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26 novembre 2024
Politique
BASSIROU DIOMAYE EN MAURITANIE
Le président est arrivé jeudi à Nouakchott où il prend part à l’investiture de son homologue mauritanien, Mohamed Ould Chaiekh El Ghazouani pour un nouveau mandat de cinq ans, a-t-on appris de source officielle.
Le président Bassirou Diomaye Faye est arrivé jeudi à Nouakchott où il prend part à l’investiture de son homologue mauritanien, Mohamed Ould Chaiekh El Ghazouani pour un nouveau mandat de cinq ans, a-t-on appris de source officielle.
Il a été accueilli à sa descente d’avion par le Premier ministre mauritanien Mohamed Ould Bilal Messoud à la tête de la délégation composée de plusieurs membres du gouvernement, de son chef de Cabinet, du wali de Nouakchott-Ouest, de la présidente de la Région de Nouakchott et de l’ambassadeur du Sénégal en Mauritanie, a indiqué l’Agence mauritanienne d’information (AMI).
Le président Bassirou Diomaye Faye avait un peu plus tôt quitté Dakar, a notamment annoncé la présidence sénégalaise dans un message publié sur le réseau social X.
Le chef de l’Etat mauritanien va prêter serment devant les membres du Conseil constitutionnel dans le cadre d’une cérémonie organisée au nouveau Palais des congrès El Mourabitoun de Nouackhott.
Le président sortant de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans à l’issue de l’élection présidentielle du 29 juin dernier qu’il a remportée dès le premier tour avec 56, 12 % des suffrages valablement exprimés.
Il a devancé son principal challenger, le militant anti esclavagiste, Biram Dah Abeid, crédité de 22, 10 % des suffrages.
Par Ibou FALL
HEUREUX QUI, COMME DIOMAYE, FAIT DE BEAUX VOYAGES
Le président est de retour à Paris, à l’occasion de l’ouverture officielle des Jeux Olympiques 2024. Ça lui fera, en moins de deux mois, son deuxième séjour en France
Le président Bassirou Diomaye Faye est de retour à Paris, à l’occasion de l’ouverture officielle des Jeux Olympiques 2024. Ça lui fera, en moins de deux mois, son deuxième séjour en France. La première fois, c’est la première Première dame qui l’accompagne ; à la seconde, c’est la deuxième épouse.
Bien entendu, compte tenu du niveau du débat public, ça s’est beaucoup questionné sur le… sac à main de Madame Diomaye Faye, deuxième du nom. On peut s’estimer heureux, le débat aurait pu tomber bien plus bas.
Les effets de l’application stricte de l’article 80 observée ces derniers temps ?
Toujours est-il que l’on assistera à un questionnement philosophique de haute facture sur le sac à main de Madame la deuxième Première dame : est-ce un Céline original, très classe, qui coûterait près de trois millions de nos misérables francs Cfa ou une vulgaire imitation achetée dans un bazar de Sandaga ?
Dans le premier cas, on peut toujours se demander quels secrets de femme peut bien garder un sac qui coûte aussi cher ; foin du misérabilisme, il faut bien que les deniers du contribuable rehaussent le standing de nos dirigeants. Ils n’auront pas enduré le parcours du combattant dont un passage par la case prison, pour ensuite venir jouer les crève-la-faim.
De toutes manières, ce n’est pas dans le style de l’homme : le modeste inspecteur du fisc qu’il est, malgré ses environ trois cent mille francs de salaires mensuels, ne meurt pas de faim ; son pied-à-terre dakarois, qu’il occupe malgré lui, loin des coups de pilon de son Ndiaganiao matinal, selon le journal officiel, coûterait après expertise, terrain et constructions, l’un dans l’autre, pas loin des 275 millions, en vulgaires Cfa.
Passons sur son champ de plus de quatre hectares et autres propriétés de moindre envergure… La question que tout le monde se pose, en cachette bien entendu, article 80 oblige : comment cela peut-il se faire ?
Mauvaise pioche
On devrait plutôt se demander pourquoi tous les Sénégalais moyens n’ont pas ce patrimoine. C’est sans doute au «Projet» d’y remédier. Ses prophètes ont pour cela cinq ans de stage et cinquante ans de mirage.
Faudrait souhaiter bien du plaisir à leur 54% d’électeurs ?
Et puis, trêve de pinailleries : tout ceci est derrière lui désormais. Il y a le modeste salaire du fonctionnaire sorti de geôle pour devenir président de la République qui fait des bonds de crapaud entre mars et avril 2024, flirtant avec les cinq millions mensuels ; bien entendu, les fonds «politiques» comptent pour du beurre qui devrait fondre au soleil ; quant à sa modeste Ford à 19 millions (toujours en p’tits Cfa qu’on devrait larguer selon le «Projet» d’avant mars 2024) par un coup de baguette mackyavélique, elle se transforme en un parc automobile et une flotte aéronautique…
Tout ça pour dire que Madame la deuxième Première dame, laquelle est dans notre histoire, suprême honneur, la première deuxième dame sénégalaise, devrait pouvoir collectionner les sacs Céline, les robes Dior, les bijoux Van Cleef and Arpels, les lunettes Rayban, les escarpins Louboutin, fleurer bon les senteurs Chanel sans que des esprits chagrins ne s’en indignent.
C’est vrai, des escarpins, des bijoux, des sacs et des tailleurs, les stylistes sénégalais en produisent. Mais Madame la deuxième Première dame n’est pas obligée de s’en encombrer : des goûts et des couleurs, dit-on…
Il se trouve quand même dans la plèbe, quelque manant zélé qui tient à ce que la modestie présidentielle soit préservée. Rappelez-vous, la petite promenade républicaine, un jour de semaine, aux heures de bureau, pour faire comme n’importe quel musulman sénégalais : acheter à chaque épouse une respectable bête à cornes torsadées pour presque rien. C’est aussi cela l’esprit : foin du gaspillage !
Et donc, pour préserver l’image du président de la République qui préfère les coups de pilon du petit matin bucolique de Ndiaganiao au clairon de la Garde rouge présidentielle urbaine, un souk de Sandaga présentera sur les réseaux sociaux le modèle en contrefaçon du Céline avec une détermination touchante, exposant Madame la deuxième Première dame au risque de voir une brigade parisienne de défenseurs de la propriété intellectuelle foncer sur elle en pleine soirée de gala pour saisir son sac…
On s’égare. Revenons au séjour parisien du couple présidentiel.
On s’épargnera la saillie de son Premier ministre qui attend que son employeur soit en France pour poser le débat surréaliste de la réhabilitation de la dignité africaine via la réécriture de l’histoire des «tirailleurs africains», redevenus sénégalais pour l’occasion.
Un sujet qui aurait pu fâcher, tout comme sa tirade contre le Président français à l’occasion de la visite de l’opposant Jean-Luc Mélenchon.
M. Ousmane Sonko, que le doute raisonnable n’habite pas, pour la seconde fois, concernant la France, entre par effraction dans les relations internationales et la diplomatie, lesquelles, dans les usages comme dans la Constitution, relèvent du domaine réservé du chef de l’Etat.
Si ce n’était que ça…
Quel que soit le bout par lequel on la prend, l’affaire des tirailleurs sénégalais morts à Thiaroye en 1944 est une affaire franco-française. Des Nègres originaires des colonies décident de servir la France ; pas seulement pour la guerre de libération de leur pays contre l’Allemagne ; bien avant cela, pour que les comptoirs du Sénégal deviennent une colonie du même nom, il se trouve des autochtones enthousiastes à l’idée de rallier les troupes françaises, histoire d’achever la mission civilisatrice.
Ils seront les spahis, en remplacement des Algériens et autres, qui vaincront les roitelets locaux dont le mauvais goût sera de se prendre pour des résistants ; ils feront respecter l’ordre colonial sans se faire beaucoup de scrupules quant à la méthode. Ils seront des armées qui libèrent la France en 1945, tout comme des troupes en déroute qui ramènent des estropiés et des dépressifs d’Indochine et d’Algérie.
Sur la même lancée, les «souverainistes» locaux, sous la houlette de Guy Marius Sagna, pressent les maires de «décoloniser» l’esprit de nos villes. Il y a des noms de rues qui ne sonnent pas africain. C’est le remake des débaptisations de «l’école nouvelle» des années 80, et du débat plus récent sur la statue de Faidherbe à Saint-Louis qu’il faut ôter des yeux des gens honnêtes. Le pont du même nom, que Gustave Eiffel a construit, pourrait, par la même occasion, être démonté et rentrer en France, n’est-ce pas ?
Oubli fâcheux…
Prière de ne pas ricaner
Le président de la République d’un pays sérieux est un Vrp, en déroulé «Voyageur représentant placier». A chacun de ses voyages, il vend la science, le savoir-faire de ses compatriotes, la qualité de vie qui attend les touristes bien inspirés de visiter son beau pays.
Lors d’un voyage officiel, le Président Senghor aurait offert à l’Empereur du Japon d’alors, Hirohito, une fresque des tapisseries de Thiès qui aurait ravi le souverain nippon, lequel, en retour, aurait passé commande d’œuvres de plasticiens sénégalais… Le Premier des Sénégalais de la période des indépendances, convaincu que le Sénégal serait la capitale du monde noir, ne manque alors jamais de mettre en valeur le talent de ses artistes. C’est ainsi qu’une fresque murale des tapisseries de Thiès orne le hall des Nations unies à New York.
Dans ses déplacements, le président Senghor ne manque pas d’offrir le spectacle des troupes de danse sénégalaises, en plus de ses remarquables plaidoyers pour la culture, le tiers-monde, le métissage et la civilisation de l’universel.
A Paris, une ville qu’il connait depuis sa folle jeunesse, en réponse au «sourire Banania» qui orne dans les années quarante la capitale pour vendre de la poudre de cacao, une fois président de la République, au milieu des années soixante-dix, il sonnera la charge vengeresse à travers une trentaine d’œuvres de peintres sénégalais dont les œuvres balafreront la capitale française.
Les voyages du président Senghor étaient autant de plaidoyers pour la culture, le savoir, le savoir-vivre et le savoir-faire sénégalais. Quand il prend la parole, depuis l’autre bout de la planète, ça résonne partout, jusque dans notre fierté. On n’imagine pas un exilé camerounais se vanter de lui administrer quelque leçon que ce soit.
Question impie : pourquoi le président Diomaye Faye voyage-t-il donc tant ?
DIOMAYE CHAMBOULE LA POLICE
Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a passé un nouveau coup de balai au sein de la Police nationale
Après la nomination de Mame Seydou Ndour au poste de Directeur général de la Police nationale (DGPN), en remplacement de Seydou Bocar Yague, le mercredi 29 mai 2024, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a passé un nouveau coup de balai au sein de la Police nationale. En Conseil des ministres qu’il a présidé hier, mercredi 31 juillet, au Palais de la République, le président Diomaye Faye a procédé à un chamboulement à la tête de plusieurs Directions de la Police.
En Conseil des ministres d’hier, mercredi 31 juillet 2024, d’importants changements ont eu lieu dans la Police nationale. Ainsi, le Contrôleur général de Police, Modou Diagne, est nommé Secrétaire permanent du Comité interministériel de Lutte contre la Migration irrégulière, en remplacement de Mamadou Bocar Ly, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Ibrahima Dieng, jusque-là Commissaire central de Tambacounda, devient le Directeur de l’Automatisation des Fichiers.
Le Commissaire Daouda Gadiaga est désormais le Directeur des Ressources humaines de la Police nationale. Le Commissaire Mamadou Lamine Dieng est nommé Directeur de la Police judiciaire. L’Office central de Répression du Trafic illicite des Stupéfiants (OCRTIS) a un nouveau patron, en la personne du Commissaire Alassane Niane. Le Commissaire Mamadou Ndour assure désormais la tutelle du Groupement mobile d’Intervention (GMI). La Direction de la Formation a désormais comme patron le Commissaire Sanou Diouf. Le Commissaire Ndiaré Séne est le nouveau Directeur de la Sécurité publique. Le Commissaire Abou Léye quitte le Commissariat spécial de l’aéroport International Blaise Diagne (AIBD) de Diass pour la Direction de la Police de l’Air et des Frontières. Le Commissaire Marème Diao hérite de la Direction de la Police des Étrangers et des Titres de voyages dont elle devient la Directrice.
CHEIKH DIENG LIMOGÉ TROIS MOIS APRÈS SA NOMINATION
Nommé DG de l’ONAS le 25 avril dernier, il avait pris fonction le 13 mai au cours d’une cérémonie de passation de service avec son prédécesseur, Mamadou Mamour Diallo.
L’ingénieur hydrogéologue Séni Diène a été nommé mercredi directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) en remplacement de Cheikh Dieng, trois mois environ après l’arrivée de ce dernier à la tête de cette structure, apprend-on du communiqué du Conseil des ministres.
M. Dieng, nommé DG de l’ONAS le 25 avril dernier, avait pris fonction le 13 mai au cours d’une cérémonie de passation de service avec son prédécesseur, Mamadou Mamour Diallo.
L’ONAS, avec Cheikh Dieng à sa tête, ambitionnait de réaliser “une transition majeure dans la gestion de l’assainissement au Sénégal, avec l’objectif affiché d’améliorer les services fournis à la population, de préserver les ressources en eau et de répondre aux enjeux environnementaux actuels”.
LE COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 31 JUILLET 2024
Face à la recrudescence constatée des accidents de la route, le chef de l’Etat a demandé au Premier ministre de tenir, dans les meilleurs délais, une réunion interministérielle restreinte d’évaluation des mesures de prévention et de sécurité routières.
Le chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye a présidé, ce mercredi 31 juillet 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le président de la République s’est incliné devant la mémoire des victimes des accidents de la circulation survenus ces derniers jours au Sénégal.
Il a présenté les condoléances de la Nation aux familles éplorées et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés qui doivent bénéficier comme les familles attristées du soutien de 1’Etat.
Face à la recrudescence constatée des accidents de la route, le chef de l’Etat a demandé au Premier ministre de tenir, dans les meilleurs délais, une réunion interministérielle restreinte d’évaluation des mesures de prévention et de sécurité routières en perspective des prochains évènements religieux : Grand Magal de Touba, Maouloud, etc.
Le président de la République est revenu sur la cérémonie de remise de prix aux lauréats du Concours général qu’il a présidé le mardi 30 juillet 2024, placée cette année sous le thème : « Enjeux, défis et perspectives pour une Ecole au service de la Souveraineté nationale ». Il a félicité les lauréates et lauréats, élèves de nos différents lycées et établissements scolaires, pour les résultats remarquables obtenus à l’issue de ce concours prestigieux qui entretient l’excellence de notre système éducatif.
Le chef de l’Etat a félicité le ministre de l’Education nationale et toute la communauté éducative pour la parfaite organisation de la cérémonie de cette année qui marque un tournant majeur dans la refondation de l’Ecole. Il a appelé à un consensus académique et social consolidé pour que le gouvernement et les acteurs de l’Ecole puissent promouvoir et faciliter l’accès de tous à une éducation de qualité en adéquation avec les besoins du marché du travail.
S’appuyant sur les données démographiques officielles issues du 5ème Recensement général de la Population et de l’Habitat, le président de la République a demandé au Premier ministre et aux Ministres en charge de l’Education nationale, de la Formation professionnelle et du Plan, d’accélérer l’actualisation convergente des lettres de politique sectorielle en matière d’éducation et de formation. Cette revue prospective, indispensable et urgente permettra d’améliorer la gouvernance et les performances du système éducatif national en termes de résultats scolaires, d’efficacité, d’efficience, de qualité et de carrière des agents mais également de rationaliser ses mécanismes de financement endogènes. Dans cette perspective, il a rappelé au Premier ministre et aux ministres concernés, la nécessité d’une maitrise stratégique des projets de construction et d’équipement scolaires dans des localités bien ciblées ainsi que des recrutements d’enseignants dans les différentes matières afin de promouvoir un Sénégal juste dans la répartition de l’offre éducative.
Sur le même chapitre, le chef de l’Etat a indiqué l’importance de la montée en puissance de la digitalisation du système éducatif, des disciplines scientifiques et technologiques ainsi que de la formation professionnelle adaptée pour renforcer la qualité et la valorisation du capital humain national sur le marché du travail. Il a rappelé que notre souveraineté repose notamment sur le renforcement de l’éducation civique, le développement de nos langues nationales, la connaissance véritable de notre histoire et de nos valeurs de civilisation ainsi que la valorisation de notre culture dans le système éducatif.
Le président de la République a demandé dans le même esprit au ministre de l’Education nationale de relancer, avec tous les acteurs impliqués, les politiques d’alphabétisation et de promotion de nos langues nationales codifiées à travers une organisation réformée de la semaine nationale de l’Alphabétisation et de l’Ecole de base qui devrait évoluer vers un mois dédié. Enfin, il a indiqué au Ministre de l’Education nationale l’impératif de renforcer, avec toutes les parties prenantes, l’éducation religieuse dans le système scolaire et d’accentuer la mise en œuvre du programme de modernisation des Daaras.
Evoquant la question de la préservation de nos massifs forestiers et l’amélioration de la conservation de nos sites naturels, le chef de l’Etat a tenu à saluer la décision du Comité du Patrimoine mondial de l’UNESCO, réuni le 24 juillet 2024 à New Dehli, de retirer le Parc national du Niokolo-Koba de la liste du patrimoine mondial en péril. Il a félicité le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, l’Ambassadeur du Sénégal auprès de l’UNESCO, les agents des Eaux et Forêts, des parcs nationaux, les Forces de Défense et de Sécurité pour le travail remarquable accompli pour préserver le patrimoine naturel du Sénégal.
Le président de la République a demandé, à cet égard, au Premier ministre et aux ministres en charge de l’Environnement et des Finances de veiller au renforcement de l’organisation et des moyens des Services nationaux de gestion des Parcs nationaux et des Eaux et Forêts, Chasses et Conservation des Sols. Il a invité le ministre de l’Environnement à faire un rapport exhaustif sur le classement des forêts, des parcs, réserves naturelles et aires marines protégées sur l’étendue du territoire national. Par ailleurs, il a souligné la nécessité d’une étude approfondie sur les perspectives de gouvernance du littoral au regard des occupations anarchiques révélées par les rapports déjà disponibles.
Le chef de 1’Etat a demandé au Ministre de l’Environnement de présenter les perspectives de développement des activités de l’Agence sénégalaise de Reforestation et de la Grande Muraille verte dans le contexte de la célébration de la Journée nationale de l’Arbre prévue les 3 et 4 août 2024.
Abordant la question de l’amélioration de la surveillance des lieux de privation de liberté, le président de la République s’est félicité du rapport de l’Observateur national des Lieux de Privation de Liberté qu’il a reçu le vendredi 19 juillet 2024 au Palais, une première dans les annales de la République. Il l’a félicité pour la richesse du document et la pertinence des recommandations formulées. Il a demandé au Premier ministre et au ministre de la Justice d’exploiter les informations, enseignements et recommandations dudit rapport en vue de leur application adéquate.
Au regard des violences exceptionnelles relevées ces dernières années au Sénégal, le chef de l’Etat a rappelé l’urgence d’accentuer l’application de mesures de prévention et de lutte contre la torture et de veiller à l’amélioration continue de la situation carcérale. Il a indiqué à ce sujet au Ministre de la Justice de veiller à l’accélération du programme de modernisation de l’administration pénitentiaire en termes d’infrastructures à édifier et /ou à réhabiliter, de personnels à former et à recruter, et de préparation à la réinsertion sociale des détenus.
Le président de la République a demandé au Premier ministre et au ministre de la Justice d’engager l’actualisation du cadre législatif et réglementaire, notamment la loi n° 2009-13 du 02 mars 2009, instituant l’Observateur national des Lieux de Privation de Liberté pour tenir compte de certaines recommandations des Assises de la Justice. La réforme indiquée devra notamment améliorer les dotations budgétaires allouées à l’Observateur et assurer son ancrage institutionnel à la Primature.
Au chapitre de son agenda diplomatique, le chef de l’Etat est revenu sur sa participation au Sommet sur « Sport et Développement durable » ainsi qu’à la cérémonie d’ouverture des 33ème Jeux Olympiques à Paris. Le Président de la République a aussi fait part des audiences qu’il a accordées à Paris au Président du CIO, Monsieur Thomas BACH et au président de la République de Singapour, Monsieur Tharman SHANMUGARATNAM.
À l’entame de sa communication, le Premier ministre a adressé ses vives félicitations à Monsieur le Président de la République pour la profondeur du message délivré à la communauté internationale en général, celle sportive en particulier, lors de son discours prononcé au Sommet sur le sport et le développement durable, tenu à Paris le jeudi 25 juillet
2024. Il a exprimé la fierté ressentie notamment par le Sénégal et l’Afrique, relativement au langage de vérité martelé pour un changement des règles du jeu d’un ordre mondial historiquement dépassé.
Abordant les thèmes de sa communication, le Premier ministre est revenu sur la préoccupation majeure liée à la recrudescence des accidents de la route. Il a informé le Conseil de l’organisation, la semaine prochaine, d’une réunion du Comité interministériel sur la sécurité routière. Elle sera consacrée, d’une part, à l’évaluation de l’état de mise en œuvre des mesures maintes fois arrêtées à chaque succession d’accidents meurtriers et, d’autre part, aux résolutions fermes à prendre pour mettre un terme au laxisme noté en la matière, alors que les facteurs à l’origine de ces accidents sont suffisamment documentés et maîtrisables.
Le Premier ministre a, ensuite, rendu compte au Conseil de l’évaluation de l’état d’exécution des plans d’actions d’urgence pour le trimestre avril-juin 2024 marqué par le démarrage de la quasi-totalité des actions et la finalisation de certaines d’entre-elles. Il a invité les Ministres à assurer un suivi rapproché de la planification des actions à finaliser au cours du troisième trimestre et à prendre les dispositions appropriées en vue de la levée des contraintes rencontrées, notamment sur le plan budgétaire.
Dans ce sillage, le Premier ministre a évoqué le calendrier des Conseils et Réunions interministériels prévus aux mois d’août et de septembre 2024. Outre la réunion portant sur l’évaluation de la préparation de l’organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse au Sénégal en 2026, ces rencontres seront respectivement consacrées à la sécurité routière, aux infrastructures maritimes et portuaires, à l’approvisionnement en eau potable, à la problématique de l’état civil, à la coupe du bois et à la déforestation, à la facilitation de l’accès au logement social, au retour des déplacés de Casamance ainsi qu’au Plan de relance de la Compagnie Air Sénégal.
Par ailleurs, le Premier ministre a rappelé la nécessité de garantir, à travers une communication gouvernementale cohérente, une information crédible en direction des citoyens afin de vulgariser les politiques définies par le Président de la République, d’expliciter les décisions mises en œuvre par le Gouvernement sur les dossiers majeurs de la vie nationale et d’assurer la mobilisation citoyenne autour des défis de développement.
Enfin, le Premier ministre a porté à la connaissance du Conseil la signature, suite aux instructions de Monsieur le président de la République, de l’arrêté portant création, organisation et fonctionnement du Comité de Commémoration du 80ème anniversaire du massacre des Tirailleurs sénégalais à Thiaroye. L’arrêté portant désignation des membres du Comité, dont des personnes-ressources sénégalaises, africaines et étrangères, sera publié au cours de la présente semaine.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
Le Ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines a fait le point sur les opérations de contrôle, de production et d’enlèvement du pétrole brut de Sangomar;
Le Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique a fait le point sur la préparation de la Journée nationale de l’Arbre prévue les 3 et 4 août 2024 ;
Le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a présenté la situation hebdomadaire de la gestion des inondations;
Le Ministre de la Famille et des Solidarités a fait le point sur les propositions d’assistance du gouvernement aux ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique :
• Monsieur Modou DIAGNE, Contrôleur général de Police, CCAP 519.321/K est nommé Secrétaire permanent du Comité interministériel de Lutte contre la Migration irrégulière, en remplacement de Monsieur Mamadou Bocar LY, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite;
Monsieur Ibrahima DIENG, Commissaire de Police principal, matricule de solde :606.834/C, précédemment Commissaire central de Tambacounda, est nommé Directeur de l’Automatisation des Fichiers en remplacement de Monsieur Fiacre Bruno Léopold BADIANE, Commissaire de Police divisionnaire, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite;
Monsieur Daouda GADIAGA, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, matricule de solde : 606.829/C, précédemment en détachement à INTERPOL, est nommé Directeur des Ressources humaines, poste vacant;
Monsieur Mamadou Lamine NIANG, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, matricule de solde 606.831/F, précédemment en détachement à la CENTIF, est nommé Directeur de la Police judiciaire, en remplacement de Monsieur Idrissa CISSE, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle appelé à d’autres fonctions;
Monsieur Alassane NIANE, Commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle, matricule de solde 606.830/G, précédemment Directeur de la Formation de la Police Nationale, est nommé Directeur de l’Office central de Répression du Trafic illicite des Stupéfiants, en remplacement de Monsieur Ndiarra
SENE, Commissaire de Police divisionnaire appelé à d’autres fonctions;
Monsieur Mamadou NDOUR, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, matricule de solde 515.598/C, précédemment Directeur de la Formation de policiers adjoints volontaires, est nommé Directeur du Groupement mobile d’Intervention, en remplacement de Monsieur Ndiaga DIOP, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, appelé à d’autres fonctions;
Madame Sanou DIOUF, Commissaire de police divisionnaire, matricule de solde 623.004/C, précédemment en détachement à la MINUSMA, est nommée directrice de la Formation de la Police nationale, en remplacement de Monsieur Alassane NIANE, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, appelé à d’autres fonctions;
Monsieur Ndiarra SENE, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde 614.309/C, précédemment Directeur de l’Office central de Répression du Trafic illicite des Stupéfiants, est nommé Directeur de la Sécurité publique, en remplacement de Monsieur Ibrahima DIOP, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, appelé à d’autres fonctions;
Monsieur Abou LEYE, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde 616.495/K, précédemment Commissaire en charge du commissariat spécial de l’Aéroport International Blaise DIAGNE, est nommé Directeur de la Police de l’Air et des Frontières, poste vacant;
Madame Marème DIAO, Commissaire de Police divisionnaire, matricule de solde 623.005/B, précédemment chef de la Division des Titres de Voyage à la Direction de la Police des Etrangers et des Titres de Voyage, est nommée Directrice de la Police des Etrangers et des Titres de voyages, en remplacement de Monsieur Djibril CAMARA, Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle, appelé à d’autres fonctions;
Au titre du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement :
Monsieur Séni DIENE, Ingénieur hydrogéologue, est nommé Directeur Général de l’ONAS, en remplacement de Monsieur Cheikh DIENG.
LE PASSEPORT SÉNÉGALAIS, UN ACCÈS RESTREINT AU MONDE
Il se classe actuellement à la 89e place, selon le guide Passport Ranking Index, offrant un accès sans visa à 55 destinations. Les détenteurs peuvent voyager sans visa ou obtenir un visa à l’arrivée dans des pays tels que l'Indonésie, les Philippines...
Le passeport sénégalais se classe actuellement à la 89e place, selon le guide Passport Ranking Index, offrant un accès sans visa à 55 destinations. Les détenteurs d’un passeport sénégalais peuvent voyager sans visa ou obtenir un visa à l’arrivée dans des pays tels que l'Indonésie, les Philippines, Singapour, le Ghana et la Dominique. Cependant, ils doivent obtenir un visa pour entrer dans 174 autres pays, y compris des destinations majeures comme la Chine, le Japon, la Russie, les États-Unis et l'ensemble de l'Union européenne. Cette exigence élevée en matière de visa se traduit par un faible score de mobilité.
Le classement du passeport sénégalais reflète le degré d'accès mondial qu'il garantit. Comparativement à d'autres passeports africains, le Sénégal offre une mobilité modérée, avec des possibilités d'entrée sans visa ou avec visa à l'arrivée dans 22 pays. Dans la plupart des cas, un visa peut être obtenu à l'aéroport ou au point de passage frontalier à l'arrivée, bien que les frais, la validité et la durée de séjour autorisée varient.
Le passeport nigérian, par exemple, a récemment chuté à la 92e place du classement des passeports les plus puissants au monde, une dégradation notable depuis la 62e place qu'il occupait en 2006, selon le Henley Passport Index 2024. Cet indice, qui évalue la puissance des passeports en fonction du nombre de destinations accessibles sans visa préalable, repose sur les données exclusives de l'Association internationale du transport aérien (IATA).
Le Henley Passport Index compare l'accès sans visa de 199 passeports à 227 destinations. Si aucun visa n'est requis, un score de valeur 1 est attribué au passeport concerné. Il en va de même pour les visas à l'arrivée, les permis de visite ou les autorisations de voyage électroniques (ETA).
D'après le rapport, le passeport nigérian occupait la 62e place en 2006, la 64e en 2007 et la 67e en 2008 et 2009. En 2010, il est tombé à la 76e place. Le déclin a atteint un niveau historiquement bas en 2021, avec une 103e position.
Cependant, le Nigeria a montré une légère amélioration en 2022, en grimpant à la 98e place, puis à la 97e en 2023, pour finalement atteindre la 92e position en 2024.
Singapour en tête et l’Afrique en difficulté
Pendant ce temps, Singapour a repris la tête du classement, devenant le document de voyage le plus respecté au monde. En revanche, l'Afrique, en général, reste en tête de la liste des refus de visa de l'Union européenne (UE). Une étude récente menée pour Henley & Partners par le professeur Mehari Taddele Maru de l'université de New York, et le directeur de l'Institut de recherche sur l'immigration et les migrations, met en lumière cette réalité préoccupante pour le continent africain.
Le classement modeste du passeport sénégalais soulève des questions sur les facteurs économiques et politiques influençant cette situation. L'amélioration de la position du Sénégal dans le classement des passeports nécessite des efforts concertés du gouvernement pour renforcer sa position internationale et faciliter les voyages pour ses citoyens. À l'instar de certains pays du continent qui ont montré une légère amélioration, le Sénégal pourrait adopter des stratégies similaires pour augmenter la mobilité de ses citoyens à l'échelle mondiale.
Le passeport sénégalais, bien qu'offrant des accès limités, reste un indicateur des défis auxquels sont confrontés les citoyens africains en matière de mobilité internationale. Avec des efforts continus et des politiques favorables, le Sénégal peut espérer améliorer sa position et offrir à ses citoyens une plus grande liberté de mouvement à travers le monde.
LE FRAPP PRESSE LES MAIRES DE DAKAR
Le coordonnateur de la section Dakar du mouvement, Adama Diatta et Cie, ont saisie d’une lettre le maire du plateau, Aliou Ndoye et l’édile de la ville de Dakar, Barthélémy Dias.
La section Dakar du front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) a déposé des lettres auprès des maires de la ville de Dakar et de la commune de Dakar-Plateau, pour un changement de l’odonymie et la décolonisation des rues, avenues et places publiques de Dakar.
Le Frapp ne lâche pas l’affaire de la débaptisation des artères et places de la capitale. C’est dans la matinée, d’hier que le coordonnateur de la section Dakar du mouvement, Adama Diatta et Cie, ont saisie d’une lettre le maire du plateau, Aliou Ndoye et l’édile de la ville de Dakar, Barthélémy Dias. Les membres du Frapp réclament ainsi la rebaptisation, des rues, avenues et places publiques de la capitale, par des noms d’illustres fils du pays voire du continent.
Adama Diatta ne manque pas de découvrir le contenu des lettres et l’essence de leur démarche inscrite dans le cadre de la commémoration des 80 ans du massacre des tirailleurs sénégalais, «Thiaroye 44», par des militaires français.
Avec la commémoration de cet anniversaire, dit-il, «on est venu déposer ces lettres pour marquer l’histoire. Nous voulons aussi que les maires de la ville de Dakar et du plateau rebaptisent toutes les rues, les avenues et les places publiques qui portent des noms de colonisateurs», spécifie le coordonnateur du Frapp. Il explique dans la foulée l’objet de la démarche. C’est, poursuit-il, parce que dans la conscience humaine, les noms marquent comme s’ils font partie de la localité et des résidents alors que «ces colons (dont les rues portent les noms) nous ont imposé leur langue et leur culture ainsi que leur manière de vivre. Pis, les africains étrangers dans ces pays ne sont souvent pas bien accueillis», déplore l’activiste. Selon lui, la nouvelle génération d’africains refuse ces pratiques d’une autre époque. Les jeunes refusent également que le Franc Cfa soit «imposé» à d’anciennes colonies de la France. «Le Sénégal en particulier ne veut pas de ce Franc Cfa. Cette monnaie marque l’empreinte de la France ainsi que sa domination», s’indigne le membre du Frapp avant de s’interroger.
POURQUOI NE DEVRIONS-NOUS PAS AVOIR NOTRE PROPRE MONNAIE ?
Adama Diatta dépeint un tableau peu reluisant de la monnaie frappée par le France pour ses anciennes colonies. «Les pays de l’Afrique dite francophone qui partagent cette monnaie sont sous l’emprise de la France. Ces 14 pays font partie des 22 pays les plus pauvres du monde»
Il interpelle directement les représentants de la France au sein des Banques centrales pour piloter ce système monétaire. « Nous demandons à la France de dégager du conseil d’administration de la BCEAO, mais elle refuse. Par contre, elle veut remodeler sa façon de diriger cette monnaie. Ce système monétaire est hérité de l’époque de la domination hitlérienne en occident», insiste le coordonnateur de la section Dakar du Front anti-impérialiste. Adama Diatta ne passe pas sous silence un autre symbole de la présence de l’ancienne puissance coloniale. C’est la même demande, renchérit-il, que «nous formulons pour ce qui concerne les bases françaises implantés en Afrique. De Gaulle avait formulé la même requête aux américains au lendemain de la deuxième guerre mondiale». Il rappelle en fin de compte que des membres du mouvement Frapp avait essayé, le «15 avril 2022», de déposer cette lettre à la mairie de Dakar plateau, mais «ils ont été brutalisés par des nervis». Il clarifie le fait que le Frapp «n’est pas antifrançais» et qu’ils sont plutôt «anti-impérialiste». Et que «la démarche impulsé à Dakar va se poursuivre dans les 39 sections installées dans des départements du pays», indique le coordonnateur de la section Dakar du Frapp, Adama Diatta.
SENEGAL, LA REPUBLIQUE DES OPPORTUNISTES
La bataille des courants et des idéologies politiques est devenue une vieille histoire au Sénégal au profit de la transhumance politique et des opportunités politiques de l'heure
La bataille des courants et des idéologies politiques est devenue une vieille histoire au Sénégal au profit de la transhumance politique et des opportunités politiques de l'heure. Et le phénomène s'est accentué ces dernières années avec des hommes politiques qui ne prennent même pas le temps de faire leur '' deuil'' politique après la perte du pouvoir.
À l'APR évidemment, c'est une autre page qui s'ouvre avec l'ancien Premier ministre et candidat malheureux à l'élection présidentielle, Amadou Ba. Accompagné de l'ancien maire de la ville de Guédiawaye et non moins frère de l'ex président de République Macky Sall, l'ex PM, après le khalife général des mourides Serigne Mountaga Mbacké, a rendu visite hier au khalife général des tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour. Manifestement, il tisse sa toile, avec des anciens dignitaires du régime déchu, qui ont décidé de l'accompagner dans sa ‘’quête d'une Nouvelle Responsabilité politique’’. Mais si dans un pays démocratique, une opposition forte est souhaitable, force est de dire que la célérité avec laquelle les hommes politiques changent de conviction et de chapelle politique au Sénégal est inquiétante. Les pères fondateurs du pays comme Senghor, Mamadou Dia, Majmout Diop, Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Ly, Assane Seck, avec des lignes politiques identifiées, se sont peu ou prou battus pour ces idéologies, même s'il y a eu des alliances notoires très connues entre le PRA et l’UPS par exemple. Mais la frontière n'était pas aussi poreuse apparemment, et les changements de positions aussi laxistes dès la chute du parti au pouvoir. Il faut juste analyser les régimes des présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, pour se rendre compte que souvent, les idéologies politiques pèsent moins dans le choix des cadres des partis qui, pour la plupart, ont occupé de hautes fonctions dans la République et défendu une certaine ligne de parti. Le PDS, si on s'en tient juste à l'histoire récente, est la première formation politique qui en a fait les frais dans son cheminement. En effet, avec le règne du président Abdoulaye Wade, beaucoup de cadres de cette formation étaient les chantres du libéralisme et des idéaux du parti. Toutefois, après la défaite de leur leader, force est de voir que le PDS a vu le départ de plusieurs de ses barons. Ils ont essayé d'imputer leur départ à Karim Wade, à raison parfois. Mais, la vérité est que la ''prairie marron'' était devenue accessible à plusieurs anciens collaborateurs du président Wade. Et plusieurs d'entre eux qui étaient des pourfendeurs du président Macky Sall, certains étant même les artisans de sa liquidation politique, deviendront ses principaux défenseurs voire laudateurs. La suite tout le monde la connaît.
L'APR AU BORD DE L'IMPLOSION
Par ailleurs, il faut souligner que les mêmes travers guettent l'APR. Cette formation politique qui était déjà une armée mexicaine avérée et notoire quand elle dirigeait ce pays, est au bord de l'implosion; les uns affichant clairement leur soutien à Amadou Ba comme Aliou Sall et Latif Coulibaly, d'autres préférant un mutisme de clin d'œil au nouveau régime. Ils sont très rares ceux qui se démarquent clairement du régime Diomaye-Sonko, excepté Abdou Mbow et quelques rares cadres de l'APR.
L'HYPERTROPHIE DU CHEF, L'ABSENCE DE FORMATION DES MILITANTS, LES OBSTACLES A UN VERITABLE ENGAGEMENT POLITIQUE
Pourquoi cette déliquescence de la conviction dans l'engagement politique ? Les analyses politiques ont évoqué plusieurs raisons. Mais ce qui est sûr, c’est que l'absence de formation dans les partis politiques fait partie des goulots qui concassent l'engagement des militants au service d'une cause. Même les partis de Gauche, connus jadis pour la densité intellectuelle de leurs membres, ont déserté les écoles de parti au profit des compromissions qui minent la redynamisation de plusieurs de leurs formations. L'autre raison, c'est l'hypertrophie des chefs incontestés qui restent les seules constances dans les partis politiques. C'était un secret de Polichinelle par exemple que seul Macky Sall faisait l'unanimité au sein de la coalition BBY et de l'APR parce que c'est lui qui décidait de la carrière et de l'ascension de ses militants et alliés. De ce fait, le bureau politique ne se réunissait que pour apporter la réplique à l'opposition, parfois sans aucune conviction.
UNE MALADIE QUI N'EPARGNE PAS LE PASTEF
Dans le même ordre d'idées, il faut dire que le Pastef n'est pas à l'abri de ces alliances contre nature. D'abord parce qu'Ousmane Sonko et dans une moindre mesure le président de la République semblent être les seules personnes invulnérables du parti. On voit déjà les critiques proférées contre certains ministres par des alliés qui n'arrivent plus à les avoir au téléphone. Ainsi, à la lumière des batailles politiques qui ont précédé cette victoire, chaque militant pense être un acteur majeur du ''Projet''. Certaines nominations laissent entrevoir des récompenses politiques, et les mêmes travers des régimes précédents guettent ce pouvoir même si la rupture est la clef de voûte de leur programme avec leur fameux Jub, Jubël, Jubënti.
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AMETH SUZANNE CAMARA PLACÉ SOUS MANDAT DE DÉPÔT
Le membre de l’APR a été arrêté par la Sûreté urbaine sur ordre du procureur pour offense ou discrédit sur les hautes autorités de l’Etat et incitation des citoyens à enfreindre les lois.
Ameth Suzanne Camara va passer sa première nuit en prison.
Le juge d’instruction du troisième cabinet Augustin Faye a suivi le procureur de la République dans son réquisitoire introductif. Il a inculpé puis placé sous mandat de dépôt l’enseignant.
Le membre de l’APR, Ameth Suzanne Camara a été arrêté par la Sûreté urbaine sur ordre du procureur pour offense ou discrédit sur les hautes autorités de l’Etat et incitation des citoyens à enfreindre les lois.
LE RÊVE DU PLEIN RAFFINAGE DU PÉTROLE DE SANGOMAR
Alors que le brut sénégalais traverse les océans pour être raffiné en Europe, la raffinerie nationale reste sur la touche. Cette situation met en lumière le fossé entre les ambitions et les réalités de l'industrie pétrolière nationale
(SenePlus) - Le Sénégal fait ses premiers pas dans l'industrie pétrolière mondiale avec l'exportation de ses deux premières cargaisons de brut issues du champ offshore de Sangomar. Cette étape marque un tournant pour le pays qui nourrissait l'ambition de raffiner localement ce précieux or noir.
Les 997 000 barils extraits ont été adjugés au géant britannique Shell, après un appel d'offres très disputé. Contre toute attente, les premières livraisons ont pris la direction des Pays-Bas et de l'Allemagne pour être raffinées. Un choix surprenant quand on sait que le Sénégal dispose depuis 1961 de sa propre raffinerie, la Société africaine de raffinage (SAR) basée à Mbao près de Dakar.
Selon une source ministérielle citée par Le Monde, "Les premières cargaisons de pétrole viennent toujours avec un certain nombre d'impuretés qui rendent leur production incertaine. Nous avons décidé de ne pas prendre de risques en vendant notre part de brut". L'Etat affirme cependant que "la SAR est en capacité de raffiner le pétrole de Sangomar".
Un pari risqué pour une raffinerie vieillissante
Au lieu de conserver les 20% de la production qui lui reviennent selon les termes du contrat avec l'australien Woodside, opérateur du champ, le Sénégal a préféré tout vendre sur les marchés internationaux. Un pari risqué pour une raffinerie en manque criant de modernisation.
"Nous attendons de recevoir des échantillons de brut de Sangomar pour pouvoir nous adapter. Chaque brut a ses caractéristiques, avec une teneur en soufre plus ou moins importante. Nous sommes obligés de faire des réglages pour avoir un meilleur rendement", explique Mamadou Abib Diop, le nouveau directeur général de la SAR nommé en mai dernier.
Un projet de rénovation avait été lancé en 2020 pour porter la capacité de raffinage de 1,2 à 1,5 million de tonnes par an, pour un cout de 81 millions d'euros. Mais c'est encore très loin des 5,3 millions de tonnes que pourrait produire le champ de Sangomar chaque année. Un nouveau chantier baptisé "SAR 2.0" prévoit donc d'atteindre 5 millions de tonnes d'ici 2030, de quoi couvrir la demande nationale et exporter dans la région.
"Le Sénégal est en train de rattraper des décennies de retard d'investissement et de modernisation des équipements, ce qui implique des coûts", souligne Mamadou Touré, expert en régulation pétrolière, dans les colonnes du quotidien français.
L'enjeu de la souveraineté énergétique
Au-delà des défis techniques et financiers, le raffinage local soulève aussi des considérations stratégiques pour le Sénégal. "La SAR est un outil de souveraineté stratégique pour le Sénégal et nous en sommes conscients", martèle Mamadou Abib Diop.
Raffiner sur place permettrait en effet des économies d'échelle et le développement d'une industrie pétrochimique, avec la production de fioul destiné à la société nationale d'électricité. Un argument de poids alors que le pays peine encore à assurer une fourniture électrique stable et abordable, comme en témoignent les récentes coupures.
"Nous allons pouvoir faire des économies d'échelle, mais aussi développer des produits dérivés du pétrole, comme le fioul, qui servira à alimenter la société nationale d'électricité", renchérit Ibrahima Bachir Dramé, ancien porte-parole de la compagnie nationale Petrosen.
Cependant, la route est encore longue avant que le Sénégal ne prenne le contrôle total de sa manne pétrolière. "L'assainissement de la trésorerie" de la SAR sera un autre défi de taille, admet son directeur général. A plusieurs reprises, des cargos transportant le brut importé se sont retrouvés bloqués au large de Dakar, faute de paiement à la raffinerie surendettée.
Une situation que le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, investi en avril dernier, s'est empressé de régler selon ses dires. "Nous avons dû payer certaines dettes, a-t-il reconnu. Nous avons pris des mesures pour assurer le réapprovisionnement de la SAR pour les hydrocarbures, sinon on risquait de plonger dans les délestages."
Un avertissement qui illustre les défis multidimensionnels du rêve sénégalais de maîtriser pleinement son or noir, entre enjeux industriels, financiers et de souveraineté énergétique.