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26 novembre 2024
Politique
Par Mamadou Omar NDIAYE
BRAVO PRESIDENT, CHAPEAU PREMIER MINISTRE
« Su fi yemoon saxmu neex » ! Oui, Monsieur le président de la République, oui M. le Premier ministre, si votre bilan en matière de presse devait s’arrêter aux mesures que vous avez déjà prises dans ce secteur, eh bien il serait déjà largement positif
Nous citons volontiers Youssou Ndour chantant la performance des « Lions » du football dans une Coupe du Monde, pour dire au président de la République et à son Premier ministre ceci : « Su fi yemoon saxmu neex » ! Oui, Monsieur le président de la République, oui M. le Premier ministre, si votre bilan en matière de presse devait s’arrêter aux mesures que vous avez déjà prises dans ce secteur, eh bien il serait déjà largement positif ! Car les mesures de nettoyage des écuries d’Augias que vous mettez en œuvre depuis votre arrivée au pouvoir sont de salubrité publique et vont incontestablement dans le bon sens. En ordonnant le gel de toutes les conventions signées par des ministères et des sociétés nationales avec des entreprises de presse — dont la plupart ne le sont que de nom— , le temps d’y voir clair, vous avez démontré votre volonté d’instaurer une transparence dans l’utilisation de l’argent public. Lequel, à travers ces conventions signées avec des individus entrés par effraction dans le secteur de la presse, servait à les enrichir sans cause. A coups de dizaines de millions de francs parfois pour des sites souvent fantômes et qui n’étaient créés que pour pouvoir justifier la signature de conventions. Et, donc, le versement d’argent public à des copains, des coquins, des condottiere. La plupart du temps, la contrepartie à ces libéralités financières — encore une fois avec de l’argent public ! —, c’était d’insulter copieusement les opposants, en premier lieu Ousmane Sonko et le Pastef. De les calomnier, de les diffamer, de les vilipender. A cette fin, nos larrons et donzelles étaient généreusement stipendiés à travers des ministères et des sociétés nationales.
C’était la même chose avec le Fonds d’aide à la presse dont une bonne partie passait dans les comptes bancaires des fonctionnaires chargés de le distribuer à travers des sites d’ « information » fictifs. Un fonds qui, au fil des années, a été détourné de sa vocation initiale de soutien aux entreprises de presse pour, là aussi, stipendier des mercenaires de la plume ou de la voix. C’est si vrai que, pendant deux ans, notre société, « Le Témoin », qui a 34 ans et possède un quotidien et deux radios, a été zappé de cette distribution au prétexte qu’il n’a pas déposé de demande ! Et pour cause car nous n’avions pas voulu cautionner les magouilles en cours. Dire pourtant que Mamadou Oumar Ndiaye, notre directeur de publication, faisait partie des « quatre mousquetaires » (en plus de lui il y avait Abdoulaye Bamba Diallo et feus Babacar Touré et Sidy Lamine Niasse), ainsi qu’on les surnommait, qui avaient négocié cette « aide à la presse » avec l’ancien président Abdou Diouf par l’intermédiaire de Famara Ibrahima Sagna, alors ministre de l’Intérieur. C’était en 1990. Plus de 30 ans après, il s’est trouvé des fonctionnaires pour exiger du « Témoin » de déposer un dossier pour prouver qu’il est une entreprise de presse ! Comme disent les Wolofs, « lu sotti am borom »…
Il faut «geler» le fonds d’aide à la presse !
Qu’on nous comprenne bien : nous ne soutenons pas que des conventions ne doivent pas être signées avec la presse. Non ! Ce que nous disons, c’est que des critères clairs et stricts doivent être établis et que la transparence doit prévaloir. Encore que, pour en revenir au Fonds d’aide à la presse — on en a changé le nom mais c’est tout comme —, tel qu’il fonctionne actuellement, il créé un appel d’air et favorise la multiplication des journaux, radios, télévisions, sites et autres pour capter cette manne publique. Et plus l’Etat augmentera le montant de ce fonds, plus il y aura de supports qui prétendront à ce soutien financier. C’est le serpent qui se mord la queue et on ne s’en sortira jamais. Mieux, des employés de groupes de presse recevant cette subvention ou signataires de conventions avec des sociétés, créent eux-mêmes des sites et bénéficient à leur tour et de la subvention et de conventions ! Au même titre, encore une fois, que le groupe qui les emploient. La République et décidément bonne fille…
C’est pourquoi, pensons-nous, à défaut de pouvoir le faire pour les conventions avec les ministères et les sociétés nationales — ce qui serait hautement salutaire pourtant — ce serait une bonne chose de « geler » ce Fonds d’aide à la presse ne serait-ce que pendant une année pour remettre les choses à l’endroit. Autrement dit, faire un « jubanti » là aussi. Si cela n’était pas possible, nous suggérerions de tout centraliser au niveau de la Primature et que toutes les conventions avec toutes les entreprises de presse y soient validées. Cela permettrait de contrôler l’utilisation de l’argent public dans le secteur de la presse et de la communication. Et aussi de laisser la loi du marché réguler tout cela.
En attendant, qu’il nous soit permis une fois de plus de tirer notre chapeau au président de la République et au Premier ministre pour le travail d’assainissement de la presse qu’ils ont entrepris depuis trois mois. Un travail qui aurait dû, pourtant, être l’œuvre des professionnels du secteur eux-mêmes !
FADILOU KEITA APPELLE À UNE REDDITION STRICTE DES COMPTES
« Aucun franc ne devrait rester entre leurs mains. Ces messieurs qui nous précédés ont sciemment distribué nos milliards avec une désinvolture inqualifiable », a écrit le directeur général de la CDC.
Le directeur général de la caisse de dépôt et consignations Fadilou Keita ne décolère toujours pas contre les membres de l’ancien régime.
Dans un post sur Facebook, le membre du mouvement national des cadres patriotes du Pastef a appelé à une reddition stricte des comptes quitte à ne « laisser aucun franc entre les mains des gens » qui « ont sciemment distribué nos milliards avec une désinvolture inqualifiable ».
« La peine que je ressens à passer 70% mon temps à démêler leurs nœuds… à déjouer leurs pièges, à démanteler leurs forfaits… au-delà de me faire mal, me couvre de honte et de tristesse pour mon peuple », a-t-il laissé entendre.
Fadilou Keita d’appeler à ce titre l’État à servir car « aucun franc ne devrait rester entre leurs mains ».
« Les mots qui me viennent à l’esprit sont lâcheté, traîtrise et méchanceté… quand je vois tout ce qu’ils ont fait à nos institutions. L’Etat devra sévir ! Aucun franc ne devrait rester entre leurs mains », estime-t-il.
Selon lui, ces messieurs qui « nous ont précédés ont sciemment distribué nos milliards avec une désinvolture inqualifiable », et « c’est ce même traitement qui devrait leur être réservé afin qu’ils servent d’exemple pour les générations à venir. Pas de pitié ni compassion pour des lâches », a-t-il suggéré.
par l'éditorialiste de seneplus, ibe niang ardo
COUP DE SEMONCE DU CHARRETIER AU MODERNISME
EXCLUSIF SENEPLUS - Un charretier nargue ouvertement policiers et citoyens en empêchant le passage du BRT. Au-delà de cette forfaiture intolérable, cette scène révèle les limites d'une jeunesse et d'un État démissionnaires face à l'incivisme
Ibe Niang Ardo de SenePlus |
Publication 22/07/2024
Vous avez été nombreux à réagir à ma chronique sur les mendiants conforté en moi l’idée qu’il y a des maux, hors du mesquin tintamarre politicien, qui suscitent l’engouement de la population civile. Ces maux voilés par une piteuse condescendance des autorités et hommes politiques partisans, ont besoin de mots réconfortants, tranchants pour les mettre à nu afin que nul n’en ignore.
La seule réponse du citoyen à l’indécence est le refus doublé d’indignation
Aujourd’hui j’ai pour motif un fait grave, inacceptable, dont les images hideuses circulent sur les réseaux sociaux, consistant en un charretier qui soulève sa charrette et la fait traverser les lignes interdites du BRT, entravant ainsi le passage du Bus de transit. Voilà donc un quidam qui, d’après celui qui a pris la vidéo, répète son forfait de plein jour chaque fois que l’envie lui en prend, sans coup férir. L’auteur de la vidéo que je remercie au passage, interpelle l’indifférence des policiers. Cependant, le dilemme du policier qui fait de lui un démissionnaire est qu’il se sait démuni face à un attelage de cheval et charrette encombrant, conduit par un cynique charretier qui s’en donne à cœur joie de son impuissance en le narguant.
Par contre dans le décor, on aperçoit des citoyens contrariés qui, comme anesthésiés, observent avec désolation, alors qu’il leurs aurait suffi de se lever et faire barrage pour empêcher cette forfaiture de s’accomplir. Imaginez la différence s’ils avaient eu le comportement convenable, quel impact aurait eu une vidéo d’une telle scène pour le civisme, le patriotisme et le courage. Face à l’indécence dans l’espace public, tout acte du citoyen en deçà d’un refus indigné catégorique est un déficit ou une trahison des normes et vertus civiles inhérentes en nous-mêmes.
La jeunesse responsable est partie prenante d’un pacte de maintien des acquis.
Sur un autre aspect, l’incroyable paradoxe de cette scène réside dans les acteurs en cause, le lieu et le temps.
Les acteurs : de vigoureux jeunes passants ou habitants du voisinage,
Le lieu : il est le même que là où s’est déroulé plusieurs fois de suites des affrontements sanglants entre la jeunesse et les forces de sécurité et de défense
Le temps : l’espace-temps entre l’un et l’autre événements relatés n’est que de peu de mois.
Donc en rapprochant des événements qui se sont déroulés dans un même lieu en l’espace d’un an à peine, avec les mêmes acteurs, nous essayons de comprendre le bon sens et la raison des actes posés.
Quand les jeunes risquaient leurs vies face à des gendarmes armés n’était-ce pas pour une meilleure qualité de vie promise par leur leader ?
Ces infrastructures en train d’être vandalisées devant ces mêmes jeunes des mois plus tard ne participent-elles pas à cet objectif de meilleure qualité de vie ?
La même personne qui se joint aux foules au péril de sa vie, au gré de l’appel d’un leader, n’est pas prête à lever le plus petit doigt à l’encontre d’un délinquant à ses œuvres, devant sa propre demeure. Voilà la triste révélation.
Non ! Ce n’est pas ce qu’on attend de cette jeunesse capable de beaucoup de choses. Il lui faut nous servir autre chose de mieux, donner un sens civique à son engagement et avoir le courage patriotique d’engager des actes spontanés de solidarité de maintien des acquis, dans l’espace public. Il n’est besoin d’aucune organisation préalable pour ça, il suffit de peu de gens qui l’exercent pour que le processus dit du “cercle d’expansion” fasse le reste et répande partout la nouvelle norme. Les jeunes doivent à présent prouver que leur mobilisation n’est pas un inconditionnel acquis à une stratégie de patriotisme aux relents de populisme, dépourvu d’appel à la raison. Le patriotisme c’est aussi prendre ses responsabilités selon ses convictions et principes dans la discrétion, sans triomphalisme. Lorsque par exemple on est quatre jeunes vigoureux en train de deviser au coin d’une rue et qu’un délinquant se mette tout d’un coup à vandaliser les ouvrages publics, attendre la police n’est pas une option, il faut le mettre hors d’état de nuire avant que les dégâts ne s’aggravent.
Ceci dit, pour solutionner ces incivismes lamentables, il appartient à l’État de mettre ses agents à l’abris d’une submersion par tout type de délinquance, en les dotant de moyens performants. Par exemple, face à ces charretiers, qui ne tiennent leur aberrante réalité au cœur de notre capitale que de la défaillance chronique des autorités, les moyens performants pourraient consister en maîtres-chiens en circulation, menottes pour tous les policiers afin qu’ils puissent dans pareils extravagances, menotter le charretier à son attelage le temps qu’un remorqueur vienne les conduire en un lieu idoine.
Cet appel à la responsabilité est une invite à de l’environnementalisme et à une stratégie d’épanouissement durable, en réponse à la stratégie de chaos gratuit ambiante.
Ibe Niang Ardo est président du Mouvement citoyen Jog Ci.
LIMOGEAGE POLÉMIQUE AUX AGROPOLES
Recruté après appel d'offres jusqu'en 2028, El Hadji Djily Mbaye Lô conteste sa révocation sans cas de force majeur. Une décision jugée arbitraire par l'intéressé et qui pourrait contrevenir au Code du travail
La rupture tant prônée par les nouvelles autorités commence à revêtir un caractère abusif ! En effet, El Hadji Djily Mbaye Lô dont le recrutement s’est fait par appel à candidatures et qui a un contrat qui court jusqu’en 2028, s’est vu remplacé par un simple décret par Aïssatou Diallo, pour coordonner le Programme national de développement des agropoles du Sénégal.
C’est une pratique belliqueuse à la limite du raisonnable. En effet, le coordonnateur du Programme national de développement des agropoles du Sénégal, El Hadji Djily Mbaye Lô, a été remplacé par décret lors du Conseil des ministres du 5 juin 2024. C’est Aïssatou Diallo qui devait prendre sa place, mais cela ne s’est pas fait. En effet, recruté par le biais d’un appel à candidatures, El Hadji Djily Mbaye Lô a signé un contrat avec l’Etat jusqu’en décembre 2028.
La passation de services ne s’est pas faite. Et c’est Serigne Cheikh Bara Ndiaye, connu pour être un soutien de Sonko, qui a ébruité l’affaire. Ce dernier a affirmé, lors d’une conférence de presse, que El Hadji Djily Mbaye Lô qui «est membre de l’Apr, a refusé de céder son fauteuil sans motif».
Une déclaration qui a fait réagir l’intéressé. «J’ai été recruté sur appel d’offres compétitives en décembre 2020 comme l’ensemble du personnel du projet», a expliqué El Hadji Djily Mbaye Lô, tout en rappelant qu’il a conduit toute la phase de formulation des agropoles, entre 2018 et 2019, en sa qualité de Directeur national des Petites et moyennes industries (Pmi). Il a fait «deux ans d’essai (2021, 2022), sanctionnés par une évaluation positive, avant de bénéficier d’un contrat jusqu’en décembre 2028».
Le 7 juin, soit deux jours après la publication du communiqué du Conseil des ministres où son remplacement est acté, El Hadji Djily Mbaye Lô fait un recours administratif auprès du président de la République, avec ampliation au Premier ministre, pour lui expliquer que, conformément aux orientations du «Projet», il a été recruté par voie compétitive. Une semaine après, il a été reçu en audience par le ministre de l’Industrie et du commerce. Qui «m’a proposé un poste de Conseiller technique : offre que j’ai déclinée respectueusement en lui précisant que j’avais un contrat en cours pour le poste de Coordonnateur national jusqu’en décembre 2028». Le 9 juillet, il reçoit un courrier du ministre l’Industrie et du commerce daté du 1er juillet, qui annonce «la résiliation de mon contrat pour cas de force majeure, sans préciser l’événement constitutif du cas de force majeure».
«Le 11 juillet, j’ai également saisi Monsieur le président de la République d’un nouveau recours, avec toujours ampliation au Premier ministre, pour l’informer de la résiliation de mon contrat», a dit El Hadji Djily Mbaye Lô, tout en précisant avoir répondu, le même jour, à la lettre du ministre de l’Industrie et du commerce, qui lui demande de se rapprocher de ses services pour le paiement des indemnités, consécutif à la résiliation du contrat.
«Le 15 juillet, à 15h 56, l’Inspecteur administratif et financier envoie à mon assistante son ordre de mission de passation de services sur lequel il n’était indiqué ni la date ni l’heure de passation de services. Le 18 juillet, à 10 heures, je reçois un appel de mon assistante m’informant que des gens se sont annoncés auprès du vigile pour une passation de services. Séance tenante, j’ai appelé un huissier pour constater les faits», a détaillé M. Lô.
Faut-il préciser que l’article L.56 du Code du travail sénégalais traite de la sanction, en cas de rupture abusive du contrat de travail. Selon cet article, toute rupture abusive du contrat peut donner lieu à des dommages et intérêts. La juridiction compétente constate l’abus par une enquête sur les causes et les circonstances de la rupture du contrat.
Or, Serigne Guèye Diop parle de « cas de force majeure ». Comment le prouver ? Va-t-il invoquer l’alternance politique pour expliquer le besoin de rompre le contrat avec El Hadji Djily Mbaye Lô ? La suite du traitement de ce dossier édifiera l’opinion.
SERIGNE MBAYE THIAM RÉPOND AU CHEF DE L'ÉTAT SUR LES TARIFS DE L’EAU
Il était attendu pour réagir aux accusations du président Diomaye Faye qui, lors de son entretien avec la presse nationale, a révélé que le régime de Macky Sall avait envisagé une hausse des tarifs de l’eau pour les mettre en mal avec les populations
Il était attendu pour réagir aux accusations du Président Bassirou Diomaye Faye qui, lors de son entretien avec la presse nationale, a révélé que le régime de Macky Sall avait envisagé une hausse des tarifs de l’eau pour les mettre en mal avec les populations. Serigne Mbaye Thiam a donné sa version, hier, dans Point de vue sur la Rts.
Serigne Mbaye Thiam, invité de Point de vue, sur la Rts, hier, a dit ses quatre vérités sur le projet d’augmentation des tarifs de l’eau signé à quelques jours du départ du Président Macky Sall. «Je m’étais abstenu de prendre la parole dans les médias pour parler de mon séjour dans le gouvernement parce qu’il fallait laisser la nouvelle équipe s’installer. Au moment de la passation de service, devant les Ige, j’avais dit à mon successeur que j’étais à sa disposition. Mais, tel que cela a été présenté, c’est comme si le Président sortant a voulu tendre un traquenard aux nouveaux dirigeants. Or, ce n’est pas une surprise que les tarifs devaient augmenter. C’est un arrêté inter-ministériel qui fixe les tarifs en milieu urbain signé par le ministre l’Eau et le ministre de l’Economie et du Plan», a dit le dernier ministre de l’Eau et de l’assainissement de Macky Sall. Qui ajoute face à Omar Gningue : «J’ai dit au ministre (Cheikh Tidiane Dièye) : ‘’Si vous revenez sur le contrat, voilà les conséquences’’. De toute façon, il faut que quelqu’un paie. Ce qu’ils vont faire, c’est subventionner le secteur, et encore qu’il y a déjà une subvention. Ce n’est pas tenable. Même s’ils diffèrent (cette augmentation des tarifs), ils le feront en 2025 ou 2026 parce que les investissements attendus sont importants et il faut que le secteur puisse d’autofinancer.»
Le projet de dessalement date de 2022
Sur l’annulation du contrat de 459 milliards sur 30 ans avec les Saoudiens de Acwa, annoncé par Cheikh Tidiane Dièye sur la 2Stv, Serigne Mbaye Thiam est formel : «Les nouvelles autorités sont libres de revenir dessus. Et ce projet de dessalement on le présente comme s’il datait de ces derniers mois. La signature du MoU a eu lieu en présence du ministre saoudien de l’investissement en septembre 2022 au palais de la République.» Sur l’opportunité de le finaliser à quelques jours du départ du prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye, l’ancien ministre estime que «le Président (Macky Sall) voulait peut-être le mettre dans son bilan».
LAMINE DIALLO EMPORTÉ PAR SON FRANC-PARLER
Le désormais ex-directeur de l'Ena, n'a cessé d'alerter sur la piètre condition des élèves administrateurs. Ses critiques sur la dégradation de l'école et ses demandes restées sans réponse ont finalement scellé son sort
Il n’a jamais hésité à dire ses vérités, même à ses supérieurs hiérarchiques. Cette «qualité» ne semble pas avoir porté bonheur à cet Inspecteur général d’Etat.
Les derniers limogeages, suivis de nominations à certains postes et directions, ne se sont pas tous passés comme un long fleuve tranquille. Il y a des cas où des incidents ont frôlé quasiment le crime de lèse-majesté. On peut dans cette catégorie, classer le limogeage de M. Mouhamadou Lamine Diallo de la Direction générale de l’Ecole nationale d’Administration (Ena), et son remplacement par Mor Fall. Une chose assez surprenante, en ce sens que M. Diallo a une très longue carrière d’administrateur derrière lui, en plus de son grade d’Inspecteur général d’Etat (Ige).
A entendre les personnes avec lesquelles il a partagé, on comprend que M. Diallo ne voulait plus être un témoin passif de la «décrépitude» de l’Ena. Une décrépitude qui s’illustre, entre autres, par le fait que pour 266 élèves, l’école ne compte que 110 lits. Et les autorités, bien informées de la situation, n’ont encore rien fait pour corriger les choses.
M. Diallo a informé sa hiérarchie dès sa nomination, depuis le mois d’octobre de l’année dernière. Il affirme que Amadou Ba, «sans doute plus préoccupé par sa campagne», n’a pas jugé utile de répondre à son courrier.
Une fois Ousmane Sonko installé comme Premier ministre, il lui a produit un courrier, pour lui faire l’état des lieux et lui demander, comme il l’avait fait avec Amadou Ba, de prendre des mesures d’urgence. Cela n’a pas fait bouger les choses, et malgré tout, le Directeur général a renvoyé un courrier de relance. Qui, comme les précédents, est resté lettre morte.
En dépit de tout ce silence de la part des autorités, M. Diallo a envoyé par courrier au Premier ministre, une demande d’ordres de mission pour une délégation de l’Ena qui devait se rendre à Tunis, dans le cadre d’échanges de programmes avec l’Ena de Tunisie.
A la suite de ce courrier parti le 28 mai, le Secrétaire général du gouvernement (Sgg), M. Mouhamadou Aminou Lô, l’a fait appeler au téléphone par son adjoint, pour lui dire de se conformer dorénavant aux nouvelles règles en matière d’ordres de mission. Le directeur aura répondu que pour cela, il lui faudrait des directives très claires du Premier ministre ou un décret du président de la République.
Il faut souligner qu’à ce jour, les ordres de mission en question n’ont jamais été signés, et la délégation qui devait quitter Dakar le 7 juin dernier n’a pas vu le tarmac de Diass. Les supérieurs hiérarchiques de Diallo ont été informés des conséquences désastreuses de cette décision. Ce qui lui fait le plus mal, c’est comme il l’a dit en privé, que ce soient «des Enarques qui foulent ainsi aux pieds les règles de l’Administration». L’une de ces règles étant le respect des textes. Or, selon celui qui a passé des années à inculquer lesdites règles aux élèves administrateurs, «on ne peut nommer au poste de Secrétaire général du gouvernement quelqu’un qui ne soit pas Administrateur civil, aux termes de l’art. 4 de du décret régissant la Primature»
Des indiscrétions affirment que le directeur sortant n’aurait pas hésité à dire au Premier ministre et au Sgg : «Vous n’êtes qu’une bande d’incompétents.» Mais Le Quotidien n’a pu avoir confirmation de ces propos. Ce qui n’a pas empêché le limogeage de M. Diallo, et son remplacement par M. Mor Fall, un autre inspecteur des Finances.
LES MAGISTRATS S'OPPOSENT À L'ÉLARGISSEMENT DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE
Le maintien du président à la tête du Conseil supérieur de la magistrature est une ligne rouge pour les juges sénégalais. Sa présidence consolide au contraire le dialogue entre l'exécutif et le judiciaire, estiment-ils
Le président de la République doit présider le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Tel est l’avis de magistrats qui s’opposent à l’élargissement du conseil à des acteurs de la société, tel que préconisé dans les conclusions des assises nationales de la justice. Ils pensent que cette formule est impertinente et dénudée de tout sens. En lieu et place, ces magistrats proposent un Haut conseil de la justice qui sera ouvert à tous les acteurs de la société.
Alors que le président Bassirou Diomaye Faye est dubitatif sur sa présence ou non au sein du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), du côté des magistrats, la question semble tranchée : le chef de l’Etat doit présider le CSM. Dans les chaumières, le débat fait rage. Les magistrats ont déjà répondu à la question du chef de l’Etat, cela avant même l’assemblée générale de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) prévue le 10 août prochain. Si le président de la magistrature dit être accroché à la position des magistrats, celle-ci est très claire. Elle s’oppose à tout retrait du président du Conseil. Selon des sources de «L’As», les avis sont unanimes sur la question. Le président doit continuer à présider le conseil supérieur de la Magistrature. Pour la simple raison que sa présence ne constitue aucunement un obstacle à l’indépendance de la justice. Au contraire, elle évite le cloisonnement des pouvoirs et consolide le dialogue des pouvoirs. En effet, le président de la République a prêté serment d'être, durant son mandat, garant de l’indépendance de la justice en général et de la Magistrature en particulier. Et ces derniers, jouissant de leur position de fonctionnaires avec un statut spécial, reçoivent au nom des sénégalais le serment du président de la République et rendent justice en se fondant sur les lois en vigueur. Ainsi, ils estiment que si l'état de droit se mesure par la séparation des pouvoirs, il n’en demeure pas moins que cette séparation ne doit pas être absolue. En réalité, les pouvoirs doivent se parler. D’autant plus que dans un État de droit, le pouvoir exécutif a toujours besoin du pouvoir judiciaire et inversement. Dès lors, il est nécessaire qu'ils se rencontrent, se parlent pour une meilleure distribution de la justice. Sous ce rapport, le CSM offre un cadre de rencontre et de discussion. D’ailleurs, c'est ce que le législateur sénégalais a compris pour avoir organisé les rencontres sur convocation du président de l’exécutif et leur périodicité dans l’année. Selon certains magistrats, le président de la République, en se retirant du Conseil supérieur de la Magistrature, risque de briser son serment de garantir l'indépendance de la Magistrature. Pis, soutenir pour eux le retrait du président de la République du CSM au nom de l’indépendance de la justice et de la séparation des pouvoirs, pour le compenser avec l'ouverture à de tiers, relève d'une méconnaissance du rôle des parties prenantes et des pouvoirs dont disposent les destinataires des mesures prises. Car le CSM doit rester un cadre de rencontre fermé dédié uniquement aux magistrats.
Mise en place d’un Haut conseil de la justice ouvert
En lieu et place d’un CSM ouvert, les magistrats proposent un haut conseil de la justice, tel que préconisé dans les conclusions des assises de la justice. Il s’agit d’une institution constitutionnelle au sein de laquelle acteurs et usagers vont désormais assurer un contrôle du bon fonctionnement du système judiciaire. Étant convaincu que l’autorité suprême ne peut au nom de la loi se faire substituer par des tiers dont la présence encourage le lobbying dans un conseil jusque-là épargné de tout clivage, les magistrats indiquent que l'ouverture du CSM ne doit pas être pour certains de ses partisans un moyen pour favoriser la mainmise de puissance étrangère sur notre système judiciaire. Pour eux, ouvrir le conseil, c'est l’exposer à la merci d'intérêts catégoriels. Ce qui serait un risque fort pour une souveraineté judiciaire. Différent du CSM, le Haut Conseil sera ouvert aux magistrats, aux avocats, aux notaires, aux huissiers de justice, aux commissaires-priseurs, aux greffiers, aux universitaires, aux journalistes, à la société civile etc. Il agira dans l’intérêt des justiciables pour une meilleure distribution de la justice, sa mission et ses pouvoirs étant précisés.
Par Madiambal DIAGNE
L’AMATEURISME À TOUS LES ÉTAGES DE LA MAISON SONKO-DIOMAYE
Aucun sérieux effort d’investigation n’a été effectué avant certaines nominations ; à moins que l’engagement politique, la proximité sociale ou les liens de sang aient primé sur tout autre critère
Mon Dieu, c’est comme une malédiction. Ils font tout de travers. Le Conseil des ministres du 17 juillet 2024 a procédé à la nomination de plus de 80 personnes à des postes importants dans l’appareil d’Etat. Cette cohorte surchargée ou pléthorique en une même séance, une première dans l’histoire du Sénégal, (si ce n’est dans un mouvement administratif pour pourvoir les échelons de base de l’administration territoriale), va poser de gros problèmes pour l’installation des personnes ainsi désignées. L’Inspection générale d’Etat (Ige) n’aura pas les effectifs suffisants pour procéder, en sus de ses missions quotidiennes, aux formalités nécessaires pour la prise de fonction, dans des délais rapides, de la plupart des personnes nommées, encore que d’autres nouvelles nominations tombent au jour le jour et certaines exigeront également l’implication de l’Ige. On remarquera déjà que l’Ige ne dispose précisément que des effectifs au nombre total de 33 agents dont les 9 sont en position de détachement ou de disponibilité. Et ce corps de contrôle de l’Etat a été engagé, depuis quelques jours, dans des missions de contrôle et de vérification de plus de 50 structures de l’Etat. Qui va aller procéder à l’installation des nouveaux dirigeants de structures publiques ainsi nommés, d’autant que certaines personnes, nommées, elles aussi, des semaines auparavant, attendent toujours de pouvoir être installées dans leurs fonctions ? Les nominations traduisent donc un remplacement systématique de poste pour poste, alors que la rationalisation des services de l’Etat devait induire, comme c’est le cas avec l’architecture gouvernementale, à des regroupements ou des réorganisations des directions et agences nationales. La logique semble de vouloir éviter de diminuer des postes pour manquer de quoi satisfaire une clientèle politique.
Divers autres problèmes apparaissent à la lecture de la liste des nominations. On y découvre notamment des situations de personnes qui n’ont pas le profil d’emploi. Des personnes qui occupent leur premier emploi sont propulsées à des stations gouvernementales stratégiques où elles n’auraient pu être, dans le cas le plus normal, que des «stagiaires» en phase d’initiation. Il s’y ajoute des cas évidents de népotisme et de conflits d’intérêts. Les médias n’ont sans doute pas tort de tourner la chose en dérision, pour dire que le nouveau régime, qui promettait des appels à candidatures pour pourvoir aux emplois publics essentiels, a fini par faire des «appels au népotisme», ou pour être plus juste, des «appels à la famille». On réalise en fin de compte qu’aucun sérieux effort d’investigation n’a été effectué avant de décider de certaines nominations ; à moins que l’engagement politique, la proximité sociale ou les «liens de sang» aient primé sur tout autre critère de compétences ou de probité ou même de respect des bonnes procédures. Des révélations sortent de partout sur des cas de népotisme familial scandaleux ou des situations d’usurpation de titres ou de qualifications. D’autres nominations tiendraient à des pressions ou autres formes de chantage. Certains militants, qui s’impatientaient de ne pas être invités à la table, avaient commencé à montrer des sautes d’humeur et avaient brandi des menaces publiques de déballage dans les réseaux sociaux. On a pu rire de voir l’immédiateté de certaines nominations, après des sorties virulentes de ces personnes frustrées. Les plus hautes autorités de l’Etat, en l’occurrence le Premier ministre Ousmane Sonko et le président de la République Bassirou Diomaye Faye, semblent vulnérables à ces pressions. Ont-ils eu à crier ne pas céder aux pressions et chantages, mais en fin de compte, on observe que cela a fini par payer. Le parcours tumultueux de leur formation politique a comporté des phases sombres durant lesquelles certains militants et responsables ont été chargés de rôles et de missions inavouables. La piètre sortie de Me Ngane Demba Touré, Directeur général de la société minière Somisen, sur le plateau de Tv5 Monde, le 2 juillet 2024, suffit pour convaincre que le critère de compétence ne semble pas présider à certaines nominations.
Tout cela jure d’avec les professions de foi d’une gouvernance vertueuse et de qualité. On était en droit d’être plus exigeant vis-à-vis des nouvelles autorités. En effet, on a vu comment et avec quelle virulence, elles avaient pourfendu la gestion «clanique», «familiale», «népotique» et «prédatrice» de Macky Sall et même des Abdoulaye Wade et Abdou Diouf. Avec une sincérité touchante et persuasive, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye avaient promis «la rupture», l’avènement d’un homo senegalensis nouveau pour diriger les affaires publiques. Ils sont des arroseurs arrosés. On peut deviner mon petit sourire en coin, car j’avais croisé le fer avec certaines personnes quand elles se faisaient des contempteurs de la nomination par exemple d’un certain Aliou Sall, jeune frère de Macky Sall, comme Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations. Les compétences et le pedigree de Aliou Sall ne sauraient souffrir d’un moindre complexe. Mais le cas de la nomination de Aliou Sall avait tant plombé le magistère de Macky Sall et constituait l’arme par laquelle les détracteurs de son régime arrivaient à l’atteindre, que j’avais fini par suggérer publiquement à Aliou Sall de démissionner de ses fonctions. J’avais fait la même suggestion concernant Mansour Faye, ministre et beaufrère du président de la République. La démarche n’était certes pas juste, mais c’était le prix à payer. Alors, on ne saurait tolérer, du nouveau régime, qu’il fasse pire que celui de Macky Sall ou de Abdoulaye Wade. Assurément, ils sont désormais bien mal placés, ceux et celles qui disaient haro au népotisme et qui se trouvent empêtrés dans les travers dont ils affublaient leurs prédécesseurs.
Chacun de leurs faits et gestes constitue une énormité
Les nouvelles autorités gouvernementales devraient apprendre à mesurer la portée de leurs faits et gestes. La ministre des Sports, de la jeunesse et de la culture a snobé la finale de la Coupe du Sénégal de football, le 13 juillet 2024, pour aller à une cérémonie de réception organisée en l’honneur d’un footballeur français, par l’ambassadrice de France à Dakar. Le célèbre Aurélien Tchouameni était en séjour au Sénégal pour y lancer des œuvres caritatives. Le geste de la ministre Khady Diène Gaye a été vivement déploré, d’autant que l’année d’avant, précisément le 28 août 2023, le Premier ministre Amadou Ba avait personnellement remis le trophée de vainqueur de la Coupe du Sénégal à l’équipe du Jaraaf de Dakar. La désinvolture de la ministre sera aussi remarquée, le 20 juillet 2024, car elle ne daigna pas se déplacer pour représenter le gouvernement à la cérémonie de présentation des ouvrages de l’ambassadeur du Cameroun au Sénégal. Elle enverra le même jour un message laconique, indiquant ne pouvoir être présente à cette cérémonie de 15 heures, pour cause d’un voyage en France, prévu dans la soirée. Ainsi, aucun officiel sénégalais n’avait rehaussé de sa présence cette cérémonie dédiée à l’ambassadeur Jean Koe Ntonga, Doyen du corps diplomatique et qui est en poste au Sénégal depuis presque 30 ans. Il s’était trouvé dans le public certaines langues fielleuses pour dire que s’il s’était agi d’un ambassadeur même du Liechtenstein, la ministre s’obligerait à être vue sur la photo. A son corps défendant, le Premier ministre avait envoyé une lettre pour indiquer avoir désigné Mme Khady Diène Gaye pour le représenter à la cérémonie. Comme pour sauver les meubles, l’ancien ambassadeur Paul Badji et le Colonel Momar Guèye, président de l’Association des écrivains du Sénégal, ont rendu de vibrants hommages au diplomate camerounais. Sur le même registre, nos nouvelles élites politiques devraient faire davantage d’efforts pour assurer la représentation. «Je vois, vous vous prenez trop au sérieux pour vous soucier de ce que vous portez et vous mettez, disons cette espèce de pull difforme (…)», réplique dans le film culte Le Diable s’habille en Prada.
En outre, on ne dira jamais assez que ce qui peut sortir de la bouche d’un opposant est pardonnable, ne saurait toujours l’être si cela sort de celle d’un membre officiel d’un gouvernement. C’est par exemple l’incartade du ministre de l’Environnement, Daouda Ngom, qui n’a rien trouvé de mieux à dire, dans les colonnes du journal Le Quotidien, le 15 avril 2024, que «Macky Sall était plus qu’un roi. Il s’est permis ce que Mouhamed VI ne peut pas se permettre au Maroc». Il est encore heureux que la partie marocaine n’ait pas daigné relever cette déclaration on ne peut diplomatiquement incorrecte. Il a de qui tenir car le Premier ministre Sonko a attaqué publiquement un chef d’Etat étranger, en l’occurrence Emmanuel Macron, à une conférence publique organisée à Dakar, le 16 mai 2024. On se rappelle également le propos de Birame Soulèye Diop, alors président du Groupe parlementaire de Yewwi askan wi, pour accuser, le 4 juillet 2023, le Président Alassane Dramane Ouattara d’avoir fait empoisonner les candidats de son parti qu’il avait désignés pour briguer sa succession. Cette déclaration a beaucoup fâché du côté de la Lagune Ebrié d’Abidjan. Lors de la visite du président Faye à Abidjan le 7 mai 2024, certains officiels ivoiriens avaient tenu à demander des nouvelles de Birame Soulèye Diop. C’est dire que la pilule est amère.
Par ailleurs, l’installation chaotique de la nouvelle législature, le 12 septembre 2022, a été l’occasion d’assister à un véritable cirque dans les travées de l’Assemblée nationale. Les nouveaux députés, provenant des rangs de la Coalition Yewwi askan wi (Yaw), s’étaient donnés en spectacle, brisant le mobilier, bloquant le vote en emportant l’urne. Des échauffourées d’une gravité jamais enregistrée dans l’Hémicycle avaient été déplorées. Jamais l’Assemblée nationale n’a connu des scènes de violences aussi fortes, jusqu’au tabassage, en règle, en mondovision, de la députée Amy Ndiaye Gniby, enceinte de plusieurs mois. L’opinion s’était émue et le vilain exemple avait été montré sur toutes les télévisions. Le Sénégal a pu avoir honte. Plus jamais ça, s’était-on juré et promis. L’indulgence sans limite des Sénégalais voudrait considérer que ces comportements répréhensibles étaient simplement ceux d’opposants mécontents ou brimés. Mais après que le parti Pastef et son monde sont arrivés au pouvoir, on les a vus se comporter comme toujours : insultant, menaçant de violences physiques leurs adversaires politiques. Voilà que l’incorrigible député Guy Marius Sagna attire à nouveau l’attention sur ses frasques, en s’illustrant par son manque de respect à l’endroit de ses collègues du Parlement de la Cedeao. Les vidéos font le tour de l’Afrique, du monde. Le député Sagna ne serait-il pas dans une logique de provocation grossière, en vue de créer des incidents ? Qu’a-t-on fait au Bon Dieu pour mériter que nos élites politiques nous foutent cette honte ? Dans un moment de sidération, nous avons lancé un cri du cœur : «Méritez de nous gouverner !», chronique du 10 août 2015 ou «Mais Macky, où on va là ?», chronique du 28 mai 2012.
Aussi, qui a mis dans la tête du Président Bassirou Diomaye Faye l’idée que pour prouver son souverainisme, il faudrait tenir une conférence de presse avec exclusivement des journalistes sénégalais ? Les médias internationaux étaient bannis de la première conférence de presse du chef de l’Etat pour tirer le bilan de ses «100 premiers jours» à la tête du pays. La démarche est maladroite et vide de sens. En effet, c’est comme si ce qui se dirait à cette conférence de presse ne concernerait ou n’intéresserait que le public sénégalais. Bien sûr que non, et la bonne preuve est que le président Bassirou Diomaye Faye a choisi de changer de langue de communication pour parler le français, en lieu et place du wolof, dans la partie de cet entretien où il évoquait le volet de la diplomatie et de la coopération internationale. Bassirou Diomaye Faye semble chercher à innover, au risque de se montrer iconoclaste et de la plus drôle des manières. C’est ainsi qu’il a surpris son monde en faisant une allocution en anglais, devant Charles Michel, le président du Conseil de l’Europe, en visite à Dakar le 24 avril 2024. Son interlocuteur a le français comme langue maternelle et cette langue reste la langue officielle du Sénégal. Qu’est-ce qui pouvait alors pousser le président Faye à risquer un tel coup qui a pu faire rire le public ?
Dans les salles de classe, il y a toujours un élève zélé, le fayot, qui claque des doigts bruyamment et crie plus fort que les autres «Moi Monsieur ! Moi Monsieur !», avec un tel aplomb que l’instituteur préfère l’ignorer, persuadé qu’il a la réponse, choisissant d’interroger le gars qui est au fond de la classe, qui essaie de se faire oublier. Et puis, un jour, il désigne le fayot. Médusé, l’instituteur découvre que l’élève n’a pas appris sa leçon. C’est cette image aussi piteuse que ridicule que renvoient Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Mais le fayot finit par être responsable de classe, qui met un soin particulier à écrire les noms des bavards en l’absence du maître. Il sera le délateur qui dénonce ceux qui ont pu tricher, ce qui du reste ne l’empêche pas de tricher. La finalité est d’être le premier de la classe.
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LA « COALITION DIOMAYE PRESIDENT » SORT DU BOIS
La « Coalition Diomaye Président » n’entend pas laisser l’opposition occuper toute la scène politique et monopoliser le débat public au Sénégal.
La « Coalition Diomaye Président » n’entend pas laisser l’opposition occuper toute la scène politique et monopoliser le débat public au Sénégal. Aussi a-t-elle organisé hier, dimanche, une conférence de presse pour se prononcer sur les cent premiers jours de gestion du pouvoir par l’équipe dirigée par le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Morceaux choisis !
AÏDA MBODJ : « OUSMANE SONKO NE PEUT PAS SE PRESENTER DEVANT CETTE ASSEMBLEE NATIONALE ILLEGITIME»
« La coalition Diomaye est allée pêcher des voix et a obtenu 54% de l’électorat sénégalais. Il faut que cette majorité se traduise à l’Assemblée nationale car, même si Ousmane Sonko, par élégance devrait se présenter devant cette Assemblée nationale, elle n’est pas légitime. C’est une assemblée mais pas celle du peuple. Ce dernier a voté massivement pour Bassirou Diomaye Faye» a indiqué Aïda Mbodj, ancienne députée à l’Assemblée nationale, par ailleurs présidente de la conférence des leaders de la coalition Diomaye Président qui s’exprimait sur les 100 premiers jours du régime.
MIMI TOURE : «TOUT DEBUT DE CHANGEMENT EST DIFFICILE…
» Dans son discours lors de la conférence de presse de la « Coalition Diomaye President », Aminata Touré qui a d’ailleurs fait récemment une sortie sur les 100 jours de Diomaye Faye au pouvoir, revient à la charge. Elle invite les Sénégalais à maintenir le cap pour le changement. « Nous devons laisser de côté toute activité politicienne et faire focus sur les objectifs. Le président de la République a indiqué la voie sur plusieurs secteurs de développement. Donc, sachez que le changement est en cours mais il nous faut faire violence sur nous-même pour aboutir à ce changement. Il faut que notre coalition soit porteuse de ce message auprès des acteurs du secteur économique. C’est de cette manière que nous pouvons soutenir nos dirigeants » a soutenu Mimi Touré. D’autre part, la présidente du mouvement pour l’intégrité, le mérite et l’indépendance appelle les camarades de Diomaye Président à faire face à cette nouvelle opposition refuser « l’a contre-propagande »
Par Vieux SAVANÉ
HARRIS PRESIDENTE
Première femme ayant brisé le plafond de verre en devenant vice-présidente, il lui revient, en attendant intronisation, de poursuivre son odyssée en devenant la première présidente des Etats-Unis
De plus en plus pressé par son propre camp, Joe Biden a fini par accepter, hier dimanche, de se retirer de la course à l’élection présidentielle du 5 novembre prochain. Il a affirmé s’y résoudre « dans l’intérêt du pays » à travers un communiqué publié sur le réseau social X et vouloir désormais se consacrer à terminer son mandat. Aussi, il va apporter son « soutien total » et son « appui » à sa vice-présidente, Kamala Harris.
La pression qui se faisait de plus en plus pressante en même temps que s’imposait l’évidence d’un président chancelant, à la démarche de plus en plus hésitante a donc payé. Il ne pouvait en être autrement avec les images d’un Joe Biden testé positif au Covid-19, peinant à descendre la passerelle de son avion. Son pas lourd, son regard un peu vitreux, commençait à tenir en laisse une énergie qui avait du mal à s’émanciper et à rassurer. Certes il n’y avait que 3 ans d’écart entre Joe Biden (81 ans) et Donald Trump (79 ans) mais l’on aurait dit un gouffre abyssal tant l’un semblait bondissant, ressemblant à un pitbull et l’autre à un « Papy », un peu fatigué, quelquefois hagard, victime de ces faux pas qui rendent d’actualité l’adage selon lequel « la vieillesse est un naufrage ». Il fallait donc contenir le processus de descente aux enfers sur lequel comptait prospérer Trump avant que ne se dresse l’impossibilité d’un recours vu que la convention du Parti démocrate devait introniser son candidat à la mi-août à Chicago. Ainsi, avec cette nouvelle donne, en dépit de son bagout et de sa nouvelle stature de super héros, voire de miraculé ayant survécu à une tentative d’assassinat le 13 juillet dernier, Trump sera en face de son âge, de ses outrances, de sa superficialité et devra débattre forcément avec plus jeune que lui.
Le temps est certes court et c’est pour cela que tout se jouera avec beaucoup de densité. Une véritable campagne va démarrer avec l’opportunité de voir une Amérique autre se réconcilier avec l’initiative et tournerle dos au populisme nauséabond et à l’irresponsabilité d’un ancien président sortant qui avait refusé de reconnaitre sa défaite électorale, incitant plutôt sa base électorale fanatisée à envahir le capitole. Un tel personnage suscite beaucoup d’inquiétude dans un monde trouble confronté à des foyers de tension multiples (conflits Israel /Palestine ; Russie /Ukraine ; Chine /Taiwan, etc.) qui constituent une menace pour la paix. L’équipe de Kamala Harris a averti la Commission fédérale des élections de sa décision de prendre le relais de la campagne de Biden. Place désormais au « Harris Présidente » autour de laquelle s’organise déjà le camp démocrate.
Pour autant, rien ne sera facile à Kamala Harris. Première femme ayant brisé le plafond de verre en devenant vice-présidente, il lui revient, en attendant intronisation, de poursuivre son odyssée en devenant la 1ere présidente des Etats-Unis. Femme. Afro américaine d’origine indienne. Et de montrer une fois de plus que l’Amérique est un lieu de tous les possibles.