents en moins de trois semaines avant l’élection présidentielle de 2024.
Cette pratique, jugée excessive, a conduit à une révision nécessaire des conditions d’obtention des passeports diplomatiques.
« Sur instruction du Chef de l’État, nous allons réviser les conditions d’obtention du passeport diplomatique », a-t-elle affirmé.
Selon, Yassine Fall, « cette décision vise à prévenir les abus et à garantir que les passeports diplomatiques soient attribués conformément aux normes et besoins diplomatiques réels. »
Sur le plan diplomatique, Yassine Fall a exposé la vision du Chef de l’État concernant les relations internationales du Sénégal.
Elle a précisé que le gouvernement privilégiait la proximité géographique, accordant une priorité particulière aux pays limitrophes et aux membres de la CEDEAO.
« Le Chef de l’État privilégie la proximité géographique, en accordant la priorité aux pays limitrophes et à ceux de la CEDEAO », a-t-elle déclaré, soulignant ainsi une volonté d’approfondir les relations régionales et de renforcer la coopération au sein de l’Afrique de l’Ouest.
En réponse à la polémique entourant la nomination de sa fille, Sophie Nzinga Sy, à la tête de l’Agence pour le Développement de l’Artisanat (APDA), Yassine Fall a évoqué le mérite de la nouvelle directrice et a affirmé qu’il n’était pas au courant des tractations ayant mené à cette décision.
Elle a défendu la nomination en mettant en avant les compétences et le mérite de Sophie Nzinga Sy pour le poste.
Yassine Fall a également déploré les couacs observés lors du pèlerinage 2024, soulignant les difficultés rencontrées au cours de l’événement.
Elle a promis une meilleure organisation pour l’année prochaine, en collaboration avec les différents ministères concernés, afin d’assurer une gestion plus efficace et satisfaisante de cet événement important pour les fidèles.
Lors de cet entretien, Yassine Fall a également abordé d’autres sujets cruciaux liés à la politique étrangère et aux réformes en cours, marquant ainsi une volonté de transparence et de responsabilité dans la gestion des affaires internationales du Sénégal.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a conclu en réaffirmant son engagement envers l’amélioration continue des services et des processus administratifs pour répondre aux attentes des Sénégalais.
LA GRANDE ÉPREUVE DE L’OPPOSITION
Grands vainqueurs des législatives 2022 grâce aux jeux d'alliance, l'Apr, Taxawu Sénégal et d'autres risquent aujourd'hui l'érosion. Avec des leaders en perte de vitesse et un électorat déserté, ces partis font face à l'urgence d'un profond renouvellement
Dirigés par des leaders à la cote de popularité fortement fragilisée bien avant même le scrutin présidentiel de mars 2024 qui a vu leur déroute électorale, l’Alliance pour la République (Apr) et la plateforme Taxawu Sénégal semble unies par un destin dont une refondation autour d’une nouvelle personnalité semble être une issue. A défaut de trouver une véritable stratégie à même de remobiliser leur électorat classique. Rewmi comme le Parti socialiste et autre ne semblent pas logés à meilleure enseigne.
C’est un secret de polichinelle, la dissolution «programmée» de l’Assemblée nationale et la tenue des élections législatives pourraient marquer un tournant dans la scène politique sénégalaise. Et pour cause, plusieurs formations ou mouvements politiques qui avaient profité du jeu des alliances pour se repositionner dans l’échiquier politique grâce au nombre important de députés qu’ils ont obtenu à l’issue des dernières législatives du 31 juillet 2022 pourraient se retrouver dans une zone de forte turbulence politique. Parmi ceux-ci, nous citerons entre autres l’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), et la plateforme Taxawu Sénégal, dirigée par l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Après avoir connu une grande percée lors des dernières législatives, ces formations politiques font face aujourd’hui à un véritable casse-tête lié à la perte de popularité de leurs leaders qui pourraient compromettre leurs chances en cas de tenue des législatives. Administré depuis l’étranger par l’ancien chef de l’Etat qui a été reconduit à la présidence de l’Alliance pour la République (Apr) par le congrès extraordinaire du 22 décembre 2023 dernier, l’ancien parti au pouvoir traverse aujourd’hui une véritable crise qui a fini d’affecter le fonctionnement de ses instances.
En effet, en lieu et place des réunions du Secrétariat exécutif national (Sen) au siège dudit parti sis à Mermoz, c’est plutôt un groupuscule qui décide et engage le parti. La preuve, invitée de l’émission du jury du Dimanche 7 juillet dernier chez nos confrères de « Iradio », Zahra Iyane Thiam, membre du secrétariat exécutif, a dénoncé la léthargie du parti en révélant que « depuis l’élection, il n’y a pas de réunion, on ne parle à personne, on voit des activités à travers la presse ». Outre ce défi lié à l’absence d’animation, l’ancien parti au pouvoir est également appelé à surmonter d’autres épreuves parmi lesquelles on peut citer la vague de défections des cadres qui prêtent désormais allégeance à l’ancien Premier ministre et candidat malheureux à la présidentielle, Amadou Ba. A ce défi, il faut également ajouter le risque d’implosion de la coalition Benno Bokk Yakaar sur laquelle l’ancien chef d’Etat et président Macky Sall s’est toujours appuyé pour positionner ses responsables lors des différentes élections depuis 2012. La défection de certains de ses plus fidèles alliés à l’image de l’Alliance des forces de progrès (Afp) en est l’exemple le plus manifeste. Dans une déclaration rendue publique à l’issue de sa réunion du 30 mai dernier sur le bilan de la présidentielle, le Secrétariat politique exécutif (Spe) de l’Afp accusant l’ancien chef de l’Etat d’avoir fragilisé le candidat de la majorité présidentielle, Amadou Ba, avait annoncé son engagement pour la création d’un nouveau cadre inclusif de concertation… ».
Outre l’Apr, la plateforme Taxawu Sénégal qui avait également obtenu quatorze députés grâce à la coalition Yewwi Askan wi initiée par son leader, Khalifa Ababacar Sall, le marabout Serigne Moustapha Sy, guide spirituel des Moustarchidines et président du Pur (Parti de l’unité et du rassemblement) et Ousmane Sonko, président du Pastef, s’est fait exclure de cette coalition après sa décision unilatérale de répondre à l’appel au dialogue de l’ancien chef de l’Etat et est également dans la zone de turbulence. Et pour cause, avec le résultat (1,56 %) obtenu par son leader, Khalifa Ababacar Sall, lors de la dernière présidentielle, la plateforme Taxawu Sénégal est condamnée à faire sa mue et trouver parmi ses responsables un homme consensuel ou plus une stratégie capable de tenir devant l’actuel régime lors des prochaines législatives annoncées comme un prolongement de la présidentielle par certains observateurs.
Rewmi, PS, PDS… Ces partis en quete de renouveau !
Rewmi de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck n’échappe pas aussi à la nouvelle donne. Pour cause, son patron est en perte de vitesse depuis la présidentielle de 2007 où il avait affronté son mentor Abdoulaye Wade, alors président de la République en quête d’un second mandat. Arrivé deuxième à ladite présidentielle remportée par le Pape du Sopi dès le premier tour, l’ancien maire de Thiès avait commencé à connaître un déclin progressif qui écornait à chaque élection son électorat et son attrait politique. Le scrutin présidentiel de mars 2024 va consacrer la débâcle pour Rewmi qui se retrouve avec 0,90 pour cent des suffrages. La bérézina totale!
Que dire par ailleurs du Parti socialiste (Ps) qui peine à se relever depuis la perte du pouvoir en 2000 et qui n’a pas concouru aux deux derniers scrutins présidentiels, préférant être à la remorque du parti au pouvoir. Le manque de leadership fort au sein du parti s’est précisé avec la disparition d’Ousmane Tanor Dieng et les petites bisbilles pour le contrôle de l’ancien parti au pouvoir de 1960 à 2000 contribuent à fragiliser davantage le Ps qui se retrouve relégué de fil en aiguille au rang des partis dits de contribution. Que dire du Parti démocratique sénégalais (Pds) ? L’ancien parti au pouvoir qui est parvenu, au dernier scrutin présidentiel, à sauver la mise en soutenant la « Coalition Diomaye Président», après le rejet de la candidature de son porte-étendard Karim Wade, cherche aussi à se réinventer et à réinventer son style de leadership. L’attrait que le Pape du Sopi exerçait sur les foules s’est dissipé avec le temps et Karim Wade, censé redorer le blason du Pds, ne surfe que sur le legs de son paternel et le génie politique de ce dernier pour maintenir la formation libérale au sein des partis leaders de la scène politique, en dépit des désertions et fractures qui ne cessent de fragiliser le parti au pouvoir de 2000 à 2012.
INTELLECTUELS, GARDIENS DES VALEURS
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans son livre "Intellectuels pour Quoi faire ? Remuements intellectuels. Choc des idées", Makhtar Diouf dresse un panorama captivant des intellectuels en action. Il explore les destins de ces infatigables vigies de la démocratie
Philosophes, écrivains, scientifiques, religieux, journalistes... Le spectre des intellectuels est vaste et leurs champs d'action multiples. Décodant leurs ressorts et leurs combats avec une plume vive, Makhtar Diouf brosse, dans son livre intitulé "Intellectuels pour Quoi faire ? Remuements intellectuels. Choc des idées" paru ce mois aux Nouvelles Editions Africaines du Sénégal, un portrait kaléidoscopique de ces défenseurs des valeurs, prêts à braver l'injustice et même les régimes autoritaires.
Le professeur retraité des universités consacre un chapitre (à retrouver plus bas) aux journalistes, ces intellectuels de terrain qui ont joué un rôle clé dans l'éveil des consciences et la défense des libertés au Sénégal.
De Mame Less Dia à Boubacar Diop sans oublier Sidy Lamine Niasse, Babacar Touré et Mame Less Camara, Makhtar Diouf évoque des personnalités devenus par leur métier, d'indispensables contre-pouvoirs citoyens. Une place de choix est notamment réservée à René Lake, figure respectée du journalisme en ligne avec la plateforme SenePlus.com, véritable creuset d'expression plurielle.
"Intellectuelspour Quoi faire ?
Remuements intellectuels. Choc des idées
L’intellectuel est incontournable parce qu’il existe dans toutes les sociétés humaines. L’intellectuel est indissociable du savoir.
Cet ouvrage présente un spectre large des intellectuels : philosophes, écrivains, scientifiques, religieux, autodidactes, journalistes, de continents différents. Aucun segment du tissu social ne leur est fermé. Ils essaiment partout.
Des intellectuels, pour quoi faire ? A quoi servent-ils ? Lorsque des problèmes inquiétants se posent dans un pays où la liberté d’expression existe, on entend des voix : ‘’Où sont les intellectuels ?’’ Les intellectuels sont appelés à la rescousse. Ils sont des régulateurs sociaux. Aucun régime politique flirtant avec la démocratie n’est insensible à des pétitions signées par des intellectuels respectés dans le pays et à l’étranger pour dénoncer l’injustice.
L’intellectuel tel qu’on le conçoit généralement doit s’appuyer sur les valeurs éthiques de justice, de raison, de vérité, et aussi de courage. C’est ce que j’ai appelé intellectuel idéal. Il est aussi un transmetteur de savoir.
Mais le métier ‘’intellectuel’’ n’existe pas, ne figure sur aucune pièce d’identité. L’intellectuel dispose d’une fonction informelle dans laquelle il s’investit lui-même volontairement."
Journalistes de combat
Dans le gotha des grands intellectuels de refus du Sénégal, on ne peut oublier certains journalistes qui ont eu à jouer leur partition. Sous le régime senghorien de parti unique et de médiat gouvernemental unique, Mame Less Dia, ancien instituteur et membre du Parti marxiste PAI clandestin, crée en1977son journal ‘’Le Politicien’’ : journal satirique, réplique de l’hebdomadaire français ‘’Le Canard Enchaîné’’, faisant des révélations sur ton irrévérencieux, avec l’emblème La démocratie commence avec la liberté de la presse. De même que Boubacar Diop avec son journal ‘’Promotion’’. Senghor en est réduit à traiter de ‘’Radio Cancan’’ les révélations faites dans ces médiats.
C’est dans cette foulée que dans les années 1980, après le départ de Senghor, le paysage médiatique sénégalais prend son envol pluraliste et démocratique : ‘’Walfadjri’’ (hebdomadaire puis quotidien) lancé par Sidy Lamine Niasse (avec l’emblème « la voix des sans voix ») ; ‘’Sud’’ (hebdomadaire puis quotidien) avec Babacar Touré. Cette presse indépendante et de refus permet au public de découvrir les talents de grands intellectuels journalistes comme Mame Less Camara, Alain Agboton...
Les intellectuels restent vigilants. En 2007, le président français Nicolas Sarkozy tient à Dakar un discours très hégélien sur ‘’une Afrique passée à côté de l’histoire’’. A l’initiative de l’écrivain Makily Gassama, un collectif de 22 intellectuels africains contributeurs lui apporte une réplique cinglante dans un ouvrage L’Afrique répond à Sarkozy (2008).
Hommage doit aussi être rendu à tous ces intellectuels sénégalais, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, qui se sont impliqués dans les ‘’Assises nationales’’ d’avant la présidentielle de 2012, en bravant les menaces et intimidations du président Abdoulaye Wade qui n’y voyait qu’une manœuvre politique dirigée contre lui. Sans oublier ces autres jeunes créateurs du mouvement ‘’Y’en a marre’’ qui ruaient dans les brancards le régime de Wade et qui sont toujours à pied d’œuvre.
Le régime suivant de Macky Sall est le plus antidémocratique, le plus répressif et oppressif de l’histoire politique du pays, avec une justice aux ordres, condamnant sur commande des opposants politiques et des journalistes.
A quelques mois de l’élection présidentielle de 2024, un ex ministre de l’intérieur de ce régime ayant été au cœur de tous les coups fourrés contre l’opposition, fait maintenant sécession pour se déclarer candidat, avec cette déclaration : ‘’Il faut éviter d’utiliser la justice pour neutraliser ses adversaires politiques’’. Il sait de quoi il parle.
Face à ce régime s’est dressé un front de résistance et de dénonciation animé par des intellectuels du refus qui relèvent du type ‘’intellectuel idéal’’, signant des pétitions, écrivant des articles dans presse. Des professeurs d’université retraités, des juristes praticiens du Droit, des écrivains, des journalistes des professeurs d’université en activité signataires de pétitions. Des intellectuels de renom, non sénégalais, comme Wole Soyinka, Noam Chomsky n’ont pas hésité à apposer leurs signatures sur des pétitions de dénonciations de ce régime.
On ne peut passer sous silence le journaliste sénégalais indépendant René Lake, fondateur du médiat en ligne Internet ‘’SenePlus’’, ouvert à tous les courants d’opinion. A cet égard, René Lake est un des héritiers de Alioune Diop qui avec ‘’Présence Africaine ‘’ publiait Cheikh Anta Diop et Césaire. ‘’SenePlus’’ est le site de publication des articles de dénonciation des dérives du régime dont les auteurs n’ont pas accès au quotidien ‘’Le Soleil’’ pourtant propriété nationale. Des militants du régime y publient aussi des textes sans relief, pour comme ils disent, ‘’défendre le président Macky Sall’’. Celui-ci pourrait bien dire ‘’gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en occupe’’. Il sait que ces plumitifs dépourvus de densité intellectuelle, qui se présentent comme ses défenseurs sont plutôt en quête de visibilité en vue de promotion dans l’appareil d’Etat.
REVOILÀ GAKOU
Totalement muet depuis la présidentielle du 24 mars dernier, le président du Grand parti a renoué avec la communication
Le Bureau politique du Grand parti s'est réuni, ce mercredi, à son siège, avec la présence de toutes les couches qui le composent. Le président Malick Gakou, présent à ce conclave, s'est attardé sur la situation nationale avant d'en venir à la vie du parti.
Totalement muet depuis la présidentielle du 24 mars dernier, le président du Grand parti a renoué avec la communication, mercredi dernier.
En effet, c'est à travers une “réunion du Bureau politique” tenue au siège de la formation politique que l'ex-candidat s'est exprimé. Dans sa communication, M. Gakou s'est d'abord penché sur la situation nationale.
Selon lui, la fragilité du contexte économique et social est due aux “échecs répétés du régime du président Macky Sall qui ont plongé notre pays dans cette crise profonde”.
Ainsi, le président El Hadj Malick Gakou magnifie “les mesures prises pour la réduction de certaines denrées de première nécessité, la reddition des comptes, les réformes du système judiciaire”.
Cependant, ce membre de Yewwi Askan Wi va encore plus loin en exhortant les nouveaux hommes forts du pays, “notamment le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko à entreprendre toutes réformes nécessaires pour réaliser les espoirs du peuple sénégalais”.
Cette position du Grand parti témoigne par ailleurs de “son soutien résolu et sans condition au président Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre Ousmane Sonko”. Selon la note, cet appui ne tombe pas du ciel, car il est considéré comme “une directive” de Malick Gakou lui-même “juste après l’élection du 24 mars 2024, qui a consacré la victoire éclatante de la coalition Diomaye Président”.
Pour corroborer davantage ce compagnonnage auprès du président Diomaye et de ses compagnons, le Grand parti a convoqué la charte de la coalition Yaw. Cette dernière consiste en une “collaboration franche des partis membres et un engagement à soutenir, le cas échéant, le candidat du parti ou membre de la coalition qui serait qualifié au second tour. Le soutien au président Bassirou Diomaye Faye, qui est passé dès le premier tour, est donc une évidence”.
In fine, pour clore ce chapitre “situation nationale”, le communiqué nous apprend que le “Bureau politique” était sur la même longueur d'onde que le président. Ainsi, il a réitéré à son tour son “soutien total et son engagement à travailler avec les nouvelles autorités étatiques pour le développement économique et social de notre pays”.
Tenue du prochain congrès
Dans un deuxième temps, Gakou s'est aussi intéressé à la “vie du parti”. Concernant cette rubrique, on peut notamment lire : “Le président a exprimé sa profonde gratitude envers tous les militants et sympathisants pour leur mobilisation et leur dévouement sans faille.” Galvanisant davantage ses troupes, le maire honoraire de la ville de Guédiawaye a invité ses militants et sympathisants à se “mobiliser davantage pour la prochaine vente des cartes du parti, le renouvellement des structures et la tenue du prochain congrès”.
Selon Gakou, ces actions sont essentielles afin “d’amorcer, dans le contexte politique actuel, toutes les réformes nécessaires pour la redynamisation du parti”.
ME ALY FALL EST LE NOUVEAU BÂTONNIER DE L'ORDRE DES AVOCATS DU SÉNÉGAL
Il a été élu jeudi obtenant 175 voix contre 78 pour Papa Samba Bitèye. L’entrant succède à Me Mamadou Seck.
iGFM - (Dakar) Me Aly Fall est le nouveau Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal. D’après Les Échos, qui donne l’information, il a été élu ce jeudi, obtenant 175 voix contre 78 pour Papa Samba Bitèye. L’entrant succède à Me Mamadou Seck.
Le choix des candidats avait fait l’objet d’une plainte. Pour rappel, Me Mbaye Guèye, écarté de la course pour la succession de Me Mamadou Seck, avait porté plainte pour s’opposer à ce qu’il assimile à un complot après que l’Ordre a retenu les candidatures de Mes Samba Bitèye et Aly Fall.
L’ancien Bâtonnier avait ainsi saisi la chambre mixte paritaire de la Cour d’appel. Le requérant n’a pas eu gain de cause. Sa demande a été rejetée.
SONKO EN ÉQUILIBRE INSTABLE
Jadis figure de proue de l'opposition, il découvre à ses dépens les défis d'un leader au sommet de l'État. Entre gestion des luttes intestines, pression de la jeunesse et exigences éthiques, le Premier ministre affronte une épreuve de renaissance
L'exercice du pouvoir est tout sauf une sinécure pour le tandem Diomaye-Sonko, encore moins pour ce dernier qui est la cheville ouvrière de la victoire de sa coalition. Toutefois, entre le fait de voir son ''ami'' Diomaye Faye diriger le pays, la jeunesse qui s'impatiente, un délai de grâce inexistant dans l'opinion, une éventuelle élection législative risquée, le leader du Pastef et non moins Premier ministre a une ceinture de feu autour de lui.
Intouchable quand il était dans l'opposition, le puissant Premier ministre du président Diomaye Faye devra être plus stratège pour gérer sa réputation et son image qui ne sont plus invulnérables comme avant, à cause de l'exercice du pouvoir qui se fait en ''prose'' et non en '' vers ''. Et de brillant tribun qui a '' cassé '' tout sur son passage en tant que principal opposant du régime de Macky Sall avec des promesses mirobolantes et une certitude que le ''Projet'' peut changer le Sénégal, poussant ainsi à une adhésion historique des sénégalais en leur vision anti systémique du pouvoir, Ousmane Sonko et son gouvernement devront montrer qu'ils sont maintenant en capacité de changer structurellement le pays, à commencer par lui-même qui est attendu forcément au tournant.
C'est sûr qu'il y aura toujours des inconditionnels qui vont sortir pour le défendre et tirer sur ses différents pourfendeurs, mais force est de dire que la majorité des sénégalais, la majorité silencieuse est à l'écoute de ses résultats et de son génie pour un bond en avant du pays. Ainsi Ousmane Sonko devra faire un sursaut psychologique pour gérer les critiques et toutes les contradictions autour de lui.
D'abord émotionnellement. En effet, même si l'ancien maire de Zinguinchor a fait savoir à qui veut l'entendre qu'il accepte la volonté divine de voir le président Bassirou Diomaye Faye devenir président de la République alors même que ce dernier confesse que son souhait le plus ardent était que son actuel Premier ministre devienne le cinquième président de la République à sa place, cette situation incongrue ne sonne pas comme une évidence.
De ce fait, Ousmane Sonko est sommé d'être tenace au risque de voir leur relation idyllique voler en éclats. Beaucoup d'analystes sont d'ailleurs pessimistes sur la viabilité de ce tandem disproportionné, selon eux. Mais le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sont deux personnalités politiques qui se respectent et cette osmose peut déjouer les pronostics des Cassandre. L'avenir nous dira et comme le souligne Babacar Justin Ndiaye, nous sommes devant un ensemble de faits inédits qu'il faut manier avec prudence. À côté de la gestion de ce partage du pouvoir qui n'a pas encore livré tous ses secrets, Ousmane Sonko aura fort à faire avec la jeunesse qui a fortement participé à son triomphe, allant jusqu'au sacrifice suprême pour certains, et qui s'impatiente. Comment il pourra convaincre cette frange d'attendre encore pour voir le bout du tunnel du chômage tout en gardant son hégémonie politique au sein des jeunes ? Visiblement, c'est une problématique difficile à trancher. C'est pour cela qu’il n'a pas hésité à stopper en filigrane les opérations de déguerpissement, certes nécessaires mais inaudibles dans un contexte où l'Etat se cherche encore. D'autant plus que le nouveau gouvernement n’a pas encore la majorité à l'Assemblée. Donc ce n'est pas le moment, d'après Ousmane Sonko, de frustrer les futurs électeurs.
Une offre éthique qui doit être infaillible
Par ailleurs, les Sénégalais qui ont adoubé le Projet du Pastef attendent une offre éthique qui tranche avec les pratiques politiciennes qui ont pour nom gabegie , népotisme, clientélisme et qui avaient fini de mettre les populations en colère. Et si Ousmane Sonko a eu cette fulgurance sur le plan politique, c'est grâce à une exigence éthique que l'opinion subodorait en lui. Il en est conscient. Les sénégalais seront intraitables et ne lui pardonneront aucun laxisme.
Déjà les critiques sont légion par rapport à certains de ses promesses non tenues comme l'appel à candidature ou encore les soupçons de clientélisme dans certains ministères. À ce titre, la nomination de la fille de la cheffe de la diplomatie sénégalaise continue de faire couler beaucoup d'encre. Chaque acte posé par Ousmane Sonko sera analysé à l'aune de ses promesses quand il était opposant, ce que les sénégalais appellent de manière triviale la '' VAR''.
La gestion des guerres de leadership au niveau du Pastef
Dans le même ordre d'idées, le leader du Pastef devra convaincre les militants et les alliés qui pensent être des actionnaires majoritaires du Projet et qui s'impatientent. On a entendu un religieux militant du Pastef tirer à boulets rouges sur certains ministres du gouvernement qui ne répondent plus au téléphone.
Et il n'est pas le seul. Au sein des cadres du Pastef aussi, tous ne sont pas en odeur de sainteté. Dans le département de Keur Massar par exemple, les leaders ne parlent pas le même langage. Le directeur du Port Waly Bodian, le directeur général de la Pharmacie nationale Seydou Diallo et le maire de Keur Massar Sud, tous des membres reconnus, pour certains très proches d'Ousmane Sonko, se disputent le leadership local et sont tout sauf des amis. Et cette situation sévit dans d'autres bastions du Pastef et sera de plus en plus visible avec les éventuelles élections législatives.
Une position sous régionale ambiguë
Dans la foulée aussi, il faut dire que le Premier ministre Ousmane Sonko qui était attendu par plusieurs activistes africains pour soutenir l'AES au détriment de la CEDEAO a une position moins téméraire. La position de son gouvernement est claire. Dans cette crise qui secoue l'Afrique de l'Ouest, le président Bassirou Diomaye Faye a décidé d'avoir une position prudente d'arbitre plutôt que de prendre parti. Néanmoins, force est de dire que cette posture ne ravit pas les panafricanistes qui pensaient que le tandem Diomaye-Sonko allait soutenir l'AES qui lutte contre l'impérialisme occidental. Et Ousmane Sonko commence à perdre de sa superbe au niveau des activistes africains. Même si les interventions de Guy Marius Sagna, ces derniers jours, ont rallumé cette fibre panafricaine.
Mais dans tous les cas, Ousmane Sonko est un leader très attendu au niveau national comme au niveau international. Il devra prendre la pleine mesure de tous ces enjeux. Une position pour le moins inconfortable.