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29 novembre 2024
Politique
EN AFRIQUE, LES COUPS D'ÉTAT FONT DE NOUVEAUX ADEPTES
La majorité des Africains seraient prêts à accepter un putsch contre les "dirigeants véreux". Un constat alarmant qui illustre la défiance grandissante envers les institutions élues et les préoccupations croissantes liées à la corruption
(SenePlus) - Une majorité d'Africains affirment qu'ils accepteraient une prise de pouvoir militaire si les dirigeants élus abusaient de leur autorité. C'est le constat alarmant d'une vaste enquête menée par Afrobaromètre dans 39 pays du continent. Un résultat qui illustre la défiance grandissante envers la démocratie et les préoccupations croissantes liées à la corruption.
Selon l'organisation citée par Bloomberg, si les deux tiers des personnes interrogées jugent l'intervention militaire indésirable comme mode de gouvernance par défaut, 53% se disent prêts à l'avaliser dans certaines circonstances. "Le projet démocratique africain traverse une période difficile", alerte Afrobaromètre dans son rapport African Insights 2024, alors que la foi dans la démocratie s'effrite sur le continent.
Au Mali, plus de 80% des sondés approuveraient une prise de pouvoir de l'armée si les dirigeants élus ne défendaient pas les intérêts des citoyens. Un sentiment partagé en Tunisie, en Côte d'Ivoire et dans de nombreux autres pays.
"Depuis 2020, des soldats ont chassé les gouvernements élus dans six pays. Trois présidents ont défié les limites constitutionnelles pour briguer un troisième mandat. D'autres utilisent des moyens plus subtils pour éroder la démocratie", dénonce le rapport.
Si les majorités rejettent toujours l'idée d'un parti ou d'un homme unique au pouvoir, le soutien à la démocratie a chuté de 7 points de pourcentage en moyenne dans 30 pays sondés régulièrement par Afrobaromètre au cours de la dernière décennie.
En Afrique du Sud, gangrenée par la corruption et la dégradation des services publics, l'adhésion à la démocratie s'est effondrée de 29 points entre 2013 et 2023, à 43%. Au Mali, sous régime militaire, elle a reculé de 23 points à 39%.
La corruption ressort comme une préoccupation majeure, 58% des sondés en moyenne estimant qu'elle a empiré l'année dernière, avec des pics d'inquiétude en Eswatini, Afrique du Sud et au Lesotho. La confiance dans l'équité des élections est au plus bas au Gabon, en Eswatini et en Éthiopie.
"S'il existe encore un profond réservoir de soutien démocratique sur le continent, il n'est pas inépuisable", prévient Afrobaromètre. "L'incapacité à mettre en place une gouvernance démocratique et redevable menace de saper le projet démocratique africain."
Un constat amer illustrant la fragilité des avancées démocratiques en Afrique, où les défaillances en matière de leadership et de probité alimentent une désillusion croissante envers les institutions élues au profit de solutions de facilité, aussi dangereuses soient-elles.
LA POLÉMIQUE DU NÉPOTISME PRÉSUMÉ
Compétence ou piston familial ? C'est la question qui agite le Sénégal après la nomination de Sophie Nzinga Sy à la tête d'une agence gouvernementale (APDA). Fille d'une influente ministre, son arrivée à ce poste stratégique est vivement critiquée
(SenePlus) - La nomination de Sophie Nzinga Sy à la tête de l'Agence pour la promotion et le Développement de l'Artisanat par le chef de l'État Bassirou Diomaye Faye soulève une vive polémique. La raison ? Nzinga Sy n'est autre que la fille de Yassine Fall, l'actuelle ministre des Affaires étrangères. Une décision qui fait crier au népotisme dans la société civile sénégalaise.
"Bannie hier, bénie aujourd'hui" titrait un journal local lundi, remettant en cause la présence de membres d'une même famille au sein du pouvoir exécutif. Un questionnement légitime selon le politologue Elimane Haby Kane, qui déclare dans les colonnes de RFI : "La question se pose parce que le président en exercice avait justement proposé que les nominations à des postes stratégiques se fassent sur la base d'appel à candidature pour permettre le critère du mérite et éviter le népotisme qui a été dénoncé dans les régimes précédents."
Cette affaire fait ressurgir les vieilles critiques contre les régimes précédents que le pouvoir actuel disait vouloir combattre. "Il faut bien entendre les questions posées et les doléances soulevées et y apporter des réponses concrètes !", ajoute M. Kane, appelant à plus de transparence sur les critères de nomination.
Parmi les revendications de la société civile figurent la publication d'un décret organisant, comme promis, les futurs appels à candidature afin d'éviter ce genre de débats. Une attente à laquelle le pouvoir n'a pas encore répondu.
Du côté du gouvernement, on se défend en mettant en avant les compétences de la jeune consultante. "La nomination de Nzinga Sy n'est pas du népotisme", a affirmé Ousseynou Ly, porte-parole de la présidence, rappelant qu'elle n'a aucun lien de parenté avec le chef de l'État. Cependant, les voix discordantes persistent, dénonçant un double discours du pouvoir en place.
GUY MARIUS SAGNA, ACTIVISTE OU ANARCHISTE ?
Les discours enflammés du député sénégalais au parlement de la CEDEAO remettent en cause le statu quo et obligent l'institution à se remettre en question. Une bouffée d'air frais pour certains, une menace pour d'autres
Le député Guy Marius Sagna est en train de jeter manifestement un pavé dans la mare du parlement de la CEDEAO. Toutefois, si certains africains découvrent les thèses anticolonialistesdu parlementaire sénégalais qui ont fortement secoué le parlement de l'organisation sous régionale, force est de dire que Guy Marius Sagna n'a pas varié sur ses convictions de gauche souverainiste et anti-impérialistes qui sont la trame de son engagement politique.
La CEDEAO doit une fière chandelle au député Guy Marius Sagna qui l’a remise au-devant de l’actualité du continent. Avec ses interventions enflammées contre le parlement de l'organisation sous-régionale créée en 1975,Guy Marius Sagna a permis de rendre attractive cette session dont les débats houleux alimentent les chaumières africaines. Connu pour sa fougue, son franc-parler et son combat contre l'impérialisme occidental, le député sénégalais est resté inflexible au parlement de la CEDEAO. Dénonçant ainsi la léthargie et la dépendance de ladite organisation qui n'arrive pas à impulser de vraies dynamiques dans la sous-région.
Sans concession, il a notamment indiqué que cette législature risque d'être la dernière si la CEDEAO n'opère pas de véritables changements. Le tout dans un phrasé et un ton véhément qui ont ravi certains et sidéré d'autres, poussant même à des altercations qui ont fait le tour des réseaux sociaux.Héros et héritier des panafricanistes pour plusieurs observateurs, impertinent et téméraire pour d'autres, les interventions de Guy Marius Sagna suscitent la polémique. Enseignant-chercheur à l'UGB, Moussa Diaw salue la posture iconoclaste du parlementaire sénégalais.
'' Il bouscule les habitudes ''
Disséquant les différents discours de Guy Marius Sagna, il soutient : '' Il bouscule les habitudes au niveau du Parlement de la CEDEAO''.Àl'en croire, les africains n'ont pas l'habitude de voir et d'entendre ces genres d'interventions au niveau de la CEDEAO. '' Son discours est un langage inhabituel'', renchérit le politiste non sans indiquer que les africains avaient l'habitude d'entendre des discours policés sous-tendus par des intérêts partisans. Les représentants viennent souvent, d'après lui, avec idées égoïstes. '' Guy Marius Sagna a le mérite de pousser à la réflexion et au débat '', trouve Diaw dans un entretien téléphonique accordé à L’AS. Par ailleurs, il a fait savoir que l'activisme du Sénégalais transcende les régimes. ''C'est idéologique et cela représente presque les néomarxistes'', note Moussa Diaw. Abondant dans le même sens, le directeur de Legs Africa signale queGuy Marius Sagna est un député qui fait un excellent travail.
'' Avec lui au moins, on est au courant de l'existence de ce parlement de la CEDEAO qui en réalité perpétue les chaînes de l'aliénation contre la souveraineté ''.
'' En tant que véritable représentant des peuples africains mais aussi du peuple sénégalais, avec lui au moins,toutle monde est au courant de l'existence du parlement de la CEDEAO qui, en fait, n'est pas très utile et colporte les chaînes de l'aliénation contre la souveraineté'', déclare Elimane Kane, lui-aussi interpellé par L'AS. Et le très chevronné membre de la société civile d'ajouter : '' Je pense que le travail qu'il est en train de faire là-bas consiste à poser de véritables questions qui sont des questions qui interpellent tous les décideurs à travers nos représentants dans ce parlement ''. De son avis, Guy Marius Sagna reste fidèle à son discours anti-impérialiste, à son discours souverainiste. Il invite simplement, d'après Elimane Kane, les africains à prendre leur destin en main. '' Guy Marius Sagna est aujourd'hui un député qui mérite d'être appuyé et soutenu par tous ceux qui travaillent pour la souveraineté et qui veulent sortir l'Afrique de ces dépendances stratégiques'', souligne-t-il avec véhémence. Très influencé par les partis de Gauche, Guy Marius Sagna incarne-t-il cette pensée dans ses actions ? Moustapha Senghor pense que ça ne sonne pas comme une évidence.
'' Je ne sais pas comment on peut considérer Guy Marius Sagna comme quelqu'un qui incarne la gauche sénégalaise et africaine ''
Le président des jeunes de la Ligue Démocratique indique effectivement que Guy Marius Sagna peut avoir une pensée et une attitude dignes d'un homme de Gauche. '' Mais il faudra faire le distingo entre la pensée de l'individu et la structure à laquelle il appartient. Jusqu'au moment où je vous parle, Guy Marius Sagna n'a jamais été identifié parmi les membres de la gauche au Sénégal. Structurellement, on ne l'identifie pas comme quelqu'un qui constitue un fer de lance de la gauche au Sénégal '', révèle-t-il. Dans ce cadre, il rappelle qu'ils ont tenu l'année dernière les Assises de la gauche plurielle. Mais il ne connaît pas, insiste-t-il, un de ses représentants qui a participé à cette rencontre. ‘’Guy Marius Sagna n'a pas participé à cette rencontre. Je ne sais comment on peut le considérer comme quelqu'un qui incarne la gauche sénégalaise et africaine '', fulmine-t-il. Selon lui, il est difficile de faire la différence entre les idées de gauche etles structures.
LE PROJET DU GRAND REMPLACEMENT AU SEIN DU PERSONNEL DIPLOMATIQUE
Le Sénégal, sous la direction du président Bassirou Diomaye Faye, se prépare à une refonte majeure de sa politique diplomatique. Cette transformation vise à redéfinir les relations internationales du pays, à renforcer la souveraineté nationale …
Le Sénégal, sous la direction du président Bassirou Diomaye Faye, se prépare à une refonte majeure de sa politique diplomatique. Cette transformation vise à redéfinir les relations internationales du pays, à renforcer la souveraineté nationale et à moderniser le corps diplomatique. La nouvelle vision du président soutenue par son Premier ministre Ousmane Sonko se traduit par une série de nominations stratégiques, des remplacements ciblés et une approche innovante des relations bilatérales et multilatérales.
Réorientation. C’est le moins que l’on puisse dire de la politique diplomatique du Sénégal, depuis l’accession de Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême. D’ailleurs, dès fin mai 2024, Yassine Fall, la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a amorcé ce processus en rappelant plus de 80 membres du personnel diplomatique à l’étranger. Les postes concernés incluent des vice-consuls, des chefs de bureau économique, des secrétaires et des attachés d’ambassade.
‘’La plupart de ces postes sont occupés par des personnes qui ne font pas partie du corps diplomatique, mais qui ont bénéficié de contrats spéciaux’’, explique un diplomate. Ce rappel vise à mettre fin à une tradition de nominations politiques, souvent controversées, et à introduire une plus grande professionnalisation au sein du ministère des Affaires étrangères.
Les nouvelles nominations cibleront, en premier lieu, les personnalités politiques de l’ancien régime qui ont été nommées à des postes d’ambassadeur et de consul. Amadou Diallo, militant de l’Alliance pour la République (APR) et frère cadet d’Abdoulaye Daouda Diallo, devrait être remplacé à son poste de consul général du Sénégal à Paris. De même, les jours sont comptés pour El Hadj Magatte Sèye, ambassadeur à Paris, nommé en 2019. Ces changements témoignent d’une volonté de rompre avec le passé et d’instaurer une nouvelle ère de transparence et de compétence.
Le remplacement de Souleymane Jules Diop, représentant permanent du Sénégal à l’Unesco, est également sur la table. Monsieur Diop, qui a réussi à faire inscrire le ‘’Ceebu diene’’ au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, avait exprimé son désir de quitter son poste, mais avait été maintenu par l’ancien président Macky Sall.
Cette révision des postes diplomatiques reflète une approche plus pragmatique et moins politisée de la diplomatie sénégalaise.
Aux États-Unis, l’ambassade du Sénégal à Washington verra également un changement à sa tête avec le remplacement de Mansour Elimane Kane. Ancien ministre des Infrastructures et du Pétrole, M. Kane avait été nommé à Washington en 2019.
Ces remaniements ne se limitent pas aux capitales occidentales. En Afrique centrale, où réside une forte communauté sénégalaise, les postes diplomatiques connaîtront aussi quelques remaniements.
Les postes vacants : une opportunité de renouveau
Le grand chamboulement à venir devrait également permettre de pourvoir les postes diplomatiques restés vacants. Un ambassadeur sera nommé au Cameroun, après la nomination, en mai, de Khare Diouf comme secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Idem pour l’ambassade du Sénégal à Moscou, qui était dirigée par le général de brigade Jean-Baptiste Tine, désormais ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Selon des sources diplomatiques, cette décision est bien accueillie, malgré certains désaccords avec la nouvelle ministre. Le colonel Ndaw avait fustigé la politisation de la diplomatie sénégalaise par les gouvernements précédents. Cette initiative est vue comme un retour à une diplomatie basée sur le mérite et la compétence.
L’adoption d’une nouvelle posture basée sur la compétence et la rigueur ainsi que le souci de ménager les ressources financières du pays permettront à la diplomatie sénégalaise de gagner en visibilité et d’atteindre ses objectifs. Le projet de réforme diplomatique, largement soutenu par les Sénégalais, vise à moderniser le corps diplomatique et à renforcer la souveraineté nationale. Ces réformes diplomatiques entreprises par Bassirou Diomaye Faye marquent une nouvelle ère pour le Sénégal. Elles visent à professionnaliser le corps diplomatique, à renforcer les relations internationales et à moderniser la politique étrangère. Cette refonte témoigne de la volonté du Sénégal de jouer un rôle plus actif et plus stratégique sur la scène internationale, tout en répondant aux aspirations de ses citoyens.
RÉVISION DU PROCÈS KARIM WADE, DES LIBÉRAUX PRESSENT LES NOUVELLES AUTORITÉS
Les nouveaux dirigeants "nous le doivent bien car le soutien sans condition que nous leur avons apporté, a significativement contribué à la victoire de la Coalition Diomaye Président", soutiennent-ils.
Les propos tenus par le maire de Ndioum et ex ministre de l’Education nationale sont en train de secouer la République. C’est pourquoi les libéraux de Dakar Plateau réclament purement et simplement la révision du procès de Karim Wade.
«Nous invitons le Pds à prendre une position publique, pour dénoncer les propos scandaleux du maire de Ndioum. A se mettre en ordre de bataille, pour réclamer dare-dare la tenue d’un nouveau procès, conformément aux dispositions du Dialogue National de mai 2023 lancé par le Président Macky Sall, dialogue où, société civile, non-alignés, majorité comme opposition avaient entériné de manière consensuelle la révision du procès de Karim», font savoir Hawa Abdoul Ba et ses «frères» de parti.
Revenant sur les déclarations du maire de Ndioum, elle déclare : «Cheikh Oumar Anne, ancien Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar, épinglé par la Cour des comptes pour sa gestion, par la suite nommé ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, vient d’avouer à la face du monde qu’il a été un acteur dans le complot qui a éliminé Karim Meïssa Wade de la dernière élection présidentielle du 25 février 2024, pour avoir fait circuler dans les réseaux sociaux des documents dit-il, prouvant la présence de Karim Wade sur les listes électorales françaises. Il a également dit que le Président Macky Sall en a été le principal instigateur».
Avec ces révélations de Cheikh Oumar Anne, précisent-ils, plus rien ne s’oppose donc à la révision du procès. Le ministre de la Justice, selon les libéraux de Dakar Plateau, «peut s’autosaisir conformément aux dispositions de la loi, comme il est également permis aux avocats de Karim Wade, aux procureurs généraux près les cours d’appel, au procureur général près la Cour de cassation, de demander la réouverture du procès. Il devrait également être permis aux militants du Pds qui sont également des victimes, de faire la même demande». «Les nouvelles autorités nous le doivent bien car le soutien sans condition que nous leur avons apporté, a significativement contribué à la victoire de la Coalition Diomaye Président», indique le document.
Par Hamidou ANNE
JOE BIDEN ET LE TRAIN DE L’HISTOIRE
A chaque fois que le fascisme rôde, les démocrates voient leur responsabilité indexée. Ils choisissent de collaborer ou de faire face. Le président américain a montré le chemin. Son camp doit être digne de son sacrifice
Joe Biden a décidé de jeter l’éponge ce dimanche, après des mois de doute sur sa capacité à se représenter. Son débat calamiteux face à Donald Trump le 27 juin dernier, son état de santé, ses trous de mémoire et sa fragilité avaient convaincu bon nombre de ses partisans à réclamer de plus en plus ouvertement son renoncement. Finalement, le président américain a cédé à la pression et s’est montré à la hauteur de l’histoire. Dans sa lettre, Biden affirme : «Bien qu’il ait été dans mon intention de me représenter pour un nouveau mandat, je crois qu’il est dans l’intérêt supérieur de mon parti et du pays que je me retire et me concentre uniquement sur l’accomplissement de mes devoirs de Président pour le reste de mon mandat.» Les hommages se multiplient, d’abord chez les Démocrates, puis dans le monde, du fait de la grandeur du geste bidenien, des enjeux colossaux pour son pays et pour l’humanité, car en face, Donald Trump semblait marcher tout droit vers la Maison Blanche, surtout après la tentative d’assassinat dont il a été victime. L’ancien président, qui a échappé miraculeusement à la tragédie, renforce son aura dans son camp, et la photo le montrant combatif alors qu’il a le visage ensanglanté au milieu d’une nuée d’agents du Secret Service, tranche avec la fébrilité d’un Biden au pas lent, à la diction inaudible et au propos incompréhensible. L’Amérique, qui s’est construite sur l’image d’un pays puissant et insubmersible, ressemblait davantage, ces dernières semaines, à Trump qu’à un Biden affaibli.
Récemment, j’expliquais à une amie journaliste, qui me proposait de commenter les rumeurs de retrait de Biden, mon refus d’aborder ces sujets relatifs à l’âge, même pour des hommes publics, et au déclin physique qui l’accompagne. C’est avec une grande peine que je lisais les moqueries sur l’âge de Biden, ses bourdes, comme par exemple quand il appelle le président ukrainien «Poutine». Ce n’est pas ma conception du commentaire politique, ni de la vie tout court. Aussi, j’ai toujours eu une forme d’estime pour Joe Biden, son parcours, son sérieux et la ténacité de ses combats malgré des drames qui ont ponctué sa vie personnelle. En 1972, à peine élu au Sénat et avant même de prêter serment, il perd son épouse et sa fille dans un accident de voiture. Pendant 36 ans, Joe Biden rentrait quasiment tous les soirs par le train Washington Dc–Delaware, pour être au chevet de ses deux garçons. La gare où le train marquait son arrêt dans le Delaware fut renommée «Joe R. Biden, Jr. Railroad Station». En 2015, il perd son autre fils «Beau» Biden, mort à 46 ans d’un cancer du cerveau. Biden est un homme décent, un démocrate progressiste, rigoureux et ouvert, de tous les combats de l’aile progressiste de son parti. Après un mandat de quatre ans, il laisse un bilan jugé positif par de nombreux observateurs avertis. En effet, Biden a par exemple soutenu la hausse des salaires des classes moyennes et lancé un vaste plan de réindustrialisation verte. A ce sujet, il a fait revenir les Etats-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat que Trump avait dénoncé. Il a su juguler les conséquences tragiques de la crise du Covid-19, qui avait été gérée de manière assez calamiteuse par son prédécesseur. Biden a su aussi faire revenir l’Amérique dans une forme de sérénité dans la relation avec le monde. Au contraire d’un Trump qui, entre autres propos racistes et xénophobes, considérait les Etats africains «comme des pays de merde».
Ce que je retiendrai le plus dans la décision historique de Joe Biden est sa responsabilité attendue d’un homme d’Etat, qui dirige en plus la première puissance mondiale. Il a su se surpasser, aller au-delà de son idiosyncrasie pour placer le destin de son pays au-dessus. Conscient du danger pour l’Amérique et le monde que représenterait un retour au pouvoir de Donald Trump, Biden a décidé d’agir. Toutes les études le donnaient perdant face au candidat républicain, homme particulièrement dangereux et inapte à gouverner. Biden n’a pas voulu être le marchepied du fascisme et a décidé d’en être un rempart. Ces mots de l’acteur africain-américain Wendell Pierce expriment justement ce que je pense de la décision de Biden : «La décision historique prise aujourd’hui par le président Biden est un acte patriotique désintéressé. Il s’en est remis à ce qu’il jugeait être le mieux pour son parti et son pays. Il a sauvé cette Nation il y a quatre ans, au milieu d’une pandémie, d’une crise économique et d’une crise constitutionnelle après une insurrection contre le gouvernement. Aujourd’hui, nous sommes plus forts qu’à l’époque. L’héritage du président Biden consistera à sauver la démocratie du fascisme américain. Je lui en serai éternellement reconnaissant.»
Si Trump, enragé et plus inquiétant que jamais, est une nouvelle fois défait, cette fois en novembre par Kamala Harris, il ne faudra pas oublier la décision historique du dimanche 21 juillet de Joe Biden, homme d’Etat respectable et estimable. A chaque fois que le fascisme rôde, les démocrates voient leur responsabilité indexée. Ils choisissent de collaborer ou de faire face. Biden a montré le chemin de comment réagir face à la menace fasciste, son camp doit être digne de son sacrifice. En Afrique et partout ailleurs, le geste de Joe Biden doit aussi nous inspirer pour toujours être en première ligne quand il s’agit de combattre le fascisme dont la finalité est la promotion de la guerre civile
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE DE SONKO, LES DERNIERS RÉGLAGES
Selon Enquête, qui donne l’information, des députés issus des groupes parlementaires (Benno, Yewwi et Wallu), en conclave depuis lundi pour deux jours à Saly, discutent des contours des modifications des textes du Parlement.
iGFM - (Dakar) Les travaux pour la réforme du règlement intérieur de l’Assemblée nationale s’achèvent aujourd’hui.
Selon Enquête, qui donne l’information, des députés issus des groupes parlementaires (Benno, Yewwi et Wallu), en conclave depuis lundi pour deux jours à Saly, discutent des contours des modifications des textes du Parlement.
« Les travaux avancent et se déroulent dans une ambiance constructive » soufflent des sources du quotidien d’information. Un parlementaire, interrogé par le journal, va plus loin : « Nous travaillons. Vous aurez bientôt les résultats de nos travaux. »
Cette réforme devra aboutir à la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko après la levée du point d’achoppement.
Par Mamadou Omar NDIAYE
BRAVO PRESIDENT, CHAPEAU PREMIER MINISTRE
« Su fi yemoon saxmu neex » ! Oui, Monsieur le président de la République, oui M. le Premier ministre, si votre bilan en matière de presse devait s’arrêter aux mesures que vous avez déjà prises dans ce secteur, eh bien il serait déjà largement positif
Nous citons volontiers Youssou Ndour chantant la performance des « Lions » du football dans une Coupe du Monde, pour dire au président de la République et à son Premier ministre ceci : « Su fi yemoon saxmu neex » ! Oui, Monsieur le président de la République, oui M. le Premier ministre, si votre bilan en matière de presse devait s’arrêter aux mesures que vous avez déjà prises dans ce secteur, eh bien il serait déjà largement positif ! Car les mesures de nettoyage des écuries d’Augias que vous mettez en œuvre depuis votre arrivée au pouvoir sont de salubrité publique et vont incontestablement dans le bon sens. En ordonnant le gel de toutes les conventions signées par des ministères et des sociétés nationales avec des entreprises de presse — dont la plupart ne le sont que de nom— , le temps d’y voir clair, vous avez démontré votre volonté d’instaurer une transparence dans l’utilisation de l’argent public. Lequel, à travers ces conventions signées avec des individus entrés par effraction dans le secteur de la presse, servait à les enrichir sans cause. A coups de dizaines de millions de francs parfois pour des sites souvent fantômes et qui n’étaient créés que pour pouvoir justifier la signature de conventions. Et, donc, le versement d’argent public à des copains, des coquins, des condottiere. La plupart du temps, la contrepartie à ces libéralités financières — encore une fois avec de l’argent public ! —, c’était d’insulter copieusement les opposants, en premier lieu Ousmane Sonko et le Pastef. De les calomnier, de les diffamer, de les vilipender. A cette fin, nos larrons et donzelles étaient généreusement stipendiés à travers des ministères et des sociétés nationales.
C’était la même chose avec le Fonds d’aide à la presse dont une bonne partie passait dans les comptes bancaires des fonctionnaires chargés de le distribuer à travers des sites d’ « information » fictifs. Un fonds qui, au fil des années, a été détourné de sa vocation initiale de soutien aux entreprises de presse pour, là aussi, stipendier des mercenaires de la plume ou de la voix. C’est si vrai que, pendant deux ans, notre société, « Le Témoin », qui a 34 ans et possède un quotidien et deux radios, a été zappé de cette distribution au prétexte qu’il n’a pas déposé de demande ! Et pour cause car nous n’avions pas voulu cautionner les magouilles en cours. Dire pourtant que Mamadou Oumar Ndiaye, notre directeur de publication, faisait partie des « quatre mousquetaires » (en plus de lui il y avait Abdoulaye Bamba Diallo et feus Babacar Touré et Sidy Lamine Niasse), ainsi qu’on les surnommait, qui avaient négocié cette « aide à la presse » avec l’ancien président Abdou Diouf par l’intermédiaire de Famara Ibrahima Sagna, alors ministre de l’Intérieur. C’était en 1990. Plus de 30 ans après, il s’est trouvé des fonctionnaires pour exiger du « Témoin » de déposer un dossier pour prouver qu’il est une entreprise de presse ! Comme disent les Wolofs, « lu sotti am borom »…
Il faut «geler» le fonds d’aide à la presse !
Qu’on nous comprenne bien : nous ne soutenons pas que des conventions ne doivent pas être signées avec la presse. Non ! Ce que nous disons, c’est que des critères clairs et stricts doivent être établis et que la transparence doit prévaloir. Encore que, pour en revenir au Fonds d’aide à la presse — on en a changé le nom mais c’est tout comme —, tel qu’il fonctionne actuellement, il créé un appel d’air et favorise la multiplication des journaux, radios, télévisions, sites et autres pour capter cette manne publique. Et plus l’Etat augmentera le montant de ce fonds, plus il y aura de supports qui prétendront à ce soutien financier. C’est le serpent qui se mord la queue et on ne s’en sortira jamais. Mieux, des employés de groupes de presse recevant cette subvention ou signataires de conventions avec des sociétés, créent eux-mêmes des sites et bénéficient à leur tour et de la subvention et de conventions ! Au même titre, encore une fois, que le groupe qui les emploient. La République et décidément bonne fille…
C’est pourquoi, pensons-nous, à défaut de pouvoir le faire pour les conventions avec les ministères et les sociétés nationales — ce qui serait hautement salutaire pourtant — ce serait une bonne chose de « geler » ce Fonds d’aide à la presse ne serait-ce que pendant une année pour remettre les choses à l’endroit. Autrement dit, faire un « jubanti » là aussi. Si cela n’était pas possible, nous suggérerions de tout centraliser au niveau de la Primature et que toutes les conventions avec toutes les entreprises de presse y soient validées. Cela permettrait de contrôler l’utilisation de l’argent public dans le secteur de la presse et de la communication. Et aussi de laisser la loi du marché réguler tout cela.
En attendant, qu’il nous soit permis une fois de plus de tirer notre chapeau au président de la République et au Premier ministre pour le travail d’assainissement de la presse qu’ils ont entrepris depuis trois mois. Un travail qui aurait dû, pourtant, être l’œuvre des professionnels du secteur eux-mêmes !
FADILOU KEITA APPELLE À UNE REDDITION STRICTE DES COMPTES
« Aucun franc ne devrait rester entre leurs mains. Ces messieurs qui nous précédés ont sciemment distribué nos milliards avec une désinvolture inqualifiable », a écrit le directeur général de la CDC.
Le directeur général de la caisse de dépôt et consignations Fadilou Keita ne décolère toujours pas contre les membres de l’ancien régime.
Dans un post sur Facebook, le membre du mouvement national des cadres patriotes du Pastef a appelé à une reddition stricte des comptes quitte à ne « laisser aucun franc entre les mains des gens » qui « ont sciemment distribué nos milliards avec une désinvolture inqualifiable ».
« La peine que je ressens à passer 70% mon temps à démêler leurs nœuds… à déjouer leurs pièges, à démanteler leurs forfaits… au-delà de me faire mal, me couvre de honte et de tristesse pour mon peuple », a-t-il laissé entendre.
Fadilou Keita d’appeler à ce titre l’État à servir car « aucun franc ne devrait rester entre leurs mains ».
« Les mots qui me viennent à l’esprit sont lâcheté, traîtrise et méchanceté… quand je vois tout ce qu’ils ont fait à nos institutions. L’Etat devra sévir ! Aucun franc ne devrait rester entre leurs mains », estime-t-il.
Selon lui, ces messieurs qui « nous ont précédés ont sciemment distribué nos milliards avec une désinvolture inqualifiable », et « c’est ce même traitement qui devrait leur être réservé afin qu’ils servent d’exemple pour les générations à venir. Pas de pitié ni compassion pour des lâches », a-t-il suggéré.
par l'éditorialiste de seneplus, ibe niang ardo
COUP DE SEMONCE DU CHARRETIER AU MODERNISME
EXCLUSIF SENEPLUS - Un charretier nargue ouvertement policiers et citoyens en empêchant le passage du BRT. Au-delà de cette forfaiture intolérable, cette scène révèle les limites d'une jeunesse et d'un État démissionnaires face à l'incivisme
Ibe Niang Ardo de SenePlus |
Publication 22/07/2024
Vous avez été nombreux à réagir à ma chronique sur les mendiants conforté en moi l’idée qu’il y a des maux, hors du mesquin tintamarre politicien, qui suscitent l’engouement de la population civile. Ces maux voilés par une piteuse condescendance des autorités et hommes politiques partisans, ont besoin de mots réconfortants, tranchants pour les mettre à nu afin que nul n’en ignore.
La seule réponse du citoyen à l’indécence est le refus doublé d’indignation
Aujourd’hui j’ai pour motif un fait grave, inacceptable, dont les images hideuses circulent sur les réseaux sociaux, consistant en un charretier qui soulève sa charrette et la fait traverser les lignes interdites du BRT, entravant ainsi le passage du Bus de transit. Voilà donc un quidam qui, d’après celui qui a pris la vidéo, répète son forfait de plein jour chaque fois que l’envie lui en prend, sans coup férir. L’auteur de la vidéo que je remercie au passage, interpelle l’indifférence des policiers. Cependant, le dilemme du policier qui fait de lui un démissionnaire est qu’il se sait démuni face à un attelage de cheval et charrette encombrant, conduit par un cynique charretier qui s’en donne à cœur joie de son impuissance en le narguant.
Par contre dans le décor, on aperçoit des citoyens contrariés qui, comme anesthésiés, observent avec désolation, alors qu’il leurs aurait suffi de se lever et faire barrage pour empêcher cette forfaiture de s’accomplir. Imaginez la différence s’ils avaient eu le comportement convenable, quel impact aurait eu une vidéo d’une telle scène pour le civisme, le patriotisme et le courage. Face à l’indécence dans l’espace public, tout acte du citoyen en deçà d’un refus indigné catégorique est un déficit ou une trahison des normes et vertus civiles inhérentes en nous-mêmes.
La jeunesse responsable est partie prenante d’un pacte de maintien des acquis.
Sur un autre aspect, l’incroyable paradoxe de cette scène réside dans les acteurs en cause, le lieu et le temps.
Les acteurs : de vigoureux jeunes passants ou habitants du voisinage,
Le lieu : il est le même que là où s’est déroulé plusieurs fois de suites des affrontements sanglants entre la jeunesse et les forces de sécurité et de défense
Le temps : l’espace-temps entre l’un et l’autre événements relatés n’est que de peu de mois.
Donc en rapprochant des événements qui se sont déroulés dans un même lieu en l’espace d’un an à peine, avec les mêmes acteurs, nous essayons de comprendre le bon sens et la raison des actes posés.
Quand les jeunes risquaient leurs vies face à des gendarmes armés n’était-ce pas pour une meilleure qualité de vie promise par leur leader ?
Ces infrastructures en train d’être vandalisées devant ces mêmes jeunes des mois plus tard ne participent-elles pas à cet objectif de meilleure qualité de vie ?
La même personne qui se joint aux foules au péril de sa vie, au gré de l’appel d’un leader, n’est pas prête à lever le plus petit doigt à l’encontre d’un délinquant à ses œuvres, devant sa propre demeure. Voilà la triste révélation.
Non ! Ce n’est pas ce qu’on attend de cette jeunesse capable de beaucoup de choses. Il lui faut nous servir autre chose de mieux, donner un sens civique à son engagement et avoir le courage patriotique d’engager des actes spontanés de solidarité de maintien des acquis, dans l’espace public. Il n’est besoin d’aucune organisation préalable pour ça, il suffit de peu de gens qui l’exercent pour que le processus dit du “cercle d’expansion” fasse le reste et répande partout la nouvelle norme. Les jeunes doivent à présent prouver que leur mobilisation n’est pas un inconditionnel acquis à une stratégie de patriotisme aux relents de populisme, dépourvu d’appel à la raison. Le patriotisme c’est aussi prendre ses responsabilités selon ses convictions et principes dans la discrétion, sans triomphalisme. Lorsque par exemple on est quatre jeunes vigoureux en train de deviser au coin d’une rue et qu’un délinquant se mette tout d’un coup à vandaliser les ouvrages publics, attendre la police n’est pas une option, il faut le mettre hors d’état de nuire avant que les dégâts ne s’aggravent.
Ceci dit, pour solutionner ces incivismes lamentables, il appartient à l’État de mettre ses agents à l’abris d’une submersion par tout type de délinquance, en les dotant de moyens performants. Par exemple, face à ces charretiers, qui ne tiennent leur aberrante réalité au cœur de notre capitale que de la défaillance chronique des autorités, les moyens performants pourraient consister en maîtres-chiens en circulation, menottes pour tous les policiers afin qu’ils puissent dans pareils extravagances, menotter le charretier à son attelage le temps qu’un remorqueur vienne les conduire en un lieu idoine.
Cet appel à la responsabilité est une invite à de l’environnementalisme et à une stratégie d’épanouissement durable, en réponse à la stratégie de chaos gratuit ambiante.
Ibe Niang Ardo est président du Mouvement citoyen Jog Ci.